En entrant chez Mollat il y a quelques jours à peine, et en parcourant
distraitement le rayon où s'accumulaient une pléthore de livres
politiques de circonstance, je tombai sur un opuscule au titre
accrocheur : "Rêverie de gauche".
Venant de Régis Debray, je ne me fis en la circonstance, aucune illusion. Certains le disaient rangé des voitures, ayant abandonné tous ses engagements politiques calamiteux du passé. Tu parles !
Venant de Régis Debray, je ne me fis en la circonstance, aucune illusion. Certains le disaient rangé des voitures, ayant abandonné tous ses engagements politiques calamiteux du passé. Tu parles !
Le voici qui
participe à sa manière au festival de lubies préélectorales en
essayant in extremis, de redorer le blason poussiéreux d'une
idéologie fort décatie. Y croit-il encore lui-même ? Y a-t-il
une chose réelle à laquelle il a cru ? Ou bien fait-il
semblant de croire à tous les avatars de la frivolité bien
pensante, qu'il a fait mine d'épouser à la manière d'un rebelle
des beaux quartiers ? Difficile à dire tant cet homme s'est trompé
sur à peu près tous ses engouements, et tant il change de teinte
comme les caméléons, pour mieux être en harmonie avec l'environnement
médiatique. Force est de constater en tout cas, qu'il a troqué le rouge sang des révolutions pour le le rose bonbon des rêveries sucrées du socialisme à l'eau tiède.
Aujourd'hui, celui
qui fit ami-ami avec tout ce que l'Amérique du Sud compta de
révolutionnaires communistes, pontifie tranquillement dans les
salons parisiens, et comme sa pensée s'avère prolifique, chaque
nouveau livre est l'occasion pour lui de débiter sa morale poussive,
aux vagues relents marxiens, avec la molle onctuosité d'un chanoine
pansu. Lui qui dans un élan lyrique inconsidéré qualifia le
gangster mystificateur mexicain, auto-proclamé « Sous-Commandant
Marcos », de « meilleur écrivain latino-américain de nos
jours ». Lui qui fut un des zélés courtisans de François
Mitterrand, et ne fut en aucun cas choqué des fastes et de l'argent facile, dans lesquels
« le dernier grand homme à la symbolique républicaine »
(sic dixit wikipedia) se plaisait à évoluer. Lui qui ferme depuis si longtemps
pudiquement les yeux sur toutes les turpitudes pourrissant jusqu'à
la moelle l'idéal « de gauche » (cf l'édifiant aperçu qu'en donne Tippel à la suite du billet précédent). Le voilà qui commence
son dernier ouvrage en évoquant depuis 2007, « les cinq ans de
vulgarité friquée qui nous ont tant fait honte » !
Décidément, la
gauche m'étonnera toujours par son inconséquence hallucinante et sa
propension incroyable à se croire d'une essence supérieure... Un
peu plus loin, un passage confirme cette indécrottable vanité qui
confine au manichéisme, ou plus simplement à la grandiloquence
stupide : "La gauche
(...) a dans son ADN un pacte avec la durée, parce qu'elle est
transmission, transport d'une information rare le long du temps. La
droite matérialiste et frétillante a partie liée avec le
jour-le-jour, parce qu'elle est communication, information emplissant
l'espace. L'une au risque d'être un peu chiante ne peut s'empêcher
de penser "éducation"; l'autre est à l'aise dans le
volatil, rien à craindre des paillettes, elle est chez elle en
culture de communication".
Évidemment, ces
quelques phrases artificieuse me dégoûtèrent d'en lire davantage.
Je laissai la pile de bouquins en l'état, en y ajoutant au dessus, un livre à la gloire de
Nicolas Sarkozy, rien que pour le plaisir...
1 commentaire:
Toujours aussi pertinent! Epatant votre billet!
Bien à vous
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