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30 septembre 2021

Choses vues en Absurdie

On a vu que le ministère de la culture en est réduit à inaugurer les échafaudages “artistiques”
On sait dorénavant que celui de l’écologie a pour mission d’annoncer les hausses de tarif de l’électricité ! Et pas des moindres: 12% à compter de février prochain !
Les tarifs du gaz viennent de faire quant à eux un nouveau bond de 12,6%, soit 57 % d’augmentation depuis janvier.

Naturellement, selon madame Pompili, ce n’est pas la faute du gouvernement, mais “à cause du fonctionnement du marché de l'énergie européen” qui fait paraît-il, que “les prix du gaz influent mécaniquement sur ceux de l'électricité…” Tout est en tout et réciproquement, au fond.
Jean Castex se croit quand même obligé d’intervenir en catastrophe, à la manière des carabiniers, pour assurer qu’il n’y aura plus de nouvelle augmentation (sous-entendu avant la prochaine) et il promet même un “bouclier tarifaire” et un chèque énergie aux plus modestes. Éternelle démagogie...

Réfléchissons. Donc la fermeture de centrales nucléaires, les investissements massifs dans l'éolien, la gestion à fonds perdus d'EDF ne seraient pour rien dans la hausse des prix ? Et s'agissant du gaz, qui dépend pour 40% des approvisionnments Russes, les mauvaises relations de l'Europe avec Poutine et les sanctions idiotes qu'on lui inflige, non plus ?

C’est peu de dire que les écologistes ont raté à peu près tous leurs objectifs (marées noires, ferroutage, énergies renouvelables, recyclage des déchets, propreté des villes…), mais ils continuent de plus belle à faire la leçon selon le bon vieux principe du “faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais…”
Ils ont chamboulé avec leurs réglementations ubuesques le marché automobile, condamnant sans appel tout d’abord le diesel, puis poussant frénétiquement les constructeurs à produire des véhicules électriques (pour lesquels on ne sait pas trop comment on va produire l'électricité, ni comment on va fabriquer les batteries, et encore moins comment on va les recycler...). 

Anticipant les menaces d’interdiction des voitures diesel dans les grandes villes, j’ai eu la faiblesse de troquer mon auto contre un modèle essence, et je me suis aperçu que je consommais à puissance égale, deux litres de carburant de plus aux cent kilomètres ! Et bien qu’arborant fièrement une vignette crit’air de niveau 1, je dus m’acquitter d’un malus punitif. Allez comprendre….

En matière de chauffage individuel, on ne compte plus les foyers qui, faisant confiance aux recommandations gouvernementales, ont opté pour les pompes à chaleur air-eau, et qui se retrouvent avec des factures d’électricité dépassant les 200€/mois. Ils avaient souvent été alléchés par les mirifiques primes, mais avaient vite déchanté en voyant le reste à charge, s’élever à plusieurs milliers d’euros (c'est à dire bien plus que les plus modernes chaudières à gaz ou bien à fioul). Au bout de quelques mois, ils comprennent vraiment leur douleur lorsque leur appareillage très complexe tombe en panne. La plupart des pièces sont d’origine étrangère, souvent chinoise, et en rupture de stock, paraît-il à cause du COVID...
Quant à ceux qui vendent leur logement, il doivent passer sous les fourches caudines de la procédure diagnostique supposée éclairer de futurs acquéreurs. Passons sur la recherche de plomb dans les peintures, qui occupe les experts pendant plusieurs heures, à passer leurs détecteurs dans tous les recoins. Tout le monde se moque du résultat…
Le plus sympathique est le fameux DPE (diagnostic de performance énergétique) dont les critères répondent à de mystérieux algorithmes, et dont les modes calculs changent tout le temps. Autrefois basés avant tout sur la consommation énergétique, ils font, depuis la mouture de juillet dernier, la part belle (si l’on peut dire) à la production de CO2. Mais le résultat est tellement délirant que le gouvernement vient de décréter un moratoire pour les logements antérieurs à 1975. Merci pour ceux qui viennent de payer un diagnostic totalement inutile...
Enfin, ceux qui ont le malheur d’habiter à la campagne et qui ne disposent pas d’un assainissement par le tout-à-l’égout, ont bien souvent la désagréable surprise d’apprendre que leur installation, quoique fonctionnant très bien, est non conforme aux canons normatifs et se voient contraints de la refaire en totalité, sous un délai d’un an s’il s’agit d’une acquisition !
Le mieux étant l’ennemi du bien, nombre de Français sont ainsi sommés de tendre à la perfection par un État inconséquent et négligent quant à l’entretien de ses biens.

Edouard Philippe, ancien Premier Ministre, propose d’augmenter l’âge de départ en retraite pour réduire un peu la dette (dont il a largement contribué à creuser le trou…)

Enfin, Nicolas Hulot, chantre de la correction politique, et généreux dispensateur de moraline a été pris à partie par des féministes. Juste retour de balancier….

30 juin 2021

La fin sans fin du Monde

Chaque chose ayant une fin ici bas, le Monde dans lequel nous vivons n’a aucune raison objective d’échapper à la règle. Il finira sans doute un jour. Ce jour-là, personnellement, je préférerais être ailleurs comme dirait l’autre…
C’est dans la nature de l’Homme d’être hanté par la perspective sinistre de sa propre disparition et de chercher à conjurer le mauvais sort tout en jouant à se faire peur. Depuis les Gaulois qui craignaient que le ciel ne leur tombât sur la tête, l'Humanité n’a guère gagné en sérénité à ce sujet. Certains se plaisent à régulièrement agiter ces peurs millénaires et leurs sombres prédictions marquent facilement les esprits enclins à la fascination du pire.
A force de prétendre que nous allons bientôt faire face à notre propre extinction, les oiseaux de mauvais augure finiront bien par avoir raison. Mais cela leur fera une belle jambe, puisqu’ils ne seront plus là pour savourer leur amère victoire.

Ces derniers jours, c’est un nouveau rapport du fameux GIEC qui secoue le Landernau médiatique. Ce texte préparatoire, dont la mouture définitive est destinée à “éclairer les gouvernants”, était paraît-il confidentiel, avant qu’il ne fuite à grand bruit un peu partout.
Ses conclusions ne sont pas seulement alarmistes, elles sont quasi désespérées. Pour les experts en tocsin, mandatés par l’ONU, “le pire est à venir”, et beaucoup plus vite que prévu. Sous peu vont se manifester de manière aiguë le manque d’eau, la raréfaction des ressources naturelles, les catastrophes climatiques, les migrations massives de populations, et quantité d'autres calamités en tous genres. Pour l’être humain c’est semble-t-il déjà foutu pour les climatologues, car affirment-ils, « si la vie sur terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, l’humanité ne le peut pas. »
Pour preuve, d'après le même pré-rapport la pandémie due au COVID 19 qui a mis le monde à l’arrêt durant plusieurs mois “a eu un effet insignifiant sur le climat...” 
A quoi bon effrayer le bon peuple si les jeux sont faits ? De deux choses l'une : soit l'activité humaine n'est pour rien dans le prétendu dérèglement climatique, soit il est trop tard pour agir ! Dans les deux cas, mieux vaut tenter de s'adapter aux cours aléatoire de la nature que de vouloir l'organiser et le commander !
Quand on voit qu'on est incapable d'arraisonner et de sanctionner un cargo dégazant illégalement au large de la Corse, on mesure l'inanité des voeux pieux supposés enrayer les désordres météorologiques...

