30 juillet 2023

Visions de Joshua

C’est en flânant sur le quai du musée maritime de La Rochelle que j’ai éprouvé le choc. Derrière nombre de ketchs, de cotres, superbes régatiers d’aujourd’hui et d’autrefois, jouxtant le flanc énorme, d’un blanc éblouissant, de l’ancien navire météorologique NMS France 1, j’aperçois un petit bout de coque rouge, trois hublots rectangulaires, caractéristiques d’une cabine en forme de casemate, et surtout la banderole latérale indiquant en grand : JOSHUA !
J’en crois à peine mes yeux. C’est évidemment le bateau de Bernard Moitessier (1925-1994), celui qui fit avec lui la fameuse Longue Route, ce périple de légende, presque deux fois le tour du monde en solitaire et sans escale en 1968 !
Cette aventure m’a toujours fait rêver. Bien que je sois descendant d’une longue lignée de marins bretons, je n’ai jamais vraiment navigué qu’en songe.
Tel le poète Jean de la Ville de Mirmont, j’ai une fascination pour les navigateurs et je pourrais faire miens ses vers écrits à leur intention :
"Le souffle qui vous grise emplit mon cœur d’effroi,
Mais votre appel, au fond des soirs, me désespère,
Car j’ai de grands départs inassouvis en moi...”


Parfois j’ai l’impression, dans une bien modeste mesure, de voyager moi aussi, seul, sur l’immense océan virtuel du Web. Je mène en toute liberté ma petite barque en forme de blog, sans autre but que le plaisir d’écrire et d'écrire ce qui me plait. Parfois un commentaire me signale une présence proche. Pas nécessairement en phase avec mes digressions solitaires mais qu'importe. Cette rencontre me délivre de l'esseulement. J'aime dialoguer avec les internautes qui croisent mon chemin, même si nous suivons des routes différentes, j'y vois le signe que tout n'est pas qu'indifférence...

A la fin des années soixante, bien au-dessus de nos têtes, les astronautes exploraient l’univers proche et partaient à la conquête de la Lune, emportés par des fusées bourrées de carburant, de progrès techniques et de savants calculs. Ici bas, des héros solitaires flirtaient avec l’immensité des océans sur de dérisoires embarcations, avec pour seul moteur, le vent.
Ils étaient souvent animés par l’esprit de compétition et d’innovation, comme Eric Tabarly et bien d’autres à sa suite. Moitessier était d’une autre espèce. Point de course ni de record pour lui, mais l’attrait irrésistible du grand large et de la liberté qu’on y savoure au bord des horizons bleus, et qu'on respire à pleins poumons. Sans doute tenait-il un peu de son illustre prédécesseur Alain Gerbault (1893-1941), être asocial s’il en fut mais sublime coureur d’océans.
Écrivains tous deux, ils relatèrent leurs périples dans des livres magiques, intemporels, indémodables, emplis d’une poésie sauvage.

C’est peu dire que je me suis régalé de ces récits dont je ne trouvais d'autres équivalents sur terre qu’à travers le cheminement éperdu de Jack Kerouac et des beatniks errant dans l’immensité sauvage du continent américain.

Dès les premières lignes de La Grande Route, j’étais emporté par le lyrisme limpide mais puissant qui en émanait : “Le sillage s'étire, blanc et dense de vie le jour, lumineux la nuit comme une longue chevelure de rêve et d'étoiles. L'eau court sur la carène et gronde ou chante ou bruisse, selon le vent, selon le ciel, selon que le couchant était rouge ou gris. Il est rouge depuis plusieurs jours et le vent chantonne dans le gréement, fait battre une drisse parfois contre le mât, passe comme une caresse sur les voiles et poursuit sa course vers l'ouest, vers Madère, tandis que Joshua descend vers le sud à 7 nœuds dans l'Alizé…”

Bien qu’étant peu enclin aux régates et aux concours, Bernard Moitessier accepta la proposition du Sunday Times de s’engager dans un tour du monde en solitaire sans escale, première odyssée du genre à l’époque. Il déclina toutefois l’offre des organisateurs de doter son bateau d’un émetteur radio qui lui aurait permis de donner régulièrement des nouvelles. Il préférait le système simple et archaïque du lance-pierres avec lequel il balançait ses messages sur les bateaux de rencontre !

