30 juin 2023

Fallait-il en arriver là ?

Une fois encore la violence urbaine défraie la chronique et offre une triste image de notre pays.
L’inversion des valeurs qui devient hélas la règle d’une société sans repère vient d’atteindre un paroxysme : à la suite d’un banal contrôle routier, un policier se trouve en prison pour avoir tenté de faire respecter l’ordre public tandis que les hommages pleuvent, y compris du plus haut de l’État, pour honorer la mémoire d’un voyou, mort pour avoir refusé d’obtempérer.
Le premier avait semble-t-il un parcours exemplaire, distingué à maintes reprises pour son efficacité et son courage. Le second, âgé d’à peine 17 ans, était déjà “connu défavorablement”, comme on dit, des services de polices pour de multiples voies de fait. refus d’obtempérer, trafic de stupéfiant, provocation, conduite de voiture de sport sans permis…

Le déferlement insensé de violence dans toute le pays, qui fait suite à cet évènement était malheureusement prévisible. On peut dire qu’il s’inscrit dans une spirale tragique relevant de la fatalité. A force de repousser une réalité dérangeante, à force de ne pas vouloir faire de vague, on affronte la tempête qu’on n’a pas voulu voir venir.
La responsabilité des politiques apparaît aujourd’hui écrasante et ce ne sont pas leurs lamentations au sujet des victimes, leurs appels au calme, ni même leurs condamnations fermes d’actes injustifiables qui peut les exonérer du poids qui pèse sur leurs épaules malingres. On est en droit de juger sévèrement l’inertie, la couardise de nombre de dirigeants, mais que dire de ceux qui dans la position confortable d’opposants aboient leur haine et incitent délibérément à la révolte et aux dégradations, en appelant clairement au renversement par la révolution, de l'ordre établi démocratiquement.
La responsabilité des parents est tout aussi évidente. Aujourd’hui on voit la mère du “malheureux Nahel”, exiger que la justice abatte ses foudres sur le policier et prendre la tête d’une marche blanche en mémoire de son fils. On ne peut rester insensible au chagrin d’une mère, mais n’y avait-il pas pour les parents aimants, des questions à se poser sur le comportement de son enfant, et des mesures éducatives à prendre avant d’en arriver à cette funeste extrémité ?
Que dire enfin du désarroi de la population confrontée à des actes de vandalisme répétitifs et toujours plus destructeurs, mais toujours impunis. Et comment occulter le probable désarroi des policiers, toujours sur la sellette, soit en raison de leur inaction, soit au contraire pour avoir trop agi, et lâchés dans ces circonstances par leur hiérarchie et par des gouvernants apeurés par la vindicte de la populace ?

Aujourd’hui un drame est arrivé, préludant selon toute probabilité à d’autres car les Pouvoirs Publics paraissent s’obstiner à nier ou à sous-estimer le problème. Jusqu’où ira cette montée des périls que rien ne semble pouvoir stopper, telle est la question angoissante qui se pose désormais aux citoyens, déjà courbés sous le fardeau de crises incessantes. La moins préoccupante est sans doute celle hypothétique, touchant au climat. C’est curieusement aussi celle pour laquelle le gouvernement déploie le plus d’énergie, de taxes et de réglementations. C’est doublement navrant car il sera toujours accusé de n’en faire pas assez et une chose au moins est certaine : tout cela n’aura aucun effet sur le réchauffement...

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Bonaparte, lorsqu’il assiste à la première prise des Tuileries le 20 juin 1792, voit une troupe forte de cinq à six mille hommes. « Ils étaient, raconte son ami Bourrienne, déguenillés et burlesquement armés, vociférant, hurlant les plus grossières provocations…C’était, certes, ce que la population des faubourgs avait de plus vil et de plus abject. »
Au spectacle de Louis XVI, incapable d’autorité, et contraint d’arborer le bonnet phrygien rouge orné de la cocarde tricolore le futur Napoléon s’exclame: « Che coglione Quel couillon ! Comment a-t-on pu laisser entrer cette canaille ! Il fallait en balayer quatre ou cinq cents avec du canon, et le reste courrait encore !
Trois ans plus tard, lors de l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire, chargé d’obtenir la dispersion de la foule, il accepte à condition qu’on le laisse agir avec fermeté. Avant d’utiliser les grands moyens il avertit toutefois la foule :” que les honnêtes gens se retirent, je ne tire que sur la canaille”. Cela ne l’empêchera pas de faire feu sur les récalcitrants, faisant au moins 300 victimes. Le succès de l’opération lui vaudra toutefois d’être cité et applaudi pour la première fois à l'assemblée de la Convention, et de rester dans la mémoire populaire comme le “général Vendémiaire”.

