29 novembre 2015

La grande kermesse climatique

La réunion internationale sur le climat dite COP21 s'inscrit dans l'actualité de manière fort troublante. Succédant par le jeu du hasard aux terribles attentats parisiens, elle offre un contraste saisissant avec ces derniers et soulève brutalement plusieurs questions.

Celle du timing bien sûr avant tout. Car après cette tuerie sauvage, qui a conduit à la proclamation de l’Etat d’Urgence, à renforcer les mesures de sécurité du plan vigipirate (déjà renforcé depuis janvier dernier), et qui met à rude épreuve les forces de l’ordre, organiser une manifestation monstre réunissant 150 chefs d’états, peut apparaître comme une gageure, voire une pure folie.
La capitale française va se transformer en camp retranché, mobilisant des milliers de policiers et gendarmes. La circulation routière va être des plus difficiles et on annonce de grandes perturbations sur les transports en commun ! Ainsi les Pouvoirs Publics recommandent aux citoyens de se débrouiller pour rester chez eux, tandis qu’en haut lieu, on fera la causette sur les caprices de la météo ! On propose de manière utopique de se mettre au télétravail, ou plus prosaïquement de prendre un ou deux jours de RTT (Réduction du temps de Travail).
On croit vraiment rêver ! Tout ce ramdam pour quoi ? Pour évoquer les risques hypothétiques d’un éventuel réchauffement de l’atmosphère terrestre dans le siècle à venir !
Devenue une véritable idéologique totalitaire, la théorie du réchauffement climatique (Global Warming), tolère de plus en plus mal la critique. On a vu récemment un haut responsable du service météorologique (Philippe Verdier) évincé par les satrapes qui réglementent le Service Public de l’information, au motif qu’il émettait quelques réserves sur ce délire collectif. On a vu une ancienne ministre préconiser le fichage des esprits déviants de la théorie officielle dont elle se veut une des figures dominantes pour ne pas dire la pasionaria. Elle voudrait qu'ils assument leur responsabilité lorsque l’apocalypse selon Corinne Lepage aura lieu, voire sans doute qu’ils soient jugés par un tribunal ad hoc…
Quant à monsieur Hulot, qui sillonna le monde sans trop se soucier de son bilan carbone, il voudrait au nom de sa nouvelle religion, empêcher les entreprises d'être profitables, pour protéger la nature…

Bref, en attendant la montée des eaux, on nage en pleine inconsistance.
Si réchauffement il y a, bien malin celui qui peut affirmer qu’il soit uniquement d’origine humaine. La science des évènements climatiques est si complexe et aléatoire que même avec les plus puissants calculateurs, et les meilleurs algorithmes, la sagesse impose de se rallier au bon vieux principe socratique selon lequel “la seule chose qu’on sache c’est qu’on ne sait rien…”
Combien de temps le réchauffement durera, personne ne peut le dire. Tant d’évènements naturels peuvent survenir à tout moment qu’il est illusoire de pouvoir affirmer ce qui va se passer dans cent ans ! En 1991 le volcan philippin Pinatubo, qu’on croyait éteint depuis 500 ans fut le siège d’une colossale éruption, qui à elle seule d’après les experts, occasionna un refroidissement moyen de l'atmosphère de 0,6 degrés celsius pendant 3 ans !

Si tant est qu’il ait réchauffement et que l’homme en soit le fautif principal, on n’en serait pas beaucoup plus avancé. Certes, il paraît évident et de bonne politique de développer des énergies propres et renouvelables, et d'une manière générale de ne pas gaspiller les ressources naturelles. De là à refuser tout développement industriel, et toute activité productrice de CO2, il y a un sacré pas.
On a quand même un peu tendance à oublier les retombées favorables pour des millions, voire des milliards d’être humains, de ce progrès industriel et technique.
Les mêmes qui s’accommodaient fort bien de l’asservissement dans la pauvreté de tous les peuples soumis au communisme, voudraient désormais leur interdire d’accéder à un peu de prospérité ! Certains ont sans doute la nostalgie du pseudo-égalitarisme de Mao qui procurait soi disant à tout Chinois un bol de riz... Ceux qui fermaient les yeux sur les horribles dégradations de l’environnement commises au nom du socialisme, continuent à donner des leçons et voudraient faire croire que l’écologie soit forcément “de gauche”. Quelle extravagance !

