30 avril 2012

Printemps Socialiste


Un vrai temps de socialiste ! Pluie, vent, froid, tous les frimas sont au rendez-vous pour ce qu'on annonce déjà comme le printemps socialiste de la France !
Ça n'empêche en tout cas pas le candidat putativement "entrant", fardé, coloré, lustré comme une cocotte et sapé comme un banquier, de se préparer, et de son sourire un peu niais, distribué à tous vents, se féliciter à l'avance du triomphe romain que sa cour lui promet.
C'est peu dire qu'à part les aficionados, l'impétrant (comme dirait Montebourg) ne déchaîne pas l'enthousiasme dans le pays. Rarement on aura vu un programme à la fois si à côté du contexte et si creux et flou en substance. Aussi attractif qu'un vide grenier en fin de journée ! Rarement on aura vu une campagne basée de manière aussi primaire sur la haine d'un homme plutôt que sur le contenu des projets ou l'adhésion à une dynamique personnelle.

Alors évidemment, il faut jusqu'au bout tenter par tous les moyens, de discréditer l'adversaire. A ce jeu les Socialistes sont très forts. Ils ont hérité de la bonne vieille dialectique marxiste léniniste. En dépit des remugles peu ragoûtants venant de gauche depuis des décennies, en dépit des fortunes sur lesquelles roulent avec indécence la plupart de leurs apparatchiks, ils continuent de chanter que le bien et la solidarité sont de leur côté. Vieille rengaine !

Mais tout ça n'est rien en définitive comparé aux torves tentatives de disqualification que la Gauche réunie croit bon d'utiliser pour emporter la conviction ce 6 mai prochain.
Dans le genre, l'affaire Médiapart-Khadafi est un sommet de bouffonnerie. A peu près du niveau des théoriciens du complot qui prétendaient que les attentats du 11 septembre 2001 avait été fomentés par George Bush ! L'énormité et l'invraisemblance de l'accusation est à la mesure de la fureur revancharde de ces paparazzi de latrines.
La relance de l'affaire DSK, par une prétendue interview de ce dernier au Guardian (aussi vite démentie) est du même tonneau. Mais tant va la cruche à l'eau qu'un jour elle casse. L'histoire pourrait aisément se retourner. Qui avait donc le plus intérêt à voir chuter DSK, sinon M. Hollande ? Ils étaient ennemis jurés et on sait que DSK avait annoncé que lui candidat (et a priori élu comme on l'affirmait déjà), il n'y aurait rien pour l'autre....
Il y a aussi ces pelletées d'abominations charriées par une presse dont l'esprit partisan est hallucinant : rappeler sur le nom de Nicolas Sarkozy le souvenir de Pétain (Le Monde, L'humanité, Libération...), titrer avec rage en couverture de Marianne, à propos de l'actuel chef de l'Etat, qu'il serait la honte de la Vè république...
Que feront donc tous ces cireurs de pompes gauches, ces accusateurs zélés soumis jusqu'à l'os à l'idéologie socialiste lorsque leurs thuriféraires auront fait main basse sur à peu près tous les leviers de commande que le pays compte ? Pour l'heure, leur pudibonderie démocratique ne semble absolument pas effarouchée par cette perspective lamentable. Comme ils n'ont jamais été gênés par les odeurs d'égouts qui transpirent des soupiraux soit-disant "progressistes" depuis si longtemps.
La curée fait rage. Même les juges s'y mettent ! Le Syndicat de la magistrature qu'on sait par nature si indépendant, n'éprouve aucune honte à prendre parti sans ambiguïté pour "son" candidat...
N'en déplaise aux distributeurs agréés de petite vertu, il existe des Français dégoûtés par cette arrogance. Peut-être finiront-ils par le dire au moment où on ne les attend plus...

26 avril 2012

Un petit tour de pédalo ?