Autre temps, autres mœurs, et on objectera que Bonaparte était loin d’être acquis à la démocratie…
N’empêche, à force de ne pas agir tant qu’il est temps, on risque bien de devoir un jour prendre des décisions terribles. Comme le disait Pascal, L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête…

29 juin 2023

Ecologie à la brésilienne

M. Lula, président de la république brésilienne, est la coqueluche de tout le gratin peuplant le cénacle béni de la bien-pensance. Et tandis qu’on accuse son prédécesseur M. Bolsonaro de tous les méfaits de la terre, on pardonne bien volontiers les turpitudes, délits de corruption et autres petites incartades dont s’est rendu coupable l’actuel tenant du titre.

Accroché au pouvoir comme une sangsue, après avoir été sorti avec perte et fracas par la porte, il est parvenu à revenir par la fenêtre, ouverte par des juges complaisants.
Ce qui lui permet de pérorer urbi et orbi et de distribuer les leçons de vertu.

Il y a quelques jours, il s'est fait applaudir au pied de la Tour Eiffel, lors du concert "Power Our Planet", organisé le 22 juin dernier à l’initiative de l'ONG Global Citizen. Devant un parterre de gogos, bobos, et autres écolos nourris au lait du capitalisme occidental, il s’est livré à une violente diatribe contre les pays incarnant ce modèle, dont la France, en les accusant d’avoir “pollué la planète ces 200 dernières années” à cause de leur révolution industrielle. Sans la moindre once de gêne, il les met aujourd’hui en demeure de “payer la dette historique qu’ils doivent à la planète Terre”. Et les idiots incriminés, futurs payeurs quelque peu écervelés, de "faire du bruit" enthousiaste pour la star du moment !

Le lendemain, après avoir salué gracieusement son ami Mélenchon, chantre de l’idéologie socialiste la plus matérialiste et salissante, il assiste au pompeux “sommet pour un nouveau pacte financier”, et face à M. Macron, éberlué, il fait preuve de la même violence pour rejeter l’accord MERCOSUR de libre échange international, au motif qu’il est impossible pour son pays de se conformer aux nouvelles clauses obligeant à respecter les normes drastiques en matière de protection de l’environnement imposées par l’Europe.

Si l’on peut comprendre son exaspération face aux réglementations ubuesques du vieux monde, le bougre ne manque pas de culot.
Lui que certains encensent comme un apôtre de l’écologie prouve en la circonstance qu'il se moque de cette dernière comme de l’an quarante ! Pas question donc pour lui de renoncer aux engrais, pesticides et autres produits phytosanitaires destinés à doper la production.
Et d'ailleurs, n’a-t-il pas hésité il y a quelques mois à faire couler le vieux porte-avions Foch, bourré de déchets toxiques, en plein milieu de l’Atlantique ?
Et qu’a donc fait M. Lula, président de 2002 à 2010 pour défendre la planète ? Rien, comme l’attestent entre autres la joyeuse valse des taux de déforestation en Amazonie durant ses deux mandats successifs, culminant même à plus de 27000 kilomètres carrés par an entre 2002 et 2004…
Peu importe au fond puisque pour un homme réputé “de gauche”, tous les péchés sont, par principe et pour la bonne cause, absous…

22 juin 2023

Capitalisme Flamboyant

Elon Musk
est l’incarnation même du capitalisme flamboyant. Il associe esprit d’entreprise, innovation, et, last but not least, fortune.
Son parcours n’est pas exempt d’échecs, de revers et d’erreurs. Comme le capitalisme, il évolue par crises, mais il les surmonte avec vigueur et sort en règle vainqueur. Son imagination, son dynamisme et son enthousiasme semblent sans limite.

Aussi, il est assez jouissif, pour un vieux libéral, de le suivre, au sommet de sa réussite, parcourant le monde, et de voir à chacune de ses étapes les chefs d’États et leurs plus hauts représentants le recevoir en grande pompe sur le tapis rouge.
Aujourd’hui c’est en Inde qu’il rencontre le Premier Ministre Narendra Modi après son passage à Paris, où il fut reçu par notre cher président Emmanuel Macron.
Quel régal ce fut de voir ce dernier se contorsionner en flagorneries devant le grand patron yankee pour tenter de le convaincre d’investir “massivement” en France.

