Le retour aux sources est à la mode. Cette propension à remonter à ses racines est séduisante de prime abord. On peut y voir l'expression d'un besoin plutôt sympathique d'authenticité. Il y a tant d'artificialité dans le monde moderne, qu'on est même enclin à trouver cette aspiration des plus légitimes…
Tant qu’il ne s’agit que d’une tendance, et quoique son aspect grégaire puisse prêter à sourire, il n’y a en tout cas pas lieu d’y trouver à redire. Elle est même parfois sous-tendue par un bon sens qui invite à réfléchir.
Là où cela devient plus ennuyant, c’est quand le penchant se transforme peu à peu en toquade, voire en lubie pour ne pas dire en obsession, et lorsqu’une opinion individuelle se mue en revendication, donnant lieu à un prosélytisme de plus en plus insistant, puis à des actions coercitives sur les autres pour les amener à penser de même.
On voit alors des opinions ne reposant en réalité que sur des croyances, se transformer en certitudes de plus en plus arrogantes, avec au bout du chemin la porte ouverte sur le fanatisme. Le retour aux origines n’est rien d’autre en ce cas qu’une radicalisation, c’est à dire l’expression d’une pensée extrémiste, intolérante et bornée.
Les religions constituent le terreau classique de ces dérives terribles de l’esprit humain.
On croyait ce danger à peu près écarté mais force est de constater qu’il ressurgit hélas brutalement sous nos yeux. Les atrocités commises par les nouveaux barbares invoquant le nom d’Allah sont de ce point de vue hallucinantes. Mais ces horreurs ne sont pourtant que la partie émergée d’un mouvement de fond au moins aussi inquiétant, qui propage dans les cervelles et dans les comportements un obscurantisme et un sectarisme dévastateurs.
La politique est également un domaine où sévit trop souvent cette arrogance intellectuelle. Le Socialisme représente sans doute de ce point de vue la pire des calamités “laïques” que le genre humain ait engendrées. Sous toutes ses formes, et sous toutes les latitudes il n’a jamais amené rien d’autre que la misère, l’oppression et la désertification spirituelle.
Dans de telles circonstances, on est frappé par l’aveuglement de gens, pourtant dotés d’une éducation solide et parfaitement informés, donc en position d'avoir une opinion la plus objective possible.
Ainsi, lorsque sévissait la grande famine provoquée par Mao, au nom de son prétendu "Grand Bond en Avant", qui fit plus de 50 millions de morts dans les années 1958-1962, François Mitterrand de retour de Chine en 1961, confiait benoitement au magazine l’Express, sa certitude que "Mao n’était pas un dictateur mais un humaniste et qu’il n’y avait pas de famine en Chine…"
Pareillement, il est bien difficile d’expliquer la raison qui poussa le Président Giscard d'Estaing à gratifier cette immonde crapule du titre de “phare de l'humanité”, au moment de sa disparition en 1976.
Tant qu’il ne s’agit que d’une tendance, et quoique son aspect grégaire puisse prêter à sourire, il n’y a en tout cas pas lieu d’y trouver à redire. Elle est même parfois sous-tendue par un bon sens qui invite à réfléchir.
Là où cela devient plus ennuyant, c’est quand le penchant se transforme peu à peu en toquade, voire en lubie pour ne pas dire en obsession, et lorsqu’une opinion individuelle se mue en revendication, donnant lieu à un prosélytisme de plus en plus insistant, puis à des actions coercitives sur les autres pour les amener à penser de même.
On voit alors des opinions ne reposant en réalité que sur des croyances, se transformer en certitudes de plus en plus arrogantes, avec au bout du chemin la porte ouverte sur le fanatisme. Le retour aux origines n’est rien d’autre en ce cas qu’une radicalisation, c’est à dire l’expression d’une pensée extrémiste, intolérante et bornée.
Les religions constituent le terreau classique de ces dérives terribles de l’esprit humain.
On croyait ce danger à peu près écarté mais force est de constater qu’il ressurgit hélas brutalement sous nos yeux. Les atrocités commises par les nouveaux barbares invoquant le nom d’Allah sont de ce point de vue hallucinantes. Mais ces horreurs ne sont pourtant que la partie émergée d’un mouvement de fond au moins aussi inquiétant, qui propage dans les cervelles et dans les comportements un obscurantisme et un sectarisme dévastateurs.
La politique est également un domaine où sévit trop souvent cette arrogance intellectuelle. Le Socialisme représente sans doute de ce point de vue la pire des calamités “laïques” que le genre humain ait engendrées. Sous toutes ses formes, et sous toutes les latitudes il n’a jamais amené rien d’autre que la misère, l’oppression et la désertification spirituelle.
Dans de telles circonstances, on est frappé par l’aveuglement de gens, pourtant dotés d’une éducation solide et parfaitement informés, donc en position d'avoir une opinion la plus objective possible.
Ainsi, lorsque sévissait la grande famine provoquée par Mao, au nom de son prétendu "Grand Bond en Avant", qui fit plus de 50 millions de morts dans les années 1958-1962, François Mitterrand de retour de Chine en 1961, confiait benoitement au magazine l’Express, sa certitude que "Mao n’était pas un dictateur mais un humaniste et qu’il n’y avait pas de famine en Chine…"
Pareillement, il est bien difficile d’expliquer la raison qui poussa le Président Giscard d'Estaing à gratifier cette immonde crapule du titre de “phare de l'humanité”, au moment de sa disparition en 1976.
