12 août 2023

Le mois le plus chaud

Il faudrait parvenir à se détacher de ce genre d'actualité mais l'antienne lancinante revient sans cesse, où qu'on se tourne. Le réchauffement climatique est partout et l'on meurt paraît-il, par anticipation, de ses ravages supposés ! Selon les derniers échos de ce refrain entêtant, répercutés par l'ensemble de la Presse, Juillet 2023 fut le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre. L'été sera chaud dans les tee shirts dans les maillots n'est donc plus une chanson en forme de plaisanterie, c'est tout simplement le signe avant-coureur de la fin du monde !

Autre titre, même sujet, les incendies gigantesques qui ont embrasé le Canada ne sont pas encore totalement éteints, qu'ils auraient déjà produit 3,5 fois les émissions annuelles de CO2 de la France.
Voilà certes l'expression la plus directe et la plus évidente de la responsabilité humaine dans la dégradation de l'environnement. Par quels bougres de couillons ces feux dantesques ont-ils été allumés ? Quoique essentielle, la question ne semble préoccuper personne. Pourtant, à qui profite le crime, sinon aux écologistes les plus fanatiques qui trouvent avec ces calamités une magnifique occasion d'enfoncer un peu plus le clou de leurs théories ? Une telle supposition n'est pas plus absurde après tout que celle du pompier pyromane. D'aucuns diront que je suis mauvaise langue, voire dangereusement déviant. Tant pis. On ne me prendra pas ma liberté de penser comme dirait l'autre.

Heureux en tout cas de ne pas être journaliste à une telle époque. Répétées ad nauseam sans une once de recul, et sans nuance aucune, avec un grégarisme consternant, ces slogans abrutissants ne font pas honneur à la profession. Tout débat, toute réflexion en sont exclus. Inutile d'argumenter sur l'histoire du climat durant les quelque 5 milliards d'années écoulées avant l'apparition de l'Homme, ni même sur les millénaires qui ont précédé l'invention du thermomètre. La cause est entendue, la Terre est en ébullition (même l'ONU l’affirme) et c'est la faute à la civilisation industrielle. Conséquence logique quoique délirante, pour re-régler le climat, il faut arrêter de croître et de prospérer et puis c'est tout.

Parmi les inepties planant au-dessus de nos pauvres têtes, certaines sont moins extrêmes et seraient même presque amusantes. On nous rappelle par exemple qu'à compter du 1er août, l'impression des tickets de caisse en magasin sera proscrite. Ainsi en ont décidé les satrapes du bureau central de la protection de la planète. A la manière de l'Etat prodigue, envoyons au diable la trace de nos dépenses. Action parfaitement inutile, mais Ô combien symbolique…

Hier sur France 2 devenue la nouvelle Pravda en matière de climatologie, on eut droit à un mini reportage sur les répercussions climatiques des traînées de condensation laissées dans le ciel par les avions. Un savant du CNRS ou bien de je ne sais quel Haut Comité pour le Climat a expliqué doctement que ces nuages artificiels étaient néfastes car ils piégeaient les infra rouges émis par la Terre. Mais dans le même temps, il ajoutait qu'ils augmentaient la réflexion des rayons solaires donc l'albedo, bénéfique comme chacun sait. Ouf ! Un coup pour rien, mais qui n'exonère en rien le kérosène de ses effets désastreux… Merdre alors , comme dirait Père Ubu !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Finalement, "complotiste" vous va aussi très bien... :-)
Dans ce cas, on pourrait aussi dire que les incendies profitent souvent aux promoteurs immobiliers. Quoi de mieux qu'une terre dévastée pour construire des habitations ?
Et puis, enfin, vous savez bien que les journalistes n'ont plus aucun honneur puisque les médias mainstream appartiennent soit à l'Etat, soit à ses commanditaires, c'est-à-dire une poignée de milliardaires. Bref, du quasi-monopole.
Chaudement,
François

Pierre-Henri Thoreux a dit…

La cupidité est de toutes les epoques, de tous les régimes et de tous bords. On vit certes des terres embrasées pour faciliter la réalisation de projets immobiliers. Mais il n'est pas besoin d'être complotiste pour voir les ravages de l'écologisme. C'est le règne du vandalisme et de la bêtise fanatique, au nom de la vertu, du bien et de la planète. Pas très étonnant en somme que l'écologisme soit de gauche !