Bien que plusieurs concurrents fussent inscrits à l’épreuve, dotée de prix pour le plus rapide, Moitessier n’en avait cure. Il n’avait qu’un besoin, celui de “retrouver le souffle de la haute mer”.
Comme il l’écrivit sans détour, “il n’y avait que Joshua et moi au monde, le reste n’existait pas, n’avait jamais existé. On ne demande pas à une mouette apprivoisée pourquoi elle éprouve le besoin de disparaître de temps en temps vers la pleine mer. Elle y va, c’est tout, et c’est aussi simple qu’un rayon de soleil, aussi normal que le bleu du ciel.”

Au terme du périple, après avoir dépassé le Cap Horn, alors qu’il était en passe de remporter haut la main le challenge, il fut pris d’une crise de conscience. Revenir sur la terre ferme lui semblait décidément impossible. Il envoya un message au dernier navire qu’il croisa : “Je continue sans escale vers les îles du Pacifique, parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme .”

Tout était dit. Moitessier le coureur d’horizons avait rompu avec le style de vie du commun des mortels. Il n’y avait plus que “Vent, Mer, Bateau et Voiles, un tout compact et diffus, sans commencement ni fin, partie de tout de l'univers, mon univers à moi, bien à moi…”
Désormais son existence sera lointaine, des plus simples, des plus maritimes, suivant en cela à la lettre le précepte de Baudelaire: “Homme libre, toujours tu chériras la mer !”
Le temps qui s’écoule n’aura plus vraiment d’importance. Il pourra chanter in petto, sans se lasser : “J'écoute la mer, j'écoute le vent, j'écoute les voiles qui parlent avec la pluie et les étoiles dans les bruits de la mer et je n'ai pas sommeil.”, car, en somme, “Le bateau c'est la liberté, pas seulement le moyen d'atteindre un but…”

 

28 juillet 2023

Climat, la part d'incertitude

On assène régulièrement qu’un consensus écrasant de savants et d’experts aurait définitivement tranché au sujet du réchauffement climatique (ou du dérèglement si l’on préfère). D’après ces gens, le réchauffement de l’atmosphère est réel, dû à la concentration croissante de CO2 dans l’air, et pour eux c'est une certitude, il est causé par l’activité humaine. Il annonce sans nul doute des catastrophes si rien n’est fait pour en réduire drastiquement les émissions. Le message est clair. Les béotiens que nous sommes sont priés de s’aligner sur ce constat dont on affirme, contrairement à l’ouverture d’esprit qui devrait caractériser toute démarche scientifique, qu’il n'admet ni controverse ni contestation. Dans ce monde où la grégarité fait loi, tout contrevenant est qualifié de dangereux climatosceptique, de réactionnaire, de complotiste, pour ne pas dire de fasciste.

Pourtant, des voix s’élèvent régulièrement pour nuancer si ce n’est contredire les postulats d’une science décrétée à la majorité, devenue parole d’évangile.
Les récalcitrants n’ont guère voix au chapitre et sont en général éloignés des grands courants du mainstream médiatique. Leur discours fait néanmoins son chemin, hors des sentiers battus, pour les esprits un peu curieux, qui voudraient, selon les conseils du bon Kant, se faire une idée par eux-mêmes, tels des adultes responsables.

Il y a sans doute des hurluberlus de tous bords, mais Stephen E. Koonin qui fait partie des voix discordantes, n’est pas ce qu’on pourrait appeler un fantaisiste. Membre de l’Académie des Sciences des États-Unis, il fut conseiller auprès de la Maison Blanche du temps de Barack Obama.
Le titre de son dernier ouvrage dit la teneur de sa thèse : Climat, la part d’incertitude.

