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18 octobre 2024

Le pouvoir du N'importe Quoi 1

A quoi servent donc les pouvoirs publics ? La question mérite d’être posée au vu du chaos décisionnel auquel on assiste de nos jours.
Plusieurs sujets d’actualité soulèvent nombre d’interrogations si ce n’est beaucoup d’incompréhension quant à l’efficacité des politiques publiques.

L'Industrie Automobile
Au moment où se tient le Salon de l’Automobile de Paris, on apprend que cette filière est au bord du désastre, risquant d’entraîner vers la faillite de nombreux constructeurs français et européens. Dores et déjà, selon François-Xavier Pietri qui a enquêté sur le sujet, les usines ne fonctionnent qu’à 60% de leurs capacités.
On savait que le marché des voitures thermiques, ciblé par nombre de pénalités fiscales et réglementaires, ne cessait de s’effondrer. Force est de constater qu’il n’est pas le seul hélas. Malgré quantité d’aides, et d’incitations en tous genres, malgré la pléthore de publicités tous azimuts, on enregistre également une baisse des ventes de voitures électriques neuves (-43% rien que pour le mois d’août).
Conséquence inéluctable mais logique de cette chronique d’une mort annoncée, plusieurs constructeurs envisagent des fermetures d'usines, pendant que l’armada chinoise s’apprête à déferler.
La faute à qui ?
A l’évidence, en premier lieu, à la stratégie folle de l’Etat, qui accumule les erreurs depuis des années, pour tenter de répondre à un nébuleux impératif écologique et un principe de précaution poussé à l’extrême. Après avoir été encouragés successivement à acquérir des véhicules diesel, essence, hybrides et enfin électriques, les potentiels acheteurs ne savent plus vers quoi se tourner.
Non contents de s’être trompés, et après s’être ruinés en coûteuses subventions, qu'ils sont contraints de réduire faute de moyens, les pouvoirs publics annoncent chaque année des malus punitifs de plus en plus délirants. En 2025, la quasi-totalité des voitures seront pénalisées, soit par l’abaissement du seuil d’émission de CO2 à 113 g/km (et jusqu’à 99 en 2027), soit par leur poids, plafonné à 1600kg. La taxe maximum qui est de 60.000€ va continuer à augmenter inexorablement pour atteindre dans 3 ans la somme extravagante de 90.000€. Qui pourra s’offrir des véhicules un peu sportifs et attrayants hormis quelques personnes très fortunées ? On pense à la hausse programmée de la funeste taxe carbone qui engendra la révolte des Gilets Jaunes…

Le paradoxe est que les constructeurs européens, qui avaient alerté sur les dangers de ce dirigisme étatique insane, s’opposent désormais à tout recul et tout assouplissement des réglementations. Toute leur stratégie est en effet fondée sur l'électrique, auquel ils ont été contraints de se soumettre.
Si la France semble avoir perdu la raison, d’autres pays ne valent pas mieux. Ainsi, la Norvège qui s'enorgueillit d’avoir converti sa population aux joies de l'électricité, a réalisé ce tour de force à coup de subventions, d’aides, d’exonérations de taxes et de péages, financés par la manne du pétrole et du gaz dont elle est grande exportatrice… Les automobilistes ont-ils pleinement conscience que la charge de leur véhicule dépend bien souvent de centrales de production marchant aux énergies fossiles ? Ont-ils conscience que les véhicules électriques sont plus polluants à produire et qu'à ce jour, il est très difficile et coûteux de recycler les batteries ? Enfin les possesseurs d'autos hybrides rechargeables savent-ils vraiment qu'ils consomment pour la plupart plus de carburant qu'un véhicule thermique de puissance égale, faute de pouvoir recharger régulièrement leurs batteries ?

10 décembre 2023

Trop d'écologie tue l'écologie

Et si les dogmes écologiques ressassés ad nauseam avaient fini par lasser ? Et si les grands principes nébuleux étaient en passe de cesser d’imposer leur loi ? Et si la réalité objective commençait enfin à s’imposer aux moutons de Panurge ?
Sur tous les fronts, les zélotes du totalitarisme vert semblent perdre du terrain.

S'agissant tout d'abord des énergies alternatives, c’est peu dire que l'éolien n’a plus le vent en poupe. Le moulin à vent ne fait plus recette. Beaucoup de grands projets sont purement et simplement à l’arrêt. Par voie de conséquence, les  groupes industriels qui les portent sont en chute libre à la Bourse. Pour expliquer cette crise inattendue, on invoque tantôt le manque de moyens financiers, tantôt des difficultés techniques, voire même des atteintes à la protection de l’environnement. Un comble !
Ainsi la justice vient d’ordonner le démontage et la restitutio ad integrum d’un parc dans l’Hérault au motif de graves nuisances causées aux oiseaux (où l’on voit l'écologie entrer en conflit avec elle-même). A Saint-Nazaire, on déplore la fermeture, on espère temporaire, du parc flambant neuf de 80 éoliennes due au dysfonctionnement du système. Au sein même du gouvernement, des doutes et des regrets se font entendre. Selon le secrétaire d’État à la mer, Hervé Berville, « Le parc éolien de Saint-Brieuc n’est ni fait, ni à refaire ”. Bravo à l'Etat que le cher homme est supposé incarner...
En Allemagne , la situation est devenue si critique qu’on en vient à rouvrir des mines de charbon au détriment de parcs éoliens !
Parallèlement, le développement inconsidéré de la filière photovoltaïque commence à faire naître des craintes chez certains écolos. On voit en effet cette source d’énergie dite “renouvelable” se développer de façon extensive au détriment des domaines agricoles. Des champs entiers sont en effet dévastés par l’installation de gigantesques “fermes solaires”. Si les agriculteurs qui louent les terres y trouvent parfois leur compte, tant on a rendu l’exercice de leur métier difficile, les bobos et autres alter-cocos sont en revanche très remontés.

Sur le front du bio, la tendance est également aux révisions déchirantes. La faute avant tout aux prix élevés, surtout en période d’inflation, mais aussi à une certaine désaffection pour des produits dont la supériorité qualitative laisse à désirer.
Dans le même temps, la Commission Européenne s’est décidée à prolonger pour 10 ans les autorisations concernant le glyphosate, suite à la publication d’études gigantesques attestant de la relative innocuité du produit et les avis convergents des agences étatiques, réputées “indépendantes”. Ce fut l’occasion de quelques couacs gouvernementaux. Cette décision fut en effet immédiatement qualifiée de “dinguerie” par l’insipide ministre de “la transition écologique et de la cohérence des territoires” Christophe Béchu. En amont, on sait que la France s'était courageusement abstenue, sur la base d’une argumentation alambiquée évoquée par Marc Fesneau, très méconnu ministre de l’agriculture…

Autre sujet, même tendance au revirement, après avoir assisté avec dépit au mouvement moutonnier d’extinction de l’éclairage public nocturne, c’est le rétablissement de celui-ci qui est proposé dans un nombre croissant de communes. Comme on pouvait s’y attendre, les experts ont découvert que l’économie de bout de chandelle était en effet contrecarrée par la montée de l’insécurité. A l’instar de Cholet ou l’éclairage a été réclamé par la police, un nombre croissant de villes font marche arrière sous la pression des habitants.

On assiste au report de nombreuses contraintes ou au contraire à la suspension d’incitations dictées au nom de l’écologie. L’échéance visant à interdire les chaudières à gaz, et les voitures thermiques en Grande Bretagne est caduque. En Suisse, où l’on estime suffisante la proportion de véhicules électriques, on abroge radicalement toutes les incitations fiscales. En France, l’Etat supprime le bonus écologique à l’achat de voitures électriques d'origine extra-européenne. Cette décision fait passer de sordides raisons protectionnistes avant l’objectif écologique. Elle risque hélas de nuire au pouvoir d’achat et surtout à l’industrie locale qui fera sans nul doute les frais de représailles, notamment en Asie ou aux USA. Le pire est que pour parvenir à ce résultat, on remplace le dispositif de prime existant, déjà complexe par un autre encore plus tarabiscoté... La situation devient tellement ubuesque que certains constructeurs étrangers, tel MG, se disent heureux de cette exclusion qui leur épargne bien des tracasseries administratives sans les empêcher vraiment de rester compétitifs.

On ne saurait terminer cet inventaire sans sourire au spectacle de la COP 28, tenue au milieu des champs pétrolifères et qui fait la part belle aux pays de l’OPEP, lesquels rejettent catégoriquement tout accord ciblant les énergies fossiles au grand dam de madame Pannier-Runacher, notre ministre de je-ne-sais-quelle-transition, qui se dit “stupéfaite et très en colère…”
En définitive, c’est peut-être un sursaut de bon sens et de sagesse qui fait dire oui à ce qui est “bon pour la planète”, mais pas à n’importe quel prix et pas n’importe comment.

30 septembre 2023

Madness or Common Sense ?

