C’est en regardant un documentaire retraçant la vie de Charlie Parker, passionnant au demeurant, que j’ai fait la connaissance du poète mystique Omar Khayyam, dont le saxophoniste était paraît-il un grand admirateur.
Ce personnage étonnant vécut probablement à la charnière entre les XIè et le XIIè siècle en Perse mais sa vie reste nimbée de mystère, faute d’informations précises. On peut donc rêver, à partir de quelques traces épargnées par le temps, autour d’une figure empreinte de liberté en pays d’islam.
Mathématicien, astronome, philosophe et poète, il incarna toutes les qualités qu’on prête à l’humanisme.
L’originalité de son approche spirituelle fut de s’inscrire dans le soufisme, version éclairée de l’islam, bien moins préoccupée par le dogme et les rites que par la nécessité d’établir un lien direct, purement intellectuel, avec Dieu. On trouve pareil cheminement dans la gnose, dans la kabbale ou encore dans le zen. Malheureusement cette belle aspiration est restée très minoritaire en terre musulmane et fut souvent condamnée par les autorités religieuses. Aujourd’hui encore elle est victime de la violence des plus radicaux, salafistes et wahhabites notamment.
Khayyam se qualifiait lui-même de “croyant mais infidèle”, ce qui lui valut semble-t-il d’être tombé en disgrâce à la mort du sultan de l’époque, qui l’avait pris en sympathie et auprès duquel il avait travaillé à l’élaboration d’un calendrier solaire.
Il reste de ce penseur un peu mythique quelques fragments poétiques, tournés sous forme de quatrains (cf quelques exemples ci-dessous), exprimant un certain scepticisme et beaucoup d’humilité, mais également une irréfragable aspiration à la liberté portée par l’ivresse de Dieu. “Enivrez-vous, envolez-vous sur les grands chemins”, comme on fait dire au poète dans le bel hommage au bopper de génie que fut Charlie Parker.
Comme quoi le jazz mène à tout !
Ce personnage étonnant vécut probablement à la charnière entre les XIè et le XIIè siècle en Perse mais sa vie reste nimbée de mystère, faute d’informations précises. On peut donc rêver, à partir de quelques traces épargnées par le temps, autour d’une figure empreinte de liberté en pays d’islam.
Mathématicien, astronome, philosophe et poète, il incarna toutes les qualités qu’on prête à l’humanisme.
L’originalité de son approche spirituelle fut de s’inscrire dans le soufisme, version éclairée de l’islam, bien moins préoccupée par le dogme et les rites que par la nécessité d’établir un lien direct, purement intellectuel, avec Dieu. On trouve pareil cheminement dans la gnose, dans la kabbale ou encore dans le zen. Malheureusement cette belle aspiration est restée très minoritaire en terre musulmane et fut souvent condamnée par les autorités religieuses. Aujourd’hui encore elle est victime de la violence des plus radicaux, salafistes et wahhabites notamment.
Khayyam se qualifiait lui-même de “croyant mais infidèle”, ce qui lui valut semble-t-il d’être tombé en disgrâce à la mort du sultan de l’époque, qui l’avait pris en sympathie et auprès duquel il avait travaillé à l’élaboration d’un calendrier solaire.
Il reste de ce penseur un peu mythique quelques fragments poétiques, tournés sous forme de quatrains (cf quelques exemples ci-dessous), exprimant un certain scepticisme et beaucoup d’humilité, mais également une irréfragable aspiration à la liberté portée par l’ivresse de Dieu. “Enivrez-vous, envolez-vous sur les grands chemins”, comme on fait dire au poète dans le bel hommage au bopper de génie que fut Charlie Parker.
Comme quoi le jazz mène à tout !
Les cieux sont ils meilleurs de m’avoir mis au monde
Mon départ rendra-t-il leur majesté plus grande
Je n’ai jamais appris de personne pourquoi
Je suis venu, pourquoi je dois quitter ce monde
Toi qui de l’univers en marche ne sais rien
Tu es bâti de vent: par suite tu n’es rien.
Ta vie est comme un pont jeté entre deux vides
Tu n’as pas de limite, au milieu tu n’es rien.
Si je pouvais être le maître comme Dieu
Je saurais démonter le ciel au milieu.
Et je ferais alors au sein des étoiles
Un autre ciel où l’homme atteindrait tous ses voeux...
Mon départ rendra-t-il leur majesté plus grande
Je n’ai jamais appris de personne pourquoi
Je suis venu, pourquoi je dois quitter ce monde
Toi qui de l’univers en marche ne sais rien
Tu es bâti de vent: par suite tu n’es rien.
Ta vie est comme un pont jeté entre deux vides
Tu n’as pas de limite, au milieu tu n’es rien.
Si je pouvais être le maître comme Dieu
Je saurais démonter le ciel au milieu.
Et je ferais alors au sein des étoiles
Un autre ciel où l’homme atteindrait tous ses voeux...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire