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06 octobre 2016

Alep comme Carthage sera détruite...

“Vous aviez le choix entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre…”


Cette sentence célèbre émanant de la bouche de Churchill après la accords de Munich en 1938 revient sinistrement en mémoire à l’évocation du désastre syrien et de l’agonie de la ville d’Alep, qui s’effondre sous les bombardements conjoints des Russes et de l’armée de Bachar El Assad.

Les Etats-Unis, et derrière eux, la Communauté Internationale porteront une lourde part de responsabilité dans cet atroce gâchis, dû en grande partie à leur irrésolution durant cet interminable conflit.
Cette incapacité à agir offre évidemment un contraste saisissant avec l’interventionnisme des années Bush.
En dépit des montagnes de critiques et des tonneaux d'insultes déversés sur l'ancien président, il faut espérer que l’histoire lui rende un jour justice. Lopération internationale menée sous l’égide des Américains à partir de 2003 en Irak était en passe d’ouvrir une vraie perspective de progrès au Proche Orient. La chute du tyran Saddam Hussein et l’installation d’un régime démocratique furent des acquis incontestables, quoique contestés par une foule d’ani-américains primaires. L’union sans faille de toutes les nations libres aurait probablement permis de conforter ce résultat et de lui donner des développements ultérieurs dans d’autres pays dont précisément la Syrie. La théorie des dominos était en l’occurrence applicable dans cette région .


Hélas, faute d’unanimité et la faute notamment à la France qui se désolidarisa lâchement et bruyamment de ses alliés, c’est le contraire qui se passa. La mauvaise conscience mina les esprits jusqu’à finir par transformer les acquis en échecs.
Résultat, avec l’avènement du lénifiant Obama, et la complaisance du jury du prix Nobel de la Paix, tout partit en capilotade. Comme à l’époque du Vietnam et du Cambodge, et avec les meilleures intentions du monde, les populations furent abandonnées à leur triste sort, c'est à dire livrées en toute conscience, à une atroce barbarie.


Dès lors, tous ces pays qui pouvaient entrevoir leur libération retombèrent dans le chaos. Pire, on assista à une poussée sans précédent d’un islamisme des plus rétrogrades dont le terrorisme constitue le fer de lance abominable.
Ainsi, force est de constater que l’histoire se répète. La faiblesse des uns profite à d’autres et dans la déconfiture générale les peuples sacrifiés sur l'autel du pharisaïsme, sont contraintes à l’exode. 


A côté de la barbarie du prétendu Etat Islamique dont la sauvagerie contribuera probablement à causer la perte, s’organise un contre-pouvoir à celui défaillant du monde occidental. Dans cet imbroglio stratégique la Russie est en train de tirer les marrons du feu, sans état d’âme, et avec une implacable détermination.
Nul ne sait jusqu’où la faillite des valeurs démocratiques va entraîner le monde et de quelle nature sera l’emprise des nouveaux maîtres du jeu. Une chose est certaine : au delà du drame humain qui s’étale chaque jour sous les caméras de télévision, c’est une vraie menace qui pèse sur l’avenir de la liberté...

25 septembre 2013

Que faire ?

Avec l'interminable crise syrienne, on mesure avec tristesse et inquiétude, le degré d'inanité auquel est parvenu la communauté internationale, et au sein de cette déconfiture, l'évanescence grandissante des stratégies occidentales.

Toujours enclins aux paroles martiales mais paralysés par les bonnes intentions, les dirigeants des démocraties « avancées » ont montré ces derniers temps de manière inquiétante leur propension à se carapater lorsqu'il s'agit d'agir vraiment. Devant l'intolérable devenu quotidien, ils merdoient, et n'ont de cesse de repousser les limites de leur tolérance, comme pour différer le passage à l'acte. En Syrie, plus de 100.000 morts en deux ans et demi ne les ont pas fait bouger d'un iota, juste manifester de temps à autre et avec une vigueur croissante leur indignation.

Le gazage d'un millier de victimes supplémentaires leur a fait hausser encore un peu plus le ton. On crut même un moment que la goutte qui allait faire déborder le vase.

En définitive, il n'en fut rien. S'agissant des initiatives de terrain, on est resté en effet au point mort, malgré les gesticulations destinées à donner l'impression qu'on s'activait face à une abomination si spectaculaire, dont les images atroces furent complaisamment exhibées par les médias.

Notre microscopique leader national, autrefois champion du pacifisme, devenu belliciste à la suite de sa brillante campagne malienne, a bien tenté pour l'occasion de se faire justicier. Il fallait selon lui, « punir » le régime de Bachar Al Assad.