Malheureusement, les nouveaux prédicateurs ne s'arrêteront pas à ce constat fataliste. Il continueront de seriner aux oreilles assez naïves pour les croire, qu’il est urgent de mettre fin à la civilisation industrielle qui nous a jusqu'à ce jour apporté paix et prospérité et à jeter avec l'eau du bain le maudit capitalisme, comme au bon vieux temps de l’agit-prop socialo-communiste.
Ce qui fait vraiment peur, c'est qu'on écoute un peu trop les collapsologues climato-obsédés. La vraie folie serait peut-être d'enclencher sous leur pression et par pur "principe de précaution", un déclin technologique, susceptible de provoquer de graves pénuries. Où va-t-on si l'on se soumet aux ukases contraignant ou interdisant, quasi systématiquement, tous les fruits du progrès: exploitation du pétrole et de l'énergie nucléaire,  utilisation de pesticides, d'engrais, d'OGM...
Cette utopie risque d’ouvrir la voie à un obscurantisme moyenâgeux et de conduire à l'appauvrissement général, à de nouvelles misères, voire à de nouveaux totalitarismes et de vraies hécatombes. Cela ne serait hélas pas très nouveau dans l’histoire de l’Humanité… Les bonnes intentions ont été souvent si désastreuses, si ce n'est mortelles.
Comme le fait remarquer avec un désarmant bon sens, le journaliste et analyste d’inspiration libérale Ferghane Azihari, “la menace qui pèse sur l'humanité est moins le changement climatique que les entraves aux progrès technologiques et économiques qui permettraient de le combattre et de s'y adapter.”

Pendant ce temps, nos doctes assemblées nationale et sénatoriale se renvoient la balle au sujet de fuligineux textes législatifs ayant l'ambition d'infléchir le climat, à la manière des religieux byzantins qui s'écharpaient vainement sur le sexe des anges, pendant la chute de Constantinople….

30 juin 2020

Elections en eau de boudin


Pour des élections ratées ce furent des élections ratées !
Représentant près de 60% des inscrits, l'abstention sort largement victorieuse un peu partout, laissant la désagréable impression de bâclage et d'inachevé et traduisant un désintérêt, pour ne pas dire un rejet massif, de la politique et de celles et ceux qui l'incarnent.

Avec l'élection présidentielle de 2002, ce fut un des scrutins les plus foireux de toute la Vè république. On assista à une campagne tronquée sur fond de crise COVID-19, gérée maladroitement par le Gouvernement. A cela s’est ajoutée la désagrégation des partis classiques rongés par l'usure, le manque de conviction et une détermination de plus en plus défaillante.

Plus que jamais, la république est en lambeaux et c'est une vraie déroute pour le parti de son président.
Dans les grandes métropoles, à la faveur de cette désespérante détumescence, des alliances bancales écolo-gaucho-bobos ont raflé la mise. En forme d'armées mexicaines, allant parfois jusqu’à inclure dans leurs rangs l'extrême gauche la plus ringarde, coco ou apparentée, ces tartarins miteux affichent désormais l'objectif donquichottesque d'amélioter le climat. Après l'échec des utopies socialistes, ces idéalistes indécrottables enfourchent un nouvel absolu, par nature - c’est le cas de le dire - aussi inatteignable que les vieilles lunes collectivistes. On peut s’attendre à un surcroît de pesanteur réglementaire, à de nouvelles taxes et à la mise en œuvre de mesures dictées par les principes plus que par les réalités de terrain. L’avenir le dira sous peu...

Emmanuel Macron serait sur le point dit-on de tomber dans ce nouveau panneau idéologique. De fait, il vient d’avaliser la quasi totalité des propositions qui lui ont été transmises par la convention citoyenne pour un coût qui promet d’être astronomique (on a échappé in extremis aux 110 km/h sur autoroutes et à la taxe sur les dividendes pour les actionnaires).

Sous peu, le gouvernement sera remanié et possiblement va changer de Premier Ministre. Mais où va-t-on trouver les nouvelles têtes, et pour quel nouveau programme ?
Plus que jamais, on se demande comment M. Macron va pouvoir se sortir de cette nouvelle impasse dans laquelle il s’est lui-même fourré, et le pays avec lui...

28 juin 2020

En vert et contre tout

La Convention Citoyenne pour le Climat, investie en grande pompe à la fin de la crise des Gilets Jaunes par le Président de la République a fini par accoucher de 150 mesures !
Une pour chacun de ses membres, intronisés par la grâce du tirage au sort, dont on pense désormais qu’il fait mieux les choses que les élections. Le hasard serait donc devenu plus démocratique que le choix par des citoyens  libres et éclairés de représentants, porteurs de programmes et de propositions. On croit rêver…
En quoi le peuple peut-il imaginer que sa volonté soit mieux servie par des gens promus par une loterie, c’est la question qui ne peut que tarauder tout démocrate convaincu, mais qui ne rencontre hélas dans l’opinion, qu’une vaste indifférence, révélatrice de la déchéance progressive de nos sociétés.
Que pouvait-on attendre d’une telle entreprise, pas grand chose évidemment. C’est donc, sans jeu de mots, un vrai inventaire à la Prévert que ces sages de pacotille ont livré à la Nation au nom du Climat, devenu l'alpha et l'oméga de toute action politique. On se demande ce que nos dirigeants vont bien pouvoir en faire. Il va bien falloir qu’ils feignent d’y accorder la plus haute considération et qu’ils retiennent quelques unes des mesures proposées, mais combien et comment les concilier avec les nécessités pratiques qui s’imposent de plus en plus à notre infortuné pays, en crise économique et sociale permanente ?
La première des suggestions a été retoquée d’emblée. Elle préconisait benoîtement d’abaisser le temps de travail hebdomadaire de 35 à 28h ! Au delà de la provocation, sans doute involontaire, cet objectif est révélateur de l’utopie qui règne dans beaucoup d’esprits. Lorsqu'on vous demande de plancher dans l’absolu, sans restriction pratique et sans engager la moindre responsabilité personnelle, il ne faut pas s’étonner de voir sortir toutes sortes de fantasmes et de voeux pieux en guise de politique.
La seconde recommandation, dont on nous rebat les oreilles depuis quelques jours, est de réduire la limite de vitesse sur autoroute de 130 à 110 km/h. Il y a de quoi sourire lorsqu’on songe que cette convention citoyenne fut mise en place au titre du Grand Débat National visant à éteindre la révolte des Gilets Jaunes. On se rappelle que cette dernière s'était enflammée lorsque le Gouvernement avait décidé de réduire de 90 à 80 km/h la vitesse maximale sur les routes secondaires !
De fait, quelques jours après la publication de cette idée lumineuse, les sondages révèlent que les trois quarts des Français y sont farouchement opposés…

Tout hélas est à l’avenant. Alors que le mouvement des Gilets Jaunes réclamait plus de liberté, moins de contraintes réglementaires, moins de taxes et de centralisation étatique, ce catalogue de bonnes et belles intentions se focalise quasi exclusivement sur les interdits et les obligations, multiplie les nouvelles ukases légales et les contributions fiscales en tous genres. La perle étant l'invention de l'écocide, nouveau crime supposé qualifier les atteintes à l'environnement, dont la définition nébuleuse, assortie de sanctions extravagantes, fait déja planer une menace supplémentaire pour les entreprises.
Autrement dit, cette convention apparaît comme un nouveau fiasco risquant de plomber encore un peu plus le mandat piteux de M. Macron.
Pendant ce temps les candidats restant en lice pour le second tour d'élections municipales totalement ratées pour cause de COVID-19, rivalisent de zèle pour enfoncer de beaux clous écologiques autour du cercueil de leurs ambitions politiques.
Craignant une vague écolo, prisonniers de leurs compromissions avec les sectateurs du nouvel ordre vert, ou paralysés par le terrorisme bien intentionné de la correction politique, ils concoctent toutes sortes de mesures aussi ubuesques que contraignantes, à l'instar de madame Hidalgo qui annonce soumettre aux 30 km/h tous les automobilistes osant encore circuler dans Paris, et abaisser à 50 la vitesse sur le Périphérique tout en réduisant les voies de 3 à 1 ! Et tant pis pour les idiots d'électeurs qui, bon gré mal gré, vont abandonner à ces gens le pouvoir de gérer leur ville…

11 mars 2020

Du vert pas très écolo...