Il fallait oser, car il faut dire que le dirigeant de Tesla sait à quoi s’en tenir avec notre pays qui n’a de cesse de vouloir tout taxer, de s’opposer par des réglementations hypocrites à l'impérialisme américain, et de s’ériger en censeur universel de la bien-pensance.
Elon Musk n’a sans doute pas oublié les remontrances ineptes, en forme de menaces, du commissaire européen Thierry Breton à propos de Twitter, que les bureaucrates de Bruxelles n’ont de cesse de vouloir censurer : " Il fera ce qu'on lui demandera de faire s'il veut continuer à opérer sur le territoire européen" avait-il sermonné ex-cathedra. Vantant sans vergogne la censure étatique, il avait ajouté sentencieux qu’il attendait "davantage de progrès vers le plein respect du DSA (Digital Services Act)".
On sait ce que valent ces réglementations ubuesques dont on a déjà connu la lourdeur paralysante avec le calamiteux RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), qui pénalise l’usage d’internet en l’asphyxiant sous les contraintes, sans avoir la moindre efficacité en matière de sécurité.
Imperturbable, et usant d’une politesse obséquieuse, le turbulent entrepreneur américain répondit à son hôte élyséen par de vagues promesses, comme s’il s’amusait à singer les simagrées des politiciens lorgnant les voix des électeurs. Il annonça benoîtement “qu’il est probable que Tesla fasse quelque chose de très important en France dans les années à venir…”
Autrement dit, cause toujours, tu m’intéresses !

Lors de son escale parisienne, Elon Musk se prêta de bonne grâce au jeu de l’interview spéciale du journal de 20 heures. Face à l’interrogatoire à charge d’Anne-Sophie Lapix, journaliste de service public manifestant autant d’esprit critique qu’une bonne-sœur évoquant le Saint-Père, il resta d’une sérénité impériale. Il la débouta de toutes les torves accusations qu’elle lui débita avec un sourire angélique, un rien crispé. Comme s’il reprenait une élève inattentive, il affirma et réaffirma non sans une pointe d’irritation : “Oui, je l'ai déjà dit ! Twitter respectera la réglementation… C'est la quatrième fois que je le dis…”
Pesant ses mots, il s'empressa d'ajouter qu’il se gardera bien d’aller au-delà, considérant qu’il n’est pas sain d’être plus royaliste que le roi !

Il est certain que tout être doué d’un peu de bon sens devrait préférer le parler vrai et pragmatique de ce génial entrepreneur à celui, pompeux mais creux et sans lendemain, de celles et ceux qui sont supposés gouverner le peuple. Le premier peut certes se tromper mais il le paie cher et doit en permanence tirer les conséquences de ses actes, contrairement aux satrapes irresponsables qui pullulent et palabrent en vain sous les ors des Palais de la République.

Pour notre malheur, notre continent vieillissant, à cours d’inspiration et totalement assujetti aux billevesées de l’État-Providence, ne songe plus qu’à taxer et à réguler tandis qu’aux USA, on invente, on innove, on rayonne…
C‘est, encore pour un temps, la force du Nouveau Monde de pouvoir se renouveler, et ce, même avec des dirigeants aussi désespérants que ce pauvre Joe Biden. Entre mille exemples, ce dernier crut bon de traiter Xi Jinping de dictateur, alors que son Secrétaire d’État Anthony Blinken revenait juste d'une délicate mission visant à rabibocher Chine et États-Unis, …

17 juin 2023

La Honte

La Presse, les médias ont abondamment relaté un nouvel épisode dramatique de l’immigration incontrôlée, en Méditerranée, survenu au large des côtes grecques.

Une fois encore l’émotion, les regrets, les minutes de silence, et les hommages aux victimes ont fait office de pis aller dérisoire à l’absence de solution.
A défaut de résoudre ce problème terrible, les responsabilités mêmes sont éludées.

On accuse évidemment en premier lieu les passeurs cupides qui organisent ces exodes épouvantables en s’enrichissant sur le dos des malheureux à qui ils promettent, moyennant finance, un avenir radieux.
On évoque parfois, mais à mots feutrés, les Organisations Non Gouvernementales qui sont les alliés de facto des brigands et contribuent à entretenir l’image illusoire de l’El Dorado occidental.
On est beaucoup plus évasif pour évoquer la responsabilité des pouvoirs publics et des gouvernements qui se renvoient la balle par-dessus le filet percé des belles paroles et des vœux pieux européens.