L’objectif est  selon lui de commencer par relativiser les slogans à sensation et à sens unique que les médias niais et les ONG prétendues écologistes balancent à tour de bras et à longueur d’années. On ne fait pas selon lui avancer une cause de cette manière, sauf lorsqu’on y est déjà acquis et qu’on cherche à s’affranchir de la réalité lorsqu’elle dérange.
En second lieu, il affirme tranquillement qu’il n’y a pas de dérèglement climatique pour la bonne raison qu’il n’y a jamais eu de règlement. Les références de 1850, rituellement citées, n’ont pas valeur d’absolu. L’histoire du climat au cours des millénaires nous apprend qu’il s’agit d’une notion complexe chargée de beaucoup d’imprévisibilité.

Le bouquin de M. Koonin n’est pas avare de chiffres, de courbes, et de statistiques, puisées aux sources les plus officielles. Sa lecture en devient même parfois un peu ardue et fatigante, mais n’en reste pas moins digne d'intérêt. Les rapports sacro-saints du GIEC sont méthodiquement épluchés et l’institution est prise plusieurs fois en flagrante contradiction. L’auteur montre que ses conclusions vont parfois à l’inverse de ses constats. Est-ce si étonnant ? Non car ses membres n’ont pas pour mission d’enquêter sur le climat mais de faire des supputations et des prédictions à partir d’un fait considéré comme acquis.
D’où le sens unique des déclarations en forme de slogans qui en sortent et, paradoxe troublant, dont les médias se font un écho irréfléchi, à la manière de moutons de Panurge. Les journalistes n’ont-ils pas abandonné tout esprit critique et même toute éthique en se ralliant massivement à une “charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique” qui les contraint de facto à présenter les faits de manière biaisée ?

Ainsi, cette thématique figure de manière univoque à la une de la plupart des grands titres de l’actualité.
On évoque par exemple les dizaines de milliers de morts causées par la chaleur, tout en occultant le nombre des vies sauvées par la diminution des grands froids.
On rapporte rituellement les grands feux de forêts au réchauffement climatique, sans préciser qu’en matière de responsabilité humaine, elle est surtout le fait des idiots ou des criminels qui les allument. On occulte au passage l’objectivation par la surveillance satellitaire de la diminution d’environ 25% des surfaces ayant brûlé chaque année entre 1998 et 2015. On oublie également de préciser qu’en dépit des incendies spectaculaires de 2020, cette année-là figure parmi les moins actives depuis l’an 2000.
On alerte le bon peuple sur une montée des eaux de plus de 15 mètres en quelques décennies alors que le rythme actuel (commencé bien avant la révolution industrielle) est de 3 mm/an, ce qui porte l’échéance, si l’avancée se poursuit au même rythme, a plus de 1500 ans ! Les historiens du climat ont montré d’autre part que le niveau des océans à fluctué de plus de 120 mètres au cours des millénaires passés. La Méditerranée elle-même fut quasi totalement asséchée durant 650.000 ans il y a quelques millions d’années…
On prédit des catastrophes à venir sur le monde agricole, causées par le réchauffement climatique, en oubliant de dire que c’est tout le contraire qu’on observe à ce jour. Encore faudrait-il préciser que l'accroissement de la teneur en CO2 de l’atmosphère favorise la croissance végétale et que si certaines terres pourraient devenir arides, d’autres au contraire aujourd’hui stériles, pourraient devenir propices à l’agriculture.

Bref, l’ouvrage fourmille de notations argumentées, tendant à démontrer que rien n’est joué, et que le pire est somme toute peu probable. Pour l’heure les désastres sont surtout l'œuvre des lobbies écologistes qui ont fait pression pour diminuer le recours à l’énergie nucléaire, obligeant les gouvernements peu inspirés à recourir de plus belle au gaz et même au charbon !
Les carences de production agricole qui se font jour sont favorisées par des politiques absurdes conduisant à interdire de manière irrationnelle l’emploi d’engrais, de pesticides, d’OGM (moutarde, colza, betteraves, cerises, la liste s’allonge des pénuries organisées au nom du climat et de l’environnement). Sans compter le vandalisme d’enragés radicalisés qui détruisent au mépris des lois les cultures jugées déviantes par eux, qui sabotent les efforts pour mieux gérer l'eau et les forêts.
L’exemple du glyphosate, victime d’une interdiction d’usage totalement arbitraire, est de ce point de vue édifiant. Après nombre d’études et d’enquêtes, il est enfin reconnu peu toxique et hautement bénéfique par les experts et les agences sanitaires réputés indépendantes. C’est du bout des lèvres qu’on annonce ces avis favorables. Il en a fallu du temps pour rétablir une vérité connue depuis longtemps ! Mais à coup sûr, il en faudra encore beaucoup hélas pour convaincre les esprits endoctrinés qui ont abandonné la raison au profit des croyances.

