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11 mars 2024

Scellement

Après la panthéonisation, la constitutionnalisation.
On a les victoires qu’on peut…

Quand on n'a plus ni la volonté ni le courage d'agir pour tenter de sortir le pays de la très mauvaise passe dans laquelle il se trouve, il ne reste plus à offrir au bon peuple que des leurres et des ersatz. Le bétonnage constitutionnel sans risque, de lois que personne ne remet en cause, procure à peu de frais la pompe et la solennité dont les dignitaires de notre pays sont friands, à défaut d'honneur et de victoire.  Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire…

Après moults hommages variés, on eut ainsi droit à la cérémonie grotesque du scellement du droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). On se serait cru chez Ubu lors des consécrations officielles de l’inutile et de la vanité. Tous les satrapes gouvernementaux étaient réunis pour ce grandiose numéro de presse purée constitutionnelle, qualifié par les médias ébahis, tantôt d’émouvant, tantôt d’historique.

Personne au demeurant ne trouva anti démocratique la volonté fièrement affichée de ne plus jamais permettre au peuple de pouvoir changer d’avis.
Personne ne pointa le paradoxe consistant à consacrer le droit de tuer les fœtus après avoir scellé l'abrogation de la peine de mort pour les assassins (trouvera-t-on bientôt normal de pouvoir en finir avec les malades jugés incurables ?).
Personne ne trouva absurde cette glorification du droit à l'IVG au moment où la dénatalité est devenue un problème sociétal majeur. Avec un taux de fécondité tombé à 1,72 enfants par femme, il y a pourtant du souci à se faire pour l’avenir du système de retraite par répartition, entre autres... Du temps de Simone Veil, on comptait déjà 1 IVG pour 4 accouchements. Aujourd'hui c'est 1 pour 3…
Mais le pire de tout est que personne ne trouva insane de continuer à rembourser l’IVG à 100% par l’Assurance Maladie, au moment où du plus haut de l'État on nous dit qu’il devient urgent de faire des économies !

La cérémonie s’acheva aussi piteusement qu’elle avait commencé, par le camouflet infligé au Président par la chanteuse Catherine Ringer. Accouru pour la féliciter d’avoir massacré la Marseillaise, elle le repoussa, avec tout le dédain et la vulgarité qui la caractérisent, nullement gênée d’avoir accepté de participer à cette mascarade organisée par un Pouvoir qu’elle exècre manifestement…

04 mars 2024

Cérémoniaux républicains

A l’instar de Georges Brassens, on peut être rétif aux cérémonies et aux hommages, surtout quand ils tournent à l’habitude rituelle, et qu’ils sonnent comme une excuse pour n’avoir pu agir concrètement. Pire encore, lorsqu’ils s'inscrivent dans l'esprit de parti.

Comment ne pas éprouver de l’émotion en pensant aux victimes du pogrom du 7 octobre 2023 en Israël et aux otages retenus par les terroristes depuis cette date ? Il faudrait n’avoir pas de cœur et pas davantage d’esprit.
Le problème avec les manifestations mémorielles décrétées à cette occasion par le Président de la République est qu’elles ont consacré en quelque sorte l’impuissance des pouvoirs publics et plus généralement de la communauté internationale. Si l’attaque initiale du Hamas date déjà de quelques mois, les horreurs qui y sont liées se poursuivent en temps réel. Derrière les vibrants discours déplorant “le pire massacre antisémite de notre siècle”, que dire de l’incapacité à agir ? Il n’est plus possible de claironner comme pour les victimes du nazisme “plus jamais ça…”
L’impuissance des discoureurs est criante, et d’un tragique consternant lorsque ces derniers se révèlent incapables de donner à un moment de recueillement une portée universelle.
On peut comprendre les familles endeuillées jugeant indésirable la présence de certains, dont l’hypocrisie et les provocations ignobles furent manifestes lors de ce drame, mais il y va de la conscience de chacun. S’il y a un Dieu, lui seul peut distinguer les gens sincères des pharisiens.

Ce mois de février étant décidément propice aux célébrations, il y aurait beaucoup à redire sur celle décrétée par le Chef de l’Etat pour honorer l’ancien garde des sceaux Robert Badinter, disparu le 9.
Il est permis de s’interroger sur son principal fait d’armes qui est d’avoir aboli la peine de mort. Est-ce un vrai titre de gloire ? Qui se souviendrait vraiment de lui sans cette réforme sociétale ?
Quelle valeur revêt cette action sachant qu’elle fut réalisée sans prendre l’avis du peuple (dont on ne pouvait ignorer qu’il était majoritairement contre) ? A quel danger, à quel risque s’exposait le promoteur de cette décision, qualifiée de progrès humain fondamental par le chœur assourdissant des bien-pensants ? Toute réserve fut considérée comme réactionnaire. A plus forte raison, toute opposition fut décrétée nulle et non avenue.
Quelle responsabilité encourait le ministre de la justice de l'époque, qui ne proposa pas la moindre solution alternative à cette abrogation de principe ? Aucune évidemment. Une fois le politicien tranquillement rangé des voitures, et satisfait d’avoir gravé dans le marbre une loi à son nom, c’est toujours à d'autres de gérer les conséquences…
A force d’encenser à grand renfort de tambour médiatique les succédanés d'héroïsme, et de qualifier d’historique n’importe quoi, on dévalue le vrai courage et on insinue la confusion dans les esprits.
Mais le plus grave fut toutefois l’esprit partisan de la famille qui accepta lors de la disparition du cher homme le principe d’un hommage national tout en spécifiant qu’en soit exclue toute personne proche de ce qu’ils nomment l’extrême droite…

La panthéonisation est une vraie manie dans laquelle semble se complaire Emmanuel Macron. Faute d’avoir la volonté d’agir, faute d’avoir la capacité d’améliorer le quotidien de ses concitoyens, il se répand en discours théâtralisés et en pompeux cérémoniaux païens.
Aujourd’hui il intronise des militants communistes, en trompetant qu’ils sont “morts pour la France”. Mais qui sait pourquoi ils sont morts ?
L’idéal au nom duquel ils combattaient ne relevait-il pas d'une doctrine encore plus dévastatrice que le nazisme (bien qu’appartenant à la même nébuleuse socialiste) ?
Là encore, le Président de la République, s'épanchant dans le quotidien l’Humanité, largement subventionné par l’Etat, et qui ose encore se réclamer de nos jours du communisme, croit bon de préciser que "les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat des Manouchian". Pire encore, il enfonce le clou en soulignant que selon son opinion, ni le Rassemblement National ni Reconquête n'ont leur place dans l’arc républicain.
Plus partisan tu meurs…

17 février 2024

Vive CNEWS !

La petite chaîne de télévision CNEWS, née dans la douleur et malgré l’intolérance partisane en 2017, sur les décombres de ITélé, s’est en quelques années, hissée au premier plan du paysage audiovisuel français (le PAF…).
Elle a su créer un ton nouveau, et attirer quelques journalistes de talent, particulièrement charismatiques. On retient évidemment les prestations de Pascal Praud qui n’a pas son pareil pour animer en semaine, matin et soir, des débats et des controverses pétillantes, avec sa désormais fameuse “Heure des Pros”. On retient également le duo Christine Kelly - Eric Zemmour qui a largement contribué à doper les audiences. A leur suite, sont entrées en scène les professionnelles chevronnées que sont Laurence Ferrari, Sonia Mabrouk, et d’autres plus jeunes mais prometteurs tels Julien Pasquet ou Eliot Deval.
Le succès croissant de la chaîne témoigne de ce dynamisme éditorial et de l’originalité de ses contenus.

C’est sans doute un peu, si ce n’est beaucoup, pour ça qu’on cherche régulièrement à restreindre cette aura médiatique grandissante, détonant dans le pseudo consensus des idées reçues chères à Flaubert.
Comment expliquer sinon le zèle opiniâtre du CSA, devenu ARCOM, ou celui de ministres de la culture vindicatifs, et bien sûr de nombre d’organisations auto-proclamées progressistes, à flétrir l’intrus qualifié de partisan, de droite, voire d’extrême droite ou de complotiste ?
L’argument est tellement éculé qu’il pourrait prêter à sourire. Il pourrait même être qualifié de grotesque lorsqu’on voit l’orientation politique quasi monolithique de tous les canaux télévisés étatiques. Ceux dont on attendrait justement l’objectivité si ce n’est la neutralité…
Si l'on suit la logique insane de ces gens qui dénoncent la pensée de droite, c'est bien la preuve qu'ils sont du bord opposé ! D'ailleurs les a-t-on vu critiquer un organe de presse pour son orientation à gauche ? Nullement...

