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07 mars 2021

Y a plus d'justice

Avec “l’affaire dite des écoutes” impliquant Nicolas Sarkozy, s’étalent une fois de plus au grand jour les vicissitudes de notre justice.
Difficile en effet de ne pas voir un esprit partisan et revanchard dans la décision du tribunal, de condamner l’ancien président de la république.
Après maintes tentatives aussi fumeuses qu’infructueuses, les magistrats ont réussi “à se faire” leur bête noire. Ils y sont parvenus en se fondant sur des présomptions nées d’écoutes téléphoniques non seulement abusives, puisque liées à une autre affaire, mais extravagantes depuis qu’on sait que cette dernière, concernant un hypothétique financement de campagne par la Libye, fut montée de toutes pièces par certains médias, et possiblement par les juges eux-mêmes...


Orchestré par le Parquet National Financier (PNF), le procès, dont l'objet est tout sauf financier, s’est achevé par une condamnation à de la prison ferme. Ce verdict restera comme une honte, tant la procédure fut à charge, montant en épingle des délits somme toute véniels si ce n’est imaginaires, et entachée de nombreux vices de forme, dans le recueil des preuves, et jusque dans l’écriture du jugement. Sur les quelques 240 pages du texte, les magistrats se sont en effet révélés incapables d'orthographier correctement le nom de l'accusé ! Lequel a bien sûr fait appel, sans savoir que pris d’une soif inextinguible de vengeance, le PNF annoncerait quelques jours plus tard son intention de faire de même afin d’obtenir une peine encore plus lourde !

Peu importe que ce jugement porte ou non atteinte à la carrière politique de Nicolas Sarkozy. Qu’il le veuille ou non, le train est passé pour lui. Il a largement raté son mandat, et en dépit de la sympathie qu’il suscite encore, peu de gens souhaitent probablement le voir revenir au sommet de l’État.
L’essentiel est ce que cela révèle, à savoir une faillite de la justice dont l’impartialité et l’efficacité paraissent sérieusement entamées.
On pourrait gloser sur d’autres décisions aussi lourdes et partisanes. On peut surtout mettre tout ça en balance avec la faiblesse des sanctions à l’encontre de la violence, des délits et des crimes qui marquent de manière désespérante l’actualité quotidienne.

On se souvient du malheureux professeur sauvagement assassiné il y a quelques mois par une brute plusieurs fois impliquée dans des actes de violence, mais à qui on avait accordé le droit d’asile dans notre pays !
Dernier fait en date, l’agression barbare d’un journaliste à Reims par un voyou multi-récidiviste, condamné paraît-il 8 fois, et toujours en liberté...
On pourrait également s’étonner de l’implacable sévérité de l’État qui vient d’obtenir la dissolution de l’association Génération Identitaire, au motif que ses manifestations et actions médiatiques porteraient atteinte à la République. Dans le même temps les militants de Greenpeace, déjà coupables de maints délits comparables mais commis au service d’une idéologie plus “progressiste”, ont pu pénétrer tranquillement sur le tarmac de Roissy et s’employer pendant plusieurs heures à dégrader consciencieusement un avion d’Air France, cloué au sol, sous les yeux complaisants des caméras, et sans la moindre intervention des forces de l’ordre !

Face à cette montée irrépressible des infractions à la loi, des violences et des délits, il y a manifestement deux poids deux mesures, en fonction de considérations idéologiques, le tout étant aggravé par l’impuissance chronique des Pouvoirs Publics. Ainsi dans un contexte d’insécurité croissante, la mesure phare de la réforme proposée par le ministre de la justice est de supprimer l’automaticité des réductions de peines ! On croit rêver en apprenant que c’était la règle, mais on pense aussitôt qu’il suffira aux procureurs d’adapter leurs réquisitions. Autant pisser dans un violon…

Dans un registre moins grave mais tout aussi révélateur de l’incurie judiciaire, on apprenait tout récemment qu’à Paris désormais, les responsables de la pollution liée aux mégots négligemment jetés sur la voie publique ne seraient pas les fumeurs mais les cigarettiers. Ils devront passer à la caisse pour financer le nettoyage !

Nul doute que ce précédent inspirera d’autres actions, dévoyant toujours plus les notions de responsabilité et de devoir civiques, détournant les sanctions des vrais coupables, et cassant in fine les ultimes repères fondant “l’esprit républicain” et le “vivre ensemble” dont on nous rebat les oreilles. Les juges quant à eux pourront continuer de juger selon leur bon plaisir et en toute impunité, puisqu’ils ne seront jamais jugés...

A l’occasion de la dernière affaire Sarkozy, le calamiteux Hollande s’est empressé de ramener sa fraise façon rantanplan, pour défendre le PNF, “sa” création.
Lui qui fut de très loin le plus mauvais des présidents de notre piteuse Vème république. Lui qui a si longtemps gravité au sein de la cour de Mitterrand où les magouilles et le copinage étaient monnaie courante. Lui qui a accéléré le désastre de la justice à la mode Taubira et des finances publiques à la sauce Cahuzac. Lui qui a tout fait pour achever de transformer le socialisme prétendument vertueux en écuries d’Augias… Lui ne manque assurément pas d’air...

16 juillet 2019

Qui a tué Vincent Lambert ?

L’éprouvant feuilleton médiatique qui vient d’aboutir à la mort médicalement programmée du désormais célèbre Vincent Lambert, soulève d’épineuses questions éthiques.

La complexité de la problématique incite évidemment à la prudence. Savons nous tout de cette affaire dont nous n’avons eu connaissance que de manière éloignée, partisane et probablement déformée ? Et même si nous avions eu toutes les données du problème, aurions-nous été autorisés à prendre parti sur le sort d’un malheureux, plongé dans un état second, dont la science ne connaît à peu près rien ?
A ces deux questions, la réponse ne peut être que négative...

Il est impossible toutefois de ne pas être troublé par son issue dramatique, et par les lourdes conséquences qu’elle laisse entrevoir pour nombre de malades, de blessés, de personnes en situation de grande dépendance et de vulnérabilité.
Sous contrôle médical, et de manière planifiée, on a privé un être humain de ses besoins les plus élémentaires, à savoir boire et manger jusqu’à ce que mort s’ensuive, au motif que son handicap était jugé irréversible et incompatible avec une vie “digne d’être vécue”.

Personne en la circonstance n’a employé le mot euthanasie qui était pourtant dans tous les esprits et qui qualifie le mieux cette procédure puisqu’il s’agissait bien de provoquer “une mort douce.” Certes, elle s’est avérée plus longue, plus sinueuse, et plus passive que l’injection d'un cocktail létal associant barbituriques, chlorure de potassium et curare, que certains préconisent pour achever net les malades incurables ou dans certains pays pour exécuter les peines capitales. Mais au fond, le résultat étant le même, la différence ne se mesure-t-elle pas sur l'échelle de l’hypocrisie ?
Il y a un autre faux-semblant en la matière, c’est celui qui consiste à prétendre qu’on assure à la personne concernée “une fin de vie dans la dignité”. Aucune souffrance, aucune agonie n’est indigne. En quoi l’euthanasie rendrait une dignité qu’on n’a pas perdue ? Au mieux, se donne-t-on bonne conscience face à une pratique dont il semblerait qu'on veuille conjurer le côté scabreux…

Il est cependant des cas où la question ne devrait pas se poser. Devant l’atrocité de certaines douleurs par exemple, où la priorité des soins doit être de soulager, avant même de prétendre guérir. Cette attitude concerne notamment les maladies incurables pour lesquelles les souffrances doivent être combattues, au détriment parfois de la durée de la survie. Dans un tel contexte, l’acharnement thérapeutique dont le but serait de prolonger à tout prix cette dernière pourrait même s’apparenter à de la cruauté.