La situation économique du Royaume Uni n'est guère reluisante. Après des années d'une politique erratique, grevée notamment par la complexité de mise en œuvre du brexit, le pays est frappé de plein fouet par l'inflation. Plus élevée que chez nous, elle est toutefois à relativiser par le fait qu'il n'y eut ni bouclier tarifaire ni ristournes sur les tarifs de l'électricité et des carburants, destinés à soulager le budget des ménages, mais minimisant artificiellement l'augmentation des prix générale.
Au surplus, il faut souligner la bonne anticipation de la banque centrale britannique, qui fut plus réactive que la BCE pour augmenter ses taux.
Passé le choc initial, la récupération pourrait donc être plus rapide qu'ailleurs, comme lors de la crise des subprimes.

Pour l'heure, si l'Angleterre est à la peine, ses principaux indicateurs ne sont pas si mauvais que ça, surtout si on les compare à d'autres. Le chômage n'est que de 4,3%, le poids de la dette reste sous les 100% du PIB, la croissance est de 4,1%.

A titre de comparaison , les chiffres de la France pour la même période sont de 7,5% pour le chômage, 112,5% d'endettement (avec un emprunt prévu pour 2024 atteignant le chiffre record de 285 milliards d'euros), et seulement 2,6% de croissance .

Rishi Sunak, actuel Premier Ministre est tout de même inquiet pour l'avenir et voudrait assainir l'économie. Pour ce faire, son gouvernement annonce un coup de frein en matière de transition écologique. Il délivre de nouvelles autorisations de forages pétroliers et gaziers, et repousse la date butoir de cessation de production de véhicules thermiques. Il abroge les interdits locatifs sur les logements qualifiés de passoires thermiques et remet à plus tard le calendrier signant la fin des chaudières à fioul ou gaz.

Les opposants à ces mesures, les qualifient d’électoralistes. Et alors ? Peut-on reprocher en démocratie à un dirigeant de tenir compte du peuple ? Surtout, comment émettre une telle critique au moment où le consensus climatique est si fort ? C'est plutôt l'inaction qui est reprochée aux gouvernants par les temps qui courent.
Il s'agit donc plutôt de bon sens et de pragmatisme et c'est tout le contraire de ce qu'on propose chez nous, où l'on se gargarise de mots et de promesses de nouvelles dépenses publiques pour promouvoir une ruineuse et vaine course à l'échalote écologique…

23 septembre 2023

Planification Ecologique

Cette fois c’est dit : le gouvernement a un plan pour accélérer la fameuse transition écologique ! Et c'est à marche forcée, encadrée par une nouvelle flopée d'ukases et de réglementations qu’il entend nous faire progresser sur le sentier lumineux de la régulation du climat.

Non échaudée par son piteux revirement en matière d’énergie nucléaire, madame Borne a présenté son train de mesures supposées infléchir la courbe française des émissions de gaz à effet de serre.

Ce nouvel avatar du planisme étatique est assorti d'une palanquée d’objectifs chiffrés, comme aux plus mauvais jours de l’union soviétique, et d’un coût astronomique, aux frais du contribuable : 7 milliards d’euros qui s’ajoutent aux dépenses publiques rien que pour 2024 (qui correspondent en réalité à des engagements pluriannuels de 10 milliards €) !

A tout seigneur tout honneur, la voiture électrique devenue l'étendard des tripatouillages bureaucratiques commis au nom de l'écologie, devra s'imposer coûte que coûte. Plus un seul véhicule dit "thermique" ne devra sortir des chaînes de production à compter de 2035 et la part de marché de l'électrique devra atteindre 66% dès 2030. Autrement dit, plus aucun investissement n'est dès à présent envisageable par les constructeurs français qui seront sous peu contraints de procéder à des licenciements massifs car il est clair qu'il faudra moins de ressources humaines pour élaborer, construire et entretenir des bagnoles électriques, ce d'autant qu'elles seront fabriquées à moindre coût en Chine..

Le gouvernement entend endiguer le tsunami imminent des importations par d'illusoires lignes Maginot. Mais, comme à chaque fois qu'on recourt à des expédients protectionnistes, des augmentations substantielles de prix sont prévisibles pour les consommateurs, que l'Etat va tenter de contenir à coup de ruineuses et complexes primes, bonus et autres subventions. Paradoxe amusant, après avoir instauré un bouclier tarifaire destiné à maintenir la consommation des bons vieux produits pétroliers, la Première Ministre encourage désormais les distributeurs à les vendre à perte ! A l'incohérence politique, on ajoute le non sens économique. On croit rêver…

Dans le souci de favoriser les "mobilités alternatives", le réseau des pistes cyclables offrira 150.000 Km aux cyclistes contre 60.000 aujourd’hui : si la décroissance est en marche, celle du marché des vélos, souvent asiatiques, va atteindre des sommets !
La SNCF, RATP et consorts sont également mis à contribution. Alors qu’ils sont déjà totalement débordés et de moins en moins efficients, ils devront progresser dans des proportions vertigineuses : plus 20 milliards de km-voyageurs rien que pour les transports ferroviaires !
En matière d’agriculture, il s'agira de favoriser la filière bio. Bien qu’elle soit l'objet d'une désaffection croissante de la clientèle, vu la qualité discutable et le coût élevé des produits, elle est supposée croître, par la magie des injonctions étatiques, à hauteur de 20% de part de marché ! Peut-être y arrivera-t-on en réduisant la production globale vu l'interdiction drastique de l'usage des pesticides, et des engrais. A la place, les champs vont se couvrir d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques
Passons sur la volonté de baisser de 75% le nombre des chaudières à fioul et de 20% celles à gaz. Pour ce faire, la prodigalité sans limite des Pouvoirs Publics devrait faire exploser le nombre des bénéficiaires du dispositif Maprimerenov, dont resteront bien sûr exclus les propriétaires nantis de résidences secondaires…

En revanche, rien ne semble prévu pour limiter les transports aériens, ni pour améliorer la gestion de la terre, de l’urbanisme, du traitement des eaux de pluie, de l'entretien des forêts, et rien sur le ferroutage, promis par les écologistes et sans cesse reporté aux calendes..
Rien n'est dit non plus au sujet des essais prometteurs de biocarburants (e-fuels) qui permettraient pourtant de recycler le CO2 de l'atmosphère...

Au total, l'adaptation pragmatique au prétendu dérèglement du climat est largement négligée et la priorité, chimérique, reste celle de changer le climat “quoiqu'il en coûte”.
M. Macron, incapable de régler les problèmes du quotidien, se fait fort de faire rentrer dans les clous de sa bureaucratie les aléas de la météo !

Sous l’effet de ces mesures, peut-être verra-t-on, conformément au Gosplan, décroître les émissions de CO2 de 403 à 270 millions de tonnes annuelles. Mais une chose est sûre dans ce monde incertain, la proportion du dioxyde de carbone dans l’air ambiant (aujourd’hui de moins de 0,04%) ne variera pas d’un iota. Pire, elle progressera grâce aux émanations en provenance d’autres pays !
N’en doutons pas cependant. Tout ce fatras de normes n’empêchera pas le gouvernement d’être régulièrement accusé “d’inaction climatique”. S’agissant des différents partis politiques qui ont eu la primeur de cet arsenal législatif, les critiques ne s'adressent qu'à l'insuffisance du dispositif. Comme l’a fait remarquer très subtilement M. Faure, représentant du vestigial PS, “une guerre contre le climat, ça suppose une économie de guerre, et on en est très, très loin…”

Alors que l'État s’abandonne à l’absurdité contagieuse, un scientifique révèle qu'il a dû biaiser la présentation d'un travail pour qu'il soit conforme à la doxa climatique et puisse ainsi être publié dans la prestigieuse revue Nature. Une autre revue, European Physical Journal Plus, décide carrément de dépublier un article sous la pression de lobbies réchauffistes, au motif que ses auteurs seraient des climato-sceptiques notoires.
Avec le Plan, voici le règne des comités de censure. Le doute scientifique n'est donc plus permis dans ce monde en proie à la folie des certitudes vaines. Le bon sens et la sagesse reculent un peu plus chaque jour. Après les errements de la revue médicale Lancet au temps du COVID, on en vient à perdre confiance en ce qui semblait incarner la raison et l'objectivité.
Si les mesures présentées dans ce plan relevaient d'un progrès évident, y aurait-il besoin de mettre en place une telle armada législative pour convaincre de leur bien-fondé ? Si le réchauffement climatique s'imposait comme une vérité intangible, et si les gens avaient encore un peu d’esprit critique, y aurait-il besoin de museler les contradicteurs ?

12 août 2023

Le mois le plus chaud

Il faudrait parvenir à se détacher de ce genre d'actualité mais l'antienne lancinante revient sans cesse, où qu'on se tourne. Le réchauffement climatique est partout et l'on meurt paraît-il, par anticipation, de ses ravages supposés ! Selon les derniers échos de ce refrain entêtant, répercutés par l'ensemble de la Presse, Juillet 2023 fut le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre. L'été sera chaud dans les tee shirts dans les maillots n'est donc plus une chanson en forme de plaisanterie, c'est tout simplement le signe avant-coureur de la fin du monde !

