Le concert planétaire de louanges et d’hommages entourant la disparition de Nelson Mandela (1918-2013) a de quoi décourager de toute contribution le blogueur observateur et modeste chroniqueur de son temps. Que peut-on ajouter à ces dithyrambes tous azimuts ? Comment faire preuve d’une once d’originalité dans cette explosion universelle de conformisme bien pensant ?
En même temps, comment ne pas évoquer l’évènement ? Comment passer sous silence ce gigantesque ralliement oecuménique ?
Il est aussi vain de vouloir ajouter encore un peu d’encens à ces entêtantes vapeurs séraphiques, que de rester “dans son lit douillet”, en “n’écoutant pas le clairon qui sonne”, comme Georges Brassens le quatorze juillet…
Il est possible toutefois à cette occasion funèbre, de ne pas être trop triste. De se réjouir même, de cette union de façade, de toutes ces têtes couronnées, de tous ces grands de ce monde. Leur empressement délirant est un signe des temps. Cela dépasse évidemment de loin la personnalité du défunt, et pour beaucoup c’est sûr, le zèle est sans doute dicté par la nécessité d’être vu, bien plus que par l'émotion. Mais c’est un fait, cette véritable béatification laïque est une occasion en or d’exprimer de beaux sentiments. On a pu voir de tout dans cette kermesse héroïque : un chef d’Etat faire cause presque commune avec son prédécesseur, en dépit d’une féroce haine réciproque; le président des Etats-Unis rire à gorge déployée en se faisant prendre en photo fraternelle avec ses homologues danois et anglais, et l’instant d’après, dans un geste qualifié “d’historique”, serrer chaleureusement la paluche de l’infâme tyran cubain…
En même temps, comment ne pas évoquer l’évènement ? Comment passer sous silence ce gigantesque ralliement oecuménique ?
Il est aussi vain de vouloir ajouter encore un peu d’encens à ces entêtantes vapeurs séraphiques, que de rester “dans son lit douillet”, en “n’écoutant pas le clairon qui sonne”, comme Georges Brassens le quatorze juillet…
Il est possible toutefois à cette occasion funèbre, de ne pas être trop triste. De se réjouir même, de cette union de façade, de toutes ces têtes couronnées, de tous ces grands de ce monde. Leur empressement délirant est un signe des temps. Cela dépasse évidemment de loin la personnalité du défunt, et pour beaucoup c’est sûr, le zèle est sans doute dicté par la nécessité d’être vu, bien plus que par l'émotion. Mais c’est un fait, cette véritable béatification laïque est une occasion en or d’exprimer de beaux sentiments. On a pu voir de tout dans cette kermesse héroïque : un chef d’Etat faire cause presque commune avec son prédécesseur, en dépit d’une féroce haine réciproque; le président des Etats-Unis rire à gorge déployée en se faisant prendre en photo fraternelle avec ses homologues danois et anglais, et l’instant d’après, dans un geste qualifié “d’historique”, serrer chaleureusement la paluche de l’infâme tyran cubain…
Il est possible enfin et surtout, de retenir de l’homme qui vient de disparaître, le sourire radieux qu’il dispensait si généreusement, et qui sera pour l’éternité, le signe le plus prégnant et sincère d’une volonté de réconciliation nationale en Afrique du Sud. Certes tous les problèmes sont loin d’avoir été résolus par ce messie des temps modernes, mais la symbolique est puissante. Elle tranche en tout cas heureusement avec le rictus tragique qui barrait le visage du militant en lutte. Il faut espérer que ce visage rayonnant reste dans les esprits pour incarner la liberté, l’ouverture et le respect mutuel qui sont les ingrédients indispensables d’une vraie démocratie !