30 juin 2021

La fin sans fin du Monde

Chaque chose ayant une fin ici bas, le Monde dans lequel nous vivons n’a aucune raison objective d’échapper à la règle. Il finira sans doute un jour. Ce jour-là, personnellement, je préférerais être ailleurs comme dirait l’autre…
C’est dans la nature de l’Homme d’être hanté par la perspective sinistre de sa propre disparition et de chercher à conjurer le mauvais sort tout en jouant à se faire peur. Depuis les Gaulois qui craignaient que le ciel ne leur tombât sur la tête, l'Humanité n’a guère gagné en sérénité à ce sujet. Certains se plaisent à régulièrement agiter ces peurs millénaires et leurs sombres prédictions marquent facilement les esprits enclins à la fascination du pire.
A force de prétendre que nous allons bientôt faire face à notre propre extinction, les oiseaux de mauvais augure finiront bien par avoir raison. Mais cela leur fera une belle jambe, puisqu’ils ne seront plus là pour savourer leur amère victoire.

Ces derniers jours, c’est un nouveau rapport du fameux GIEC qui secoue le Landernau médiatique. Ce texte préparatoire, dont la mouture définitive est destinée à “éclairer les gouvernants”, était paraît-il confidentiel, avant qu’il ne fuite à grand bruit un peu partout.
Ses conclusions ne sont pas seulement alarmistes, elles sont quasi désespérées. Pour les experts en tocsin, mandatés par l’ONU, “le pire est à venir”, et beaucoup plus vite que prévu. Sous peu vont se manifester de manière aiguë le manque d’eau, la raréfaction des ressources naturelles, les catastrophes climatiques, les migrations massives de populations, et quantité d'autres calamités en tous genres. Pour l’être humain c’est semble-t-il déjà foutu pour les climatologues, car affirment-ils, « si la vie sur terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes, l’humanité ne le peut pas. »
Pour preuve, d'après le même pré-rapport la pandémie due au COVID 19 qui a mis le monde à l’arrêt durant plusieurs mois “a eu un effet insignifiant sur le climat...” 
A quoi bon effrayer le bon peuple si les jeux sont faits ? De deux choses l'une : soit l'activité humaine n'est pour rien dans le prétendu dérèglement climatique, soit il est trop tard pour agir ! Dans les deux cas, mieux vaut tenter de s'adapter aux cours aléatoire de la nature que de vouloir l'organiser et le commander !
Quand on voit qu'on est incapable d'arraisonner et de sanctionner un cargo dégazant illégalement au large de la Corse, on mesure l'inanité des voeux pieux supposés enrayer les désordres météorologiques...

Malheureusement, les nouveaux prédicateurs ne s'arrêteront pas à ce constat fataliste. Il continueront de seriner aux oreilles assez naïves pour les croire, qu’il est urgent de mettre fin à la civilisation industrielle qui nous a jusqu'à ce jour apporté paix et prospérité et à jeter avec l'eau du bain le maudit capitalisme, comme au bon vieux temps de l’agit-prop socialo-communiste.
Ce qui fait vraiment peur, c'est qu'on écoute un peu trop les collapsologues climato-obsédés. La vraie folie serait peut-être d'enclencher sous leur pression et par pur "principe de précaution", un déclin technologique, susceptible de provoquer de graves pénuries. Où va-t-on si l'on se soumet aux ukases contraignant ou interdisant, quasi systématiquement, tous les fruits du progrès: exploitation du pétrole et de l'énergie nucléaire,  utilisation de pesticides, d'engrais, d'OGM...
Cette utopie risque d’ouvrir la voie à un obscurantisme moyenâgeux et de conduire à l'appauvrissement général, à de nouvelles misères, voire à de nouveaux totalitarismes et de vraies hécatombes. Cela ne serait hélas pas très nouveau dans l’histoire de l’Humanité… Les bonnes intentions ont été souvent si désastreuses, si ce n'est mortelles.
Comme le fait remarquer avec un désarmant bon sens, le journaliste et analyste d’inspiration libérale Ferghane Azihari, “la menace qui pèse sur l'humanité est moins le changement climatique que les entraves aux progrès technologiques et économiques qui permettraient de le combattre et de s'y adapter.”