Autre titre, même sujet, les incendies gigantesques qui ont embrasé le Canada ne sont pas encore totalement éteints, qu'ils auraient déjà produit 3,5 fois les émissions annuelles de CO2 de la France.
Voilà certes l'expression la plus directe et la plus évidente de la responsabilité humaine dans la dégradation de l'environnement. Par quels bougres de couillons ces feux dantesques ont-ils été allumés ? Quoique essentielle, la question ne semble préoccuper personne. Pourtant, à qui profite le crime, sinon aux écologistes les plus fanatiques qui trouvent avec ces calamités une magnifique occasion d'enfoncer un peu plus le clou de leurs théories ? Une telle supposition n'est pas plus absurde après tout que celle du pompier pyromane. D'aucuns diront que je suis mauvaise langue, voire dangereusement déviant. Tant pis. On ne me prendra pas ma liberté de penser comme dirait l'autre.

Heureux en tout cas de ne pas être journaliste à une telle époque. Répétées ad nauseam sans une once de recul, et sans nuance aucune, avec un grégarisme consternant, ces slogans abrutissants ne font pas honneur à la profession. Tout débat, toute réflexion en sont exclus. Inutile d'argumenter sur l'histoire du climat durant les quelque 5 milliards d'années écoulées avant l'apparition de l'Homme, ni même sur les millénaires qui ont précédé l'invention du thermomètre. La cause est entendue, la Terre est en ébullition (même l'ONU l’affirme) et c'est la faute à la civilisation industrielle. Conséquence logique quoique délirante, pour re-régler le climat, il faut arrêter de croître et de prospérer et puis c'est tout.

Parmi les inepties planant au-dessus de nos pauvres têtes, certaines sont moins extrêmes et seraient même presque amusantes. On nous rappelle par exemple qu'à compter du 1er août, l'impression des tickets de caisse en magasin sera proscrite. Ainsi en ont décidé les satrapes du bureau central de la protection de la planète. A la manière de l'Etat prodigue, envoyons au diable la trace de nos dépenses. Action parfaitement inutile, mais Ô combien symbolique…

Hier sur France 2 devenue la nouvelle Pravda en matière de climatologie, on eut droit à un mini reportage sur les répercussions climatiques des traînées de condensation laissées dans le ciel par les avions. Un savant du CNRS ou bien de je ne sais quel Haut Comité pour le Climat a expliqué doctement que ces nuages artificiels étaient néfastes car ils piégeaient les infra rouges émis par la Terre. Mais dans le même temps, il ajoutait qu'ils augmentaient la réflexion des rayons solaires donc l'albedo, bénéfique comme chacun sait. Ouf ! Un coup pour rien, mais qui n'exonère en rien le kérosène de ses effets désastreux… Merdre alors , comme dirait Père Ubu !

28 juillet 2023

Climat, la part d'incertitude

On assène régulièrement qu’un consensus écrasant de savants et d’experts aurait définitivement tranché au sujet du réchauffement climatique (ou du dérèglement si l’on préfère). D’après ces gens, le réchauffement de l’atmosphère est réel, dû à la concentration croissante de CO2 dans l’air, et pour eux c'est une certitude, il est causé par l’activité humaine. Il annonce sans nul doute des catastrophes si rien n’est fait pour en réduire drastiquement les émissions. Le message est clair. Les béotiens que nous sommes sont priés de s’aligner sur ce constat dont on affirme, contrairement à l’ouverture d’esprit qui devrait caractériser toute démarche scientifique, qu’il n'admet ni controverse ni contestation. Dans ce monde où la grégarité fait loi, tout contrevenant est qualifié de dangereux climatosceptique, de réactionnaire, de complotiste, pour ne pas dire de fasciste.

Pourtant, des voix s’élèvent régulièrement pour nuancer si ce n’est contredire les postulats d’une science décrétée à la majorité, devenue parole d’évangile.
Les récalcitrants n’ont guère voix au chapitre et sont en général éloignés des grands courants du mainstream médiatique. Leur discours fait néanmoins son chemin, hors des sentiers battus, pour les esprits un peu curieux, qui voudraient, selon les conseils du bon Kant, se faire une idée par eux-mêmes, tels des adultes responsables.

Il y a sans doute des hurluberlus de tous bords, mais Stephen E. Koonin qui fait partie des voix discordantes, n’est pas ce qu’on pourrait appeler un fantaisiste. Membre de l’Académie des Sciences des États-Unis, il fut conseiller auprès de la Maison Blanche du temps de Barack Obama.
Le titre de son dernier ouvrage dit la teneur de sa thèse : Climat, la part d’incertitude.

L’objectif est  selon lui de commencer par relativiser les slogans à sensation et à sens unique que les médias niais et les ONG prétendues écologistes balancent à tour de bras et à longueur d’années. On ne fait pas selon lui avancer une cause de cette manière, sauf lorsqu’on y est déjà acquis et qu’on cherche à s’affranchir de la réalité lorsqu’elle dérange.
En second lieu, il affirme tranquillement qu’il n’y a pas de dérèglement climatique pour la bonne raison qu’il n’y a jamais eu de règlement. Les références de 1850, rituellement citées, n’ont pas valeur d’absolu. L’histoire du climat au cours des millénaires nous apprend qu’il s’agit d’une notion complexe chargée de beaucoup d’imprévisibilité.

Le bouquin de M. Koonin n’est pas avare de chiffres, de courbes, et de statistiques, puisées aux sources les plus officielles. Sa lecture en devient même parfois un peu ardue et fatigante, mais n’en reste pas moins digne d'intérêt. Les rapports sacro-saints du GIEC sont méthodiquement épluchés et l’institution est prise plusieurs fois en flagrante contradiction. L’auteur montre que ses conclusions vont parfois à l’inverse de ses constats. Est-ce si étonnant ? Non car ses membres n’ont pas pour mission d’enquêter sur le climat mais de faire des supputations et des prédictions à partir d’un fait considéré comme acquis.
D’où le sens unique des déclarations en forme de slogans qui en sortent et, paradoxe troublant, dont les médias se font un écho irréfléchi, à la manière de moutons de Panurge. Les journalistes n’ont-ils pas abandonné tout esprit critique et même toute éthique en se ralliant massivement à une “charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique” qui les contraint de facto à présenter les faits de manière biaisée ?

Ainsi, cette thématique figure de manière univoque à la une de la plupart des grands titres de l’actualité.
On évoque par exemple les dizaines de milliers de morts causées par la chaleur, tout en occultant le nombre des vies sauvées par la diminution des grands froids.
On rapporte rituellement les grands feux de forêts au réchauffement climatique, sans préciser qu’en matière de responsabilité humaine, elle est surtout le fait des idiots ou des criminels qui les allument. On occulte au passage l’objectivation par la surveillance satellitaire de la diminution d’environ 25% des surfaces ayant brûlé chaque année entre 1998 et 2015. On oublie également de préciser qu’en dépit des incendies spectaculaires de 2020, cette année-là figure parmi les moins actives depuis l’an 2000.
On alerte le bon peuple sur une montée des eaux de plus de 15 mètres en quelques décennies alors que le rythme actuel (commencé bien avant la révolution industrielle) est de 3 mm/an, ce qui porte l’échéance, si l’avancée se poursuit au même rythme, a plus de 1500 ans ! Les historiens du climat ont montré d’autre part que le niveau des océans à fluctué de plus de 120 mètres au cours des millénaires passés. La Méditerranée elle-même fut quasi totalement asséchée durant 650.000 ans il y a quelques millions d’années…
On prédit des catastrophes à venir sur le monde agricole, causées par le réchauffement climatique, en oubliant de dire que c’est tout le contraire qu’on observe à ce jour. Encore faudrait-il préciser que l'accroissement de la teneur en CO2 de l’atmosphère favorise la croissance végétale et que si certaines terres pourraient devenir arides, d’autres au contraire aujourd’hui stériles, pourraient devenir propices à l’agriculture.

Bref, l’ouvrage fourmille de notations argumentées, tendant à démontrer que rien n’est joué, et que le pire est somme toute peu probable. Pour l’heure les désastres sont surtout l'œuvre des lobbies écologistes qui ont fait pression pour diminuer le recours à l’énergie nucléaire, obligeant les gouvernements peu inspirés à recourir de plus belle au gaz et même au charbon !
Les carences de production agricole qui se font jour sont favorisées par des politiques absurdes conduisant à interdire de manière irrationnelle l’emploi d’engrais, de pesticides, d’OGM (moutarde, colza, betteraves, cerises, la liste s’allonge des pénuries organisées au nom du climat et de l’environnement). Sans compter le vandalisme d’enragés radicalisés qui détruisent au mépris des lois les cultures jugées déviantes par eux, qui sabotent les efforts pour mieux gérer l'eau et les forêts.
L’exemple du glyphosate, victime d’une interdiction d’usage totalement arbitraire, est de ce point de vue édifiant. Après nombre d’études et d’enquêtes, il est enfin reconnu peu toxique et hautement bénéfique par les experts et les agences sanitaires réputés indépendantes. C’est du bout des lèvres qu’on annonce ces avis favorables. Il en a fallu du temps pour rétablir une vérité connue depuis longtemps ! Mais à coup sûr, il en faudra encore beaucoup hélas pour convaincre les esprits endoctrinés qui ont abandonné la raison au profit des croyances.