Enfin, si tant est qu’il y ait réchauffement du climat, est-il forcément néfaste comme on l’assène de manière univoque à longueur de journée ? N’y a-t-il pas quelque effet positif qu’on pourrait en toute objectivité, mettre en balance ?
La douceur automnale connue cette année en France fut des plus agréables. Mais sans doute a-t-elle permis de faire de substantielles économies en matière de consommation énergétique et peut-être de belles récoltes agricoles, qui sait ?

Ce qui est sûr en tout cas, l'organisation de grand happening est bonne à prendre pour des Pouvoirs Publics toujours avides de redorer leur blason défraîchi.
On pourrait pourtant gloser sur leur lourde responsabilité en matière d’aménagement du territoire, à la fois autoritaire et inefficace pour pallier les catastrophes naturelles, notamment les inondations.
On pourrait faire remarquer qu’ils ont beau jeu d’agiter des peurs sur l’avenir, qu’ils prétendent indépendantes de leur bonne volonté, alors qu'ils font mine dans le même temps doublier l’incurie gestionnaire qui les conduit à endetter massivement et pour des décennies les jeunes générations.
On pourrait observer que l’occasion est trop belle pour eux d'occulter l’inexorable montée du chômage, en grande partie due à leur politique calamiteuse. Et on pourrait noter qu’une fois encore ils profitent des circonstances pour augmenter les impôts et taxes, seule chose qu’ils sachent vraiment faire.
Pour paraphraser le Quotidien La Provence, les automobilistes se diront qu'ils avaient mal compris ce que Ségolène Royal et Manuel Valls avaient pourtant indiqué à la mi-octobre : "Dès 2016, la taxation de l'essence sera réduite d'un centime par litre par rapport à son niveau aujourd'hui prévu ; la taxation du gazole connaître le mouvement inverse."
Foin de tout cela : en fait d'une baisse du prix de l'essence d'un centime par litre, c'est à une augmentation de 2 centimes par litre à laquelle il faut s'attendre au 1er janvier prochain. Pour le gazole la note sera encore plus importante : 3,5 centimes par litre.
Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose...

25 novembre 2015

Quelle guerre ?

On ne dira jamais assez l’horreur des attentats qui viennent d’ensanglanter Paris. On n'invoquera jamais assez l'Unité Nationale, si nécessaire lorsque de grandes épreuves frappent le pays, révélant entre autres sa vulnérabilité face à la menace terroriste.

N'empêche, comment ne pas être abasourdi par le déluge de belles résolutions, de déclarations plus martiales les unes que les autres, auxquelles on assiste depuis ces derniers jours. Et surtout, que penser de ce concert de revirements brutaux, de palinodies et de révisions déchirantes, de la part de politiciens désemparés, aux abois, n'hésitant pas à dire le contraire de ce qu'ils déclamaient il y a peu...
Comment réagir aux déclarations des nombreux experts affirmant que ces attentats, pour atroces qu'ils fussent, n'avaient rien de vraiment surprenant, et qu'on les attendait tôt ou tard !

Ce n'est certes pas que les Pouvoirs Publics n'aient rien fait après le premier coup de tonnerre du 7 Janvier dernier, mais avaient-ils pris vraiment la mesure du défi ? Avaient-ils en définitive les moyens de renverser tout d'un coup le cours d'une histoire déjà ancienne hélas, à laquelle ils avaient assisté, quelque soit leur bord, si passivement, depuis si longtemps ?
Au vu de tout ce que l'on découvre jour après jour, on peut sérieusement en douter. C'est qu'on voit une vraie pelote de l'horreur se débobiner peu à peu sous nos yeux stupéfaits.

