Affichage des articles dont le libellé est Musk (Elon). Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Musk (Elon). Afficher tous les articles

20 janvier 2025

L'effluve sauvage du Musk

A l’instar de Baudelaire*, j’ai toujours aimé les parfums musqués. Ils ont quelque chose d’animal et d’indompté. Un mélange explosif de sensualité et de liberté.
Ces qualificatifs s’appliquent à merveille à la personnalité extravagante d’Elon Musk. Rien ne semble résister à son audace et rien ne paraît pouvoir s’opposer à son sourire carnassier. Il incarne une Amérique novatrice et conquérante.
En plus d’être un chef d’entreprise hors normes, il règne désormais sur l’univers prolixe et tentaculaire des fameux réseaux sociaux. Dire qu’il fait la pluie et le beau temps dans l’opinion publique serait excessif. Mais il n’a pas son pareil pour mettre les pieds dans le plat des idées reçues.
Il n'est donc pas étonnant que les pisse-vinaigre du vieux monde, confits dans leurs préjugés et leur pusillanimité, le prennent en grippe (c’est la saison…)

Depuis qu’il a pris le contrôle de Tweeter, on ne compte plus les esclandres dont il s’est fait une spécialité. Il donne sans vergogne son opinion sur nombre de sujets brûlants. S’il s’agissait de monsieur lambda, cela ne ferait guère de remous, mais voilà, le trublion est suivi par plusieurs millions de lecteurs et il fait partie des plus proches conseillers du nouveau président Trump. Il est le maître à bord et n’est pas de gauche. Pire, il est américain, mâle, blanc, et incarne à lui tout seul le capitalisme. Autant de péchés mortels pour les dévots du progressisme.
Ses prises de position à propos du parti allemand AFD (Alternative Für Deutschland) ont scandalisé le chœur des bien pensants. Beaucoup de ces gens ne savent rien de cette formation, hormis ce que la plupart des médias en disent en le réduisant habituellement à un groupuscule néo-nazi. C’est grotesque mais ce n’est pas ici le sujet.
Même lorsque Elon Musk se fait lanceur d’alerte en dénonçant le scandale de l’horrible traite des blanches au Royaume Uni par des grooming gangs pakistanais et l’inaction des Pouvoirs Publics, il choque les ligues de vertus. Elles appellent ça de l’ingérence, au motif que Musk accuse l’actuel Premier Ministre anglais Keir Starmer d’indulgence coupable lorsqu’il était Director of Public Prosecutions. Dans cette affaire, la mauvaise foi des donneurs de leçons est si flagrante qu’elle est à ranger dans les dérives idéologiques qui ont conduit à occulter tant de crimes.

Pour les commissaires politiques dignes des pires heures du socialisme, Elon Musk serait un dangereux propagateur de fake news qu’il est urgent de museler. Ces gens savent par essence mieux que le peuple ce qui est bon à entendre ou à lire par lui.
Au premier rang de ces censeurs figure Thierry Breton, ancien commissaire européen au marché intérieur et homme d’affaires plutôt calamiteux si l’on en juge par le sort peu glorieux des entreprises qu’il a dirigées (France Telecom, Thomson, Atos…). Son passage à la Commission européenne reste marqué par les nombreuses lois inutiles dont il fut l’instigateur, empoisonnant le quotidien des honnêtes gens au nom de leur protection (RGPD, DSA…). Il s'était juré de faire plier à ses lubies l'homme d'affaires américain, avant "d'être démissionné" par Mme von der Leyen...
M. Macron lui-même n’apparaît guère plus inspiré en la circonstance. Tout en faisant risette au nouveau Donald Trump, il ne tarit pas d’invectives à propos d’Elon Musk qu’il qualifie de leader de "la Nouvelle Internationale Réactionnaire" !

Aujourd’hui, beaucoup des détracteurs de X (anciennement Tweeter) menacent de quitter le réseau. Grand bien leur fasse ! Souvent ils doivent une bonne partie de leur éphémère gloriole aux messages provocateurs dont ils l’ont inondé en toute occasion.
Elon Musk a entrepris de rétablir une véritable liberté d’expression sur son média. Il en chasse les auto-prétendus fact-checkers qui agissaient à la manière de comités de censure et met en place un système plus efficace de community notes. Preuve que cette stratégie n'est pas si mauvaise, elle est imitée par Mark Zuckerberg sur Facebook.
Que les mécontents s’en aillent, bravo ! Ils se retrouveront entre eux quelque part et feront de leur repère une forteresse inaccessible à tout opposant, et à tout contradicteur. Ils risquent de se retrouver assez seuls et surtout en pleine absurdité, à l’image du fou ayant réussi à escalader le mur de l’asile et qui voyant un passant dans la rue en contrebas, l’interpelle : "Dites mon brave, combien êtes-vous là dedans ?”

