29 mars 2024

We are the Champions !

Pour celles et ceux qui avaient encore quelques illusions sur la bonne santé économique de notre pays, la publication du déficit budgétaire 2023 sonne comme un glas.
La gravité ne tient pas tant à la valeur absolue du chiffre, qui s’élève à 5,5% du PIB (plus de 173 milliards d’euros), qu’à la dynamique dans laquelle il s’inscrit, au contexte dans lequel il survient et surtout à la comparaison avec d’autres pays.
Il n’y a en effet aucune crise ni aucun impondérable majeur pouvant excuser cette dérive (le même indicateur, déjà médiocre en 2022, n’était que de 4,9%). Alors que le COVID s’éloigne, que le coût de l'énergie est revenu à des valeurs habituelles ainsi que le cours des matières premières, le déficit budgétaire s'accroît inexorablement.
Pire que tout, la France semble quasi seule à s'enfoncer dans le marasme économique.
Le déficit budgétaire de la zone euro n'étant pour 2023 que de 3,2%, notre pays, avec ses 5,5%, se situe donc en avant dernière position !
Rappelons que l'État n'a pas publié un budget en équilibre, à défaut d'être positif, depuis 1974 !
Les déficits accumulés faisant la dette, celle-ci dépasse désormais les 3100 milliards d'euros, soit plus de 110% du PIB. A cela s’ajoute un déficit de la balance commerciale de 100 milliards d’euros (exprimant la différence entre les exportations et les importations).

Le ministre de l’Economie Bruno Lemaire a tenté d’expliquer le déficit budgétaire par une insuffisance des recettes fiscales. Vaste plaisanterie. L’inflation et la hausse des carburants fut une occasion pour l’Etat d’engranger des royalties supplémentaires liées aux taxes prélevées en pourcentage des prix bruts.
Au surplus, malgré quelques baisses d’impôts en forme de leurres (taxe d’habitation, redevance audiovisuelle), les prélèvements obligatoires n’ont jamais vraiment baissé, s’établissant à 48% du PIB, soit 6,1 points au-dessus de la valeur moyenne de la zone euro ! A noter au passage que les entreprises françaises payent 60 milliards de plus que leurs concurrentes européennes et que seuls 10% des contribuables supportent 70% de l’impôt sur le revenu (IR).

La problématique des impôts, taxes et contributions forcées est devenue cruciale en France. Non contents d’être champions en matière de déficit, de dette, et de dépenses, nous pulvérisons tous les records en matière de fiscalité. La cote d’alerte est atteinte et on ne voit pas bien ce qui pourrait endiguer la montée folle des eaux, tant la notion même de contribution citoyenne a été dévoyée. Le Fisc qui devrait calculer sa ponction au plus juste, en fonction des revenus de chacun, pour l’affecter exclusivement au fonctionnement de ce qui relève du bien commun, est largement sorti en France du cadre de sa mission. Il est devenu “une vraie pompe à phynances”, une machine à redistribuer le pognon, à récompenser et à punir les contribuables en usant de critères arbitraires, à subventionner et à financer quantité de domaines qui ne devraient pas relever du Public, et à faire vivre et prospérer nombre d’institutions dont l’utilité est loin d’être démontrée.

Selon l’INSEE, les mécanismes de redistribution bénéficient à 6 Français sur 10. Plus précisément, le revenu des ménages aisés qui était en 2019, avant redistribution, 18 fois supérieur à celui des ménages modestes (127 270 € vs 6980), ne l’était plus que trois fois après le passage du rouleau égalisateur du Fisc (78 480 € vs 25 330). Cela n’empêche pas les alter-coco-gauchos de tout poil de déplorer des inégalités croissantes et d’exiger toujours plus de matraquage pour les riches…

Parallèlement, les dépenses publiques ne cessent de progresser, culminant autour de 58% du PIB en 2022 vs 44 pour l’Allemagne et 48 pour la zone euro. La raison essentielle est que “le modèle social français” coûte extrêmement cher et de plus en plus cher.
Bien que la majorité des gens imaginent que les soins soient quasi gratuits, la France est un des 4 pays les plus dépensiers en matière de santé publique (autour de 12% du PIB supporté à plus de 80% par l’Etat). Il en est de même pour l’éducation qui représente un fardeau colossal. Facteur aggravant, malgré la lourdeur croissante de leur financement, ces deux domaines essentiels, comme nombre de services publics, sont régulièrement pointés pour leur manque croissant d’efficacité.

