27 février 2016

La dette: chronique d'une gangrène 2

Une des particularités fort intéressantes du magazine TV animé par Marina Carrère d’Encausse, est d’être semé de citations édifiantes, émanant directement des hommes et des femmes qui furent ou sont aux affaires comme on dit. Avec, au sein de ce florilège de truismes, de petites lâchetés et de vaines promesses, quelques éclairs de lucidité, hélas sans lendemain...

Il y a ceux tout d'abord, qui minimisent l’importance que revêt la dette publique. Par exemple Henri Emmanuelli qui tente de rassurer à peu de frais l’opinion publique à ce sujet : “Qui peut croire au scénario catastrophe ?” s’exclame-t-il incrédule. Avec lui, il y a toute une gauche crispée sur l’idéologie, et peut-être un peu adepte de la méthode Coué, qui imagine que la dette n’est qu’une vue de l’esprit et que “ça va s'arranger avec le retour de la croissance”, allant jusqu’à clamer que “plus la crise est profonde plus le redémarrage est fort.”
Il y a même des économistes distingués, tel Paul Krugman, prix Nobel d’économie (un peu comme Barack Obama fut récompensé pour ses belles intentions sur la Paix) qui ne voit pas pourquoi on s’inquiète et qui compare la peur de la dette à une “maladie psychosomatique...”

A l’inverse, il y a ceux qui font un constat alarmiste, à l’instar d’Alain Juppé, affirmant il y a quelques années qu’il fallait “en finir avec le poison de la dette”, sous peine de voir “le système exploser.”
Il y a l’ancien ministre de l’économie Thierry Breton affirmant “ce n'est pas une honte d'avoir une dette, c'est une honte de ne pas en parler.”
Il y a Pascal Lamy, ancien Directeur général de l’OMC, avouant qu’un endettement continu durant 40 ans “est un signe grave d'un dysfonctionnement du système.”
I
l y a Dominique de Villepin renchérissant sur cet inquiétant diagnostic en affirmant qu’en laissant filer ses déficits, “la France a pris le risque d'un décrochage…”
Il y a enfin Valery Giscard d’Estaing révélant gravement que sans la dette et le fardeau du remboursement des intérêts qui y sont liés, “On pourrait supprimer l'impôt sur le revenu...”

Pourtant, malgré ces apparents éclairs de lucidité, personne ou quasi ne prit à aucun moment de mesure tendant vraiment à réduire l’endettement du pays. Peut-être, comme l’affirma Michel Charasse, en raison d’une indulgence due au fait “que tout le monde en profite”. Peut-être aussi comme le déplore Giscard d’Estaing, parce que les politiciens, par nature et sans doute aussi par démagogie, “ne proposent jamais de réduction des dépenses publiques, et surtout pas lorsque la croissance est là.”
De fait, les quelques décennies passées pourraient être comparées à un grand cimetière dans lequel ont été successivement ensevelies toutes les bonnes résolutions, toutes les actions pragmatiques, et dans lequel ont fleuri les croix et les pierres blanches marquant l’échec flagrant des politiques menées avec une obstination coupable par tous les dirigeants de tous bords idéologiques.

Il faut dire qu’en dépit de leur couleur politique affichée, tous reprirent peu ou prou à leur compte le vieux mythe de la relance keynésienne.
Cette chimère économique est bien commode pour des politiciens pusillanimes. Elle leur permet d’éluder les vraies mesures d’économies qui pourraient assainir les finances du pays, et en son nom ils peuvent se faire les défenseurs du fameux "modèle social" à la française, dont on mesure pourtant de plus en plus les effets calamiteux.
Chronologiquement, le désastre est évident même s’il fut amorti par quantité d’artifices dont quelques acquis sociaux trompeurs financés par l'emprunt. Il est ralenti également par l’appartenance de la France à la Communauté Européenne, qui quoique on dise freine un peu les programmes dispendieux et démagogiques des gouvernements successifs. Il est parfois suspendu grâce au contexte international enfin, qui procure quelques embellies de croissance, dont le pays ne profite malheureusement que trop peu.