Pendant ce temps, nos doctes assemblées nationale et sénatoriale se renvoient la balle au sujet de fuligineux textes législatifs ayant l'ambition d'infléchir le climat, à la manière des religieux byzantins qui s'écharpaient vainement sur le sexe des anges, pendant la chute de Constantinople….

25 juin 2021

A quoi bon voter ?

Les résultats des élections régionales et départementales vont-ils fournir matière à controverse et faire naître quelque espoir de renouveau dans notre “vieux pays” ? Alors que les débats de l’entre-deux-tours font rage, le constat est dès à présent consternant.
Les médias ont évidemment lourdement insisté sur l’abstention massive qui a caractérisé le scrutin de dimanche dernier. A peine un tiers des électeurs ont jugé nécessaire de se déplacer pour s’exprimer sur des enjeux concernant pourtant directement leur quotidien et l’environnement dans lequel ils vivent. Ce chiffre exprimant la désillusion, voire la désespérance d’un peuple, a donné lieu à beaucoup de commentaires affligés, mais guère d’enseignements semblent en avoir été tirés. Dans le microcosme politique, bien vite ont repris les guerres picrocholines dans lesquelles s’épuise en douceur notre démocratie moribonde.

Les vainqueurs les mieux placés plastronnent en vantant les scores supérieurs à 40% des suffrages qui se sont portés sur leurs noms. Mais ces chiffres représentent moins de 15% des inscrits…
Le Rassemblement National auquel on prédisait un beau succès et possiblement l’espoir de gagner plusieurs régions se retrouve le bec dans l’eau. Une fois encore on a crié bien vainement au loup.
Le parti du Président de la République fait face quant à lui à une déroute monumentale. Pour tout dire, il n’y a pas de parti derrière le dit président !
Pour le reste, c’est une confusion indescriptible. Entre les alliances à la guimauve écolo-coco-bobo, le pseudo front républicain, les challenges ego-centrés et les tripatouillages de dernière minute, plus un électeur ne parvient à s’orienter clairement.

Dans ces décombres démocratiques, les professions de foi des candidats brillent toujours des mots creux habituels et des promesses en forme de mirages enchanteurs.
S’agissant des problématiques du quotidien, elles restent entières et on peut craindre hélas qu’elles ne s’aggravent. Plus personne ne croit en la simplification réglementaire et législative trop longtemps attendues. On voit en revanche poindre le retour en force des impôts et taxes, notamment celles supposées “protéger le climat”. On voit se durcir sans fin la politique visant à empêcher l’entrée, la circulation et le stationnement des véhicules automobiles dans les grandes villes dont on déplore dans le même temps la désertification commerciale. Ces mêmes villes dont l'entretien se dégrade régulièrement au nom du laisser faire végétal, dont la propreté lais
se de plus en plus à désirer, qui sont enlaidies par nombre de balises, plots, chicanes et autres obstacles bétonnés, et qui sont, “par souci d’économie”, plongées dans un noir sépulcral dès le jour tombé. Ces villes enfin, transformées en jungle dans lesquelles les violences et la délinquance sont devenues une triste banalité, confinant parfois à la barbarie…
Dans ces conditions, et ne sachant plus trop à quoi servent ces armées de conseillers régionaux, départementaux ou municipaux, à quoi bon voter ?