S’agissant du chômage, en dépit de la satisfaction affichée du gouvernement, il semble décidément impossible de passer en dessous de 7% (7,3 pour la France en sept 2023 vs 3 pour l’Allemagne, 6,5% en zone euro, 3,8 aux USA). Il faut souligner qu'un des effets pervers du SMIC, évoqués dans un précédent billet, est de nuire significativement au marché du travail. Il suffit de savoir que faire sortir un smicard de sa condition en augmentant son salaire de 100€ coûte à l’employeur 483 €, pour comprendre une partie des blocages qui persistent en France (TF1) !

Le poids des retraites ne cesse quant à lui de s’alourdir et risque sous peu de devenir intolérable si la France conserve le calamiteux modèle de solidarité obligée, par répartition, pesant sur les plus jeunes. Le rapport du nombre de cotisants sur celui des bénéficiaires de pensions ne cesse de décroitre. Avec une dénatalité galopante (moins d’1,72 enfants par femme), et un nombre moyen annuel d’heures travaillées qui se situe nettement au dessous du chiffre de la zone euro (659 vs 738) on ne voit pas bien comment pérenniser un système qui s’apparente de plus en plus à une pyramide de Ponzi.

Parmi les innombrables dépenses discutables de l’Etat, on pourrait ajouter en vrac le poids des agences et succursales de l’état : on en dénombre pas moins de 1200 pour un budget de 80 milliards d’euros, faisant vivre 442000 fonctionnaires.
Le coût de l'immigration non maîtrisée est quant à lui difficile à évaluer. Il y a certes des recettes en regard des coûts, mais le solde reste très largement négatif, chiffré entre 25 et 54 milliards d’euros.
La fameuse Aide Médicale d’Etat aux étrangers (AME), créée en 2000 par le gouvernement Jospin, dont le coût ne devait pas excéder 80 millions d’euros, a désormais franchi le cap des 1,2 milliards, avec notamment une hausse de 43% du nombre de bénéficiaires depuis 2019 !
Enfin citons les très contestables subventions à la Presse qui s’élevaient à 367 millions d’euros en 2021, celles non moins critiquables destinées aux Syndicats pour 133 millions (sans compter la participation obligatoire des entreprises à hauteur de leur masse salariale), et celles finançant pour une large part nombre d’associations non gouvernementales pour 23 milliards d’euros !
Ce ne sont que quelques exemples, mais ils sont démonstratifs et ils ont fait régulièrement l’objet d’un épinglage en règle par la Cour des Comptes, jamais suivi d’effet malheureusement. Il serait certainement possible quoiqu'impopulaire de mieux gérer tous ces postes de dépenses et de trouver des sources d'économies.
Hélas après des décennies de gabegie, dont la faute incombe à tous les gouvernements confondus, il est très improbable que l'Etat puisse réduire son train de vie, s'il n'y est pas contraint par une catastrophe majeure, vers laquelle il court tout droit... L'Europe, le FMI et les agences de notation sont les derniers garde-fous pour empêcher cette issue fatale. Mais sera-ce suffisant ?

Face à ce désastre financier, le Premier Ministre, récemment interviewé sur TF1, a démontré qu’il restait en plein déni. Interrogé sur ces chiffres accablants, il n’assume aucune responsabilité, et affirme avec un culot d’acier, “vouloir désendetter le pays” et “maintenir le cap des 3% de déficit” ! L’intention est louable, bien que peu crédible, comme les bonnes résolutions des cancres. D’autant qu’il donne bien peu de pistes pour renflouer les caisses, hormis une diminution modeste de la protection garantie par l’Assurance Chômage et l’inévitable surtaxation des riches et des superprofits. En coulisse, il se murmure, malgré les dénégations officielles, que la TVA pourrait encore être alourdie, ainsi que la taxation de l’épargne…

23 mars 2024

Aya voir du Sport !

