Même pendant les crises les plus graves, telle cette terrible épidémie, on retrouve hélas la France, dans ses constantes les plus médiocres.
Certes, il y a les séances d’applaudissements enthousiastes adressés aux soignants, devenues un rituel, le soir à 20h à partir des fenêtres d’immeubles. Certes il y a de nombreuses actions de dévouement et de courage de la part de beaucoup de professionnels exposés au risque de la maladie et leur volonté de se battre envers et contre tout pour soigner, faire leur devoir et plus généralement faire survivre leur entreprise dans cette période des plus difficiles.
Mais à côté de ces actions louables voire admirables, l’actualité révèle également de nombreuses exactions, incohérences, contrevérités ou petites lâchetés.
Il y a tout d’abord le Gouvernement, manifestement dépassé par les évènements, qui cherche à masquer son impéritie derrière des faux-semblants, voire des contre-vérités flagrantes. On peut comprendre qu’il cherche chaque jour par la voix de ses ministres et du Directeur Général de la Santé à faire valoir ses efforts pour essayer de rattraper une situation qui a dangereusement dérapé. On est presque malheureux pour le professeur Salomon, contraint d’égrener chaque soir une litanie mélodramatique, tristement répétitive et de moins en moins crédible, à force de pieux mensonges et d’injonctions contradictoires.
On nous a dit que les contrôles aux frontières étaient inutiles puisque le virus "n’avait pas de passeport". On a affirmé ensuite que les tests n’avaient d’intérêt que pour les patients symptomatiques. Puis on a répété que les masques étaient inutiles pour la population générale, qu’ils ne protégeaient nullement contre le risque d’être contaminé. On a même recommandé aux gens qui en disposaient de les remettre à leur pharmacien ou bien à leur médecin !
Chacun sait désormais que ces propos ne visaient qu’à minimiser le fait que la France se trouvait gravement dépourvue de toutes ces ressources si nécessaires en contexte épidémique.
Passons sur la sous-estimation initiale de la probabilité de voir le pays soumis à une déferlante infectieuse.
Passons sur l’inertie des pouvoirs Publics face à l’expérience que vivaient les pays asiatiques et leur apparente absence d’intérêt pour les solutions qui furent mises en œuvre précocement à Taiwan, en Corée, au Japon et même en Chine...
Passons sur les atermoiements fâcheux concernant la politique de confinement, tantôt laxiste, tantôt rigoriste…
Que dire aujourd'hui des commandes faramineuses annoncées : plus d’un milliard de masques, 10.000 ventilateurs, des millions de tests diagnostics... Pour la plupart, ces ressources ne sont pas même fabriquées, étant donné la saturation des lignes de production ou les difficultés techniques pour les mettre au point… Quant aux 14.000 lits de réanimation promis sous peu par le ministre, on se demande bien avec quel personnel ils pourraient fonctionner, sachant que la France n’en a que pour un tiers...
Dans un autre registre, que penser de la condescendance affichée pour les actions therapeutiques proposées par le Professeur Raoult à Marseille?
Certes nos dirigeants sont influencés par le scepticisme radical d’une partie de la communauté médicale. Et peut-être s’apercevra-t-on en fin de compte qu’ils avaient raison, mais si c’est l’inverse, que de temps aura été perdu à tergiverser et à ergoter sur la rigueur des études publiées…
Et que dire dans ces conditions de la demande impérative faite par le ministre de la santé de ne plus utiliser les anti-inflammatoires tel l’ibuprofène au motif qu'ils aggraveraient le pronostic des patients atteints par le COVID-19 ?
