Au moment où est publié, sous l'égide de Jérôme Fourquet, le constat accablant de la décomposition de notre société, sous le titre évocateur de l'Archipel Français, il semble bien temps de se préoccuper de ses valeurs cardinales que sont la démocratie et la citoyenneté.
Le sous-titre de l'ouvrage donne la mesure du désastre, en qualifiant notre pays de "nation multiple et divisée".
Les citoyens se regroupent désormais en tribus de plus en plus indifférentes les unes aux autres quand elles ne se vouent pas une franche détestation réciproque. Il n'y a plus guère de dessein commun et la démocratie elle-même s'effrite au gré des combats et revendications communautaires.
Au nom d'une vaine égalité, la liberté est chaque jour un peu plus rognée, et l’État plus lâche et indéterminé que jamais, fait peser toujours plus sur le pays son emprise à la fois molle, contraignante et stérilisante...
Les citoyens se regroupent désormais en tribus de plus en plus indifférentes les unes aux autres quand elles ne se vouent pas une franche détestation réciproque. Il n'y a plus guère de dessein commun et la démocratie elle-même s'effrite au gré des combats et revendications communautaires.
Au nom d'une vaine égalité, la liberté est chaque jour un peu plus rognée, et l’État plus lâche et indéterminé que jamais, fait peser toujours plus sur le pays son emprise à la fois molle, contraignante et stérilisante...
Le questionnaire proposé par les Pouvoir Publics peut donc paraître assez éloigné de la réalité et les réponses ne peuvent être que bridées, telles celles qui sont relatées ci-dessous :
VIE INSTITUTIONNELLE ET DÉMOCRATIQUE
En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Je ne sais pas trop tant j'ai l'impression que l'idéal d'une démocratie libre et responsable ne cesse de s'éloigner. Je ne me sens proche d'aucun programme politique. Même l'échelon local est loin des préoccupations de terrain, miné qu'il est par les réglementations, la peur du risque, l'irresponsabilité et la bureaucratie
En qui faites-vous le plus confiance pour vous faire représenter dans la société et pourquoi ?
Je ne sais pas trop tant j'ai l'impression que l'idéal d'une démocratie libre et responsable ne cesse de s'éloigner. Je ne me sens proche d'aucun programme politique. Même l'échelon local est loin des préoccupations de terrain, miné qu'il est par les réglementations, la peur du risque, l'irresponsabilité et la bureaucratie
En dehors des élus
politiques, faut-il donner un rôle plus important aux associations
et aux organisations syndicales et professionnelles ?
Oui
Si oui, à quel
type d'associations ou d'organisations ? Et avec quel rôle ?
Oui aux syndicats
sous réserve qu'ils ne vivent pas des subsides de l’État ce qui est
indécent, qu'ils soient indépendants des partis et des idéologies
politiques et qu'ils prennent en compte l'intérêt des salariés
avec plus de pragmatisme. Même remarque pour les associations et les lobbies de tout poil...
Que faudrait-il
faire pour renouer le lien entre les citoyens et les élus qui les
représentent ?
Que les élus
se montrent moins démagogues et qu'ils mettent vraiment en œuvre leurs
programmes. Qu'ils fassent preuve de plus de conviction et de détermination dans leur
politique et qu'ils veillent à apprendre aux citoyens à se passer
peu à peu de l’État, comme le préconisait Tocqueville. Qu'ils
soient plus économes des deniers publics et qu'ils réduisent la
bureaucratie administrative et réglementaire.
Le non-cumul des
mandats instauré en 2017 pour les parlementaires (députés et
sénateurs) est :
Je ne sais pas...
Pourquoi ?
Ce n'est pas tant
le cumul qui paraît néfaste que les véritables rentes de
situations dont semblent bénéficier à vie les politiciens, restant
toujours très éloignés de la société civile. En somme il faudrait des
mandats moins longs et sans trop de renouvellement.
Que faudrait-il
faire pour mieux représenter les différentes sensibilités
politiques ?
