31 août 2022

In memoriam Mikhaïl Gorbatchev

A l’annonce de la disparition du dernier président de l’Union Soviétique Mikhaïl Gorbatchev (1931-2022), les hommages pleuvent. Mais on entend nombre de commentateurs évoquer surtout son impopularité en Russie. Loin de vanter les mérites du défunt, ils déplorent l’échec de sa politique de démantèlement de l’URSS qui conduisit au chaos et ouvrit la voie à “l’ultra-lbéralisme”. Certains vont même jusqu’à prétendre que la plupart des Russes lui préfèrent Staline ! L’ivresse joyeuse entourant la destruction symbolique du mur de la honte est bien loin…
Le bon sens étant de nos jours en déroute, il est devenu possible d’affirmer n’importe quoi et même des énormités pourvu qu’elles ne heurtent pas la doxa régnante. Lorsqu’il animait l’émission télévisée "Tout le Monde En Parle", Thierry Ardisson se plaisait à poser à ses invités des questions aussi absurdes qu’incontournables, dont celle-ci : “préférez-vous Hitler ou Staline ?” Il est à peine utile de préciser qu'après avoir cherché vainement à se défiler, la plupart répondaient évidemment “Staline !”. Ardisson leur demandait alors malicieusement si c’était parce qu’il avait fait plus de morts…

Gorbatchev n’eut sans doute guère d’alternative stratégique, eu égard à l’état de décrépitude avancé du monstrueux bloc totalitaire dont il hérita en tant que serviteur zélé de la révolution. La faillite du modèle socialiste était irrémédiable, il était bien placé pour le savoir.
Vu  l'épouvantable arsenal militaire, que l'empire communiste avait accumulé, il fallait que sa chute fut déclenchée de l’intérieur, et  Gorbatchev en toute connaissance de cause décida de s'atteler à la tâche. Il eut l’immense mérite d’opérer une transition, quasi sans effusion de sang, dès 1985 avec la Glasnost et la Perestroïka, dont il ne tira aucun bénéfice personnel hormis un prix Nobel de la paix  bien mérité. 
Une fois ouverte, la boîte de Pandore de la Liberté était devenue incontrôlable. Toutes les pièces de l’édifice insensé s’effondrèrent à tour de rôle et l’artisan de cette déconfiture n’eut d’autre choix que de démissionner à la fin des fins, en 1991.
Son action restera toutefois indissociable d'un tournant historique majeur au bon sens du terme, sans comparaison évidemment, avec l’abominable révolution de 1917 qui enferma durant plus de 70 ans nombre de peuples derrière le rideau de fer. 
Après une telle mésaventure, le travail colossal de reconstruction ne pouvait s’inscrire dans la mission d’un seul homme et on ne saurait faire grief à Gorbatchev de n’avoir pas pu réaliser l’impossible. Il redonna l’envie d’être libres à des millions de gens et leur permit de recouvrer enfin l’espoir. C’est un vrai titre de gloire même s’il fut grandement aidé par deux partenaires exceptionnels, Ronald Reagan et Jean-Paul II (on pourrait citer également Margaret Thatcher). Ils accompagnèrent sa démarche avec tact et intelligence. Autre époque, autres dirigeants, mais combien plus inspirés que quantité de médiocres gouvernants actuels…

 

27 août 2022

Flagrants délires

Soudain M. Macron semble s'apercevoir que la conjoncture se détériore ! En un très long et filandreux préambule au premier conseil des ministres de la rentrée, il brosse d’un ton badin le sombre tableau des mois à venir et annonce benoîtement la fin de l’abondance et de l’insouciance.
Qu’a-t-il voulu dire par là, nul ne le sait vraiment, tant le style du président de la république est alambiqué, nébuleux et contradictoire.
Après nous avoir chanté les vertus de l’Etat Providence, n’hésitant pas à affirmer qu’il irait jusqu’à dépenser "quoi qu’il en coûte" pour protéger les citoyens, il proclame aujourd’hui, au détour d’une phrase, “la fin des liquidités sans coût”. On pourrait croire à une plaisanterie si le sujet n’était pas si grave et si le rôle de chef de l’État relevait du registre comique.