Tout à coup, le pays a pris conscience, lors de ce jour d’infamie du Vendredi 13 Novembre, qu'en dépit de tous les avertissements, de toutes les alertes, les terroristes circulaient quasi sans contrainte entre un Moyen-Orient à feu et à sang et notre douce et tranquille Europe. On fait le constat que les armes de guerre s'échangeaient comme si elles étaient en vente libre, et que les foyers d'endoctrinement idéologique du jihad pullulaient allégrement sur le terreau fertile de la voyoucratie des banlieues, arrosés par le produit de trafics en tous genres. Un peu partout, sur la carte de France, on voit les points dangereux s'allumer...

Que valent dans ce contexte, les déclarations de guerre entonnées urbi et orbi par le Chef de l'Etat ? Que vaut la réunion en grande pompe du parlement en congrès à Versailles, pour envisager une fois encore une révision de la constitution ? Que vaut un état d'urgence qui au lendemain des attentats n'empêche pas un terroriste et ses amis de repasser tranquillement la frontière prétendument fermée et n'arrête pas un gourou islamiste de continuer à sévir comme il le faisait impunément depuis plusieurs décennies ? Que valent toutes les Marseillaises chantées subitement aux quatre vents ? Que vaut au delà de nos frontières, l'appel « solidaire » du président Obama, se référant de manière emphatique aux valeurs de « Liberté Egalité Fraternité »? Pas grand chose assurément, si la détermination d'agir en profondeur et durablement, ne s'impose pas une fois pour toutes.

Certains commentateurs ont vu des similitudes entre les discours de François Hollande de 2015 et ceux de George W. Bush en 2001. Outre-Atlantique, on entend Barack Obama proclamer qu'il n'aura de cesse de "détruire l'Etat Islamique". Dans le même temps, beaucoup d'observateurs patentés affirment haut et fort que les frappes ne suffiront pas, et qu'il faudra mettre sur pied une opération terrestre.
Pourquoi diable, si tout cela était vrai, continuer d'agonir la politique mise en œuvre par les Etats-Unis après les attentats du World Trade Center ?
A-t-on oublié dans quel état se trouvait l'Afghanistan soumis aux Talibans et la clique de Ben Laden, si semblable à la situation de la Syrie ravagée par l'Etat Islamique ? Même obscurantisme religieux, même barbarie meurtrière, même folie destructrice vis à vis des chefs-d'oeuvres artistiques, même infestation par les foyers d'embrigadement terroriste.
A-t-on oublié les forfaits commis par Saddam Hussein depuis 1991 et bien avant, provoquant entre autres catastrophes, la mort d'au moins deux millions de personnes ?

On pourra dire ce qu'on voudra, à l'époque l'Amérique existait, et sa force n'était pas virtuelle. Les interventions militaires massives avaient permis de nettoyer l'Afghanistan et de redonner à ce pays un semblant de paix et de civilisation. Elles avaient mis fin à la tyrannie en Irak et ouvert la voie vers la démocratie, validée au moins deux fois par des élections libres.
Tout cela était certes bien fragile, et de nombreuses erreurs furent faites au cours de cette reconquête. L'Administration américaine porte une part de responsabilité, ayant pêché par excès d'optimisme et sans doute par méconnaissance de certaines réalités de terrain.
Mais que dire de l'attitude de la France qui se désolidarisa brutalement et lâchement de ses alliés en les traitant d'envahisseurs ou de force occupante ?
Que dire ensuite de la stratégie angélique du président Obama conduisant dès 2008 son pays à se désengager d'Irak, abandonnant avec armes et bagages si l'on peut dire,  ce malheureux pays aux brigands et laissant le mal contaminer par contiguïté la Syrie, et en retour toute la région ? 