Cette lente descente aux enfers débuta dès la seconde moitié des années 70, sous Giscard d’Estaing. On eut beau jeu alors, d’incriminer les chocs pétroliers. La réalité fut que malgré le plan d’austérité du professeur Barre, le gouvernement dépensa tant et plus. La ceinture fut surtout pour les contribuables, dont les impôts augmentèrent lourdement...
Avec le virage socialiste pris par le pays en 1981, le mirage keynésien s'imposa de plus belle. A l’initiative du président Mitterrand, on dépensa tant et plus, et la fiscalité continua son ascension, proportionnelle à la dette…
Jacques Chirac ne fit pas mieux. Après avoir martelé que "trop d’impôts tue l’impôt", il assomma littéralement les contribuables en invoquant "la fracture sociale", laquelle ne fit que s’ouvrir un peu plus au fil des dépenses publiques.
Après le fiasco de la dissolution de 1997, les Socialistes reprirent à nouveau, dans un souci de "justice" et "d'égalité" l’antienne keynésienne, et malgré une belle phase de croissance, dilapidèrent les quelques économies potentielles, qualifiées de "cagnotte". Le chantier inepte des 35 heures, promu par le tandem Aubry/Stauss-Kahn, acheva de ruiner les espérances, et l’endettement repartit de plus belle.
Au passage, le pacte de stabilité européen vola en éclat, faute d'être réellement appliqué, ouvrant la voie au surendettement, comme le déplora Dominique de Villepin. Devenu Premier Ministre, ce dernier bénéficia lui aussi d’une phase de croissance de l’économie mondiale. Mais si la dette française se tassa légèrement, les dépenses ne diminuèrent pas vraiment…
En 2007 on crut enfin à un nouveau cap, avec l’élection de Nicolas Sarkozy. La volonté affichée était de baisser les impôts et les charges pesant sur les entreprises, tout en réduisant les dépenses d’Etat. le Président claironna que cette politique audacieuse permettrait de ramener la dette en dessous de 60% du PIB, et François Fillon, premier ministre, promit l’équilibre budgétaire pour 2012.
Hélas, la crise dite des subprime changea la donne et bizarrement, ce qui était vrai hier devint faux. Nicolas Sarkozy subitement métamorphosé en Besancenot, se livra à de violentes charges contre le capitalisme. Il renia en bloc toutes ses prétendues convictions et se rallia piteusement aux lubies keynésiennes de la relance étatique.
En guise de réponse à la crise, il décida d'accélérer massivement les décisions d'investissement qui dormaient dans les cartons. Les dépenses flambèrent, la fiscalité itou. Oublié le paquet fiscal et notamment la mesure emblématique de bouclier fiscal…
La vraie raison de ce chambardement fut donnée sans doute par Eric Woerth: "il ne fallait surtout pas affoler les prêteurs et rassurer les Français pour qu'ils ne descendent pas dans la rue." Résultat, en 2009, le déficit est de 8% et la dette flambe mais la croissance de revient pas...
En haut lieu, personne ne nie qu'on soit "en situation désastreuse mais ce n'est pas une bonne idée de le dire..." Dans le même temps, les Agences de Notation dont personne n'avait jamais entendu parler, se font oiseaux de mauvais augure, multipliant les mauvaises appréciations, mais elles seront bien vite oubliées. 
T
andis que la crise se répand en Europe, notamment à Athènes, les réunions de crise se succèdent. Les nouvelles dépenses également. L'argent public renfloue le budget grec au bord de la banqueroute (13% de déficit, dette à 120% du PIB). Deux cent milliards d’euros sont ainsi collectés en deux ans, en vain…
Portugal, Espagne, Irlande ne valent guère mieux. C’est toute l’Europe qui vacille sur ses fondations trop fragiles aux yeux de certains. Ainsi Alain Juppé révèle qu’on a “sous estimé la différence de compétitivité entre Etats et que la convergence ne s'est pas produite.” Il ne dit pas pour autant combien de temps il sera possible de continuer avant l’effondrement...