* "Il est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens..."

22 juin 2023

Capitalisme Flamboyant

Elon Musk
est l’incarnation même du capitalisme flamboyant. Il associe esprit d’entreprise, innovation, et, last but not least, fortune.
Son parcours n’est pas exempt d’échecs, de revers et d’erreurs. Comme le capitalisme, il évolue par crises, mais il les surmonte avec vigueur et sort en règle vainqueur. Son imagination, son dynamisme et son enthousiasme semblent sans limite.

Aussi, il est assez jouissif, pour un vieux libéral, de le suivre, au sommet de sa réussite, parcourant le monde, et de voir à chacune de ses étapes les chefs d’États et leurs plus hauts représentants le recevoir en grande pompe sur le tapis rouge.
Aujourd’hui c’est en Inde qu’il rencontre le Premier Ministre Narendra Modi après son passage à Paris, où il fut reçu par notre cher président Emmanuel Macron.
Quel régal ce fut de voir ce dernier se contorsionner en flagorneries devant le grand patron yankee pour tenter de le convaincre d’investir “massivement” en France.

Il fallait oser, car il faut dire que le dirigeant de Tesla sait à quoi s’en tenir avec notre pays qui n’a de cesse de vouloir tout taxer, de s’opposer par des réglementations hypocrites à l'impérialisme américain, et de s’ériger en censeur universel de la bien-pensance.
Elon Musk n’a sans doute pas oublié les remontrances ineptes, en forme de menaces, du commissaire européen Thierry Breton à propos de Twitter, que les bureaucrates de Bruxelles n’ont de cesse de vouloir censurer : " Il fera ce qu'on lui demandera de faire s'il veut continuer à opérer sur le territoire européen" avait-il sermonné ex-cathedra. Vantant sans vergogne la censure étatique, il avait ajouté sentencieux qu’il attendait "davantage de progrès vers le plein respect du DSA (Digital Services Act)".
On sait ce que valent ces réglementations ubuesques dont on a déjà connu la lourdeur paralysante avec le calamiteux RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), qui pénalise l’usage d’internet en l’asphyxiant sous les contraintes, sans avoir la moindre efficacité en matière de sécurité.
Imperturbable, et usant d’une politesse obséquieuse, le turbulent entrepreneur américain répondit à son hôte élyséen par de vagues promesses, comme s’il s’amusait à singer les simagrées des politiciens lorgnant les voix des électeurs. Il annonça benoîtement “qu’il est probable que Tesla fasse quelque chose de très important en France dans les années à venir…”
Autrement dit, cause toujours, tu m’intéresses !

Lors de son escale parisienne, Elon Musk se prêta de bonne grâce au jeu de l’interview spéciale du journal de 20 heures. Face à l’interrogatoire à charge d’Anne-Sophie Lapix, journaliste de service public manifestant autant d’esprit critique qu’une bonne-sœur évoquant le Saint-Père, il resta d’une sérénité impériale. Il la débouta de toutes les torves accusations qu’elle lui débita avec un sourire angélique, un rien crispé. Comme s’il reprenait une élève inattentive, il affirma et réaffirma non sans une pointe d’irritation : “Oui, je l'ai déjà dit ! Twitter respectera la réglementation… C'est la quatrième fois que je le dis…”
Pesant ses mots, il s'empressa d'ajouter qu’il se gardera bien d’aller au-delà, considérant qu’il n’est pas sain d’être plus royaliste que le roi !

Il est certain que tout être doué d’un peu de bon sens devrait préférer le parler vrai et pragmatique de ce génial entrepreneur à celui, pompeux mais creux et sans lendemain, de celles et ceux qui sont supposés gouverner le peuple. Le premier peut certes se tromper mais il le paie cher et doit en permanence tirer les conséquences de ses actes, contrairement aux satrapes irresponsables qui pullulent et palabrent en vain sous les ors des Palais de la République.

Pour notre malheur, notre continent vieillissant, à cours d’inspiration et totalement assujetti aux billevesées de l’État-Providence, ne songe plus qu’à taxer et à réguler tandis qu’aux USA, on invente, on innove, on rayonne…
C‘est, encore pour un temps, la force du Nouveau Monde de pouvoir se renouveler, et ce, même avec des dirigeants aussi désespérants que ce pauvre Joe Biden. Entre mille exemples, ce dernier crut bon de traiter Xi Jinping de dictateur, alors que son Secrétaire d’État Anthony Blinken revenait juste d'une délicate mission visant à rabibocher Chine et États-Unis, …