L’initiative récente de Reporters Sans Frontière (RSF) s’inscrit de manière édifiante dans ce concert des bien pensants à sens unique. Un média d’information et d’opinions mouchardé par ceux-là même qui ont fait vocation de défendre la liberté de la presse, quel paradoxe ! La machine à inverser les valeurs tourne décidément à plein régime…
Un malheur n’arrivant pas seul, le Conseil d’Etat, saisi par ces dérisoires censeurs de la pensée, leur donne raison et ordonne à l’ARCOM de mieux encadrer les faits et gestes de CNEWS, de mieux faire respecter “le pluralisme et l’indépendance de l’information” en tenant compte “des interventions de l’ensemble des participants des chaînes de la TNT”.../… “suivant des modalités qu’il lui appartient de définir”.
En d’autres termes, on comprend qu'on en viendra à ficher de manière arbitraire les orientations politiques des journalistes, des chroniqueurs, et de tous les intervenants, météo comprise, en leur collant une étiquette définitive, comme dans les plus odieux totalitarismes.
On en était déjà arrivé, dans notre pauvre pays, à minuter à la seconde près le temps de parole des politiciens. Faudra-t-il désormais, pour tenter de faire taire CNEWS, chronométrer tous les propos de toutes les personnes s’exprimant sur les plateaux des quelques centaines de chaînes télévisées, selon leur tonalité politique supposée de droite ou de gauche ?
Ubu et Kafka réunis sont dépassés par ce projet démentiel qui constitue une nouvelle attaque contre la liberté d’expression, qui témoigne de la manie de tout contrôler, et qui démontre l’emprise plus que jamais asphyxiante de la bureaucratie.
On peut bien nous parler de simplification ! Chaque jour hélas, on voit s'accroître le poids des réglementations édictées par l’Etat, ses nombreuses succursales, et les innombrables petits potentats et groupes de pression subventionnés, sans aucune légitimité populaire.

Moralité : avec ce nouvel ukase, c’est la télé, déjà mal en point, qu’on veut tuer.
Corollaire : on attend devant un tel affront une réaction ferme et unanime, témoignant de la solidarité journalistique…

01 février 2024

Dans la nasse

La révolte paysanne ne peut surprendre que les gens qui ne voulaient pas en voir les prémices, au premier rang desquels figure le gouvernement, plus incapable de prévoir que jamais…
Il est bien temps de s’apitoyer sur le sort des agriculteurs comme M. Fesneau, leur ministre de tutelle. Il est bien temps de dire qu’il faut les écouter et les comprendre ! Il est bien temps enfin, de prétendre comme l’a fait le Premier Ministre, que l’agriculture est “au-dessus de tout”. Too late…
Le feu couvait depuis longtemps et l’épisode des Gilets Jaunes n’a de toute évidence pas servi de leçon. Pire, tout se passe comme si l’on avait tout fait pour provoquer ce ras le bol.

Premier constat, les aides et subventions n’ont été que des leurres, comme tant de dispositions prises au nom de la justice sociale. Force est de reconnaître que la fameuse Politique Agricole Commune (PAC), pourtant très généreuse avec la France, a déversé des milliards d’euros, en pure perte. Dans les campagnes, on ne veut plus de cette assistance déprimante parce qu’elle récompense la décroissance et l’improductivité.
Car le problème est là : on a voulu convertir de force les agriculteurs à l’écologie théorique et les protéger artificiellement de la concurrence internationale. Résultat, on les a découragés de travailler, en compliquant par mille contraintes administratives leur tâche, et en pénalisant lourdement la vente du fruit de leur travail. En raison de cette politique insane les récoltes sont dpeut-être devenues plus respectueuses de l’environnement, mais elles sont étiques, chères pour les consommateurs et loin de garantir un revenu décent aux producteurs.

Comment sortir de cette impasse ?
Augmenter encore les aides reviendrait à prodiguer des soins palliatifs à une agriculture à l’agonie et ne ferait que majorer la dette faramineuse du pays.
Recourir à plus de protectionnisme ne serait guère plus efficace, en exposant au péril inflationniste et en impactant défavorablement les secteurs parvenant encore à exporter.
Revenir sur les réglementations supposerait l’abandon en rase campagne du diktat écologique auquel sont attachés beaucoup d’électeurs, même s’ils n’en mesurent pas toujours toutes les conséquences pour le monde rural.
Il faut bien évoquer ici l’inconséquence des Français. Ils veulent toujours plus de “bio”, sans pesticide ni OGM, ils se disent prêts à payer plus cher pour des produits de qualité, et réclament des circuits courts, mais ils privilégient pour leurs achats les grandes surfaces et se ruent sur les promotions et les prix bas.

Dans un tel contexte, que peut faire le gouvernement ? Quoi qu’il propose, ce sera toujours insuffisant, contestable ou quasi infaisable, à l’instar des premières mesures annoncées par Gabriel Attal.
Certes il est bon de renoncer à la hausse des taxes sur le Gazole Non Routier (GNR), comme on gela la taxe carbone lors de l’épisode des Gilets Jaunes, mais le plus sage eut été d’y penser avant… Qui donc a eu cette idée inepte de prélever une taxe pour la redistribuer intégralement ?
Certes il est souhaitable de réduire le nombre de réglementations et de contrôles, concernant notamment l'entretien des haies (pas moins de 12 à ce jour). Mais la jungle administrative est telle qu’il faudrait y aller à la tronçonneuse à la manière du Président Milei en Argentine et non pas avec des ciseaux de dentellière comme le suggère le Premier Ministre !
Certes il est bienvenu de promettre de mieux gérer l’eau et l’irrigation des sols en organisant des retenues utiles en période de sécheresse mais comment mettre en œuvre ce programme face aux hordes altermondialistes qui s’y opposent avec violence ?
Certes, il est bénéfique de mieux indemniser les éleveurs affrontant la Maladie Hémorragique Epizootique (MHE) et bien intentionné de promettre une nouvelle subvention de 50 millions d’euros pour la filière bio, mais celle-ci ne sera pas sauvée si les consommateurs continuent à se détourner d’elle…
Au-delà de ces timides avancées, on peut craindre hélas qu’il n’y ait pas de remise en cause réelle de la pléthore administrative déversée au nom de la lubie climatique, et qu’on pointe une fois encore les méfaits supposés du libre-échange, associé dans beaucoup d'esprits au capitalisme honni.

Plutôt que de s’opposer au monde tel qu’il est, il serait pourtant urgent qu’on donne aux agriculteurs la liberté de s'organiser pour être compétitifs. Qu’on les laisse gérer leurs exploitations comme bon leur semble et qu’on revienne très rapidement sur nombre d’interdictions ineptes, en passe d’asphyxier des filières commerciales entières : moutarde, betterave, cerise, pomme, endive, colza…
Avant de s’attaquer à l’Europe, il paraît impératif d’arrêter la surtransposition française délirante des réglementations émanant de Bruxelles, et d'abroger en extrême urgence celles déja en vigueur.
Plutôt que d’interdire les produits étrangers ne respectant pas les normes françaises, il vaudrait mieux autoriser les agriculteurs français à s’aligner sur les normes des pays dont on accepte les importations
Les échanges commerciaux ne peuvent s'exercer à sens unique. Si le libre échange reste souhaitable, il ne se conçoit toutefois qu’avec des règles partagées et sûrement pas en plombant de handicaps son propre camp ou en surtaxant méchamment ses concurrents. Quant au protectionnisme, il n’a de légitimité qu’en représailles à des excès de taxes unilatérales.
Tout ceci semble relever du bon sens, et serait facile et peu coûteux à réaliser sans délai, mais se heurte au lobby climatique et environnementaliste omniprésent dans toutes les institutions, toutes les assemblées, les commissions, les médias et les partis politiques. Il est donc fort peu probable qu’on avance sur ce terrain miné.
Face au désastre, organisé si ce n’est planifié, il n’y a pas grand-chose à attendre du gouvernement et pas davantage de l’opposition.
Ne parlons pas de la gauche (écologistes inclus), qui a perdu toute crédibilité tant elle est indécrottablement attachée à ses vieux démons idéologiques.
Lorsqu’on entend les responsables du Rassemblement National attachés avant tout à la fermeture des frontières, on ne se fait pas trop d’illusions. Quant aux Républicains, représentés par M. Ciotti, c’est du pareil au même. Il accuse non sans raison M. Macron d’être “un pompier pyromane qui a lui-même déclenché l’incendie”, mais il oublie que son parti a voté la plupart des textes réglementaires en cause. Pire que tout, il affirme que sa priorité serait de “mettre fin aux accords de libre-échange qui menacent l'agriculture.”

