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13 mars 2024

Gaza, Ukraine, même impéritie

La guerre, dans toute son horreur, est à l'œuvre sur ces deux champs de bataille exposés depuis quelques mois au feu roulant des canons, mais aussi des médias. Nul ne peut contester l’atrocité des tueries qui s’y déroulent, nul ne peut s’exonérer d’un sentiment de révolte et de désolation face à ces conflits dont les victimes semblent s’accumuler sans fin. 
Mais une fois passée l’émotion, comment contribuer à l’émergence d’une solution susceptible de ramener la paix ? 

A chaque fois qu’il s’exprime sur le sujet, le Président de la République Emmanuel Macron manifeste décidément une courte vue navrante. Il est prompt à organiser des hommages a posteriori et très ronflant dans ses discours. Dans les actes, il révèle son impuissance et pire, une désespérante inconséquence. 

S’agissant de Gaza, tout en dénonçant “le plus grand massacre anti-sémite de notre siècle” et en affirmant soutenir sans équivoque Israël et son droit à l’autodéfense, il juge “intolérable” le bilan de la riposte aux atrocités du 7 octobre, et après plusieurs exhortations vaines, il exige de Benyamin Netanyahou qu’il mette fin aux opérations militaires
Mais quand a-t-il exigé la même chose du Hamas ? Quand a-t-il condamné la férocité sauvage de cette organisation qui depuis tant d’années se vante de vouloir éradiquer Israël et fait le malheur de son propre peuple, en le prenant en otage de ses desseins monstrueux ? Quelle solution propose-t-il pour briser l'acharnement démentiel des terroristes, qui retiennent encore plus d’une centaine d’otages ? Comment espère-t-il faire réellement pression, au moins verbalement, sur ces ignobles assassins pour qu’enfin ils libèrent sans condition ces malheureux et qu’ils rendent les armes, afin d’ouvrir enfin une perspective concrète à l’arrêt des combats ? 
 
S’agissant du conflit russo-ukrainien, la position du Chef de l’Etat est encore plus irrationnelle. Après s’être fait fort de régler le conflit par un vain bavardage avec Vladimir Poutine, le voici qui prend l’attitude d’un chef de guerre provoquant avec arrogance le président russe. Il n’est plus question de négocier, c’est la guerre totale dont il agite désormais le spectre. 
S’abandonne-t-il au jeu dangereux consistant à instrumentaliser la peur, ou est-ce une simple mais périlleuse provocation lorsqu’il évoque “la volonté d’agression russe contre l’Europe et la France”. Et qu’y a-t-il de concret derrière son vibrant appel à un “sursaut collectif", face au prétendu “changement de posture de la Russie”. 
Après le mini sommet de Paris, réunissant 21 chefs d’Etats, il a révélé que l’envoi de troupes occidentales était envisagé, avant d’être contredit urbi et orbi, de la Pologne aux Etats-Unis en passant par l’Allemagne. 
Quelle mouche l’a donc piqué pour faire ainsi cavalier seul, sans avoir le début des moyens de ses ambitions ? 
 
La réflexion et la cohérence, semblant décidément de plus en plus étrangères au Chef de l’Etat, quelques jours après ces vains coups d’épée dans le marigot, M. Macron réitère. 
Non seulement il n’amende pas sa position mais affirme l’assumer pleinement en clamant que “qu’on ne peut pas permettre à la Russie de gagner” et qu' il n'y a "aucune limite" ni "ligne rouge" au soutien de la France à l’Ukraine. Il s’agit d’une folle fuite en avant puisque la France est seule, et qu’aucun but de guerre n’est même suggéré. S’agit-il de consolider les lignes de défenses actuelles, de récupérer le terrain perdu au Donbass voire en Crimée, ou bien de contraindre la Russie à une défaite totale ? 