Il est des situations cliniques en revanche inextricables, pour lesquelles la conduite à adopter s’avère quasi indécidable. L’état végétatif
est de celles-là :
Il est bien différent du coma dépassé qui signifie la mort clinique puisque le cerveau n'est plus vascularisé et n'exprime donc plus aucune activité de manière irréversible. Il est au contraire caractérisé par la conservation de certaines fonctions placées sous la commande du cerveau, comme le démontre la réactivité du tracé électro-encéphalographique. Le patient respire spontanément, manifeste une certaine vigilance, et probablement une semi-conscience comme l'attestent les signes d'activité cérébrale objectivés lors d'examens d'Imagerie par Résonance Magnétique (IRM), mais il est dans un état d'impotence motrice quasi complète et a perdu tout ou presque de ses capacités relationnelles. Point de douleur physique en revanche, point d’évolution puisqu’il s’agit d’un état stationnaire, et une inconnue terrible sur ce qui se passe vraiment dans la tête du patient. S’il paraît insensé d'entreprendre des soins très agressifs sans espoir d’inverser le cours des choses, la moindre attention n’est-elle pas de garantir un minimum de confort, ne serait-ce que par respect si ce n’est dignité de la personne humaine ?

C’est précisément ce que l’État a refusé, après moultes péripéties juridiques, à Vincent Lambert en déposant un pourvoi en cassation contre la décision de la cour d’Appel de Paris, de continuer ces soins minimaux, préconisés par le Comité International des Droits des Personnes Handicapées, de l’ONU.

Et c’est ce qui ouvre la porte à d’inquiétantes dérives. On dénombre des milliers de personnes cérébro-lésées en France, plongées dans un état proche de celui dont souffrait Vincent Lambert. Des unités spécialisées ont même été créées un peu partout dans le pays pour accueillir et procurer des soins adaptés à ces patients. Que deviendront-ils dès lors que ce précédent pourra servir de jurisprudence ? Où s’arrêtera le zèle utilitariste de notre société, remplie de bons sentiments mais également d'une froide indifférence ?

07 avril 2018

Le prix de la Liberté

Aussi grand, aussi sublime que soit le sacrifice d’une vie, consenti pour en sauver d’autres, et tout particulièrement le geste altruiste d’un gendarme agissant avec bravoure pour protéger ses concitoyens, il pose question. Il ne saurait en effet se substituer à la mission première des forces de l’ordre. Celle-ci consiste avant tout à faire régner la sécurité en empêchant les délinquants de nuire et plus encore de récidiver.
Une clameur immense est montée dans le pays pour saluer l’acte héroïque du colonel Arnaud Beltrame lors de l’attentat terroriste de Trèbes. Elle donne la mesure de la vague compassionnelle qui traverse le pays à chaque évènement dramatique, théâtralisé à outrance par les médias. Cet élan est malheureusement très fugace. Pire, il exprime l’impuissance d’une société pétrie de bonnes intentions, mais de plus en plus incapable de faire face aux réalités du monde.
Le discours que le Président de la République tint à cette occasion s’est inscrit dans cette emphase un peu vaine. Bien qu’il fut plutôt digne et mesuré, ses références remontant une fois encore aux misères et aux vicissitudes de l’an quarante, avaient quelque chose de pitoyable.
C’est devenu un pont-aux-ânes que de commémorer ces moments tragiques de l’Histoire et d’évoquer avec force sanglots “l’esprit de résistance” qui régnait dans le pays, alors qu’ils furent marqués avant tout par la coupable faiblesse du monde démocratique face à l’ogre nazi.
S’il n’est pas absurde de trouver des similitudes entre les époques, ce serait plutôt la faiblesse de l’Etat, sa permissivité, voire sa passivité face aux périls qu’on pourrait à chaque fois mettre en parallèle.
La montée en puissance du fanatisme islamique et de son pendant hideux, le terrorisme, menace la liberté et fragilise nos démocraties. Sans une détermination inflexible et des convictions solidement ancrées, il est à craindre que le beau jardin de la Liberté soit peu à peu grignoté par les pestes qui ne demandent qu’à y proliférer. 

Pour répondre aux crimes pervers ou barbares, nous avons cru par exemple que l’abolition de la peine de mort était un progrès. En réalité, il s’agit d’un emplâtre soulageant la mauvaise conscience, mais qui ne résout rien, ni en termes d’efficacité contre la récidive, ni en termes de cruauté de la sanction.
La Liberté a un prix hélas et il ne se paie pas à crédit sous peine d'être contraint de devoir payer beaucoup plus cher ou bien de n’avoir d’autre choix que de pleurer à chaudes larmes la mort injuste d’un gendarme tombé sous les coups d’une brute sanguinaire...

03 février 2018

Quand les affaires dérapent

A défaut d’avoir toujours pu être résolue et classée, dans l’actualité une affaire chasse l’autre.
Les projecteurs médiatiques se détournent vite des faits, même s’ils sont horrifiques. Mais pour peu qu’il y ait quelque rebondissement, l’attention renaît. Le Moloch de l’opinion publique exige du neuf.

Parfois ce qu’on croyait oublié revient au premier plan.
Il en est ainsi de l’affaire dite Alexia, du nom d’une charmante jeune femme retrouvée étranglée à deux pas de chez elle, à l’orée du bois le long duquel elle avait l’habitude d’effectuer son jogging matinal. On découvre avec stupeur trois mois après la découverte de son corps que le meurtrier n’est autre que son mari Jonathann. Ce jeune homme bien sous tout rapport, présenté comme doux et timide, jouait depuis trois mois le rôle de veuf inconsolable, soutenu par ses beaux parents et une foule d’amis et de sympathisants. Il s’était épanché devant les caméras le visage baigné de larmes et avait participé à nombre de manifestations publiques et notamment à la marche blanche en mémoire de sa femme.
Ce coup de théâtre ne fait que rappeler le caractère illusoire des apparences et la versatilité du sens qu’on donne aux évènements. Il en est ainsi de ces cérémonies populaires suivant la survenue d’un drame. Pour émouvantes qu’elles soient, elles sont sans lendemain et la sincérité qu’on croit lire sur les visages n’est parfois qu’un faux semblant. On se souvient de Patrick Henry, qui pour des raisons crapuleuses avait enlevé et tué un enfant de 7 ans, manifestant avec une foule éplorée, allant jusqu’à réclamer la peine capitale pour l’assassin…
Aujourd’hui c’est Jonathann Daval qui prend le rôle de monstre, capable de verser des larmes de crocodile sur le sort de son épouse qu’il a lui-même étranglée.
Du coup, tout dérape. Tout devient incertain. Un homme s’est étrangement suicidé à côté de la scène de crime, serait-il lié à l’affaire ?
Les avocats sont désemparés. Acculés par la pression médiatique, ils en disent trop, puis reviennent sur leurs propos, hésitent et perdent totalement les pédales. Le gouvernement, par la voix de la ministre de l’égalité des droits et des femmes, l'ébouriffante Marlène Schiappa, croit bon de s'immiscer dans cet imbroglio qu’elle n’hésite pas à qualifier de “féminicide”, lui donnant un tour idéologique. Seule madame le procureur garde son sang-froid, évitant sans doute d’autres dérives interprétatives.