En 2012 François Hollande arrive au pouvoir, goguenard, avec son slogan “le changement c’est maintenant”, et ses nouvelles promesses. Jouant les redresseurs de tort, il déplore les 600 milliards de dépenses de Sarkozy et promet l’équilibre en 2017, objectif qu’il qualifie même “d’obligation”. Cela ne l’empêche pas, sitôt élu, de se rendre comme son prédécesseur à Bruxelles pour négocier penaud, un nouvel assouplissement des contraintes budgétaires (le fameux 3% de déficit jamais tenu).
On connaît la suite...Nouvelles dépenses, report des économies, déficit, endettement, chômage, le roue tourne toujours dans le même sens.
Et le retour à l’équilibre est désormais vaguement envisagé à l’horizon 2020.... Autrement dit aux calendes grecques….

14 février 2016

La dette : Chronique d'une gangrène 1

La dette publique, on en parle puis on l'oublie...
Pourtant, tandis que la Bourse se remet à tanguer, avec quelques craquements sinistres faisant craindre l’imminence d’un nouveau krach, on peut s’interroger. Où donc en est l’Etat ?
Force est de constater que malgré les promesses d’économies et de croissance, les choses ne font qu’empirer. Au troisième trimestre 2015, le compteur dépassait les 2100 milliards d’euros, soit quasi 97% du PIB. Est-ce grave docteur ?

S’il est un sujet sur lequel les opinions divergent, c'est bien celui de la dette !
Elle fait beaucoup gloser, et de nombreuses théories s'opposent, les unes minimisant sa gravité, les autres au contraire pointant le risque énorme qu'elle fait peser sur l’Etat.
Mais en définitive, que de contradictions entend-on à son propos, que de contrevérités flagrantes, que de lâchetés également et d’affirmations irresponsables…

Il y a quelque temps, France 5 proposait sur ce thème une émission fort intéressante. Présentée par Marina Carrère-d'Encausse, elle partait d'un point de vue original, fondé sur le témoignage de politiciens et de dirigeants qui furent aux affaires. Ceux-là même qui conduisirent la politique économique du pays durant ces dernières décennies. Il y a de quoi être édifié tant leurs commentaires mettent en évidence leur responsabilité écrasante, souvent avouée sans complexe !
Le constat de départ est certes bien connu : il faut se reporter quarante ans en arrière, en 1974, pour trouver un budget national en équilibre, voire en léger excédent. L'endettement du pays quant à lui, n'excédait pas cette année là 15% du PIB...
Depuis cette date, la faute à un déficit systématique, la dette a grimpé chaque année, inscrivant une courbe vertigineuse qui culmine aujourd'hui à presque 100 % du PIB, soit plus de 2000 milliards d'euros ! Rien ne semble arrêter cette fuite exponentielle...

Nombre de politiciens déplorent cet état de fait. On se souvient de François Fillon avouant peu après son accession au poste de Premier Ministre en 2007 : “je suis à la tête d'un état qui est en faillite.”
Hélas, toute vérité n'est pas bonne à dire. Celle-ci fut considérée comme politiquement incorrecte et le Président de la République, Nicolas Sarkozy en personne, crut bon de la contredire pour ne pas désespérer le Peuple !
Il faut dire que lui-même contribua largement à augmenter les dépenses publiques, faisant flamber la dette comme tous ses prédécesseurs et successeurs…
Il ne fit en somme que donner un peu plus de poids à l’adage de Valery Giscard d’Estaing selon lequel “le milieu politique n'aime que la dépense, jamais on ne propose des économies...”