Décidément, tout fait polémique dans ces Jeux Olympiques 2024 de Paris.

La mascarade imposée aux athlètes russes, autorisés à concourir sans bannière ni nationalité, c'est à dire comme "des esprits errants et sans patrie", l’affiche kitsch évoquant plus un village Disney que celui des JO, et les mascottes doudou, en forme de phryges clitoridiennes made in China, on se dit que tout est permis après tout.
L’affaire Aya Nakamura n’est que la dernière controverse en date, mais l’initiative supposée du chef de l’Etat de faire appel à cette chanteuse en vogue pour introduire la cérémonie d’ouverture fait du bruit dans les chaumières.

Il y a naturellement les "pour" et les "contre", mais en la circonstance, l'affaire a pris une ampleur inattendue et un tour politique des plus déplaisants.
Les vieux chnoques franchouillards lui dénient le droit de représenter leur pays au motif qu’elle ne s'exprime pas en français mais en un informe charabia de banlieue pétri de vulgarité. Ils s’opposent ainsi aux vieux bobos gauchos, et autres progressistes qui exultent car ils voient au contraire, le triomphe de la “diversité” et la reconnaissance de la belle inventivité de la "jeunesse des cités".

Il y a fort à parier que peu de ces gens connaissaient vraiment l’artiste, mais chacun se dresse sur ses petits ergots idéologiques.
Il est comique de voir qu’à gauche on use de l’argument commercial, habituellement méprisé par les chantres de l'élitisme culturel. Le fait d’être “l’artiste francophone la plus téléchargée” est devenu le pont aux ânes de ces opportunistes. Au surplus, l'occasion est trop belle pour résister au réflexe pavlovien d'amalgamer la désapprobation affichée par certains, à du racisme.

Les sondages disent la réticence d’une large majorité de Français au choix de la chanteuse franco-malienne du fameux Djadja.
S’il s’avère que l’idée vient du Président de la République, on peut donc s'interroger sur ses motivations. Est-ce le souci de paraître branché voire provocateur, ou bien n'est-ce qu'un cynique calcul politique ?
Dans ce cas, il faut reconnaître qu'il a bien fonctionné notamment pour déstabiliser la droite conservatrice et souverainiste. Ces gens se sont jetés à pieds joints dans le piège en répudiant la jeune femme noire au nom de principes vieux jeu voire franchement douteux.

Après réflexion, qu'en est-il de l'art d'Aya Nakamura ?
Sur la forme, il s'inscrit certes dans l'univers superficiel, répétitif et versatile d’une variété très bling-bling, mais on peut lui reconnaître le mérite d'illustrer avec un certain panache les canons du chic occidental.
Devenue icône pour Lancôme et diva pour le magazine Vogue, il est évident qu’elle a du chien, de l'abattage et de la prestance. Loin des greluches qui minaudent de manière lascive derrière les keums à capuche et à bagouses qui peuplent les bas-fonds du rap ou du hip hop.
Sa patte musicale est aisément reconnaissable, ce qui est plutôt une qualité. Sa voix, bien qu’artificialisée par l’autotune, accroche agréablement l’oreille et elle chante juste. Quant aux paroles, elles peuvent sembler insignifiantes voire quasi inintelligibles, mais n’est-ce pas la loi du genre ? Peu importe après tout, pourvu qu’on les retienne et qu'elles donnent du rythme. Et le rythme, Aya l'a manifestement dans la peau. Difficile de résister à la pulsation sensuelle qui émane de ses prestations, dès les premières notes. Assurément, ça regorge de bonnes vibes…
Sa personne à la fois élégante et sculpturale ne laisse pas de marbre.  Manifestement, elle ne s‘en laisse conter, ni par les hommes, ni par les idéologues, ni par les religieux de tout poil. Indifférente à tout cela, elle chante, elle a son style et c'est tout.