Au Proche-Orient comme à l’est de l’Europe, certains subodorent que les foucades déconcertantes du Président de la République n’ont in fine qu’un objectif bassement politicien. Il chercherait à se concilier l’électorat musulman, bien plus nombreux que le juif, tout en cherchant à rediaboliser le Rassemblement National en faisant de lourdes allusions sur ses supposées connivences avec Vladimir Poutine. 
Le Premier Ministre Gabriel Attal semble accréditer cette hypothèse lorsqu’il se livre à l’outrance langagière en affirmant que les troupes russes sont déjà en France, sous la bannière du RN. Pense-t-il vraiment inverser le cours des événements avec d’aussi piteux arguments ou bien cherche-t-il à cliver encore plus la nation française déjà déchirée entre factions rivales ? 
Il y a de quoi être inquiet car ce serait ajouter le cynisme à l’inconséquence, et laisserait penser que M. Macron et son premier ministre sont en train de perdre complètement les pédales…

10 octobre 2023

L'Horreur

Le vieux conflit israélo-palestinien vient en quelques heures de basculer dans l’horreur.

Horreur suggérée avant tout par ces massacres odieux, qui révèlent l’indicible bêtise, la barbarie sans limite et la lâcheté infâme de leurs auteurs. Comme à chaque fois que le spectre hideux de la terreur surgit, comment ne pas compatir au sort des victimes qu’elle fait ?

Horreur à la pensée que ce nouveau drame va enterrer par son ignominie, quasi définitivement toute perspective de paix dans cette région.

Horreur à l’idée des conséquences que cette agression va provoquer, car Israël, frappé en plein cœur, ne peut pas ne pas réagir avec force. Dans cet enchaînement infernal, les morts s’ajouteront hélas aux morts. Jusqu'où ?

Horreur enfin de voir dans notre pays le comportement ignoble de certains partis politiques d’extrême gauche et de leurs dirigeants. Pour ceux qui pouvaient encore avoir des doutes quant à leur vraie nature perverse, haineuse et inconséquente, elle s’exprime ici au grand jour et fait honte à la nation dont ils sont les indignes représentants élus…

Devant ce désastre, il n’y a plus grand espoir hormis celui que les malheureux otages ne soient pas confrontés au pire, mais aussi que la riposte israélienne permette, sans trop faire couler de sang, de démanteler définitivement le Hamas et de libérer les Palestiniens aspirant à la paix, contraints de vivre sous le joug de ces fanatiques sans foi, sans coeur et sans âme.
Espoir enfin que le rapprochement en cours du monde arabe et d’Israël ne soit pas affecté par cette explosion de violence, et que les despotes qui règnent en Iran, dont l’ombre maléfique se profile derrière les terroristes, se retrouvent isolés, face à leur peuple plus que jamais animé d’une irrépressible soif de liberté…

27 septembre 2022

Martyres en terre d'islam

A l’heure où,
dans notre pays, des femmes arborent de manière provocante  le voile islamique “au nom de leur liberté” et que le président de la république lui-même, jamais avare d’un contresens, saluait récemment l’une d’entre d’elles comme étant l’incarnation du féminisme, d’autres malheureuses se font massacrer ailleurs parce que précisément, elles refusent de se voiler.

C’est ainsi qu’est morte à Téhéran Mahsa Amini, alors qu’elle avait été arrêtée par l’archaïque “police des mœurs”,, pour avoir seulement "mal porté" le hijab.
Peu de voix se sont élevées parmi les habituels donneurs de leçons qui se gargarisent à longueur d’année du mythe de l’égalité hommes-femmes. La Gauche des droits de l’homme reste bien timorée face à cette horreur et face à cette religion délirante et sectaire qui fait de plus en plus d’émules dans le monde et notamment en France. Aujourd’hui, force est de considérer que la complaisance avec laquelle on feint de ne pas voir le péril, voisine avec le crime.

Une fois encore, la révolte a éclaté en Iran, réprimée comme à chaque fois dans le sang. Plusieurs dizaines de manifestants sont morts en quelques jours sous les yeux indifférents du monde “libre”. Après la disparition de Mahsa, une autre jeune femme, Hadis Nafaji, est devenue la figure emblématique de la rébellion. Mais cette nouvelle “Liberté guidant le peuple”, cheveux au vent, est tombée sous les balles de monstres, aux ordres d’ayatollahs sanguinaires.