En réalité, les passeurs font leur métier de brigands sans foi ni loi. Ils ne sont que les intermédiaires opportunistes, profitant de la crise.
Les ONG font leur métier d'idiots utiles, pétris de belles intentions et d’une bonne dose de pharisaïsme. Ils n’ont pas non plus créé le problème mais tirent de lui leur raison d’exister. Tout au plus sont-ils complices de facto des passeurs.
Les vrais responsables sont les Gouvernements. Eux ne font pas leur métier et n’assument pas leurs responsabilités. Ils ont le pouvoir et les moyens de s’opposer à ce désastre humain, mais par couardise, indétermination et souvent angélisme, n’en font rien ou quasi. On voit notamment qu’à Mayotte, ils ne parviennent même pas à surveiller un bras de mer par lequel transitent les dizaines de milliers de migrants en provenance des Comores ! Obsédés par le désir de tout réguler et de s’immiscer dans nos vies, ils s’avèrent incapables d’enrayer le chaos migratoire, invoquant toutes sortes de raisons foireuses pour tenter d’excuser leur inaction. Pire que tout peut-être, ils financent sur le dos de leurs contribuables les ONG racolant les candidats à l’émigration qui financent les passeurs. La boucle est bouclée de ce cercle vicieux de la honte…

08 juin 2023

Climato-Réalisme

Chaque incendie de forêt donne lieu à une nouvelle louchée d’informations à sens unique, accusant encore et toujours ce fameux dérèglement climatique, mis à toutes les sauces pour expliquer tout et n’importe quoi, sans une once d’esprit critique ni même le moindre recul que la prudence élémentaire exigerait pourtant. On glose ad nauseam sur les feux gigantesques observés un peu partout mais on ne s’interroge guère sur les causes immédiates de ces sinistres effrayants. Sauf erreur le climat n’a jamais allumé tout seul la moindre flamme, mais qu’importe, il a bon dos pour servir de bouc émissaire.

Dans le même temps, on assène à longueur de journée, qu’il existe un consensus scientifique incontournable et définitif au sujet du réchauffement climatique et de ses causes, impliquant paraît-il la responsabilité humaine, et sous-entendant généralement celle du capitalisme et du libéralisme.
Pourtant des voix, et pas des moindres, s’élèvent pour proposer un point de vue différent de la doxa et pour proposer des solutions moins destructrices que la tabula rasa des prêcheurs d’apocalypse. John Clauser prix Nobel de physique en 2022 s’est exprimé sans détour sur le sujet, apportant un peu d’eau fraîche au moulin du climato-réalisme. Ses propos, rejoignant ceux de son co-lauréat Alain Aspect, n’en sont pas moins alarmants : “Le discours populaire sur le changement climatique reflète une dangereuse corruption de la science qui menace l’économie mondiale et le bien-être de milliards de personnes. Une science climatique erronée s’est métastasée en une pseudoscience journalistique de choc.”

Hélas on entend peu ce discours de raison, étouffé qu’il est par le bruit assourdissant des moutons de la pensée unique.
Plusieurs livres sortis récemment vont dans le même sens. Notamment celui de Steven E Koonin, qui fut conseiller scientifique à la Maison Blanche du temps du président Obama. Le titre à lui seul est explicite: “Climat, La part d'incertitude”. Il méritera sans doute une analyse à venir dans ce blog. Tout comme l’ouvrage Sapiens et le climat, d’Olivier Postel-Vinay, ancien rédacteur en chef de la revue La Recherche, qui fait œuvre de paléo-climatologue en analysant sans idéologie préconçue, l’évolution chaotique du climat depuis des millénaires.

Pendant ce temps, le gouvernement persévère dans les contradictions et le non-sens. Elisabeth Borne était toute fière d'annoncer il y a deux ans à peine la fermeture de la centrale de Fessenheim, au nom de la transition énergétique. Aujourd’hui, elle fait sien le programme de renucléarisation massif du Président de la République.
Cela ne l’empêche pas d’annoncer des propositions à venir pour accélérer la réduction des émissions de CO2 dans une perspective catastrophiste de "+4⁰C à l'horizon 2100". Le coût de ces mesures dont l'efficacité serait évidemment négligeable, dépasserait allègrement les 300 milliards d’euros et de toute évidence aurait des conséquences désastreuses sur l’industrie qu’elle affirme vouloir doper…
Décidément, le gouvernement, plus irrationnel et inconséquent que jamais, est en passe de devenir un asile psychiatrique…