Cela dit, vouloir qu'elle fasse du Piaf, n'est-ce pas corrompre sa nature sauvage et la ravaler à un stéréotype d'une époque révolue ? Et s'il s'agit de revisiter la Vie en Rose à la sauce Pookie, ce serait prendre le double risque de susciter l'incompréhension des jeunes autant que des plus âgés.
En définitive, le problème est de trouver la chanson parmi celles de son propre répertoire, qui soit dans le mood des Jeux.
Au fait, lui a-t-on demandé son avis sur sa participation au show et sur le choix du titre à interpréter ?

21 mars 2024

C'est le pompon !

Tout récemment, à l’occasion de la
Rencontre des Cadres Dirigeants de l’Etat, M. Macron s’est lancé dans une assez violente diatribe à l’intention des hauts fonctionnaires auxquels il s’adressait. Il a vertement critiqué la lourdeur et la complexité de la fonction publique en leur en faisant porter la responsabilité, sans vergogne aucune, affirmant notamment que lorsqu’il impulsait par ses initiatives une force de 100, il n’en arrivait, en matière d’application sur le terrain, qu’à peine 5 à 10 !
C’est vraiment le pompon comme on disait autrefois !

En matière d’ameublement comme de marine, le pompon, c’est ce qui ne sert à rien mais qu’on voit le plus. Ainsi les paroles, aussi belles soient-elles, n’ont guère d’intérêt lorsqu’elles n’ont que la fonction décorative d’un pouvoir en berne.
M. Macron se comporte en discoureur infatigable, adepte des jolies formules, mais malheur à celui qui accorde quelque crédit à ses paroles. Elles sont aussi superfétatoires quant au cours des choses que le pompon qui orne le béret du matelot.

Au pouvoir depuis 7 ans, et instigateur de lois depuis un peu plus longtemps encore, il n’a pas cessé de désorienter les volontés les mieux intentionnées à son égard, tant les textes dont il fut l’inspirateur se sont révélés alambiqués, versatiles, contradictoires, ou confus.
Dès 2015, on pouvait s’interroger sur une de ses premières initiatives, supposée favoriser« la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques », bien intentionnée au demeurant, mais tellement amphigourique qu’il fut impossible ou presque d’en trouver une application concrète. Par la suite, il continua sur la lancée et on a vu les flops auxquels menaient successivement les succédanés de réformes concernant la santé, l’éducation, la justice, les retraites et tout récemment l’immigration, dont il demanda lui-même la censure par le Conseil Constitutionnel. Au final, que reste-t-il de ce texte tellement abscons et caviardé ? Quasi rien.

Non content de ces simulacres qui ont contribué à augmenter la pléthore législative sans procurer beaucoup d’efficacité, voici le Chef de l’Etat qui se met dans la tête de réglementer la fin de vie. Comme souvent, il affirme quelque chose tout en soutenant le contraire, ce qui laisse présager d’interminables dilemmes.
Ainsi le président récuse le terme d’euthanasie car il s’agit selon lui “d’un acte réalisé sans le consentement de la victime”. Mais dans le même temps, il entend autoriser l’intervention d’un tiers pour “aider à mourir” une personne qui ne serait plus en état de “prendre le breuvage létal”. Comment affirmer dès lors qu’il y a consentement ?
En matière de consentement le Président de la République manifeste d’ailleurs son intention d’aller plus loin, en déclarant dernièrement vouloir inscrire cette notion en matière de viol, dans le droit français. Ce qui paraissait relever du bon sens, voire de l’évidence, risque donc de se perdre en insolubles conjectures et réfutations...