Car la fin de l’abondance à laquelle on assiste, c’est très largement le résultat des politiques gouvernementales et l'œuvre des politiciens en général. Où qu’on se tourne, on voit hélas la catastrophe suivre des stratégies aussi dirigistes qu’absurdes, souvent inspirées par des experts, bien davantage doctrinaires que réalistes.
L’effondrement de l’euro, la montée irrésistible de l’inflation, les déficits budgétaires itératifs, aboutissant au gouffre abyssal de la dette nationale, tout cela est le fruit de la prodigalité et de l'inconséquence insensées du gouvernement depuis des décennies. M. Macron n’en est certes pas le seul responsable, mais il perpétue cette spirale infernale par faiblesse et démagogie.

Partout, les pénuries qu’on voit s’installer inexorablement, apparaissent comme littéralement organisées par la bureaucratie administrative.
Le système de santé français est à genoux. Depuis l’élection de M. Macron en 2017, on ne compte pas moins de cinq plans successifs pour remédier à la crise ! Ils n’ont fait que l’accompagner si ce n’est l’aggraver. Le déluge de moyens financiers déversés sur les hôpitaux, la véritable gabegie des dépenses médico-sociales ont paradoxalement contribué à alimenter le désastre. Et plus le remède s’avère inefficace, plus on augmente la posologie, au mépris de toute logique. Aujourd’hui on entend que le manque ressenti de médecins et de soignants serait le résultat du système de tarification à l’activité dont l’ambition (jamais satisfaite hélas) était d’allouer équitablement les ressources en fonction des soins réalisés !
Aujourd’hui le pauvre Docteur Braun, qui a hérité du portefeuille de la santé, en est réduit à constater l’échec, comme tous ses prédécesseurs, et à proposer une énième concertation dont on peut déjà prévoir l’issue puisqu’il n’y a aucune chance que les dogmes soient remis en question.
Au ministère de l’Education c’est la même panade. Face au glacis administratif et à l’idéologie asphyxiante, le déluge de moyens n’a évidemment été d’aucune aide pour enrayer la baisse régulière de la qualité de l’enseignement et aujourd’hui on en vient à déplorer la pénurie de professeurs sur le terrain, et même de chauffeurs de bus pour emmener les enfants à l’école !
On peut décliner le diagnostic tous azimuts. Police, justice, agriculture, hotellerie-restauration, partout les ressources humaines se raréfient par démotivation, écœurement, lassitude, découragement des bonnes volontés.