En conclusion, si Steven E. Koonin ne nie pas le changement climatique actuel, ni même la responsabilité de l’activité humaine, il relativise les choses et alerte sur le fait que bien d’autres phénomènes jouent sur le climat et qu’à ce jour aucun modèle théorique ne permet d’en prédire l’évolution et les répercussions. A trop focaliser sur un point relevant largement de l’idéologie, on néglige les autres. Le livre souligne enfin que la stratégie du bouc émissaire est une manière facile et simpliste de tout expliquer par une seule cause. C'est rarement payant et en tapant fort mais à côté de la plaque, on peut faire de grosses erreurs et provoquer des calamités économiques et sociales bien plus désastreuses que les fléaux qu'on prétend combattre. On l'a vu maintes fois par le passé. Pourrait-on enfin en tirer quelque enseignement ?

29 juin 2023

Ecologie à la brésilienne

M. Lula, président de la république brésilienne, est la coqueluche de tout le gratin peuplant le cénacle béni de la bien-pensance. Et tandis qu’on accuse son prédécesseur M. Bolsonaro de tous les méfaits de la terre, on pardonne bien volontiers les turpitudes, délits de corruption et autres petites incartades dont s’est rendu coupable l’actuel tenant du titre.

Accroché au pouvoir comme une sangsue, après avoir été sorti avec perte et fracas par la porte, il est parvenu à revenir par la fenêtre, ouverte par des juges complaisants.
Ce qui lui permet de pérorer urbi et orbi et de distribuer les leçons de vertu.

Il y a quelques jours, il s'est fait applaudir au pied de la Tour Eiffel, lors du concert "Power Our Planet", organisé le 22 juin dernier à l’initiative de l'ONG Global Citizen. Devant un parterre de gogos, bobos, et autres écolos nourris au lait du capitalisme occidental, il s’est livré à une violente diatribe contre les pays incarnant ce modèle, dont la France, en les accusant d’avoir “pollué la planète ces 200 dernières années” à cause de leur révolution industrielle. Sans la moindre once de gêne, il les met aujourd’hui en demeure de “payer la dette historique qu’ils doivent à la planète Terre”. Et les idiots incriminés, futurs payeurs quelque peu écervelés, de "faire du bruit" enthousiaste pour la star du moment !

Le lendemain, après avoir salué gracieusement son ami Mélenchon, chantre de l’idéologie socialiste la plus matérialiste et salissante, il assiste au pompeux “sommet pour un nouveau pacte financier”, et face à M. Macron, éberlué, il fait preuve de la même violence pour rejeter l’accord MERCOSUR de libre échange international, au motif qu’il est impossible pour son pays de se conformer aux nouvelles clauses obligeant à respecter les normes drastiques en matière de protection de l’environnement imposées par l’Europe.

Si l’on peut comprendre son exaspération face aux réglementations ubuesques du vieux monde, le bougre ne manque pas de culot.
Lui que certains encensent comme un apôtre de l’écologie prouve en la circonstance qu'il se moque de cette dernière comme de l’an quarante ! Pas question donc pour lui de renoncer aux engrais, pesticides et autres produits phytosanitaires destinés à doper la production.
Et d'ailleurs, n’a-t-il pas hésité il y a quelques mois à faire couler le vieux porte-avions Foch, bourré de déchets toxiques, en plein milieu de l’Atlantique ?
Et qu’a donc fait M. Lula, président de 2002 à 2010 pour défendre la planète ? Rien, comme l’attestent entre autres la joyeuse valse des taux de déforestation en Amazonie durant ses deux mandats successifs, culminant même à plus de 27000 kilomètres carrés par an entre 2002 et 2004…
Peu importe au fond puisque pour un homme réputé “de gauche”, tous les péchés sont, par principe et pour la bonne cause, absous…

31 mars 2023

Plus écolo, tu meurs

Il est permis de sourire lorsqu’on voit chaque soir la présentatrice de France 2 présenter son bulletin météorologique rebaptisé "journal de la météo et du climat" et sis dans des locaux flambants neufs, quelque peu surdimensionnés. Elle nous bassine gentiment avec les questions recueillies paraît-il auprès de téléspectateurs tournant exclusivement autour du réchauffement climatique. Ne serait-il pas responsable, se demande l’un d’entre-eux, de la recrudescence supposée des tempêtes ?
Dans le même temps, Evelyne Dhéliat sur TF1 livre ses petits conseils quotidiens pour prendre soin de "notre planète". Elle recommande ainsi de fermer régulièrement les onglets de son navigateur web, d'éviter d'envoyer des mails avec des pièces jointes, ou bien de nettoyer le filtre à air de son auto pour gagner 3% en consommation…

Cette petite comédie quotidienne serait bien inoffensive si elle n’était pas la partie émergée d’une formidable entreprise d’endoctrinement écologique, de plus en plus insensée à mesure qu’elle impose ses diktats de plus en plus stricts et délirants à la population.

Chaque jour amène son lot de nouvelles réglementations.
On apprend ainsi qu’en plus du fatras de diagnostics obligatoires auxquels doit se soumettre celui qui vend sa maison, va s’ajouter dès le 1er avril un audit energetique pour les logements classés F et G, réputés passoires thermiques. Sachant que ces biens ne pourront prochainement plus être loués, comment trouver un acheteur sans être la proie de requins cupides, comme l'a bien montré un récente enquête de la chaine M6 (Capital).
Signalons au passage, que les propriétaires de cheminées à foyer ouvert sont dores et déjà dans le collimateur des technocrates de la métropole lyonnaise. Considérés comme de dangereux pollueurs, il ne leur est plus permis de faire la moindre petite flambée ...

De leur côté, les marins pêcheurs sont assujettis à des normes de plus en plus draconiennes. Face à cette hyper réglementation galopante qui risque sous peu de les réduire au chômage, le ton monte. Le ministre de tutelle, dont personne ne connaît même le nom, dit qu’il est "solidaire dans l’esprit" de ces malheureux, mais il ne l’est pas moins des grouillots européens qui votent ces textes absurdes…

Les agriculteurs ne sont pas logés à meilleure enseigne. Après l'interdiction des insecticides utilisés pour produire la moutarde, le colza, la betterave, voilà qu’on s’attaque à ceux qui évitent aux cerisiers d’être la proie des “mouches japonaises”. Comme dans d’autres domaines, la pénurie est à prévoir, ce d’autant que l’importation de fruits traités sera également proscrite.

Les automobilistes et tous ceux qui roulent pour leur travail seront confrontés à l’arrêt de la production des véhicules thermiques à l’horizon 2035. En 2017, ils auront droit à une nouvelle taxe carbone, et sont dores et déjà lourdement taxés par les municipalités pour le moindre écart de conduite ou de stationnement rendu quasi inévitable vu les plans de circulation ubuesques adoptés un peu partout.

Monsieur Macron, communique sur son nouveau “plan eau”, incitant à la “sobriété” et promet de nouvelles taxations et surfacturations pour les déviants. Les agriculteurs sont à nouveau priés de faire des efforts et les propriétaires de piscines peuvent se faire du mouron… Le chef de l'État est bien placé pour parler d’économie, lui qui distribue avec prodigalité les deniers publics, qui endette le pays à tour de bras.

Passons sur les normes relatives au traitement des déchets. On apprenait récemment que les déchèteries ne prendraient bientôt plus les rejets des tontes de pelouses et bientôt plus non plus ceux des tailles de haies. Alors que les taxes locales ne cessent d’augmenter et que dans de nombreuses villes la collecte des ordures est à la merci d’une poignée de grévistes, les citoyens doivent donc se débrouiller eux-mêmes.

Quelques lueurs d’espoir au dessus de ce nid de coucous : l’Allemagne a fait volte face sur l’interdiction des véhicules thermiques en 2035, quelques communes sont en passe de revenir sur l'extinction de l’éclairage public après avoir constaté que cela favorisait les accidents et la délinquance, et on vient d’apprendre que la suppression des tickets de caisse dans les grandes surfaces est reportée “en raison de l’inflation”. Mais y a-t-il beaucoup de raison à tout cela, c’est la vraie question…

Ce monde semble de plus en plus fou, soumis aux lubies de lobbies très influents dont les prédictions catastrophistes sont pourtant régulièrement prises en défaut (qu’on songe simplement à l’ancien vice président américain Al Gore qui reçut le prix Nobel de la Paix et dont le film fut récompensé par 2 Oscars pour avoir prédit la disparition totale des glaces de l’Arctique et l’inondation générale de New York avant 2017…)
Pendant ce temps, notre gouvernement est accusé d'inaction climatique et les auto-prétendus écolos, mais surtout anti-capitalistes, anti-libertés et anti-tout, se déchaînent, saccageant, brûlant, détruisant ce qui se trouve sur leur passage et maltraitent les biens, la culture et la si chère nature comme il ne devrait pas être permis… On n’est plus à un paradoxe près…

08 décembre 2022

La Fabrique des Pénuries

Les apôtres de la décroissance dont l’influence ne cesse de grandir, parviennent à imposer des réglementations de plus en plus absurdes et contraignantes aux entreprises, aux agriculteurs et aux vils consommateurs, au motif que tous sont suspects de se comporter comme des “ennemis de la planète”.
A mesure que la pression s’accentue, on assiste à des pénuries de plus en plus nombreuses : alimentaires, médicamenteuses, énergétiques.
A moins d’être aveugle ou de mauvaise foi, il est impossible de ne pas voir le lien de causalité.

Un pas de plus vient d’être franchi par le parlement européen qui a voté tout récemment un texte interdisant l’importation sur le vieux continent de produits réputés issus de la déforestation.
Cette réglementation s’appliquera paraît-il aux entreprises commercialisant du soja, du bœuf, de l’huile de palme, du bois, du caoutchouc, du cacao et du café, ainsi que certains produits dérivés comme le cuir, le chocolat, le papier, et les meubles…
L’écologiste Pascal Canfin, qui assure la présidence de la Commission Environnement ne cache pas sa satisfaction devant ce vote “historique” : “C'est le café du petit-déjeuner, le chocolat que nous mangeons, le charbon dans nos barbecues, le papier de nos livres. C'est radical.”
Radical, le terme est bien choisi pour qualifier cette offensive, bien intentionnée cela va de soi, mais effrayante par son caractère excessif et surtout par son inconséquence. La déclaration de victoire du député prétendu écologiste, est une forme d’aveu : le but recherché est bien de réduire drastiquement l’usage de produits faisant partie du quotidien de millions de gens.

Non contents de leurs erreurs passées, dont celle, énorme, ayant conduit gravement à déstabiliser la filière de production d’électricité, ces élus supposés représenter le peuple et garantir sa prospérité et sa liberté persévèrent donc.
Outre les carences à venir de quantité de biens que la France est bien incapable de produire, on peut s’attendre à une augmentation significative de leur prix. Au surplus, cette mesure témoignant d’un profond mépris pour les pays visés, entraînera selon toute probabilité des actions de représailles de leur part.
On peut ajouter en effet qu’il s’agit d’une forme de protectionnisme qui ne dit pas son nom. Après avoir rechigné, sous la pression de lobbies altermondialistes, à s’associer aux traités de libre échange avec le continent américain, après avoir sanctionné au nom de la santé publique l'importation de bœuf aux hormones et de denrées alimentaires à base d’organismes génétiquement modifiés (OGM), c’est une nouvelle preuve du recroquevillement mortel de l’Europe. M. Macron a bonne mine d’aller récriminer auprès du président Biden au sujet de sa législation favorisant, pour les mêmes raisons éthiques, l’achat de véhicules électriques à l’exclusion de ceux assemblés hors du sol des États-Unis (Inflation Reduction Act)…

On peut enfin imaginer sans peine la complexité de l’usine à gaz qu’il faudra mettre sur pied, et les bataillons de fonctionnaires qu’il faudra recruter pour faire respecter cet oukase insane, fondé sur le contrôle tatillon de la traçabilité et de la géolocalisation des produits en cause !
Pour conclure, rien ne vient mieux que cette toute récente déclaration d’Alain Aspect, lauréat du dernier prix Nobel de physique, dénonçant «un discours anti-scientifique» qui consiste à dire que «revenir à l'état de nature serait beaucoup mieux». Un discours qui selon lui oublie «qu'avant les progrès de la science, avant l'invention des antibiotiques, des machines pour alléger la peine des hommes, la situation de l'humanité était beaucoup plus misérable qu'aujourd'hui."

05 décembre 2022

Bienvenue dans le Tiers Monde

L’image est saisissante: celle d’un campement de migrants, prétendus “mineurs isolés” (et non reconnus comme tels par l’institution judiciaire), installé en toute illégalité et en toute impunité au pied du Conseil d’État en plein cœur du Paris historique.
Derrière la farce sinistre, mise en scène avec une perversité morbide par des associations soi-disant humanitaires, le pays est à même de prendre conscience de l’état de délabrement des pouvoirs publics et d’appauvrissement d’une nation, autrefois “cinquième puissance mondiale”.
Le mal n’est certes pas nouveau mais il prend ces derniers temps une ampleur inédite. Et le spectacle navrant causé par l'absence de maitrise de l'immigration n'est qu'un des aspects du problème.

Les citoyens dotés d’un peu de bon sens auraient pu s’alarmer lorsqu’ils entendirent il y a quelques mois le Président de la République annoncer benoîtement “la fin de l’insouciance et de l’abondance”.
Le fait est qu’ils ont pu voir s’installer en quelques mois des pénuries en tous genres, et l’inflation irrésistible des prix. Désormais il leur est répété quotidiennement qu’il va leur falloir se résigner durant l’hiver à des coupures d’électricité ! Et pour enfoncer le clou dans les esprits, les médias soulignent que ces ruptures d’alimentation pourront toucher de manière tournante des groupes de population comptant simultanément jusqu’à 6 millions de personnes. Durant ces pannes, il n’y aura paraît-il ni internet, ni téléphone, ni école, ni lumière, ni trains (qui avaient prévu de toute manière d’être en grève…).
Tout cela paraît incroyable si ce n’est insensé.
Quelle est donc la cause de ce dépérissement soudain ? S’agit-il d’une catastrophe naturelle ? Le pays serait-il entré en guerre ?
Rien de tout cela heureusement. Il ne s’agit que d’un des résultats prévisibles, et attendus, de la politique gouvernementale destinée à protéger le bon peuple et la planète, au nom du principe de précaution, de graves périls à venir !
La réalité de ces fléaux, sujette à supputation, est affirmée sans discontinuer depuis des années par des groupes d’influence ultra-politisés, aux relents idéologiques nauséabonds. Pour notre malheur, ces gens sont parvenus à gangréner les esprits dans les hautes sphères de notre république déclinante.

Vu l’évolution des choses, selon toute probabilité, l’apocalypse annoncée par ces oiseaux de mauvaise augure ne se produira pas. Et pour cause… Elle sera précédée par celle organisée méthodiquement pour casser par des dogmes et des interdits dignes du moyen-âge, tout ce qui concourt à la prospérité et au bien être d’une société dite “avancée”. Conséquence logique, le pays s’écroule de l’intérieur tandis qu’affluent de toute part la misère et la désolation. Signe des temps, dans un Paris rongé par la banqueroute,  les rats, devenus plus nombreux que les habitants, sortent de leurs repères souterrains, et courent en plein jour sur la voie publique…

Face à ce désastre dont il est un des fauteurs éminents, le chef de l’État reste d’un calme olympien, à moins que cela ne soit le signe d’une désinvolture inouïe. Loin de reconnaître la moindre culpabilité et loin d’émettre le moindre regret, il persiste et signe en appelant le peuple à la responsabilité mais en aucun cas à la panique

17 novembre 2022

Anti-écologie

Toute âme bien née ne peut qu’être attachée à la protection de la nature dans ce qu’elle offre de plus admirable, et forcément se désespère lorsqu’elle est salie par les pollutions, ou bien vandalisée par des brutes sans foi ni loi. Tout amoureux de la liberté et de la beauté se réjouit nécessairement de la mise en valeur des trésors qui peuplent notre planète si bleue et s’honore de combattre le gaspillage et l’abjection.
De là à se proclamer écologiste, il y a plus qu’un fossé à franchir.

Ce néologisme forgé à la fin du XIXè siècle par un biologiste d’obédience darwinienne ne signifie en réalité pas grand chose de précis. Selon le Larousse, c’est tout simplement “l’étude des milieux où vivent les êtres vivants, ainsi que des rapports de ces êtres avec le milieu”. Rien de choquant ni de partisan dans cette définition, sauf que, toujours selon la même référence, l’usage courant a fait du concept "une doctrine visant à un meilleur équilibre entre l'homme et son environnement naturel ainsi qu'à la protection de ce dernier."
On verse de facto dans une acception spéculative, voire mystique, mais cela pourrait encore apparaître bien innocent quant à l’objectif, a priori fort louable.
On peut s’interroger toutefois lorsque ce dernier se transforme en prétention de changer le climat par des réglementations plutôt que d’affronter avec pragmatisme les caprices de la nature, paraît-il influencés par ceux des êtres humains. Tout étant dans tout et réciproquement, l’Homme ne fait-il pas partie prenante de cette nature ?
Les choses se compliquent vraiment quand l’idée se mue en doxa, et qu’elle affiche sa volonté de régenter les peuples en vertu de principes théoriques et d’une idéologie de plus en plus radicale. Le passé nous a appris à nous méfier des totalitarismes agissant au nom du Bien.
Hélas, chaque jour démontre l’emprise croissante sur les esprits de ce courant de pensée charriant les slogans et les idées reçues, présentées comme des vérités révélées. L'écologie a envahi le champ politique devenant même un parti. Le résultat est des plus discutables. On a vu l’inanité de nombre de lois promulguées à ce titre. Lorsqu’elles aboutissent à fermer des centrales nucléaires et à rouvrir celles fonctionnant au gaz ou au charbon, on mesure l’ampleur du désastre !