Les mots manquent pour dire le drame qui se joue en ce moment, mais que résume sans équivoque et avec courage l’écrivain Boualem Sansal, interrogé ce 25 septembre sur la chaîne CNews : “L'islam a totalisé le monde, personne n'ose le combattre. L'islam n'a peur de rien. En face, il n'y a pas la même détermination. En face il n'y a rien.../... L'islamisme est marginal, le problème c'est l'islam…"
 


 

22 mai 2021

Une Tragédie Palestinienne

Alors que le vieux conflit israélo-palestinien reprend de plus belle, il devrait être impossible de prendre parti, tant le contexte historique et géographique de cette partie du Proche-Orient est complexe.
Pourtant sur le sujet, la radicalisation des opinions est habituelle et l’exacerbation des passions et de l’esprit partisan est une des causes principales aux flambées de violences récurrentes, faisan
t désespérer qu’une paix raisonnable soit un jour possible.
Avant de s'aventurer à juger les événements qui se déroulent là bas, il faudrait en toute logique pouvoir répondre à deux questions primordiales: Qu’est-ce que la Palestine ? Qu’est-ce que le peuple palestinien ?
Or, même avec la meilleure volonté du monde, il est extrêmement difficile de le faire.

La Palestine est une région quasi mythique. Ses contours géographiques sont indéfinis précisément.
Grossièrement comprise entre l’extrémité méridionale du Mont Liban au nord et le Mont Sinaï au sud, elle est bordée à l’ouest par la Méditerranée et à l’est par le fleuve Jourdain. En réalité, elle déborde sur la Jordanie, sur la Syrie et même sur le Liban.
Surtout, elle n’a jamais été à proprement parler un pays. Elle est avant tout le berceau des religions du Livre qui font de Jérusalem une ville trois fois sainte. C’est le cœur de la Terre promise aux enfants d’Israël, mais aussi celle où vécut, mourut et ressuscita le Christ. Enfin, la ville est le troisième lieu saint de l’Islam, en raison du fantasmagorique voyage nocturne qu’y fit Mahomet.

Au cours de l’Histoire, la Palestine connut des fortunes diverses. On retient surtout qu’elle fut pendant plus de six siècles réduite au rang de province de l’empire ottoman. C’est lorsque ce dernier mord la poussière en 1918, qu’une vraie confusion s’installe et que les rivalités inter-confessionnelles montent en puissance. Chacune revendique cette Terre.
Sous l’égide de l’empire britannique, plusieurs territoires sont individualisés, dont la Cisjordanie et la Bande de Gaza. Parallèlement, la population juive, initialement assez minoritaire, se met à croître sous l’effet de vagues migratoires successives. Ce mouvement s’accentue brutalement à l’occasion du drame de la Shoah, vécu par le peuple juif lors de la seconde guerre mondiale. Avec la bénédiction des Nations Unies, la naissance de l’Etat d’Israël est proclamée en 1948. Cette décision supposée solutionner “par le haut” la problématique du “juif errant”, a pour effet de provoquer quasi immédiatement la première guerre opposant la nouvelle nation aux pays arabes avoisinants. Ce conflit qui tourne à la défaite de ces derniers, a pour conséquence l’exode massif des populations non juives vers Gaza, vers la Cisjordanie et vers certains pays proches (Liban, Syrie, Jordanie). Parallèlement, les Juifs qui vivaient dans les pays arabes sont chassés et affluent vers Israël, contribuant à faire de ce dernier une entité pérenne qu'ils dotent d’institutions démocratiques solides et d’une armée de plus en plus redoutable.

