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19 juillet 2017

Trop d'impôt tue l'impôt

Les annonces quelque peu contradictoires portant sur le programme de réformes gouvernementales commencent à faire sérieusement douter de la solidité des convictions du nouveau pouvoir en place, de ses vraies intentions, et de sa détermination.
S’agissant des contraintes budgétaires auxquelles le pays est plus que jamais soumis en raison de l'incurie des précédents gouvernements, il est permis de se demander si les économies annoncées seront en mesure de compenser les nouvelles dépenses.

En matière d’impôts et de taxes, les choses sont encore plus difficiles à démêler.

M. Philippe, premier ministre, voudrait nous convaincre qu’il souhaite une baisse significative pour provoquer “un effet de souffle fiscal”, propice au redémarrage économique, mais hélas chat échaudé craint l’eau froide.


Les deux mesures emblématiques du programme d’Emmanuel Macron, après avoir été ajournées, ont été réintroduites dans l’actualité brûlante. Mais s’agit-il d’une vraie baisse de la pression fiscale, on peut en douter.

L’exonération de la taxe d’habitation devrait paraît-il concerner 80% des foyers. Mais pour ne pas effrayer les “collectivités locales” en général assez prodigues avec les deniers publics, elle devrait être compensée “à l’euro près” par l’Etat. Le résultat immédiat sera donc d’accroître la centralisation bureaucratique et son corollaire désastreux, la déresponsabilisation. Quant à la baisse d’impôts, sera-t-elle autre chose qu'un trompe l’oeil, s’il ne s’agit que d’un jeu de vases communicants ?

Tout porte à penser qu’on assistera en définitive à un simple transfert de charge entre contribuables, les uns ne payant plus rien, et les autres se retrouvant encore un peu plus pressurés.

Dans un pays où 60% des ménages sont épargnés par l’impôt sur le revenu et où dans certaines communes 50% des foyers sont déjà exonérés de la taxe d’habitation, la réforme annoncée risque de dénaturer un peu plus le principe de l’universalité de l'impôt, en réduisant le nombre de citoyens assujettis, au lieu de tendre vers une contribution au bien public de chacun, à hauteur de ses moyens.

On pourrait s'interroger sur l'utilité et la nécessité d'une exonération catégorielle que personne ne demandait vraiment, alors que c'était une baisse générale des prélèvements qui était attendue.
On pourrait ironiser sur la délégitimation par les Pouvoirs Publics de la frange de population exemptée, considérée
de facto comme incapable d’assumer une partie de ses devoirs citoyens.
Mais le plus grave, comme bien souvent avec les lois empreintes de justice sociale, est qu’elle va instituer un acquis, particulièrement difficile à remettre en cause lorsque la conjoncture l’exige. Comment justifier le retour éventuel d’un impôt à des gens qui en ont été libérés ? Comment les empêcher de trouver en revanche tout naturel et d’autant plus logique qu’ils sont majoritaires, d’augmenter celui des autres, désignés comme “les riches” ?

C’est avec ce genre de politique bien intentionnée qu’on plombe progressivement et structurellement le budget de l’Etat. L’endettement massif du pays démontre qu’il est malade de ces pratiques, mais il continue de s’y enfoncer irrémédiablement...


La transformation de l’impôt dit de solidarité sur la fortune (ISF) en un impôt sur la fortune immobilière (IFI) constitue un autre exemple de cette perversité fiscale dont notre pays s’est fait le champion et dont le nouveau président de la république ne semble hélas pas guéri.

On sait l’ineptie de l’ISF, qui rapporte à l’Etat à peine plus que ce qu’il coûte à collecter, et dont la quasi totalité des pays démocratiques qui l’avaient adopté se sont débarrassés, à l’exception de la France et de l’Espagne.

Il s’agit d’un pur symbole inspiré par l’esprit de revanche, qui consiste à punir les riches en les faisant dégorger leur argent "pour le principe".

En limitant son assiette aux seuls biens immobiliers, M. Macron fait peut-être pire que s'il ne faisait rien. Il y a peu de chances avec ce genre de demi-mesures, qu’il rétablisse la confiance susceptible de faire revenir les exilés fiscaux. A contrario, il va désespérer un peu plus les familles dont l’essentiel de la fortune réside dans un patrimoine immobilier parfois chèrement acquis à l'issue d'une succession (et qui ne sera évidemment pas exonéré de la taxe d'habitation...). De toute manière, aux yeux de la Gauche,
il va donner l'impression de privilégier une fois encore les plus favorisés en leur faisant un beau cadeau. Pourtant, s'agissant de sa volonté affichée de les pousser à boursicoter ou à spéculer sur les entreprises, on pourrait rire, ne serait-ce qu’en lisant le récent rapport de la Cour des Comptes qui épingle sans ménagement la fameuse taxe sur les transactions financières (TTF), dite aussi “taxe Tobin”, que la France a cru bon de promulguer en 2012, de manière unilatérale en Europe.
La Cour souligne que cette taxe a « seulement déplacé dans d’autres pays » les opérations qu’elle visait, et elle déplore que les prestataires financiers, qui devaient supporter cette taxe, l’aient en réalité répercutée « dans les frais qu’ils facturent à leurs clients ».

Sourd à ces avertissements, M. Macron en rajoute même une couche en affirmant haut et fort « qu'il s’est engagé à soutenir l’instauration d’une taxe sur les transactions financières au niveau européen ! »

On peut apprécier à cette occasion la cohérence de sa stratégie, qu’il qualifie en toute modestie de révolutionnaire...


Un autre revers cinglant auquel l’Etat français a dû faire face tout récemment, est la non moins fameuse taxe Google. Pour avoir tenté d’infliger une imposition exorbitante (plus d’un milliard d’euros) à l’entreprise américaine, qui a le malheur de faire travailler des employés sur le sol français, le gouvernement s’est vu opposer par le Tribunal Administratif une fin de non recevoir.

Résultat, pour avoir eu les yeux plus gros que le ventre et par excès de voracité, le fisc se retrouve gros jean comme devant, alors que d’autres pays moins gourmands (l’Italie par exemple) étaient parvenus à leurs fins…

Moralité, plus vraie que jamais: trop d’impôt tue l’impôt !


Cela n’empêchera pas malheureusement l’Etat de continuer à déployer des trésors d’imagination pour engranger toujours plus de recettes fiscales. On l’attend avec l'augmentation de la CSG, la taxe carbone, les taxes sur le tabac, et “l’harmonisation fiscale” du diesel face à l’essence (qui va consister à augmenter l'une sans toucher à l'autre, alors qu'il eût été si simple de faire exactement l'inverse...)