Au surplus, derrière la vitrine légale de l’écologie, s’agitent quantité de groupuscules, de lobbies et de collectifs, plus ou moins enragés, plus ou moins subventionnés par l’Etat Providence, dont les méfaits deviennent inquiétants.
Bien que le terme d’éco-terrorisme employé par le ministre de l’intérieur pour qualifier ces agissements soit excessif, et surtout disproportionné par rapport aux mesures employées pour les combattre, le caractère irrationnel et violent de l’écologisme apparaît de plus en plus clairement.
A la manière des socialistes dont ils ont hérité l’arrogance et le sectarisme, les gens qui se disent défenseurs de l’environnement s’arrogent le droit de faire ce que bon leur semble et de recourir à des actions de désobéissance civile alliant l’arbitraire à la stupidité.
On avait vu, au mépris de l'état de droit et de toute objectivité scientifique, le saccage de champs agricoles plantés d’OGM. On a relaté les actes de vandalisme à l’égard de restaurants consacrés au fast-food, ou d’entreprises jugées irrespectueuses de l’environnement par des censeurs imbus de leurs croyances.

Désormais, les commandos de cette nouvelle chasse aux sorcières, multiplient en quasi impunité les agressions en tous genres. Ils dégonflent les pneus des véhicules dits SUV, éteignent les enseignes lumineuses égayant la nuit les rues, endommagent les terrains de golf, détruisent les retenues d’eau destinées à irriguer les cultures, bloquent les aéroports au gré de leurs lubies, empêchent l’entretien et l'élagage des forêts. Pour peu qu'on cherche à savoir à qui profite le crime et eu égard à la détermination fanatique de ces gens à marquer les esprits, on peut se demander s’ils ne sont pas impliqués dans le déclenchement des incendies estivaux pour attirer l’attention du bon peuple sur le prétendu péril climatique.
Par un curieux retournement de situation, les insurgés deviennent donc des anti-écologistes et dans ce contexte, s'opposer à leur œuvre de destruction devient pure écologie !

La dernière mode consiste à souiller les œuvres d’art dans les musées et à se coller les mains à ces dernières. Monet, Van Gogh, Vermeer ont été les cibles de ces actes imbéciles. Mais, offenser de cette façon la Jeune Fille à la Perle n'est pas seulement cuistrerie. Cette ignominie ne fait pas que disqualifier la cause. C’est un pas de plus vers la barbarie ! Qui arrêtera ce vent de folie ? Sûrement pas le Chef de l’État hélas, qui dit réprouver ces exactions en même temps qu'il "défend une cause juste et bonne…"

21 octobre 2022

Ci-gît l'Auto

Pour son retour après 4 ans d'absence, le Salon "mondial" de l'Auto de Paris ressemble fort à un enterrement de première classe. Le gigantesque espace d'exposition se révèle tristement dépeuplé. Les travées paraissent d'autant plus vastes et bien illuminées qu'elles sont désespérément vides. Manquent en effet à l'appel quantité de marques, parmi les plus prestigieuses: Abarth, Alfa Romeo, Audi, BMW, Citroën, Fiat, Hyundai, Kia, Lamborghini, Land Rover, Lexus, Maserati, Mercedes, Opel, Porsche, Seat, Skoda, Toyota, Volkswagen !
Que vaut donc une manifestation amputée de tant des fleurons qui lui donnaient tout son sel ?

Signe des temps, la voiture électrique est propulsée au devant de cette scène étique. Où l'on découvre que les marques chinoises écrasent la concurrence, augurant d'une déferlante prochaine. La plus représentée se nomme Build Your Dreams (BYD). Drôle de nom pour un spectacle en eau de boudin, voire un cauchemar pour les amateurs de liberté et de belles cylindrées !

L'affiche du salon illustre trop bien l'évolution à laquelle on assiste. L'auto y est représentée comme évanescente, sans forme, sans âme, sans personnalité. L'oukase décrété par les gnomes écervelés qui tiennent les leviers des pouvoirs publics (enfin, ce qu'il en reste…) pousse les constructeurs à faire leur révolution culturelle et le troupeau bêlant des consommateurs vers l'abîme. Ce grand bond en avant dont Mao n'aurait pas désavoué l'inspiration ubuesque a peu de chance de tendre vers l'Éden "décarboné" qu'on nous promet.
Lorsqu'on écoute François-Xavier Pietri, ancien directeur de la rédaction du quotidien La Tribune, Christian Gérondeau, qui fut Délégué interministériel à la sécurité routière, ou même Carlos Tavares, PDG du mastodonte Stellantis, cette fuite en avant risque fort d'être un désastre économique, social et même écologique.
Non content de s'être vautré dans sa politique énergétique, M. Macron, venu en grande pompe saluer les exposants, joue les inaugurateurs de chrysanthèmes. Alors qu'il serait peut-être encore temps d'infléchir une politique hasardeuse, il la conforte au contraire et se vante de ruiner sous peu toute la filière consacrée aux véhicules thermiques, qui faisaient une des dernières forces industrielles de l'Europe !

22 septembre 2022

Psychose Climatique

Selon les psychiatres, la psychose est "une affection médicale de l'esprit impliquant une perte de contact avec la réalité". Lorsque l'affection touche plusieurs individus, voire une foule, simultanément, il s’agit alors d’une “obsession collective provoquée par un traumatisme d'origine sociale ou politique” (Larousse). La psychose de la guerre en est l’exemple le plus connu.
Ce trouble peut s’appliquer à l’évidence au spectre du dérèglement climatique qui hante les esprits et qui est devenu de nos jours le sujet de terreur numéro 1. Pas un jour en effet sans que ne soit évoqué ce péril réel ou imaginaire, mais de toute manière devenu obsédant au point de perdre la raison.

Au chapitre des délires contemporains, on apprenait récemment que des journalistes venaient de proposer une charte "pour un traitement médiatique à la hauteur de l'urgence écologique" ! Sans doute trouvent-ils qu’on ne parle pas encore assez du problème pour qu’ils éprouvent le besoin d’en faire une thématique quasi exclusive, jusqu’à monopoliser par principe l’actualité, donc à la biaiser !
A ce stade, on en vient à se demander comment arrêter cette folie qui s’est emparée du monde, consistant à tourner en apocalypse une simple hypothèse reposant sur des prédictions théoriques. A travers ce prisme déformant, le moindre écart météorologique est rapporté au fléau supposé. Il fait chaud c’est l’expression du dérèglement climatique, il fait froid c’est encore lui, il pleut à torrent, c’est toujours lui, il ne pleut plus c’est évidemment lui…
Forts de ces certitudes, les nouveaux prophètes de la fin du monde exigent qu’on sacrifie illico notre prospérité, notre bien-être et tout progrès technique sur l’autel de l’écologie. Ils ont la prétention insensée de vouloir changer le climat pour “sauver la planète”.

Les dirigeants eux-mêmes sont pris de panique. En dépit de leur haut niveau intellectuel, et de leurs responsabilités, ils en viennent à oublier la maxime de sagesse censée guider leur action, consistant à “savoir raison garder”.
Ainsi, madame Pannier Runacher, ministre de la transition énergétique, exhorte la population à la “sobriété” sous peine d’un possible rationnement de gaz et d’électricité, sans remettre en cause un seul instant la folle politique suivie par le gouvernement ayant conduit le pays dans l’impasse. En bonne techno de l'ENA elle n'est pas gênée d'acheter du gaz de schiste et même du charbon à l'étranger, mais elle se refuse “à contribuer au réchauffement climatique en créant de nouveaux puits en France”, alors que le sous-sol regorge paraît-il de ressources !
Et pour répondre à une récente polémique, elle trouve toutes sortes d'excuses, plus foireuses les unes que les autres, pour expliquer pourquoi les bureaux de son ministère restent allumés la nuit…

Dans ce nouvel âge obscurantiste, quelques voix s’élèvent toutefois pour tenter de conjurer cette fuite en avant suicidaire. Nicolas Vanier, le coureur de pôles et de banquises, authentique écologiste s’il en est, fustige "ces écolos radicaux des villes qui ne connaissent rien à la nature" (RTL). L’économiste non conformiste Philippe Herlin dresse le constat du désastre agricole, industriel et économique auquel expose le chambardement normatif imposé au nom de "l'urgence climatique".
Et pour ramener à la raison et au pragmatisme avec humour, quoi de mieux que de citer le fameux auteur de maximes américain William-Arthur Ward: “Le pessimiste se plaint du vent, l'optimiste espère qu'il va changer, le réaliste ajuste ses voiles…”

* Illustration: L'anxiété par Edvard Munch

03 septembre 2022

Rire pour ne pas pleurer

A voir l’évolution des événements, jour après jour, telle que la dépeignent les médias, on ne sait plus trop comment réagir.
Le ridicule de certains quiproquos impliquant les Pouvoirs Publics prête à sourire. Mais la succession ininterrompue des mauvaises nouvelles, la cascade d'erreurs, jamais reconnues, résultant souvent de prévisions et de planifications faites par des experts d'autant plus dogmatiques et péremptoires qu'ils sont moins fiables, ramènent sans cesse au tragique.