S’agissant des ressources naturelles et de l’énergie, c’est pire encore sans doute. On a réussi à provoquer une vraie disette alors que nous avions un impressionnant parc de centrales nucléaires dispensant l’électricité à faible prix et que les ressources pétrolières n’ont jamais été aussi abondantes. La folie réglementaire est allée jusqu'à interdire de chercher à savoir si le sous-sol de notre pays contient quelques gaz de schistes, qu’on est réduit à importer à prix d’or…
Grâce au calamiteux lobby écologiste, toute cette abondance s’est dissipée et on en arrive à rouvrir de vieilles centrales à charbon (qu'on importe puisque les mines sont fermées) !
A cause de réglementations aussi rigides que stupides, le secteur automobile traverse quant à lui une crise existentielle très grave, et ce dernier fleuron de l’industrie française risque d’être sinistré sous peu.
Le secteur immobilier est, si l'on peut dire, logé est à la même enseigne. On a planifié la rareté des biens à acquérir ou à louer en compliquant à loisir les réglementations, dont l’aboutissement est l’augmentation déraisonnable des prix.
Le secteur agricole qui était une des richesses de la France a été presque complètement dévasté, à coups d’interdits ubuesques pondus par des gens qui n’ont jamais rien vu de la nature que des images d’Épinal obsolètes. Tous les progrès techniques ont été freinés ou empêchés par principe de précaution. OGM, pesticides, insecticides, engrais, tout ce qui permettait aux agriculteurs de vivre, à la population de manger et au pays de bénéficier de fructueuses exportations, tout cela a été cassé. S'agissant du fameux glyphosate, les études scientifiques, les agences dûment accréditées, ont beau insister sur une balance bénéfice/risque très positive, rien n’y fait. Partout l’obscurantisme triomphe, causant déclin et paupérisation.
Aujourd’hui ce sont les jets privés, les piscines qui sont clouées au pilori du diktat climatique. Les écologistes et autres insoumis sectaires que le peuple a eu la folie de propulser à l’Assemblée Nationale, se plaisent à cultiver l’outrance. Ils encouragent les actes de désobéissance civile, invitant les nervis de leur clique à détériorer les réserves d’eau destinées à pallier les effets des périodes de sécheresse.
Le vieux fond rance d’anti-capitalisme alimente la névrose obsessionnelle d’une gauche plus ringarde que jamais, repeinte en vert écolo, mais peuplée de nostalgiques aigris des théories de l’affreux père Marx. C’est au nom de cette idéologie mortifère qu’on tue de nos jours la prospérité et la tranquillité du peuple, qui valent bien mieux que les foutues abondance et insouciance de M. Macron. Et selon la bonne vieille habitude, on désigne des boucs émissaires : émissions de CO2, guerre, crise, surpopulation… S’agissant de cette dernière avec laquelle on nous bassinés durant des décennies, on apprend que ce qu’on redoute désormais, c'est le choc inverse. Certains experts vont jusqu’à prédire que la population mondiale risque de diminuer de moitié d'ici à 2100 ! Si l’on pouvait encore rire, il faudrait, à l’instar de la célèbre émission, prôner l’instauration d’un tribunal des flagrants délires pour juger tous les prévisionnistes, qui, tels le joueur de flûte de Hameln, amènent au son du pipeau le bon peuple sur des chemins de perdition !

19 août 2022

Physique et Philosophie

Le langage scientifique moderne a tellement gagné en complexité qu'il est devenu quasi inaccessible aux béotiens. Heureusement, certains savants ont cherché à exprimer de manière plus simple les choses. Le physicien Werner Heisenberg (1901-1976) fait partie d’entre eux et à travers une série de conférences données au cours des années 1955-66, opportunément rééditées, il propose une ouverture passionnante des nouvelles théories scientifiques à la philosophie.

Le père du principe d'indétermination livre son analyse des constats de la mécanique quantique et de la relativité restreinte qui ont bouleversé le monde intellectuel à l’orée du vingtième siècle.
Il commence par rappeler que la géométrie euclidienne et la physique newtonienne auxquelles nous étions habitués, s’avèrent des approximations satisfaisantes pour décrire les phénomènes observables à l'œil nu peuplant notre univers quotidien. Malheureusement  elles ne rendent plus compte fidèlement de ceux, relevant de l’infiniment grand ou de l’infiniment petit, entrevus grâce aux instruments modernes d’investigation. Parallèlement, le raisonnement intellectuel a ouvert des brèches ébranlant les postulats qu’on croyait acquis, et fragilisé nombre d’échafaudages philosophiques et spirituels.
Ainsi la théorie de la relativité restreinte, proposée par Einstein, a révélé que le temps et l'espace étaient indissociablement liés et que rien n’était immuable hormis la vitesse de la lumière. Le temps comme l'espace peut se dilater ou se contracter. Entre autres exemples, deux événements simultanés pour un observateur peuvent ne pas l'être pour un autre en mouvement par rapport au premier !
Grâce aux découvertes de Max Planck, la mécanique quantique est née quant à elle sur un principe contre-intuitif, qui stipule que masse et énergie ne sont qu’une seule et même substance, et qu’à l'échelon microscopique, les particules sont de deux natures, a priori contradictoires, tantôt corpusculaire, tantôt ondulatoire.
Plus étrange encore, la succession des phénomènes ne semble plus soumise au lien de causalité et le comportement des atomes ne peut être analysé que de manière probabiliste, à l’image de la désintégration à la fois prévisible et aléatoire des corps radio-actifs. Le principe d’indétermination empêche pour sa part, d’observer le comportement des photons dans les fameuses fentes de Young et toute tentative de “passer du possible au réel” aboutit à ce qu’on appelle la “réduction du paquet d’ondes”. Tout se passe comme si l’on figeait, rien qu’en la regardant, la trajectoire incertaine des grains de lumière.