A peu près au même moment, l’affaire du “petit Théo” qui avait défrayé la chronique il y a quelques mois ressurgit, à l’occasion de la publication d’une vidéo par Europe1. On croyait la cause entendue. La “victime” selon son propre témoignage, avait été l’objet de violences policières inqualifiables lors de son interpellation, qu’on ne pouvait attribuer qu’à la perversion et au racisme des forces de l’ordre. De notoriété publique, Théo avait été intentionnellement sodomisé par une matraque téléscopique, après qu'on lui eut baissé son pantalon. L’histoire était suffisamment convaincante pour que le Président de la République en personne, François Hollande, se fasse un devoir d’aller le visiter à l’hôpital en évoquant un garçon “connu pour son comportement exemplaire”, dont le souhait était de “vivre en paix et en confiance” avec la police.
Peu de temps après on apprenait qu’il était sous le coup, avec au moins un de ses frères, d’une enquête préliminaire pour détournement massif d’aides sociales. Puis, plus rien. Connaîtra-t-on un jour le dénouement de cette seconde histoire, rien n’est moins sûr...
En tout cas la vidéo récemment diffusée montre à l’évidence que la version donnée par Théo de son interpellation était mensongère. Elle fut certes violente mais causée par son refus mouvementé de s’y soumettre. Les échanges de coups qui s’ensuivirent ne révèlent en tout état de cause ni motivation raciste, ni agression sexuelle caractérisée.
Il s’agit donc encore une fois de dérapages multiples dans le cours d’une affaire fortement médiatisée, avant qu’elle soit jugée, mettant en cause la neutralité de représentants de l’Etat au plus haut niveau.
Que reste-t-il dans ces conditions de la sérénité et de l’indépendance de la justice, de plus en plus souvent bafouées, perturbées, souillées pourrait-on dire, par des considérations fondées, non pas sur l’objectivité et la connaissance des faits, mais sur l’idéologie ou la démagogie ?
La France peut bien faire la leçon à d’autres pays, elle fait figure de nation sous développée en la matière. Le triste état des prisons, souligné par la révolte récente des gardiens, est un reflet non moins accablant de cette incurie.

L’affaire mettant en cause M. Darmanin est elle aussi révélatrice. Certes, il apparaît très peu probable que le ministre du budget se soit livré aux violences sexuelles dont on l’accuse, mais dans un pays anglo-saxon, sa démission aurait été certaine, au moins jusqu’à ce qu’on sache précisément de quoi il retourne.
Chez nous il reste “droit dans ses bottes” et reçoit même le soutien unanime du gouvernement, ministre de la justice en tête. Tous avaient pourtant juré que dans le Nouveau Monde qu’ils incarnent, il n’y aurait plus aucune faiblesse ni indulgence…

Etonnante époque où la justice s’égare, et où la permissivité la plus débridée cotoie un puritanisme des plus rigides, qui s’étend comme une tache d’huile. Ce dernier est en train de tourner au délire obsessionnel.  Le sexisme est devenu le motif d'une véritable chasse aux sorcières. On supprime un acteur de la distribution d’un film presque achevé et d’une série à succès, on songe à effacer le nom d’un réalisateur réputé du générique de son propre film. On change la fin de l’opéra Carmen, au motif qu’une femme y meurt assassinée, un musée décroche des toiles parce qu’elle représentent des femmes nues...
C’est le règne de tous les excès ou en fin de compte, plus rien n’a d’importance, et plus grand chose n'a de sens...

28 janvier 2018

Au rythme capricieux des affaires

Quel bonheur pour les médias affamés de scoops qu’une bonne affaire, prometteuse de virulentes polémiques et de croustillantes péripéties judiciaires. Peu importe au fond qu’elle aboutisse ou non, qu’elle soit grave ou insignifiante, pourvu qu’elle capte l’attention des gogos, si possible le plus longtemps possible, ouvrant ainsi de lucratives perspectives d’audience.
Et de ce point de vue, le tempo de la justice étant calqué sur celui des plus lents gastropodes, le sujet peut devenir ce qu’on appelle un marronnier, meublant de manière récurrente et sans trop de souci l’actualité…

Parmi les faits divers qui ont défrayé la chronique, et dont les échos reviennent régulièrement sur le devant de la scène, on peut évoquer naturellement le calamiteux projet d’aéroport de Notre Dame des Landes. Il a fallu cinquante ans de réflexions, de délibérations, de controverses, de décisions de justice, et de référendums pour aboutir finalement à l’abandon pur et simple de ce chantier qui restera comme une chimère. Qui saurait dire combien cette fantaisie a coûté à l’Etat ? Qui saurait comptabiliser l’énergie dépensée en pure perte ?
Et qui pourrait recenser le nombre de projets du même genre, avortés, ou qui le seront à l’avenir, eu égard à ce précédent désastreux, révélateur de l’incurie et l’impuissance de l’Etat dit Providence. On ne saurait oublier par exemple l’écotaxe et ses ruineux portiques…

Dans un autre genre, comment ne pas être excédé par les incessants retours sur d’atroces affaires criminelles, dont il paraît évident que l’espoir de dénouement ne fait que s’éloigner à mesure que le temps passe. La plus ancienne, revenue une n-ième fois sous le feu des projecteurs est sans doute celle du petit Gregory, horriblement assassiné en 1984. Tragique histoire dont on aura sans doute jamais le fin mot mais pour laquelle on suppute qu’elle cache de sordides règlements de comptes familiaux.
La disparition de la petite Maëlys et le sort tragique de la famille Dupont de Ligonnès semblent devoir s’inscrire dans pareils interminables et sordides feuilletons. Dans ces circonstances, les révélations et les prétendus rebondissements sont nombreux mais vains pour la plupart, et chacun ne peut s’empêcher de donner son avis ou de juger, sans connaître autre chose que les informations évasives et parfois contradictoires que les médias distillent à plaisir.

