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22 février 2015

Face au chaos, Bush avait raison...

J’ai bien peur une fois encore, de ramer à contre courant de l’opinion publique en prenant la défense de George W. Bush !
Tant pis, s’il n’en reste qu’un, je serais celui-là. Et si je me trompe, j’en demande pardon par avance aux tribunaux de l’Histoire !
Pour l’heure, face à l’embrasement du terrorisme islamique, et à la déstabilisation progressive du monde, il ne m’a jamais paru plus évident que la stratégie de l’ancien président était la moins pire, à défaut d’être la meilleure…

Pour en arriver là, il faut reprendre l’histoire au début et notamment accepter de se replacer dans le contexte du millénaire naissant, à savoir plus précisément, en 2001.
A cette époque sont survenus, comme des coups de tonnerre dans un ciel d’azur, les épouvantables attentats du 11 septembre. Trois-mille morts en une seule journée ! La folie humaine à l'état pur...
Pour beaucoup, c’était la surprise et l’incompréhension totale. On a d’ailleurs comparé ces évènements à l’attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941.

En réalité, pas plus que cette dernière, l’effondrement des tours du WTC n’était totalement imprévisible. Les deux signaient une préparation méticuleuse, une froide préméditation, et les signes prémonitoires ne manquaient pas pour ceux qui auraient voulu les voir… D’ailleurs, dans les deux cas, ce constat fut en définitive celui des commissions d’enquêtes concluant a posteriori, à de nombreuse négligences et à une insouciance coupable.

Le fait est, que bien avant ce 9/11 terrible, des foyers de terrorisme s’étaient allumés. Le plus important s’était installé dans les montagnes afghanes, sous les houlettes complices des Talibans et de Ben Laden. L’Afghanistan que les troupes soviétiques n’étaient pas parvenues à vassaliser, avait été peu à peu transformé en une enclave moyen-âgeuse. Personne ne pouvait ignorer que les femmes étaient soumises à une loi religieuse rétrograde avilissante, et chacun avaient entendu parler des destructions ignobles du patrimoine culturel, auxquelles se livraient tranquillement des hordes de fanatiques. Les exactions et les menaces vis à vis de l’Occident, avaient débordé de ce chaudron mortifère au point de devenir monnaie courante, et plusieurs attentats furent commis, dont un premier, comme un avertissement, au World Trade Center en 1993.
Au Proche Orient, Saddam Hussein de son côté, pour des raisons différentes mais tout aussi maléfiques, narguait également le Monde dit civilisé. Défait en 1991 par une première coalition, après son annexion ratée du Koweit, il reconstituait progressivement ses forces et sa capacité de nuisance. Plusieurs centaines de milliers d’hommes étaient stationnés aux frontières de l’Irak pour le surveiller en permanence, et le contraindre à respecter les termes du traité qu’il avait signé, en particulier l’interdiction de toute action contre les Kurdes. Des inspecteurs de l’ONU, chargés de vérifier qu’il ne se réarmait pas, étaient régulièrement dupés par le tyran qui prenait un malin plaisir à faire le contraire de ce qu’il disait.
Bien qu’il n’eut pas d'accointances directes avec Ben Laden, il fut le seul chef d’Etat au monde à se féliciter des attentats du 9/11 !
La dangerosité croissante de toutes ces menaces, fut sous estimée par la Communauté Internationale. Seuls les Etats-Unis, alors dirigés par Bill Clinton, s’inquiétèrent réellement de la situation, mais en répliquant mollement par des mots ou quelques opérations militaires de portée limitée, et donc inefficaces. Il fallu attendre l'électrochoc de septembre 2001 pour qu’enfin des actions de grande envergure soient entreprises sous la conduite de George W. Bush, qui a l’évidence ne les avait pas prévues dans son programme…
Pour ambitieuses et périlleuses qu’elles fussent, il faut être de mauvaise foi pour prétendre qu’elles n’avaient qu’une justification pétrolière.
L'argument massue du « mensonge délibéré de la présence d'armes de destruction massive », rabâché comme une scie par les adversaires du président américain fut largement mensonger lui-même. Saddam se vantait de posséder ces armes, et ne cachait aucunement sa volonté de les utiliser ! De toute manière qu'entend-t-on par armes de destruction massive ? Les machettes qui ont fait 800.000 morts au Rwanda dans l'indifférence générale, n'en sont-elles pas ? Saddam Hussein n'en était-il pas une à lui tout seul, lui qui fut responsable de plus d'un million de mort ?
En réalité, on a agité des contre-vérités et des leurres de part et d'autre, comme lors de tout conflit. Et cela a permis aux uns de justifier l’entrée en guerre, et aux autres d’éviter de préciser ce qu’il aurait fallu faire…