Les algues vertes, on en parle. On en a parlé même beaucoup depuis des décennies, et le moins qu’on puisse dire est que le sujet est riche de controverses. Il y a des faits bien établis, mais aussi pas mal de supputations plus ou moins partisanes, et des accusations plus ou moins fondées.
Que les nitrates soient en cause dans la pullulation de cette végétation marine indésirable, qui verdit régulièrement les plages des Côtes d’Armor, c’est un fait. Que ces nitrates soient un produit dérivé de l’élevage intensif de porcs, c’est également certain. Que ces algues puissent être toxiques par leurs émanations, lorsqu’elles échouent sur le littoral et qu’elles entrent en putréfaction, c’est indiscutable. Enfin, que les Pouvoirs Publics, Agences Régionales de Santé en tête, aient comme en beaucoup d’autres occasions démontré leur inertie et leur indécision, c’est une triste évidence.
Le problème est qu’autour de ces constats objectifs, s’agitent les écologistes, alter-mondialistes, et anti-capitalistes de tout poil, à l’affût de tout ce qui peut alimenter leurs théories à sens unique, et leur incurable névrose anti-système. Dès lors, le débat perd toute mesure, opposant les auto-proclamés gentils à ceux qu’ils qualifient de méchants. Les uns étant sourds aux arguments des autres, le ton monte inexorablement à mesure qu’on se les jette à la figure. Et in fine, c’est toute la société libérale qu’on veut jeter avec les algues vertes... On peut d'ailleurs émettre quelques doutes sur l'objectivité des auteurs, notamment d'Inès Léraud qui se dit très influencée par Daniel Mermet, journaliste auto-proclamé "de gauche", bien installé sur le "service public", dont on connait les nombreux reportages partisans, et qui fut co-fondateur d'ATTAC, groupe d'influence revendiquant un anti-capitalisme sans nuance...

Cet ouvrage s’inscrit donc dans le tumulte idéologique insensé, qui devient la marque de notre époque en mal de repère et de bon sens. A commencer par le titre qui évoque une “histoire interdite”. Rien de plus faux évidemment, comme l’atteste la publication de l’ouvrage, qui loin d’être censuré, affiche le soutien du Centre National du Livre, sous l’égide du ministère de la Culture ! Au passage, ça n’empêche pas les auteurs, de le faire éditer en Pologne, alors qu’ils se disent nostalgiques du terroir breton d’avant les immixtions étrangères.

Pour eux en effet, l’origine du mal se trouve outre atlantique. La faute aux Etats-Unis comme d’habitude, qui figurent ici au premier rang des accusés avec leur plan Marshall de 1947, le remembrement agricole et l’augmentation de la productivité qu’ils auraient soi-disant imposé à la France. Fallait quand même y penser ! Surtout que dans le même temps, les auteurs font un sombre portrait de la Bretagne de l’immédiat après-guerre, si pauvre que “la plupart des maisons n’étaient pas équipées d’eau courante, de sanitaires, d’électricité et leur sol étaient en terre battue…”

Tout le reste du bouquin est à l’avenant. C’est un réquisitoire sans nuance, qui fait bien entendu le procès du “grand capital”, illustré pages 92-96 par quelques diagrammes en forme de nébuleuses rassemblant à peu près toutes les grandes entreprises françaises, groupes de pression, et rouages politiques. Le tout est qualifié de manière caricaturale de “lobby breton” et cherche donc à nous faire comprendre que le scandale a été quasi organisé par ces collusions occultes, et bien sûr que leurs instigateurs ont tout fait pour le couvrir d’une omerta mafieuse.
Tout cela est évidemment grotesque et fait totalement silence sur la complexité de la problématique de fond, consistant à pérenniser l’agriculture bretonne face à la concurrence étrangère et à maintenir sa compétitivité, notamment en matière d’élevage porcin. Cette stratégie s’opposait hélas par ses effets collatéraux à la vocation touristique de cette région de Bretagne déjà défavorisée par une météo capricieuse, mais dans un pays étranglé par les réglementations, la pression fiscale et les charges sociales, c’était un vrai challenge que de parvenir à ménager la chèvre et le chou.
On ne peut d’ailleurs pas dire que rien n’a été fait pour endiguer la production de nitrates, dont les taux dans les nappes phréatiques sont passés en 25 ans de plus de 100 à 20 mg/l (de l’aveu même des auteurs). Ce n’est certes pas suffisant pour résoudre définitivement le problème, mais parallèlement le ramassage régulier des algues échouées a permis d’assainir les plages, tandis que les efforts sont poursuivis pour réussir à faire descendre le taux autour de 10mg/l.

Le drame est donc à relativiser, lorsqu’on le compare à d’autres catastrophes. Si l’on compile les histoires de chasse décrites par le menu dans l’ouvrage, et si l’on se fie au quatrième de couverture, on peut conclure que “depuis la fin des années 80”, au moins “quarante animaux et trois hommes se sont aventurés sur une plage bretonne, ont foulé l’estran et y ont trouvé la mort”.
Passons sur le fait que ces morts n’ont pas toutes été rapportées avec certitude aux émanations d’hydrogène sulfuré. Passons sur le fait qu’on a vu certaines personnes imprudentes fouler cet estran avec leur chien ou leur cheval en dépit de mises en gardes dûment affichées.
Mais en tout état de cause, ces chiffres sont à mettre en regard du scandale du sang contaminé par le VIH, de celui de l’hormone de croissance, de la vache folle… Autant de circonstances où la machine d’État, bien plus que le capitalisme, a été lourdement mise en défaut, bien qu’on n’ait trouvé que “des responsables non coupables”...

18 janvier 2020

Expectatives 3

A part ça tout va bien madame la marquise... Si l’on excepte évidemment les gigantesques incendies qui ravagent depuis quelques semaines une partie de l’Australie. Les images pour l’occasion sont à foison, et elles ne laissent pas d’impressionner, donnant à certains un avant-goût de l’enfer. Le plus terrible étant toutefois l’impuissance apparente des pouvoirs publics à contenir ces feux géants, dont on nous dit qu’ils risquent de durer encore longtemps voire de s’amplifier.
Nul doute, il s’agit bien d’un désastre. Tout le monde est bien d’accord sur cela. Qu’on y songe : pour l’heure, une superficie grande comme l’Irlande a déjà été “rayée de la carte” comme ils disent ! Des habitations dévastées, une végétation consumée à perte de vue, des victimes humaines et un nombre incalculable d’animaux carbonisés ou étouffés. Les supputations vont bon train. On parle d’un demi milliard de bêtes occises. Comment ce compte a-t-il été fait peu importe. A-t-on compté les insectes, on s’en tamponne. Il faut du chiffre on en a, c’est l’essentiel.
Dans la confusion, et comme si cela ne suffisait pas, on nous annonce que des “snipers” ont été commandités pour abattre 10.000 dromadaires ! Il semble que cela n’ait aucun rapport avec le reste, mais tant pis, cela ne peut qu’apporter de l’eau, dont on a plus que jamais besoin, au moulin des écologistes atterrés de voir ces coups ainsi portés à la planète.
Nul besoin pour eux d’aller chercher loin le coupable, il est là, terrifiant dans toute sa puissance et son impunité : le réchauffement climatique !
Inutile d’argumenter devant une telle évidence. On avait déjà "des dizaines de milliers de scientifiques" à l’appui de cette thèse, cette fois le forfait est commis au grand jour. Des températures largement supérieures à 40°C ont été relevées, preuve irréfutable qu’à côté d’un brasier, ça chauffe…

