La nullité abyssale atteinte par le débat d’idées en France a trouvé une nouvelle illustration avec la pantalonnade cérémoniale à laquelle s’est prêtée une bonne partie de la classe politique pour commémorer la disparition du général de Gaulle (1890-1970).
De l’extrême-droite apostate à la gauche équivoque en passant par la droite déconfite en dévotion, ils étaient tous ou quasi à Colombey les Deux Eglises pour se faire voir au pied de la tombe du Grand Charles ce 9 novembre.
Quelle mouche a piqué ces gens pour qu’ils ressentent ce besoin impérieux de faire allégeance à des souvenirs poussiéreux qui nous ramènent invariablement à l’an quarante ?
Est-ce le signe que le pays est indécrottablement englué dans les mythes d’une doxa faisandée pour ne pas dire largement falsifiée depuis des décennies “pour la bonne cause” ?
Est-ce tout simplement l’instinct grégaire qui pousse chacun à suivre le mouvement, même s’il ne mène nulle part, par crainte de rester au bord du chemin ?
Eric Zemmour a échappé de peu à ce rituel grotesque. Sans doute la provocation a-t-elle ses limites. Il faut dire qu’on l’attendait au tournant, puisqu’il se permet de balancer l’encensoir autour des mânes de l’homme du 18 juin, tout en se faisant le suppôt satanique de Pétain ! Tout au plaisir de savourer ces pirouettes qui font enrager les bien-pensants, il pouvait toutefois se payer le luxe de rester tranquillement chez lui et même de démentir la rumeur selon laquelle il allait choisir ce moment chargé d’histoire pour annoncer officiellement sa candidature.
Au moment où la France aurait tant besoin de vrais décideurs les yeux tournés vers l’avenir, dénués d’idéologie face aux réalités du monde actuel, et pourvus d’un solide bon sens, quelle pitié de voir les foules compassées s’étriper autour d’un héritage somme toute assez peu enviable.
Car enfin qu’a-t-il laissé, ce commandeur de la Nation, qui s’est fait renvoyer dans ses foyers sans ménagement par les Français à l’issue d’un référendum perdu, après le calamiteux épisode de mai 68 (contrairement à d’autres, il eut au moins la dignité de partir…) ?
Il symbolise plus que tout autre le centralisme bureaucratique, l’autoritarisme étatique, la pléthore administrative et la folie des grandeurs.
Qu’a-t-il de si glorieux, lui qui s’exila en Angleterre au moment de la débâcle et qui revint pour tirer les marrons du feu, après la bataille, dans le sillage de l’armée américaine ? lui qui n’hésita pas à faire cause commune avec les communistes pour s’installer au pouvoir ? Qui nationalisa à tour de bras et laissa faire les horreurs entachant la Libération, notamment la spoliation ignominieuse de Renault ?
Qu' a-t-il vraiment fait pour la grandeur de la France, lui qui démantela son empire colonial et qui enferma son pays dans un anti-américanisme insensé, conduisant à son isolement et à la réduction de son influence. Il avait fait le bon et seul choix de décoloniser (après avoir juré le contraire), mais il bâcla cette entreprise de manière si lamentable qu’aujourd’hui encore on en paie les conséquences...
Il lui reste certes d’avoir promulgué la Constitution de la Vème république, mais elle est à bout de course et nombreux sont ceux qui n’en veulent plus (sans bien savoir ce qu’ils souhaiteraient à la place)...
Il serait peut-être temps enfin de tourner la page (en relisant l’excellent ouvrage de Jean-François Revel sur “le Style du Général”) !
Quelle mouche a piqué ces gens pour qu’ils ressentent ce besoin impérieux de faire allégeance à des souvenirs poussiéreux qui nous ramènent invariablement à l’an quarante ?
Est-ce le signe que le pays est indécrottablement englué dans les mythes d’une doxa faisandée pour ne pas dire largement falsifiée depuis des décennies “pour la bonne cause” ?
Est-ce tout simplement l’instinct grégaire qui pousse chacun à suivre le mouvement, même s’il ne mène nulle part, par crainte de rester au bord du chemin ?
Eric Zemmour a échappé de peu à ce rituel grotesque. Sans doute la provocation a-t-elle ses limites. Il faut dire qu’on l’attendait au tournant, puisqu’il se permet de balancer l’encensoir autour des mânes de l’homme du 18 juin, tout en se faisant le suppôt satanique de Pétain ! Tout au plaisir de savourer ces pirouettes qui font enrager les bien-pensants, il pouvait toutefois se payer le luxe de rester tranquillement chez lui et même de démentir la rumeur selon laquelle il allait choisir ce moment chargé d’histoire pour annoncer officiellement sa candidature.
Au moment où la France aurait tant besoin de vrais décideurs les yeux tournés vers l’avenir, dénués d’idéologie face aux réalités du monde actuel, et pourvus d’un solide bon sens, quelle pitié de voir les foules compassées s’étriper autour d’un héritage somme toute assez peu enviable.
Car enfin qu’a-t-il laissé, ce commandeur de la Nation, qui s’est fait renvoyer dans ses foyers sans ménagement par les Français à l’issue d’un référendum perdu, après le calamiteux épisode de mai 68 (contrairement à d’autres, il eut au moins la dignité de partir…) ?
Il symbolise plus que tout autre le centralisme bureaucratique, l’autoritarisme étatique, la pléthore administrative et la folie des grandeurs.
Qu’a-t-il de si glorieux, lui qui s’exila en Angleterre au moment de la débâcle et qui revint pour tirer les marrons du feu, après la bataille, dans le sillage de l’armée américaine ? lui qui n’hésita pas à faire cause commune avec les communistes pour s’installer au pouvoir ? Qui nationalisa à tour de bras et laissa faire les horreurs entachant la Libération, notamment la spoliation ignominieuse de Renault ?
Qu' a-t-il vraiment fait pour la grandeur de la France, lui qui démantela son empire colonial et qui enferma son pays dans un anti-américanisme insensé, conduisant à son isolement et à la réduction de son influence. Il avait fait le bon et seul choix de décoloniser (après avoir juré le contraire), mais il bâcla cette entreprise de manière si lamentable qu’aujourd’hui encore on en paie les conséquences...
Il lui reste certes d’avoir promulgué la Constitution de la Vème république, mais elle est à bout de course et nombreux sont ceux qui n’en veulent plus (sans bien savoir ce qu’ils souhaiteraient à la place)...
Il serait peut-être temps enfin de tourner la page (en relisant l’excellent ouvrage de Jean-François Revel sur “le Style du Général”) !