21 septembre 2014

La coupe est pleine

Les débordements qui ont abouti au saccage en règle de l’hôtel des impôts de Morlaix et des locaux de la Mutualité Sociale Agricole ce 20 septembre, pour regrettables qu’ils soient, témoignent crûment de l’accablement dans lequel se trouve une partie de la population vis à vis des Pouvoirs Publics.
L’accroissement incessant de la pression fiscale, et l’alourdissement insensé de la chape administrative deviennent insupportables, et pas qu’aux “Riches” ni aux “Financiers” que le candidat Hollande s’était fait fort de mettre au pas, s’il était élu. C’est le peuple qui a désormais le ras-le-bol du fisc, et qui éprouve une phobie administrative autrement plus terrible que celle du fripon Thevenoud.

Malheureusement, la récente conférence de presse donnée par un Chef de l’Etat poussif, fatigué, sans ressort, ne laisse pas entrevoir d’infléchissement d’une politique désespérément privée d’inspiration. Lui-même ne semble plus croire à rien, ni à l’action qu’il mène, ni aux résultats qu’elle pourrait engendrer...
Il ne reste donc aux citoyens qu’à courber l'échine sous la pluie d’impôts et de taxes, qui hélas va sans doute redoubler, sans qu’aucun effet bénéfique ne soit à attendre. Bien au contraire.


Ces derniers temps, les chiffres et les constats tombent comme des évidences. On découvre par exemple que l’impôt sur le revenu repose sur une partie de plus en plus minoritaire de la population : en masse financière, 74% de l’impôt sur le revenu repose sur 10% des contribuables (2012, Commission Sénatoriale). Et en nombre, au total cette année, moins de la moitié des foyers paieront (Le Monde).
Dans ces conditions, la partie la plus aisée de la population a compris qu’il n’y avait pas d’autre issue que l’exil. Rien qu’en Belgique, on comptabilise 17 milliards d’euros d’actifs français !
Une mécanique infernale est enclenchée : en haut de l’échelle, les plus gros contribuables s’évadent, et en bas, c’est le gouvernement qui les exonère par pure démagogie : qui reste-t-il pour alimenter le Moloch fiscal, je vous le demande ?
Face à cette folie, il n’y a que les satrapes de l’Etat pour encore s’étonner du fait que les recettes fiscales soient moins bonnes que prévu, en dépit d’une hausse continue de la pression exercée sur les contribuables. En 2014 l’Etat va se retrouver devant un trou d’une quinzaine de milliards entre les rentrées théoriques et celles réalisées (Expansion) ! La "pompe à phynances" est devenue un vrai panier percé !
Le manque à gagner est encore plus criant en matière de charges sociales. Le recouvrement se dégrade d’année en année, et en 2014 ce sont, d'après les experts de la Cour des Comptes, pas moins de 25 milliards d’euros qui se seront évaporés par toutes sortes de moyens, allant de l’évitement légal jusqu'à la fraude caractérisée. Le travail au noir est devenu coutumier, et bien des gens n’ont même pas conscience de commettre un délit !

La France est donc confrontée à un déficit qui dérape plus que jamais, une dette qui s’accumule, un chômage qui se pérennise, un appauvrissement qui s’étend. Voilà les effets de cette désastreuse politique fiscale que les Piketty, frondeurs, alter-mondialo-cocos et autres Socialos se plaisent à mettre en oeuvre, au nom de leurs principes creux de justice sociale. Jusqu’à quand ?

04 novembre 2013

Bonnets Rouges et Tea Party

Eu égard à la frénésie taxatrice caractérisant quasi exclusivement sa politique, végétative par ailleurs, il est assez plaisant de voir le gouvernement trébucher sur un impôt élaboré par... ses prédécesseurs !
En dépit de l'apparition depuis quelques mois un peu partout sur les routes, de portiques étranges hérissés de caméras, détecteurs, émetteurs en tous genres, il faut bien dire que peu de gens semble-t-il avaient anticipé le coup. Pourtant, avec un point de vue rétrospectif, la fameuse « écotaxe pour les poids lourds » avait tout pour mettre le feu aux poudres. Réunissant dans une même nasse l'ensemble de la classe politique qui l'avait avalisée, elle combine en effet une incroyable complexité avec un intérêt pratique à peu près inintelligible. Surtout, elle arrive comme la cerise sur un gâteau fiscal passablement écœurant !
Il serait vain de tenter de décrire cette nouvelle usine à gaz du Trésor Public, vue la sophistication diabolique à laquelle elle répond. Disons simplement qu'elle devait permettre de (sur)taxer les poids lourds de plus 3,5 tonnes, circulant sur le réseau routier hors autoroutes, en fonction de leur distance parcourue, de leur charge à vide et de leur degré de vétusté ! Il était prévu que les véhicules « ciblés » embarquent donc un mouchard GPS permettant leur suivi par les balises électroniques installées tous les 4 kilomètres environ, au bord des routes nationales et départementales. Les contrevenants quant à eux ne pouvaient échapper aux mailles du filet et aux fameux portiques, permettant de les traquer, en tout lieu et à tout moment

Dans l'esprit de ses ingénieux inventeurs, enchantés par leur trouvaille, il s'agissait d'un « impôt éthique », censé décourager les entreprises d'utiliser les camions pour acheminer leur marchandise, et les incitant à faire appel au train, réduisant par voie de conséquence l'émission de C02.
Au premier rang de ses promoteurs figuraient le cher Jean-Louis Borloo, flanqué de Nathalie Kosciusko-Morizet et d'écologistes de tout poil, impliqués dans l'inénarrable « Grenelle de l'environnement ». Force est de reconnaître que l'ensemble de la classe politique avait suivi, et applaudi à cette insanité, s'ajoutant à tant d'âneries bien intentionnées. C'est pourquoi le PS est bien mal venu aujourd'hui de clamer qu'il est contraint d'appliquer une loi votée par ses prédécesseurs. Que ne l'a-t-il pas abrogée, comme tant de dispositions prétendues néfastes, datant de l'ère Sarkozy ?

A quelque chose malheur est bon. A travers cette histoire lamentable, le Peuple commence peut-être enfin à prendre conscience de l'effet pervers de l'impôt lorsqu'il est l'alpha et l’oméga de toute politique. A l'évidence, il n'est plus désormais la seule punition des Riches, il déborde partout, envahit le quotidien, plombe la moindre initiative. C'est un boulet que chacun se voit contraint de traîner aux pieds, et ce boulet ne cesse de grossir. L'alibi de la redistribution ne prend plus. Celui de l'écologie non plus.
Ces manifestants dont le bonnet rouge rappelle la révolte de leurs ancêtres contre la fiscalité abusive du papier timbré, ont peut-être quelque chose à voir avec leurs cousins américains qui invoquent de leur côté la rébellion du Tea Party. Ces gens sont las tout simplement de cet Etat omniprésent, qui étouffe les libertés individuelles, se nourrit de leur sang, et entend dicter à chacun et à chaque instant sa conduite.
C'est pourquoi sans doute les défilés comptaient si peu de drapeaux rouges et tant de drapeaux bretons. C'est pourquoi sans doute les nostalgiques de la lutte des classes et autres gueuleurs de slogans revanchards, qui cherchèrent à récupérer le mouvement, firent chou blanc. Il fallait voir Mélenchon avec son hideux rictus, s'époumoner, écumant de haine, et lancer mais en pure perte, ses imprécations grotesques aux « esclaves manifestant pour les droits de leurs maîtres » !
Des citoyens se lèvent mais ils n'entendent pas cette fois semble-t-il se laisser berner par ces vendeurs d'illusions.
Un espoir se fait jour, peut-être !