Il y a toujours de bonnes ou plutôt de mauvaises raisons pour augmenter les dépenses de l’Etat. Alors qu’il prétend aujourd’hui qu’il était en 1975 « partisan d'une dette réduite », le même Giscard d’Estaing, tirant argument du “choc pétrolier”, affirmait à l’époque lors d’une allocution télévisée, “qu’il fallait “stimuler l'activité économique pour créer de l'emploi” ! Le bon vieux mythe keynésien reprenait du service en quelque sorte, il fut invoqué nombre de fois par la suite, révélant à chaque fois son inanité, sans pour autant qu’on cessa de s’obstiner.
La lutte contre le chômage, priorité des priorités de tous les gouvernements successifs, et la quête de la “croissance” furent les deux principaux motifs justifiant la prodigalité étatique. Il n’est pas besoin d’être expert pour conclure que le remède n’est pas très efficace puisque parallèlement à l’inflation de la dette, le PIB resta plat ou quasi. Quant au chômage, il est devenu une fatalité en France, face à laquelle François Mitterrand lâcha même un jour “qu’on avait tout essayé…”
Étrange constat, un peu dur à accepter si l’on observe qu’à l’étranger, quantité de pays, semblent avoir eux trouvé des solutions.
Il faudrait sans doute que la France abandonne ses œillères idéologiques et cette détestable propension qu’ont les hommes et les femmes politiques à faire de la démagogie avant tout.

Un des mérites de l’émission de Marina Carrère d’Encausse, est d’objectiver l’échec flagrant des plans de relance keynésiens que notre pays mit en œuvre à plusieurs reprises : en 1975 par Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing, en 1981 par un François Mitterrand fraîchement élu, en 2008 par Nicolas Sarkozy à l'occasion de la crise née des subprime, et enfin par François Hollande au nom décidément bien pratique de la “Crise”...
Pire, la France ne tira aucun bénéfice des quelques moments de grâce où la croissance mondiale tira un peu notre char étatique empêtré dans la semoule. Non seulement ces embellies ne servirent pas à désendetter un peu le pays mais il arriva même qu’on transforma la diminution du déficit en “cagnotte” miraculeuse, qui fut dépensée illico, notamment sous la houlette de Lionel Jospin avec les fameuses 35 heures payées 39 !

Face à cette inexorable dérive des comptes, on fit mine d’élever des digues. La barre indépassable des 3% de déficit, inaugurée par l'administration Mitterrand en 1982 fut de ce point de vue une belle supercherie. Plutôt que d’annoncer un déficit de 100 milliards de francs, Laurent Fabius eut l’idée de rapporter cette somme au PIB et de transformer l'abîme budgétaire en un pourcentage beaucoup moins effrayant. Ainsi, sans aucune raison économique digne de ce nom, on érigea le chiffre de 3% du PIB comme une norme. C’est même ce ratio qui fut entériné lors de l’élaboration du traité européen de Maastricht !
Non seulement, il consacre de facto l’idée du déficit comme étant quelque chose de normal, mais force est de constater que loin d’être un maximum, il est devenu dans notre pays un minimum toujours dépassé...
 A suivre...

07 février 2016

Diplodocus and Co...

Ça y est ! Il est sorti de son oeuf le petit dernier de la famille diplodocus, destiné paraît-il à moderniser le système de santé !
Le 27 janvier dernier, le texte de loi a finalement été publié au Journal Officiel, après 2 ou 3 petits amendements du Conseil Constitutionnel.
Non seulement ils ne changent rien au fond, mais ils risquent d’ajouter un peu plus de complexité à ce programme écrit dans la plus belle tradition bureaucratique.

Ainsi le tiers payant généralisé voit sa porté limitée. Il ne concernera que la part assurance maladie, que le patient n’aura bientôt plus à avancer en aucune circonstance. Toutefois, s’agissant du ticket modérateur, restant à sa charge ou à celle de sa mutuelle, il faudra repasser, on ne sait pas trop bien pourquoi. Sans doute parce qu’en France on peine à faire les choses en une seule fois...