Pendant que dans les campagnes la révolte gronde, que les tracteurs sont aux portes des grandes villes, que le conflit s’étend à l’Europe entière, à l’instar des byzantins penchés sur la question du sexe des anges pendant le siège de Constantinople, nos députés entreprennent de débattre de l’inscription de l’IVG dans la constitution et sur la réglementation technocratique de la fin de vie…

31 décembre 2023

Le retour du pilori

Il y a quelques années, pendant le mandat présidentiel du peu regretté François dit “Le Normal”, le microcosme socialiste, pétri d’aigreur, déversait sa haine recuite sur l’évadé fiscal Depardieu, ce qui me fit réagir. Cette antipathie à l’égard d’un des meilleurs acteurs contemporains prend désormais un tour moral et envahit à nouveau par son tintamarre assourdissant le quotidien. Impossible d’y échapper. Faut-il qu’on ait du temps à perdre dans notre pays, déclinant, rongé par toutes sortes de ruines et de vicissitudes, pour s’attacher à de pareilles billevesées.

Sur la foi d’accusations non démontrées jetées à dessein sur la place publique, et de quelques plaisanteries obscènes, rendues publiques non moins à dessein, les censeurs de la bienséance découvrent tout à coup, mais un peu tard, que Gérard Depardieu est un être excessif, grossier, parfois vulgaire. Mais Depardieu a toujours été Depardieu. Une sorte de colosse mal dégrossi (si l’on peut dire vu la boursouflure de sa silhouette). Un gros nounours mal léché en somme.
Il n’a pas d’éducation comme on disait autrefois lorsque l’éducation avait un sens. Petit voyou, il est devenu acteur et le génie lui est tombé dessus comme la foi sur d’autres. Emporté malgré lui par le tourbillon de la gloire, il est devenu une sorte de monstre jovial, jouisseur, à la fois sympathique et détestable, pratiquant avec une jubilation puérile l’outrance et la déraison. Sous la carapace de graisse, il resté l’enfant turbulent, mal élevé qu’il a toujours été. Si l'on connaît nombre de ses excès, on ne l’a jamais vu manifester de méchanceté et pas davantage de perversité. Dans l’intimité, ce serait autre chose à ce qu'il paraît.

L’infamie dont certains cherchent à le couvrir a quelque chose de cocasse si cela n’était l’expression du tragique de l’époque. On croit rêver devant les flots de salive, les tonnes d’encre répandues pour flétrir ce comédien de génie au sourire de garnement, pour fustiger ses écarts de conduite, pour le clouer au pilori, voire l’envoyer au bûcher. On propose même de l’effacer de la mémoire cinématographique ! France Television, qui se moque de l'avis du public comme d'une guigne, annonce, sans jugement et sans appel, dès à présent suspendre toutes les rediffusions de films avec Gérad Depardieu et cesser toute collaboration à venir avec lui.

Quelques dizaines de personnalités téméraires se sont élevées contre la curée dont l’acteur est victime. Elles ont bravé les foudres de la bien-pensance en signant une lettre de soutien et en invoquant cette foutue “présomption d’innocence” qui ne veut rien dire si ce n’est le contraire de ce qu’elle est supposée exprimer. Le Président de la République lui-même est descendu dans l’arène pour défendre le paria, après les menaces de retrait de la Légion d’Honneur, émises par l’inconsistante ministre de la cul-ture, petite sainte laïque besogneuse et grande prêtresse de l’art subventionné. Cela ne fit que redoubler l’ardeur des tribunaux populaires et provoquer l’hallali. Des centaines, puis des milliers de culs-bénits du consensus ont répliqué outragés en publiant un nouveau texte à charge. Dans le même temps, on a vu certains signataires de la motion initiale de soutien, essuyer la vindicte de puritains frénétiques et d’autres, pris de remords, sont revenus sur leur paraphe en y apportant moultes nuances pudibondes et réserves oiseuses.
On est en pleine bouffonnerie bourgeoise. Les précieux ridicules se gargarisent de belles phrases creuses, et de circonlocutions quintessenciées, les Sainte-Nitouche se dressent sur leurs petits ergots vengeurs.

On se souvient qu’il y a quelques décennies, c’était la liberté des mœurs qu’on réclamait à grands cris, et à la force de pétitions et de manifestations. On affirmait haut et fort qu’il était “interdit d’interdire”. De fait, tout devenait possible et on s’extasiait devant des œuvres répugnantes faisant l’apologie de la dépravation, d’obscénités en tous genres et de l’irresponsabilité. Au cinéma, Depardieu accédait à la célébrité en jouant une petite gouape lubrique dans Les Valseuses. Le Tout Paris était enchanté par ces lamentables pitreries faisant du viol un jeu. On fit de l’ignoble Dernier Tango à Paris un chef-d'œuvre, des immondes Nuits Fauves un hymne à la lutte contre le SIDA et de l’atroce Baise-Moi, "un bon petit film de genre qui efface la frontière entre porno stricto sensu et cinéma normal" (les Inrocks) !

Autre temps, autres mœurs. Désormais, il est devenu interdit d’interdire d’interdire. On brûle tout ce qu'on a adoré.
Éternel retour des choses, les chantres de l'émancipation sont devenus inquisiteurs intransigeants. Ils sévissent un peu partout, imposant leur exaltation destructrice au nom d’un wokisme confit jusqu’à l’absurde dans les principes. Fanatisme et nihilisme se rejoignent en un magma nauséabond dans lequel s’enlisent l’esprit et la liberté. Signe des temps, ces chasseurs de sorcières ne s’attaquent qu’aux faibles et aux héros morts ou sur le déclin. Le triste spectacle de l’actualité montre que les vrais salauds, les violeurs, les assassins, et les pervers continuent quant à eux de sévir impunément…

24 décembre 2023

Les derniers salons où l'on causait

Pour atterrir en douceur en cette fin d’année, un sujet léger : la diffusion, il y a quelques jours à peine, sur la petite chaîne de télévision Paris Première, d’une émission-dîner animée par Thierry Ardisson. Cette soirée filmée au domicile parisien de ce dernier, sis 214 Rue de Rivoli, “remettait le couvert” 20 ans après les mythiques épisodes capturés Faubourg Saint-Honoré.
Non pas que cet événement soit fracassant en soi, mais il rappelle un temps quasi révolu associant détente, bonne chère, culture, et humour débridé.
Précisons que pour assister à ce spectacle, il fallait toutefois être abonné payant. De par la volonté du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), petit soviet chargé de “réguler” les contenus destinés aux téléspectateurs, la chaîne n’a en effet pas l’autorisation de diffuser ses programmes librement, en clair.

Pour les happy few admis au spectacle, il ne fut pas sans évoquer les salons littéraires du XVIIIè, où l’on savait s’amuser avec légèreté, sans trop de tabou et sans trop de vulgarité. On me dira que cela conduisit à la Révolution, mais tant pis…
Bien que les convives soupassent aux chandelles des girandoles, sous des lustres de cristal, le décor rococo tendu de velours cramoisi avait un petit côté kitsch pour ne pas dire autre chose. Dans cette ambiance feutrée, un fond musical jazzy, était propice aux propos libres et lestes.
Pour ceux qui n'auraient pas pu voir cette émission, Youtube permet de visionner celles des saisons passées, il y a déjà deux décennies, et de se faire par la même, une idée de l’atmosphère du lieu. Il n'y eut pas moins de 104 épisodes. Pour ma part, je me suis délecté, entre autres, de la soirée consacrée aux Grosses Têtes, tournée en 2004, avec Jean Dutourd, Pierre Bellemare, Jacques Balutin, Philippe Bouvard, Laurent Baffie & co.