Les réflexes sont à peu près les mêmes autour des imbroglios judiciaires impliquant des politiciens. Beaucoup de bruit pour rien serait-on tenté de dire pour qualifier par exemple l’affaire Fillon. En l’occurrence, on peut s’interroger sur l’inhabituelle célérité avec laquelle la justice entama ses procédures et par là même ruina la réputation d’un homme au moment le plus crucial de sa campagne électorale. On peut s’interroger pareillement sur la nature des faits qui lui étaient reprochés et donc sur la disproportion flagrante entre leur bénignité apparente et la brutalité de l’action judiciaire. La perplexité grandit encore lorsqu’on voit que près d’un an après la chute du malheureux candidat ainsi épinglé, plus rien n’avance et qu’on en reste à des broutilles qui seront probablement classées sans suite ou quasi…
En plus de son inefficacité, la justice serait-elle partisane, voire délétère ? On pense aux accusations qui poursuivent sans relâche depuis plusieurs années Nicolas Sarkozy au sujet du financement de sa campagne pour la Présidentielle de 2007 et de l’implication prétendue du colonel Kadhafi. On pourrait rappeler également l’incroyable acharnement frappant Bernard Tapie à propos de son différend avec le Crédit Lyonnais. Après le fiasco des affaires Clearstream, Bygmalion, et Bettencourt, après la révélation du scandaleux "mur des cons", comment ne pas douter de l’objectivité des magistrats et des médias ? Sont-ils là pour donner une information utile et faire régner l’état de droit ou bien pour assouvir quelque obscur désir de nuire ? En tout état de cause leur crédibilité s’effrite au fil de toutes ces histoires lancées avec fracas et qui se terminent si souvent en eau de boudin.

On pense enfin aux scandales mettant en cause des laboratoires pharmaceutiques ou des entreprises alimentaires. Les exemples récents de Servier et de Lactalis sont révélateurs d’une manière de faire des plus discutables. On commence à faire grand tapage autour de potentielles victimes qu’on n’hésite pas à chiffrer en grand nombre, avant de merdoyer dans une enquête de plus en plus imprécise et pauvre en preuves. On a ainsi parlé de plus de 2000 morts causés directement par le Mediator et après plusieurs années d’analyses, d’expertises en tous genres, on ne sait si le décès d’un seul patient est seulement établi...
On se souvient à l’inverse de l’affaire AZF à Toulouse qui fit plus de 30 morts et 2500 blessés en 2001 et pour laquelle il fut impossible de déterminer quoi que ce soit de précis en termes de responsabilité…

Moralité : Sauf à détenir des éléments tangibles et graves, médias et justice pourraient faire preuve de plus de modération, d’humilité et de discrétion.

18 octobre 2017

La curée

Mâchoire massive noyée dans le gras double d'un menton à l'hirsutisme négligé, regard mi-clos de saurien à l’affût, sourire carnassier et bedaine triomphante, l’allure du producteur hollywoodien Harvey Weinstein n’incline guère à la sympathie naturelle.
On imagine sans mal que les manières soient à l’image du personnage et que vis à vis de la gent féminine il soit capable d’abuser de sa position dominante pour obtenir des faveurs non consenties, pour parler par euphémismes.

Les accusations concordantes qu’on porte aujourd’hui sur lui peuvent difficilement être mises en doute, et le moins que l’on puisse en dire est qu’elles révèlent un comportement répugnant.
Mais dans cette affaire, ce qui frappe au moins autant que la conduite du personnage, c’est l’étrange soudaineté des témoignages à charge, leur nombre, ainsi que le délai qui les sépare des forfaits, datant pour la plupart de plus de vingt ans.
Car derrière le fait divers écœurant, on retrouve ce bon vieil instinct de l’âme humaine à déchaîner ses passions de manière grégaire. Il s’agit en l’occurrence de ce besoin irrépressible, si bien analysé par le philosophe René Girard, de désigner un bouc émissaire à la vindicte populaire, lorsqu’un fléau s’abat sur la société.
De ce point de vue, Harvey Weinstein est la victime expiatoire idéale de cette calamité sociétale très actuelle qu’est le harcèlement sexuel auquel le genre masculin est régulièrement accusé de se livrer vis à vis des femmes.

Dans cette histoire sordide, certains faits sont troublants. Certes il est bien compréhensible que des actrices débutantes puissent se sentir particulièrement vulnérables face au comportement obscène d’un producteur tout puissant.
En revanche, même si dans de tels cas la loi du silence s’impose hélas trop souvent, on pourrait tout de même s’étonner que ces jeunes femmes n’aient pas eu plus de réticence à répondre à ses invitations à le rejoindre dans sa chambre d’hôtel. Aucune réputation ne courait donc sur lui ?
On est encore plus surpris que certaines aient pu trouver la force, après avoir été agressées, de poser tous sourires au côtés de leur bourreau, voire que certaines aient accepté de coquettes sommes d’argent en échange de leur silence.

Un tel déluge d’accusations, alors que la plupart des belles outragées ont fait carrière et que la bête a perdu une bonne part de son pouvoir pose question. L’incroyable surenchère dans les témoignages qui s’accumulent les uns aux autres, évoque une assez vile curée.
Autrefois adulé, le seigneur de la Jet Set tombe en déchéance absolue d’un jour à l’autre. Les nuées de courtisans qui gravitaient autour de lui se transforment en ligues de vertus. Chacun  jette sa pierre sur le monstre, y compris nombre de gens qui n’en ont pas été victimes, et qui se reprochent, mais un peu tard et un peu hypocritement, d’être restés silencieux lorsque cela aurait été si utile qu’ils parlent…
A quoi tout cela peut-il bien servir en dehors d’assouvir un besoin de vengeance, laquelle comme chacun sait est un plat qui se mange froid ?
On voit ainsi dans le cortège des dénonciateurs de la vingt-cinquième heure, Jane Fonda, qui peut difficilement plaider la peur ou la faiblesse. Elle qui n’hésita pas en 1972, en plein conflit vietnamien dans lequel était engagé son pays, à poser fièrement à Hanoï sur un canon anti-aérien vietcong, pour soi-disant dénoncer la guerre... Elle qui fut la passionaria intrépide de tant de mouvements contestataires, et qui s’illustra précisément  dans la défense de la cause des femmes. Qui peut croire qu’elle fut intimidée par Harvey Weinstein ?
Il en est ainsi également du propre frère et associé de l’intéressé qui était mieux placé que quiconque pour apprécier ses écarts de conduite, et qui se livre aujourd’hui à un implacable réquisitoire, détaillant par le menu toutes ses turpitudes, tout en prétendant qu’il ne savait rien des faits de harcèlement sexuel…

Chaque jour amène un peu plus de déraison à cette histoire dont les développements envahissent l’actualité. Dimanche c’était le Président Macron qui  confiait aux journalistes qu’il venait d'engager une procédure de destitution de la Légion d’Honneur dont est détenteur l’infâme personnage. Le lendemain ce fut le ministre de l’Économie Bruno Lemaire qui fit l’objet d’une polémique pour avoir affirmé que jamais et en aucune circonstance, il ne se livrerait à quelque délation que ce soit, avant de se rétracter quelques heures plus tard en disant le contraire à propos de faits de harcèlement sexuel….
Et enfin, via “les réseaux sociaux”, c’est un appel à la dénonciation tous azimuts qui était lancé par deux journalistes sous la bannière peu ragoûtante mais suggestive #balancetonporc. Les auteur(e)s de cette initiative se défendent d’encourager à la délation mais demandent expressément que soient cités des noms avec tous les détails des forfaits…
La guerre des sexes fait rage. “La parole se libère” comme on dit, et des dizaines de milliers de témoignages affluent de toutes parts. Jusqu'où ira-t-on ?
Le harcèlement sexuel fait partie des travers abjects de la nature humaine, mais il n’est hélas pas le seul. Toutes les différences entre les individus, toutes les particularités sont sujettes à des agressions ou des humiliations, commises à l’abri de la loi du plus fort. La justice est là pour y remédier lorsqu’elle en est saisie. Elle est sans doute imparfaite mais il serait vain voire dangereux de la remplacer par les tribunaux expéditifs du nouveau puritanisme populaire.

