03 avril 2008

Le dilemme afghan

Le débat actuel sur l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan permet de pointer l'étrange attitude de l'Opposition et de bon nombre de ceux qui invoquent si souvent les droits de l'homme. D'un côté ils exigent une grande fermeté, vis à vis de la Chine par exemple, eu égard à ce qui se passe au Tibet, de l'autre ils accumulent les arguties pour éviter un engagement plus conséquent de la France en Afghanistan.
Alors que, plus ou moins conscients de leur impuissance face au géant chinois, ils ne trouvent rien de mieux à proposer que le boycott de la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques, ils sont prêts à tirer un trait sur les succès chèrement acquis et encore fragiles pour libérer Kaboul.

La rengaine fataliste est bien rodée mais plutôt pitoyable tant elle est marquée par la mauvaise foi : La production d'opium n'aurait jamais été aussi importante que depuis l'intervention internationale, « l'occupation » étrangère ne ferait que renforcer les extrémismes, les soldats risqueraient d'être exposés aux combats, ce serait s'aligner servilement sur la position américaine, et pis que tout, ce serait le signe que la France envisage d'intégrer le commandement de l'OTAN....
Manifestement les fulminations vertueuses contre le régime taliban qui asservissait les femmes et démolissait l'éducation et la culture, sont bien loin ! Quant à la menace permanente que fait peser Al-Qaïda, elle est quasi niée...
Pourtant, si les choses restent problématiques en Afghanistan, ne serait-ce pas comme souvent, par manque de détermination et d'unité de la Communauté Internationale ? Et les bonnes âmes si promptes à militer pour un monde meilleur, ne pourraient elles pas profiter de cette occasion à la mesure de nos moyens, pour accepter le principe d'actions concrètes ? L'engagement actuel de notre pays dépasse à peine 1500 hommes alors que le Royaume Uni en aligne près de 5000 et l'Allemagne plus de 2000. L'heure ne serait-elle pas, après avoir rendu l'hommage qu'ils méritent, aux hommes déjà présents sur place, de leur apporter des renforts qui sans nul doute faciliteraient leur tâche ?

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