On se souvient des prétendus intellectuels qui encensèrent successivement Lénine, Trotski, Staline, Castro, Mao, and co., et qui applaudirent à la soi-disant libération du Cambodge par les hordes de Khmers Rouges...
Autant de sottise confine à la complicité de crime contre l’humanité !
Ces exemples paraissent caricaturaux mais ils sont révélateurs de la fragilité de la société et du progrès face à la radicalisation des esprits. Or nombre de débats agitant la pensée contemporaine sont en proie à un extrémisme grandissant. Même si ce dernier est souvent le fait de minorités, elles sont de plus plus agissantes et leurs actions témoignent d’une intolérance et d’une violence croissantes. Au surplus, les médias, si friands de scoops, amplifient artificiellement leur importance.
Il en est ainsi du mouvement “Nuit Debout”, animé par des groupuscules hétéroclites, crispés de manière frénétique sur un vague projet de loi, supposé apporter un peu de liberté dans la jungle bureaucratique qui étouffe le travail, au prétexte de le réglementer.
On a vu aux États-Unis des initiatives similaires avec Occupy Wall Street, et en Espagne avec les Indignés.
Le point commun de ces “soulèvements populaires” est le rejet primaire de la société ouverte et libre, sous-tendu par une argumentation de nature “révolutionnaire” où se télescopent tous les poncifs de l’anti-capitalisme, de l’anti-libéralisme, de l’anti-mondialisme... Ils réunissent sous des slogans simplistes et haineux, nombre d’obédiences d’une gauche archaïque et une frange arrogante de la population vociférant de manière confuse contre tout ce qui fait la prospérité de nos sociétés.
Est-ce la faute des politiciens, incapables de proposer de grands desseins, de grandes perspectives, depuis la mort des idéologies ? Est-ce le fait d’une lassitude paradoxale à l’égard d’un bien-être matériel qu’on ne sait plus apprécier ? Est-ce cette fascination morbide que manifestent souvent les êtres humains pour la destruction ?
On peut s’interroger face à cette montée disparate mais réelle de l’intolérance, de la subjectivité, de la radicalité, et devant ces mouvements qui n’ont de cesse de s’attaquer aux piliers d’un système bâti sur tant de sacrifices, d’efforts, d’opiniâtreté, et qui procure en dépit de ses défauts, un bonheur matériel inégalé dans toute l’histoire de l’humanité.
On accuse parfois Descartes d’avoir promu le principe de la tabula rasa, consistant à faire table rase du passé, mais il s’agissait avant tout pour lui de pratiquer le doute méthodique qui consiste à « abandonner les croyances des choses qui ne sont pas entièrement certaines et indubitables aussi prudemment que celles qui sont entièrement fausses »
Autant de sottise confine à la complicité de crime contre l’humanité !
Ces exemples paraissent caricaturaux mais ils sont révélateurs de la fragilité de la société et du progrès face à la radicalisation des esprits. Or nombre de débats agitant la pensée contemporaine sont en proie à un extrémisme grandissant. Même si ce dernier est souvent le fait de minorités, elles sont de plus plus agissantes et leurs actions témoignent d’une intolérance et d’une violence croissantes. Au surplus, les médias, si friands de scoops, amplifient artificiellement leur importance.
Il en est ainsi du mouvement “Nuit Debout”, animé par des groupuscules hétéroclites, crispés de manière frénétique sur un vague projet de loi, supposé apporter un peu de liberté dans la jungle bureaucratique qui étouffe le travail, au prétexte de le réglementer.
On a vu aux États-Unis des initiatives similaires avec Occupy Wall Street, et en Espagne avec les Indignés.
Le point commun de ces “soulèvements populaires” est le rejet primaire de la société ouverte et libre, sous-tendu par une argumentation de nature “révolutionnaire” où se télescopent tous les poncifs de l’anti-capitalisme, de l’anti-libéralisme, de l’anti-mondialisme... Ils réunissent sous des slogans simplistes et haineux, nombre d’obédiences d’une gauche archaïque et une frange arrogante de la population vociférant de manière confuse contre tout ce qui fait la prospérité de nos sociétés.
Est-ce la faute des politiciens, incapables de proposer de grands desseins, de grandes perspectives, depuis la mort des idéologies ? Est-ce le fait d’une lassitude paradoxale à l’égard d’un bien-être matériel qu’on ne sait plus apprécier ? Est-ce cette fascination morbide que manifestent souvent les êtres humains pour la destruction ?
On peut s’interroger face à cette montée disparate mais réelle de l’intolérance, de la subjectivité, de la radicalité, et devant ces mouvements qui n’ont de cesse de s’attaquer aux piliers d’un système bâti sur tant de sacrifices, d’efforts, d’opiniâtreté, et qui procure en dépit de ses défauts, un bonheur matériel inégalé dans toute l’histoire de l’humanité.
On accuse parfois Descartes d’avoir promu le principe de la tabula rasa, consistant à faire table rase du passé, mais il s’agissait avant tout pour lui de pratiquer le doute méthodique qui consiste à « abandonner les croyances des choses qui ne sont pas entièrement certaines et indubitables aussi prudemment que celles qui sont entièrement fausses »
Manifestement, nombre de révolutionnaires ignorent cet enseignement, pour leur plus grand malheur et pour celui des gens qu’ils entraînent dans leur folie...