L’objectif de l’Administration américaine, pour contestable qu’il fut, avait le mérite d'être clair : il s’agissait de s'attaquer à des dictatures obscurantistes et sanguinaires, d'abord en Afghanistan, puis en Irak, avec à l'esprit la théorie des dominos. L'enjeu était de faire tomber ces régimes affreux de proche en proche, en aidant les peuples libérés à construire un modèle de société plus ouvert et respectable.
Les premières étapes furent franchies, non sans mal. Des élections libres avaient vu le jour dans ces contrées qui n'y étaient guère habituées, personne ne peut le nier, mais plus de 4000 soldats sont morts pour cet idéal, qui n'avait en soi rien de différent de celui poursuivi par les armées venues libérer l'Europe en 1944. Au demeurant, s’agissant des raisons qui poussent l’Amérique à faire la guerre, qu’est-ce qui permet de penser qu'il en soit autrement aujourd'hui qu’hier, et pourquoi agirait-elle avec les autres différemment de ce qu'elle a fait pour nous ?
Qu’il soit permis encore une fois, d'évoquer ici les termes émouvants de la « lettre aux amis américains », qu 'écrivit Saint-Exupéry en mai 1944 : «Si la guerre est toujours gagnée par les croyants, les traités de paix quelquefois sont dictés par les hommes d’affaires. Eh bien si même un jour je forme dans mon cœur quelques reproches contre les décisions de ceux-là, ces reproches ne me feront jamais oublier la noblesse des buts de guerre de votre peuple. Sur la qualité de votre substance profonde je rendrai toujours le même témoignage. Ce n’est pas pour la poursuite d’intérêts matériels que les mères des Etats-Unis ont donné leurs fils. Ce n’est pas pour la poursuite d’intérêts matériels que ces garçons ont accepté le risque de mort... »

Hélas la belle alliance des démocraties que le président George W. Bush espérait mettre en œuvre a fait défaut, et la trahison de la France fut une des plus saillantes et des plus consternantes.
L'oeuvre resta donc inachevée et les successeurs, repris par les vieux démons pacifistes, ont préféré la stratégie hasardeuse des coups d'épée dans l'eau, ou carrément l'inaction.
A partir de 2008, l’Irak a été peu à peu abandonné par la nouvelle administration américaine, et en Afghanistan, c’est à un service minimum que le président Obama cantonna ses troupes.
En Libye, on a renversé un dictateur mais sans accompagner le peuple, ce qui n'a servi à rien d’autre qu’à installer le chaos. En Syrie, on a laissé s'installer le désordre, et renaître les foyers de terrorisme qui ont bien vite essaimé un peu partout, comme les mauvaises herbes proliférant dans un jardin délaissé.
Résultat, les quelques acquis ont été quasi réduits à néant, et tout le travail est à refaire ! Il faudra tôt ou tard sans doute s’y atteler à nouveau, au risque sinon, de voir nos propres sociétés gravement menacées. Elles sont déjà, notamment la France, ébranlées économiquement par le boulet socialiste qui les endettées jusqu'au cou sans la moindre efficacité sur la misère ! Bientôt, si l'on n'y prend garde, c'est le modèle démocratique qui risque de s'effondrer. Tout amoureux de la liberté, ne peut qu’être extrêmement préoccupé par cette funeste évolution.
René Girard, d’habitude mieux inspiré, considéra l’échec du président américain, comme dû à «son incapacité de penser de façon apocalyptique ». Curieux contresens, s'agissant de George W. puisqu'on lui reproche habituellement d'avoir eu un dessein tenant précisément de la révélation, empreinte de connotation religieuse (que n'a-t-on glosé sur la lutte du bien et du mal !). Pour le coup, si la vision de Bush en était dépourvue, le mépris avec lequel on la traita, risque d’avoir une portée apocalyptique au sens effrayant du terme…

Plus de dix ans ont passé et avec le recul, il apparaît légitime de penser envers et contre tout, que cette politique était la bonne, car il semble clair que son abandon a conduit au désastre auquel on assiste aujourd'hui.
L'apathie du monde prétendu civilisé face à la barbarie qui étale ses indicibles atrocités chaque jour sous nos yeux est une grande honte, et rappelle hélas les époques précédant de grands désastres. Ce n'est vraiment pas la peine de ressasser les méfaits passés du nazisme, en récitant la rengaine contrite du « plus jamais ça », si l'on est incapable de combattre sérieusement les horreurs qui empestent le présent !
A l'inverse de ce qu'on prétend, Bush est parvenu à endiguer cette spirale pour un temps, mais les remparts qu'il avait érigés étaient fragiles. Faute d'entretien, ils sont en train de céder.
Et qu'on ne dise pas que le messianisme démocratique dont l’ancien président américain était porteur, soit contradictoire avec le respect du passé et des cultures locales. En l’occurrence, quatre mille ans d'histoire, de divisions, de luttes tribales, ethniques ou religieuses, ne sauraient conduire au fatalisme et encore moins servir de justification aux dictatures. Ces peuples n'ont pas moins de droit que nous à la Liberté et ne méritent pas moins que nous de pouvoir vivre paisiblement, avec un peu de prospérité... On voit les minorités enragées, mais on n'entend jamais les majorités silencieuses…
Pourrait-on admettre une fois pour toute que l'intérêt principal des USA soit tout simplement que les peuples vivent libres ? Et que l’intérêt de toute nation libre soit de les rejoindre sur cet objectif ?

Mais les grandes démocraties croient-elles encore vraiment à leur modèle, chérissent-elles encore cette Liberté pour laquelle de valeureux aïeux ont donné leur sang ? C'est bien là la question...
Plus que jamais la fameuse citation de Churchill s'impose : " Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre. "

19 janvier 2009

S'il n'en reste qu'un...


De la belle brochette de présidents rassemblés à la Maison Blanche lors d'un déjeuner organisé avant son départ par l'actuel occupant des lieux, combien laisseront une réelle empreinte dans l'histoire ?