Quitte à céder à la nostalgie, n’oublions pas la ribambelle des émissions, témoignant de manière éloquente de ce que Thierry Ardisson a apporté à la télévision : des vitrioliques Descentes de Police à l’ultime Salut les Terriens, en passant par les Bains de Minuit, les Lunettes Noires pour Nuits Blanches, Double Jeu, Tout le Monde en Parle…
Tout n’est pas bon assurément mais peu d’autres émissions ont gardé la fraîcheur qu’elles avaient lors de leur premier passage. Est-ce le ton non conformiste, faisant alterner sérieux et fantaisie, agrémenté des saillies percutantes de Laurent Baffie ? Est-ce le mélange des genres qui faisait converser sur un même plateau, chanteurs, acteurs, philosophes, politiciens, humoristes ? Le fait est, qu’on est à des années lumières du consensus mou et pudibond, plombé par un humour aussi émollient que rébarbatif, régnant sur les chaînes d’Etat.
On se souvient certes, des mythiques rendez-vous littéraires animés par Bernard Pivot. On garde pareillement en mémoire les talk shows éclectiques de Frédéric Taddeï. On peut aussi évoquer les sketches hilarant dont Jacques Martin était le maître d’oeuvre inspiré, mais le cocktail détonnant caractérisant les émissions de “l’homme en noir” reste unique en son genre. Il répond mieux qu’aucun autre à la notion de variété divertissante, au meilleur sens du terme.

Aujourd’hui, c’est Waterloo morne plaine. Il ne reste rien de la pétillance et de l’impertinence de jadis. Il y a bien Hanouna, mais qui cède hélas un peu trop au racolage et à la trivialité. Seule CNews, chaîne honnie des bien-pensants, parvient encore à sortir les téléspectateurs des sentiers battus du conformisme. Sans doute n’est-ce pas un hasard si tous les meilleurs journalistes et chroniqueurs s’y côtoient désormais et si les audiences s’envolent. Pascal Praud y fait encore preuve d’un peu d’effronterie et d’esprit critique, matin et soir, tandis qu’on a vu réapparaître en discret visiteur du soir, l’excellent Frédéric Taddéï…

29 novembre 2023

Logique Ionescienne 2

Trois exemples de consensus peuplant de manière insensée l’actualité pourraient être intégrés sans peine à la logique folle développée par Ionesco : le réchauffement climatique, l'intelligence artificielle, et tout dernièrement les punaises de lits.
Sur ces sujets, le train hallucinant du parler creux et des fausses évidences en forme de chimères emplit l'espace médiatique de son chahut assourdissant, repoussant ou écrasant au passage les discours qui ne seraient pas à l'unisson.
Il serait vain de faire un catalogue exhaustif des choses vues et entendues. Qu'il soit permis d'en rappeler quelques pépites :

Sur l'évolution du climat, la charmante Evelyne Dhéliat croit bon de commencer son bulletin météo en nous gratifiant de commentaires oiseux du style: "il va faire très beau en ce début d'automne", ajoutant aussitôt "et ça ce n'est pas une bonne nouvelle…" Abandonnant la neutralité qui sied à sa fonction, elle rejoint donc l'opinion générale qui sévit désormais au détour de chaque phrase !
D'autres porte-voix du consensus climatique, se font encore plus catastrophistes, claironnant par exemple au terme d'une saison magnifique, que le mois de juillet, puis celui d'août, puis de septembre et maintenant d'octobre, ont été "les plus chauds jamais enregistrés depuis le début de l'humanité". Rien que ça ! Après nous avoir bassinés (sans jeu de mots)  tout l'été avec la sècheresse, les mêmes pourraient s'écrier "que d'eau, que d'eau, que d'eau !" au vu des inondations d'automne...
Parmi les inepties à ranger au titre des idées reçues sur cette thématique, on ne peut que réserver une place de choix au truisme éléphantesque émis par Jean Jouzel, grand satrape réchauffiste, et dignitaire honoris causa du GIEC : "le capitalisme est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique".
Le pape François lui-même, de plus en plus étranger aux choses spirituelles, croit bon d'apporter son grain de sel, en amont de la grand-messe de la COP28, en s'écriant : "Le monde s'écroule". A l'instar des militants imbus de certitudes, il appelle sans vergogne à "une transition écologique plus contraignante…"

S'agissant de l'Intelligence Artificielle, qu'il est convenu de nommer par ses initiales IA ou mieux encore, à l'anglo-saxonne, AI, l'emballement médiatique va également bon train.
Là encore, la problématique a soudainement surgi, comme une bête faramine, inopportune et suspecte d'incarner un mal, invasif et potentiellement mortel. On oublie qu'il ne s'agit que de progrès algorithmiques, simulant le raisonnement humain, à la manière des bonnes vieilles calculettes. Certes la machine devient de plus en plus puissante et rapide mais une chose est sûre: elle reste toujours aussi dépourvue d'intelligence. Qu'importe, on en fait une sorte d'entité venue d'on ne sait où, maléfique, dotée d'un cerveau fabuleux et de tentacules innombrables. Elle fascine autant qu'elle effraie.
Comme à chaque fois que des avancées techniques se font jour, on agite le danger potentiel qu'elles représentent : "L'IA va supprimer des millions d'emplois. 300.000 rien qu'en Bretagne…"
La surenchère va bon train. Les experts dûment autorisés clament que l'intelligence artificielle fait peser des menaces d'"extinction" pour l'humanité. Un peu fort de café. Ceux là même qui ont conçu l'engin et ont largement diffusé ses applications sur internet, réclament tout à trac une pause !
Des voix s'élèvent de plus en plus nombreuses pour exiger une régulation par les gouvernements de l'IA.
Mais qui peut imaginer sans rire la machine étatique, irresponsable et dénuée de cervelle, se mettre à réguler des programmes informatiques ? Ubu peut-être...
Par un paradoxe empreint de la plus savoureuse pataphysique, l'État s'empresse d'afficher sa volonté d'encadrer sans délai la problématique, tout en manifestant, tel un converti enthousiaste, son désir de profiter de ces avancées robotiques pour doper sa matière grise défaillante : "Le gouvernement a officiellement lancé jeudi son expérimentation de l’intelligence artificielle générative dans l’administration, qui doit permettre d’améliorer les réponses aux questions des usagers des services publics."
On croirait cette profession de foi délicieusement jargonnante sortie d'une pièce de Ionesco, ou mieux encore, du moulin à phrases toutes faites de Chat-GPT. Ça promet de beaux jours !

Dernier sujet, emblématique du prêt à penser contemporain, celui des punaises de lit. Face à ce nouveau péril, le concert assourdissant des médias réunis, lance “un affreux hurlement", comme dirait le cher Baudelaire. L'alerte générale est donnée. Nous sommes envahis par ces bestioles, certes microscopiques si on les compare aux rhinocéros, mais autrement plus nuisibles !
Comme s'il s'agissait d'un fléau particulièrement menaçant, le gouvernement, toujours soucieux de "suivre son temps", entre très vite dans la danse. M. Véran, porte-parole en chef, annonce une réunion interministérielle visant à trouver une réponse « rapide et efficace qui permette de traiter tous les aspects du problème et de répondre aussi à l’angoisse légitime des Français ».
Il en appelle à la raison raisonnante et tente de rassurer la population : "Nous devons solliciter les professionnels de la filière afin de savoir s’il y a une augmentation ou non de ces punaises de lit. Tout ce travail est en train d’être réalisé par le gouvernement et ses agences pour apporter des réponses."
Mais déjà l'évidence apparaît on ne peut plus clairement, pour lui : "Le réchauffement climatique entraîne une recrudescence de ces punaises de lit dans l’ensemble des pays occidentaux, touchant plus particulièrement les pays à forte fréquentation touristique…"
La boucle est donc bouclée et force est de conclure qu'en matière de raisonnement par l'absurde, tout est dans tout et réciproquement !

14 septembre 2023

Statistiques et Transhumanisme 1

Les téléspectateurs ayant suffisamment d’ouverture d’esprit pour s’aventurer de temps à autre sur la chaîne CNews purent assister à deux débats édifiants ce dimanche 10 septembre. Sous la houlette de l’excellent Frédéric Taddéi, un des meilleurs animateurs de talk show, on vit s’affronter beaucoup des contradictions que notre monde véhicule, entre utopie et science.
La première confrontation portait sur le mésusage des statistiques et sur leur dévoiement pour servir une cause idéologique. La discussion tourna autour du récent ouvrage de Sami Biasoni intitulé "
Le Statistiquement Correct". 