Il eut mieux valu
ne pas ostraciser le Front National depuis des décennies, ce qui a
fini par poser un vrai problème de représentation démocratique. J'ai eu honte que le candidat élu à la présidence de la république
soit élu avec 82% des voix en 2002, alors qu'il n'avait fait que 19%
au premier tour. La même remarque pourrait s'adresser à Emmanuel Macron, vainqueur sans surprise en 2017, même si le score final était moins "soviétique"... A ce jour le paysage politique est totalement
dispersé et peu crédible à l'exception du Rassemblement national
qui fait un bloc portant les idées d'un tiers des Français sans
qu'il lui soit possible de gagner un scrutin national. Quoique peu
enclin à partager ses idées, je trouve cet état de fait désolant
et grave pour notre république.
Pensez-vous qu'il
serait souhaitable de réduire le nombre d'élus (hors députés et
sénateurs) ?
Oui
Si oui, lesquels ?
Les députés
pourraient être moins nombreux (300 suffiraient amplement), les
sénateurs également (100 tout au plus), à condition de rééquilibrer
les poids respectifs des 2 chambres. Il faudrait également faire un grand
ménage dans les collectivités territoriales pléthoriques, mais
leur donner en contrepartie plus de pouvoir.
Que pensez-vous de la participation des citoyens aux élections et comment les inciter à y participer davantage ?Elle est nécessaire au bon fonctionnement d'une démocratie, pour peu qu'on redonne du sens au jeu politique, ce qui découle de tout ce qui est dit plus haut.
Faut-il prendre en
compte le vote blanc ?
Non, ce n'est qu'un marqueur navrant de la désaffection des citoyens pour le jeu démocratique.
Que faudrait-il
faire aujourd'hui pour mieux associer les citoyens aux grandes
orientations et à la décision publique ? Comment mettre en place
une démocratie plus participative ?
Faire plus
confiance au terrain. En France tout descend de Paris, mais rien n'y
remonte ou quasi. Le principe de subsidiarité est excellent, qui
veut qu'on parte de l'échelon local et qu'on ne confie à celui au
dessus que ce qui ne peut être traité. Dans cette perspective, les
consultations et/ou les référendums locaux sont souhaitables, comme
en Suisse.
Faut-il faciliter
le déclenchement du Référendum d'Initiative Partagée (le RIP est
organisé à l'initiative de membres du Parlement soutenu par une
partie du corps électoral) qui est applicable depuis 2015 ?
Non, si cela s'entend à l'échelon national. C'est un leurre,
irréalisable en pratique, qui n'aboutit qu'à déstabiliser le
pouvoir ou à générer des frustrations dans la population.
Que faudrait-il
faire pour consulter plus directement les citoyens sur l'utilisation
de l'argent public, par l’État et les collectivités ?
Inverser le sens
des communications, qui doivent pouvoir remonter du terrain et non
descendre du haut de la pyramide comme des certitudes intangibles. Il
faudrait que les Pouvoirs Publics soient plus à l'écoute de ce qui se
passe dans les villes et dans les campagnes et qu'ils soient mus par
des impératifs pragmatiques plus que par des principes idéologiques.
Quel rôle nos
assemblées, dont le Sénat et le Conseil économique, social et
environnemental, doivent-elles jouer pour représenter nos
territoires et la société civile ?
Le Sénat doit
accroitre son poids tout en réduisant ses effectifs et son train de
vie à l'instar de ce qui se fait aux États-Unis. Il doit jouer le
rôle de contrepoids à l'Assemblée. Le Conseil Économique et
Social pourrait tout bonnement être supprimé (tout comme nombre d'autres instances...) Il n'y a pas un
Français sur dix qui sait à quoi il sert... Ou plutôt, la plupart
pensent qu'il s'agit d'une des nombreuses officines de l’État, qui
servent à recaser les politiciens sur le carreau...
Faut-il les
transformer ?
Oui
Si oui, comment ?
En réduisant les
effectifs du Sénat (un ou deux sénateurs par département par
exemple) et lui donner plus de pouvoir législatif. Supprimer le
Conseil Économique est Social et Environnemental...
VIE CITOYENNE
Que proposez-vous
pour renforcer les principes de la laïcité dans le rapport entre l’État et les religions de notre pays ?