C’est à cette époque qu’on commence à parler de “réfugiés palestiniens”, puis de “peuple palestinien” (expression forgée paraît-il par les services d'agit-prop du KGB....).
Un fossé se creuse irrémédiablement au sein du cosmopolitisme qui régnait dans ces lieux depuis des temps immémoriaux. Les adversaires se transforment en ennemis irréconciliables et les failles deviennent des précipices infranchissables.
Plusieurs guerres sont déclenchées par les pays arabes pour tenter de reconquérir le terrain perdu, celle des Six-Jours en 1967, puis celle du Kippour en 1973. Elles conduisent à chaque fois à l'effet inverse. L'armée israélienne, très déterminée, réagit vigoureusement, repousse les assaillants, et annexe de nouvelles terres pour garantir sa sécurité (le plateau du Golan au nord, le Sinaï au sud).
Au fil des années, les Palestiniens s’organisent quant à eux en groupes armés, revendiquant tantôt la souveraineté sur "la Palestine", tantôt la destruction pure et simple d’Israël. Pour cela, ils basculent dans le terrorisme sous l’impulsion des frères ennemis Georges Habbache, fondateur du FPLP, d'obédience marxiste, et de Yasser Arafat créateur de l’OLP, socialiste. Leur rage guerrière s’exerce non seulement contre l’Etat d’Israël mais aussi contre la Jordanie, pays pourtant quasi  frère, dont la population est d'origine palestinienne pour près de la moitié. Plusieurs tentatives consistant à renverser le roi Hussein échouent et se soldent par une répression en forme de massacre en 1971, connue sous le nom de Septembre Noir.
Parallèlement, au sein des rebelles palestiniens on assiste à la montée du courant islamiste, conduisant à l’individualistion du Mouvement du Jihad Islamique en 1970 puis du Hamas en 1987.
Toutes ces formations, factions et groupuscules entrent bien souvent en concurrence entre eux si ce n’est en conflit. Le Hamas a rejeté par exemple les clauses des accords d'Oslo signés par le Fatah en 1993, qui laissaient entrevoir une embellie pacifique.
C’est bien là le plus grand drame des Palestiniens. Ils ne parviennent pas à s’entendre entre eux et finissent même par s’aliéner leurs alliés comme on l’a vu avec la Jordanie. Aujourd’hui le Fatah (ex OLP) dirigé par Mahmoud Abbas, alias Abu Mazen, règne en Cisjordanie et le Hamas contrôle sans partage la Bande de Gaza. La démocratie n’est pas le fort de ces régimes et le Hamas est toujours classé comme organisation terroriste par de nombreux pays dont la France…

Officiellement, c’est la dispersion musclée de manifestants par la police israélienne sur l’Esplanade des Mosquées qui motiva le 10 mai dernier le déversement d’un déluge de roquettes sur Israël, en provenance de Gaza.
En fait, il est bien hasardeux de faire la part des choses. Les premiers heurts auraient eu pour cause la menace d’expulsion de Palestiniens de Jérusalem-Est, mais d’autres explications peuvent également être avancées.
Il y a tout d’abord le rejet par un nombre croissant de Palestiniens de Mahmoud Abbas, ancien bras droit de Yasser Arafat, devenu vieillard de 86 ans, autocrate accroché au pouvoir en Cisjordanie, qui repousse sans cesse les élections depuis 15 ans, de peur de les perdre.
Pour masquer ces considérations peu avouables, il rejette la faute sur le gouvernement israélien qui n’a pas autorisé la tenue de ces élections à Jérusalem. 
L’occasion fut saisie par le Hamas, lui aussi en quête de légitimité populaire, pour afficher une solidarité de circonstance.  Selon son habitude, il déclencha un feu roulant de bombes sur Tel Aviv (en pure perte car plus 90% d’entre elles ont été interceptées par le fameux “dôme de fer” de Tsahal).
A côté de l’alibi douteux avancé par le Fatah, deux éléments ont probablement favorisé la reprise des hostilités : d’une part l’instabilité actuelle du régime israélien, incapable de former un gouvernement, suite àu morcellement du paysage poltique, d’autre part, la perspective désastreuse de voir un nombre croissant de pays arabo-musulmans signer des traités de paix ou de non agression avec Israël (après l’Egypte, et la Jordanie, les Emirats Arabes Unis, Bahrein, le Maroc, et bientôt sans doute l’Arabie Saoudite...)