Beaucoup d’exemples furent donnés des stupidités chiffrées qu’on entend colportées par les médias à longueur d’année. Un seul suffirait à donner la mesure de la bêtise, si ce n’est de la mauvaise foi, de certaines sentences proférées par les politiciens et autres “penseurs autorisés”, pour reprendre l’expression de Coluche.
Pour légitimer et défendre la limitation de vitesse à 30 km/h que presque toutes les villes, dans un bel élan panurgien, sont en train d’imposer aux automobilistes, l’ébouriffé représentant du parti Europe Écologie Les Verts, Julien Bayou, présenta la mesure comme généreuse au motif qu’on roule déjà en moyenne à Paris à 11,6 km/h entre 7h et 20h !
On pourrait tout de go lui demander de s’expliquer sur la nécessité d’une telle limitation puisqu’on circule en pratique déjà nettement en dessous. Mais le plus grave et le plus contestable est de fournir un chiffre qui ne veut rien dire. S’il est vrai au sens statistique, il ne représente pas la réalité puisqu’on ne roulait avant cette réglementation quasi jamais à cette vitesse, mais toujours soit en dessous lors des embouteillages, soit en dessus lorsque la voie était libre. C’est donc avec ce genre de raisonnement pernicieux qu’on promulgue des normes inapplicables.
Pour illustrer autrement le caractère parfois fallacieux d’une moyenne ou d’une valeur médiane, il suffit d’imaginer un établissement de santé qui ne comporterait qu’une maternité et qu’un service de soins pour personnes âgées. L’âge moyen se situerait autour de 50 ans ce qui n’a évidemment, dans un tel contexte, aucun sens.

Le nombre de slogans appuyés par une présentation biaisée des chiffres ne fait que croître et pour celles et ceux qui n’ont pas le temps ni la volonté d’approfondir les choses, ces contre-vérités finissent par s’imposer. “Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose”, selon le dicton bien connu.
Ainsi, on put entendre tout récemment Jean Jouzel, ancien haut dignitaire du GIEC, assénant tranquillement que le capitalisme est incompatible avec la lutte contre le réchauffement climatique.
Le refrain est connu mais venant de quelqu’un qui se targue d'être un savant impartial, une telle ineptie qui prétend faire d’une opinion politique une vérité incontestable, démontre un parti pris de plus en plus radical et intransigeant qui invite à lui seul à devenir climato-sceptique ! On sait que M. Jouzel n’a jamais caché son engagement “toujours à gauche”, et on sait dorénavant qu’il confond cet engagement partisan avec l’objectivité scientifique. Il rejoint ainsi la cohorte d’esprits torves, clairement assujettis à une doctrine, mais qui essaient en toute connaissance de cause de faire passer cette dernière pour un corpus assis sur des faits établis. On se souvient de l’illustre idiot qui osa clamer qu’il préférait "avoir tort avec Jean-Paul Sartre que raison avec Raymond Aron" ! D’autres diraient qu’au Loto, "100% des gagnants ont tenté leur chance…"

24 août 2023

Grandeur et Décadence du Journalisme

La mort brutale de Gérard Leclerc marque peut-être la fin d'une certaine idée du journalisme. Il n'incarnait certes pas vraiment l’audace ni le mordant d’une profession supposée aller au bout des sujets sans tabou ni faiblesse comme le préconisait Albert Londres. Mais il était respectueux des bonnes pratiques, et ouvert au pluralisme politique. Sa participation régulière mais néanmoins critique à l’émission animée par Pascal Praud sur C News attestait d’un certain courage et de sa largesse d’esprit.


Aujourd'hui on assiste à une dilution de ce qui faisait l'âme du journalisme dans un magma consensuel insipide. L'esprit critique est en berne et les idées reçues, pourtant férocement flétries en son temps par Gustave Flaubert, sont omniprésentes, répercutées à l'infini par une Presse sans inspiration ni originalité.

L'affaire du Journal du Dimanche (JDD) est emblématique de cette époque couarde, vouée à l'instinct moutonnier.
Jugeant de manière expéditive et péremptoire que Geoffroy Lejeune, le directeur nouvellement nommé, était marqué du sceau de l'infamie d'extrême-droite, la rédaction se mit illico en grève, réclamant durant quarante jours, à cor et à cri, son éviction par principe. Ces gens qui n'auraient sûrement pas désavoué le stalinien Edwy Plenel, s'offusquaient donc de voir arriver chez eux un transfuge du magazine Valeurs Actuelles. Lequel est rituellement qualifié d'extrême, voire de facho par des gens qui n'en ont à l'évidence jamais lu un article ni même ouvert un numéro.

Le propriétaire du JDD tint bon face à cette infantile mais impressionnante révolte de salon. Il confirma sa nomination et offrit de substantielles indemnités financières à ceux qui souhaitaient démissionner.

Les rebelles, très à cheval sur les principes et soucieux de préserver leur éthique à deux balles, montrèrent en la circonstance qu'ils avaient beaucoup moins de problème avec les espèces sonnantes et trébuchantes facilement gagnées. Ils quittent donc le navire drapés dans un succédané de vertu républicaine mais sécurisés par un confortable parachute doré, concédé au nom de la paix sociale. Nul doute qu'ils pourront atterrir en toute quiétude à gauche, auréolés de leur action de résistance.
Il n'y a pas de morale à cette histoire...

22 août 2023

La Ligue des Empêcheurs

Ils se sont auto-proclamés Ligue des Droits de l'Homme (LDH). Titre prestigieux s'il en est dans notre société raffolant d'appellations d'autant plus ronflantes qu'elles ont moins de sens. Au surplus, l'expression en forme de totem agit comme un bouclier d'immunité idéal. Comment s'opposer aux droits de l'homme ? Ce serait un peu comme se proclamer ennemi de la Paix et du Progrès ou bien militer contre l'Amour… 

Ces gens peuvent donc tout oser. Selon l'adage bien connu c'est même à ça qu'on les reconnaît .

Aujourd'hui, leur lutte consiste à s'opposer judiciairement à toutes les initiatives des Pouvoirs Publics, visant à améliorer la propreté et la sécurité urbaine. En combattant ce qu'ils appellent les arrêtés anti-SDF, ils prétendent qu'il s'agit d'un droit fondamental que de se vautrer sur les trottoirs, en faisant plus ou moins la manche en compagnie de packs de bière et de chiens patibulaires.

Toutes les mesures prises par les mairies sont ainsi battues en brèche par ces pseudo bienfaiteurs de l'Humanité au risque de voir le chaos et la décrépitude dévaster peu à peu les cités.


La LDH reçoit chaque année près d'un million d'euros de subventions publiques. Outre le scandale de cette générosité forcée au dépens des contribuables, et du gaspillage des deniers publics qui pourraient être tellement mieux utilisés ailleurs, c'est l'aveu que cette association n'a que faire de sa propre indépendance vis à vis du Pouvoir et qu'elle est incapable, avec son idéologie miteuse, de convaincre suffisamment d'adhérents payants, libres et responsables.

Il faut dire qu'au fil du temps, l'ambition universaliste originelle s'est réduite comme peau de chagrin. Elle est désormais ratatinée sur de médiocres objectifs communautaires, enfermés dans un parti-pris anti-système aux relents politiques moisis.

On peut se demander in fine quel est l'intérêt d'une telle institution dans un pays démocratique, puisque le peuple est libre de changer de politique et de gouvernants à chaque échéance électorale ? Ne serait-elle pas plus utile en régime totalitaire pour dénoncer les méfaits du pouvoir et tenter d'amender ses excès ? Ironie du sort, c'est précisément là où on aurait besoin de ces gens qu'ils brillent par leur absence. Le problème est sans doute que leur courage en paroles s'avère inversement proportionnel à leur témérité en action...

23 juillet 2023

Ministères Amers


Au gouvernement, il est des postes à usure rapide.
Il en est ainsi de ceux dédiés à la santé et à l'éducation. Messieurs François Braun et Pap NDiaye n'ont fait qu'y passer. Inconnus ils étaient, inconnus ils seront, au terme de leur parcours météorique.

Un an à peine pour convaincre, dans un système verrouillé, ce n'est pas une sinécure ! Autant dire, mission impossible.

