En plus d’avoir été un grand artiste, Charles Aznavour (1924-2018) fit preuve d’une volonté féroce, capable de déplacer des montagnes en quelque sorte.
On sait combien ses débuts dans le petit monde cruel du Music Hall furent difficiles. Découragé de toute part en raison de son physique peu avantageux, de son manque de charisme, et pire que tout de la qualité prétendument médiocre de sa voix, il s’accrocha envers et contre tout. Magnifique leçon de courage et de détermination. “On m'a pas aidé, je n'ai pas eu d’veine mais au fond de moi je suis sûr au moins que j’ai du talent” dit sa fameuse chanson, la première à lui ouvrir enfin les portes de la gloire à plus de 35 ans…
On connaît la carrière admirable qu’il fit par la suite, marquée par une inspiration très féconde et une personnalité unique, par une longévité exceptionnelle, et par une aura bientôt planétaire.
Le personnage était resté des plus simples, parcourant l’espace médiatique sans en avoir l’air, et réagissant avec patience, bon sens et humour aux questions parfois un peu niaises des journalistes qui l’interviewaient. Il eut le triomphe modeste, certain de son génie mais magnanime vis à vis des imbéciles qui le méprisèrent et ceux même qui le trainèrent dans la boue.
On se souvient de ses démêlés avec le fisc, au cours des années soixante-dix qui allèrent jusqu’à lui valoir une condamnation à la prison. Heureusement après maintes péripéties dont le pouvoir politique n’est pas sorti grandi, cet épisode se termina en non lieu. Mais il fut l’occasion de révéler au grand jour les vieilles rancunes et la névrose obsessionnelle minant les mentalités dans notre pays au sujet de la réussite et de l’argent.
Après lui avoir dénié la qualité de chanteur, on avait voulu réduire à néant sa bonne fortune. De chanteur “sans voix” il était devenu star “bling bling”. Aznavour exprimera sa colère : ”En France, on taxe les artistes et les créateurs comme si on voulait les faire crever !”
Le mal était fait. Il causa son exil pour la Suisse, lui qui se disait si français...
Français, il le fut assurément par toutes ses fibres. Par ses chansons avant tout qui magnifient le génie de notre langue et porte haut ce que l’esprit français peut faire de mieux. Bien qu’il chanta dans toutes les langues, et bien qu’un de ses plus grands succès s’appelle “She”, c’est par son style à la fois populaire et très travaillé que tant de ses refrains se sont imposés. La ribambelle des titres chante dans l’âme au gré des mots et des mélodies : “Hier Encore, Non Je N’ai Rien Oublié, Je M’voyais Déjà, Il Faut Savoir, Voir Les Comédiens, La Bohème, Emmenez Moi, J’aime Paris Au Mois De Mai, Nous Nous reverrons Un Jour Ou L’autre...”
Français, il le fut enfin par sa façon d’être. Il alla jusqu’à franciser son nom et son prénom, comme pour donner raison à Eric Zemmour, mais surtout pour ancrer son personnage dans l’histoire de son pays d’adoption.
Bien que les observateurs tentent des amalgames douteux, il n’y a pas grand chose de commun entre son destin et la tragédie actuelle des migrants. S’il avait gardé de l’Arménie quelques racines, il avait totalement assimilé les us et coutumes de notre pays. On lui reprocha d’ailleurs il n’y a pas si longtemps les mots crus avec lesquels il plaida pour une immigration maîtrisée et raisonnable...
A la mort du crooner, les éloges fusent de toutes parts, tout se mélange, tout s’estompe et sous la pluie des hommages le petit homme acquiert une stature de commandeur. C’est mérité et c’est tant mieux...
On sait combien ses débuts dans le petit monde cruel du Music Hall furent difficiles. Découragé de toute part en raison de son physique peu avantageux, de son manque de charisme, et pire que tout de la qualité prétendument médiocre de sa voix, il s’accrocha envers et contre tout. Magnifique leçon de courage et de détermination. “On m'a pas aidé, je n'ai pas eu d’veine mais au fond de moi je suis sûr au moins que j’ai du talent” dit sa fameuse chanson, la première à lui ouvrir enfin les portes de la gloire à plus de 35 ans…
On connaît la carrière admirable qu’il fit par la suite, marquée par une inspiration très féconde et une personnalité unique, par une longévité exceptionnelle, et par une aura bientôt planétaire.
Le personnage était resté des plus simples, parcourant l’espace médiatique sans en avoir l’air, et réagissant avec patience, bon sens et humour aux questions parfois un peu niaises des journalistes qui l’interviewaient. Il eut le triomphe modeste, certain de son génie mais magnanime vis à vis des imbéciles qui le méprisèrent et ceux même qui le trainèrent dans la boue.
On se souvient de ses démêlés avec le fisc, au cours des années soixante-dix qui allèrent jusqu’à lui valoir une condamnation à la prison. Heureusement après maintes péripéties dont le pouvoir politique n’est pas sorti grandi, cet épisode se termina en non lieu. Mais il fut l’occasion de révéler au grand jour les vieilles rancunes et la névrose obsessionnelle minant les mentalités dans notre pays au sujet de la réussite et de l’argent.
Après lui avoir dénié la qualité de chanteur, on avait voulu réduire à néant sa bonne fortune. De chanteur “sans voix” il était devenu star “bling bling”. Aznavour exprimera sa colère : ”En France, on taxe les artistes et les créateurs comme si on voulait les faire crever !”
Le mal était fait. Il causa son exil pour la Suisse, lui qui se disait si français...
Français, il le fut assurément par toutes ses fibres. Par ses chansons avant tout qui magnifient le génie de notre langue et porte haut ce que l’esprit français peut faire de mieux. Bien qu’il chanta dans toutes les langues, et bien qu’un de ses plus grands succès s’appelle “She”, c’est par son style à la fois populaire et très travaillé que tant de ses refrains se sont imposés. La ribambelle des titres chante dans l’âme au gré des mots et des mélodies : “Hier Encore, Non Je N’ai Rien Oublié, Je M’voyais Déjà, Il Faut Savoir, Voir Les Comédiens, La Bohème, Emmenez Moi, J’aime Paris Au Mois De Mai, Nous Nous reverrons Un Jour Ou L’autre...”
Français, il le fut enfin par sa façon d’être. Il alla jusqu’à franciser son nom et son prénom, comme pour donner raison à Eric Zemmour, mais surtout pour ancrer son personnage dans l’histoire de son pays d’adoption.
Bien que les observateurs tentent des amalgames douteux, il n’y a pas grand chose de commun entre son destin et la tragédie actuelle des migrants. S’il avait gardé de l’Arménie quelques racines, il avait totalement assimilé les us et coutumes de notre pays. On lui reprocha d’ailleurs il n’y a pas si longtemps les mots crus avec lesquels il plaida pour une immigration maîtrisée et raisonnable...
A la mort du crooner, les éloges fusent de toutes parts, tout se mélange, tout s’estompe et sous la pluie des hommages le petit homme acquiert une stature de commandeur. C’est mérité et c’est tant mieux...
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