15 février 2011

George W. Bush avait peut-être raison...

C'est un fait, j'aime assez la provocation. Avec un tel titre je vais donc faire une fois encore figure d'iconoclaste, voire pire.
Et pourtant...
George W. Bush croyait que l'Irak et même l'Afghanistan étaient solubles dans la démocratie. D'une manière générale, il imaginait possible que toutes les nations du Proche-Orient puissent un jour être gouvernées par des dirigeants que le peuple serait en mesure de congédier, ou de renouveler par des élections libres.
Aujourd'hui, on voit des quantités de gens bien intentionnés exulter et s'ébaudir devant les promesses de lendemains qui chantent en Tunisie, en Egypte, et ailleurs. C'est à peine si un doute traverse leur esprit. La révolution, même violente, ne peut que donner naissance à la démocratie !

Puisse le cours des évènements leur donner raison.
N'empêche... Pourquoi a-t-il fallu qu'ils fassent la fine bouche (sans jeu de mot) lorsque l'Amérique, prenant la tête d'une vertueuse croisade, appela tous les gens de bonne volonté à les suivre dans leur objectif de dégommer, non sans vraie raison, des tyrannies autrement plus costaudes et cruelles que celles qui chancellent à l'instant présent ?

A ce jour, même si l'équilibre est fragile, et si de nombreux périls subsistent, l'Irak est incontestablement un pays où les élections sont libres. N'y a-t-il pas là un exemple de nature à galvaniser les foules à Tunis, au Caire et ailleurs, pour secouer le joug qui pèse sur elles depuis trop longtemps ? Difficile à affirmer, mais c'est désormais un fait : si plusieurs peuples parviennent à trouver un chemin vers la liberté, la fameuse théorie des dominos a quelques chances de devenir une belle réalité.
Et ce chemin, que Jean-François Revel évoquait autrefois en parlant de "regain démocratique", il est imaginable qu'un nombre croissant des habitants de ces pays espèrent vraiment le prendre. On peut être consterné par la nuée de Tunisiens qui s'abat soudain sur l'Europe, mais dans leur désespoir, il y a comme une légitimation du système démocratique, qui plus est, "capitaliste" : Pour nous, l'Italie, c'est le paradis !" (Figaro 14/02/11).
Si un jour pas trop lointain l'Iran est contaminé par cette fièvre d'émancipation, ce sera une région brûlante du globe qui pourrait changer de visage et accéder à une vision apaisée de la gouvernance interne et des relations internationales.

S'il est un vœu à faire, c'est que tout puisse évoluer en ce sens et que les nations libres soient en mesure d'aider la liberté à progresser. Sans naïveté, sans complaisance, sans hypocrisie, mais avec autant de fraternité et de force qu'il est possible.
Au lendemain de la dernière guerre, plusieurs dictatures infâmes s'effondrèrent grâce à la détermination des puissances alliées. Qui eut pu croire à l'époque que ces nations qui étaient devenues maudites, fussent en mesure de retrouver si vite, la voie de la respectabilité ?

2 commentaires:

De rire, Périclès périclita a dit…

Que faut-il faire pour vous convertir au gauchisme, au socialisme, au ségolènisme ou au mélanchonisme ... parce que penser que W pouvait avoir raison ... il vous faut un remède radical.

Pierre-Henri Thoreux a dit…

Vous allez rire, c'est en fait très simple. Pour me convertir au socialisme, il faudrait quelqu'un comme Blair... Mais je crains que cela ne nous ramène in fine, à W !