On ne peut s'empêcher de penser au Vietnam et au Cambodge abandonnés au fanatisme communiste dans les années soixante-dix...
Aujourd'hui, il reste possible de penser que le désastre auquel on assiste, trouve une partie de ses causes dans cette démission de la communauté internationale. Mieux, il est possible d'envisager qu'un jour cette même communauté se retrouvera dans l'obligation de reprendre à zéro ce qui avait été entrepris...

Pour l'heure, l'Amérique reste aux abonnés absents.
L'Europe quant à elle, est un mollusque sans détermination, sans cohésion et perméable à toutes les menaces extérieures. On a bonne mine de s'interroger sur les lacunes de l'espace Schengen. Le problème n'est pas tant de fermer les frontières internes que d'étanchéifier celles qui nous séparent du monde extérieur.
Pour cela, sauf à revenir aux nations d'antan, il faudrait une vraie organisation fédérale capable de mettre en œuvre des mesures applicables à tous les états, de manière homogène.

Hélas, nous en sommes bien loin. Rien dans les discours actuels ne paraît nous rapprocher un tant soit peu de cet objectif. Notre Président s'agite en tous sens mais les trémolos lyriques de ses envolées guerrières font surtout vibrer la graisse replète de ses bajoues bourgeoises. Le fait est qu'avant d'avoir mis le feu aux repères d'un terrorisme dont il rechigne à dire le nom, il provoque une nouvelle flambée des dépenses publiques, qu'il faudra bien payer un jour en sueur et en larmes...

Bref, le jour est morne en cette sépulcrale tiédeur automnale, et l'espérance semble bien ténue sur l'horizon. Viendrait-elle pour une fois de l'Est, où la Russie revenue de tout, semble en passe de pouvoir imposer à tout ce petit monde en émoi, au moins une ligne d'action cohérente ?

15 novembre 2015

La mort pour seul horizon

Ainsi une poignée de brutes décervelées aura suffi pour répandre au nom d'Allah une terreur contagieuse dans Paris, dans tout le pays et même au delà. Sans autre but que de tuer, tuer, toujours tuer. Comble de l'absurde.

La première pensée est évidemment de compatir au malheur de tous ces gens frappés dans leur chair par ces atroces attentats, parce qu'ils se trouvaient au mauvais endroit, au mauvais moment. Comment ne pas s'imaginer à leur place, et ressentir effroi, stupeur, et infinie tristesse ? Comment ne pas s'associer à la peine de leurs familles foudroyées ? Mon Dieu, pourquoi tant de mal ?

Ainsi pour la seconde fois en moins d'un an le terrorisme islamique montre son hideux visage au cœur même de notre capitale, brisant dans un vacarme effroyable l'insouciance festive d'un début de week-end et jetant avec une indicible cruauté le désarroi sur les esprits.
De tous les maux subis par l'être humain, ceux provoqués par sa propre folie sont certainement les plus incompréhensibles, les plus inexplicables, les plus effrayants, les plus consternants.
Il n'y a pas d'explication ou bien elle est trop évidente : le mal est en nous. Il fait partie de notre substance. Chassons-le, il revient toujours d'une manière ou d'une autre. Aujourd'hui c'est le fanatisme religieux, mais au fond c'est toujours l'aveuglement idéologique et l'ivresse conquérante qui fait perdre la raison aux hommes. A chaque fois, il se trouve des intellectuels pour former des théories insanes et des imbéciles pour les appliquer.

Le lancinant ballet médiatique s'est aussitôt mis en place. Il va tourner en boucle durant des jours effaçant pour un temps le monde. On se répandra en manifestations aussi émouvantes qu'impuissantes, et de partout fuseront les vœux et résolutions pour que cela n'arrive plus jamais. On donnera libre cours à tous les commentaires. Tous inutiles tant que le fléau ne sera pas pris à bras le corps, avec une détermination sans faille et sans relâche car on n'est jamais définitivement débarrassé des pestes. A l'instar de Janus, l'homme a deux visages l'un tourné vers les illusions, l'autre vers la réalité. Aujourd'hui décidément, l'angélisme n'est pas de mise...

