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27 novembre 2018

Sauve qui peut les Gilets Jaunes

La manifestation des “Gilets Jaunes” qui s’est déroulée pour l’essentiel sur les Champs-Elysées ce samedi 24 novembre, et le déferlement de violence qui l’a accompagnée suggère plusieurs réflexions.
La première est relative au faible nombre de manifestants. Les estimations ont fait état de 8000 personnes environ alors que 30.000 au bas mot étaient annoncées. C’est un échec en termes de mobilisation, même si 100.000 personnes se sont exprimées en parallèle selon des modalités variées dans l’ensemble du pays..
Les contraintes imposées par les forces de l’ordre et les débordements rapides auxquels on a assisté dès le début de la matinée expliquent sans doute pour partie cette désaffection sur Paris. Il n’empêche que le spectacle ne fut pas très beau à voir, et par vraiment représentatif de “la philosophie du mouvement” comme l’a déploré l’un de ses leaders auto-proclamés.

Le moins que l’on puisse dire est qu’il y a beaucoup d’incohérence entre les déclarations d’intentions et les actes. Comment justifier les dégradations du bien public et “la mise à sac de la plus belle avenue du monde” lorsqu’on se dit opposé à toute augmentation d’impôts ou de taxes ? Comment expliquer que pour défendre la liberté de circuler et le pouvoir d’achat, on se plaise à bloquer les ronds-points routiers et les commerces ?
Quant aux revendications, on y trouve tout et son contraire. Derrière la lassitude légitime face à la pression fiscale, les interprétations divergent et certains n’hésitent pas à demander plus de services publics tout en réclamant la baisse des prélèvements obligatoires. D'autres veulent le rétablissement de l'ISF, toujours plus d'impôts pour les riches et le durcissement de la chasse aux fraudeurs du fisc. Comme le constatait ironiquement un commentateur : “on ne veut pas des impôts qu’on paie mais on exige le maintien et l’augmentation de ceux qu’on ne paie pas”. CQFD...
Il faut espérer que beaucoup de sympathisants ne se soient pas retrouvés dans ce désastre, mais encore eut-il fallu le dire haut et fort, avec fermeté, et se désolidariser très rapidement de tels agissements.

Si cette journée du 24 novembre n’a pas servi le mouvement, elle n’a guère été plus favorable au gouvernement. L’image de la France est une fois encore ternie aux yeux des étrangers. Le spectacle était quelque peu surréaliste, de la belle perspective illuminée par les décorations de Noël, allant jusqu’à l’Arc de Triomphe, livrée à la dévastation. Les installations publiques en ont pris un coup mais également les propriétés privées. On estime à plus de 1,5 million d’euros les dégâts dont 500.000 rien que pour la boutique Dior, livrée au pillage (Le Figaro). En dépit de l’intervention musclée des forces de l’ordre, une fois encore ce dernier n’a pas été respecté.
Les Gouvernants n’ont pas brillé par leur intelligence ni par leur clairvoyance en ce jour sinistre, notamment le Ministre de l’Intérieur qui s’est emmêlé les pinceaux, accumulant les exagérations et les affabulations. Dès le début des échauffourées, il n’hésita pas à incriminer le parti de Marine Le Pen en qualifiant les manifestants de “séditieux de l’Ultra-Droite”. M. Darmanin, ministre “de l’Action et des Comptes Publics” alla encore plus loin, en évoquant à leur sujet la “peste brune”...
Etaient-ils mal renseignés, mal inspirés ou bien carrément de mauvaise foi ? Le fait est que le lendemain, le magazine Le Point révélait que les plus enragés des insurgés dont 103 furent interpellés par les policiers, appartenaient en fait pour la plupart à l’extrême gauche (Le Point) !

On peut certes accuser certains politiciens de tenter de récupérer le mouvement, mais également les Pouvoirs Publics lorsqu'ils manquent à ce point de discernement, tout en étant aussi désemparés dans l’action.


Lorsqu’à l’instar du peu regretté Nicolas Hulot, ils en sont réduits à proposer d’accompagner par des aides l’augmentation irrépressible des taxes on peut se poser des questions. Il faudrait donc subventionner les citoyens pour qu’ils continuent à acheter le carburant que l’Etat contribue largement à rendre de plus en plus cher dans le but de moins en consommer ! Jacques Dutronc avait donc raison : les gens sont fous, les temps sont flous...

17 novembre 2018

Jour de Révolte

On ne sait trop comment qualifier le jour qui vient tant il ne ressemble à rien de ce qu’on a connu. On ne sait vers quelles perspectives il est susceptible de nous entraîner.
Le fait est que la révolte gronde, prenant quelque peu au dépourvu les Pouvoirs Publics, mais également les partis politiques, les syndicats, et tous les fameux “corps intermédiaires” en somme...
Il faut dire que cette rébellion montait pourtant doucement en puissance depuis quelque temps, à la manière d’une lame de fond. Peut-être sera-t-elle anodine, peut-être ne durera-t-elle qu’un jour. Qui sait ?
Elle révèle toutefois un malaise profond dans la genèse duquel les gouvernants portent une très lourde part de responsabilité, qui ont noyé l’action dans les promesses, la politique dans la démagogie, la bienveillance dans l’indifférence, la responsabilisation dans le laisser-aller, la gestion dans l’incurie, et qui ont fait preuve en définitive de plus de lâcheté que de courage.
Ils ont étouffé la liberté et les initiatives dans une inextricable forêt de réglementations dans laquelle plus personne ne s’y retrouve. Aujourd’hui un peu partout les gens sont en perte de repères. Toutes les institutions publiques sont en voie de perdition, rongées par une infernale et galopante bureaucratie. Quant à l’esprit civique, laissé en friche, il est en pleine déliquescence. Comme se lamentait le poète Hôlderlin, “que la vie perde ainsi tout sens, c’est une souffrance sans égale, un sentiment continuel d'anéantissement (Thalia Fragment).

C’est souvent par le biais des impôts et des taxes que surviennent les insurrections populaires. On se souvient des soulèvements causés par la gabelle sur le sel, la révolte du papier timbré qui mit la Bretagne à feu et à sang, et bien sûr le Boston Tea Party qui fut le point de départ de la révolution américaine, boutant les Anglais hors du pays et menant à l’indépendance. Enfin, tout récemment de nouveaux Bonnets Rouges se levèrent violemment contre la stupide écotaxe, qu’il fallut abroger piteusement...

Le Gouvernement actuel ferait bien de se souvenir de ces épisodes. Ses membres ont beau rejeter l’augmentation vertigineuse des prélèvements en tous genres sur le dos de leurs prédécesseurs, ça ne prend plus. Chacun voit bien que les mauvaises habitudes perdurent en dépit des beaux discours, tandis que le train de vie de l’Etat est toujours plus dispendieux.
Il est urgent d’enrayer cette folle spirale fiscale qui ne mène qu’à la désespérance et à l’appauvrissement général.
Il est non moins urgent de mettre enfin un frein à l’inflation de lois et de contraintes qui s’abattent sur nos têtes.
Nos dirigeants seraient bien inspirés de commencer par renoncer aux nouvelles augmentations des taxes sur les carburants prévues en 2019 et de revoir les dernières réglementations sur la circulation automobile. Si M. Macron veut encourager comme il le prétend le travail, il ne peut continuer à pénaliser le trafic routier qui est au pays ce que la circulation sanguine est à l’organisme humain.
Il faudrait également qu’il médite le lumineux conseil de Tocqueville demandant à l’Etat d’aider avant toute chose, les citoyens à se passer de lui...