Aucune étude ne fut présentée à l’appui de cette thèse qui fut contredite sans ambiguïté par l’Agence Européenne…
On peut également s’interroger ces derniers jours sur les transferts tous azimuts de patients très gravement atteints des régions les plus touchées vers celles qui le sont un peu moins. Espérons qu’il ne s’agisse pas d’une nouvelle erreur d’appréciation des Pouvoirs Publics mal conseillés par la panique. La logistique imposée par ces transferts est en effet coûteuse à tous points de vue, elle prive potentiellement les hôpitaux d’accueil de toute solution en cas d’afflux de patients issus de leurs propres régions, et fait peser le risque de dissémination du virus, via le personnel soignant et leurs familles…
On pourrait enfin s’interroger sur la curieuse propension de notre pays à appeler à la solidarité tout en critiquant les gens auprès de qui elle la réclame. Ainsi, c’est au moment où l’on demande à la Chine de nous livrer des masques en grande quantité qu’on l’accuse d’avoir falsifié ses chiffres de mortalité due au coronavirus. C’est au moment où l’on implore l’Allemagne - qui semble s’en sortir mieux que nous - de bien vouloir prendre les patients du Grand Est débordé, qu’on insinue qu’elle fait cavalier seul et qu’à l’instar de la fourmi de la fable, elle montre quelque réticence à partager le fardeau budgétaire avec les pays cigales…
Pendant ce temps le Gouvernement s’étonne de l’explosion du chômage partiel, qui touche dès à présent plus de 3,6 millions de personnes. Après avoir annoncé généreusement qu’il financerait sans limite le dispositif tout en insistant sur la nécessité de rester chez soi, il s’aperçoit un peu tard de son erreur d’appréciation. Du coup, la ministre du travail a cru bon de sermonner les entreprises et de leur donner des leçons de civisme assez mal venues.
Parallèlement, l'État se voit confronté à une levée croissante de boucliers par de nombreux professionnels et leurs syndicats, qui se plaignent de l’absence de protection lors de leur activité. On a pu ainsi apprendre incidemment, que pas moins de 10.000 postiers avaient fait valoir leur droit de retrait, expliquant les défaillances multiples des services postaux.
Enfin, si la situation n'était pas aussi sérieuse, on pourrait sourire des revirements idéologiques des gouvernants dans ces situations de crise. On se souvient des discours violemment anti-capitalistes de Nicolas Sarkozy en 2008, lui qui affirmait résolument le contraire un an auparavant. Aujourd’hui c’est Emmanuel Macron qui fait mine de devenir soudainement souverainiste et qui promet au pays de retrouver son indépendance en matière de ressources sanitaires. Hélas, il ne suffit pas de faire des vœux pieux pour qu’ils se réalisent. Hier encore un reportage vantait les mérites d’un laboratoire français, capable sous peu de produire des tests sérologiques fiables et rapides, qui seront précieux lorsque le confinement sera levé. Le Directeur de cette entreprise avouait toutefois que s’il avait la capacité technologique de mettre au point de tels dispositifs, il serait contraint de passer par la Chine pour mettre en œuvre leur production industrielle, impossible en France pour des raisons de coûts. CQFD...
Certes, il y a les séances d’applaudissements enthousiastes adressés aux soignants, devenues un rituel, le soir à 20h à partir des fenêtres d’immeubles. Certes il y a de nombreuses actions de dévouement et de courage de la part de beaucoup de professionnels exposés au risque de la maladie et leur volonté de se battre envers et contre tout pour soigner, faire leur devoir et plus généralement faire survivre leur entreprise dans cette période des plus difficiles.
Mais à côté de ces actions louables voire admirables, l’actualité révèle également de nombreuses exactions, incohérences, contrevérités ou petites lâchetés.
Il y a tout d’abord le Gouvernement, manifestement dépassé par les évènements, qui cherche à masquer son impéritie derrière des faux-semblants, voire des contre-vérités flagrantes. On peut comprendre qu’il cherche chaque jour par la voix de ses ministres et du Directeur Général de la Santé à faire valoir ses efforts pour essayer de rattraper une situation qui a dangereusement dérapé. On est presque malheureux pour le professeur Salomon, contraint d’égrener chaque soir une litanie mélodramatique, tristement répétitive et de moins en moins crédible, à force de pieux mensonges et d’injonctions contradictoires.
On nous a dit que les contrôles aux frontières étaient inutiles puisque le virus "n’avait pas de passeport". On a affirmé ensuite que les tests n’avaient d’intérêt que pour les patients symptomatiques. Puis on a répété que les masques étaient inutiles pour la population générale, qu’ils ne protégeaient nullement contre le risque d’être contaminé. On a même recommandé aux gens qui en disposaient de les remettre à leur pharmacien ou bien à leur médecin !
Chacun sait désormais que ces propos ne visaient qu’à minimiser le fait que la France se trouvait gravement dépourvue de toutes ces ressources si nécessaires en contexte épidémique.
Passons sur la sous-estimation initiale de la probabilité de voir le pays soumis à une déferlante infectieuse.
Passons sur l’inertie des pouvoirs Publics face à l’expérience que vivaient les pays asiatiques et leur apparente absence d’intérêt pour les solutions qui furent mises en œuvre précocement à Taiwan, en Corée, au Japon et même en Chine...