Foin de provocation, admettons que le climat joue un rôle dans le développement de ces catastrophes, voire même que l'Humanité ait une part de responsabilité. Mais une fois qu’on a dit ça, que fait-on ? Continue-t-on de croire que les incendies s’allument tout seuls et que la combustion spontanée soit une fatalité satanique ourdie par Trump, Bolsonaro & Co ? Feint-on de penser qu’il suffise d’enrayer la montée des températures sur la planète pour résoudre le problème ? Qu’il suffise pour cela d’ordonner la décroissance économique, de mettre à terre le Grand Capital, et de revenir au bon vieux temps préindustriel où comme chacun sait, on vivait sereinement d’amour et d’eau fraîche ?
Ou bien va-t-on commencer enfin à se dire qu’il y a peut-être des solutions plus pragmatiques que les anathèmes pour empêcher les pyromanes criminels ou inconscients de jouer avec le feu, pour éviter la propagation insensée des flammes, ou à l’inverse d‘empêcher le déferlement anarchique des eaux de pluie débordant des fleuves et autres tempétueuses submersions côtières ? Pour rendre grâce aux mânes de Darwin, saura-t-on mettre à profit nos capacités adaptatives, source d’évolution créatrice, ou bien donnera-t-on  libre cours à nos pulsions destructrices pour faire la révolution, cause à coup sûr de malheurs et de mort ?

A côté de ces enjeux planétaires, les remous de l’affaire Matzneff qui n’en finissent pas d’éclabousser le landerneau médiatique franchouillard paraissent bien ridicules.
Pour dérisoires qu’ils soient, ils sont parfois cause d’amusement, tant ils sont révélateurs de l’éternelle sottise du conformisme sociétal, même lorsqu’il verse dans la transgression. L’heure est à l’exhumation des cadavres exquis d’une époque où le dernier chic intellectuel était justement de déborder les limites de la morale judéo-chrétienne et de l'ordre réactionnaire. En 1977, une pétition parue dans les journaux de la gauche bourgeoise bien pensante Le Monde et Libération, prenait ingénument la défense de trois obscurs quidams coupables «d’attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de [moins de] 15 ans».
Certains signataires, tel Bernard Kouchner, clament aujourd’hui leur innocence avec une candeur qui confine soit à la lâcheté soit à la friponnerie, au choix. L’ancien ministre pour sa défense, ose en effet affirmer qu’il n’avait pas lu le texte, et qu’il l’avait ratifié à la demande expresse de son ami Jack Lang. Quelle excuse ! Il fallait oser... D'autres, tels Sollers "ne se souviennent plus bien" tant ils avaient l'habitude de signer des pétitions... Aveu tardif mais réjouissant d'une inconséquence qui fut portée jusqu'aux cimes de la cuistrerie  !
Toujours est-il qu’on peut prendre connaissance avec délectation de ce texte récemment ressorti des archives, écrit paraît-il par Matzneff en personne, et surtout de la liste de ses 67 signataires, rassemblant la fine fleur de ce "peuple de gauche" qui nous a tellement bassinés avec ses leçons de morale politique et de justice sociale. Quelques noms parmi les plus connus, pour mémoire : Kouchner, Bory, Beauvoir, Sartre, Barthes, Lang, Guattari, Deleuze Aragon, Sollers, Glucksmann, Rancière, Chéreau, Chatelet, Hocquenghem...

29 juillet 2019

L'été Meurtrier

Ouf, le dernier épisode caniculaire en date s’est achevé sans nous achever !
Il fut toutefois l’occasion de constater l’égarement inquiétant des mentalités et l’imbécillité récurrente des débats et de la réflexion qui minent notre société.
Selon sa bonne vieille et détestable habitude, la Presse s’est livrée à une surenchère éhontée de scoops. Chaque jour elle faisait état d'un “record” de température, accompagné d’une nouvelle vigilance par Meteo France, et des conseils et avertissements en forme d’évidences dispensés par l’Etat-Providence à la population : rester à l’ombre, bien boire, se ventiler et se doucher fréquemment... Le reste du monde pouvait aller se rhabiller. En France on suffoquait à en mourir, c'était l'affaire la plus grave, et de loin...
On en rajouta encore dans les gros titres accrocheurs, en révélant par exemple les conclusions très opportunes de chercheurs suisses affirmant que jamais notre planète n’avait connu pareil changement climatique depuis 2000 ans ! C’est en étudiant les cernes des arbres et divers indicateurs paléo-climatiques que ces savants sont parvenus à ces conclusions, aussi précises que péremptoires. Quelle perspicacité ! Naturellement on insista sur le fait que ce bouleversement était nécessairement causé par l’activité humaine.
Madame Masson-Delmotte, vice-présidente du GIEC annonça gravement de son côté sans hésitation qu’il y aurait 2 fois plus de canicules en 2050. Ce n'est plus de la science, mais de la prescience !

Au moment le plus étouffant, les députés recevaient dans les salons feutrés et climatisés de l’Assemblée Nationale un groupe d’adolescents, pour discuter avec eux de ce sujet de la plus haute importance. Il fallait voir nos chers élus. On aurait dit qu’ils prenaient une sorte de plaisir pervers à se faire remonter les bretelles pour leur inaction en matière de lutte climatique.
En tête de ce juvénile bataillon de redresseurs de torts dont le plus diplômé venait d’obtenir le bac, figurait telle une vestale, l’incontournable Greta Thunberg.
Cette jeune suédoise a quelque chose d’effrayant. Elle a une allure encore enfantine du haut de ses 16 ans, mais elle affiche une impressionnante maturité et une arrogance qui fait froid dans le dos, si l’on peut dire en la circonstance... Elle déclina les compliments que lui adressaient le parterre de responsables politiques subjugués par son charisme glacial et les enjoignit sèchement d’agir conformément “aux données de la science” dont elle se pose avec une implacable assurance comme dépositaire de facto. En la voyant, je ne pouvais m’empêcher de penser aux jeunes filles enrôlées par l’Angkar au Cambodge, qui jugeaient de la qualité des citoyens à leurs mains, n’hésitant pas prononcer l’arrêt de mort de ceux qui avaient les paumes trop lisses.
Pour l’heure, Greta juge les politiques selon les critères nébuleux de leur insuffisance écologique mais elle se garde bien de donner la moindre piste pratique pour ne pas risquer dit-elle, d’être accusée d'avoir un parti pris politique.
Voilà le niveau où nous sommes donc rendus à force de mélanger dans le bain tiède de la démagogie, les croyances et les faits objectifs, la théorie et la pratique, les fantasmes et la réalité…
Les représentants de l’extrême gauche présents n’ont pas manqué eux d’entonner au nom du climat leurs vieux refrains dogmatiques, condamnant pêle-mêle le libre-échange, le capitalisme, le libéralisme, et même la démocratie. L’inébranlable et si prévisible Quatennens s’est lancé dans une longue diatribe au sujet du traité en cours de négociation avec le Canada, dit CETA. Accusant sans vergogne nos cousins outre-atlantique de mauvaises manières écologiques, il réclama l’abrogation de l’accord obtenu à l’échelon européen, et le maintien de taxes douanières stupides freinant les échanges. Le sinistre Ruffin a quant à lui asséné que pour les Insoumis, l’écologie ne pouvait pas être “consensuelle”, insinuant qu’il fallait plus de mesures coercitives, punitives, en d’autres termes, que des têtes tombent...
Le socialisme ne faisant plus recette, ces enragés qui savent mieux que le peuple ce qui est bon pour lui, ont repeint leurs furieuses lubies en vert, mais l’horrible fripe couleur de sang du communisme est toujours omniprésente.