S'il ne devait en rester qu'un, pas grand monde aujourd'hui ne parierait sur la personne de George W. Bush assurément. A peine plus d'un quart des Américains conservent paraît-il, une image favorable de lui. En France, je n'ose imaginer être quasi le seul à en dire encore du bien. Qu'importe après tout, quitte à passer pour le dernier des Mohicans, je persiste et signe, à l'instar de Maurice G. Dantec, qui dans Le Point n'est guère embarrassé de donner une opinion tranchant avec le consensus généralisé.

Un fait est certain : au moment de quitter la Maison Blanche, M. Bush peut se lamenter sur au moins un échec : il n'aura pas réussi à endiguer le flot des idées reçues qui l'ont assailli et poursuivi depuis le tout début de son mandat, et jusqu'à son terme.
Il partait avec un lourd handicap. Au moment de prendre ses fonctions en 2000, l'opinion publique le considérait comme l'héritier idiot et inculte d'une famille détestable, enrichie dans le commerce du pétrole. Il était qualifié par les mêmes, de « boucher texan » au motif que l'Etat dont il était gouverneur (élu et réélu), était celui qui comptait le plus grand nombre de condamnations à mort.
Huit ans après, les critères de jugement ne se sont guère affinés. M. Bush est désormais aux yeux de ces censeurs sans nuance, le « plus mauvais président de l'histoire des Etats-Unis ». Son bilan est rituellement présenté comme désastreux, catastrophique, et toutes ses actions résumées d'un seul qualificatif : épouvantable gâchis.

Au bout du compte, ce qui frappe le plus dans le destin étonnant de cet homme, c'est la haine féroce qui s'est sans cesse acharnée sur lui. Rien n'y a fait. Quelque action qu'il fit, elle l'a accompagné avec une incroyable constance.
Fait au moins aussi étonnant elle ne l'a jamais empêché d'agir « comme si de rien n'était », ni même de recueillir, envers et contre tout, de beaux succès populaires. Deux ans après son élection, qu'une foule déchainée qualifiait de « volée », il était solidement et sans ambiguïté légitimé par le scrutin de mid-term en 2002. En 2004, à l'issue d'une campagne marquée par un des plus formidables déferlements d'hostilité primaire jamais vus, au moment où l'aventure irakienne tournait à l'enlisement, il était réélu brillamment.

Sans refaire l'histoire de ce double mandat, plusieurs caractéristiques qui en font un épisode à nul autre pareil, méritent d'être soulignées :
Présenté comme un personnage plutôt falot et sans envergure, M. Bush aura été confronté à des circonstances extrêmement difficiles. Il prit ses fonctions dans le contexte d'une crise économique sévère, hérita du problème irakien qui n'en finissait pas d'empoisonner la Communauté internationale depuis dix années, reçut de plein fouet le choc du terrorisme islamique qui avait prospéré à l'abri de l'angélisme clintonien et onusien. A peine eut-il le loisir d'enregistrer quelques succès sur ces fronts qu'une nouvelle crise financière venait assombrir l'horizon.

A côté du parcours semé d'embûches de George Bush, celui de Bill Clinton pourrait passer pour une vraie sinécure : porté par une vague de prospérité à laquelle il n'était pour rien, il ne connut de vraie crise interne que celle engendrée par ses frasques extra-conjugales avec Monica Lewinsky, et à l'extérieur, celle de l'ex Yougoslavie, qu'il solutionna, non sans une certaine efficacité, à coup de bombardements. Certes il eut au moins la sagesse de ne rien entreprendre qui put compromettre le cours favorable des évènements, mais cela le conduisit à une sorte d'inaction qui l'amena entre autre, à minimiser la menace représentée par Al Qaeda et à renier l'essentiel de son programme, notamment toutes les mesures sociales qui font d'habitude vibrer si fort le puissant lobby intellectuel des bobos gauchisants.

George Bush, lui, fit tout son programme et bien au delà.
Pour enrayer les effets du krach de 2001, il procéda aux réductions massives des prélèvements obligatoires qu'il avait annoncées. Les amis de l'impôt hurlèrent comme toujours qu'il favorisait les riches. N'empêche, des emplois furent créés par millions et la croissance américaine resta bien au dessus de celle de nombreux pays européens dont la France. Certes les Etats-Unis sont aujourd'hui lourdement endettés, et à nouveau en crise, mais ils ont gardé une réactivité qui leur permet d'être relativement optimistes. Le taux de chômage qui avoisine les 7,5% est pour eux catastrophique mais il serait qualifié de succès en France...
S'agissant du terrorisme, il est incontestable que l'Administration Bush a accompli une oeuvre considérable. Aucun attentat ne s'est reproduit sur le sol américain depuis celui, effroyable, de 2001, et surtout, la cohésion des organismes chargés de lutter contre ce fléau a été considérablement renforcée. Grâce aux liens internationaux que son administration a également contribué à resserrer, l'information circule beaucoup plus vite et beaucoup de machinations ont même pu être annihilées dans l'oeuf, principalement en Europe.

On glosera encore longtemps sur l'intervention militaire en Afghanistan et encore plus sur celle en Irak. Mais même si les motifs et les explications donnés étaient quelque peu galvaudés, même si des erreurs ont été commises (la bannière prématurée et plutôt niaise « Mission Accomplie !», et surtout la gestion de l'après-guerre), il s'est agi dans les 2 cas de campagnes militaires brillantes. Surtout, elles ont permis à deux pays tyrannisés d'accéder au statut de nation libre. Leur avenir dépend désormais avant tout d'elles-mêmes, mais aussi de l'aide que voudra bien leur apporter la communauté internationale. Rien ne serait pire que d'abandonner la partie. Même s'il persiste des menaces, et si l'islamisme reste un danger inquiétant, le Moyen Orient change. La Libye et la Syrie ont édulcoré leur dictature. Beaucoup de pays et d'émirats du Golfe entrent de manière éclatante dans le XXIè siècle, convertissant la manne pétrolière en fascinants projets architecturaux, touristiques et culturels.