En conclusion, si Steven E. Koonin ne nie pas le changement climatique actuel, ni même la responsabilité de l’activité humaine, il relativise les choses et alerte sur le fait que bien d’autres phénomènes jouent sur le climat et qu’à ce jour aucun modèle théorique ne permet d’en prédire l’évolution et les répercussions. A trop focaliser sur un point relevant largement de l’idéologie, on néglige les autres. Le livre souligne enfin que la stratégie du bouc émissaire est une manière facile et simpliste de tout expliquer par une seule cause. C'est rarement payant et en tapant fort mais à côté de la plaque, on peut faire de grosses erreurs et provoquer des calamités économiques et sociales bien plus désastreuses que les fléaux qu'on prétend combattre. On l'a vu maintes fois par le passé. Pourrait-on enfin en tirer quelque enseignement ?

23 juillet 2023

Ministères Amers


Au gouvernement, il est des postes à usure rapide.
Il en est ainsi de ceux dédiés à la santé et à l'éducation. Messieurs François Braun et Pap NDiaye n'ont fait qu'y passer. Inconnus ils étaient, inconnus ils seront, au terme de leur parcours météorique.

Un an à peine pour convaincre, dans un système verrouillé, ce n'est pas une sinécure ! Autant dire, mission impossible.

C'est avec un brin de compassion qu'on put entendre lors de sa passation de pouvoir, le ministre de la santé en partance faire le bilan de son bref passage avenue de Ségur en forme de déconfiture : "Je me demande encore ce qui a poussé un urgentiste de province à s'embarquer dans cette aventure."
Il avança bien quelques explications mais on ne le sentait pas trop convaincu lui-même.

De toute manière le Président de la République, grand maître des horloges (à défaut de mieux), mais toujours très satisfait de lui après ses fameux "100 jours" au goût de Berezina, n'a rien de tangible à proposer aux nouveaux impétrants, hormis d'être "exemplaires", d'agir "avec la "plus grande dignité" et d'éviter "les comportements inappropriés".
Voilà donc l'État dans lequel erre la République ! On ne saurait mieux résumer le pavé sartrien oscillant entre l'Être et le Néant...

Si l'on peut craindre que le sémillant Gabriel Attal se brûle les ailes en pénétrant dans le chaudron infernal de l'éducation, il n'est pas interdit de garder un infime espoir qu'il fasse moins pire que ses prédécesseurs.
On ne se fait aucune illusion en revanche sur les capacités d'Aurélien Rousseau à la santé. Haut fonctionnaire formé dans le moule de l'ENA, son passé est celui d'un apparatchik socialiste pur jus. Engagé au PCF, il dériva par opportunisme vers le PS, avant de rejoindre le grand courant macroniste.
Son expérience en matière de santé se résume grosso modo à la direction de l'ARS d'Ile de France durant 3 petites années. Aucun espoir donc qu'il puisse se défaire des œillères idéologiques bornant par avance son chemin entre les limites étroites du centralisme bureaucratique dans lequel s'enlise irrémédiablement notre pays...