Malheureusement leur discours radical n’est que le reflet aigu d’un courant de pensée qui menace d’emporter tout sur son passage, notamment le bon sens. L’opinion en forme de rhinocérite imprègne désormais quasi tous les débats et rares sont ceux qui osent enfreindre les idées reçues. En résumer la teneur en quelques mots est assez simple: le réchauffement climatique est une chose certaine, irréversible et qui ira nécessairement en s’aggravant, il est forcément mauvais en soi, et sa cause est évidente, c’est la faute au capitalisme et au libéralisme réunis ! Si l’on ne fait rien, ce sera l’apocalypse. Nous mourrons tous et nous connaîtrons avant l’heure, le feu brûlant de l’enfer.
Ainsi, il s’en est fallu de peu  (266 voix pour, et 213 contre) que l’Assemblée Nationale ne retoque le CETA, dont la France commence tout juste à enregistrer quelques effets positifs en termes d’exportations. Non seulement c'eût été stupide puisque ce traité s’exerce au niveau européen, mais cela traduit un mépris très offensant pour le Canada qui n’a démérité ni dans le domaine écologique, ni dans celui des conditions de travail.
Ainsi M. Lemaire, ministre de l’économie croit-il très malin d’annoncer “la mort du capitalisme des inégalités” qui serait selon lui “injuste moralement et en plus inefficace économiquement”. Il se targue donc de le remettre dans “la bonne direction”, de “le réinventer”, d’abord “pour protéger les ressources de la planète”.
Comment s’y prendre ? Sans doute en instaurant de nouvelles taxes comme celle qu’il veut imposer aux fameux GAFA. Vaste fumisterie qui inquiète, tant elle révèle de naïveté et d’absence d’imagination. Que des dirigeants aussi haut placés raisonnent de manière aussi simpliste est désespérant. Le cher Donald ne lui a pas envoyé dire, même si semblant ignorer notre pauvre Bruno il a ciblé son ami Emmanuel...

Dans un monde qui semblait enfin à peu près guéri des grandes guerres, des grandes épidémies et des grandes famines, en grande partie grâce au progrès scientifique et au modèle de société ouverte et démocratique, la fin du monde n’a jamais été aussi proche selon les nouveaux prophètes de malheur.
On retrouve dans ce vent de folie tous les poncifs les plus détestables jouant sur les peurs populaires. On n'hésite plus à employer quotidiennement les termes de “catastrophe”, “d’urgence”, de “panique” climatique, voire même de “fin du monde”. Tout est ramené à l’écologie, devenue maîtresse de nos destins en dépit de la nullité chronique des grands prêtres de cette nouvelle religion, et des contradictions insensées dans lesquelles ils pataugent lamentablement. On le voit avec leur impuissance à trouver des solutions pratiques (par exemple pour développer les transports ferroviaires ou fluviaux). On le voit également dans leur comportement, en règle très éloigné des principes qu’ils veulent imposer aux autres. On le voit dans les déchirements partisans qui font régulièrement exploser leurs formations politiques, en ôtant beaucoup de force et de crédibilité à leur combat. On le voit enfin dans les préconisations absurdes qu’ils parviennent à mettre en oeuvre lorsqu’ils sont influents, comme en Allemagne. Grâce au lobby écologiste viscéralement anti-nucléaire, nos voisins outre-Rhin émettent avec leurs centrales à charbon, près de 10 fois plus de gaz à effet de serre au KwH d’électricité produite que la France...

09 juillet 2019

L'automobiliste, voilà l'ennemi...

J’habite dans une ville comme il en existe beaucoup en France. De taille moyenne elle compte autour de 50.000 habitants et un peu plus du double si l’on étend le calcul à la communauté d'agglomération.
Mais la caractéristique qu’elle partage avec beaucoup d’autres, c’est d’être quasi constamment ravagée par les travaux !
A peine un chantier se termine-t-il (en général avec un retard sur les prévisions et un alourdissement sensible des taxes locales) qu’un autre s’ouvre à côté, voire sur les lieux mêmes du précédent. Faire et défaire, c’est toujours travailler disait ma grand-mère…
L’impression est en effet souvent qu’on détruit pour reconstruire, de manière pas toujours cohérente. J’en veux pour preuve l’exemple suivant: Il se trouve que cette ville est centrée par un grand rond point où convergent quatre axes majeurs de circulation. Il y a une quarantaine d’année, un pont piétonnier avait été élevé à grands frais au dessus de cet important carrefour. Pour cela, il fallut creuser et enlever des milliers de tonnes de terre. Le résultat ne fut pas des plus esthétiques. Le nouvel édifice, en raison de la forme de son arche, fut baptisé poétiquement “chapeau de gendarme” quoiqu’il fut dans l’ensemble lourdingue, gris et triste. N’empêche, il était bien pratique. N’étaient les vagabonds, punks, et autres dealers qui y siégeaient des heures durant avec leurs chiens et leurs packs de bières, l’endroit aurait pu être sympathique si on en avait quelque peu amélioré l’apparence. Mais le "progrès social" et le laxisme des pouvoirs publics laissèrent libre cours à la mendicité, à la saleté et aux graffitis, qui en se conjuguant rendirent l’endroit de plus en plus répugnant.

Tout cela n’est plus car la Mairie animée d’un zèle soudain de bâtisseur, décida un beau matin de “redessiner la ville” !
En attendant que soient concrétisées les images d'artiste préfigurant une nouvelle cité radieuse, ce programme ambitieux fait vivre depuis plus de 2 ans un enfer aux citadins, aux commerçants et plus géneralement aux automobilistes qui sont contraints de s’engager à travers ce chantier permanent.

