Ça y est ! Il est sorti de son oeuf le petit dernier de la famille diplodocus, destiné paraît-il à moderniser le système de santé !
Le 27 janvier dernier, le texte de loi a finalement été publié au Journal Officiel, après 2 ou 3 petits amendements du Conseil Constitutionnel.
Non seulement ils ne changent rien au fond, mais ils risquent d’ajouter un peu plus de complexité à ce programme écrit dans la plus belle tradition bureaucratique.
Ainsi le tiers payant généralisé voit sa porté limitée. Il ne concernera que la part assurance maladie, que le patient n’aura bientôt plus à avancer en aucune circonstance. Toutefois, s’agissant du ticket modérateur, restant à sa charge ou à celle de sa mutuelle, il faudra repasser, on ne sait pas trop bien pourquoi. Sans doute parce qu’en France on peine à faire les choses en une seule fois...
Ce qu’il y a de terrible dans ce type de loi, est qu’elles semblent procurer un bénéfice immédiat contre lequel il est difficile de récriminer, sauf à paraître masochiste. Au fond, cette disposition ne change pas grand chose puisque les praticiens sont de toute manière assujettis financièrement à l’Assurance Maladie, si ce n’est qu’elle gomme définitivement le coût des soins pour les patients. ça n’a l’air de rien non plus dans un pays ou l’immense majorité des gens croient que la santé est gratuite...
On sait qu’elle est appliquée depuis déjà longtemps dans les pharmacies, ce qui s’avère bien pratique au quotidien, il faut le reconnaître. Aucune avance de frais, tout est payé par le fameux tiers, comme par magie. Faut-il pour autant s’étonner que la France soit un des pays où l’on consomme le plus de médicaments ? Si vous n’avez pas l’impression de les payer, pourquoi mégoter ? Et pourquoi se contenter de médicaments moins onéreux mais non remboursés ? Les pharmaciens quant à eux, ont accepté cette complication administrative supplémentaire car si elle dope la consommation, elle fait de même pour leur chiffre d’affaires...
S’agissant des dispositions concernant les hôpitaux, la Loi Touraine, donne naissance à un nouveau monstre : le Groupement Hospitalier de Territoire ou GHT, destiné à remplacer les Communautés Hospitalières de Territoires (CHT) de la précédente loi et les Groupements de Coopération Sanitaire (GCS) de celle d’avant….
Bref, rien ne change vraiment dans la logique d’étatisation et de grande concentration mise en oeuvre dès les années quatre-vingt-dix. Qu’il est long le chemin papa, comme chantait Joe Dassin… Cette nouvelle mesure n’est probablement qu’une étape sur cet itinéraire baslisé qui devrait un jour nous conduire à quelque chose comme l’abomination du NHS, tel qu’il fut inventé par les travaillistes anglais en 1948.
Les GHT n’apportent aucun progrès par rapport aux CHT dont la plupart des expérimentations furent de vrais fiascos. La potion sortant du même tonneau, ils vont juste contribuer à démembrer un peu plus le tissu hospitalier mis en place dans les années où les concepts de décentralisation et de déconcentration étaient à la mode. Autre temps autre moeurs, ce qui était vrai autrefois, devient honni.
Ainsi les hôpitaux sont sommés de se regrouper le plus étroitement possible, tout en gardant leur indépendance juridique et budgétaire. L’incroyable obstination idéologique des Pouvoirs Publics se double d’une pusillanimité absolument consternante. Incapables de prononcer la fusion des établissements autour du mastodonte qu’ils désignent comme étant le “pôle de référence”, ils se contentent de continuer à vider peu à peu de leur substance les plus petits. Ainsi ces derniers se verront privés désormais, au moins en théorie, de la gestion de leur information médicale, de leur laboratoire d’analyses, de leur pharmacie, de leur plateau technique d’imagerie et in fine sans doute, de leur maternité et/ou de leur bloc opératoire lorsqu’ils avaient réussi à les sauvegarder jusqu’à présent…
Sans doute espère-t-on qu’un tel assèchement provoquera l’effondrement de lui-même des structures.