Illustration : Désespoir Henri Vidal (1864-1918). Jardin des Tuileries

11 novembre 2015

Le mirage de la mixité sociale

La mixité sociale constitue un des desseins emblématiques de la politique de la ville sous tendue par l'idéologie socialiste. Et au même titre que la Justice Sociale, certains imaginent manifestement qu'il suffit de la décréter par des lois pour qu'elle se réalise.

Dans les deux cas, personne évidemment ne peut contester que l'objectif soit louable en soi. Qui ne voudrait en effet d'une société harmonieuse et équitable où ne seraient l'objet de discrimination, ni la couleur de la peau, ni la fortune, ni les croyances religieuses ?

C'est dans sa réalisation que les opinions divergent, et qu'elles se clivent notamment autour des notions d'égalité et de liberté. Tocqueville dans un de ses éclairs de génie l'avait parfaitement démontré lorsqu'il opposait autour de ces deux notions, le socialisme à la démocratie (qu'on pourrait assimiler aujourd'hui au libéralisme tant elle était associée dans son esprit au système régnant en Amérique) : « La démocratie et le socialisme ne se tiennent que par un mot, l'égalité ; mais remarquez la différence : la démocratie veut l'égalité dans la liberté, et le socialisme veut l’égalité dans la gêne et dans la servitude »

La volonté acharnée d'instaurer par la contrainte la mixité sociale, comme on le voit en France, cristallise de manière édifiante cette problématique.
Trois types de mesures peuvent servir à l'illustrer : Les quota de logements sociaux, l'encadrement des loyers immobiliers et la carte scolaire.
Dans les trois cas, on assiste à la mise en œuvre obstinée de mesures contraignantes, que les Pouvoirs Publics se font un devoir d'appliquer de manière mécanique à tous, sans discernement et sans souci des réalités de terrain, dans le seul but de satisfaire à un principe.

Dans le premier cas, le gouvernement cherche à imposer à toutes les communes la même proportion de logements destinés aux familles démunies. Ce faisant, avec les meilleures intentions du monde, il crée de facto une discrimination dans les habitations, pointant évidemment celles qu'il entend réserver à une population qu’il définit selon de savants critères, comme défavorisée.
Le résultat le plus immédiat est d'occasionner une réaction d'inquiétude si ce n'est de rejet instinctive des autochtones et une frustration des nouveaux arrivants, cantonnés dans des îlots immobiliers de second ordre.
Outre les tensions qu'une organisation aussi arbitraire qu'artificielle fait naître, on assiste à une dérégulation brutale du marché immobilier local, la disparité étant d'autant plus criante que le quartier touché était “riche”. S'ensuit logiquement une tendance baissière, accentuée par la fuite plus ou moins rapide des propriétaires les plus rétifs à cette promiscuité non voulue. Globalement comme les fuyards n'ont aucune tendance à aller s'installer dans les quartiers pauvres, on ne fait en définitive que déplacer le problème.
Ce type de mesure ne fonctionne donc pas en pratique, certains maires préférant refuser carrément d'appliquer la loi au risque de devoir payer des sanctions.

L'Etat insatisfait, se révèle quant à lui incapable de tirer les leçons de son incurie, et plutôt que d’accepter l’échec et de revoir sa copie, il propose de renforcer le dispositif ! Non seulement il veut être toujours plus coercitif, mais imitant ce qu'il fait avec les impôts, il augmente régulièrement le taux minimal obligatoire de logements sociaux (actuellement de 25%).
Ce qui, soit dit en passant, objective l’effet désastreux de sa politique, puisque le chiffre s'inscrit comme un marqueur de l’appauvrissement général...