Si M. Macron veut vraiment simplifier la fonction publique et rendre plus aisée et directe l’application des lois, pourquoi donc se retient-il de les élaguer plutôt que de les multiplier, et pourquoi ne songe-t-il pas à supprimer quelques-uns des innombrables rouages qui peuplent l’administration, plutôt que d’en créer toujours plus ?
Lorsqu’il déplore que “c’est Bibi qui paye”, feint-il de méconnaître sa responsabilité écrasante, en tant que chef de l’Etat, dans le coût faramineux que ce dernier fait supporter à ses concitoyens ?
Il dispose pourtant avec la Cour des Comptes d’une administration épatante, qui passe son temps à “épingler” les dérives financières et les complications inutiles de la technostructure étatique.
Malheureusement, la Cour des Comptes n’est jamais écoutée et force est de conclure qu’elle aussi, fait partie de cette tuyauterie inutile qui constitue l’impressionnante autant qu’effrayante usine à gaz étatique.

13 mars 2024

Gaza, Ukraine, même impéritie

La guerre, dans toute son horreur, est à l'œuvre sur ces deux champs de bataille exposés depuis quelques mois au feu roulant des canons, mais aussi des médias. Nul ne peut contester l’atrocité des tueries qui s’y déroulent, nul ne peut s’exonérer d’un sentiment de révolte et de désolation face à ces conflits dont les victimes semblent s’accumuler sans fin. 
Mais une fois passée l’émotion, comment contribuer à l’émergence d’une solution susceptible de ramener la paix ? 

A chaque fois qu’il s’exprime sur le sujet, le Président de la République Emmanuel Macron manifeste décidément une courte vue navrante. Il est prompt à organiser des hommages a posteriori et très ronflant dans ses discours. Dans les actes, il révèle son impuissance et pire, une désespérante inconséquence. 

S’agissant de Gaza, tout en dénonçant “le plus grand massacre anti-sémite de notre siècle” et en affirmant soutenir sans équivoque Israël et son droit à l’autodéfense, il juge “intolérable” le bilan de la riposte aux atrocités du 7 octobre, et après plusieurs exhortations vaines, il exige de Benyamin Netanyahou qu’il mette fin aux opérations militaires
Mais quand a-t-il exigé la même chose du Hamas ? Quand a-t-il condamné la férocité sauvage de cette organisation qui depuis tant d’années se vante de vouloir éradiquer Israël et fait le malheur de son propre peuple, en le prenant en otage de ses desseins monstrueux ? Quelle solution propose-t-il pour briser l'acharnement démentiel des terroristes, qui retiennent encore plus d’une centaine d’otages ? Comment espère-t-il faire réellement pression, au moins verbalement, sur ces ignobles assassins pour qu’enfin ils libèrent sans condition ces malheureux et qu’ils rendent les armes, afin d’ouvrir enfin une perspective concrète à l’arrêt des combats ? 
 
S’agissant du conflit russo-ukrainien, la position du Chef de l’Etat est encore plus irrationnelle. Après s’être fait fort de régler le conflit par un vain bavardage avec Vladimir Poutine, le voici qui prend l’attitude d’un chef de guerre provoquant avec arrogance le président russe. Il n’est plus question de négocier, c’est la guerre totale dont il agite désormais le spectre. 
S’abandonne-t-il au jeu dangereux consistant à instrumentaliser la peur, ou est-ce une simple mais périlleuse provocation lorsqu’il évoque “la volonté d’agression russe contre l’Europe et la France”. Et qu’y a-t-il de concret derrière son vibrant appel à un “sursaut collectif", face au prétendu “changement de posture de la Russie”. 
Après le mini sommet de Paris, réunissant 21 chefs d’Etats, il a révélé que l’envoi de troupes occidentales était envisagé, avant d’être contredit urbi et orbi, de la Pologne aux Etats-Unis en passant par l’Allemagne. 
Quelle mouche l’a donc piqué pour faire ainsi cavalier seul, sans avoir le début des moyens de ses ambitions ? 
 
La réflexion et la cohérence, semblant décidément de plus en plus étrangères au Chef de l’Etat, quelques jours après ces vains coups d’épée dans le marigot, M. Macron réitère. 
Non seulement il n’amende pas sa position mais il affirme l’assumer pleinement en clamant “qu’on ne peut pas permettre à la Russie de gagner” et qu' il n'y a "aucune limite" ni "ligne rouge" au soutien de la Franl!ce à l’Ukraine. Il s’agit d’une folle fuite en avant puisque la France est seule, et qu’aucun but de guerre n’est même suggéré. S’agit-il de consolider les lignes de défenses actuelles, de récupérer le terrain perdu au Donbass voire en Crimée, ou bien de contraindre la Russie à une défaite totale ? 