Après les GHT, peut-être les Kolkhozes Hospitaliers qui sait ?
Le plus étonnant dans l’affaire est la docilité des Français à se laisser claquemurer dans ce système infernal, dont il sera difficile de sortir. Il faut dire qu’appâtés par la réclame démagogique qu’en fait l’Etat, ils s’arrêtent généralement à ce qui leur est visible, négligeant le reste.
Peu avant cette nouvelle loi, le gouvernement, par l'intermédiaire de madame Touraine avait réussi à imposer en douceur une autre ukase faisant obligation à tous les employeurs de proposer à leurs salariés une mutuelle de santé, et d’en payer la cotisation pour moitié !
Supposée faciliter la généralisation de la couverture complémentaire par des mutuelles, et préludant probablement à de nouvelles diminutions des prises en charge par l’Assurance Maladie, monopole d’Etat, cette réforme donne l’illusion au péquin moyen de bénéficier d’une assurance à tarif réduit. Ce faisant il ne voit pas qu’il perd le choix de son assureur, et que dans le même temps le salaire qu’il pourrait espérer, se voit amputé de la participation de l’employeur à sa cotisation qui au total, est en règle plus élevée que celle qu’il aurait payée s’il avait lui-même négocié le contrat...
Naïvement j’attendais que mon employeur me fasse une proposition puisque le texte était censé s’appliquer au 1er janvier 2016. Las ! J’avais oublié que j’étais fonctionnaire. Le texte qui évoque à l’instar du mariage, “une mutuelle pour tous”, ne mentionne aucune obligation pour les entreprises publiques… Encore une filouterie garantie par le gouvernement !
Le 27 janvier dernier, le texte de loi a finalement été publié au Journal Officiel, après 2 ou 3 petits amendements du Conseil Constitutionnel.
Non seulement ils ne changent rien au fond, mais ils risquent d’ajouter un peu plus de complexité à ce programme écrit dans la plus belle tradition bureaucratique.
Ainsi le tiers payant généralisé voit sa porté limitée. Il ne concernera que la part assurance maladie, que le patient n’aura bientôt plus à avancer en aucune circonstance. Toutefois, s’agissant du ticket modérateur, restant à sa charge ou à celle de sa mutuelle, il faudra repasser, on ne sait pas trop bien pourquoi. Sans doute parce qu’en France on peine à faire les choses en une seule fois...
Ce qu’il y a de terrible dans ce type de loi, est qu’elles semblent procurer un bénéfice immédiat contre lequel il est difficile de récriminer, sauf à paraître masochiste. Au fond, cette disposition ne change pas grand chose puisque les praticiens sont de toute manière assujettis financièrement à l’Assurance Maladie, si ce n’est qu’elle gomme définitivement le coût des soins pour les patients. ça n’a l’air de rien non plus dans un pays ou l’immense majorité des gens croient que la santé est gratuite...
On sait qu’elle est appliquée depuis déjà longtemps dans les pharmacies, ce qui s’avère bien pratique au quotidien, il faut le reconnaître. Aucune avance de frais, tout est payé par le fameux tiers, comme par magie. Faut-il pour autant s’étonner que la France soit un des pays où l’on consomme le plus de médicaments ? Si vous n’avez pas l’impression de les payer, pourquoi mégoter ? Et pourquoi se contenter de médicaments moins onéreux mais non remboursés ? Les pharmaciens quant à eux, ont accepté cette complication administrative supplémentaire car si elle dope la consommation, elle fait de même pour leur chiffre d’affaires...
S’agissant des dispositions concernant les hôpitaux, la Loi Touraine, donne naissance à un nouveau monstre : le Groupement Hospitalier de Territoire ou GHT, destiné à remplacer les Communautés Hospitalières de Territoires (CHT) de la précédente loi et les Groupements de Coopération Sanitaire (GCS) de celle d’avant….