Une des premières actions consista à faire tomber la passerelle enjambant le carrefour et à combler l’excavation qui se trouvait en dessous.
L’idée était de rendre à ce quartier l’aspect qu’il avait jadis, sans souci des menus changements intervenus dans les moeurs, dans les habitudes de vie et notamment dans les manières de circuler.
Ou plutôt, justement si. A l’instar de nombreuses communes, le projet plus ou moins avoué était de redistribuer la circulation de manière à dissuader les autos de venir polluer le centre ville.
Déjà lourdement taxées lorsqu’elles stationnaient ou lorsqu’elles avaient le malheur de contrevenir à des règles de plus en plus exigeantes, elles s’agglutinent désormais, formant des bouchons quasi incessants. De trois voies on est passé à une tandis qu’une vraie autoroute est en train d’être aménagée pour les bus qui pourront traverser la ville d'Est en Ouest à toute allure. Parallèlement, une gigantesque place bétonnée est en train de voir le jour devant un centre commercial moribond, à cause de la désertion croissante des enseignes, découragées par le manque de clients et des taxes et loyers exorbitants.
Sans doute certaines communes ont elles réussi à freiner le trafic sans nuire au commerce, en mettant en place une organisation efficace associant de grands parkings gratuits en périphérie à des métros ou des trams desservant le centre ville. Mais chez nous la solution s’avère pour l’heure plutôt calamiteuse. Il n’y a pas de parking et les bus parfois à double corps circulent quasi à vide la plupart du temps, répandant généreusement les effluents du bon vieux diesel qui pue…

Pendant ce temps, coincés dans leurs voitures, les gens contraints de venir en ville tentent de prendre leur mal en patience. Les professionnels sont sans doute les plus à plaindre. Ils perdent un temps fou, donc pas mal d’argent et lorsqu’ils arrivent enfin à destination, ils ont toutes les peines du monde à trouver une place où garer leur véhicule, ce qui leur coûte également “un pognon de dingue…” à cause de la généralisation du stationnement payant.
Pour l’heure, on est donc parvenu à transformer une circulation généralement fluide, en embouteillage permanent. On peut encore espérer que la situation s’améliore une fois les travaux achevés, mais il est permis d’en douter au vu de l'exiguïté des voies réservées aux voitures...

Le cas de ma cité est loin d’être unique. Les lobbies écologistes sont un peu partout à l’oeuvre pour imposer leurs lubies dispendieuses et dévastatrices. Comme les doctrinaires, ils n’ont que faire de la réalité. Ils vivent dans le fantasme. M. Yannick Jadot, leader actuel des “Verts”, tout boursouflé par le score inespéré autant qu’éphémère obtenu aux Européennes se prend pour un prophète annonçant, si l’on ne fait rien, “le chaos climatique”. A force de répéter à tous vents ces slogans aussi caricaturaux qu’ineptes on finit par ébranler l’opinion publique et on chamboule tout dans la panique, en dépit du bon sens le plus évident.
A Paris avec la vignette crit’air, on interdit tout simplement l’accès désormais aux véhicules ne répondant pas aux dernières ukases normatives. Après avoir encouragé durant des décennies les gens à acheter des voitures diesel, on les culpabilise tout à coup. Devant moi-même changer d’auto, j’ai cédé aux leitmotivs du moment et fait l’acquisition d’un modèle “essence”. Résultat, il consomme près de 2 litres de plus aux 100, produit peut-être moins “particules indétectables” mais plus de CO2 et j’ai paradoxalement dû m’acquitter d’un malus punitif. Merci M. Hulot dont ce fut à peu près la seule contribution à l’écologie que d’augmenter cette taxe déguisée.
Chaque jour amène son lot de paradoxes et de contradictions. Aujourd’hui même on apprend que la ligne de train acheminant les primeurs de Perpignan à Rungis allait être prochainement supprimée, ce qui risque de se traduire par un afflux supplémentaire de quelques 20.000 camions sur les routes !
Évoquant la multiplication insensée des règles de circulation toujours plus contraignantes ou absurdes, et leur disparité d’un pays ou même d’une ville à l’autre, le magazine Le Point décrivait “le casse-tête pour l’automobiliste européen” et le Figaro se demandait: “qui peut encore rouler et où ?” A Bègles c’est entendu : limitation à 30km/h pour tous. A quand la généralisation de cette mesure sur l'ensemble du pays, ce qui selon la logique d’Edouard Philippe sauverait des centaines voire des milliers de vies...
Deux questions me viennent à l’esprit pour clore ce billet de mauvaise humeur:
Combien de ministres écologistes se sont-ils succédés, vantant le ferroutage comme solution d’avenir ?
Quand donc exigera-t-on enfin des politiciens qu’ils fassent preuve d’un peu de pragmatisme, de réalisme et d’efficacité ?

13 mai 2019

Or Noir et Gilets Jaunes

Tout ça pour en arriver là…
On pourrait en rire si la situation n’était pas si grotesque. Après 26 semaines de manifestations des Gilets Jaunes, les prix des carburants n’ont jamais volé aussi haut !

Principal sujet de mécontentement exprimé au début du mouvement, cette problématique est paradoxalement passée aux oubliettes, ainsi d’ailleurs que la limitation de la vitesse sur les routes secondaires. Bien malin est celui qui parvient encore à discerner ce que veulent les derniers enragés du samedi. 
Ainsi va la France. Un mouvement qui aura coûté quelques dizaines de milliards d’euros à l’État et entamé sa ligne directrice au point de la rendre définitivement illisible, ce mouvement part en eau de boudin au remugle pestilentiel d'extrême-gauche, et se dilue dans les borborygmes de la campagne électorale européenne.
Trente trois listes, dont les trois quarts n’auront pas même un député, et des programmes à la noix, sans conviction, sans ambition. C’est donc ça la démocratie post-moderne !

Pendant ce temps, le prix de l’essence sans plomb a donc connu sa plus belle envolée depuis 2013. Certes ce n’est pas la conséquence de nouvelles taxes mais de l’effet conjugué de l’augmentation du cours du baril et de la hausse du dollar. Bien que l'augmentation désespérante  de la fiscalité soit pour un temps gelée, elle  est toujours là, écrasante, et le gouvernement se garde bien de mettre en œuvre la fameuse taxe flottante qui permettrait d’endiguer les fluctuations trop importantes des prix à la pompe. Comme il semble avoir oublié de remettre en cause les 80km/h dont il avait envisagé d’assouplir l’application. Au contraire, il prévoit d’intensifier la guerre sournoise qu’il a déclarée aux contrevenants. Il s'apprête ainsi à déployer sur les routes, une armada de voitures radars privées, totalement banalisées, qui vont passer leur temps à griller du carburant à seule fin de traquer les automobilistes trop pressés !
Qui sont les dindons de la farce, on se le demande tant les débats, controverses et polémiques semblent futiles par les temps qui courent…

Cela dit, je commence à croire personnellement que la voiture électrique pourrait avoir de l’avenir. Le diabolique M. Musk qui projette de faire débouler sur le vieux continent ses Model 3 à prix cassés est somme toute assez convaincant. Il pouvait passer pendant un temps pour un hurluberlu, mais force est de constater que ses autos ont presque tout pour plaire: lignes agréables et fluides, confort et silence, système d’aide à la conduite, performances époustouflantes, elles revendiquent désormais une belle autonomie (entre 400 et 600 km). Sachant que les chargeurs ultra-rapides que Tesla installe un peu partout, permettent de retrouver 80% des capacités énergétiques en 30 minutes, la crainte de partir pour un long parcours pourrait être bientôt infondée.

N’était le problème du recyclage des batteries et le bilan carbone de leur fabrication, on serait enclin à penser que l’alternative écologique au pétrole est enfin trouvée.
Comme toujours, l'État est mauvais élève. Pas de voiture électrique ou quasi dans les administrations. Tous les bus, tous les trains express régionaux (TER) roulent au bon vieux diesel qui pue. Quant au fameux ferroutage ou aux transports fluviaux, réclamés par les Écologistes, ils sont resté dans les limbes... Combien faudra-t-il de ministres soi-disant amoureux de la nature et des petits oiseaux, pour voir enfin des propositions plus originales que le lancinant accroissement des impôts et taxes ?
Les Américains ont encore une longueur d’avance au plan technologique et l’Asie, notamment la Chine, dispose d’atouts pratiques puisque la plupart des batteries y sont fabriquées. L’Europe est une fois encore prise au dépourvu. Les grandes firmes allemandes mettent les bouchées doubles pour proposer sous peu à leur clientèle des modèles équivalents aux Tesla, mais on peut être plus que dubitatif sur l’initiative bureaucratique qui consiste à injecter des milliards d’euros dans la mise en place d’un “Airbus des batteries”.
N’est-ce pas déjà le temps de regrets ?
Et comment fera l’État pour pallier le manque à gagner dû à la désaffection pour les produits pétroliers. Va-t-il se mettre à taxer l'électricité plus qu'il ne le fait déjà ?

