Ce cliché crépusculaire, débordant d'émotion, pris dans un studio de la maison CBS à la fin de l'automne 1957, est tout simplement dévastateur...
On y retrouve nonchalamment installés dans un troublant clair obscur si propice à la révélation du blues, Bille Holiday, Lester Young, Coleman Hawkins et Gerry Mulligan, réunis pour une sublime session.
Fine and Mellow comme dit la chanson de Lady Day. Moment d'intense communion s'il en fut. Regards complices, sourires déchirants, tendresse et suavité… Si émouvant lorsqu’on songe que Billie et Lester, ces deux fragiles et merveilleux génies de la constellation black and blue, ne se retrouveront jamais plus pour faire de la musique ensemble, avant leur disparition prématurée deux ans plus tard, à quelques mois d'intervalle.
Ce moment de grâce absolue, n'est qu'un des joyaux qui sont rassemblés sur ce bluray magique intitulé fort opportunément The Sound of Jazz.
Une bonne vingtaine de standards tous plus juteux les uns que les autres se succèdent au cours de cinq séquences magiques. Quant aux artistes, ils sont si nombreux et tous si intensément liés au coeur du jazz qu’on serait bien en peine de distinguer les uns comme plus glorieux que les autres. Il en manque certes, et non des moindres, mais ceux qui sont ici parlent pour les absents. Quelle pléiade mon Dieu !
Laissons nous aller à évoquer tout de même le swing si inimitable de l’orchestre de Count Basie au grand complet, qui fait merveille sur The Count Blues, Dickie’s dream, I left my baby...
Ou bien Henry “Red” Allen qui anime tantôt à la trompette tantôt au chant, une version vitaminée de Rosetta, avec autour de lui Vic Dickenson au trombone, Pee Wee Russel à la clarinette et une section rythmique de compétition (Danny Barker guitare, Nat Pierce piano, Milt Hinton basse et Osie Johnson batterie.
Mentionnons également l’intervention courte mais qui ne peut laisser indifférent du si subtil Thelonious Monk en trio. Il nous livre un Blue Monk tout en dérapages contrôlés...
Remontons encore un peu dans le temps, pour nous retrouver en 1944 avec The Prez au meilleur de sa forme. Avec son chapeau plat, son petit air penché qui contribue sans doute à donner aux émanations mélodiques issues de son sax, une saveur empreinte de délicieuse mélancolie. On retient notamment le fameux On The Sunny Side Of The Street avec la charmante chanteuse Mary Bryant. Avec eux, Illinois Jacquet, quasi alter ego de Lester, Harry Sweet Edison à la trompette, Barney Kessel à la guitare, Big Syd Catlett à la batterie, Marlowe Morris au piano, et Red Callender à la basse. Quel velouté, quelle légereté !
Viennent ensuite quelques petits trésors qui permettent de voir ou de revoir des artistes inoubliables dans une atmosphère parfaite, où les cuivres et les bois jouent dans une pénombre feutrée par les fumées de cigarettes. Par exemple, au cours d’une session particulièrement excitante, de Miles Davis avec le soutien superbe mais trop bref de John Coltrane (So what).
Ou bien encore Charlie Parker, Dizzie Gillespie, Roy Eldridge, Coleman Hawkins, Ben Webster, Vick Dickenson, Dicky Wells, Benny Morton, Pee Wee Russel, Jimmie Giuffre, Mal Waldron, Ahmad jamal, Hank Jones, Buck Clayton, Wyton Kelly, Paul Chambers, Gil Evans et j’en passe !
Oh, bien sûr il ne faut pas attendre de miracle. Les images capturées il y a plus d'un demi-siècle sont empreintes à jamais du flou originel et la musique restera pour toujours étouffée par les insuffisances techniques de l'époque.N'empêche, qu'il est doux de revoir et d'entendre une fois encore la fine fleur du jazz réunie sur ce disque absolument indispensable...
On y retrouve nonchalamment installés dans un troublant clair obscur si propice à la révélation du blues, Bille Holiday, Lester Young, Coleman Hawkins et Gerry Mulligan, réunis pour une sublime session.
Fine and Mellow comme dit la chanson de Lady Day. Moment d'intense communion s'il en fut. Regards complices, sourires déchirants, tendresse et suavité… Si émouvant lorsqu’on songe que Billie et Lester, ces deux fragiles et merveilleux génies de la constellation black and blue, ne se retrouveront jamais plus pour faire de la musique ensemble, avant leur disparition prématurée deux ans plus tard, à quelques mois d'intervalle.
Ce moment de grâce absolue, n'est qu'un des joyaux qui sont rassemblés sur ce bluray magique intitulé fort opportunément The Sound of Jazz.
Une bonne vingtaine de standards tous plus juteux les uns que les autres se succèdent au cours de cinq séquences magiques. Quant aux artistes, ils sont si nombreux et tous si intensément liés au coeur du jazz qu’on serait bien en peine de distinguer les uns comme plus glorieux que les autres. Il en manque certes, et non des moindres, mais ceux qui sont ici parlent pour les absents. Quelle pléiade mon Dieu !
Laissons nous aller à évoquer tout de même le swing si inimitable de l’orchestre de Count Basie au grand complet, qui fait merveille sur The Count Blues, Dickie’s dream, I left my baby...
Ou bien Henry “Red” Allen qui anime tantôt à la trompette tantôt au chant, une version vitaminée de Rosetta, avec autour de lui Vic Dickenson au trombone, Pee Wee Russel à la clarinette et une section rythmique de compétition (Danny Barker guitare, Nat Pierce piano, Milt Hinton basse et Osie Johnson batterie.
Mentionnons également l’intervention courte mais qui ne peut laisser indifférent du si subtil Thelonious Monk en trio. Il nous livre un Blue Monk tout en dérapages contrôlés...
Remontons encore un peu dans le temps, pour nous retrouver en 1944 avec The Prez au meilleur de sa forme. Avec son chapeau plat, son petit air penché qui contribue sans doute à donner aux émanations mélodiques issues de son sax, une saveur empreinte de délicieuse mélancolie. On retient notamment le fameux On The Sunny Side Of The Street avec la charmante chanteuse Mary Bryant. Avec eux, Illinois Jacquet, quasi alter ego de Lester, Harry Sweet Edison à la trompette, Barney Kessel à la guitare, Big Syd Catlett à la batterie, Marlowe Morris au piano, et Red Callender à la basse. Quel velouté, quelle légereté !
Viennent ensuite quelques petits trésors qui permettent de voir ou de revoir des artistes inoubliables dans une atmosphère parfaite, où les cuivres et les bois jouent dans une pénombre feutrée par les fumées de cigarettes. Par exemple, au cours d’une session particulièrement excitante, de Miles Davis avec le soutien superbe mais trop bref de John Coltrane (So what).
Ou bien encore Charlie Parker, Dizzie Gillespie, Roy Eldridge, Coleman Hawkins, Ben Webster, Vick Dickenson, Dicky Wells, Benny Morton, Pee Wee Russel, Jimmie Giuffre, Mal Waldron, Ahmad jamal, Hank Jones, Buck Clayton, Wyton Kelly, Paul Chambers, Gil Evans et j’en passe !
Oh, bien sûr il ne faut pas attendre de miracle. Les images capturées il y a plus d'un demi-siècle sont empreintes à jamais du flou originel et la musique restera pour toujours étouffée par les insuffisances techniques de l'époque.N'empêche, qu'il est doux de revoir et d'entendre une fois encore la fine fleur du jazz réunie sur ce disque absolument indispensable...