Ce qu’il y a de terrible dans ce type de loi, est qu’elles semblent procurer un bénéfice immédiat contre lequel il est difficile de récriminer, sauf à paraître masochiste. Au fond, cette disposition ne change pas grand chose puisque les praticiens sont de toute manière assujettis financièrement à l’Assurance Maladie, si ce n’est qu’elle gomme définitivement le coût des soins pour les patients. ça n’a l’air de rien non plus dans un pays ou l’immense majorité des gens croient que la santé est gratuite...
On sait qu’elle est appliquée depuis déjà longtemps dans les pharmacies, ce qui s’avère bien pratique au quotidien, il faut le reconnaître. Aucune avance de frais, tout est payé par le fameux tiers, comme par magie. Faut-il pour autant s’étonner que la France soit un des pays où l’on consomme le plus de médicaments ? Si vous n’avez pas l’impression de les payer, pourquoi mégoter ? Et pourquoi se contenter de médicaments moins onéreux mais non remboursés ? Les pharmaciens quant à eux, ont accepté cette complication administrative supplémentaire car si elle dope la consommation, elle fait de même pour leur chiffre d’affaires...

S’agissant des dispositions concernant les hôpitaux, la Loi Touraine, donne naissance à un nouveau monstre : le Groupement Hospitalier de Territoire ou GHT, destiné à remplacer les Communautés Hospitalières de Territoires (CHT) de la précédente loi et les Groupements de Coopération Sanitaire (GCS) de celle d’avant….
Bref, rien ne change vraiment dans la logique d’étatisation et de grande concentration mise en oeuvre dès les années quatre-vingt-dix. Qu’il est long le chemin papa, comme chantait Joe Dassin… Cette nouvelle mesure n’est probablement qu’une étape sur cet itinéraire baslisé qui devrait un jour nous conduire à quelque chose comme l’abomination du NHS, tel qu’il fut inventé par les travaillistes anglais en 1948.
Les GHT n’apportent aucun progrès par rapport aux CHT dont la plupart des expérimentations furent de vrais fiascos. La potion sortant du même tonneau, ils vont juste contribuer à démembrer un peu plus le tissu hospitalier mis en place dans les années où les concepts de décentralisation et de déconcentration étaient à la mode. Autre temps autre moeurs, ce qui était vrai autrefois, devient honni.

Ainsi les hôpitaux sont sommés de se regrouper le plus étroitement possible, tout en gardant leur indépendance juridique et budgétaire. L’incroyable obstination idéologique des Pouvoirs Publics se double d’une pusillanimité absolument consternante. Incapables de prononcer la fusion des établissements autour du mastodonte qu’ils désignent comme étant le “pôle de référence”, ils se contentent de continuer à vider peu à peu de leur substance les plus petits. Ainsi ces derniers se verront privés désormais, au moins en théorie, de la gestion de leur information médicale, de leur laboratoire d’analyses, de leur pharmacie, de leur plateau technique d’imagerie et in fine sans doute, de leur maternité et/ou de leur bloc opératoire lorsqu’ils avaient réussi à les sauvegarder jusqu’à présent…
Sans doute espère-t-on qu’un tel assèchement provoquera l’effondrement de lui-même des structures.
Après les GHT, peut-être les Kolkhozes Hospitaliers qui sait ?
Le plus étonnant dans l’affaire est la docilité des Français à se laisser claquemurer dans ce système infernal, dont il sera difficile de sortir. Il faut dire qu’appâtés par la réclame démagogique qu’en fait l’Etat, ils s’arrêtent généralement à ce qui leur est visible, négligeant le reste.

Peu avant cette nouvelle loi, le gouvernement, par l'intermédiaire de madame Touraine avait réussi à imposer en douceur une autre ukase faisant obligation à tous les employeurs de proposer à leurs salariés une mutuelle de santé, et d’en payer la cotisation pour moitié !
Supposée faciliter la généralisation de la couverture complémentaire par des mutuelles, et préludant probablement à de nouvelles diminutions des prises en charge par l’Assurance Maladie, monopole d’Etat, cette réforme donne l’illusion au péquin moyen de bénéficier d’une assurance à tarif réduit. Ce faisant il ne voit pas qu’il perd le choix de son assureur, et que dans le même temps le salaire qu’il pourrait espérer, se voit amputé de la participation de l’employeur à sa cotisation qui au total, est en règle plus élevée que celle qu’il aurait payée s’il avait lui-même négocié le contrat...
Naïvement j’attendais que mon employeur me fasse une proposition puisque le texte était censé s’appliquer au 1er janvier 2016. Las ! J’avais oublié que j’étais fonctionnaire. Le texte qui évoque à l’instar du mariage, “une mutuelle pour tous”, ne mentionne aucune obligation pour les entreprises publiques… Encore une filouterie garantie par le gouvernement !