En matière sociale, contrairement au dogme qui fait de M. Bush un chantre de l'ultra-libéralisme marchand, un certain nombre d'actions significatives furent menées à bien. Celle dont il est le plus fier est le vaste programme de lutte anti-SIDA et anti-paludisme en Afrique. Jamais l'Etat américain n'avait lancé d'opération de si grande envergure financière. Peu de gens le reconnaissent mais les témoignages de personnalités peu suspectes de connivence, telles que Bob Geldof et le chanteur du groupe U2, Bono sont éloquents.
On pourrait également évoquer dans son pays, les mesures prises en matière de Santé, pour améliorer la prise en charge des médicaments (Medicare), et celles destinées à améliorer le niveau éducatif des enfants par le programme No child left behind.

Au total, le bilan de George Bush est loin d'être aussi calamiteux qu'on le présente habituellement. Au surplus, ce président qui a été copieusement insulté, calomnié et accusé à tort des pires turpitudes, a toujours conservé dans toutes les situations, un remarquable fair play. L'épisode récent du lancer de chaussures en Irak a permis une nouvelle fois d'en attester. Il n'a jamais pratiqué l'injure ou le mépris, n'a guère eu recours à la démagogie, et n'a notamment jamais renié ses convictions au risque d'être impopulaire. Son parler a toujours été simple et franc. Face à la crise actuelle par exemple, contrairement au président français faisant de grands moulinets moralisateurs et accusateurs à l'encontre du libéralisme et du capitalisme, il a réaffirmé lui, son attachement à la liberté d'entreprendre et a justifié l'aide de l'Etat par le seul souci pragmatique et l'urgence de la situation, en se gardant de brandir la moindre considération idéologique.
En matière d'entourage professionnel ses choix plutôt avisés, ont toujours répondu à un souci d'efficacité plus que d'épate. A ce titre, il restera celui qui a offert à une femme exceptionnelle, Condoleeza Rice les hautes responsabilités qu'elle méritait, de la manière la plus naturelle qui soit. Sans doute Barack Obama doit-il un peu de son ascension historique à cette manière décomplexée et sans tabou d'agir.
George Bush laissera également à ses proches l'image d'un dirigeant accessible, aux manières dénuées d'artifice ou de clinquant. Les témoignages de son tailleur et de son cuisinier (des Français installés aux Etats-Unis), qu'on a pu voir sur M6 il y a quelque temps, étaient de ce point de vue révélateurs. Il se comportait avec eux comme un simple citoyen, attentif aux moindres détails de leur travail et soucieux de leur famille.

George Bush a très certainement commis des erreurs. Il a démontré des lacunes et s'est rendu coupable de graves maladresses. A cause d'un tempérament à l'emporte pièce, il a sous estimé ou négligé un certain nombre de problèmes; Il a peu contribué à enrayer l'infernale inflation bureaucratique qui menace tous les pays développés. Il serait injuste toutefois de ne pas lui accorder quelques circonstances atténuantes, eu égard à la complexité de la tâche. Si l'histoire lui rend justice en admettant qu'il a fait son devoir honnêtement et qu'il ne s'est pas rendu indigne de sa fonction ça ne serait déjà pas si mal.
Sa plus grave responsabilité fut celle d'avoir engagé les troupes américaines en Irak et donc causé la mort de plus de 4000 d'entre eux. S'il s'avère qu'ils sont tombés pour procurer une vraie émancipation aux Irakiens, personne ne pourra dire que les Etats-Unis ont fait autre chose que poursuivre leur mission de toujours, à savoir faire rayonner la liberté sur le Monde. Et ce ne sera que justice rendue à la mémoire des soldats...

19 décembre 2008

Les chaussures comme le débat, volent bas


Épatant ce lancer de chaussures sur le président américain !

Tout d'abord il révèle d'excellents réflexes de la part de George Bush car les projectiles étaient parfaitement ajustés. Il donne également l'occasion de tester son sens de l'humour et de la répartie, intacts après huit années de critiques et d'insultes tous azimuts : « Je n'ai pas bien compris ce que ce gars disait, ce que je peux vous dire c'est que c'était du 43 ! » s'est-il exclamé sans perdre un instant son sang froid.

Enfin et surtout, il administre de manière spectaculaire la preuve que des progrès fabuleux ont été obtenus en Irak en matière de liberté d'expression;
On peut regretter qu'un certain nombre d'Irakiens, particulièrement de journalistes supposés enrichir le débat, ne trouvent rien de mieux à en faire que ce genre de pitreries. Il se peut que ce monsieur regrette le temps de Saddam où un tel geste si tant est qu'il ait eu l'occasion de le commettre, l'eut renvoyé
ad patres.

Globalement c'est tout de même assez navrant. Tout comme le sont les réactions des moutons de Panurge qui s'ensuivirent. La bêtise des hordes anti-Bush donne la mesure de celle qui caractérise nos sociétés occidentales décervelées. Plus le moindre esprit critique, toujours les mêmes poncifs ânonnés inlassablement, et surtout plus la moindre foi en la Liberté. Le lancer de chaussure devient le mode d'expression du débat, bravo ! On se croirait revenu au temps de Khrouchtchev.