Parmi les mesures complémentaires que les politiciens ont imaginées pour parvenir à leur fin, figure le fameux encadrement du prix des loyers que madame Duflot a récemment remis au goût du jour durant son bref et funeste passage au ministère du logement (“et de l’égalité des territoires”).
Pas gênée par les multiples tentatives qui toutes ont démontré l'inefficacité d'un tel dispositif, elle en a donc remis avec délectation une couche, avec la bénédiction faut-il le préciser, du Président de la République !
A l’instar de la précédente, outre la complexité bureaucratique que la mesure génère en évaluations savantes et contrôles tatillons, son premier effet est de fausser un peu plus la loi naturelle du marché, à savoir celle de l'offre et de la demande. Or fausser la valeur des choses est rarement profitable si l'on peut dire... Si la sur-évaluation, engendrée habituellement par la spéculation, conduit en règle au Krach, la sous-évaluation n'est pas dénuée d'effets pervers. Dans le cas présent, l'un des premiers est d'accentuer le sentiment de pénurie. L'encadrement des loyers ne produit en effet aucun logement supplémentaire, mais il donne l'illusion à un nombre plus important de gens, de pouvoir prétendre à ceux existant. Résultat, les files d'attente s'allongent pour les visites, donnant paradoxalement aux propriétaires une latitude plus grande pour choisir leurs futurs locataires. Au bout du compte, c'est encore les personnes apportant les meilleures garanties de solvabilité et de bonne éducation qui tirent les marrons du feu. Pour elles, l'affaire est certes intéressante puisqu’elle se fait à bon compte, mais pour les autres c'est d'autant plus désespérant... Au surplus, cela ne diminue pas pour autant la frustration des propriétaires de ne pouvoir tirer profit de leur bien à sa juste valeur, ce qui peut les mener à cesser de les louer, ou bien de le faire « au noir », ou encore de les mettre en vente...

Dernier avatar, défendu mordicus par les tenants de la mixité sociale obligée : la carte scolaire. Celle-ci comme on le sait, supprime la liberté pour les parents d'inscrire leur enfant dans l'école publique de leur choix. Ils sont contraints de le faire dans l'établissement qui leur est désigné en fonction de stricts critères géographiques l
iés à la distance séparant leur domicile dudit établissement !
On sait de longue date que cette mesure est non seulement inefficace mais surtout néfaste, puisqu'elle conduit une fois encore à fausser le marché immobilier.
La bonne réputation d'un établissement scolaire fait en effet monter de manière mécanique les prix de l’immobilier autour de lui, puisque la seule manière de pouvoir y prétendre est d'habiter à proximité !
Résultat, la sélection des élèves ne se fait pas de manière harmonieuse comme l'imaginaient les promoteurs de cette machinerie, mais en fonction des ressources financières dont disposent leurs parents ! Avec ce système, en définitive, on ne favorise que les enfants de milieux aisés ou influents, et on donne libre cours à toutes les combines pour échapper à la loi ou en dévoyer l'esprit.
Ce qui pourrait être compris sans peine par un collégien disposant des données du problème, semble toujours échapper aux doctrinaires socialistes.
Non seulement ils nient l'ineptie de cette règle administrative, mais ils n'ont de cesse de la renforcer et de la tarabiscoter toujours davantage, comme l'attestent les efforts de la ministre actuelle Najat Vallaud-Belkacem pour en faire varier le principe, sans espoir hélas d'en rien retirer de son caractère fallacieux. De toute manière, les Socialistes n'étant pas parvenus à éradiquer totalement l'enseignement privé, ils ne font que précipiter chaque année davantage de gens vers cette filière jouissant encore d'un peu de liberté…