Au sein de la chronique lancinante de l’insécurité et de la dérive communautaire pour ne pas dire sectaire de notre société, émerge ces derniers jours, le feuilleton à rebondissement de l’imam marocain. S’il s’agissait d’une fiction, on la jugerait peu vraisemblable. Malheureusement, c’est la réalité !
Le ministre de l'intérieur qui cherche désespérément à asseoir sa crédibilité en matière de maintien de “l'ordre républicain” se faisait fort d'expulser à grand fracas un dignitaire musulman, prosélyte affiché d'un islam violent, rétrograde, anti-sémite et misogyne. Il avait même obtenu l'accord du Maroc pour reprendre l'importun.
Las! Après des mois de procédures, le Conseil d’État se met en travers et suspend tout dans l'attente d'un avis circonstancié. Dans les salons feutrés, on tergiverse, on ergote, on pèse le pour et le contre, et au terme de moult débats, la docte assemblée donne enfin son feu vert !
L'ennui, c'est que l'oiseau n'a pas attendu. Les gendarmes venus le cueillir chez lui, constatent qu'il s'est envolé ! On avait juste oublié de le surveiller de près…
Pour masquer le fiasco, on jure qu’on va le retrouver sous peu, et on affirme qu’il s’est mis cette fois en infraction caractérisée pour s'être soustrait à la loi. Mais dès le lendemain, le préfet retire cette accusation au motif que le fugitif, passé paraît-il en Belgique, aurait de facto exécuté lui-même l'arrêt d'expulsion !
On est donc incapable de localiser précisément l’individu mais on connaît sa trajectoire, c'est quasi quantique ! Pour peu, on en viendrait presque à le féliciter d'avoir obtempéré à l'injonction des Pouvoirs Publics, et on pousse un ouf de soulagement, d'autant plus que le Maroc est revenu, on ne sait trop pourquoi, sur la délivrance promise d'un laissez-passer consulaire. Pas sûr que nos amis belges, qui apparaissent dès lors comme les dindons de cette farce grotesque, apprécient… Suite au prochain épisode...

Ce fait divers rocambolesque (abracadabantesque dirait Chirac...) est à l'image du chaos décisionnel dans lequel patauge l’État.
M. Macron, en dépit d’une belle assurance toujours affichée avec décontraction, est à la godille pour ne pas dire à la ramasse, pour faire avancer le lourd char de l’État. Pour tout dire, il n’y a plus de direction...
Passons sur l’épisode lamentable du voyage en Algérie. Nul ne sait ce que le Président est allé faire là bas ni ce qu’il a obtenu, hormis un vague accord de “partenariat renouvelé”, comprenant notamment la création “d’une commission mixte d'historiens français et algériens” pour "regarder en face l'ensemble de la période de la colonisation, sans tabou". Pas de quoi pavoiser la casbah ni donner plus de gaz pour cet hiver…

De retour en France, il s’attelle à l’installation de son nébuleux Conseil National de la Refondation. On ne sait pas quelles sont les perspectives concrètes attendues d’une telle assemblée, d’autant qu’elle est boycottée par avance par la totalité des partis d’opposition. Même Edouard Philippe se défile ! Il ne reste que M. Bayrou, exécuteur dévoué des basses œuvres, pour accepter d’en assurer la présidence. Sans doute n’en sortira-t-il pas grand chose de plus que du Commissariat au Plan, du Grand Débat, de la Concertation Citoyenne sur le Climat et autres exutoires à l’impuissance étatique.

Le conseil de défense énergétique, dernier avatar d’une longue série de commissions Potemkine s’est réuni quant à lui ce 2 septembre, pour la première fois. L'heure est grave nous dit-on, mais face au risque de défaillance dans la fourniture de gaz ou d'électricité, on entérine les évidences : “La clé, pour passer l’hiver, c’est la mobilisation générale”. On appelle à la “responsabilité collective” pour éviter “des mesures contraignantes.” Propos incompréhensibles quand dans le même temps on promet le bon fonctionnement de tous les réacteurs nucléaires pour l’hiver, qu’on se vante d’avoir diversifié les sources d’approvisionnement en produits pétroliers et qu’on affirme que les stocks de gaz ont été reconstitués avec 2 mois d'avance !
Aucun regret ne se fait jour au sujet de la politique ahurissante menée sous la pression du lobby écologiste, qui a conduit à délaisser l’entretien des centrales nucléaires et même à les fermer comme à Fessenheim. Résultat, à cette heure, 32 des 58 réacteurs français sont à l’arrêt et notre pays qui était exportateur d’électricité est devenu importateur !
Pas un mot non plus sur les effets pervers des sanctions économiques infligées à la Russie, sans aucun effet favorable sur le cours de la guerre, mais à l’impact catastrophique sur les livraisons et le prix du gaz.
Enfin, rien sur le soutien ruineux aux énergies renouvelables dont le résultat s’avère très décevant et qui a découragé tout investissement et tout développement dans l’industrie pétrolière, ce qui a contribué à raréfier et à renchérir la ressource.
Vu l’absence d’alternative réelle, cette stratégie destructrice se traduit par un accroissement totalement illogique des aides que les pays riches, dont la France évidemment, ont apportées à la consommation d’énergies fossiles en 2021 (Les Echos)!
Contre toute attente, on rouvre les centrales à charbon et les grands groupes pétroliers engrangent des “super profits”. Enfin, dernier acte de cette ligne absurde, on subventionne le carburant à la pompe après avoir augmenté de manière insensée les taxes pour en freiner la consommation. Comprenne qui pourra…
 
PS : mon conseil, dans ce contexte, écouter le magnifique album bluesy figurant en illustration et qui donne son titre au billet...

27 août 2022

Flagrants délires

Soudain M. Macron semble s'apercevoir que la conjoncture se détériore ! En un très long et filandreux préambule au premier conseil des ministres de la rentrée, il brosse d’un ton badin le sombre tableau des mois à venir et annonce benoîtement la fin de l’abondance et de l’insouciance.
Qu’a-t-il voulu dire par là, nul ne le sait vraiment, tant le style du président de la république est alambiqué, nébuleux et contradictoire.
Après nous avoir chanté les vertus de l’Etat Providence, n’hésitant pas à affirmer qu’il irait jusqu’à dépenser "quoi qu’il en coûte" pour protéger les citoyens, il proclame aujourd’hui, au détour d’une phrase, “la fin des liquidités sans coût”. On pourrait croire à une plaisanterie si le sujet n’était pas si grave et si le rôle de chef de l’État relevait du registre comique.

Car la fin de l’abondance à laquelle on assiste, c’est très largement le résultat des politiques gouvernementales et l'œuvre des politiciens en général. Où qu’on se tourne, on voit hélas la catastrophe suivre des stratégies aussi dirigistes qu’absurdes, souvent inspirées par des experts, bien davantage doctrinaires que réalistes.
L’effondrement de l’euro, la montée irrésistible de l’inflation, les déficits budgétaires itératifs, aboutissant au gouffre abyssal de la dette nationale, tout cela est le fruit de la prodigalité et de l'inconséquence insensées du gouvernement depuis des décennies. M. Macron n’en est certes pas le seul responsable, mais il perpétue cette spirale infernale par faiblesse et démagogie.

Partout, les pénuries qu’on voit s’installer inexorablement, apparaissent comme littéralement organisées par la bureaucratie administrative.
Le système de santé français est à genoux. Depuis l’élection de M. Macron en 2017, on ne compte pas moins de cinq plans successifs pour remédier à la crise ! Ils n’ont fait que l’accompagner si ce n’est l’aggraver. Le déluge de moyens financiers déversés sur les hôpitaux, la véritable gabegie des dépenses médico-sociales ont paradoxalement contribué à alimenter le désastre. Et plus le remède s’avère inefficace, plus on augmente la posologie, au mépris de toute logique. Aujourd’hui on entend que le manque ressenti de médecins et de soignants serait le résultat du système de tarification à l’activité dont l’ambition (jamais satisfaite hélas) était d’allouer équitablement les ressources en fonction des soins réalisés !
Aujourd’hui le pauvre Docteur Braun, qui a hérité du portefeuille de la santé, en est réduit à constater l’échec, comme tous ses prédécesseurs, et à proposer une énième concertation dont on peut déjà prévoir l’issue puisqu’il n’y a aucune chance que les dogmes soient remis en question.
Au ministère de l’Education c’est la même panade. Face au glacis administratif et à l’idéologie asphyxiante, le déluge de moyens n’a évidemment été d’aucune aide pour enrayer la baisse régulière de la qualité de l’enseignement et aujourd’hui on en vient à déplorer la pénurie de professeurs sur le terrain, et même de chauffeurs de bus pour emmener les enfants à l’école !
On peut décliner le diagnostic tous azimuts. Police, justice, agriculture, hotellerie-restauration, partout les ressources humaines se raréfient par démotivation, écœurement, lassitude, découragement des bonnes volontés.