Nicolas Sarkozy, le « candidat sortant » paie lourdement et assez injustement ses erreurs de communications, mais bien plus grave à mes yeux, un certain manque de convictions. Son quinquennat aura été marqué par trop de revirements et d'inconséquences pour qu'on en retienne une ligne directrice claire. Il y eut des choses sympathiques sans nul doute, mais quel brouillamini en définitive ! L'étatisme n'a en rien été entamé, et pas davantage la bureaucratie planificatrice, centralisatrice et déresponsabilisante. En dépit de velléités, il n'a pas vraiment réussi à placer la France dans une perspective nouvelle pour affronter les défis du monde contemporain. Résultat, ses adversaires n'ont pas changé d'opinion et il est probable qu'il a déçu un certain nombre de ceux qui espéraient en lui. Pourtant, et cela montre le niveau du débat politique, il reste le candidat le plus crédible, celui qui a – et de loin – la meilleure stature internationale, ce qui est un atout majeur. Mais ses contradictions et ses tergiversations au sujet du modèle de société vont peser très lourdement dans la décision. Est-il possible que s'inverse le cours annoncé des événements ? Peu probable, ou bien cela relèvera de l'exploit...

En face, François Hollande, en dépit d'une formidable pression médiatique en sa faveur (et au discrédit de Nicolas Sarkozy), ne déclenche aucun enthousiasme, aucun élan populaire. Son discours évoque irrémédiablement le vieux radis (vaguement rose à l'extérieur, blanc à l'intérieur et si désespérément creux...) Il n'a certes pas eu besoin de forcer son talent, ni même à trop gauchir son discours. Le changement, mon œil ! Quelques grosses ficelles et attrape-nigauds démagogiques et le tour semble joué. Il a soigné sa ligne, changé de costume, surfe mollement sur le mécontentement, et cela pourrait suffire tant l'anti-sarkozysme est devenu fort.

Après nous avoir joué le rôle de la gauche dure, robespierriste sinon bolchevique, après s'être gargarisé d'appels à la révolution, Jean-Luc Mélenchon s'aplatit comme une limande devant le candidat PS qu'il accusait d'être l'incarnation du conformisme petit bourgeois et de la veulerie vis à vis de la mondialisation et du capitalisme honnis. Étrange retournement de situation. Tout n'était que manœuvre. Après avoir ratissé les résidus des gauches les plus archaïques du monde, l'objectif était donc simplement de ramener le butin sur un plateau au capitaine de pédalo. Ce dernier savoure cette reddition sans sourciller, avec condescendance, mais les gogos seront-ils gogos à ce point pour croire à de telles simagrées ? Peut-être hélas...

Le Front National reste le problème incontournable de la vie politique française. L'espoir d'avoir enrayé la machine infernale en 2007 est cruellement démenti. Force est de constater que le piège ourdi par Mitterrand fonctionne encore ! Et plus que jamais Marine Le Pen espère la victoire du camp socialiste, qui fera fructifier son pré-carré et risque de lui ouvrir de belles perspectives pour dans cinq ans et sans doute même avant. Surtout si le retour de la proportionnelle permet à son parti d'accéder aux tribunes représentatives. La preuve semble faite qu'on ne résoudra pas le problème en ignorant, en ostracisant, ou pire en insultant le Front National ou ses électeurs. Seule la dédiabolisation peut laisser espérer le retour d'un climat politique plus serein. Madame Le Pen paraît prête à cette éventualité, et décidée à briser l'isolement forcé dans lequel reste enfermé son parti. Si le chef de l'Etat perd cette élection, la recomposition de la droite sera-t-elle à l'ordre du jour ?

Quant à François Bayrou, il passe sans doute définitivement à côté de son destin à cause d'un entêtement morbide et d'un égocentrisme invétéré. A force de pratiquer la logique circulaire jusqu'à l'absurde, il est certes au centre, mais celui-ci devient une vraie singularité. Un point microscopique autour duquel tourne avec une superbe indifférence pour lui le microcosme politique. A contrario du Front National le MODEM est totalement isolé par la seule volonté de son leader. Par voie de conséquence il est en passe de s'effondrer sur lui-même, comme un trou noir. Belle satisfaction !