13 janvier 2013

Hapsatou Sy, merci !

Il n'y a guère d'occasions de se réjouir par les temps moroses qui courent. L'imagination, l'esprit critique et la fantaisie sont sous scellés. L'espérance même, "comme une chauve souris, s'en va, battant les murs de son aile timide, et se cognant la tête à des plafonds pourris.."

Aussi quand par un samedi soir (12/01/13) s'annonçant aussi morne que les autres, on vit à la télévision apparaître sans crier gare, une délicieuse déesse noire irradiant au milieu des habituels aréopages ronflants du show biz rassis, l'attention fut immédiatement captée (la mienne en tout cas).

Comment ne pas tomber sous le charme de cette jeune femme, invitée par Thierry Ardisson (rendons lui grâce), qui raconta une histoire comme on n'en entend guère, un vrai conte de Noël pourrait-on dire, avec un peu de retard. Une histoire, à peine croyable, qui est la sienne...

Née de parents originaires "du fin fond" du Sénégal, elle vit le jour dans la région parisienne, car son géniteur croyait au paradis français à ce qu'il paraît, et voulait en offrir les bienfaits à sa progéniture ! Dès l'âge de 12 ans, alors qu'elle et ses sept frères et soeurs vivaient, non sans peine, dans un appartement d'une résidence HLM comme on en connaît tant, elle eut une sorte de révélation de ce que pourrait être un service public bien conçu. Elle eut l'idée de développer une idée très neuve quoique empirique de la solidarité, en prenant l'initiative d'aider les personnes âgées de son entourage. Comme gratification à ces menus services, elle engrangea un peu de monnaie, qui fit rapidement grossir sa tirelire. Cela l'initia à la magie qui réside dans le fait d'entreprendre et lui donna l'envie d'aller plus loin.

Aujourd'hui, elle est à la tête d'une chaîne de salons de beauté, en pleine croissance, et le moins qu'on puisse dire est que sa silhouette élégante et radieuse est une réclame vivante pour ses prestations !

Quel régal ce fut de l'entendre prendre la parole ce soir là, juste après un long et ennuyeux exercice de langue de bois, débité sans conviction par un cacique du PS qui se vante d'être un ami intime de François Hollande.

Prenant le contrepied des lamentations et autres tergiversations que l'apparatchik récitait laborieusement comme un acte de contrition, elle lui rentra dans le lard sans ménagement, accusant tout à trac la gestion actuelle du gouvernement d'être le principal responsable des misères qu'il décrivait et notamment, « de tuer le rêve et de tuer l'ambition » !

Elle ne lui envoya pas dire. Il prit la claque en pleines gencives, ne parvenant d'une voix blanche, qu'à émettre quelques inaudibles et vaines dénégations. Elle avait l'avantage et continua son attaque de plus belle, critiquant sans ménagement la stratégie de taxation tous azimuts, frappant tous ceux qui réussissent, qu'elle jugea confiscatoire, en l'assimilant même à une chasse aux sorcières. Sans souci des conventions, sans arrogance non plus, mais en toute simplicité, elle affirma que ce qui la faisait rêver lorsqu'elle était petite, c'était « les belles maisons », « les belles voitures », et qu'elle ne voyait rien de mal à cela.

Elle qualifia la fiscalité aux entreprises d'assassinat et même de racket, déplora qu'on puisse s'acharner à ce point à vouloir tuer l'investissement et pousser les entrepreneurs à délocaliser leur siège social pour échapper à l'assommoir fiscal. Bref elle canarda le malheureux qui se tassait comme une chiffe à mesure qu'elle parlait. Un vrai régal pour des oreilles si fatiguées d'entendre les sempiternelles rodomontades des culs bénis de la justice sociale, qui savent pleurnicher mais n'ont pas plus d'imagination qu'il n'y a de beurre en branches...

Une bonne soirée donc, car après ce savoureux moment, on eut droit au petit show de Gaspard Proust dont les ébouriffantes satires au vitriol des travers de notre société, redonnent un vrai sens à l'humour. On croyait ce dernier définitivement cadenassé par les comiques troupiers dont les pieds de plomb résonnent à l'unisson de l'idéologie régnante. Et bien non ! Le pire n'est donc jamais certain...

06 janvier 2013

Résolutions, joies et voeux 2013

Bien que je sois né en Suisse, je ne songe pas à quitter la France pour payer moins d'impôts. J'en paie beaucoup trop à mon goût, mais pas encore assez pour m'engager dans une aventure à laquelle ma nature casanière répugne. Et bien qu'étant attaché au confort matériel, je n'ai pas d'attirance exacerbée pour l'argent, en tant que soi. Par pur souci pragmatique, dans un pays qui considère l'initiative privée comme un délit, j'ai choisi d'être fonctionnaire et m'en trouve assez bien. Je donne le meilleur de moi-même directement à mon pays comme ils disent, et dans le même temps, je récupère en salaire une partie de ce que je paie en impôts... Pas trop mauvais calcul en somme !

Ce n'est donc pas vraiment par intérêt personnel que je m'insurge contre cette impôt-mania, qui dévaste de ses pseudo bonnes intentions le débat politique dans notre beau pays. Elle apaise certes la mauvaise conscience des bourgeois (dont le secret espoir est d'y échapper malgré tout), et elle ouvre pour ceux qui n'en paient pas, l'illusion de jours plus heureux.
A mes yeux, elle s'avère surtout constamment néfaste aux intérêts de la nation, et c'est bien ça le plus triste.

Pour cette résolution qui n'a donc rien à voir avec le patriotisme, et dans un contexte de « crise » dont les premiers responsables sont les gouvernants, je ne demande aucune gratification, et surtout pas la légion d'honneur que monsieur Tardi a refusée au motif « qu'on n'est pas forcément content d'être reconnu par des gens qu'on n'estime pas... »

D'une manière générale, au chapitre des bonnes intentions, je m'efforcerai de raréfier mes critiques sur monsieur Hollande et son club très select du « Peuple de gauche ». Force est de reconnaître que nous sommes entrés pour de bon dans la grisaille généralisée du socialisme, comme l'avait prédit Schumpeter.
Comme il l'avait annoncé, nous y sommes arrivés par le capitalisme et non par la révolution, c'est toujours ça de gagné. Ils appellent ça la social-démocratie (cumulant les inconvénients de l'un et les désagréments de l'autre), mais nous y sommes, et jusqu'au cou. Autant attendre la décrue, plutôt que se débattre.