A cette incertitude fondamentale, s’ajoutent les limites des instruments de mesure dont la nature même, interfère avec les phénomènes observés. La physique classique était “une idéalisation du monde, considéré comme séparé de nous”. Mais quand on approche la matière de très près, force est de constater qu’on est partie prenante d’elle. En d’autres termes, “dans la tragédie de l'existence, nous sommes à la fois acteurs et spectateurs…”
Ces contraintes représentent une sorte de catastrophe, car elles paraissent incontournables et font dire au savant que “ce que nous observons ce n'est pas la nature en soi mais la nature exposée à notre méthode d'investigation”

C’est à ce moment que la physique rejoint la philosophie, et qu’elle permet notamment d’infirmer nombre d’hypothèses émises sans fondement solide. Heisenberg remet en cause la logique cartésienne, qui sépare abruptement la res extensa de la res cogitans, autrement dit la matière de l’esprit, et il rejette un trop grand déterminisme qui nie l’aléatoire et le libre arbitre. Il n’est pas moins dubitatif avec l’empirisme de Locke et de Hume lesquels supposent que tout est explicable par l’expérience. Il se montre également circonspect avec l’a priori kantien selon lequel certaines connaissances et certains jugements synthétiques relèvent de l’intuition. Enfin, il s'élève contre toute logique fondée exclusivement sur le lien de causalité.
Il se rapproche toutefois de la conception du maître de Königberg lorsqu’elle pose qu’il est impossible de connaître les choses “en soi”.

Heisenberg termine son propos par des interrogations sur la manière d’exprimer par le langage une réalité qui relève de plus en plus de l’indicible et sur la complexité croissante du monde confronté aux évolutions majeures mais très troublantes du progrès. Il s’inquiète des conséquences que fait peser la science sur l’être humain, considéré comme un apprenti sorcier, et met en garde sur les risques qui pèsent de plus en plus lourdement sur l’évolution des sociétés avancées. Il constate avec fatalisme que “les changements de conditions de vie induits par la civilisation ont échappé aux forces humaines”. Il évoque la réticence de la science vis à vis des religions dont les écrits fondateurs sont l'œuvre de l'homme, contrairement au livre ouvert de la Nature, dont les lois s’imposent sans intermédiaire. Mais il s’interroge sur le risque de radicalisation de communautés saisies par la peur de voir les dogmes, les vérités révélées, et la foi battre en retraite devant les avancées scientifiques.
Pour le savant, les sociétés humaines tendent vers un processus d'unification, qui se heurtera nécessairement à des croyances, des coutumes, des traditions. Se voulant résolument optimiste, il espère toutefois que la physique moderne parvienne à montrer les dangers du progrès, ouvrant une perspective dans laquelle, malgré leurs différences, les communautés puissent "vivre côte à côte pendant cette phase d'unification" et trouvent "un nouveau genre d'équilibre entre la pensée et l'action, entre l'activité et la méditation"…
Puisse l’avenir lui donner raison, même si rien n’est gagné…