Au Proche-Orient comme à l’est de l’Europe, certains subodorent que les foucades déconcertantes du Président de la République n’ont in fine qu’un objectif bassement politicien. Il chercherait à se concilier l’électorat musulman, bien plus nombreux que le juif, tout en rediabolisant le Rassemblement National avec de lourdes allusions sur ses supposées connivences avec Vladimir Poutine. 
Le Premier Ministre Gabriel Attal semble accréditer cette hypothèse lorsqu’il se livre à l’outrance langagière en affirmant que les troupes russes sont déjà en France, sous la bannière du RN. Pense-t-il vraiment inverser le cours des événements avec d’aussi piteux arguments ou bien cherche-t-il à cliver encore plus la nation française déjà déchirée entre factions rivales ? 
Il y a de quoi être inquiet car ce serait ajouter le cynisme à l’inconséquence, et laisserait penser que M. Macron et son premier ministre sont en train de perdre complètement les pédales…

11 mars 2024

Scellement

Après la panthéonisation, la constitutionnalisation.
On a les victoires qu’on peut…

Quand on n'a plus ni la volonté ni le courage d'agir pour tenter de sortir le pays de la très mauvaise passe dans laquelle il se trouve, il ne reste plus à offrir au bon peuple que des leurres et des ersatz. Le bétonnage constitutionnel sans risque, de lois que personne ne remet en cause, procure à peu de frais la pompe et la solennité dont les dignitaires de notre pays sont friands, à défaut d'honneur et de victoire.  Mais à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire…

Après moults hommages variés, on eut ainsi droit à la cérémonie grotesque du scellement du droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG). On se serait cru chez Ubu lors des consécrations officielles de l’inutile et de la vanité. Tous les satrapes gouvernementaux étaient réunis pour ce grandiose numéro de presse purée constitutionnelle, qualifié par les médias ébahis, tantôt d’émouvant, tantôt d’historique.

Personne au demeurant ne trouva anti démocratique la volonté fièrement affichée de ne plus jamais permettre au peuple de pouvoir changer d’avis.
Personne ne pointa le paradoxe consistant à consacrer le droit de tuer les fœtus après avoir scellé l'abrogation de la peine de mort pour les assassins (trouvera-t-on bientôt normal de pouvoir en finir avec les malades jugés incurables ?).
Personne ne trouva absurde cette glorification du droit à l'IVG au moment où la dénatalité est devenue un problème sociétal majeur. Avec un taux de fécondité tombé à 1,72 enfants par femme, il y a pourtant du souci à se faire pour l’avenir du système de retraite par répartition, entre autres... Du temps de Simone Veil, on comptait déjà 1 IVG pour 4 accouchements. Aujourd'hui c'est 1 pour 3…
Mais le pire de tout est que personne ne trouva insane de continuer à rembourser l’IVG à 100% par l’Assurance Maladie, au moment où du plus haut de l'État on nous dit qu’il devient urgent de faire des économies !

La cérémonie s’acheva aussi piteusement qu’elle avait commencé, par le camouflet infligé au Président par la chanteuse Catherine Ringer. Accouru pour la féliciter d’avoir massacré la Marseillaise, elle le repoussa, avec tout le dédain et la vulgarité qui la caractérisent, nullement gênée d’avoir accepté de participer à cette mascarade organisée par un Pouvoir qu’elle exècre manifestement…

04 mars 2024

Cérémoniaux républicains

A l’instar de Georges Brassens, on peut être rétif aux cérémonies et aux hommages, surtout quand ils tournent à l’habitude rituelle, et qu’ils sonnent comme une excuse pour n’avoir pu agir concrètement. Pire encore, lorsqu’ils s'inscrivent dans l'esprit de parti.