S’agissant du cas Weinstein, comme de tant d’autres, “tout le monde savait” paraît-il... Comment ne pas faire le parallèle avec celui d’un homme politique français, adulé des médias, chouchou des sondages, et qui était donné comme gagnant à coup sûr de la présidentielle, alors que sa réputation était archi-connue de tous, sauf de ceux qui ne voulaient pas savoir ?
Il fallut de sa part un geste aussi ignoble qu’insensé, et l’intervention musclée des services de police américains, pour révéler au grand jour sa dépravation. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, ce colosse au pied d’argile chuta de son piédestal doré et se retrouva plongé dans la boue.
O tempora o mores...

12 mars 2014

Une époque abjecte

Qu’y a-t-il encore à sauver dans notre médiocre république ? On peut vraiment se le demander au vu des évènements qui ponctuent l’actualité…
Elle est asservie à un système politique à bout de souffle où le manque d’inspiration le dispute à la déliquescence morale.
Le débat d’idées s’est progressivement putréfié en un marécage écoeurant de lieux communs, au sein duquel flottent tels des rats morts, quelques vieux leitmotiv faisandés. Pas la moindre conviction n’anime les politicards qui ont la prétention de gouverner un pays laissé en réalité à la dérive. La plupart ne croient à rien puisqu'ils changent d'opinion comme de chemises et manifestent un attachement aux prébendes de leur fonction, bien davantage qu’aux objectifs qu’ils font mine de s’assigner en s’installant sous les dorures des palais publics.
La morale n’est pas davantage leur préoccupation. Où qu’on se tourne, on ne voit que des malversations, des trahisons, des calculs, des compromissions, et même pour certains, 
jusque dans la vie privée, immoralité et muflerie.
Ces gens pervertissent les institutions qu’ils ont prises en otage au nom des grands et creux principes dans lesquels ils se drapent : Education, justice, santé, police, armée, tout s’écroule en même temps que les piliers rongés d’un modèle social devenu aussi bureaucratique qu’inégalitaire.

Quant aux médias, c’est pire encore ! Ils pourraient être comparés à une nuée de volatiles charognards se ruant avec avidité sur toutes ces immondices à défaut d'avoir le courage de chercher une substance plus noble, et surtout par manque de courage, de clairvoyance et d'imagination. Plus c'est pestitentiel, plus ils jubilent ! Et ils n'ont pas leurs pareils pour faire mousser cette fange dans laquelle ils s'ébrouent.
Les récentes affaires donnent la mesure de cette besogne de nécrophages. Ils ne ménagent pas leur peine pour dénicher les faits divers les plus sordides dans les poubelles de leurs victimes.
Le pire est qu'ils font semblant de s'offusquer de leurs découvertes. Ainsi tels journalistes présentent comme hautement condamnable le fait qu'un conseiller de l'ancien Président de la République enregistrait toutes les conversations auxquelles il avait le privilège d'assister, mais ils ne trouvent rien de mieux que d'en étaler au grand jour le contenu, obtenu par des méthodes de gangster !
D'une manière générale, ces gens font leurs choux gras de documents volés ou piratés, dans lesquels ils voudraient qu'on voie matière à scandale, alors que bien souvent les révélations s'avèrent dérisoires, et bien vite oubliées après leur diffusion. Le tintamarre qu'ils organisent autour de ces faux scoops s'éteint très vite, les contraignant à une surenchère permanente.

A d'autres moments ils avouent une étrange pusillanimité, une pudeur de sainte-nitouche incompréhensible. Lorsqu'à l'instar du peu ragoûtant FO Giesbert, ils reconnaissent par exemple qu'ils savaient de longue date que le chef de l'état socialiste entretenait une liaison adultère avec une actrice, mais qu'ils l'avaient volontairement tue, jusqu’à la publication des photos croustillantes de Closer (tiens, un magazine un peu audacieux !). Les mêmes accusateurs publics avaient avoué une indulgence suspecte pour les frasques extra-conjugales et maintes autres affaires concernant François Mitterrand. Faut-il comprendre que ces faux scrupules soient l'expression d'un vrai opportunisme ? D'un esprit partisan ? Ou de lâcheté tout simplement…

Pendant ce temps, les juges se sont mis eux aussi, à patauger dans l’infâme marigot. Ils voudraient donner l'impression de partialité, qu'ils ne s'y prendraient pas autrement, en s'acharnant comme ils le font sur Nicolas Sarkozy depuis des mois. Cette nouvelle affaire d'écoutes téléphoniques victimise encore un peu plus l'ancien chef de l'état. Faut-il qu'il soit habile, ou bien qu'il y ait peu de chose en définitive à lui reprocher, pour qu'ils ne parviennent pas à le coincer en dépit de cet odieux et permanent espionnage !
Lui, grand seigneur feint superbement d’ignorer ces légions de gnomes justiciers. Peut-être espère-t-il les voir vider en vain leur sac de vilénies, avant de prendre enfin sa revanche...

30 avril 2013

Merci monsieur Weill-Raynal

Ainsi l'on sait maintenant...
C'est donc vous qui osâtes briser la loi du silence.
Vous qui bravâtes les foudres de jupiters d'une mythologie de pacotille, auxquels le clair-obscur de notre époque crépusculaire donne l'aspect de fantômes livides, recroquevillés sur « le grand cadavre à la renverse » du socialisme.

Vous qui révélâtes les sordides jeux auxquels se livrent secrètement, dans l'obscurité de leurs sinistres bauges syndicales, des juges cacochymes, confits dans une puante rancœur de classe.
Du Peuple, les plus éclairés ne pouvaient ignorer ces turpitudes. Aujourd'hui, grâce à vous, tous en ont la confirmation éclatante. Merci pour votre témérité.

Il y a des faits qui ne peuvent rester cachés dans une démocratie digne de ce nom. Et si le journalisme a encore un sens, vous contribuez à le lui donner.

Dans cette nauséabonde termitière mise au grand jour, par votre audacieux coup de pioche, le grouillement s'agite fébrilement en tous sens, resserrant les rangs dans un réflexe grégaire de survie. La dénégation étant consubstantielle à la nature de ces gens, ils nient l'évidence et cherchent même à faire passer pour fautif, celui par qui l'information arrive (selon eux cette infâme fresque murale relevait de l'humour...) Plus fort encore, le Syndicat des Journalistes, qui se veut « le premier syndicat français », soi-disant défenseur de cette profession, apporte « son entier soutien », non à son confrère fragilisé, mais à son homologue de la magistrature, qu'il estime en la circonstance profané. Il se livre à un quasi lynchage de l'hérétique, tandis que de son côté, la direction de France 3 diligente une procédure disciplinaire à son encontre...

Dans quel pays est-on ? M. Weill-Raynal est-il donc « Tintin au pays des soviets » ?
Eh non, nous sommes dans la douce France dérivant mollement, dans les vapeurs mortifères d'une des gauches les plus archaïques du monde....