C'est avec un brin de compassion qu'on put entendre lors de sa passation de pouvoir, le ministre de la santé en partance faire le bilan de son bref passage avenue de Ségur en forme de déconfiture : "Je me demande encore ce qui a poussé un urgentiste de province à s'embarquer dans cette aventure."
Il avança bien quelques explications mais on ne le sentait pas trop convaincu lui-même.

De toute manière le Président de la République, grand maître des horloges (à défaut de mieux), mais toujours très satisfait de lui après ses fameux "100 jours" au goût de Berezina, n'a rien de tangible à proposer aux nouveaux impétrants, hormis d'être "exemplaires", d'agir "avec la "plus grande dignité" et d'éviter "les comportements inappropriés".
Voilà donc l'État dans lequel erre la République ! On ne saurait mieux résumer le pavé sartrien oscillant entre l'Être et le Néant...

Si l'on peut craindre que le sémillant Gabriel Attal se brûle les ailes en pénétrant dans le chaudron infernal de l'éducation, il n'est pas interdit de garder un infime espoir qu'il fasse moins pire que ses prédécesseurs.
On ne se fait aucune illusion en revanche sur les capacités d'Aurélien Rousseau à la santé. Haut fonctionnaire formé dans le moule de l'ENA, son passé est celui d'un apparatchik socialiste pur jus. Engagé au PCF, il dériva par opportunisme vers le PS, avant de rejoindre le grand courant macroniste.
Son expérience en matière de santé se résume grosso modo à la direction de l'ARS d'Ile de France durant 3 petites années. Aucun espoir donc qu'il puisse se défaire des œillères idéologiques bornant par avance son chemin entre les limites étroites du centralisme bureaucratique dans lequel s'enlise irrémédiablement notre pays...

20 juillet 2023

Inégalités vs Pauveté

On entend souvent certaines âmes prétendument bien intentionnées et certains économistes à la petite semaine, se désespérer de l’accroissement incessant des inégalités dans le monde. Derrière ces lamentations surgit en général assez rapidement la critique acerbe du capitalisme et du libéralisme accusés de faire régner la loi de la jungle.
Cette optique grossièrement déformante, permet facilement de faire passer et repasser le message lancinant affirmant que “les riches deviennent chaque jour un peu plus riches tandis que les pauvres sont de plus en plus pauvres”.
Comme tous les slogans, il est fallacieux mais par un étrange paradoxe il fait mouche auprès des gogos qui le prennent au pied de la lettre sans chercher la moindre confirmation un tant soit peu étayée.
Les inégalités si tant qu’elles existent et qu’elles s’accroissent, n’ont qu’un rapport trompeur avec la pauvreté, qui elle-même n’est pas à confondre avec la misère.
Que m’importe après tout qu’il y ait des gens immensément plus riches que moi, si ce que je possède suffit à mon bonheur ? Et pour aller plus loin, serais-je plus heureux si les ultra-riches étaient tout à coup appauvris par je ne sais quelle baguette pas du tout magique ?

Une récente étude parue dans le Wall Street Journal (WSJ) montre que les Européens deviennent de plus en plus pauvres, alors que les inégalités de revenus se réduisent régulièrement (notamment en France). Parallèlement, les Américains deviennent eux de plus en plus riches, nonobstant les inégalités faramineuses existant dans cet antre du capitalisme honni.
Cette enquête révèle également que les salaires sont en baisse régulière en Europe, tandis qu’ils ne cessent d’augmenter aux USA. Depuis 2019 ils ont ainsi baissé de 3,5% en Italie et jusqu’à 6% en Grèce tandis qu’ils grimpaient de 6% outre-atlantique (après lissage de l’inflation).
En 2019 précisément, une autre étude, émanant de la Foudation for Economic Education (FEE) avait montré que les 20% les plus pauvres aux Etats-Unis avaient un pouvoir d’achat supérieur à celui de la moyenne des autres pays de l’OCDE ! Autrement dit, si ces Américains les plus pauvres formaient une nation, elle serait encore l’une des plus riches du monde !
Face à ces constats, le WSJ enfonce le clou là où ça fait mal, en expliquant que les Européens ont privilégié le temps libre et la sécurité de l’emploi. Le malaise socio-économique ressenti sur le vieux continent relève donc de l’adage qui stipule qu’on ne peut avoir à la fois le beurre et l’argent du beurre.
Parmi les causes de l’appauvrissement européen, il faut prendre également en considération, selon ces études, les dépenses astronomiques occasionnées par la transition écologique, le très haut niveau des taxes et le coût faramineux de la protection sociale, des aides, des allocations, des primes qui découragent le travail et plombent les salaires. Résultat, en Europe où l’on devrait vivre heureux grâce aux bienfaits de l’État-Providence, on est pauvre et morose. En Amérique où les citoyens doivent avant tout compter sur eux-mêmes, ils sont désespérément prospères et optimistes.

La mesure abrupte des inégalités ne vaut donc pas grand-chose et à tout prendre, contrairement aux allégations ineptes de l’écolo-cheffe Marine Tondelier, il vaut mieux quelques ultra-riches au sein d’une population aux revenus confortables que des millions de pauvres, sans inégalité mais également sans espoir. Sans doute est-ce la même logique qui veut qu’il n’y ait qu’un très gros gagnant au loto, empochant des dizaines de millions, plutôt que des millions à récolter des clopinettes… Ce qui n'empêche que 100% des gagnants ont tenté leur chance !
Le taux de pauvreté au sein d’une population ne donne qu’une idée limitée voire biaisée de la prospérité et du bien être général puisque ce n’est jamais que la proportion de gens gagnant moins de la moitié du revenu médian de ladite population. Surtout elle perd tout son sens lorsqu’on compare des pays dont les niveaux de vie sont très différents, puisqu’on ne parle plus alors de la même pauvreté. On est toujours le pauvre de quelqu’un en somme. Mais là encore, les slogans sont pris en défaut. Contrairement à une idée reçue très tenace, l'extrême pauvreté recule dans le monde. Il y a certes encore des progrès à faire, mais une chose est sûre, contrairement à la vieille rengaine socialiste, ce n’est pas en appauvrissant les riches qu’on enrichira les pauvres…

30 juin 2023

Fallait-il en arriver là ?

Une fois encore la violence urbaine défraie la chronique et offre une triste image de notre pays.
L’inversion des valeurs qui devient hélas la règle d’une société sans repère vient d’atteindre un paroxysme : à la suite d’un banal contrôle routier, un policier se trouve en prison pour avoir tenté de faire respecter l’ordre public tandis que les hommages pleuvent, y compris du plus haut de l’État, pour honorer la mémoire d’un voyou, mort pour avoir refusé d’obtempérer.
Le premier avait semble-t-il un parcours exemplaire, distingué à maintes reprises pour son efficacité et son courage. Le second, âgé d’à peine 17 ans, était déjà “connu défavorablement”, comme on dit, des services de polices pour de multiples voies de fait. refus d’obtempérer, trafic de stupéfiant, provocation, conduite de voiture de sport sans permis…

Le déferlement insensé de violence dans toute le pays, qui fait suite à cet évènement était malheureusement prévisible. On peut dire qu’il s’inscrit dans une spirale tragique relevant de la fatalité. A force de repousser une réalité dérangeante, à force de ne pas vouloir faire de vague, on affronte la tempête qu’on n’a pas voulu voir venir.
La responsabilité des politiques apparaît aujourd’hui écrasante et ce ne sont pas leurs lamentations au sujet des victimes, leurs appels au calme, ni même leurs condamnations fermes d’actes injustifiables qui peut les exonérer du poids qui pèse sur leurs épaules malingres. On est en droit de juger sévèrement l’inertie, la couardise de nombre de dirigeants, mais que dire de ceux qui dans la position confortable d’opposants aboient leur haine et incitent délibérément à la révolte et aux dégradations, en appelant clairement au renversement par la révolution, de l'ordre établi démocratiquement.
La responsabilité des parents est tout aussi évidente. Aujourd’hui on voit la mère du “malheureux Nahel”, exiger que la justice abatte ses foudres sur le policier et prendre la tête d’une marche blanche en mémoire de son fils. On ne peut rester insensible au chagrin d’une mère, mais n’y avait-il pas pour les parents aimants, des questions à se poser sur le comportement de son enfant, et des mesures éducatives à prendre avant d’en arriver à cette funeste extrémité ?
Que dire enfin du désarroi de la population confrontée à des actes de vandalisme répétitifs et toujours plus destructeurs, mais toujours impunis. Et comment occulter le probable désarroi des policiers, toujours sur la sellette, soit en raison de leur inaction, soit au contraire pour avoir trop agi, et lâchés dans ces circonstances par leur hiérarchie et par des gouvernants apeurés par la vindicte de la populace ?