En somme, la cause palestinienne paraît de plus en plus confuse et désespérée. Ayant refusé nombre d’ouvertures et de propositions, s’étant attiré l’inimitié de plusieurs anciens alliés, lassés de ce conflit sans fin, ses représentants, dévorés par une haine revancharde inextinguible, courent de défaites en défaites. Ils peuvent encore compter sur l’Iran et ses nombreux relais dont le Hezbollah au Liban; ils béneficient toujours de quelque sympathie dans une partie de l'opinion publique occidentale, de gauche et des extrêmes, mais la fuite en avant paraît sans issue. La situation générale des territoires palestiniens est catastrophique. Le taux de chômage est de 70% à Gaza et guère meilleur en Cisjordanie. La fourniture en eau et en électricité est de plus en plus aléatoire et la survie économique n’est possible que grâce à l’aide financière internationale. L’argument selon lequel tout cela serait la faute exclusive d’Israël est de moins en moins convaincant. Comment sortir de ce qui ressemble à une impasse ? c’est la question qui taraude les esprits. Après 10 jours de combats et plusieurs centaines de morts, un cessez-le-feu précaire a été obtenu. Pour combien de temps ? Et pour quoi faire ?

14 janvier 2020

Expectatives 2

Pendant ce temps, “à l’international” comme disent les journalistes, ça chauffe.
Contre toute attente, le président Trump a frappé l’Iran, et le monde est interloqué.
Bien sûr il y a les anti-américains primaires incurables qui voient l’acte dangereux d’un impulsif, tandis qu’ils accordent aux ayatollahs le sens de la raison, mais dans l’ensemble, il faut bien dire que la surprise domine, et on sent même poindre un léger sentiment admiratif chez certains, devant la maîtrise technique avec laquelle ce raid a été accompli, et la froide détermination qu’il suppose.
Il fallait bien que cela arrive un jour quand même ! Depuis le temps que la clique de théocrates qui règne à Téhéran nargue l’Amérique avec ses anathèmes haineux et ses coups d’épingles enfoncés narquoisement dans son gros postérieur yankee !
Dans ce contexte délicat, Trump a semble-t-il réalisé un coup de maître. Il a patiemment attendu, rongeant son frein tout en multipliant les avertissements. Puis un jour, alors qu’un Américain venait de perdre la vie dans une nouvelle escarmouche, il a sorti sa massue. Et quelle massue !
Il dézingue le numéro 2 du régime, qui était sans doute un peu trop sûr de lui, alors qu’il effectuait à la manière d’un suzerain, une visite “de courtoisie” chez son voisin irakien, en voie de vassalisation.

Ironie du sort, l’éclat de cette opération fut souligné par la sobriété verbale inhabituelle du président américain et surtout par la panique auto-destructrice qui s’en est suivie au pays des mollahs. L’enterrement en grandes pompes ordonné et organisé par ces tyranneaux enturbannés a tourné au fiasco. Une gigantesque “bousculade” s’est traduite par la mort de plusieurs dizaines de personnes et des centaines de blessés. Que sait-on exactement de cet échauffourée ? Rien ou presque, puisque aucune image non autorisée n’a pu s’échapper et que ce drame n’a fait l’objet que d’une brève allusion dans les journaux télévisés. S’agit-il d’un excès de ferveur
 pour le défunt, ou bien au contraire est-ce le résultat sanglant d’une répression de malheureux, rétifs à l’obligation de faire semblant de se lamenter ?
Le pire était toutefois à venir. Une vingtaine de missiles furent tirés en guise de représailles “raisonnables”, visant des bases américaines en Irak. Hormis quelques dégâts matériels, ils manquèrent largement leur objectif, sauf un (ou plutôt deux) qui pulvérisa “par erreur”, un avion civil malchanceux, en partance pour l’Ukraine, faisant 176 victimes innocentes dont plusieurs dizaines d’Iraniens…
On imagine avec effroi ce que donnerait la force nucléaire aux mains de tels incapables !

Dans l’histoire, comme d’habitude, l’Europe est restée les bras ballants. Notre pauvre président, a certes déclaré sa "solidarité" avec Trump. Mais décidément de plus en plus insignifiant sur la scène mondiale, il s’est borné à abjurer les dirigeants iraniens “d’éviter l’escalade militaire”, et de ne pas trop continuer à violer les accords en lambeaux de non prolifération nucléaire auxquels il croit toujours. Avec autant de chance de succès sans doute que sa demande de libération “sans délai” de nos deux chercheurs, retenus prisonniers en Iran, on ne sait trop pourquoi...