S'agissant des autres, après qu'on a beaucoup trop entendu parler d'eux, les voilà ramenés brutalement à l'importance qu'ils méritent, celle de roupie de sansonnet...

A l'image du calme précédent les cyclones, il règne dans le pays un étrange flottement. La crise est bien là, toute proche et tout se passe comme si personne ne la voyait vraiment. On l'évoque par allusion, mais aucune stratégie pragmatique ne paraît vouloir s'y opposer.
A l'approche de terribles turbulences, les Français vont-ils succomber à l'envie d'essayer un petit tour de pédalo ? Hélas, ça semble bien possible...

22 avril 2012

Printemps


Le blé en herbe monte à l'assaut d'horizons
Qu'il défroisse gaiement des gangues hivernales
Et dans l'éclat mouvant des clartés matinales
Sa verdeur conquérante ébranle les saisons.

Des arbres nus déploient d'intenses floraisons
On dirait dans l'air frais, des hampes virginales
Attendant des pollens les ondées séminales
Et du soleil tout neuf l'or des inclinaisons.

Pourtant cette impression de premier jour du monde
N'est au vrai qu'un reflet, bien qu'il soit enivrant,
Du recommencement. Comme une horloge ronde

Qui ramène sans cesse au début du cadran
Ses aiguilles sans âme, et méchamment rappelle
Au rêveur hors du temps que la vie est mortelle...

Illustration : Van Gogh, le blé en herbe (détail)

16 avril 2012

Epître aux rêveurs de gauche


En entrant chez Mollat il y a quelques jours à peine, et en parcourant distraitement le rayon où s'accumulaient une pléthore de livres politiques de circonstance, je tombai sur un opuscule au titre accrocheur : "Rêverie de gauche". 
Venant de Régis Debray, je ne me fis en la circonstance, aucune illusion. Certains le disaient rangé des voitures, ayant abandonné tous ses engagements politiques calamiteux du passé. Tu parles !
Le voici qui participe à sa manière au festival de lubies préélectorales en essayant in extremis, de redorer le blason poussiéreux d'une idéologie fort décatie. Y croit-il encore lui-même ? Y a-t-il une chose réelle à laquelle il a cru ? Ou bien fait-il semblant de croire à tous les avatars de la frivolité bien pensante, qu'il a fait mine d'épouser à la manière d'un rebelle des beaux quartiers ? Difficile à dire tant cet homme s'est trompé sur à peu près tous ses engouements, et tant il change de teinte comme les caméléons, pour mieux être en harmonie avec l'environnement médiatique. Force est de constater en tout cas, qu'il a troqué le rouge sang des révolutions pour le le rose bonbon des rêveries sucrées du socialisme à l'eau tiède.
 