Anonyme a dit…

Oui et non...
N'est-ce pas vous qui dans votre "profession de foi" appelez à se méfier du culte du "veau d'or", à "acheter peu mais bien et au juste prix des choses" (et donc à s'éloigner de la surconsommation) ?
Mais n'ayez crainte, le capitalisme que vous chérissez tant n'est aucunement en danger (au contraire, même). Comme vous dites, il traverse les crises et puis tout ceci n'est finalement que du "greenwashing" et du "schumpeterisme" : des marchés disparaissent et d'autres apparaissent. Les Gates, Musk, Bezos et consorts l'ont bien compris. Comme ils ne sont aucunement gênés (et peut-être même promoteurs) des lubies "woke". Comme souvent (toujours ?), la gauche sociétale (que je différencie de la gauche sociale) joue l'idiote utile du capitalisme mondialisé.
François

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Merci de ces remarques qui me piquent au vif. Vous avez raison de me ramener à ma profession de foi. Je ne la renie pas mais cela ne m'empêche pas de rester acquis aux idées libérales et au capitalisme.
C'est à mes yeux le meilleur moteur à la prospérité et au progrès même s'il permet parfois quelques excès critiquables. Associé à la démocratie, c'est la meilleure garantie de liberté, qui n'est hélas pas sans défaut non plus.
L'améliorer est donc une nécessité. Toute idée novatrice est bienvenue et la conception schumpétérienne reste quant à elle excellente. La croissance est un processus faisant alterner sans cesse construction et destruction. Il faut brider le moins possible ce système car il est sain, tout comme la loi de l'offre et de la demande, seule à même de régler les prix.
Le greenwashing n'est quant à lui qu'un des expédients que les entreprises ont trouvé pour s'adapter aux législations et au conformisme écologique. Vendre ou mourir, c'est la seule alternative qui s'impose à elles.
D'une manière générale, les gouvernements qui s'imaginent pouvoir changer les choses par des lois, des taxes, des contraintes ou des réglementations, ne font que s'opposer à la réalité qui revient tôt ou tard à la manière d'un boomerang. Ça fait parfois très mal…
En ce sens, le socialisme apparaît comme une erreur tragique. Bien intentionné, il se fonde sur des principes iréniques de justice et d'égalité, au mépris du réel. Lorsqu'il entre en action, il ne fait que casser les ressorts économiques, brider les initiatives et finalement appauvrir le peuple. Pire, dans son ambition de changer les hommes, il peut aller jusqu'à les massacrer en masse pour le bien de la Cause.
Il ne survit en somme qu'en instillant une dose plus ou moins importante de libéralisme. Ça donne la social-démocratie plus ou moins rouge ou rosée, moins féroce, mais peu efficace et très bureaucratique… plus il y a de rouge moins c'est bon.
Lorsque les écologistes, atteints de daltonisme, se prétendent avant tout de gauche, donc rouges plus que verts, ils ne font que s'inscrire dans cette machine infernale !

Anonyme a dit…

Ce que vous ne comprenez pas, c'est que le capitalisme débridé, par sa course sans fin et sans limite à la recherche de profits et de croissance, finit par assécher les ressources naturelles, polluer, mettre sur le marché des produits non sains (alimentaires ou autres), etc... Donc l'écologie "véritable" ne peut être que de gauche (attention toutefois à ne pas confondre "gauche" = les Lumières et "socialisme / communisme"), avec une composante "de droite" (ou souverainiste. Cf le localisme et ses "circuits courts"), si l'on veut.
Si vous appelez de vos vœux l'instauration d'une police pour "brider" les individus malveillants, pourquoi la refuser dans le domaine économique ? J'ai l'impression que votre désir de liberté s'inscrit principalement dans le domaine économique, beaucoup moins dans les autres domaines de la société. En ce sens, vous êtes le "stéréo inverse" de ceux que vous combattez.
Enfin, la politique, n'est-ce pas la volonté de changer le réel lorsque celui-ci s'avère néfaste ou défaillant ? Ou ce ne devrait être selon vous que la gestion de ce "réel" ?
François

Anonyme a dit…

Oui, je n'ai "que" 48 ans. Bien bien, je vois que nous ne tomberons pas d'accord, au-delà de quelques constats voire opinions très ciblées communs... Je conclurai ce fil par ces trois remarques :

1) Pour ce qui est de "Ils veulent faire de notre monde un paradis et ne parviennent qu’à le transformer en enfer. Au nom de principes intangibles, ils s'autorisent à imposer aux autres ce qu'ils croient bon", il me semble que c'est aussi le cas pour les libéraux. Thatcher et Reagan par exemple, n'ont pas été les derniers pour faire preuve d'autorité ;

2) "L'enfer", je trouve que c'est plutôt maintenant, et de plus en plus et dans quasi tous les domaines (un peu comme un cancer qui se propage inexorablement). Mais je sais, vous allez me dire que c'est parce que le monde n'est pas encore assez libéral... ;

3) Enfin, concernant la phrase de Churchill, le "tous les autres" me parait un peu excessif sachant qu'il n'y a pas grand chose qui a été essayé en terme d'alternatives au capitalisme libéral. L'homme me parait ainsi en manque d'imagination.

Bonne fin estivale

François