S’agissant des ressources naturelles et de l’énergie, c’est pire encore sans doute. On a réussi à provoquer une vraie disette alors que nous avions un impressionnant parc de centrales nucléaires dispensant l’électricité à faible prix et que les ressources pétrolières n’ont jamais été aussi abondantes. La folie réglementaire est allée jusqu'à interdire de chercher à savoir si le sous-sol de notre pays contient quelques gaz de schistes, qu’on est réduit à importer à prix d’or…
Grâce au calamiteux lobby écologiste, toute cette abondance s’est dissipée et on en arrive à rouvrir de vieilles centrales à charbon (qu'on importe puisque les mines sont fermées) !
A cause de réglementations aussi rigides que stupides, le secteur automobile traverse quant à lui une crise existentielle très grave, et ce dernier fleuron de l’industrie française risque d’être sinistré sous peu.
Le secteur immobilier est, si l'on peut dire, logé est à la même enseigne. On a planifié la rareté des biens à acquérir ou à louer en compliquant à loisir les réglementations, dont l’aboutissement est l’augmentation déraisonnable des prix.
Le secteur agricole qui était une des richesses de la France a été presque complètement dévasté, à coups d’interdits ubuesques pondus par des gens qui n’ont jamais rien vu de la nature que des images d’Épinal obsolètes. Tous les progrès techniques ont été freinés ou empêchés par principe de précaution. OGM, pesticides, insecticides, engrais, tout ce qui permettait aux agriculteurs de vivre, à la population de manger et au pays de bénéficier de fructueuses exportations, tout cela a été cassé. S'agissant du fameux glyphosate, les études scientifiques, les agences dûment accréditées, ont beau insister sur une balance bénéfice/risque très positive, rien n’y fait. Partout l’obscurantisme triomphe, causant déclin et paupérisation.
Aujourd’hui ce sont les jets privés, les piscines qui sont clouées au pilori du diktat climatique. Les écologistes et autres insoumis sectaires que le peuple a eu la folie de propulser à l’Assemblée Nationale, se plaisent à cultiver l’outrance. Ils encouragent les actes de désobéissance civile, invitant les nervis de leur clique à détériorer les réserves d’eau destinées à pallier les effets des périodes de sécheresse.
Le vieux fond rance d’anti-capitalisme alimente la névrose obsessionnelle d’une gauche plus ringarde que jamais, repeinte en vert écolo, mais peuplée de nostalgiques aigris des théories de l’affreux père Marx. C’est au nom de cette idéologie mortifère qu’on tue de nos jours la prospérité et la tranquillité du peuple, qui valent bien mieux que les foutues abondance et insouciance de M. Macron. Et selon la bonne vieille habitude, on désigne des boucs émissaires : émissions de CO2, guerre, crise, surpopulation… S’agissant de cette dernière avec laquelle on nous bassinés durant des décennies, on apprend que ce qu’on redoute désormais, c'est le choc inverse. Certains experts vont jusqu’à prédire que la population mondiale risque de diminuer de moitié d'ici à 2100 ! Si l’on pouvait encore rire, il faudrait, à l’instar de la célèbre émission, prôner l’instauration d’un tribunal des flagrants délires pour juger tous les prévisionnistes, qui, tels le joueur de flûte de Hameln, amènent au son du pipeau le bon peuple sur des chemins de perdition !

10 juillet 2022

Lettre Ouverte aux Maires de France

Supplique adressée au président de l'Association des Maires de France, en forme de bouteille, jetée à la mer:

Permettez-moi d’attirer votre attention en tant que citoyen désemparé, sur quelques problèmes relevant du quotidien, mais dont la gestion paraît régulièrement se détériorer.

- Le premier concerne le ramassage des ordures ménagères et le tri des déchets domestiques. La raréfaction observée un peu partout des tournées des éboueurs devient préoccupante.
Outre le désagrément visuel lié au débordement régulier des poubelles sur la voie publique, cette raréfaction du service public pose des questions évidentes d’hygiène et de dégradation de l’environnement. Ajoutons à cela que pour les résidents séjournant brièvement dans leur domicile et autres personnes de passage, il devient parfois quasi impossible d'évacuer leurs ordures ménagères, sauf à les abandonner sur la voie publique. Peu de communes offrent des containers en libre service et les poubelles situées sur les aires et les parkings en bordure de route sont trop souvent sous-dimensionnées. A l'heure de la protection de l'environnement, serait-il envisageable d'améliorer les choses ? S'agissant de la question du tri, bien légitime au demeurant, elle nécessite une clarification, tant les consignes apparaissent changeantes, floues et parfois contradictoires en fonction du temps et de l'endroit.

- Autre constat troublant, celui de l’extinction nocturne de l’éclairage public. Parfois dès 22H00, dans de nombreuses villes, les rues sont plongées dans l’obscurité totale pour des raisons qu’il est difficile de comprendre à l’heure des LEDs et autres luminaires peu consommateurs d’électricité. Sans parler des risques liés à l’accroissement de la délinquance, ces ténèbres plongent un nombre croissant de cités dans la tristesse et l’insécurité (ne serait-ce que pour éviter les obstacles, trous, travaux, chausses-trappes et autres pièges menaçant les piétons). La France ressemblera-t-elle prochainement à la Corée du Nord, vue du ciel nocturne ?

- Un sujet non moins préoccupant, est celui de la circulation automobile.
On sait que beaucoup de communes ont décrété la guerre aux voitures. Pour les dissuader de circuler, l’imagination des Pouvoirs Publics semble sans limite. Parmi les dispositions les plus désastreuses, figurent les horribles chicanes qu'on voit de plus en plus souvent en travers des rues, supposées contraindre les véhicules à ralentir, mais qui en pratique interrompent purement et simplement la circulation. Autant les radars, dos d’ânes et autres ralentisseurs apparaissent légitimes, autant ces monstruosités s’avèrent non seulement inutiles mais dangereuses. Il faudrait également pouvoir citer les innombrables obstacles au stationnement qui contribuent à déserter les centres villes en faisant fuir les rares clients qui osaient encore s’y aventurer pour faire leurs courses.

- Nous voyons enfin de folles végétations croître régulièrement et enlaidir nos cités. En raison de l'interdiction d'utiliser des produits efficaces, les mauvaises herbes poussent et essaiment un peu partout, abîment parfois la chaussée, et rendent de plus en plus difficile la circulation des piétons, des poussettes, déambulateurs et divers chariots de courses. Au moment où toutes les agences réputées indépendantes font et refont le constat de l'innocuité du glyphosate, le calamiteux et irrationnel principe de précaution continue de sévir envers et contre celui de réalité. Les mêmes diktats prétendus écologiques qui nous privent aujourd’hui de moutarde, faute de pouvoir lutter contre les redoutables insectes altises, transforment peu à peu les paysages urbains en terrains vagues.

- Il faudrait enfin évoquer les contraintes croissantes, souvent mal comprises, qui pèsent sur les habitants des campagnes. Notamment les réglementations ubuesques concernant l’assainissement individuel, qui oblige certaines installations de foyers modestes à refaire à grand frais entièrement des fosses septiques et puisards parfaitement fonctionnels et bien entretenus, alors que dans le même temps les pouvoirs publics sont incapables d’offrir la possibilité d'accéder au tout-à-l’égout et parfois même de respecter leurs propres réglementations et injonctions. Pareillement l’interdiction des chaudières à fioul qui est entrée en vigueur ce 1er juillet, paraît choquante lorsqu’on voit les États recourir à nouveau au charbon un peu partout en Europe, et nombre de trains TER circuler au diesel alors qu’ils sont équipés pour rouler à l'électricité. Tout ceci contrevient au bon sens et pèse parfois lourdement sur les budgets déjà soumis à rude épreuve par l’inflation. Les propriétaires de résidence secondaires quant à eux, se voient punis et sont contraints de payer plein pot les impôts et taxes locales, tout en étant exclus par principe de toutes les aides à la rénovation !

Il y aurait hélas beaucoup d'autres sujets à évoquer, parfois des plus triviaux, telle la raréfaction des toilettes publiques, qui relèvent pourtant d'un besoin de base, mais il faut bien s'arrêter.
Il est évident que les maires ne peuvent pas tout résoudre et qu'un certain nombre de problèmes exposés ci-dessus ne relèvent qu'en partie de leur responsabilité. Mais à qui s'adresser tant les instances de l'État sont nombreuses et tant les prérogatives de chacune apparaissent complexes? Comment faire remonter les raisons d'un mécontentement diffus et croissant, face à des réglementations de plus en plus draconiennes, confinant parfois à l'absurde ?
Espérant que ce courrier retiendra votre attention, je vous prie madame monsieur, d'agréer l'expression de ma considération distinguée.