Aujourd’hui un drame est arrivé, préludant selon toute probabilité à d’autres car les Pouvoirs Publics paraissent s’obstiner à nier ou à sous-estimer le problème. Jusqu’où ira cette montée des périls que rien ne semble pouvoir stopper, telle est la question angoissante qui se pose désormais aux citoyens, déjà courbés sous le fardeau de crises incessantes. La moins préoccupante est sans doute celle hypothétique, touchant au climat. C’est curieusement aussi celle pour laquelle le gouvernement déploie le plus d’énergie, de taxes et de réglementations. C’est doublement navrant car il sera toujours accusé de n’en faire pas assez et une chose au moins est certaine : tout cela n’aura aucun effet sur le réchauffement...

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Bonaparte, lorsqu’il assiste à la première prise des Tuileries le 20 juin 1792, voit une troupe forte de cinq à six mille hommes. « Ils étaient, raconte son ami Bourrienne, déguenillés et burlesquement armés, vociférant, hurlant les plus grossières provocations…C’était, certes, ce que la population des faubourgs avait de plus vil et de plus abject. »
Au spectacle de Louis XVI, incapable d’autorité, et contraint d’arborer le bonnet phrygien rouge orné de la cocarde tricolore le futur Napoléon s’exclame: « Che coglione Quel couillon ! Comment a-t-on pu laisser entrer cette canaille ! Il fallait en balayer quatre ou cinq cents avec du canon, et le reste courrait encore !
Trois ans plus tard, lors de l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire, chargé d’obtenir la dispersion de la foule, il accepte à condition qu’on le laisse agir avec fermeté. Avant d’utiliser les grands moyens il avertit toutefois la foule :” que les honnêtes gens se retirent, je ne tire que sur la canaille”. Cela ne l’empêchera pas de faire feu sur les récalcitrants, faisant au moins 300 victimes. Le succès de l’opération lui vaudra toutefois d’être cité et applaudi pour la première fois à l'assemblée de la Convention, et de rester dans la mémoire populaire comme le “général Vendémiaire”.

Autre temps, autres mœurs, et on objectera que Bonaparte était loin d’être acquis à la démocratie…
N’empêche, à force de ne pas agir tant qu’il est temps, on risque bien de devoir un jour prendre des décisions terribles. Comme le disait Pascal, L'homme n'est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête…

18 mai 2023

En Roue Libre

En roue libre, à la dérive, à la ramasse, en vrille, à la va-comme-j’te-pousse, à la godille, autant de qualificatifs pour décrire l’action gouvernementale.
L’actualité fourmille hélas de ces contretemps, bévues, manœuvres dilatoires, atermoiements, errements, contradictions qui rendent chaque jour un peu plus illisible la stratégie de nos dirigeants. En ont-ils une, c’est bien la question ?
On a vu la sérénité trompeuse d’un ministre de la santé, masquant mal le fait qu’il semble complètement dépassé par les évènements.
On a vu la démagogie à la petite semaine du titulaire du portefeuille des Comptes Publics pointant d’un doigt accusateur les gros patrimoines, supposés par nature, frauder le fisc.

Aujourd’hui, c’est le jour du satrape régnant à “l'Économie et aux Finances et à la souveraineté industrielle et numérique” (moins elle a de sens, plus la liste des titres ministériels s’allonge). M. Lemaire, grand chef à Bercy, infatué “comme jamais”, fait la leçon aux “multinationales” du secteur agro-alimentaires. Il les tient pour directement responsables de l’inflation du coût du panier de la ménagère et les menace de les désigner à la vindicte populaire, c’est-à-dire leur faire subir le supplice du Name and Shame, s’ils n’obtempèrent pas illico à ses injonctions à réduire leurs marges bénéficiaires. Il argue du fait qu’elles profiteraient honteusement de l'inflation. Il oublie seulement que la grande responsable de la montée des prix, c’est la dévaluation de l’argent induite par l’injection massive de monnaies, ordonnée au sommet de l’Etat. Le “consommateur” paie ainsi aujourd’hui un peu de la note du “quoi qu’il en coûte”. Il occulte également la manne providentielle qui revient au Trésor Public sous forme de taxes, dont il n’a pas fait mine de baisser les taux pour soulager la dite ménagère en période d’inflation ! Il pousse même le cynisme jusqu’à prétendre qu’elles servent à financer les boucliers tarifaires et chèques d’aide qu’il a mis en place. Autrement dit, lui peut continuer à pomper le contribuable puisque c’est pour son bien et donner d’une main ce qu’il reprend de l’autre ! La ficelle est un peu grosse, d’autant qu’il arrose plus qu’il ne reçoit ce qui le conduit à toujours plus endetter le peuple. Paradoxe amusant, il y a peu de temps le ministre de l’économie fustigeait les enseignes qui offraient à leur clientèle de trop fortes promotions. Il pondit même la loi egalim pour encadrer et contraindre ces rabais (qui ne servit au demeurant à rien d’autre qu’à renchérir les denrées concernées…). Quant à la rigueur budgétaire, elle est annoncée régulièrement comme les promesses du barbier, mais sont toujours repoussées sine die…

Le triste épisode de St Brévin ravive le débat sur la politique, quasi inexistante, de contrôle de l'immigration et fait se contredire Élisabeth Borne, chef du gouvernement. Après avoir annoncé un report de la n-ième loi sur le sujet, “faute de majorité”, elle fait un virage à 180 degrés, affirmant que la dite loi sera présentée en début d’été… Pendant ce temps, Dominique Faure, ministre inconnue des collectivités territoriales, se ridiculise en affirmant après l’attentat, dans un tweet pathétique, que le maire avait reçu une protection rapprochée face aux menaces dont il faisait l’objet ! Efficace la protection, pourrait-on ironiser... Comme les carabiniers, elle est juste arrivée un peu tard… Pour se racheter, elle annonce quelques jours plus tard un “plan alarme élus”, dont on peut prédire qu’il sera à peu près aussi efficace qu’un cautère sur une jambe de bois !

M. Macron tente de son côté de faire oublier le tapage ayant accompagné la promulgation de sa loi sur les retraites. Il se déplace en province, multiplie les prises de paroles et les nouveaux engagements, en vain jusqu’à présent. Il faut dire que lui aussi patauge dans les contre-pieds et les apories. Après avoir contribué à l’action des gouvernements ayant désindustrialisé la France, il prêche l’inverse. Après avoir personnellement revendiqué la stratégie de démantèlement de la filière nucléaire, et fermé la centrale de Fessenheim, il voudrait désormais en ouvrir de nouvelles un peu partout ! Malheureusement, les vœux pieux sont souvent lettres mortes. La réindustrialisation ne se décrète pas.
Et comme on l’a vu précédemment, la nouvelle traque fiscale, annoncée par le ministre des comptes publics n’est pas de nature à rassurer les grands groupes industriels…

Sur le radeau de la méduse de l’éducation nationale, en perdition, le ministre Pap N'Diaye n’a qu’une obsession, celle de favoriser “la mixité sociale”. Comme le chef de l’État, il prend ses désirs pour la réalité, imaginant qu’un coup de baguette magique bureaucratique permettra d’atteindre l’objectif. Plutôt que de se préoccuper de la baisse de niveau régulière, devenue alarmante, de l'éducation dans notre pays, il attaque le secteur privé qui surnageait encore, et entend y mettre le bordel de sa lubie égalitaire…

Enfin, M. Darmanin, à la moustache adolescente mais fort en gueule et coutumier des coups de mentons martiaux, se croit autorisé à stigmatiser la politique de Georgia Meloni, qui tente en Italie d’enrayer le chaos migratoire. Il n’hésite pas à l’insulter, lui qui s’avère incapable de remédier aux effets désastreux de la passoire française, et dont la politique n’est que belles paroles et expédients inoffensifs. Plus fort encore, il critique l’impuissance du gouvernement italien alors qu’il ne manquait pas de s’insurger lorsque celui-ci prenait de vraies mesures, notamment lors de l’affaire de l’Ocean Viking en 2022 et plus anciennement contre l’action déterminée de Matteo Salvini. Quel est donc l’intérêt de se fâcher avec un pays ami et voisin avec lequel nous aurions tout intérêt à collaborer ? Rien sinon essayer de faire oublier sa propre incurie…