Mais faute de voir de sitôt cette idéologie perdre du terrain, je ne pourrai m'empêcher de jubiler in petto, à chaque fois que notre président « démocratiquement élu » fera le contraire de ce qu'il avait promis. Je ne pourrai m'empêcher d'éprouver un plaisir délicieusement pervers à le voir manger son chapeau face aux foules crédules qu'il avait embobinées avec son boniment creux de camelot. Aujourd'hui même, il assure les malheureux salariés de Petroplus de son soutien amical, en excluant toute implication directe de l'Etat, foin des déclarations enthousiastes d'hier. On se souvient de ses envolées grotesques, il y a quelques mois : "Où est l'État, où est le gouvernement, où est le président de la République ?" On se le demande en effet plus que jamais !

Ce n'est qu'un début...

Dans le même ordre d'idées, je ne peux m'empêcher de me délecter en voyant le CAC 40, qui caracole contre toute attente depuis l'élection de monsieur « Normal » (+15,6% depuis le 7 Mai 2012 !), alors qu'il avait juré solennellement que son principal ennemi était la finance. Je ne peux m'empêcher d'éprouver une subtile satisfaction au paradoxe faisant de l'industrie du luxe, le dernier phare du rayonnement français. Et de voir le président et sa troupe chaotique de bouffons grimaçants, obligés bon gré mal gré d'accompagner le mouvement, tandis qu'ils assistent impuissants à la montée inexorable de la pauvreté à laquelle ils tendent de manière pathétique les bras.

A quelque chose malheur est bon. La fuite des riches va abaisser le seuil de ladite pauvreté. Du coup, mécaniquement, bon nombre de ceux qui stagnaient en dessous vont se retrouver nantis du jour au lendemain, sans effort...
Pareillement, on pouvait se lamenter de voir les belles convictions et vibrantes intentions s'effilocher après l'élection de Nicolas Sarkozy. Après celle de François Hollande on risque d'avoir quelques bonnes surprises...

A part ça, je vais tant bien que mal continuer à faire vivre ce modeste blog, en remerciant les visiteurs qui ont la bonté d'y prêter quelque attention, et en leur adressant comme il est de coutume, tous mes vœux les plus sincères.

21 décembre 2012

Des gens formidables !

A Gérard Depardieu,

 Les Socialistes sont des gens formidables !
Avec eux, tout s’éclaire, tout devient beau, tout devient désirable.
Avec eux, c'est l'avènement de la liberté, de l'égalité, de la fraternité.
Du moins, c'est ce qu'ils prétendent avec suavité.
Mais il y a loin de la coupe aux lèvres...

S'ils ont le sens du bonheur, c'est du leur et rien d'autre
Et le cœur, s'ils l'ont sur la main, ce n’est pas le leur, c’est le vôtre.
Ils peuvent vous faire les poches, et même la peau,
Ce sera toujours pour le bien de l’Humanité
Dans la lie de laquelle ils se vautrent avec avidité.

Ils confondent allègrement démocratie et démagogie
Et lorsqu'ils échouent à gagner par les urnes
Les faveurs du Peuple enivré de leur dialectique séraphique,
Ils répandent les haines, les divisions, la lutte des classes
Et la dictature du prolétariat, pour lequel ils ont un mépris crasse.

Ils ont un sens de la probité unique en son genre.
Quoiqu’ils fassent, c’est toujours vertueux, par hypothèse.
Dès qu'ils sont majoritaires, ils s'arrogent tous les droits.
Jusqu'à celui de se prévaloir de leurs propres turpitudes
Et d'ourdir leurs manigances au nom du Progrès.

La pauvreté et le malheur forment le terreau sur lequel ils prospèrent
Mais plus que de biens il leur faut des pauvres d'esprit
Et en matière de misère, celle de l'intellect n'a pas de prix.
Pour l'entretenir, ils ont inventé une mécanique infernale :
La machine à décerveler qu'ils nomment Education Nationale !

Ils répètent qu'il suffit d'appauvrir les riches pour enrichir les pauvres
Mais s'ils parviennent sans peine à réduire le nombre des premiers,
Jamais au grand jamais, la masse des pauvres ne diminua,
En quelque endroit du monde où ils sévissent,
Et on ne voit s'enrichir personne, sauf leur Nomenklatura.

Aujourd'hui l'un des leurs, un satrape en gants blancs,
Un héros de la cause, à la forme et au goût d'igname,
Embourgeoisé dans le juteux exercice de la spoliation étatisée,
Se croit autorisé à conchier et à traiter de « minable »
Celui qui ose regimber devant l'inepte échafaud fiscal.

Prolétaire et mauvais garçon, devenu sublime histrion
Celui-ci n'eut pas besoin du socialisme pour s'émanciper.
Il porte avec son talent et ses excès, une certaine idée de la France
Mais il n'a plus besoin de cette mère ingrate et revancharde
Sa vraie patrie, il l'emmène où il veut, à la semelle de ses souliers.

Non, son génial cou de colosse décidément ne ploiera pas
Sous la hache imbécile de ces barbouilleurs de lois.
Sa colère homérique devrait réveiller les foules asservies
Et leur faire comprendre enfin la seule réalité qui soit :
Les Socialistes sont des gens fort minables...

29 août 2012

Une politique de Gribouille

La récente initiative gouvernementale visant à diminuer à la pompe le prix des carburants, révèle une fois de plus l'incroyable naïveté des Socialistes et apparentés vis à vis des rouages élémentaires de l'économie.
Entre autres lubies, leur soumission intellectuelle à l'idéologie leur fait refuser obstinément d'admettre la loi qui régit en matière d'échanges commerciaux, l'offre et la demande.
Celle-ci conditionne pourtant comme une évidence, les prix des denrées : plus le rapport offre/demande croit, plus les prix baissent et réciproquement.

La perversion du raisonnement en la circonstance, n'est pas tant de vouloir contrecarrer les effets d'une loi naturelle, que d'en nier tout simplement les effets.
Il faut rappeler que la volonté affichée de François Hollande, lorsqu'il n'était que candidat à l'élection présidentielle, était de bloquer purement et simplement les prix des carburants !
Autant décréter le calendrier des jours de pluie, tant qu'on imagine avoir de l'influence sur la cause d'un phénomène, en agissant sur ses conséquences...

Le prix du pétrole augmente à mesure que la demande mondiale s'intensifie, et personne n'y peut rien puisque la ressource est comme chacun sait, comptée.
En période de pénurie relative, s'il était possible d'imposer la stabilité des prix, on ne parviendrait qu'à accélérer le mécanisme conduisant à la carence de la ressource, en supprimant l'auto-régulation naturelle.
La suggestion que vient de faire M. Moscovici, consistant à augmenter la production, donc l'offre, est tout aussi fallacieuse puisqu'elle ne peut qu'aboutir au même résultat : épuiser plus vite la ressource.

