Ironie de l’actualité, au moment où la France s’est trouvée paralysée par un mouvement soudain “de retrait” des agents SNCF, qui à l’occasion d’un récent accident, réclamaient illico davantage de moyens et notamment une présence renforcée dans les trains express régionaux (TER), sortait un Rapport de la Cour des Comptes épinglant les dépenses extravagantes de ladite SNCF, particulièrement sur son réseau TER.
Le budget affecté à ces lignes est en effet de 8,5 milliards d’euros, financés à 88% par les subventions publiques donc par les contribuables. La vente des tickets ne couvre quant à elle que les 12% restant. Le TER est ainsi le moyen de transport le plus cher au km. Dans certaines régions, comme la Creuse, le coût supporté par l’Etat peut aller jusqu’à 8€/km et par passager, dépassant ainsi largement celui du taxi qui tourne autour de 1,8€/km ! Interrogé à ce sujet par TF1, le Président de la Nouvelle Aquitaine Alain Rousset, invoque le service public des transports, qui comme celui de la santé ou de l’école “est l’honneur de la France”. Ainsi dans l’esprit de ceux qui gèrent nos impôts, peu importe ce que cela coûte et que cela ne serve à rien, seule compte la beauté de la dépense...
En l’occurrence, les raisons d’une telle gabegie sont nombreuses, à commencer par la désaffection de ce mode de transport. On apprend par exemple que 285 gares accueillent moins de 3 voyageurs par jour !
Est-ce le prix des billets qui s’avère dissuasif pour les "usagers" lorsqu’on le compare à celui des cars ou bien du covoiturage ? Sont-ce les horaires inadaptés dont ils se plaignent lorsqu’on les interroge ? Sont-ce les retards auxquels ils sont confrontés de manière récurrente (jusqu’à 27,2% des trains dans le Sud) ? Un peu de tout cela probablement…
Hélas, à cette raréfaction des passagers s’ajoutent d’autres problèmes, plus structurels. Parmi ceux-ci la Cour des Comptes pointe une organisation peu efficace des ressources humaines, une faible polyvalence des agents et des augmentations “trop” automatique des salaires.
Parallèlement les voies ferrées ne cessent de se dégrader faute d’un entretien suffisant et force est de constater que les trains se comportent de manière très peu respectueuse de l’environnement. Nombre de rames font encore appel aux hydrocarbures pour se propulser et même les TER hybrides continuent souvent de rouler au diesel lorsqu’ils passent sur une voie électrifiée, faute paraît-il d’une signalisation adéquate…
Compte tenu de toutes ces tares accumulées, une question se pose : est-il envisageable qu’un jour la SNCF parvienne à l’auto-financement tout en offrant un service efficace, même sur les petites lignes (par un paradoxe étonnant, ces dernières, qui représentent 5% du chiffre d’affaires de la SNCF seraient très rentables puisque ce sont les régions qui paient…)?
On peut en douter surtout lorsqu’on entend les syndicats réclamer selon leur bonne vieille habitude toujours plus de moyens. Comme dirait Jacline Mouraud, fugace égérie des Gilets Jaunes, “mais que font-ils donc de tout ce pognon ?”
Illustration: dessin de Chappate. https://www.chappatte.com/
Le budget affecté à ces lignes est en effet de 8,5 milliards d’euros, financés à 88% par les subventions publiques donc par les contribuables. La vente des tickets ne couvre quant à elle que les 12% restant. Le TER est ainsi le moyen de transport le plus cher au km. Dans certaines régions, comme la Creuse, le coût supporté par l’Etat peut aller jusqu’à 8€/km et par passager, dépassant ainsi largement celui du taxi qui tourne autour de 1,8€/km ! Interrogé à ce sujet par TF1, le Président de la Nouvelle Aquitaine Alain Rousset, invoque le service public des transports, qui comme celui de la santé ou de l’école “est l’honneur de la France”. Ainsi dans l’esprit de ceux qui gèrent nos impôts, peu importe ce que cela coûte et que cela ne serve à rien, seule compte la beauté de la dépense...
En l’occurrence, les raisons d’une telle gabegie sont nombreuses, à commencer par la désaffection de ce mode de transport. On apprend par exemple que 285 gares accueillent moins de 3 voyageurs par jour !
Est-ce le prix des billets qui s’avère dissuasif pour les "usagers" lorsqu’on le compare à celui des cars ou bien du covoiturage ? Sont-ce les horaires inadaptés dont ils se plaignent lorsqu’on les interroge ? Sont-ce les retards auxquels ils sont confrontés de manière récurrente (jusqu’à 27,2% des trains dans le Sud) ? Un peu de tout cela probablement…
Hélas, à cette raréfaction des passagers s’ajoutent d’autres problèmes, plus structurels. Parmi ceux-ci la Cour des Comptes pointe une organisation peu efficace des ressources humaines, une faible polyvalence des agents et des augmentations “trop” automatique des salaires.
Parallèlement les voies ferrées ne cessent de se dégrader faute d’un entretien suffisant et force est de constater que les trains se comportent de manière très peu respectueuse de l’environnement. Nombre de rames font encore appel aux hydrocarbures pour se propulser et même les TER hybrides continuent souvent de rouler au diesel lorsqu’ils passent sur une voie électrifiée, faute paraît-il d’une signalisation adéquate…
Compte tenu de toutes ces tares accumulées, une question se pose : est-il envisageable qu’un jour la SNCF parvienne à l’auto-financement tout en offrant un service efficace, même sur les petites lignes (par un paradoxe étonnant, ces dernières, qui représentent 5% du chiffre d’affaires de la SNCF seraient très rentables puisque ce sont les régions qui paient…)?
On peut en douter surtout lorsqu’on entend les syndicats réclamer selon leur bonne vieille habitude toujours plus de moyens. Comme dirait Jacline Mouraud, fugace égérie des Gilets Jaunes, “mais que font-ils donc de tout ce pognon ?”
Illustration: dessin de Chappate. https://www.chappatte.com/