13 août 2022

La chasse au Trump est ouverte

Alors que les élections de mid-term se profilent déjà aux États-Unis, que le maigre crédit dont jouissaiit l’administration Biden fond comme neige au soleil, et que les turbulences de plus en plus vives menacent la paix du monde, la stature imposante quasi impériale de Donald Trump émerge à nouveau.
Les candidats qu’il soutient pour le prochain renouvellement de la Chambre des Représentants ont le vent en poupe et lui-même apparaît plus que jamais comme le meilleur postulant à l’élection présidentielle, au moins pour les sympathisants républicains. 69% d’entre eux le soutiennent alors qu’ils ne seraient que 30% dans le camp démocrate à souhaiter voter pour Joe lors des primaires.
Le moment est donc venu pour les adversaires de l’ancien président, de relancer les attaques contre lui. Après la procédure laborieuse et pour l’instant improductive, mise en œuvre pour tenter de lui faire porter la responsabilité de l’épisode tragi-comique de l’invasion du Capitole, nombre de procureurs fédéraux connotés démocrates, le ministère de la justice et même le FBI, relancent les poursuites tous azimuts destinées à fatiguer l’animal. On ne sait plus trop bien ce qu’on lui reproche tant les accusations sont nombreuses, variées et incohérentes. Un jour c’est celle de fraude fiscale (bien qu'il ait choisi de reverser intégralement au Trésor ses émoluments de Président durant son mandat), le lendemain ce sont des soupçons de vol et recel de documents officiels classifiés, qui lui valent une perquisition à son domicile, et qui selon le Washington Post, pourraient concerner les armes nucléaires ! On va jusqu’à supposer qu’il aurait fait disparaître des documents compromettants en les jetant dans les toilettes ! On est chez les Pieds-Nickelés…

Tout est bon pour terrasser le gibier, mais il est coriace. On se rappelle qu’avant même d’accéder à la Maison Blanche, il fut accusé, sans succès, de connivence avec la Russie. A peine élu, on le menaça d'impeachment. La procédure fut interminable, minant une bonne partie de son mandat, mais elle n’aboutit à rien, tandis qu’on détournait les yeux des sombres magouilles de la famille Biden en Ukraine. Son action fut sans cesse entravée par ses ennemis qui n’avaient pas digéré son époustouflant succès électoral. Il fut même éjecté comme un malpropre des réseaux dits sociaux par les petits censeurs zélés de la bien-pensance qui font mine de les gérer.
Poursuivi sans relâche par une propagande hostile, il finit par perdre le pouvoir suite à la pantalonnade électorale qui conduisit à porter à la présidence un vieillard ennuyeux, aux facultés intellectuelles déclinantes. Le résultat n’est évidemment pas brillant, chacun peut s’en rendre compte. L’Amérique n’est plus que l’ombre d’elle-même. Hormis, pour l’heure, sur le front de l’emploi, la situation intérieure ne cesse de se dégrader autant au plan social qu’économique, et on assiste à un vrai désastre à l’international.

Donald, de son côté, n’a pas dit son dernier mot. Il est toujours là, et rugit de plus belle. Peut-il revenir ? C’est une question qui inquiète manifestement beaucoup de monde. En France, sans surprise, à lire les titres de la presse délicieusement partisans, on espère ardemment que non.
Pourtant, la vraie interrogation serait plutôt de comparer à peu près objectivement les politiques respectives menées par les administrations Trump et Biden. Il n’y a pas photo, comme on dit. Dans tous les domaines où Biden est en train d’échouer, Trump faisait mieux. Non seulement il mit au service de son pays un feeling incomparable en matière économique, mais il s’est révélé bien plus habile négociateur que son rival, notamment lors des confrontations avec Poutine et Xi Ji Ping, mais également pour aborder les problématiques complexes du Proche-Orient. Il s’est montré enfin dans l’action, bien plus inspiré et dynamique que Biden, notamment face à l’Iran ou l’Afghanistan. Même pour l’Europe, il était un partenaire plus constructif.
Tout reste possible, mais l’irrationnel dominant hélas trop souvent en matière politique, l’avenir de l’Amérique et par voie de conséquence du Monde, sont pour l’heure bien incertains…