15 juin 2021

Enfarinages

Voilà donc où est descendu le débat politique dans notre pays: au niveau du caniveau. Et voici donc ce qu’il est devenu : une bouffonnerie vulgaire et insignifiante.
Un Président de la République, tout auréolé de ses récentes plaisanteries élyséennes avec les youtubeurs McFly et Carlito, accourt à la manière d’une star de variétés vers ses fans énamourés, et se voit renvoyé brutalement dans les cordes par une baffe magistrale.
Des politiciens beaux parleurs quoique peu écoutés, toujours infatués de leur petite personne, sont enfarinés publiquement, recevant physiquement la poudre qui sert habituellement de cache misère à leurs discours verbeux et inconséquents.
Et de petites phrases en micro polémiques, ainsi va le pays, sans but, sans foi, sans détermination, à la manière de ces boules de paille en forme de tumbleweeds qu’on voit errer dans le désert au gré du vent…

Commentant la gifle qu’il a reçue, le Chef de l’État minimise. Il ne s’agirait selon lui que d’un acte isolé sans gravité. N’empêche, le trublion, fautif du délit écope illico presto d’une peine de prison de 18 mois dont 4 fermes avec mandat de dépôt, assortie d’une pléiade de sanctions civiques (l’obligeant notamment à chercher activement un emploi, mais lui interdisant à vie de travailler dans la Fonction Publique…).
Comme nombre de politiciens effarés par cet attentat, Marlène Schiappa monte au créneau. Pour elle, ce camouflet est en effet une manifestation intolérable de la violence. La République est en danger. Emmanuel est blessé, le pauvre, “mais c'est chaque Français qui reçoit un coup à travers lui.” La boursouflure linguistique n’a d’égale ici que la platitude ronflante avec laquelle elle prend en considération la vague de “féminicides” tous plus barbares les uns que les autres, démontrant jour après jour l’inutilité totale de sa fonction.

Alors que tout part à vau-l’eau, le Pouvoir est aux abois, ou fait mine de l’être. Il faut trouver des boucs émissaires au désastre républicain dans lequel on patine désespérément. Évidemment l’extrême droite et le Rassemblement National sont tout trouvés. Alors que les échéances électorales se profilent, on ressort donc la vieille tactique de diabolisation, usée jusqu’à la corde.
Dans le domaine, on n’hésite pas à faire appel à l’artillerie lourde. Les ministres partent au front quitte à griller le peu de crédit qu’il leur reste. Gérald Darmanin qu’on avait presque tendance à prendre un peu au sérieux ces derniers temps, croit judicieux d'affirmer que la victoire du Rassemblement (qualifié obsessionnellement de Front) National serait l’expression d’une “marque satanique”. Qui donc croit-il convaincre avec une telle idiotie ?
Cette pure insanité s’inscrit dans le cadre grotesque de la charge de M. Dupont Moretti, flamboyant et dérisoire général d’une armée décatie, se faisant fort de chasser ce parti “hors des terres” septentrionales où il serait parait-il particulièrement menaçant.
Bruno Lemaire, à la manière du Docteur Coué, préfère euphémiser les choses en parlant de “petite chose” pour évoquer le parti de Marine Le Pen. Cela s’avère particulièrement savoureux dans la bouche d’un fat qui totalisa sur son nom moins de 2% des suffrages lors de la dernière primaire de la Droite, et qui voit dans ses déboires électoraux l’effet de sa trop grande intelligence...

Bref, comme à l’accoutumé, les combats et les défis en parole pullulent mais d’action, point.
Pourtant, des projets de lois et des belles velléités gouvernementales, on pourrait faire un beau catalogue sur papier glacé tant les mots chatoient. Malheureusement, c’est comme d’un magazine bourré d’articles superficiels et ponctué de publicités, il ne reste rien, ou si peu...
On ne compte plus les initiatives concertées, n’ayant abouti à rien de concret : Grenelle des violences conjugales, Ségur de la Santé, Beauvau de la Sécurité, États Généraux de la Justice, Grand Débat...
Une petite visite sur quelques sites choisis (Legifrance, Observatoire Citoyen de l’Activité Parlementaire) permet de mesurer l'inflation des textes législatifs et leur boursouflure sémantique: Confiance dans la justice, Lutte contre les séparatismes, lutte contre le dérèglement climatique, Droit à une fin de vie libre et choisie, Protection patrimoniale et promotion des langues régionales, Lutte contre les inégalités mondiales, Lutte contre la maltraitance animale, Lutte contre la pauvreté, Bioéthique, Sécurité Globale préservant les libertés, Loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification…
En définitive, si certains se retrouvent à leur corps défendant, la gueule enfarinée, on se demande si d'autres ne sont pas roulés dans la farine...