En définitive, George Bush ne restera le plus mauvais président que pour les imbéciles confits dans la haine de l'Amérique. Pour l'Histoire, il sera quand même celui qui a permis à 2 peuples opprimés d'accéder au statut de nations libres. Charge à elles de donner un sens à ce résultat et à la Communauté Internationale de les aider à maintenir l'acquis. C'est bien le moindre hommage qu'on puisse rendre aux soldats qui l'ont payé avec leur chair...

Et pour finir sur un note légère, rien de mieux que de céder à nouveau la parole au président américain qui redonne à l'incident de justes proportions : "Ce type voulait passer à la télévision, il l'a fait. Je ne sais pas pourquoi il râle, mais quoi qu'il en soit, je suis sûr que quelqu'un l'entendra..."

22 mai 2007

Michael est de retour...

Le festival de Cannes donne à nouveau l'occasion à Michael Moore de ramener sa grosse fraise. Triste spectacle sur la Croisette, que la parade ronflante de cette outre pleine de soupe à qui un jury de cuistres trouva très fin de décerner "la palme" il y a trois ans. Aujourd'hui ce tripatouilleur d'images, qui est au cinéma ce que les ballerines de Botéro sont à la danse, refait le coup du pseudo documentaire "iconoclaste", à propos cette fois du système de santé américain ! On devine déjà par où cet enfonceur de portes ouvertes va faire passer ses caricatures d'enquêtes, grossièrement cousues de fil blanc...
Cela me donne l'occasion de reprendre mes notes de 2004 à propos de son Fahrenheit 9/11 que j'avais fait l'effort de subir, pour en avoir le coeur net. Il est évident que je suis désormais vacciné :

"Enfin je l’ai vu ce film qui a tant fait coulé d’encre, Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, dont je pensais tout connaître avant de le connaître !
Eh bien c’était effectivement le cas...
Pourtant je dois lui reconnaître avant toute chose quelques mérites :
Il illustre la magnifique liberté d’expression qui règne en Amérique.
Il vérifie également qu’à trop vouloir en dire on ne dit rien, voire le contraire de ce qu’on voulait démontrer. La réélection éclatante de George Bush doit probablement quelque chose aux excès clownesques de Michael Moore.
Enfin, il a permis de mesurer la mauvaise foi et les a priori du monde artistique et intellectuel, qui ont atteint un sommet vertigineux lors de l’attribution de la palme d’or du festival de Cannes à ce petit chef d’œuvre de désinformation.
Sur la forme, il ne s’agit en effet que d’un montage cinématographique faisant feu de tout bois pour tenter de dégrader l’image de George W. Bush.
Michael Moore concentre le feu de sa très lourde artillerie sur le président américain qu’il a pris en haine on ne sait trop pourquoi. Comme dans les procès en sorcellerie, tous ses faits et gestes sont interprétés à sens unique par sa caméra torve.
Michael Moore est mauvais joueur et sa rancune est tenace.
Entre autres falsifications, il accuse Bush d’avoir volé l’élection de 2000 alors que tous les recomptages officieux et officiels en Floride ont entériné sa victoire. Il s’agit donc de pure diffamation. Il insinue que sa popularité n’a cessé de décroître dès l’élection passée ce qui est faux comme en atteste le triomphe républicain lors des scrutins de mid-term de 2002.
Emporté par son délire obsessionnel il en vient même à se contredire, accusant par exemple Bush d’avoir négligé la sécurité avant le 11/9 et fustigeant dans le même temps toutes les mesures prises pour la renforcer ensuite! Il occulte au passage le fait qu’en dépit des menaces brandies sans cesse par les terroristes, aucun attentat ne s’est reproduit sur le territoire américain (pourvu que ça dure).
S’agissant de l’Irak, il ment effrontément en suggérant que ce pays était un jardin d’Eden tranquille et prospère, sauvagement agressé par les USA, affirmant même que Saddam n’avait quant à lui jamais attaqué personne !
Moore qui a le gabarit d’un éléphant, ne semble pas en avoir la mémoire car il oublie que cette intervention se situe dans le droit fil de la crise de 1991 qui vit l’Irak annexer le Koweït. Il oublie qu'une coalition internationale s'était formée à l'époque pour le chasser des terres qu'il avait envahies. Il omet enfin de rappeler que faute de détermination de cette même communauté, le tyran de Bagdad put se maintenir et continuer de massacrer son peuple sous le regard atone de l’ONU. Le "film", lacunaire, ne contient de toute manière pas une seule allusion aux 16 résolutions prises à son encontre, rien au sujet de la prise en otage durant 44 jours des inspecteurs dès la fin 1991, et rien sur leur expulsion pure et simple en 1998...
Niant les liens d’Al Quaeda avec Saddam, Moore "oublie" que ce dernier fut le seul chef d’état au monde à faire cause commune avec les terroristes en se réjouissant publiquement des attentats du 11/9.
Au chapitre – volumineux – des absences, on ajoutera qu’à aucun moment Moore n’évoque la montée des dangers pendant la présidence insouciante de Bill Clinton qui laissa croître et embellir Al Quaeda, en dépit d’un premier attentat contre le World Trade Center en 1993 et de plusieurs attaques terribles dont celle qui fit près de 200 morts à Nairobi.
Evoquant enfin la crise économique et la montée du chômage, il accuse Bush d’en être responsable. Pourtant chacun sait que le Krach économique commença au cours du second semestre 2000 sous la présidence Clinton qui n’avait pris aucune mesure pour dégonfler la bulle spéculative et lutter contre les malversations patentes de certaines entreprises comme Enron. En revanche, il néglige de dire qu’avec des actions audacieuses et déterminées, l’Administration Bush a réussi à l’enrayer et que l’Amérique est en train de retrouver la prospérité et le plein emploi !
Il y aurait encore quantité d’artifices à démonter dans cet ersatz de film à thèse. Le fait par exemple qu’on ne trouve aucune séquence sur les progrès faits par l’Afghanistan grâce à l’intervention américaine, qui ont abouti à la tenue d’élections libres récemment, à la dignité retrouvée des femmes, à la réouverture d’écoles et de cinémas...
Tout ceci converge vers une seule conclusion : Moore est un fieffé menteur. Avec les vieilles ficelles qu’il emploie, et la mauvaise foi qui l'anime, il est possible d’affirmer n’importe quoi. D’autres s’en sont inspiré pour suggérer qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone par exemple, ou que les attentats du 11/9 ont été un coup monté par le lobby militaro-industriel. Auparavant, certains avaient déjà tenté de faire croire que la conquête de la Lune ne fut qu’une gigantesque mascarade organisée par les studios d’Hollywood, que le Communisme était un idéal de paradis sur terre, ou que Hitler représentait un avenir radieux !
Faut-il avoir de la crotte dans les yeux pour suivre béatement ce genre de filou sans scrupule !"