Au total, à force de nier la réalité ou de vouloir la plier à des lubies égalitaires, les Pouvoirs Publics sont loin d'avoir obtenu ce qu'ils espéraient. Ils ne peuvent que constater un peu partout des inégalités de plus en plus criantes, le regain du communautarisme intolérant, et la ghettoïsation d'un nombre croissant de quartiers, voire de communes entières… Ce n’est de toute évidence pas en obligeant les gens à vivre ensemble qu’on a les meilleures chances de les rendre heureux. On ne fait bien souvent que les amener à se persuader à l’exemple de l'exclamation sartrienne, que “l’enfer c’est les autres...”
Ne serait-il pas temps d'essayer d'autres solutions, notamment celles destinées à faire baisser naturellement le prix de l'immobilier en favorisant la construction de nouveaux logements, en désengorgeant les métropoles, en décentralisant les institutions publiques ? N’est-il pas souhaitable après tant d’expériences ratées, de promouvoir enfin une politique qui permette à chacun d'avoir sa place en fonction de son mérite et de ses qualités intrinsèques, et non de son rang social ou de l’entregent de sa famille. Et d’oser sans tabou créer l'émulation, de redonner un peu de liberté en encourageant les initiatives visant à accroître la diversité. La mixité, et d’une manière générale les différences ethniques, sociales ou religieuses sont d’autant mieux acceptées qu’elles s’inscrivent dans un contexte de mérite, d’éducation et de civisme équivalents.
Pour l'heure, on ne peut que se lamenter du piètre résultat des stratégies gouvernementales, que les Français malheureusement ne sont pas légions à vouloir inverser, si l'on en juge par le peu de crédit dont jouissent les idées de liberté dans notre pays. En démocratie si le peuple a les gouvernants qu'il souhaite, il subit la politique qu'il mérite...

07 novembre 2015

Mascarades


A défaut d'actions efficaces et de mesures utiles, on pourra se souvenir longtemps des bévues, bourdes, et autres bêtises que ce gouvernement produit en tout genre et à toute heure !
Associées aux grandes kermesses, barnums et cérémonies de la liturgie socialiste, elles forment un contraste saisissant, au potentiel indéniablement comique.
Il serait difficile de tenir un compte exact de toutes ces mésaventures, tenons-nous en aux dernières en dates, après un bref rappel historique.

On connaît la propension des pouvoirs socialistes aux grandes commémorations creuses dans lesquelles ils tentent sans doute de noyer leur incurie et de redorer le caractère corrompu de l'idéologie à laquelle il se cramponnent, en désespoir de nouvelle cause.
Les défilés militaires sont évidemment l'occasion la plus emblématique de donner l'illusion de puissance et d'action. Rien de plus grotesque pourtant que ces spectacles statiques et lourdingues dont les pays communistes se sont fait une spécialité, et que la France reste un des rares pays à faire perdurer...

L'interminable règne de François Mitterrand fut quant à lui l'occasion de soumettre le peuple à quantité de cérémonies boursouflées. Cela commença dès 1981 par cette ineffable farce panthéonesque où l'on vit le Président fraîchement élu, faire gravement son numéro d'acteur avec sa petite fleur à la main. Chanta-t-il in petto les mots de Brassens, nul ne le sait... Le fait est qu'il garda un sérieux imperturbable en ces moments guignolesques.
Durant les deux calamiteux septennats, on assista à d'autres fêtes païennes où l'on dépensa en vain, beaucoup l'argent du contribuable : sommet de Versailles en 1982, inénarrable fêtes de la musique inspirées par le cher Jack, anniversaire de la prise de la Bastille de 1789, Jeux olympiques de 1992, durant lesquels s'illustrèrent sans retenue Philippe Découflé et Jean-Paul Goude. Reconnaissons tout de même à ces nouveaux bouffons du roi, un certain panache... De leur point de vue, ils auraient eu bien tort de se gêner devant la prodigalité du satrape !

François Hollande, l'héritier, aimerait manifestement marcher dans les pas de celui qui le méprisait pourtant si ostensiblement.
Las ! Le malheureux n'a pas le feeling si l'on peut dire. 
Il n'est certes pas moins inefficace que Mitterrand s'agissant de gouverner, mais en matière de spectacle, ce n'est pas ça.
On se souvient de la pitoyable remontée des Champs-Elysées sous la pluie lors de son élection en 2012. On put certes mesurer la formidable opiniâtreté dans l'erreur et l'absurdité dont était capable l'ancien secrétaire général du PS.

