Ce printemps précoce, apportant les premières chaleurs, s'ouvre de manière panoramique sur un Tokyo submergé par l'invasion du modernisme triomphant de l'après guerre. Trains bondés, enchevêtrement de bus et d'automobiles, tout s'agite pour alimenter la nouvelle civilisation industrielle et ses grandes entreprises. La vie de bureau, le crépitement des machines à écrire, c'est le monde auquel se confronte désormais bon gré mal gré le peuple.
Ce tohu bohu reste toutefois feutré et distancié par l'oeil du cinéaste.
Ce qui l'intéresse plus, au delà du contexte, c'est de pénétrer dans les arcanes des passions et des égarements de l'âme. La famille, son sujet de prédilection, n'est certes plus ce qu'elle était et les couples disloqués par un quotidien embesogné se fragilisent. La fidélité est soumise à rude épreuve. Même la venue d'enfants dans le foyer devient problématique. On frôle parfois le drame à force d'énervement, d'incompréhension, de mensonges ou tout simplement de lassitude.
Mais l'optimisme d'Ozu opère et lorsqu'on croyait tout perdu, force est de conclure qu'hormis la mort, aucune situation n'est jamais désespérée !
1956 Noir et Blanc avec Ryo Ikebe, Chukage Awashima, Keiko Kishi,
1956 Noir et Blanc avec Ryo Ikebe, Chukage Awashima, Keiko Kishi,
Ainsi s'achève la rétrospective des 10 films proposée par Arte...