09 janvier 2007

George W. Bush est-il aussi mauvais qu'on le dit ?


On connaît l'appréciation péjorative et sans nuance portée par nombre de Français sur le président américain. Tellement péjorative qu'elle autorise le Parti Socialiste dans sa torve dialectique, à faire aujourd'hui de Bush un épouvantail anti-Sarkozy ! Degré zéro de la politique...
Mais, s'agissant de ceux qui sont de bonne foi, leurs critères de jugement sont-ils suffisamment objectifs et connaissent-ils vraiment la réalité américaine ?
Quelques chiffres glanés ici ou là dans la presse m'incitent à penser que non. Comme en général le jugement porté en France sur le chef de l'Etat et sur les politiciens n'est guère meilleur, il ne paraît pas inutile de préciser ici quelques faits difficilement contestables dans l'espoir de contribuer à faire évoluer un tant soit peu les mentalités.

Dans le Figaro : L'économie américaine a plutôt bien fini l'année 2006. Le nombre de créations nettes d'emploi en décembre est de 167.000 portant à 1,9 millions le total pour l'année 2006. Le taux de chômage est de 4,5%. Depuis août 2003 l'économie américaine a ainsi créé 7,2 millions d'emplois, ce qui dépasse le bilan de l'Europe et du Japon réunis !
En dépit d'une certaine récession du marché immobilier et des fluctuations du cours des matières énergétiques, le taux de croissance du PIB s'est maintenu au dessus de 3% à l'issue des quatre derniers trimestres (à peine 2% en France).
S'agissant du pouvoir d'achat (de la « vie chère » comme dirait madame Royal dans son volapük racoleur), le bilan et les perspectives pour 2007 paraissent plutôt flamboyants par rapport à ce qu'on voit chez nous : les salaires ont augmenté en moyenne de 4,6% en 2006, tandis que l'inflation est restée stable autour de 2%.
Sur le plan fiscal, le Trésor Public américain, en appliquant une stratégie inverse de la nôtre, engrange des recettes record :+ 14,6% en 2005 et + 11,8% en 2006 malgré les baisses spectaculaires d'impôts ordonnées par George W. Bush (les économistes français avaient bien ri à l'époque sur les effets selon eux désastreux d'une telle mesure).
Parallèlement et nonobstant les faramineuses dépenses de guerre en Irak et en Afghanistan, le déficit budgétaire fédéral est tombé à 2% et devrait se maintenir à ce niveau en 2007 d'après les experts.

Dans le même temps, on apprend par le Washington Post, guère suspect de connivence avec le président actuel, que ce dernier peut s'honorer d'avoir mis en place le plus ambitieux programme d'aide aux pays sous-développés jamais vu : depuis son entrée en fonction, George W. Bush a tout simplement triplé l'aide aux pays sous-développés, portant la contribution américaine de 1,4 à 4 milliards de dollars/an.
On peut rappeler qu'il l'a amplifiée par un vaste programme de lutte anti SIDA : 15 milliards $ sur 5 ans dans le « President's Emergency Plan for AIDS Relief » (PEPFAR) et anti-paludisme : 1,2 milliards $ en Juin 2005 dans le but de réduire de 50% la mortalité dans 15 pays africains.

On se souvient par comparaison qu'en août 2006 le journal Le Monde a publié les résultats d'une étude réalisée par le Pr Stiglitz (plutôt hostile comme chacun sait à l'administration Bush) pour le Center for Global Development, un think tank américain, visant à classer les pays riches en fonction de l'aide accordée aux pays pauvres. La France était au 18è rang sur 21 ! En outre on pouvait y lire qu'elle accorde son aide à des pays "peu démocratiques et pas si pauvres", et fait partie de ceux qui vendent le plus d'armes aux dictatures..

On pourrait enfin, à condition de faire preuve d'un minimum d'honnêteté intellectuelle, porter également au crédit de l'administration américaine actuelle ses efforts colossaux pour tenter de libérer l'Irak et l'Afghanistan des odieuses tyrannies auxquelles leurs peuples étaient asservis.
Certes la réussite est encore loin d'être acquise, mais ne dit-on pas à la manière d'un proverbe, "qu'il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer"...