31 mars 2023

Plus écolo, tu meurs

Il est permis de sourire lorsqu’on voit chaque soir la présentatrice de France 2 présenter son bulletin météorologique rebaptisé "journal de la météo et du climat" et sis dans des locaux flambants neufs, quelque peu surdimensionnés. Elle nous bassine gentiment avec les questions recueillies paraît-il auprès de téléspectateurs tournant exclusivement autour du réchauffement climatique. Ne serait-il pas responsable, se demande l’un d’entre-eux, de la recrudescence supposée des tempêtes ?
Dans le même temps, Evelyne Dhéliat sur TF1 livre ses petits conseils quotidiens pour prendre soin de "notre planète". Elle recommande ainsi de fermer régulièrement les onglets de son navigateur web, d'éviter d'envoyer des mails avec des pièces jointes, ou bien de nettoyer le filtre à air de son auto pour gagner 3% en consommation…

Cette petite comédie quotidienne serait bien inoffensive si elle n’était pas la partie émergée d’une formidable entreprise d’endoctrinement écologique, de plus en plus insensée à mesure qu’elle impose ses diktats de plus en plus stricts et délirants à la population.

Chaque jour amène son lot de nouvelles réglementations.
On apprend ainsi qu’en plus du fatras de diagnostics obligatoires auxquels doit se soumettre celui qui vend sa maison, va s’ajouter dès le 1er avril un audit energetique pour les logements classés F et G, réputés passoires thermiques. Sachant que ces biens ne pourront prochainement plus être loués, comment trouver un acheteur sans être la proie de requins cupides, comme l'a bien montré un récente enquête de la chaine M6 (Capital).
Signalons au passage, que les propriétaires de cheminées à foyer ouvert sont dores et déjà dans le collimateur des technocrates de la métropole lyonnaise. Considérés comme de dangereux pollueurs, il ne leur est plus permis de faire la moindre petite flambée ...

De leur côté, les marins pêcheurs sont assujettis à des normes de plus en plus draconiennes. Face à cette hyper réglementation galopante qui risque sous peu de les réduire au chômage, le ton monte. Le ministre de tutelle, dont personne ne connaît même le nom, dit qu’il est "solidaire dans l’esprit" de ces malheureux, mais il ne l’est pas moins des grouillots européens qui votent ces textes absurdes…

Les agriculteurs ne sont pas logés à meilleure enseigne. Après l'interdiction des insecticides utilisés pour produire la moutarde, le colza, la betterave, voilà qu’on s’attaque à ceux qui évitent aux cerisiers d’être la proie des “mouches japonaises”. Comme dans d’autres domaines, la pénurie est à prévoir, ce d’autant que l’importation de fruits traités sera également proscrite.

Les automobilistes et tous ceux qui roulent pour leur travail seront confrontés à l’arrêt de la production des véhicules thermiques à l’horizon 2035. En 2017, ils auront droit à une nouvelle taxe carbone, et sont dores et déjà lourdement taxés par les municipalités pour le moindre écart de conduite ou de stationnement rendu quasi inévitable vu les plans de circulation ubuesques adoptés un peu partout.

Monsieur Macron, communique sur son nouveau “plan eau”, incitant à la “sobriété” et promet de nouvelles taxations et surfacturations pour les déviants. Les agriculteurs sont à nouveau priés de faire des efforts et les propriétaires de piscines peuvent se faire du mouron… Le chef de l'État est bien placé pour parler d’économie, lui qui distribue avec prodigalité les deniers publics, qui endette le pays à tour de bras.

Passons sur les normes relatives au traitement des déchets. On apprenait récemment que les déchèteries ne prendraient bientôt plus les rejets des tontes de pelouses et bientôt plus non plus ceux des tailles de haies. Alors que les taxes locales ne cessent d’augmenter et que dans de nombreuses villes la collecte des ordures est à la merci d’une poignée de grévistes, les citoyens doivent donc se débrouiller eux-mêmes.

Quelques lueurs d’espoir au dessus de ce nid de coucous : l’Allemagne a fait volte face sur l’interdiction des véhicules thermiques en 2035, quelques communes sont en passe de revenir sur l'extinction de l’éclairage public après avoir constaté que cela favorisait les accidents et la délinquance, et on vient d’apprendre que la suppression des tickets de caisse dans les grandes surfaces est reportée “en raison de l’inflation”. Mais y a-t-il beaucoup de raison à tout cela, c’est la vraie question…

Ce monde semble de plus en plus fou, soumis aux lubies de lobbies très influents dont les prédictions catastrophistes sont pourtant régulièrement prises en défaut (qu’on songe simplement à l’ancien vice président américain Al Gore qui reçut le prix Nobel de la Paix et dont le film fut récompensé par 2 Oscars pour avoir prédit la disparition totale des glaces de l’Arctique et l’inondation générale de New York avant 2017…)
Pendant ce temps, notre gouvernement est accusé d'inaction climatique et les auto-prétendus écolos, mais surtout anti-capitalistes, anti-libertés et anti-tout, se déchaînent, saccageant, brûlant, détruisant ce qui se trouve sur leur passage et maltraitent les biens, la culture et la si chère nature comme il ne devrait pas être permis… On n’est plus à un paradoxe près…

24 mars 2023

L'année Jarry

Cette année, Alfred Jarry (1873-1907) aurait cent cinquante ans. S’il était soudainement ramené à la vie, que penserait-il de notre époque ?
Éclaterait-il d’un grand rire vainqueur devant l'absurdité qui s’est emparée des esprits et qui règne sans partage, ou bien ferait-il grise mine devant tous les donneurs de leçons, les sectaires et les fanatiques qui prétendent réenchanter le monde en pratiquant le chaos ?
Il est permis de pencher pour la seconde option.
Il est vrai que le non-sens qui caractérise notre temps dépasse en puissance l’imagination débordante de l’inventeur d’Ubu. Mais les agitateurs professionnels qui voudraient casser la société au nom de ce qu'ils appellent "le vrai sens de la vie", sont tellement forts de leurs certitudes et de leurs utopies, tellement enivrés de leurs slogans pontifiants, qu’ils sont aujourd’hui l’incarnation même de l’insondable bêtise humaine. Face à eux, les pouvoirs publics (avec des petits p), dédaigneux, lâches et versatiles, méritent plus que jamais l’appellation de satrapes du grandiloquent royaume des idées reçues, qu’est devenue notre société prétendue “avancée”.

Le spectacle est dans la rue, il n’est plus guère de mots pour décrire sa vanité, son inconsistance et sa déraison. Peu importe le prétexte puisqu’on entre en vandalisme comme on tombe en religion. Un peu partout, parfois à l'instigation même de maires et de politiciens indignes, les poubelles, comme les forêts, allumées par des crétins illuminés s’embrasent au mépris de l’écologisme élémentaire. Après les discours pompeux sur l'hygiène de vie et la protection de la nature, c’est le foutage de gueule généralisé. Ceux-là même qui prédisent l’apocalypse climatique et qui prônent l'altermondialisme, précipitent le désastre en saccageant consciencieusement l’environnement. Ces nouveaux barbares souillent tout ce qu’ils touchent, pillent sans vergogne les biens produits par le capitalisme honni, enlaidissent les cités et les rendent invivables, insultent l’histoire et la culture, démolissent les repères sociétaux, foulent au pied toute morale, et organisent avec opiniâtreté les pénuries en tous genres. Désormais, leur but ultime est d’abolir le travail en se nourrissant de l’illusoire prospérité d’un monde qui s’écroule sous leurs coups de boutoirs.
Pendant ce temps, la pompe à phynances, actionnée par des gestionnaires à la petite semaine, marche à plein régime. Elle brasse les contresens économiques de base, mouline les déficits, déverse la monnaie en dépit du bon sens, invente toujours plus de taxes, stérilise à coup de lois et de réglementations l’audace et les initiatives, tout cela en manifestant un consternant contentement de soi.
Plus que jamais, devant ce flot croissant de stupidités, on peut conclure avec l’inénarrable docteur Faustroll que “la Pataphysique est la science !”