Mais de quel droit se prévalait-il pour juger cet abject régime socialiste néo-soviétique aux abois qui méprise depuis des décennies l'idéal démocratique? Quel brevet de vertu peut-il exciper, lui qui ose encore se réclamer, en tant que président "socialiste", de cette idéologie aux plus de 100 millions de morts à travers le monde ? Sans doute faudrait-il y voir de l'humour noir et sans doute involontaire ?

Le fait est que le justicier en forme de Tartarin se dégonfla bien vite, vue l'inconsistance de la détermination de son allié américain de circonstance. C'était, il faut bien dire, une autre guerre que l'étrange tragi-comédie malienne qui vit l'histrion partir la fleur au fusil et régler le conflit, sans besoin d'aucun allié, en deux coups de cuillers à pot, et quasi sans avoir à tirer un coup de feu. Belle épopée, dont ne vit rien que les lampions d'après la pseudo-bataille, et dont personne ne comprit vraiment à quoi elle servit...

Hélas, le spectacle donné par le duo velléitaire Obama-Hollande rappela bien davantage un numéro à la Laurel et Hardy, qu'un tête-à-tête de grands de ce monde au sommet des nations. Franchement je persiste à préférer de loin l'association Bush-Blair de 2003, lors du problème irakien. Quoiqu'on en dise, quoiqu'on en pense, elle avait plus de panache, plus d'envergure, plus d'ambitions, et portait nettement plus d'espérances ! Plus de passions également, comme dans tout vrai drame, car la violence des injures auxquelles durent faire face à leur époque les deux artisans de la libération de l'Afghanistan et de l'Irak n'eut d'égale que l'indifférence abyssale de l'opinion publique face aux événements de 2013. Pour tout dire tout le monde se contrefout de ce qui se passe en Syrie...

Il faut dire que le tango militaro-diplomatique auquel on assiste, n'est pas seulement grotesque, il est totalement à contre-temps. S'il fallait se poser la question d'une intervention en Syrie, il est évident que c'était bien avant le n-ième acte de barbarie de la dictature baasiste. Et surtout avec des objectifs un peu plus sérieux que celui de balancer deux ou trois bombes punitives.

Mais pour cela il eut fallu des tripes, des convictions, de la volonté, et de la préparation, ce qui semble faire cruellement défaut aux dirigeants d'aujourd'hui. Au surplus, la peur d'être comparés à George W. Bush fait sans doute l'effet d'un venin paralysant.
Comme pour accentuer le sentiment d'assister à une farce, c'est Vladimir Poutine qui arrivé à la manière d'un clown blanc, tira les marrons du feu en proposant un expédient auquel se rallièrent trop heureux, les larrons pusillanimes, plutôt emberlificotés dans leurs contradictions.

Et pour enfoncer le clou, le Président américain,à la tribune de l'ONU, tira la morale de ce lamentable épisode, jugeant qu'en la circonstance, « la communauté internationale n'avait pas été à la hauteur » : Quelle lucidité !

Et l'aveu en quelque sorte, que le spectacle horrifique pourra se prolonger...

Depuis le début de son mandat le président Obama a montré une incapacité inquiétante à mener une vraie politique internationale. Résultat: plus que jamais, l'Amérique est faible, ce qui n'est jamais bon signe. Face aux nombreux défis, ce fut soit l'inaction soit l'échec. Du côté du conflit Israélo-Palestinien, aucune vraie proposition ne vit le jour. Face à l'Iran, c'est l'impuissance. Devant les révolutions tunisienne et égyptienne, l'apathie. En Libye, après un discret soutien logistique à l'intervention française, suivit une incurie dont l'attentat qui coûta la vie à l'ambassadeur US à Benghazi fut une des conséquences tragiques. En Afghanistan et en Irak, depuis le désengagement militaire, le président américain a semblé observer sans réaction l'effilochage progressif des acquis durement gagnés en 2001 et 2003. Depuis 2008, arrivée d'Obama au pouvoir, on compte plus de 4000 morts en Irak et chaque jour la situation semble se dégrader davantage.

D'une manière générale, on assiste à une nouvelle montée des périls, qui pourrait préluder à des drames à venir sous nos latitudes. Les récents carnages survenus au Yemen (65 morts), au Pakistan (70 chrétiens sauvagement assassinés à la sortie de la messe par une bande de kamikazes décérébrés, avant d'être démembrés), et au Kenya (plus de 60 morts dans un supermarché) font froid dans le dos. impossible de ne pas voir que l'islam dans sa version la plus hideuse, la plus arrogante, la plus rétrograde, la plus vindicative ou simplement provocante ne cesse de progresser.

Il serait temps de s'en inquiéter, sans avoir pour autant besoin de faire des amalgames réducteurs, mais avec sang froid et réalisme. L'intolérable ne peut être toléré....