La valeur d'un bien, c'est à dire de quelque chose pour lequel on éprouve un besoin, ne vient que de la conjonction de sa rareté ressentie et du travail nécessaire à sa production. Ainsi la lumière du soleil, si précieuse en soi, n'a aucune valeur marchande dans la mesure ou chacun peut en bénéficier sans effort et sans limite. Il en est de même de l'air qu'on respire, indispensable à la vie.
Frédéric Bastiat (1801-1850) s'amusait en son temps de la concurrence qu'imposait l'astre solaire aux fabricants de lampes, bougies et autres luminaires, et proposait par une pétition hilarante, de décréter durant le jour, la fermeture obligatoire de toutes les portes, fenêtres et ouvertures afin de relancer le commerce...
A l'inverse, on attache à l'or, dont l'utilité pratique au quotidien est quasi nulle, un prix considérable car le désir d'en posséder est fort, alors que le métal à l'éclat si envoûtant est rare et demande des efforts pour être extrait de la roche dans laquelle il sommeille...

Lorsqu'il faut prendre des décisions, la réalité s'impose tôt ou tard à soi et conduit souvent à des révisions déchirantes. La promesse du candidat devenu chef de l'Etat, évidemment s'est évanouie, au grand dam des dadais qui la prenaient pour argent comptant. Il ne reste plus qu'une misérable pondération des taxes de 3 petits centimes cherchant à faire croire qu'on agit malgré tout (plus une contribution équivalente imposée aux distributeurs).
Outre son efficacité homéopathique, le ridicule de cette mesure réside avant tout dans le fait qu'elle n'affiche aucun objectif pragmatique. Elle aurait pu s'inscrire, à condition d'être un peu plus volontariste, dans un programme visant à favoriser l'industrie automobile, ou bien dans celui tendant à redonner du pouvoir d'achat au peuple ou de la croissance au PIB. Mais que nenni, connaissant la propension de ce gouvernement à augmenter par ailleurs les impôts, taxes et prélèvements.
Comment fera-t-il donc si la flambée des prix se poursuit ? Va-t-il poursuivre la baisse des taxes sur les produits pétroliers, au risque d’accroître le déficit, donc de devoir lever de nouveaux impôts compensatoires ? Le résultat risque de ressembler à la tête à Toto...

05 janvier 2012

Happy New Year Mr Taxman !

Ainsi le Chef de l'Etat pour ses vœux à la Nation s'est fait plus déterminé dans l'action et plus protecteur en matière sociale que jamais.
Soulignant à maintes reprises la gravité « inouïe » de la crise, il a repris l'antienne bien éprouvée consistant à en rejeter la faute sur nombre d'acteurs, mais jamais sur l'Etat ! Selon lui, « elle sanctionne trente années de désordre planétaire dans l'économie, le commerce, la finance, la monnaie... », mais apparemment pas l'abyssal endettement public !
Avec un brin d'autosatisfaction, il affirma même benoîtement que son gouvernement avait fait ce qu'il fallait pour apurer les finances publiques et donc, que le problème actuel n'était pas de proposer « un nouveau train de réduction des dépenses ».

En revanche, il a annoncé au titre de la relance de l'emploi et de la croissance,  une déferlante de nouveaux impôts, et de nouvelles taxes, tous mieux intentionnés les uns que les autres...
Rien de bien nouveau en somme.
La fameuse TVA sociale apparaît en filigrane de son discours, au chapitre des mesures destinées à «alléger la pression sur le travail et à faire contribuer financièrement les importations qui font concurrence à nos produits avec de la main d’œuvre à bon marché». Et de manière plus explicite, est réaffirmée sa détermination à mettre en place la fameuse taxe sur les transactions censée « faire participer la finance à la réparation des dégâts qu'elle a provoqués ».

Décidément les politiciens, quelque soit leur tendance politique, semblent toujours aussi enclins à se délester de leurs responsabilités et  de moins en moins aptes à laisser courir leur imagination en dehors du consensus lénifiant mais frelaté et cloisonné des idées reçues. Surtout, la ponction du contribuable, reste à l'évidence leur thérapeutique préférée...
Par quelle magie, dans un pays endetté jusqu'au cou et croulant sous les prélèvements obligatoires, des taxes supplémentaires pourraient libérer les forces vives de la nation et doper l'emploi et la croissance ?
Comment peut-on laisser entendre que l'Etat soit parvenu à enrayer ses dépenses, à l'heure où le déficit budgétaire prévu pour 2011 reste proche de 6% du PIB ! Au moment où l'on apprend qu'il faudra emprunter 180 milliards d'euros pour tenter de boucler le budget 2012 !               

Quant à cette inénarrable TVA sociale, par quel sortilège serait-elle en mesure de combler les folles espérances qu'on place en elle ? Qui peut imaginer qu'il suffise d'ajouter le mot « social » pour transformer une taxe en panacée ?
Une chose est sûre, elle commencera par s'ajouter aux prix des biens que devront débourser les consommateurs-contribuables. On fait bien miroiter une baisse concomitante des charges sociales sur les entreprises implantées en France, mais comment être certain que cet allègement sera effectif et automatiquement traduit en baisse des prix, hors taxes. Qui dit que les syndicats n'argueront pas de ce « cadeau fiscal » fait aux entreprises pour exiger des hausses salariales et donc engendrer de l'inflation ?
Ce dispositif de vase communicant promet de toute manière d'être très compliqué à mettre en oeuvre, rappelant quelque peu l'usine à gaz du bouclier fiscal. A l'instar des gros contribuables expatriés, doutant à juste titre des mérites et de la pérennité de ce dernier, il est assez peu probable que les entreprises prennent le risque de rapatrier beaucoup d'emplois délocalisés. Surtout en sachant que les Socialistes, opposés à la mesure pourraient l'abroger, et qu'ils lorgnent sur une augmentation de la CSG, et quantité d'autres prélèvements...
L'accroissement de la compétitivité des produits français sur le marché international paraît lui aussi illusoire, car il n'est pas démontré que la faiblesse de nos exportations tienne principalement aux prix des biens. L'exemple de l'Allemagne, et la bonne santé de l'industrie du luxe prouveraient plutôt le contraire...
En revanche, la hausse de la TVA frappera de plein fouet les produits fabriqués à l'étranger, qui seront quant à eux plus chers, diminuant d'autant le pouvoir d'achat de marchandises courantes, pour lesquelles il n'existe guère d'alternative sur le marché intérieur.

Au total cette TVA sociale reste avant tout une taxe, avec tous ses vices. Ni au Danemark, ni en Allemagne où elle a été plus ou moins expérimentée, ses résultats ne furent probants, notamment en terme d'emploi. S'agissant de l'Allemagne, il faut se souvenir au surplus, que même après une hausse conséquente, la TVA est restée à un taux inférieur au nôtre (19% vs 19,6%). On peut également rappeler que la dernière hausse de la TVA en France date de 1995, juste après l'élection de Jacques Chirac, qui avait fait une bonne partie de sa campagne sur le slogan « Trop d'impôts tue l'impôt ». A l'époque, il avait toutefois « promis » que cette hausse serait temporaire. Seize ans après on attend toujours...