07 mai 2019

Glyphosate: Tout Et Son Contraire

De deux choses l’une. Soit les agences nationales sont peuplées d'imbéciles et de fieffés menteurs qui se contrefichent de la santé des contribuables qui les financent, soit la rumeur est insane, ainsi que les médias qui la véhiculent, tendant à considérer le glyphosate comme une horreur à bannir absolument, tant il est hautement cancérigène pour l’être humain.

Nul besoin de revenir sur la nocivité alléguée de cet herbicide, commercialisé (entre autre) par la firme Monsanto. On nous en rebat les oreilles à longueur d’année et c’est devenu un fait établi pour l’Opinion Publique. C’est fort de cette notion que l’État (à l’initiative de l’ineffable Ségolène Royal) a cru bon d’interdire la vente de ce produit aux particuliers et s'est fixé l’impératif catégorique de faire de même pour les agriculteurs aussi vite que possible. C’est également en excipant de cette idée reçue que les tribunaux se sont crus autorisés à condamner Monsanto à des amendes astronomiques destinées à indemniser les prétendues victimes.

On parle moins des observations d’experts, venant régulièrement non pas nier, mais au moins relativiser cette toxicité et à tout le moins à considérer qu’elle est acceptable moyennant quelques protections, en regard des avantages que le produit procure à l’agriculture.
J’avais relaté il y a quelques temps les résultats d’une très vaste étude, portant sur plus de 60.000 personnes exposées pendant 20 ans au glyphosate, et qui ne trouvait “aucun lien entre cette substance et toute tumeur solide ou lymphome...”
Plus récemment, le magazine Le Point révélait que « Toutes les agences sanitaires indiquent que le glyphosate ne présente pas de risque ». Il se faisait ainsi l’écho de Jean-Paul Krivine, rédacteur en chef de la revue Science et Pseudo-Sciences et membre de l’Association pour l’Information Scientifique (AFIS), dont le but est de lutter contre la désinformation en matière scientifique. Vaste programme comme dirait le grand Charles, car les sujets ne manquent pas, sur lesquels circulent les idées les plus irrationnelles voire carrément folles, car aussi péremptoires que dénuées de tout support objectif: OGM, vaccins, alimentation, énergie nucléaire, homéopathie, ondes électromagnétiques, paranormal, psychanalyse, astrologie…

Enfin tout dernièrement, c’était Le Figaro qui relayait l’information venue de l’agence américaine de protection de l’environnement (EPA) selon laquelle “le Glyphosate n’est pas cancérigène !”
C’est évidemment en contradiction flagrante avec plusieurs décisions récentes de justice dont celle retentissante d’un jury de San Francisco, accordant 80 millions de dollars de dommages et intérêts à un plaignant qui accusait le RoundUp de lui avoir provoqué un cancer. Sa plainte s’appuyait sur le nébuleux avis rendu en 2015 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), classant, en vertu du principe de précaution et de quelques observations animales, le glyphosate parmi les produits «probablement cancérigènes pour les humains.»

Cette controverse édifiante illustre la versatilité des faits et croyances à notre époque. En dépit des avancées scientifiques et des facilités d’accéder aux sources d’information et de les croiser, nous n’avons en définitive guère fait de progrès depuis le moyen-âge. Il est navrant de constater que les opinions subjectives priment toujours sur celles qui se fondent sur des données objectives.
C’est extrêmement inquiétant pour l’avenir. L’Homme 
est le seul animal capable de modifier son environnement de manière consciente, ce qui lui confère une lourde responsabilité, mais il ne saurait affronter les défis qui se dressent face à lui en donnant la même importance aux suppositions qu’aux observations, aux principes qu’à la réalité, et il devrait se souvenir qu’aucun raisonnement digne de ce nom ne peut à la fois prétendre une chose et son contraire...

09 mars 2019

Grand Débat : Transition Ecologique

Ce thème est un des plus rebattus et sans doute un des plus subjectifs qui soient puisqu'il est sous tendu habituellement par le réchauffement climatique (Global Warming), sujet de toutes les extrapolations tant les prévisions météorologiques à long terme relèvent d'une logique aléatoire.
Autrefois, les Gaulois avaient peur paraît-il que le ciel leur tombe sur la tête. Nous n'en sommes pas loin et les certitudes affichées de certains "écolos" semblent relever parfois de la névrose obsessionnelle si ce n'est du fanatisme, lorsqu'ils veulent imposer à tous leurs lubies.
Cela dit, la protection de l'environnement reste évidemment un sujet sérieux et relève de la responsabilité collective plus que de solutions étatiques dont l'imagination se cantonne le plus souvent aux solutions fiscales ou à la production d'une bureaucratie normative incohérente si ce n'est délirante (le diesel..).

Voici donc sur cette thématique, les réponses personnelles apportées aux questions de la plateforme du Grand Débat :

Quel est aujourd'hui pour vous le problème concret le plus important dans le domaine de l'environnement ?

La pollution de l'air (les autres propositions étaient le dérèglement climatique, la sécheresse, l’érosion du littoral, la biodiversité).
Il eut été opportun d’ajouter la problématique des déchets avec la nécessité de minimiser leur production et d’optimiser leur recyclage.

Diriez-vous que votre vie quotidienne est aujourd'hui touchée par le changement climatique ?

Non

À titre personnel, pensez-vous pouvoir contribuer à protéger l'environnement ?

Oui

Si oui, que faites-vous aujourd'hui pour protéger l'environnement et/ou que pourriez-vous faire ?

Réduction de l'utilisation de la voiture, notamment pour les trajets urbains. Évitement des voyages en avion. Tri des déchets, recyclage chaque fois que possible (broyage des déchets de jardin, compost), réparations d’objets et d’appareils défectueux. Lutte contre le gaspillage et la consommation inutile d'énergie (électricité, gaz). Amélioration régulière de l’isolation de la maison. Réglage du chauffage <= 20°c dans la journée et 17 la nuit...

Qu'est-ce qui pourrait vous inciter à changer vos comportements comme par exemple mieux entretenir et régler votre chauffage, modifier votre manière de conduire ou renoncer à prendre votre véhicule pour de très petites distances ?

Amélioration des voies piétonnes et cyclables. Bonus fiscaux sur les travaux d'isolation ou d'optimisation du chauffage. Meilleure gestion du ramassage des déchets par les communes. Politique de repeuplement des commerces urbains.

Quelles seraient pour vous les solutions les plus simples et les plus supportables sur un plan financier pour vous inciter à changer vos comportements ?

Celles qui n'impliquent pas d'augmentation de la fiscalité, mis au contraire une diminution et dont l'impact sur la qualité de vie est palpable. Que les Pouvoirs Publics montrent l'exemple en matière de gaspillage, de propreté et de protection des espaces publics contre les dégradations, et enfin de collecte plus efficace des déchets et ordures.

Par rapport à votre mode de chauffage actuel, pensez-vous qu'il existe des solutions alternatives plus écologiques ?

Probablement mais peu envisageables sans investissement important.

Avez-vous pour vos déplacements quotidiens la possibilité de recourir à des solutions de mobilité alternatives à la voiture individuelle comme les transports en commun, le covoiturage, l'auto-partage, le transport à la demande, le vélo, etc. ?