L’affaire du paquet de cigarettes “neutre”, dont on a beaucoup parlé ces derniers jours, illustre bien quant à elle l’effondrement du débat d’idées. Tandis que certains débattent gravement de la déchéance de nationalité, on retient du tissu d’inepties de la Loi Santé cette mesure dérisoire. Faut-il que le sens des responsabilités soit tombé bien bas pour qu’on en vienne à proposer un expédient aussi infantilisant !
Le plus hallucinant est que la suppression de la marque soit proposée par l’Etat, de loin le principal bénéficiaire de la vente de tabac en France : on rappelle à cette occasion qu’il touche 80% de taxes sur chaque paquet, tandis que le cigarettier n’en perçoit que 12 et le détaillant 8...
Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes

05 février 2016

Cuba Libre, un jour peut-être...

Il fut chouette le “dîner d’Etat” organisé par notre vénérable président satrape auto-prétendu “normal” et son homologue cubain Raul Castro !
Sous les dorures du palais de l’Elysée on vit pour cette occasion festive, une belle brochette de happy few, s’y congratuler chaleureusement, et notamment tout ce que notre pays compte d’aficionados de l’immonde dictature communiste qui sévit sous les cocotiers de La Havane, depuis la fin des années cinquante.
Punaise, ça ne date pas d’hier !

On le sait, rien ou presque n’a changé depuis. Le peuple cubain n’a que le soleil pour se consoler du désastre sanglant dans lequel l’ont entraîné il y a plus d’un demi-siècle une bande de salopards prétentieux, bourrés de haine, et shootés à la lutte des classes.
Et c’est cette vieille carne de Raul, desséchée sur les vestiges idéologiques qui la tiennent encore debout, frère en massacres du non moins sinistre Fidel, que notre président élu démocratiquement a pris la liberté d’inviter à nos frais.
Et c’est pour honorer cette ordure indicible qu’une nuée de courtisans sans foi ni loi accoururent, ventre à terre. 
Et l’on vit ainsi parader fièrement sous les caméras, l’arrière garde la plus archaïque des légions enrôlées au nom de la doxa marxiste ! Ajoutons y quelques intellectuels confits dans un socialisme éthéré, quelques ministres dévoués dont une qui lorgne sur les Affaires Etrangères et se montre prête à n'importe quelle compromission pour donner corps à cette ambition, des artistes ignares ou cupides, en quête de débouchés commerciaux...

Et tandis que le peuple français qui souffre de l’inexorable paupérisation dans laquelle le plongent les mesures ineptes de celui qu’il a élu lors d’un moment d’égarement, tandis que les Agriculteurs se meurent dans l’indifférence polie des technocrates qui les asphyxient à petit feu tout en prétendant les protéger, tandis que le pays se déchire au gré des lois insanes cherchant à imposer une mixité sociale chimérique, et une laïcité confinant à l’absurde, tandis que tout s’écroule au ralenti, nos heureux élus se gobergent aux frais de la princesse.
Et Le chef d’un état en ruine se permet même des largesses, effaçant une partie de l’ardoise que ces tyrans ont laissé chez nous...
Le pire bien sûr est qu’autour, personne ne broncha, à part quelques rares exceptions et des exilés écoeurés.
L’indignation est manifestement en stand-by lorsque le scandale crève les yeux, mais qu’il ne s’agit que de dénoncer une des innombrables tares de la gauchisation des esprits...