Au point où nous
sommes rendus, la situation est quasi désespérée... L'Islam est
conquérant et les Pouvoirs Publics sont impuissants pour enrayer
cette progression qui grignote peu à peu leur emprise. Les autres
religions ne sont pas sources de tant de problèmes.
Comment garantir
le respect par tous de la compréhension réciproque et des valeurs
intangibles de la République ?
Par le respect des
lois. Des lois moins nombreuses mais plus fermement appliquées ! Le
recours à la jurisprudence chaque fois que possible. Une justice
plus impartiale et plus indépendante de l’État et des idéologies
politiques.
Que faudrait-il
faire aujourd'hui pour renforcer l'engagement citoyen dans la société
?
Faire
comprendre aux citoyens que la liberté implique la responsabilité et que l’État
ne peut pas tout...
Quels sont les
comportements civiques qu'il faut promouvoir dans notre vie
quotidienne ou collective ?
Le plus urgent
serait sans doute de sanctionner vraiment toutes les incivilités du
quotidien.
Que faudrait-il
faire pour favoriser le développement de ces comportements civiques
et par quels engagements concrets chacun peut-il y participer ?
Désengager l’État
de notre quotidien dans lequel il s'immisce à tout moment.
Quelles sont les
incivilités les plus pénibles dans la vie quotidienne et que
faudrait-il faire pour lutter contre ces incivilités ?
Les dégradations
du bien commun (déjections canines, tags, casse...) Bruit
(vélomoteurs), manifestations violentes, consommation ostensible de boissons alcoolisées,
tension latente (mendicité, chiens)
Que peuvent et
doivent faire les pouvoirs publics pour répondre aux incivilités ?
Être plus ferme dans l'application des lois et dans les sanctions pour leur violation...
Quel pourrait être
le rôle de chacun pour faire reculer les incivilités dans la
société ?
Se montrer soi-même
bon citoyen.
Quelles sont les
discriminations les plus répandues dont vous êtes témoin ou
victime ?
Aucune,
personnellement, fort heureusement. Les vraies discriminations sont de nos jours auto-infligées par des communautés revendiquant haut et fort leur "différence" et rejetant à ce titre les autres...
Que faudrait-il
faire pour lutter contre ces discriminations et construire une
société plus solidaire et plus tolérante ?
Vaste programme...
Pensez-vous qu'il
faille instaurer des contreparties aux différentes allocations de
solidarité ?
Oui
Si oui, lesquelles
?
Le respect des
objectifs pour lesquels ses aides sont faites, le comportement
citoyen, l'irréprochabilité vis à vis des lois....
IMMIGRATION ET INTÉGRATION
Que pensez-vous de
la situation de l'immigration en France aujourd'hui et de la
politique migratoire ? Quelles sont, selon vous, les critères à
mettre en place pour définir la politique migratoire ?
Le sentiment qui domine est
que l'immigration n'est pas maitrisée et que par voie de
conséquence, elle se solde par un accueil assez déplorable de la
part de notre pays, et un communautarisme arrogant et in fine, peu de volonté
d'intégration de la part des migrants...
En matière
d'immigration, une fois nos obligations d'asile remplies,
souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels
définis par le Parlement ?
Oui à condition de
définir clairement quelles sont les "obligations d'asile", trop
souvent galvaudées.
Que proposez-vous
afin de répondre à ce défi qui va durer ?
Difficile en
quelques lignes de proposer des solutions concrètes s'opposant au
laisser aller navrant auquel on assiste depuis tant de temps.
Quelles sont,
selon vous, les modalités d'intégration les plus efficaces et les
plus justes à mettre en place aujourd'hui dans la société ?
Être plus exigeant
sur les engagements des migrants à s'intégrer et à respecter les
lois françaises. En contrepartie, leur faciliter certaines démarches
et leur montrer plus d'empathie
En définitive, à l'issue de ce questionnaire, l'avenir s'inscrit dans l'interrogation-titre de l'ouvrage de Jérôme Fourquet : "Où allons nous ?"
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