20 juillet 2023

Inégalités vs Pauveté

On entend souvent certaines âmes prétendument bien intentionnées et certains économistes à la petite semaine, se désespérer de l’accroissement incessant des inégalités dans le monde. Derrière ces lamentations surgit en général assez rapidement la critique acerbe du capitalisme et du libéralisme accusés de faire régner la loi de la jungle.
Cette optique grossièrement déformante, permet facilement de faire passer et repasser le message lancinant affirmant que “les riches deviennent chaque jour un peu plus riches tandis que les pauvres sont de plus en plus pauvres”.
Comme tous les slogans, il est fallacieux mais par un étrange paradoxe il fait mouche auprès des gogos qui le prennent au pied de la lettre sans chercher la moindre confirmation un tant soit peu étayée.
Les inégalités si tant qu’elles existent et qu’elles s’accroissent, n’ont qu’un rapport trompeur avec la pauvreté, qui elle-même n’est pas à confondre avec la misère.
Que m’importe après tout qu’il y ait des gens immensément plus riches que moi, si ce que je possède suffit à mon bonheur ? Et pour aller plus loin, serais-je plus heureux si les ultra-riches étaient tout à coup appauvris par je ne sais quelle baguette pas du tout magique ?

Une récente étude parue dans le Wall Street Journal (WSJ) montre que les Européens deviennent de plus en plus pauvres, alors que les inégalités de revenus se réduisent régulièrement (notamment en France). Parallèlement, les Américains deviennent eux de plus en plus riches, nonobstant les inégalités faramineuses existant dans cet antre du capitalisme honni.
Cette enquête révèle également que les salaires sont en baisse régulière en Europe, tandis qu’ils ne cessent d’augmenter aux USA. Depuis 2019 ils ont ainsi baissé de 3,5% en Italie et jusqu’à 6% en Grèce tandis qu’ils grimpaient de 6% outre-atlantique (après lissage de l’inflation).
En 2019 précisément, une autre étude, émanant de la Foudation for Economic Education (FEE) avait montré que les 20% les plus pauvres aux Etats-Unis avaient un pouvoir d’achat supérieur à celui de la moyenne des autres pays de l’OCDE ! Autrement dit, si ces Américains les plus pauvres formaient une nation, elle serait encore l’une des plus riches du monde !
Face à ces constats, le WSJ enfonce le clou là où ça fait mal, en expliquant que les Européens ont privilégié le temps libre et la sécurité de l’emploi. Le malaise socio-économique ressenti sur le vieux continent relève donc de l’adage qui stipule qu’on ne peut avoir à la fois le beurre et l’argent du beurre.
Parmi les causes de l’appauvrissement européen, il faut prendre également en considération, selon ces études, les dépenses astronomiques occasionnées par la transition écologique, le très haut niveau des taxes et le coût faramineux de la protection sociale, des aides, des allocations, des primes qui découragent le travail et plombent les salaires. Résultat, en Europe où l’on devrait vivre heureux grâce aux bienfaits de l’État-Providence, on est pauvre et morose. En Amérique où les citoyens doivent avant tout compter sur eux-mêmes, ils sont désespérément prospères et optimistes.

La mesure abrupte des inégalités ne vaut donc pas grand-chose et à tout prendre, contrairement aux allégations ineptes de l’écolo-cheffe Marine Tondelier, il vaut mieux quelques ultra-riches au sein d’une population aux revenus confortables que des millions de pauvres, sans inégalité mais également sans espoir. Sans doute est-ce la même logique qui veut qu’il n’y ait qu’un très gros gagnant au loto, empochant des dizaines de millions, plutôt que des millions à récolter des clopinettes… Ce qui n'empêche que 100% des gagnants ont tenté leur chance !
Le taux de pauvreté au sein d’une population ne donne qu’une idée limitée voire biaisée de la prospérité et du bien être général puisque ce n’est jamais que la proportion de gens gagnant moins de la moitié du revenu médian de ladite population. Surtout elle perd tout son sens lorsqu’on compare des pays dont les niveaux de vie sont très différents, puisqu’on ne parle plus alors de la même pauvreté. On est toujours le pauvre de quelqu’un en somme. Mais là encore, les slogans sont pris en défaut. Contrairement à une idée reçue très tenace, l'extrême pauvreté recule dans le monde. Il y a certes encore des progrès à faire, mais une chose est sûre, contrairement à la vieille rengaine socialiste, ce n’est pas en appauvrissant les riches qu’on enrichira les pauvres…