Comme le chantaient les Beatles qui dans les années soixante, après avoir fait fortune, découvraient les bienfaits de l'impôt :
If you drive a car I'll tax the street
Si tu conduis une voiture je taxe la rue
If you try to sit I'll tax your seat
Si tu essaies de t'asseoir je taxe ta chaise
If you get too cold I'll tax the heat
Si tu as trop froid je taxe ton chauffage
If you take a walk I'll tax your feet
Si tu marches je taxe tes pieds...

Bonne Année !

05 septembre 2011

Pauvre comme Job

Avec la crise, qui n'en finit décidément pas, la complainte sur la paupérisation devient plus lancinante que jamais.
Ces derniers jours l'INSEE annonçait une fois de plus que la pauvreté gagnait du terrain en France. Selon les comptes de cet organisme, 8,17 millions de personnes vivaient sous le "seuil de pauvreté" en 2009, c'est à dire avec moins de 954 euros par mois.
Histoire d'en rajouter une couche, Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des inégalités, précisait : "la pauvreté augmente dans notre pays depuis 2002. C'est un tournant historique".
Curieuse coïncidence, tout ça est accordé avec la ritournelle incessante sur les Riches et les Banques "qui s'en mettent plein les poches", qu'on entend au sein de l'Opposition en ces temps préélectoraux (sic dixit Martine Aubry sur France 2 samedi 3 septembre).

Admettons donc que la pauvreté progresse dans notre pays. Ne soyons pas dupes : cela fait des décennies qu'on en entend parler. Entre autres exemples, il n'est que de se rappeler la création, dans l'urgence, des "Restos du Coeur" en 1985...


La vraie question est : pourquoi donc, et à qui la faute ?
Depuis plus de trente ans, absolument tous les élus, tous les gouvernements n'ont eu de cesse de clamer que la lutte contre ce fléau était, avec la création d'emplois, leurs priorités absolues. On a vu se succéder au pouvoir à peu près toutes les tendances politiques, du Parti Communiste à la Droite "républicaine" en passant par les Socialistes, les Centristes, les Ecologistes. Seul le Front National en fut écarté (inutile de le déplorer, car la probabilité qu'il eusse fait mieux est infinitésimale...).

Objectivement, il est difficile de prétendre que ces Gouvernements, tous si bien intentionnés, n'aient rien fait. Le problème est qu'ils n'ont en définitive, tous partis confondus, pas vraiment brillé par leur efficacité.
Globalement la politique poursuivie s'est inscrite, à quelques variations près, dans un seul et unique modèle: celui de la social-démocratie, basée sur un Etat très protecteur mais hélas par voie de conséquence, déresponsabilisant (à force de tout vouloir régenter, il pénalise le travail, décourage l'initiative et fait perdre jusqu'au sens de la solidarité).

Ainsi, les Gouvernants ont inventé l'impôt "redistributif", qui paraît-il serait la panacée en matière de lutte contre les inégalités sociales, et qui passe par un accroissement indéfini du poids des prélèvements obligatoires, donc des impôts, taxes et cotisations en tous genres (cf graphique).

Le pionnier de la méthode fut le président Giscard d'Estaing (5 points de PIB de taxations supplémentaires en un septennat). Mais depuis les années 80, la proportion de la richesse nationale ponctionnée par le fisc a continué de progresser pour se stabiliser autour de 44%. Soit environ dix points de plus que la moyenne des pays de l'OCDE (qui elle même augmente régulièrement).

Parallèlement, les dépenses, notamment sociales de l'Etat n'ont cessé de croître. Nombre de dispositions ont été promulguées dans le but affiché de soulager la misère et de redistribuer cette fameuse richesse aux plus démunis. On a vu successivement s'améliorer l'indemnisation du chômage, augmenter les dépenses de sécurité sociale, avec notamment l'institution de la CMU, puis les lois emblématiques accordant la retraite à 60 ans, le passage aux 35 heures de travail hebdomadaires, le RMI, puis le RSA, sans compter quantité d'allocations et de subventions diverses...

Résultat, l'Etat, qui prélevait beaucoup mais qui dépensait encore plus, a accumulé une dette faramineuse, en grande partie structurelle, c'est à dire quasi impossible à résorber, tant il est difficile de revenir sur des mesures à caractère social.
Si toutefois la situation sociale du pays s'était améliorée comme promis, on serait tenté d'accorder quelque circonstance atténuante à cette stratégie ruineuse.
Hélas, c'est tout le contraire qui s'est produit, et la rengaine un tantinet démagogue, est paradoxalement plus que jamais d'actualité : "les Riches sont toujours plus riches et les Pauvres toujours plus pauvres".

Donc malgré tous les efforts, si l'on écoute aujourd'hui les politiciens, principalement dans les rangs de l'opposition, la situation n'a jamais été pire !
Pourtant tous ces gens peuvent s'accuser mutuellement, car ils ont tous peu ou prou pris part à cette séraphique dérive budgétaire.
En définitive, tandis qu'on tentait par tous les moyens de rendre moins riches les Riches, on ne parvenait qu'à appauvrir toujours plus les Pauvres... Tout en dopant par la multiplicité hallucinante des taxes et des contraintes, les fraudes en tous genres, notamment le travail au noir, lequel accentue la pauvreté apparente...

Le pire est que les candidats putatifs à la succession sont à peu près tous d'accord pour continuer sur la même calamiteuse pente ! Le seul credo entendu est grosso modo de continuer à augmenter les impôts, de taxer toujours plus fort ce qu'il reste de "Riches" et parallèlement d'augmenter les dépenses à caractère social ou destinées à provoquer une hypothétique relance de la croissance et de l'emploi...

Quant aux Gouvernants en place, bien qu'ils soient systématiquement accusés par leurs adversaires de faire le jeu des plus fortunés, force est de constater qu'ils restent globalement sur la même politique. Étrangement d'ailleurs, moins il y a de différences entre les politiques proposées, plus les attaques se radicalisent...
Les quelques timides et peu convaincantes remises en cause du système, amorcées en début de mandat par Nicolas Sarkozy, ont été progressivement invalidées.
Au motif de la crise, le Chef de l'Etat, tout comme ses prédécesseurs, fait le contraire de qu'il soutenait mordicus, en risquant de s'aliéner une partie de son électorat naturel, sans rien gagner en face... Le pire étant que même ces idiots de "Riches" semblent le contredire !
Mais pour quelle raison ce qui devait marcher avant la crise deviendrait inopérant pendant ? Y a-t-il réaction plus stupide et désastreuse après l'échec d'une démonstration, que de jeter aux orties les théorèmes sur lesquels elle tentait de s'appuyer maladroitement ?
Une chose est sûre : la politique de relance et de dépenses tous azimuts est comme c'était prévisible, un échec cuisant.
Quant à la crise elle n'est pas vraiment survenue de manière inopinée. C'est une évidence criante, sauf pour les aveugles : il s'agit de la faillite de l'Etat Providence, et on peut dire qu'on a tout fait pour qu'elle arrive.

