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11 juillet 2015

La farce de Maître Tsipras

Il est toujours assez jouissif de voir un Socialiste manger son chapeau idéologique et revenir par la force des choses, tout penaud, au bon sens. En matière économique ça consiste à se résigner à verser un peu de libéralisme et de saine comptabilité dans les doux délires redistributifs du collectivisme communiste, source d'inspiration inextinguible quoique de moins en moins revendiquée...
Ainsi la crise grecque donne l'occasion de voir M. Tsipras, entériner de fait, les austères injonctions des autorités européennes qui sont pour l'heure, les principaux créanciers de la cigale athénienne. 
Lui le tribun désinvolte,  lui l'histrion arrogant, dopé au philtre empoisonné de la dialectique marxiste, lui qui avait annoncé à son malheureux peuple des lendemains qui chantent, il en est réduit aujourd'hui à lui demander d'ingurgiter la potion amère.
Sinistre comédie qui consiste à faire voter le peuple sur des chimères, et quelques jours plus tard à solliciter le parlement pour faire approuver l'inverse! De l'art d'avoir toujours raison comme dirait Schopenhauer. Et de dire tout et son contraire et surtout n'importe quoi.
Comment le camarade Mélenchon va-t-il nous présenter ce tour de passe-passe, qui corrompt joyeusement la démocratie et prend les gens pour des billes ?
Faut-il rire ou pleurer de ces simagrées ? Qui rira le dernier en l'occurrence ?
Pour l'heure on peut considérer comme hilarantes les circonlocutions, périphrases et litotes en tous genres de notre Monsieur Prudhomme national, j'ai nommé le Président de la République en personne !
Le voir donner des leçons de rigueur, et  recommander à son ami de la vieille Internationale, la docilité vis à vis des institutions européennes et des grands financiers ne manque pas de sel !
Hélas il y a fort à craindre que tout cela ne soit qu'une mascarade. Connaissant la filouterie de ces gens, il est vain de croire à leurs promesses. Dans ce theâtre de l'illusion chacun feint de faire confiance à l'autre. Chacun fait semblant de s'engager. Mais au bout du compte, le plus probable est qu'on ne trouve que les épines du rosier et les queues des cerises...
Même en admettant que M. Tsipras soit sincère, les mesures qu'il propose restent très insuffisantes ou inadaptées. Hormis 2 ou 3 privatisations amusantes, elles se bornent en effet à augmenter les impôts et les taxes, ce qui ne constitue pas en soi ce qu'on peut appeler des économies.
Plus dure sera la chute...
Les peuples seront-ils dupes encore longtemps de cette farce ? Et combien de temps faudra-t-il encore pour que les rêves se fracassent vraiment sur la dureté de la réalité ? That is the question....

30 juin 2015

Sur une urne grecque...

Le titre d'un beau poème de John Keats (1795-1821), me suggère quelques réflexions acides sur l'actualité...

Moins de six mois après l'élection qui a porté au pouvoir en Grèce le parti d'extrême gauche Syriza, le constat est accablant.
On allait voir « ce qu'on allait voir » annonçaient certains fiers à bras qui se faisaient fort de mettre au pas la Finance Internationale, les vilains créanciers, le FMI, la BCE, la Commission de Bruxelles, la Troïka et tutti...
Allez-donc savoir pourquoi ce malheureux pays qui commençait tout juste à se relever, a brusquement cédé aux sirènes démagogiques d'irresponsables idéologues, bardés de certitudes et d'arrogance, et si ignorants des lois économiques élémentaires !
La versatilité et la crédulité du Peuple sont parfois stupéfiantes, surtout à une époque où il est pourtant facile de disposer d'informations et de les croiser pour se faire une idée aussi objective que possible.

Hélas, lorsqu'on est au bord de la ruine, drogué aux emprunts et à toutes sortes d'artifices comptables, il est certes bien difficile d'accepter la réalité qui impose évidemment l'austérité, autrement dit de se serrer la ceinture et de remonter ses manches. Il est en revanche tentant de croire les conseillers assassins qui vous dorent la pilule et vous assurent qu'il est possible d'effacer les dettes contractées auprès des autres, et qui vous chantent l'air lénifiant de la croissance ex nihilo en vous encourageant à creuser de nouveaux trous pour boucher la béance des précédents...

Le spectacle auquel on assiste depuis des mois faisant alterner chantage, manœuvres dilatoires, palinodies, et fausses promesses est des plus désespérants. Aujourd'hui plus personne n'est dupe. La Grèce ne remboursera pas l'essentiel de son endettement actuel. On ne sait pas encore trop qui paiera les pots cassés de cette gabegie mais il est à craindre que les contribuables et les épargnants soient une fois encore sollicités. Le pire est qu'à ce jour, il est plus que probable que cette fuite se reproduise sitôt épongée, car le gouvernement actuel, à condition qu'il parvienne à rester encore longtemps en place, n'a donné aucun espoir d'infléchir sa politique désastreuse.

Le risque, derrière cette affaire, est de voir se déliter rapidement ce qu'il reste du beau mais fragile rêve européen.
Avec la Grèce, l'Europe danse en effet sur un volcan. On apprend aujourd'hui même que la dette de la France a fait un nouveau bond depuis le début de l'année pour désormais frôler les 2100 milliards d'euros (soit près de 32.000 € par Français, nouveaux-nés inclus). Or avec leurs credo socialistes archaïques vaguement teintés de social-démocratie, nos dirigeants partagent peu ou prou les doux délires économiques de ceux qui sévissent à Athènes. Où cela nous mènera-t-il ? Jusqu'à quand les pays qui ont su redresser la barre, accepteront-ils de ramasser les morceaux de ces urnes insensées ? Un referendum improvisé va-t-il changer le destin ?