De toute manière, il est à craindre hélas dans notre beau pays si crédule, que la mauvaise foi et l'ignorance, cultivées avec opiniâtreté jusqu'au sommet de l'Etat, continuent encore longtemps de nier ces évidences criantes.

09 novembre 2006

Solitude du pouvoir


Grand remue-ménage aux Etats-Unis.
Le parti républicain qui tenait une grande partie des leviers du pouvoir en cède une bonne partie aux démocrates. Quasi égalité au Sénat, mais majorité absolue à la chambre des Représentants.
Merveilleux et terrible pays où les partis politiques ne peuvent s'endormir sur leurs lauriers plus de 2 ans de suite.

Beau joueur, le président Bush après avoir "félicité" ses adversaires pour leur "excellente campagne", s'est dit "très déçu" des résultats tout en assumant « une grande responsabilité dans cette défaite » (Le Monde). Il a même affirmé être « impatient de travailler avec les démocrates» : « Il y a des sujets très importants et il est nécessaire d'apporter des idées à la table, qu'elles soient républicaines ou démocrates, sinon rien ne sera voté »

La joie des anti-Bush peut enfin éclater.
Pourtant la réaction est somme toute assez mesurée. Pas de triomphalisme arrogant, pas d'exubérance revancharde.
Peut-être l'ampleur des enjeux fait-elle tout à coup prendre conscience aux vainqueurs que la tâche sera rude, et rappeler que si la critique est aisée, l'action est malheureusement bien plus difficile.
A bien y réfléchir, je serais tenté de penser comme David Brooks, éditorialiste au New York Times : « a good night for the country ».
Après 12 ans d'hégémonie, le retour de balancier est naturel dans une démocratie digne de ce nom.
Il faut espérer que les Démocrates sauront faire valoir des idées neuves et constructives. Il faut espérer également que l'Europe profitera de cette occasion pour se rapprocher du « géant débonnaire » et adopter une plus grande communauté de vue, dans son propre intérêt et dans celui du reste du monde.

Pour ma part je suis persuadé que l'administration Bush, en dépit de ses revers et ses maladresses, mérite le respect, pour avoir accompli sa mission dans des circonstances exceptionnellement difficiles. Elle a manifesté des convictions sincères, elle a fait preuve d'audace, de détermination, ne ménageant pas sa peine sur tous les fronts, en dépit des tombereaux de quolibets, d'insultes déversées par des gens habités on ne sait trop pourquoi, par une haine aussi bornée, qu'irrationnelle et définitive.
On pourrait évoquer pour sa défense, la bonne santé économique retrouvée après le crash de 2000-2001 (croissance de l'ordre de 4% ar an, taux de chômage quasi inexistant, création de 6,8 millions d'emplois en 3 ans, rentrées fiscales abondantes en dépit des (ou grâce aux) réductions d'impôts, déficit inférieur à 2% du PIB en 2006...)
On pourrait rappeler que malgré les menaces permanentes, et les torves sarcasmes visant la politique "sécuritaire", aucun attentat terroriste ne s'est produit sur le sol américain depuis 2001.

Je préfère toutefois penser aux soldats morts en terre d'Irak ou d'Afghanistan et souhaite ardemment que leur sacrifice ne s'avère pas vain, comme celui de leurs aînés tombés au Vietnam, pour une cause incomprise quoique juste.
Je pense aussi que George Bush restera de toute manière le président qui sut offrir une des plus hautes fonctions de l'Etat à une femme, noire, et d'origine modeste, non par démagogie mais tout simplement parce qu'elle était à ses yeux « the right person in the right place ». Elégant pied de nez à tous les détracteurs, pisse-vinaigres et autres tartarins donneurs de leçons...

08 septembre 2006

En France, l'opinion ne Bush guère...

Rediffusion hier soir par France 2 du pamphlet réalisé par William Karel, dirigé contre l'administration américaine actuelle, et subtilement intitulé « Le monde selon Bush ».
Faut-il croire qu'il soit encore nécessaire de renforcer le sentiment anti-américain qui étouffe déjà littéralement dans notre pays tout esprit critique depuis tant d'années ?

Le même Karel dans un précédent film, « Opération Lune », avait déjà montré comment on pouvait, grâce à un montage cinématographique habile, soutenir les thèses le plus abracadabrantes et donner l'apparence d'un documentaire objectif aux mensonges les plus gros.