Ne serait-il pas enfin temps d'essayer quelque chose de vraiment différent ? Avant que tous les riches, et les moins riches, soient devenus définitivement pauvres...

illustration: Job et sa femme, par Latour.

28 août 2011

La foire aux taxes, et aux dinosaures...

La France, dans un monde secoué par une crise qui dure, démontre une fois encore sa singularité, et une étonnante propension à l'incohérence et aux chimères.

La publication récente d'une supplique signée par 16 personnalités fortunées appelant à payer plus d'impôts est le signe irréfutable de cette curieuse inconstance (Nouvel Obs).
Il est impossible que ces gens ignorent la vanité d'un tel appel, et surtout l'inefficacité qu'aurait l'alourdissement de la fiscalité "raisonnable" qu'ils proposent. Proposition d'autant plus absurde d'ailleurs que certains d'entre eux demandèrent à bénéficier du bouclier fiscal, et même furent accusés d'évasion fiscale... D'ailleurs on peut s'interroger sur la raison qui pousse ces gens à exprimer aussi bruyamment leur envie d'être davantage ponctionnés. Pourquoi ne donnent-ils pas spontanément l'argent qui leur est manifestement superflu et qui ferait tant de bien au pays selon eux ?
Est-ce le souci puéril d'obtenir la garantie que les autres seront également mis à contribution ?
Ou bien, à la manière des aristocrates de la nuit du 4 août votant l'abolition des privilèges, espèrent-ils se donner une image avant-gardiste en anticipant la fatalité, et en montrant leur empathie avec le peuple ?

Peu importe après tout. Ce qui devait arriver arriva. Le gouvernement s'est empressé d'exaucer leur vœu. Les "Riches" (plus de 500.000€ de revenus annuels) qu'on venait à peine d'exonérer en partie de l'ISF, viennent de récolter un prélèvement "exceptionnel" de 3% qui va les réjouir. A moins qu'à l'instar des bourgeois rassis du PS, ils ne trouvent pas cela suffisant...

Avec la suppression de l'insane et volatile bouclier fiscal, avec l'augmentation des taxes sur les plus-values immobilières, sur les revenus du capital et de l'épargne, et la remise au goût du jour de la vieille lune représentée par la taxe sur les transactions financières, c'est un vrai festival !
Ainsi Nicolas Sarkozy aura consciencieusement détricoté la quasi totalité de son fameux "paquet fiscal", dit encore loi TEPA.
Pour un revirement, c'est un revirement !
Mais ce n'est pas tout. Comme s'il en était réduit à faire les fonds de tiroirs, le gouvernement continue de raboter opiniâtrement les niches fiscales qu'il avait lui-même savamment élaborées. Sur les heures supplémentaires, avec une logique de savant Cosinus, il reprend d'une main ce qu'il avait donné d'une autre. Et tous azimuts, il ajoute des taxes aux taxes : sur les Mutuelles de santé, sur l'alcool, le tabac, et même les billets d'entrée dans les parcs de loisir, ou les sodas "avec ajout de sucre" (sic) !
Résultat sur deux ans, 12 milliards d'euros grappillés sur la richesse nationale (et non économisés comme on voudrait le faire croire). Face aux 1600 milliards de la dette, ça laisse encore de belles perspectives. D'autant qu'elle s'est récemment alourdie de 15 milliards supplémentaires pour sauver la Grèce, et qu'il faudra sans doute y ajouter les conséquences de l'augmentation du chômage, de l'inertie durable de la croissance, elle-même sans doute aggravée par le poids de ces nouvelles contributions.

Pendant ce temps, avec des taux de prélèvements obligatoires inférieurs de 10 points par rapport à la France, et sans ISF ni taxation exotique, l'Allemagne a presque totalement résorbé son déficit (moins de 1,5% du PIB prévu en 2011 contre au moins 6% pour la France).
Et pendant ce temps les "dinosaures" du Parti Socialiste tiennent leur université d'été. Rescapés de la préhistoire, c'est en tout cas comme ça que les voit le magazine The Economist cette semaine. Il faut dire que la crispation idéologique dont ils font preuve en chœur (en dépit de féroces haines mutuelles) illustre bien l'adage qui veut qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas. C'est le grand soir fiscal qui est promis aux derniers ci-devant riches, par François Hollande, le retour à la retraite à 60 ans et davantage de fonctionnaires par Martine Aubry, l'interdiction des stock-options, de la "spéculation sur la dette" par Ségolène, et pour finir, la dé-mondialisation claironnée par Montebourg, En résumé, "Plus de taxes mais pas moins de dépenses est leur credo". Seul Manuel Valls échappe à ce jugement. Mais il lui manque le charisme...

Face à la crise et à quelques mois de l'élection présidentielle la richesse du débat et l'originalité des projets a donc de quoi rasséréner. D'autant qu'en France, c'est maintenant devenu une tradition que de faire une fois élu, le contraire de ce qu'on avait annoncé...
Comme dirait l'autre le Progrès fait rage, et le futur ne manque pas d'avenir.


Illustration : Les diplodocus par Mathurin Meheut

24 janvier 2011

Les trompe-l'oeil de l'économie

Décidément le concept de révolution est à la mode. Après celle proposée par Mélenchon, inspirée de son propre aveu, par les sinistres épisodes de 1789 et de la Commune, voici celle réclamée au plan fiscal par une brochette d'économistes "indépendants" (Thomas Piketty, Camille Landais, Emmanuel Saez).
Rejoignant ceux qui se disent "atterrés" par la marche actuelle de l'économie, et qui prétendent que l'Etat peut dépenser sans compter, en voici donc trois autres qui affirment maintenant qu'il lui serait aisé d'augmenter les recettes, à condition de revoir de fond en comble le système fiscal actuel.