La suite confirme le pressentiment. Tandis que le pays s'enfonce doucement dans la crise, à la faveur d'une politique inepte et contradictoire, le Chef de l'Etat essaie désespérément de créer l'illusion qu'il existe et qu'il agit pour le bien du pays. 
A cette fin, il ne manque aucune occasion d'instrumentaliser l'actualité aussi atroce soit-elle. Cela donna cette folle journée du 11 janvier 2015 suite à l'horrible tuerie de Charlie Hebdo. Journée grandiose et sans lendemain, car ne reposant sur rien.
A côté de cette apothéose éphémère, chaque événement de l'actualité est exploité par son nullissime service de communication qui le presse de ramener sa fraise pour montrer qu'il s'intéresse au peuple.
Avec une inoxydable apparente bonne humeur, François Hollande entreprend beaucoup de voyages comme Tartarin de Tarascon, mais rien n'y fait. Le ridicule lui colle à la peau, et il restera sans doute en termes de sondage comme le président le plus constamment impopulaire.
Retour d'otages, catastrophes naturelles, inondations, accident de la route, plan de rénovation urbaine « chez Lucette », tout est bon pour organiser à la va-vite une petite cérémonie dont il ne mesure manifestement pas le caractère grotesque si ce n'est indécent.


Au surplus, il a le don de s'entourer de gens particulièrement doués pour la gaffe, et si ignorants des exigences minimales de leur mission, que cela finit par dépasser l'entendement.

On a vu Fleur Pellerin, ministre la culture « qui ne lit pas », s'extasier devant la quincaillerie obscène du prétendu artiste Kapoor, exhibée à grands frais dans les jardins du château de Versailles, et les baudruches porno-scatologiques de McCarthy, brièvement gonflées sur la place Vendôme.

On a vu la ministre du travail, madame El Khomri, s’emmêler les pinceaux dans l'infernale jungle légale et avouer son ignorance basique de la réglementation des contrats de travail.

Et on a vu pour finir, et dans l'attente d'autres péripéties, le secrétaire d'Etat au Budget Christian Eckert, d'habitude pétri d'auto-satisfaction, se livrer à un lamentable rétropédalage dans l'océan de stupidités fiscales que lui et ses amis ont déversé sur les Français. Le voilà donc qui, pris de panique devant un système échappant à toute maîtrise, incite les contribuables à ne pas payer l'impôt ! En matière d'incompétence et d'irresponsabilité, on croyait avoir tout vu ! En définitive il faut se faire à l'idée que le pire est toujours à venir...


Désormais le Président attend avec impatience la fameuse et déjà délirante COP21 pour tenter d'effacer en grande pompe, tous ces ratages derrière l'écran des balivernes écologiques. Que va-t-il bien pouvoir inventer pour dire en même temps qu'il veut faire chauffer la croissance et l'industrie, tout en préconisant de nouvelles contraintes et de nouvelles taxes destinées à en freiner à tout prix le développement ?



Illustration : le vélo du sapeur Camember, encore autrement dénommé anémélectroreculpédalicoupeventombrosoparacloucycle, emprunté au site de la confrérie du Sapeur.

03 novembre 2015

Autumn: a dirge

Ainsi je m’abandonne au délicieux tangage
Des instants mordorés de ce jour automnal
Où le soleil ressemble à l'ultime fanal
Que le marin voir fuir au bout de son sillage.

Vers des jours ténébreux, obligé je m’engage,
Faits d’hivers et de froids, rien que de très banal,
Mais qui décidément met mon ardeur à mal
Et me fait douter même un peu de mon courage.

Pourquoi faut-il sans cesse un recommencement
Pour ponctuer le cours étrange de la vie ?
Ne suffirait-il pas qu'il soit un peu plus lent,

Comme le fil errant de cette rêverie
Qui s'attache à mêler présent et avenir
Et cherche à s'allonger pour ne jamais finir...

NB : cette poésie reprend le titre d'une oeuvre de Percy Bysshe Shelley (1792-1822)