Eh bien c'est sans aucune réserve qu'il faudrait lui faire confiance lorsqu'il entreprend de démolir le gouvernement américain en usant des mêmes recettes : assimilations grossières, raccourcis abrupts, basés sur des extraits vidéo coupés de leur contexte, des fragments d'interviews mis bout à bout.
L'essentiel de l'argumentaire se fonde sur des supputations et des insinuations parfois grotesques, allant par exemple jusqu'à qualifier les horribles attentats du 11 septembre de « cadeau » offert aux dirigeants américains pour leur permettre d'assouvir leur besoin obsessionnel d'en découdre avec l'Irak !
Quasi rien n'est dit sur l'intervention militaire en Afghanistan, qui permit grâce à une campagne éclair la chute du régime odieux des Talibans. En revanche, le film revient sans cesse sur l'illégitimité supposée de celle déclenchée en 2003 en Irak, présentant notamment ce dernier comme totalement étranger à la problématique moyen-orientale et cause « d'aucun danger imminent ».
Jamais il n'est rappelé que le tyran de Bagdad avait envahi le Koweit en 1991, que depuis cette date il narguait la Communauté Internationale, jusqu'à retenir en otage les inspecteurs de l'ONU, qu'il fut le seul chef d'état au monde à se réjouir publiquement des attentats de New-York, qu'il massacrait plusieurs dizaines de milliers de ses propres concitoyens par an, n'hésitant pas pour cette tâche, à utiliser d'atroces armes chimiques, enfin qu'il rêvait tout haut de détruire définitivement Israël...
Rien n'est dit non plus des longs mois de négociations pendant lesquels la chance fut laissée maintes fois à Saddam Hussein de trouver une porte de sortie honorable. Rien n'évoque l'intense débat démocratique contradictoire qui se déroula aux USA, et qui aboutit à un large consensus politique légitimant l'opération militaire.

Bref, la manière se présenter les choses adoptée par Mr Karel et son co-scénariste Eric Laurent, dont on connaît la haine recuite pour la famille Bush, ne se distingue en rien de celle employée par Michael Moore. Le président américain est présenté à travers ces tripatouillages comme un véritable illuminé religieux, moitié idiot moitié naïf, entouré d'une horde de comploteurs intriguant dans son dos. La plus belle et ancienne démocratie du monde à qui tant de pays, dont le nôtre, doivent la liberté est assimilée à un peuple d'imbéciles prêts à gober n'importe quelle sornette.
Hélas force est de constater que c'est en France qu'on trouve tant de benêts capables d'avaler aussi goulûment de tels torrents d'insanités. Évidemment les médias y contribuent largement en ne montrant et remontrant qu'un seul point de vue, mais tout de même...
INDEX-PROPOS

14 juin 2006

La face cachée du 11 septembre (Eric Laurent)


Eric Laurent s'est fait une spécialité - ni très risquée ni très originale en France - de dénigrer George W. Bush et son administration. Pour parvenir à son but rien ne l'arrête. Dans ce livre il cherche à nous convaincre que tout s'est passé « comme si » les dirigeants américains avaient appelé de leurs vœux la survenue des atroces attentats du 11 septembre.
Après nous avoir si je me souviens bien, quasiment démontré dans une « enquête » précédente que Ben Laden était un ami de la famille Bush, il nous affirme aujourd'hui que les massacres commis par Al Quaeda avaient été ni plus ni moins « annoncés » par les Talibans eux-mêmes, aux services secrets américains...
Ben voyons ! Il est tellement facile de reconstituer les choses après coup pour construire un réquisitoire à la mesure de ce qu'on cherche à démontrer !
S'il est vrai que les terroristes se répandent fréquemment en annonces tonitruantes sur les calamités qu'ils promettent à leurs ennemis, bien malin celui qui pourrait en déduire avec précision la nature des exactions qu'ils s'apprêtent à commettre ! C'est une chose d'être averti d'un danger potentiel, c'en est une autre de prévenir une catastrophe. Mr Laurent aurait été infiniment plus inspiré (et utile) s'il avait rendu publiques ses fines et perspicaces questions et suggestions... avant les attentats.
Car des négligences, c'est clair qu'il y en eut. Mais on n'a pas besoin de lui pour en être convaincu. Elles sont relatées par le détail et sans complaisance dans le rapport de la commission d'enquête américaine chargée d'élucider les causes du 11 septembre. Faire en la circonstance, de George W. Bush l'unique bouc émissaire est malhonnête. L'administration Clinton porte à l'évidence une responsabilité plus lourde encore.
Cela dit, il faut admirer la tranquille bonhomie et la kolossale finesse d'analyse avec lesquelles Mr Laurent énonce ses énormités. La duplicité des services secrets israéliens par exemple : leurs sbires seraient selon lui assez fins pour avoir été informés des attentats, mais assez stupides pour danser sur le toit de leur van en allumant des briquets comme dans un concert rock pendant l'effondrement des tours !
De par ma chandelle verte comme dirait Père Ubu ! Avec Eric Laurent, il n'y a pas besoin de champignons hallucinogènes !
Et le gigantesque délit d'initié qu'il suggère, il est subtil comme une partouze d'hippopotames ! Puisque les transactions financières marchaient à plein régime avant et pendant les attentats, tout le gratin du monde économique était donc au courant du drame qui se préparait. Mais ils devaient être vraiment bas de plafond pour acheter massivement des actions juste avant une aussi certaine dégringolade...
Enfin, l'histoire des chasseurs F15, qui auraient eu « largement le temps » de neutraliser les avions suicides, c'est la cerise sur le gâteau. Non seulement Mr Laurent insinue qu'on a freiné en connaissance de cause ces jets, mais il sous-entend en quelque sorte qu'il serait pour lui, naturel d'abattre un avion civil au moindre doute...
Pourtant, si tel avait été le cas, qu'aurait-il dit de cette initiative, en apprenant qu'il n'y avait aucune arme à bord !
En vérité, les accusations effrayantes portées dans cet ouvrage, faute de preuves et faute du réel courage d'aller jusqu'au bout du raisonnement, ne s'apparentent qu'à un tissu d'insanités négationnistes. Car enfin toutes ces machinations incroyables dont serait coupable l'Administration Bush, pour aboutir en Afghanistan à rouvrir des cinémas et des écoles et organiser des élections libres, ça dépasse l'entendement...