Aujourd'hui, celui qui fit ami-ami avec tout ce que l'Amérique du Sud compta de révolutionnaires communistes, pontifie tranquillement dans les salons parisiens, et comme sa pensée s'avère prolifique, chaque nouveau livre est l'occasion pour lui de débiter sa morale poussive, aux vagues relents marxiens, avec la molle onctuosité d'un chanoine pansu. Lui qui dans un élan lyrique inconsidéré qualifia le gangster mystificateur mexicain, auto-proclamé « Sous-Commandant Marcos », de « meilleur écrivain latino-américain de nos jours ». Lui qui fut un des zélés courtisans de François Mitterrand, et ne fut en aucun cas choqué des fastes et de l'argent facile, dans lesquels « le dernier grand homme à la symbolique républicaine » (sic dixit wikipedia) se plaisait à évoluer. Lui qui ferme depuis si longtemps pudiquement les yeux sur toutes les turpitudes pourrissant jusqu'à la moelle l'idéal « de gauche » (cf l'édifiant aperçu qu'en donne Tippel à la suite du billet précédent). Le voilà qui commence son dernier ouvrage en évoquant depuis 2007, « les cinq ans de vulgarité friquée qui nous ont tant fait honte » !
Décidément, la gauche m'étonnera toujours par son inconséquence hallucinante et sa propension incroyable à se croire d'une essence supérieure... Un peu plus loin, un passage confirme cette indécrottable vanité qui confine au manichéisme, ou plus simplement à la grandiloquence stupide : "La gauche (...) a dans son ADN un pacte avec la durée, parce qu'elle est transmission, transport d'une information rare le long du temps. La droite matérialiste et frétillante a partie liée avec le jour-le-jour, parce qu'elle est communication, information emplissant l'espace. L'une au risque d'être un peu chiante ne peut s'empêcher de penser "éducation"; l'autre est à l'aise dans le volatil, rien à craindre des paillettes, elle est chez elle en culture de communication".
Évidemment, ces quelques phrases artificieuse me dégoûtèrent d'en lire davantage. Je laissai la pile de bouquins en l'état, en y ajoutant au dessus, un livre à la gloire de Nicolas Sarkozy, rien que pour le plaisir...

06 avril 2012

Les nouveaux habits rouges de M. Mélenchon


Dopé par les sondages qui flambent, et les médias qui s'ébaudissent à ses diatribes ébouriffantes, Jean-Luc Mélenchon ne se sent plus. Le bateleur s'enivre de ses propres paroles. Il éructe ses imprécations avec une hargne féroce qui va crescendo. Accroché à une idéologie moribonde, qui s'effiloche pourtant même à Cuba, il déploie une énergie insensée à raviver les braises encore fumantes. Eh oui ! Avec la Corée du Nord, force est de constater qu'il est un autre pays où l'on peut encore prendre au sérieux ces sornettes lamentables, imprégnées d'une démagogie nauséabonde.

A l'occasion de ce grand ménage de printemps, Mélenchon le « tribun », parade, flanqué de sbires patibulaires, ressortis du sinistre musée de cire du communisme. Les têtes contorsionnées rappellent la vieille époque où le PC encensait le Petit Père des Peuples. Encore sous l'effet de la naphtaline, elles ne semblent pas vraiment croire à ce retour en grâce si improbable...

L'horloge de l'histoire semble s'être arrêtée il y a longtemps pour ces gens. Pour l'heure, ce sont les mânes de 1789 auxquelles ils adressent leurs incantations. Et au sein de ce délire anachronique, rarement on aura vu porté à ce point l'art de faire prendre des vessies pour des lanternes.

Avec un mélange incroyable d'imbécillité irresponsable et d'épaisse mauvaise foi, l'histrion du Front de Gauche annonce que «le torrent révolutionnaire a quitté son lit ».
Il y a donc encore des gogos capable de se laisser séduire par « l'insurrection citoyenne », des benêts qui rêvent qu'ils pourraient tirer parti d'un programme rédigé à la diable, prétendant entre autres fariboles, opposer au réalisme des normes comptables, celles du « droit de vivre » (Toulouse, le 5 avril).
Sont-ils ignorants au point de ne pas savoir que jamais un régime socialiste n'a accru le bonheur du peuple ? Que si cette idéologie a certes réussi à ruiner les fortunes privées, et à museler l'esprit de liberté et d'initiative, elle a toujours amené plus de misère et de désolation aux plus démunis (en ruinant l'Etat par la même occasion).
Et plus généralement, faut-il croire a contrario le magazine The Economist, lorsqu'il prétend que la France est en plein déni de réalité ? Qu'elle se réserve des lendemains pitoyables, quelque soit le vainqueur de la prochaine élection. Faut-il croire les récents reportages diffusés par France 2, qui montrent que tous les pays ayant retrouvé une certaine prospérité, l'ont fait en tournant le dos aux recettes que les politiciens français nous proposent tous peu ou prou, à l'instar de ce sectateur enragé autant qu'attardé, de la révolution socialiste ?