08 juin 2021

Les Tontons Taxeurs

L’incapacité notoire de nos gouvernements à résoudre les problèmes que leurs administrés rencontrent au quotidien, genre sécurité, éducation ou emploi, est largement compensée par les trésors d’imagination qu’ils déploient en matière de normes et de taxes.
La dernière réunion du G7 en fut une sublime illustration. Sous la belle photo de famille des ministres des finances, les cris de joie soulignaient le caractère paraît-il “historique” du sommet, dont la dernière trouvaille fut une résolution ouvrant la voie à un “impôt minimal de 15% sur les sociétés”.
Notre représentant Bruno Lemaire frétillait de plaisir, saluant le pas de géant accompli et assurant qu’il se battrait lors des négociations à venir, pour que le taux retenu soit “le plus élevé possible”. Avec des trémolos joyeux dans la voix il claironna qu’il s’agissait “d’une mauvaise nouvelle pour les paradis fiscaux”. Le pauvre homme! A l’apogée de sa brillante carrière de technocrate, il donne une fois encore raison au vieux Clemenceau : “La France est un pays extrêmement fertile : on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts….”

Il faut préciser que cet accord fut salué par un consensus quasi unanime. A l’exception des pays qui doivent une bonne partie de leur essor économique et de leur prospérité au faible niveau de leurs taxes, tout le monde ou presque applaudit à cette initiative insane, sortie paraît-il du cerveau quelque peu racorni de daddy Joe Biden. Normal, car les sociétés internationales relèvent du concept fantasmatique qui réjouit les bien-pensants de petite vertu sociale et qui laisse supposer aux péquins moyens qu’ils ne seront pas touchés par cette vague fiscale hautement moralisatrice.
Personne toutefois pour l’heure ne comprend bien comment se concrétisera cet accord, qui a toutes les chances de tourner rapidement à l’usine à gaz, voire de finir en vœu pieu façon accords de Paris sur le climat.
On a beau chercher un peu partout dans la Presse plus ou moins spécialisée, rien de clair n’est avancé quant à la mise en œuvre de cette nouvelle machine à produire de l’argent magique. Au départ, l’idée du président américain était d’imposer davantage les 100 plus grandes et rentables multinationales. On sait d’autre part que l’OCDE souhaite moduler l’impôt des grandes entreprises en fonction des bénéfices réalisés dans chaque pays, indépendamment du lieu du siège (vaste programme…) On peut aussi apprendre qu'à terme, 20% des bénéfices mondiaux devront être répartis différemment quand la marge dépasse 10%, selon une clef de répartition qui doit encore être négociée (Les Echos).

La machinerie sera monstrueusement complexe, c’est à peu près certain. Son efficacité paraît quant à elle beaucoup plus aléatoire. Si par hasard comme chantait Brassens cette pompe à phynances se met en branle, il paraît qu’elle pourrait produire 50 milliards d’euros par an pour l'Europe dont 4 milliards pour la France. Même si c’était vrai, ce ne serait qu’une goutte d’eau face aux dépenses publiques en inflation permanente; peau de zob face aux 424 milliards déversés sur 3 ans par l’État français pour le seul COVID-19 de l’aveu du ministre “chargé des comptes publics”, Olivier Dussopt (Figaro).
Et qui se demande in fine, d’où viendraient ces milliards, si ce n’est, par voie de conséquence, de la poche des consommateurs ? Autrement dit, des hausses de prix qui ne manqueront pas de survenir, dans une période où l’inflation guette. Tout va très bien, madame la Marquise….