07 décembre 2011

Des crimes et des hommes

L'information n'a guère eu d'écho dans la presse.
Le meurtrier de 77 personnes le 22 juillet dernier en Norvège, ne serait selon l'expertise des psychiatres, "pas pénalement responsable de ses actes" (Figaro 29/11/11). Par conséquent, si le tribunal suit l'avis de ces médecins, il devrait tout bonnement échapper à la prison et n'être condamné qu'à subir des soins en établissement psychiatrique.
Ce cas soulève un problème de fond en matière de justice. Alors que la polémique resurgit à chaque fois qu'un criminel est sur le point d'être exécuté aux Etats-Unis, au motif qu'il serait peut-être innocent, l'étonnante indifférence entourant le cas présent à de quoi interroger.
Cet homme est coupable, cela ne fait aucun doute. Ses forfaits, prémédités, ont été froidement calculés et organisés avec une précision diabolique. Ils sont particulièrement horribles – l'assassin n'a laissé aucune chance à ses victimes exécutées par pur plaisir de tuer – et déstabilisants pour une société entière.
S'il se confirme que la justice s'avère incapable de sanctionner cet effroyable bain de sang autrement que par un expédient médical, il y a vraiment de quoi se poser des questions sur le sens qu'elle accorde au concept de responsabilité, et peut-être même de justice...

Pourquoi la barbarie serait-elle plus acceptable venant de gens considérés comme malades dits "mentaux", que de gens normaux ? Où s'arrête la raison, où commence la folie dans de telles circonstances ?
C'est faire un quasi affront aux aliénés que de trouver la violence excusable lorsqu'elle est de leur fait. J'en veux pour preuve les dénégations de l'intéressé qui avec beaucoup de calme refuse le qualificatif de malade mental, et qui relève dans le rapport des médecins "nombre d'erreurs factuelles et une méconnaissance des idéologies politiques".

Les crimes les plus affreux sont toujours la conséquence d'un "coup de folie", comme l'exprime de manière spontanée le bon sens populaire. La justice devrait donc se résigner systématiquement à se déclarer incompétente et par la même, incapable de sanctionner à leur mesure, tous ces crimes. Tant de palabres pour en arriver là... Tant de questions abandonnées à la friche...
Quel est en la circonstance, l'espoir qu'un tel individu redevienne un citoyen normal, ou tout simplement puisse purger sa peine à l'égard de ses victimes et de la société ?
Quel est objectivement l'intérêt, pour lui et pour la société, d'une condamnation à vivre enfermé dans un asile, à défaut d'une prison, pendant le restant de ses jours ?
Et si par miracle il retrouvait un jour la raison, comment imaginer qu'il puisse vivre avec le poids de son forfait sur la conscience ?

Ce drame ne peut évidemment permettre d'occulter la problématique de la peine de mort.
En l'ayant totalement abolie, on imagine parfois avoir réglé le problème. Pourtant, la société se condamne par voie de conséquence, à des solutions absurdes, et probablement au moins aussi cruelles. Elles témoignent en outre d'une certaine lâcheté et d'une étrange irresponsabilité. En l'occurrence, les psychiatres qui déclarent le forcené irresponsable, se déclareraient eux-mêmes irresponsables du devenir de cette personne, qu'elle soit recluse à vie entre quatre murs ou qu'elle recouvre la liberté.
Il est frappant de constater qu'à chaque fois qu'un déséquilibré, relâché après avis d'experts, commet un nouveau crime, les psychiatres refusent d'assumer la moindre responsabilité, et plaident la bouche en cœur l'aléa imprévisible...

Ce genre d'affaire me fait irrésistiblement penser à la magnifique nouvelle de John Steinbeck, "Des souris et des hommes". C'est un récit simple. Trop simple peut-être pour les amateurs d'intrigues alambiquées ou de métaphysique en forme de jus de cervelle. Pourtant, l'histoire de George et de Lennie est de celles qui s'impriment en profondeur dans la conscience du lecteur et qui ne le quittent plus de sa vie.
Ce que George est amené à faire, parce qu'il considère qu'il s'agit de son devoir, de sa responsabilité, touche au sublime, au sens philosophique. Et sa portée pourrait sans peine inspirer une vraie réflexion sociale, sans tabou, sans faux semblant ni artifice, et pour autant profondément humaine...

20 mai 2011

Question de repères

En ces temps troublés, le désappointement manifesté par nombre de gens est compréhensible. Et il est normal qu'à la faveur des péripéties actuelles, la théorie du déclin de l'Occident revienne en force. C'est un thème récurrent, tout comme celui de la déchéance de l'Empire Américain.
Fort heureusement jusqu'à preuve du contraire, et en dépit de quelques fissures, ce jour fatidique est sans cesse repoussé. Évoqué par un blogueur ami, le Pr Poindron, je me permets humblement d'y revenir aujourd'hui, avec mon optique personnelle, sans doute éminemment critiquable.
Si je partage largement son analyse clairvoyante, pleine de bon sens et son souci d'équité, il me semble tout de même essentiel de souligner le péril qu'il y aurait d'emprunter, par désillusion, des chemins de traverse, ou bien de trop céder à l'émotion de l'instant, qui fait parfois prendre les vessies pour des lanternes.
Précisément, sous des apparences excessives, le système américain nous donne en ce moment, une magistrale leçon de vraie démocratie. Il est certain que les images que nous voyons ont une force terriblement dévastatrice, décuplée par leur répétition insensée. Mais sauf erreur judiciaire monumentale, elles sont en définitive fort utiles pour faire sauter le couvercle doré des privilèges, complaisances, arrangements et acoquinements qui protègent trop souvent les élites et certains idéologues imbus de leurs principes soi-disant intangibles. Car ces tares minent dangereusement l'esprit de liberté et l'égalité des droits indispensables à la pérennité de notre modèle de société. Contrairement à ce que l'ineffable BHL voudrait, M. Strauss-Kahn est à New-York, un justiciable comme les autres, et c'est tant mieux.
Certaines procédures peuvent paraître étranges ou inappropriées. Elles ont parfois plus d'importance qu'il n'y paraît et les condamner trop vite pourrait amener des catastrophes bien pires que le triste spectacle auquel on assiste. Rappelons-nous l'histoire du soldat romain qui ne comprenant pas la nature des cercles tracés sur le sable par Archimède, lui-même indifférent au tohu bohu accompagnant la chute de Syracuse, tue le savant d'un coup de glaive.

Si les caméras aujourd'hui ne laissent aucun répit à l'ancien directeur du FMI, c'est parce qu'il occupait une position éminente, qui exigeait de lui une conduite irréprochable et un grand sens des responsabilités.
Tant qu'il était sur son piédestal, il bénéficiait, avec une satisfaction évidente, de l'éclairage flatteur des sunlights et de l'illusion doucereuse des sondages. Il ne peut aujourd'hui, compte tenu des charges qui pèsent sur lui, se plaindre de la cruauté de ces mêmes lumières, qui le poursuivent dans sa descente aux enfers.
Remarquons en tout cas, que c'est la presse qui focalise de manière outrancière l'attention publique sur sa personne. Aucune chaîne de télévision, aucun journal n'est obligé d'exhiber avec autant d'insistance ce fatum consternant, et personne n'est tenu d'en suivre à la minute les sordides détours.
Pendant ce temps de son côté, la justice a commencé sans retard son travail, et semble-t-il avance rapidement, avec efficacité. Et force est de reconnaître qu'elle ne se commet pas à jeter grand chose en pâture à ces meutes avides de scoops, réduites de fait aux supputations et rumeurs stériles... La liberté est à ce prix.