Passons sur les atermoiements fâcheux concernant la politique de confinement, tantôt laxiste, tantôt rigoriste…
Que dire aujourd'hui des commandes faramineuses annoncées : plus d’un milliard de masques, 10.000 ventilateurs, des millions de tests diagnostics... Pour la plupart, ces ressources ne sont pas même fabriquées, étant donné la saturation des lignes de production ou les difficultés techniques pour les mettre au point… Quant aux 14.000 lits de réanimation promis sous peu par le ministre, on se demande bien avec quel personnel ils pourraient fonctionner, sachant que la France n’en a que pour un tiers...
Dans un autre registre, que penser de la condescendance affichée pour les actions therapeutiques proposées par le Professeur Raoult à Marseille?
Certes nos dirigeants sont influencés par le scepticisme radical d’une partie de la communauté médicale. Et peut-être s’apercevra-t-on en fin de compte qu’ils avaient raison, mais si c’est l’inverse, que de temps aura été perdu à tergiverser et à ergoter sur la rigueur des études publiées…
Et que dire dans ces conditions de la demande impérative faite par le ministre de la santé de ne plus utiliser les anti-inflammatoires tel l’ibuprofène au motif qu'ils aggraveraient le pronostic des patients atteints par le COVID-19 ?
Aucune étude ne fut présentée à l’appui de cette thèse qui fut contredite sans ambiguïté par l’Agence Européenne…
On peut également s’interroger ces derniers jours sur les transferts tous azimuts de patients très gravement atteints des régions les plus touchées vers celles qui le sont un peu moins. Espérons qu’il ne s’agisse pas d’une nouvelle erreur d’appréciation des Pouvoirs Publics mal conseillés par la panique. La logistique imposée par ces transferts est en effet coûteuse à tous points de vue, elle prive potentiellement les hôpitaux d’accueil de toute solution en cas d’afflux de patients issus de leurs propres régions, et fait peser le risque de dissémination du virus, via le personnel soignant et leurs familles…
On pourrait enfin s’interroger sur la curieuse propension de notre pays à appeler à la solidarité tout en critiquant les gens auprès de qui elle la réclame. Ainsi, c’est au moment où l’on demande à la Chine de nous livrer des masques en grande quantité qu’on l’accuse d’avoir falsifié ses chiffres de mortalité due au coronavirus. C’est au moment où l’on implore l’Allemagne - qui semble s’en sortir mieux que nous - de bien vouloir prendre les patients du Grand Est débordé, qu’on insinue qu’elle fait cavalier seul et qu’à l’instar de la fourmi de la fable, elle montre quelque réticence à partager le fardeau budgétaire avec les pays cigales…
Pendant ce temps le Gouvernement s’étonne de l’explosion du chômage partiel, qui touche dès à présent plus de 3,6 millions de personnes. Après avoir annoncé généreusement qu’il financerait sans limite le dispositif tout en insistant sur la nécessité de rester chez soi, il s’aperçoit un peu tard de son erreur d’appréciation. Du coup, la ministre du travail a cru bon de sermonner les entreprises et de leur donner des leçons de civisme assez mal venues.
Parallèlement, l'État se voit confronté à une levée croissante de boucliers par de nombreux professionnels et leurs syndicats, qui se plaignent de l’absence de protection lors de leur activité. On a pu ainsi apprendre incidemment, que pas moins de 10.000 postiers avaient fait valoir leur droit de retrait, expliquant les défaillances multiples des services postaux.
Enfin, si la situation n'était pas aussi sérieuse, on pourrait sourire des revirements idéologiques des gouvernants dans ces situations de crise. On se souvient des discours violemment anti-capitalistes de Nicolas Sarkozy en 2008, lui qui affirmait résolument le contraire un an auparavant. Aujourd’hui c’est Emmanuel Macron qui fait mine de devenir soudainement souverainiste et qui promet au pays de retrouver son indépendance en matière de ressources sanitaires. Hélas, il ne suffit pas de faire des vœux pieux pour qu’ils se réalisent. Hier encore un reportage vantait les mérites d’un laboratoire français, capable sous peu de produire des tests sérologiques fiables et rapides, qui seront précieux lorsque le confinement sera levé. Le Directeur de cette entreprise avouait toutefois que s’il avait la capacité technologique de mettre au point de tels dispositifs, il serait contraint de passer par la Chine pour mettre en œuvre leur production industrielle, impossible en France pour des raisons de coûts. CQFD...
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