22 mai 2018

L'Europe c'est la paix !

A mesure que le temps passe, Donald Trump affirme non sans majesté son autorité et trace avec détermination le sillon qu’il avait prévu durant sa campagne électorale. Contrairement à ce que beaucoup de commentateurs prisonniers de l’instant ne cessent d’ânonner, ce chemin n’a rien d’incohérent, de capricieux ou de démentiel.


Dernier épisode en date, sa décision de remettre en cause l’accord sur le nucléaire iranien, qui fait tant glousser dans les chaumières.
Primo, le président américain ne fait là rien d’autre que concrétiser une mesure qu’il avait annoncé clairement durant sa campagne.

Secundo, elle répond à la menace représentée par un pays qui ne respecte quasi rien et sûrement pas les principes démocratiques de base. Il faut être aveugle pour ne pas voir l’empreinte de la république islamique un peu partout autour d’elle, et il faut être bien naïf pour imaginer sérieusement que les programmes nucléaires militaires soient abandonnés. Faut-il donc attendre qu’il soit trop tard pour agir comme en Corée du Nord ?


Face à ces enjeux dramatiques pour tout le proche Orient, on ne peut qu’être stupéfait d’entendre les arguments des hordes anti-trumpistes pour lesquelles, c’est certain, Washington ne s’opposerait à Téhéran que pour contrarier les intérêts européens !

Songez nous dit-on, qu’à cause des nouvelles sanctions que les Etats-Unis vont infliger à l’Iran, Total va devoir peut-être renoncer à un gigantesque contrat au profit des Chinois ! Pour un peu, le géant pétrolier, dont les bénéfices colossaux irritent d’habitude tant les bien pensant gaucho-écolo, deviendrait presque sympathique !


Réunis en sommet extraordinaire le 17 mai pour évoquer le problème insoluble des balkans, les dirigeants européens ont donné à cette occasion un bien piètre spectacle.

Chacun ou presque est monté au créneau pour condamner “avec la plus grande fermeté” l’attitude américaine, et a brandi la menace de mesures de rétorsion ou de contournement. On a même ressorti un vieux traité de 1996 destiné à s’opposer à l’embargo cubain. En dépit de son inefficacité totale (il n’a jamais été mis en oeuvre), on se fait fort de l’appliquer pour pouvoir continuer à commercer avec les Gardiens de la Révolution au nez et à la barbe de l’Oncle Sam.

Décidément, l’argent n’a pas d’odeur, mais son pouvoir d’attraction dépasse largement les grands principes moraux et l’éthique avec laquelle on nous bassine sans discontinuer ! On aurait dit une guilde de boutiquiers défendant ses petits intérêts commerciaux et ses rentes de situation.


Pareillement, lorsque Donald Trump ordonne le transfert de l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem, ce qu’il avait également annoncé avant d’être élu, et qui ne fait que se conformer à la décision de l’ONU de 1949, c’est le tollé. Tout le petit monde des couards, des poltrons et des pleutres jouent les vierges effarouchées, faisant mine de s’inquiéter de l’irritation qu’une telle décision pourrait provoquer dans le monde arabe. Hormis les légions enragées du Hamas, personne n’a bronché...


La seule question qui vaille est de savoir combien de temps ces petites faiblesses occidentales perdureront, pérennisant par la même cet interminable conflit. Faut-il encore des preuves de l’inefficacité d’une telle politique ?

L’Europe a raté une fois encore une belle occasion de montrer une vraie unité, un vrai dessein, et une perspective un peu plus élevée que celle d’un “syndic de copropriété” attaché à de sordides intérêts matériels. Le moins qu’on puisse dire est que M. Macron, dont je reprends ici à dessein la rhétorique, n’a pas brillé par son audace et son sens du tragique...


Illustration: Daumier, L'europe, c'est la paix !