Illustration : Sont-ce des spirales ou bien des cercles ?

11 mai 2011

Deux poids, deux mesures

Le verdict du procès en appel concernant l'affaire dite de l'hormone de croissance est tombé il y a quelques jours : relaxe générale !

A ce jour, 120 enfants sont pourtant morts des conséquences directes des injections destinées à les faire grandir dans les années 70 et 80 (la France à elle seule totalise près de 60% de tous les cas enregistrés dans le monde!).
A chaque fois, ce fut un calvaire effroyable pour les petits malades et leurs familles, caractérisé par l'installation d'une démence d'évolution rapide et constamment mortelle.
Malheureusement, le bilan n'est sans doute pas définitif. Le temps d'incubation de la maladie étant parfois très long, le nombre de victimes potentielles de cette calamité est susceptible de s'accroître.
Entre autres contributions à charge, un reportage diffusé sur France 3 en 2005 (Pièces à Conviction), mettait en évidence les graves négligences qui émaillèrent ce triste épisode. Jusqu'en 1988, faute de pouvoir la synthétiser, l'hormone était prélevée sur des hypophyses de patients décédés. Or, pour satisfaire les espérances qu'on avait fait naître chez de nombreux parents, l'association France-Hypophyse, avec le soutien de l'Etat, alla prélever ces organes jusque dans des hôpitaux psychiatriques de Bulgarie et de Hongrie à raison de plusieurs milliers de glandes par an ! Le risque de contamination à partir de tissus provenant du système nerveux prélevés post-mortem, par des agents à l'origine de graves démences (Creutzfeldt-Jakob, Kuru), était pourtant parfaitement établi à l'époque...

Comment s'empêcher de faire le parallèle avec le scandale du Mediator qui agite depuis plusieurs mois le landerneau...
Sous la loupe grossissante des médias, il paraîtrait à première vue bien pire.
Avant même d'avoir donné lieu à un quelconque procès, l'histoire est d'ailleurs quasi jugée. Songez-donc : les experts parlent déjà de 500 à 2000 morts ! Plus grave que le sang contaminé selon les accusations du Dr Gérard Bapt, cardiologue et député socialiste, et celles du Dr Hélène Frachon, la femme par laquelle le scandale est arrivé.

En réalité face aux cas certains liés à l'hormone de croissance, ces chiffres ne constituent pour l'heure, que des extrapolations.
Jusqu'en 2009, la toxicité rapportée aux molécules de la famille du Mediator (benfluorex) concernait avant tout l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP). Ce risque était connu mais avait été considéré comme négligeable avec le benfluorex. C'était d'ailleurs tout l'intérêt de la molécule. 
Il fallut d'ailleurs attendre 1999 pour voir le premier cas relié avec certitude au produit.
S'agissant des valvulopathies cardiaques, les premières descriptions furent encore plus tardives, puisqu'elles datent de 2006 et l'imputabilité au benfluorex ne fut établie qu'en 2009 (tout comme la réversibilité possible de la maladie à l'arrêt du traitement).
Rappelons que la molécule fut commercialisée en 1976 et qu'en plus de 30 ans, environ 3 millions de personnes reçurent le traitement durant au moins 3 mois.
Précisons également que les deux pathologies en cause étaient connues bien avant le médicament, et qu'elles relevaient souvent de causes multi-factorielles, voire idiopathiques. Leur évolution est d'ailleurs loin d'être constamment mortelle. La chirurgie constitue notamment un traitement très efficace des valvulopathies.
En Janvier 2011, dans un rapport resté plutôt confidentiel par comparaison au tintamarre de l'accusation, le professeur de cardiologie Jean Acar se montrait plutôt circonspect à propos des premiers cas mortels rapportés au Mediator : "Sur les 64 décès, 7 observations manquent de tout diagnostic cardiologique, 11 fois le benfluorex ne paraît pas vraiment en cause et 46 fois il pourrait être mis en cause au même titre qu’une autre étiologie..."

Dans de telles circonstances, entachées d'évidentes négligences et légèretés, il est bien rare que les torts et les mérites soient répartis de manière manichéenne. Et l'accusation a posteriori est toujours plus facile que la clairvoyance a priori. L'excès de précaution peut s'avérer aussi nuisible que l'insouciance vis à vis des risques.
A quelle aune peser la gravité d'une affaire par rapport à une autre ? Comment juger en toute sérénité ?

La toxicité brute d'un médicament est certes un problème. Aucun produit efficace n'en est exempt. L'aspirine elle-même est concernée, et nul doute que des patients en sont morts.
Mais plus grave est le fait que dès sa mise sur le marché, le Mediator ne pouvait être crédité que d'un médiocre rapport bénéfice/risque. Plus grave est le fait que tout le monde savait cela. Le Laboratoire Servier bien sûr. Mais aussi les autorités compétentes en matière de régulation, de contrôle et d'autorisation. L'Assurance Maladie également.
Aucun médecin digne de ce nom ne pouvait davantage l'ignorer, pas plus qu'il ne pouvait ignorer que le médicament n'avait reçu d'autorisation que comme traitement adjuvant du diabète "avec surcharge pondérale", et de certaines hyperlipidémies, jamais comme anorexigène, qui fut pourtant le motif de la plupart des prescriptions.

Dans ce jeu complexe et pervers, dans ce cercle vicieux, chacun s'est senti protégé sinon couvert par l'échelon supérieur. Pour aboutir à l'Etat, représenté par ses innombrables officines, par nature omnipotentes et irresponsables.
Aujourd'hui, après avoir exonéré les Pouvoirs Publics de toute vraie sanction concernant les affaires du sang contaminé puis de l'hormone de croissance, il y a donc beaucoup d'hypocrisie à jeter l'anathème de toutes parts sur le seul laboratoire Servier. Les responsabilités sont à l'évidence multiples et un peu d'humilité ne nuirait pas. Une chose est sûre : une fois encore, les instances de régulation étatiques s'avèrent particulièrement peu efficaces et leur irresponsabilité, consubstantielle à leur nature même, fait froid dans le dos...

20 février 2011

Incorrigible arrogance française

Que cela soit à propos de système social, d'éducation, de laïcité, de culture, ou bien encore de justice, il est un trait qui réunit beaucoup de Français : la certitude d'avoir tout inventé et de pouvoir servir de modèle au monde !
Le Président de la République, au moins sur ce point, semble à l'unisson de la grande majorité de son peuple.
On se souvient qu'il était allé il y a quelques mois, à la manière d'un Tartarin, vanter les mérites de notre sécurité sociale à New York, et donner au sujet de la réforme promue par le président Obama, quelques leçons grotesques à un auditoire poli mais non moins averti.

Aujourd'hui, il a cru bon de remettre les pieds dans le plat sur le sujet de la justice. Au risque de créer un incident diplomatique avec le Mexique, il s'est donc fait un devoir de voler au secours de Florence Cassez, "cette jeune femme française", selon ses propres termes, "condamnée dans les conditions que l’on sait à 60 ans de prison..."