Bref, rien ne change vraiment dans la logique d’étatisation et de grande concentration mise en oeuvre dès les années quatre-vingt-dix. Qu’il est long le chemin papa, comme chantait Joe Dassin… Cette nouvelle mesure n’est probablement qu’une étape sur cet itinéraire baslisé qui devrait un jour nous conduire à quelque chose comme l’abomination du NHS, tel qu’il fut inventé par les travaillistes anglais en 1948.
Les GHT n’apportent aucun progrès par rapport aux CHT dont la plupart des expérimentations furent de vrais fiascos. La potion sortant du même tonneau, ils vont juste contribuer à démembrer un peu plus le tissu hospitalier mis en place dans les années où les concepts de décentralisation et de déconcentration étaient à la mode. Autre temps autre moeurs, ce qui était vrai autrefois, devient honni.
Ainsi les hôpitaux sont sommés de se regrouper le plus étroitement possible, tout en gardant leur indépendance juridique et budgétaire. L’incroyable obstination idéologique des Pouvoirs Publics se double d’une pusillanimité absolument consternante. Incapables de prononcer la fusion des établissements autour du mastodonte qu’ils désignent comme étant le “pôle de référence”, ils se contentent de continuer à vider peu à peu de leur substance les plus petits. Ainsi ces derniers se verront privés désormais, au moins en théorie, de la gestion de leur information médicale, de leur laboratoire d’analyses, de leur pharmacie, de leur plateau technique d’imagerie et in fine sans doute, de leur maternité et/ou de leur bloc opératoire lorsqu’ils avaient réussi à les sauvegarder jusqu’à présent…
Sans doute espère-t-on qu’un tel assèchement provoquera l’effondrement de lui-même des structures.
Après les GHT, peut-être les Kolkhozes Hospitaliers qui sait ?
Le plus étonnant dans l’affaire est la docilité des Français à se laisser claquemurer dans ce système infernal, dont il sera difficile de sortir. Il faut dire qu’appâtés par la réclame démagogique qu’en fait l’Etat, ils s’arrêtent généralement à ce qui leur est visible, négligeant le reste.
Peu avant cette nouvelle loi, le gouvernement, par l'intermédiaire de madame Touraine avait réussi à imposer en douceur une autre ukase faisant obligation à tous les employeurs de proposer à leurs salariés une mutuelle de santé, et d’en payer la cotisation pour moitié !
Supposée faciliter la généralisation de la couverture complémentaire par des mutuelles, et préludant probablement à de nouvelles diminutions des prises en charge par l’Assurance Maladie, monopole d’Etat, cette réforme donne l’illusion au péquin moyen de bénéficier d’une assurance à tarif réduit. Ce faisant il ne voit pas qu’il perd le choix de son assureur, et que dans le même temps le salaire qu’il pourrait espérer, se voit amputé de la participation de l’employeur à sa cotisation qui au total, est en règle plus élevée que celle qu’il aurait payée s’il avait lui-même négocié le contrat...
Naïvement j’attendais que mon employeur me fasse une proposition puisque le texte était censé s’appliquer au 1er janvier 2016. Las ! J’avais oublié que j’étais fonctionnaire. Le texte qui évoque à l’instar du mariage, “une mutuelle pour tous”, ne mentionne aucune obligation pour les entreprises publiques… Encore une filouterie garantie par le gouvernement !
L’affaire du paquet de cigarettes “neutre”, dont on a beaucoup parlé ces derniers jours, illustre bien quant à elle l’effondrement du débat d’idées. Tandis que certains débattent gravement de la déchéance de nationalité, on retient du tissu d’inepties de la Loi Santé cette mesure dérisoire. Faut-il que le sens des responsabilités soit tombé bien bas pour qu’on en vienne à proposer un expédient aussi infantilisant !
Le plus hallucinant est que la suppression de la marque soit proposée par l’Etat, de loin le principal bénéficiaire de la vente de tabac en France : on rappelle à cette occasion qu’il touche 80% de taxes sur chaque paquet, tandis que le cigarettier n’en perçoit que 12 et le détaillant 8...
Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes
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