Comment ne pas éprouver de l’émotion en pensant aux victimes du pogrom du 7 octobre 2023 en Israël et aux otages retenus par les terroristes depuis cette date ? Il faudrait n’avoir pas de cœur et pas davantage d’esprit.
Le problème avec les manifestations mémorielles décrétées à cette occasion par le Président de la République est qu’elles ont consacré en quelque sorte l’impuissance des pouvoirs publics et plus généralement de la communauté internationale. Si l’attaque initiale du Hamas date déjà de quelques mois, les horreurs qui y sont liées se poursuivent en temps réel. Derrière les vibrants discours déplorant “le pire massacre antisémite de notre siècle”, que dire de l’incapacité à agir ? Il n’est plus possible de claironner comme pour les victimes du nazisme “plus jamais ça…”
L’impuissance des discoureurs est criante, et d’un tragique consternant lorsque ces derniers se révèlent incapables de donner à un moment de recueillement une portée universelle.
On peut comprendre les familles endeuillées jugeant indésirable la présence de certains, dont l’hypocrisie et les provocations ignobles furent manifestes lors de ce drame, mais il y va de la conscience de chacun. S’il y a un Dieu, lui seul peut distinguer les gens sincères des pharisiens.

Ce mois de février étant décidément propice aux célébrations, il y aurait beaucoup à redire sur celle décrétée par le Chef de l’Etat pour honorer l’ancien garde des sceaux Robert Badinter, disparu le 9.
Il est permis de s’interroger sur son principal fait d’armes qui est d’avoir aboli la peine de mort. Est-ce un vrai titre de gloire ? Qui se souviendrait vraiment de lui sans cette réforme sociétale ?
Quelle valeur revêt cette action sachant qu’elle fut réalisée sans prendre l’avis du peuple (dont on ne pouvait ignorer qu’il était majoritairement contre) ? A quel danger, à quel risque s’exposait le promoteur de cette décision, qualifiée de progrès humain fondamental par le chœur assourdissant des bien-pensants ? Toute réserve fut considérée comme réactionnaire. A plus forte raison, toute opposition fut décrétée nulle et non avenue.
Quelle responsabilité encourait le ministre de la justice de l'époque, qui ne proposa pas la moindre solution alternative à cette abrogation de principe ? Aucune évidemment. Une fois le politicien tranquillement rangé des voitures, et satisfait d’avoir gravé dans le marbre une loi à son nom, c’est toujours à d'autres de gérer les conséquences…
A force d’encenser à grand renfort de tambour médiatique les succédanés d'héroïsme, et de qualifier d’historique n’importe quoi, on dévalue le vrai courage et on insinue la confusion dans les esprits.
Mais le plus grave fut toutefois l’esprit partisan de la famille qui accepta lors de la disparition du cher homme le principe d’un hommage national tout en spécifiant qu’en soit exclue toute personne proche de ce qu’ils nomment l’extrême droite…

La panthéonisation est une vraie manie dans laquelle semble se complaire Emmanuel Macron. Faute d’avoir la volonté d’agir, faute d’avoir la capacité d’améliorer le quotidien de ses concitoyens, il se répand en discours théâtralisés et en pompeux cérémoniaux païens.
Aujourd’hui il intronise des militants communistes, en trompetant qu’ils sont “morts pour la France”. Mais qui sait pourquoi ils sont morts ?
L’idéal au nom duquel ils combattaient ne relevait-il pas d'une doctrine encore plus dévastatrice que le nazisme (bien qu’appartenant à la même nébuleuse socialiste) ?
Là encore, le Président de la République, s'épanchant dans le quotidien l’Humanité, largement subventionné par l’Etat, et qui ose encore se réclamer de nos jours du communisme, croit bon de préciser que "les forces d’extrême droite seraient inspirées de ne pas être présentes, compte tenu de la nature du combat des Manouchian". Pire encore, il enfonce le clou en soulignant que selon son opinion, ni le Rassemblement National ni Reconquête n'ont leur place dans l’arc républicain.
Plus partisan tu meurs…