Semblant la considérer, au seul motif qu'elle est française, comme une victime, alors qu'elle a été reconnue coupable à plusieurs reprises de forfaits plutôt odieux, il piétinait ainsi ses beaux discours de la veille qui stigmatisaient l'attitude complaisante des juges vis à vis des malfaiteurs dans notre pays.
Plus fort, il annonça son intention de dédier l'année du Mexique à Florence Cassez, ce qui ne manqua pas de déchainer l'ire des autorités mexicaines, regrettant qu'on lie une décision de justice à un événement culturel.
De son côté, la ministre des Affaires Etrangères, madame Alliot-Marie, qui ne rate pas une occasion de dire ou de faire des bêtises, avait mis la barre arrogante très haut, en parlant carrément de "déni de justice".
Dans le même temps, l'ensemble de la classe politique s'insurgeait d'ailleurs avec une belle unanimité, contre la décision de la justice mexicaine. Martine Aubry, annulait "pour montrer l'exemple", une exposition d’estampes mexicaines qui devait se tenir à Lille...

Sans être initié aux choses diplomatiques, on peut affirmer qu'il eut été difficile d'être plus maladroit pour défendre une cause. C'est même à se demander quel but ces chers politiciens poursuivaient. Souhaitaient-ils vraiment le transfèrement de la prisonnière ? Imaginaient-ils sérieusement qu'en prenant  ainsi à rebrousse-poil les institutions mexicaines, ils obtiendraient une mesure de clémence ?
Avaient-ils une raison inavouable et grave de se fâcher avec le Mexique pour dramatiser de manière insensée cet imbroglio juridique? Ou à l'inverse souhaitaient-ils donner à ce dernier une opportunité de médiatiser la fermeté de son système judiciaire ?
En la circonstance, on pourrait en tout cas insinuer qu'ils ont soutenu l'accusée comme la corde soutient le pendu...

Toujours est-il que ce raptus s'inscrit dans le festival des occasions manquées, au moment où notre système judiciaire donne au monde une image si pitoyable. Où il n'est pas de jour qu'on n'apprenne un nouveau fait divers témoignant de l'incapacité d'empêcher de nuire et pire de récidiver, les plus affreux assassins. Où même les juges n'hésitent plus à se mettre désormais en grève pour de médiocres raisons politiciennes, mal cachées derrière un prétendu honneur bafoué !

08 février 2011

Incurie judiciaire, combien de morts ?

L'affaire de la malheureuse Laetitia envoie une terrible claque à l'ensemble de la société.
Deux problématiques sont plus que jamais à vif, comme des plaies : comment empêcher de nuire les délinquants multi-récidivistes, et comment combler l'insuffisance manifeste de l'arsenal légal vis à vis des crimes les plus odieux ?

Comment éviter la récidive ?
On entend souvent les apôtres de la mansuétude répressive, minimiser le problème en affirmant qu'en matière de délit sexuel la récidive ne concernerait que 2,7% des délits. Or cette affirmation abrupte ne veut strictement rien dire. La vraie question n'est pas celle de la première récidive. Mais toutes celles qui suivent... La récidive appelle hélas la récidive, et malheureusement en croissant dans l'échelle de la gravité : "Qui vole un oeuf, vole un boeuf" comme dit l'adage...
En l'occurrence, à la quinzième exaction, la probabilité qu'il y en ait une seizième tient de la certitude...

En matière de récidive, la responsabilité du délinquant est certes majeure ("il a ça dans le sang", diraient certains...), mais celle du système judiciaire n'est pas moins criante. On est d'autant plus enclin à récidiver qu'on a le sentiment d'impunité. Depuis sa dernière sortie de prison, en février 2010, pas moins de quatre procédures judiciaires auraient été ouvertes contre le présumé assassin de la jeune fille. "Or, sous le coup de ces différentes poursuites, il lui a suffi de ne pas déclarer sa dernière adresse pour ne pas être inquiété." (France Soir)
Comment ne pas être "indigné", comme dirait M. Hessel ?

Comment sanctionner les crimes les plus affreux ?
Face au coupeur de tête lénifiant Vincent Peillon*, on pouvait entendre récemment (29/01/11) dans le salon kitsch et feutré de Canal Plus (Ardisson), le journaliste Robert Ménard (Reporters sans Frontières) s'insurger contre l'hypocrisie de l'abolition de la peine de mort et poser la question crûment : "Devant des gens qui se mettent hors de l'humanité parce qu'ils commettent des crimes abominables : que fait-on ?"
En guise de réponse, le dit Peillon n'eut d'autre argument que de déplorer le manque de moyens pour la justice et  il considéra gravement que la sanction ne devait pas être une vengeance, qu'en aucun cas on ne doit "faire la justice du point de vue de la victime".
Ce type de raisonnement qui a beaucoup servi, n'est vraiment plus admissible, tant il est simpliste et empreint d'hypocrisie.
A cause de ses innombrables dépenses sociales, l'Etat est en faillite; où diable peut-il encore prendre des moyens ? D'aucuns diront finement "dans la poche des riches", mais ce ne serait que repousser la question, puisqu'il est désormais démontré que plus il détrousse les contribuables, plus il s'endette !
S'agissant du second volet de la plaidoirie, c'est pire, si je puis dire. Car si l'on ne fait pas la justice du point de vue des victimes, de quel point de vue la fait-on ? Le premier objectif n'est-il pas précisément d'empêcher qu'il y ait des victimes de malfaiteurs ? Et à défaut de prévenir les crimes, du moins empêcher la récidive ? Et dans les cas où c'est encore possible, permettre aux victimes d'obtenir réparation ?
En quoi la peine de mort ressemblerait plus à une vengeance que la réclusion perpétuelle "vraie", seul moyen d'empêcher ce type d'assassin de nuire ?
On entend souvent des adversaires résolus de la peine de mort soutenir sans gêne que si l'un de leurs proches était victime d'un monstre, ils n'hésiteraient pas à se faire justice eux-mêmes. Il s'agit à mon sens du plus beau plaidoyer pour le rétablissement de la peine de mort. Car s'il faut éviter quelque chose, c'est bien cette irrépressible envie de vengeance, cette soif de se faire justice soi-même !

Combien faudra-t-il de morts pour qu'enfin le problème soit abordé sans tabou idéologique et avec vrai un souci d'efficacité ?
Face aux lacunes effrayantes de notre système judiciaire, que trouve utile de faire le chœur des magistrats éplorés ? Manifester leur mécontentement d'avoir été tancés par le chef de l'Etat ! Dans quel pays est-on ? Ces gens n'éprouvent donc aucun regret, ne se posent aucune question et s'estiment au dessus de toute évaluation, de toute réprimande. Hallucinant...
Non seulement ils ne cherchent pas à se justifier après cette monumentale bourde, mais ils ne trouvent rien de plus futé que de se mettre en grève !
Le Président qui tient sa légitimité du peuple, est sans cesse attaqué pour sa politique. On lui demande à tout moment de s'excuser, voire de congédier tel ou tel ministre pour une seule phrase malheureuse. Partout on préconise l'évaluation et les actions correctives, voire les sanctions lors de dysfonctionnements (Mediator), et la justice pourrait être exonérée de cette obligation ?

* La Révolution française n'est pas terminée  Vincent Peillon, Seuil, 2008