09 août 2022

Dans la chaleur de l'été

C'est entendu, nous sommes foutus ! Rien ne va plus en ce trop bel été. Trop chaud, trop bleu, trop sec. Tout se conjugue pour faire de l’éden estival tant attendu un enfer. Hormis pour les vacanciers insouciants, l’avenir est sombre.
Si nous échappons à l’anéantissement nucléaire, qu'un simple malentendu pourrait provoquer, selon le secrétaire général de l’ONU, nous devrons bientôt à coup sûr faire face à la catastrophe climatique qui menace l'humanité d'extinction si l’on en croit les experts du GIEC et à leur suite nombre d’aréopages de savants.
Entre le marteau et l’enclume, et pour celles et ceux qui ne croient pas encore tout à fait à la fin du monde, il y a bien d’autres périls qui nous menacent au quotidien.
Les tensions internationales sont telles que la simple escale d’une vieille députée américaine à Taïwan déclenche un tsunami médiatico-militaire en extrême-orient. C’est un nouveau conflit qui semble s’amorcer là bas, alors que la guerre en Ukraine n’en finit pas de faire rage ! On ne sait d'ailleurs plus du tout ce qui se passe et il devient de plus en plus difficile de démêler le vrai du faux lorsqu’on entend les gens d’Amnesty International, peu suspects de sympathie pro-russe, affirmer que les Ukrainiens installent des bases militaires dans les hôpitaux et les écoles ! Qui donc bombarde qui ? Qui joue avec le feu nucléaire en tirant des missiles en direction de la centrale de Zaporijia ?

Il y a bien des mystères insondables. Chez nous, les incendies ravagent des dizaines de milliers d’hectares sans qu’on sache, sauf exception, comment le feu naît. Sans doute par génération spontanée. Deux choses sont sûres, le climat a bon dos et les vrais coupables de bonnes planques. Pendant ce temps, on apprend un peu par hasard que les écolos, si bien intentionnés, s’opposent régulièrement par esprit de système, à tout projet de retenue d'eau destiné à pallier les effets des sécheresses et refusent les coupes d'arbres dans les forêts, qui permettraient pourtant de ménager des couloirs d'accès pour les pompiers et de stopper la progression des flammes.
Par un curieux retournement du fameux slogan soixante-huitard selon lequel il était interdit d’interdire, les auto-prétendus défenseurs de l’environnement se font les champions des taxes et des ukases réglementaires. Grâce à ces derniers on assiste à une pénurie inédite de moutarde et bientôt de colza, donc d'huile et de biocarburant…
Des contraintes similaires sont en train de détruire méthodiquement le secteur de la construction automobile et de faire courir le risque de carence énergétique. Ironie du sort, l'industrie pétrolière engrange des bénéfices records ! On imagine sans peine l’envie monstrueuse qui doit démanger tous les petits saints verts et besogneux de taxer ces super-profits ! Le gouvernement quant à lui ne sait plus où donner de la tête. Après s’être institué chef d’orchestre de l’inflation par ses distributions d’argent magique, il ne trouve rien de mieux à faire que de subventionner par des chèques et des ristournes la consommation de carburant !
On vit vraiment une époque formidable comme disait l’autre.

Faute de pouvoir intervenir, on se console comme on peut en ces temps de folie. On entend qu’il s’agit de l’été le plus chaud depuis 1959, mais on se souvient que l’an dernier c’était le plus humide et pluvieux depuis la même date. On attend donc sans impatience extrême le retour de la froidure et du mauvais temps.
On se lamente de voir l’État incapable de sanctionner un imam affilié en paroles si ce n'est en actes au terrorisme et coupable de malversations en tous genres, mais on se rassure en voyant la première des ministres nommer un ambassadeur aux droits LGBT+.
Et puis on regarde avec un certain émerveillement les Rolling Stones achever à Berlin leur tournée triomphale européenne marquant les soixante ans de leur carrière de rockers, même si elle a un parfum d’apothéose et de décadence…
It’s only rock n roll (but I like it) !