Partant d'un constat que personne ne peut vraiment contester, à savoir qu'il est "complexe et peu transparent", ils en proposent une rénovation drastique, placée sous le triple principe de "l'équité, la progressivité, et la démocratie".
C'est là que le bât blesse. Car immédiatement, on subodore que ces principes sont imprégnés de considérations plus idéologiques  que pragmatiques.
De fait, Thomas Piketty qui est le chef de file de cette "nouvelle" école n'est pas un économiste que l'on pourrait qualifier de "neutre". Rappelons qu'il se vante d'être très proche du Parti Socialiste et qu'il soutint même officiellement la candidature de Ségolène Royal en 2007 (laquelle avoua après l'élection, pour excuser son échec, avoir défendu un programme auquel elle-même ne croyait pas...).
Assez logiquement, les principaux ouvrages déjà parus de M. Piketty traitent de manière quasi obsessionnelle des inégalités fiscales, en pointant d'un doigt insistant sinon réprobateur les hauts-revenus. Autant dire tout de suite qu'il est, comme la plupart des Socialistes, un défenseur du concept de l'impôt redistributeur de richesses (dont le slogan "il faut faire payer les riches", est une des triviales mais habituelles modalités d'expression)
C'est sans doute pourquoi aujourd'hui il soutient sans gêne que l'imposition en France serait injuste et surtout "régressive". A savoir selon lui, que par un paradoxe étonnant "Les Français les plus modestes sont davantage taxés que les plus riches" !
On se pince, et on se demande dans ces conditions, pourquoi les gens les plus fortunés n'ont de cesse de délocaliser leur domicile fiscal à l'étranger... Seraient-ils idiots ? On se demande également par quel sortilège, plus de la moitié des foyers qui ne paient pas officiellement d'impôt direct, seraient aussi selon cette théorie, ceux sur lesquels pèserait le plus lourdement le fisc.
Ou bien, a contrario, par quel mystère la plus lourde part de l'impôt, à savoir 80%, n'est supportée que par 20% des Français, les plus aisés...

Le problème est que ces experts un peu orientés présentent les chiffres à leur façon. D'abord, ils expriment la pression fiscale en % d'imposition des revenus et non en valeur absolue ce qui induit d'entrée un biais (tellement courant qu'il fait désormais partie des présupposés de presque tout raisonnement en la matière).
Pourtant, un collégien même peu doué saurait dire qu'à pourcentage d'imposition égal, l'impôt retire beaucoup plus d'argent à un "riche" qu'à un "pauvre". Le simple fait de déterminer le montant de l'imposition en proportion des revenus (tax flat), induit de fait une progression "équitable" dans le volume des contributions. Celle-ci est juste démultipliée dans notre beau système, car ce même taux, loin d'être stable, croit rapidement avec le niveau de revenus (le bouclier fiscal est supposé le plafonner à 50%). C'est en quelque sorte, la double peine...
Le plus grave toutefois, est qu'ils définissent le champ de l'impôt de manière très libre voire fantaisiste : Ils y incluent tout d'abord ce qui n'en est pas (les charges sociales, notamment la CSG, qui comme leur nom l'indique, sont des cotisations, dont la part la plus copieuse est comme chacun sait, supportée par l'employeur).
Ils extrapolent le poids relatif de la fiscalité sur les différentes classes sociales, à partir de considérations aléatoires ou peu explicites. Ainsi, prétendre comme ils le font, que la TVA pèse davantage sur les classes modestes, qui "consomment tous leurs revenus alors que les riches peuvent épargner" est une interprétation subjective, qui  occulte au passage l'existence de taux variables en fonction de la nature des biens (TVA réduite sur les biens de première nécessité) ainsi que les taxes qui obèrent le produit de l'épargne (laquelle, lorsqu'elle n'est pas investie, est quand même destinée à être dépensée...).
Last but not least, ils passent sous silence les allocations et nombreuses aides et pondérations qui atténuent sensiblement le poids de l'impôt des plus modestes.

Fort de leur diagnostic partisan, ils proposent une réforme dont la pierre angulaire consiste à fusionner l'impôt sur le revenu et la CSG, le tout grossi de quelque menu fretin (prélèvement libératoire, prime pour l'emploi..). Dans le même temps, ils suppriment le bouclier fiscal, et laissent intacts  les myriades de taxes qui gravitent comme des vautours au dessus des contribuables : l'ISF (qu'ils qualifient "d'impôt de l'avenir"), la TVA, les impôts locaux, les taxes professionnelles, l'impôt sur les sociétés, la CRDS ... 
Preuve de l'inspiration socialiste de cette mesure, on pouvait entendre ce jour même François Hollande (en visite auto-promotionnelle dans l'émission "Capital" qui la reprenait à son compte, en avouant qu'une augmentation des prélèvements était inévitable...

En somme, cette proposition ressemble vaguement aux plans mirifiques des organismes de rachat de crédits. Elle donne l'impression de simplifier les choses, tout en procurant la vague illusion d'une économie (il faut être naïf pour y croire). Mais au fond, il ne s'agit que d'un pis-aller qui augmente encore le poids total de la charge en le répartissant différemment, et surtout pousse à dépenser toujours un peu plus, au dessus de ses moyens...
Elle fait de la CSG un impôt général, ce qui revient à un tour de passe-passe. Rappelons que lorsqu'elle avait été inventée en 1990 par les Socialistes, pour "élargir l'assiette des cotisations sociales" à destinée exclusive de la Sécurité Sociale, ils avaient insisté sur le fait qu'il ne s'agissait pas d'un nouvel impôt et qu'elle n'était pas vouée à augmenter (elle était même déductible pour partie des impôts). Or l'intégration dans l'impôt sur le revenu lui fera faire un bond spectaculaire... pour tous ceux qui sont imposables  ! (en vingt ans son taux a déjà été multiplié par 7, passant de 1,1% à 7,5% des revenus, et comme cela ne suffisait pas M. Juppé y a ajouté la CRDS, sur le même principe...).
Pour couronner le tout elle prévoit la retenue de l'impôt "à la source", par l'employeur. Ce dernier déjà transformé en agent de recouvrement au service des organismes sociaux du monopole d'Etat, deviendra donc celui du fisc, qui de son côté, aura benoîtement dissimulé sa ponction dans la part non visible du salaire...

Au total, ce projet qui vise à augmenter la charge fiscale, dans un pays déjà champion toutes catégories en la matière, ne répond donc à l'évidence à aucun souci d'efficacité, mais au seul diktat de la prétendue justice sociale et à l'amour de la redistribution étatique.
Il y a tout lieu de penser que le système restera aussi sinon plus complexe et impénétrable qu'avant. Les riches, mais pas seulement eux seront encore un peu plus tentés d'aller voir ailleurs. La croissance restera plus que jamais bridée, et tout gain éventuel sera de toute manière englouti par "la pompe à phynances" de l'Etat. Quant à ce dernier, il pourra continuer d'augmenter en toute impunité ses folles dépenses... jusqu'au jour où...

NB : A ce jour, l'impôt sur le revenu ou IRPP rapporte environ 60 milliards d'euros par an et la CSG plus de 84 milliards (son taux actuel est de 7,5% sur les revenus du travail, et de 8,2% sur les produits des placements). Le produit de la TVA est de l'ordre de 180Mds€.
A ce jour les prélèvements obligatoires représentent plus de 44% du PIB (contre 36% en moyenne pour l'OCDE). La dette de l'Etat est au minimum de 1500 milliards d'euros soit 81,5% du PIB, et rien que l'intérêt de cette dette coûte chaque année l'équivalent de ce que rapporte l'impôt sur le revenu...