Je n'utilise pas la voiture pour des déplacements quotidiens urbains que je fais quasi exclusivement à pieds (sauf pour aller dans les grandes surfaces, faute de commerces en ville). J’ai en horreur les transports en communs, mal pensés, polluants (bus), et peu fiables en raison d’incessants mouvements sociaux et de pannes techniques (SNCF). Sans parler de l’avion...

Si non, quelles sont les solutions de mobilité alternatives que vous souhaiteriez pouvoir utiliser ?

Les transports en commun s’ils étaient mieux pensés, plus efficaces, agréables et fiables.

Que pourrait faire la France pour faire partager ses choix en matière d'environnement au niveau européen et international ?

La France n'est pas un modèle, elle n'a donc pas de leçon à donner...

Y a-t-il d'autres points sur la transition écologique sur lesquels vous souhaiteriez vous exprimer ?

L'écologie est l'affaire de tous. C'est un devoir citoyen. Il est trop facile d'incriminer toujours les autres. En la matière, l’État est malheureusement loin d'être irréprochable. Plus il y a d’État, moins il y a d'écologie. Les pays les plus étatisés sont aussi les plus pollués (socialisme…)
La réduction des transports aériens devrait s’imposer (15000 avions par jour dans le monde!). Extrêmement polluants et sources de nuisances multiples (bruit, dégradation des sites et des paysages…), ils sont souvent un luxe dont on pourrait se passer (tourisme de masse lui-même dévastateur, voyages d’affaires inutiles)

09 février 2018

Péril climatique, époque climatérique

Les aléas du climat semblent en passe de devenir la plus grande menace pesant sur nos sociétés en mutation, et en quête de repères. Dans ce contexte, le progrès technique apparaît non seulement impuissant à endiguer ce danger, mais si l’on en croit les prophètes de mauvais augure, il en serait le premier responsable. Triste constat.
Sauf qu’il est bien galvaudé à l’évidence !
Certes les victimes des récentes inondations et dans une moindre mesure des chutes de neige et du grand froid hivernal sont bien réelles, et le spectacle de leurs mésaventures ne peut qu’inspirer sympathie et compassion.
De là à incriminer une fois encore le dérèglement climatique, il y a un pas que certains franchissent allègrement…
Le climat est à l’origine de catastrophes mais durant les mauvaises saisons, le débordement des fleuves, le gel et la neige n’ont rien de bien étonnant. On peut juste s’interroger sur l’ampleur des conséquences de quelques pluies insistantes ou de quelques de flocons accumulés sur nos routes.
D’une manière générale, il n’est en l’occurrence de calamité que pour les gens qui les subissent. Qui s’est vraiment soucié des gigantesques submersions et des terribles glaciations que la Terre a connu durant sa préhistoire, c’est à dire durant les millions d’années qui précédèrent l’arrivée des êtres humains ?
En tout état de cause, même s’il est réel et même s’il est causé par l’homme, le fameux réchauffement climatique paraît bien insignifiant par rapport à ces monstrueux désordres naturels.
Quant aux plus grands périls auxquels est exposée l’humanité, force est de constater que pour la plupart, ils sont causés par elle-même et le plus souvent, en toute connaissance de cause.
C’est vrai des guerres sanguinaires que les êtres humains se font depuis la nuit des temps pour des raisons souvent méprisables. C’est également vrai des crimes, de la violence, à l’échelle domestique, ou bien organisée par tant de régimes totalitaires, coupables de massacres au nom d’idéologie stupides.
Plus indirectement, combien de dangers nous font face du fait de notre propre négligence, de notre impéritie ou de notre inconscience des risques ?

Malgré tout, les progrès dans la connaissance du monde dans lequel il vit, et son aptitude à développer d’ingénieuses solutions techniques, permettent à l’Homme, cet infime “roseau pensant”, d’anticiper nombre de désagréments de la nature et de s’opposer aux rigueurs climatiques, et aux vicissitudes de nombre de maladies.
Il y a donc plutôt lieu d’être optimiste, si toutefois le courage, l’espoir, la raison, et la foi en un dessein supérieur ne désertent pas son esprit...

29 novembre 2017

Désherbage intellectuel

L’actualité est riche de ces sujets qu’on appelle parfois marronniers.
Il s’agit de thèmes en général mineurs mais dont le caractère répétitif paraît destiné à masquer soit l’absence de vrai scoop, soit l'existence de réalités plus effrayantes.
Le glyphosate est assurément un exemple assez représentatif de ces idées reçues lancinantes que Gustave Flaubert colligea avec mépris dans son fameux dictionnaire hélas inachevé.

On connaît les nombreuses péripéties insignifiantes, montées en épingle depuis quelques années par les sympathiques hordes soi-disant écologistes (cf illustration de ce billet), tendant à discréditer ce désherbant fabriqué par un des diables de notre époque, l’entreprise MONSANTO.
On sait la virulence insensée des accusations portées contre ce produit que d’aucuns voudraient absolument interdire, comme d’autres (parfois les mêmes….) voudraient proscrire le chômage, les licenciements, le mauvais temps, les tremblements de terres et autres calamités plus ou moins naturelles !

Hélas pour eux la Communauté européenne vient d’autoriser une fois encore pour une durée de cinq ans, l’usage du prétendu poison par les agriculteurs !
Comme le révélait le journal Le Monde le 27 novembre, “Dix-huit Etats membres ont accepté la proposition remise sur la table par la Commission européenne lors de la réunion d’un comité d’appel qui a statué sur le sort de l’herbicide controversé.”

Il se trouve que trois semaines à peine avant cette décision, une vaste étude avait fait l’objet d’une publication dans la revue scientifique américaine du National Cancer Institute, “semant le trouble”, comme le titrait en choeur plusieurs médias (les Echos, Libé).
Selon les experts qui ont suivi pendant une vingtaine d’années près de 60.000 personnes directement exposées au glyphosate, “aucun lien n'est apparu entre cette substance et toute tumeur solide ou lymphome”. Un vrai pavé dans la mare en somme, qui contredit notamment le bien nommé CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), lequel avait classé le glyphosate comme probablement cancérigène pour les êtres humains, sur la foi d’observations faites chez l’animal.

Le caractère prospectif de cette nouvelle étude, le fait qu’elle concerne des êtres humains, le nombre important de sujets, la durée longue de leur suivi, l’indépendance des experts signataires, et la rigueur de l’analyse statistique, tout plaide pour accorder à ses conclusions l’attention qu’elle mérite.
Pourtant, elle fut loin d’avoir le retentissement médiatique qu’on aurait pu attendre eu égard au caractère brûlant et très actuel du sujet.
Surtout, elle ne fit pas taire les enragés anti-Monsanto et encore moins changer d’avis. Pas l’ombre d’un doute ne s’insinua dans leurs cervelles comme l’attestent les manifestations de mécontentement à l’issue du vote des pays européens.
Bien qu’il s’inscrivit dans le jeu normal de la démocratie et qu’une majorité claire se soit dégagée de ce scrutin, la France par la voix de son président de la république n’hésita pas à le remettre en cause de manière éhontée.
Comme si rien ne s’était passé, et comme s’il n’avait pas eu connaissance de l’étude du NCI, dès le lendemain du vote, M. Macron crut bon d’annoncer par tweet interposé, qu'il avait "demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées, et au plus tard dans trois ans"
Naïveté, démagogie, mauvaise foi, dans tous les cas on peut imaginer que le malheureux Flaubert tourne et se retourne en tous sens dans sa tombe...