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19 janvier 2017

L'effet Trump

Au moment où Donald Trump s’apprête à entrer à la Maison Blanche les gloussements des cocottes “indignées” redoublent d’intensité.


Si le personnage ne laisse manifestement pas indifférent, et si comme il en fait lui-même l'aveu, il adore la polémique, la question se pose tout de même de savoir pourquoi on assiste à un tel déferlement d’opinions à sens unique, lors de l’élection de chaque nouveau président américain.
Ce consensus témoigne tantôt d’une ferveur béate, confinant à la niaiserie comme l’Obamania de 2008, mais le plus souvent, il s’agit d’un incoercible torrent d’invectives et de mépris déversé sur la tête de turc désignée.
Pourquoi donc tant de haine au sujet d’un homme qui vient pourtant d’être élu dans un des systèmes les plus démocratiques du monde ?

Grégarisme, lâcheté, crédulité, mauvaise foi et ignorance participent à ce concert de réprobations dont l’unisson est proprement assourdissant. 
Avec le bal des faux-culs du Show biz on a atteint des sommets de ridicule. Pour sûr, ils ne sont pas nombreux ceux qui osent à ce jour s’afficher en présence du nouveau président. Et encore moins à accepter de participer à la fête de son investiture. Après nombre de déclarations imbéciles précédant son élection, on dut encore se farcir la morale à la petite semaine de Meryl Streep, s’érigeant en dame patronnesse devant un parterre embourgeoisé, réuni à l’occasion de je ne sais quelle ronflante distribution de trophées .
Exceptions notables à cette résistance de salon, Clint Eastwood, John Voigt, ou Nicole Kidman qui demandent de donner sa chance au nouveau président…


S’agissant des intellectuels, ils ne sont pas en reste, et après beaucoup d’autres, il fallut par exemple supporter les sentencieuses appréciations d’Alain Finkielkraut et d’Alexandre Adler, qualifiant le nouveau président d’imbécile inculte, et prévoyant doctement son échec, allant même jusqu’à envisager son impeachment avant la fin de son mandat (émission Zemmour & Naulleau sur Paris Première mercredi 18/01)!


Dans la Presse écrite, on insiste surtout sur le fait que M. Trump est le président “le moins populaire depuis 40 ans” (Figaro), moins même que George W. Bush surenchérit l’Express, ce qui n’est pas peu dire !

Suite à une récente interview qu’il donna aux magazines The Times et Bild, le futur “homme le plus puissant du monde” est qualifié d’anti-européen et de germanophobe.

Or que dit-il ? Que l’Europe est devenue l’instrument au service de l’Allemagne, et qu’elle ne tient en réalité plus que grâce à sa tutelle. Humiliant pour la France qu’il ne cite même pas… Mais M. Hollande a beau agiter sa carcasse grassouillette et se fâcher vigoureusement, si le constat est cru, il n'en est pas moins tristement vrai.

D’Angela Merkel, il dit à la fois qu’il la considère comme une grande dirigeante, et qu’elle a fait une erreur catastrophique avec sa politique d’ouverture subite au flux migratoire venu d’on ne sait d’où et d’on ne sait qui. Quoi de si choquant puisqu’elle même a reconnu explicitement que geste fut imprudent ?

Il juge que l’OTAN est devenue obsolète. Sacrilège ! Du coup tous ceux qui ne cessaient de dénigrer cet organisme à la botte des Américains, s’insurgent, alors qu’il demande simplement aux Européens de prendre davantage leur destin en main...

Du Brexit, il affirme qu’il sera profitable au Royaume Uni, ce qui est probablement exact. On peut comprendre en creux que ce sera bénéfique pour les échanges entre les USA et la Grande Bretagne, et préjudiciable à l’Europe, mais cela relève de l’évidence...

A ceux qui l’accusent de protectionnisme, il dit enfin qu’il n’est pas un adversaire du libre échange mais qu’il préfère qu’il se fasse de manière équitable… Rien de très choquant dans tout cela en définitive, mais quel tohu bohu !


Paradoxe étonnant, Donald Trump en dépit de la répulsion qu’il inspire, est le premier président dont on peut déjà tirer un bilan avant son entrée en fonction ! Et plutôt positif !

Passons sur les réactions internationales qui entourent son arrivée, notamment celles plutôt accommodantes de la Russie, et d’Israël, et celle plus mitigée de la Chine qui commence à comprendre qu’il lui faudra se confronter à un négociateur coriace.


Penchons nous plutôt sur les signes avant coureurs objectifs déjà encourageants de son action à venir !

Il n’est que de voir pour se convaincre d’un effet Trump, la courbe du Dow jones dont la récente ascension coïncide précisément avec l’élection présidentielle.


Quelle surprise également, de voir les entreprises qui semblent déjà obtempérer de bonne grâce à sa politique volontariste en matière de relocalisation : Plusieurs multinationales, épinglées publiquement par le président élu, ont décidé de ramener une partie de leur production sur le territoire des États-Unis (Figaro). Après Ford qui annonce son intention de rapatrier une usine qui devait initialement s’installer au Mexique, ce sont General Motors, Fiat Chrysler, Walmart, et l’opérateur téléphonique Sprint qui vont procéder à des mesures identiques. Du coup, on mesure déjà un effet Trump sur la fameuse courbe du chômage qu’Hollande n’est pas parvenu quant à lui à “inverser” en 5 ans, en dépit de ses promesses mirobolantes !
Même le FMI s’y met, en annonçant déjà une croissance américaine plus forte sous Trump (La Croix)
.

Pendant ce temps Barack Obama fait ses derniers ronds de jambe. Il "soigne sa sortie" comme titre BFM TV. Discours emphatiques, ponctués de petites larmes comme il sait si bien les sortir sur commande pour émouvoir les bobos confits dans la dévotion, et les communautés crédules qu’il a si bien bernées. “Yes we did” se félicite-t-il, sans préciser quoi...
Un seul chiffre donne la mesure de l'effet Obama : le quasi doublement de la dette américaine, qui est passée de 10.000 milliards de dollars à 19.000 sous sa présidence...
 

17 janvier 2017

What Now ?

Quoiqu’on en pense, Donald Trump est un sacré bonhomme ! Un sacré dur à cuire assurément.


On a dit tant de choses sur lui, on l’a tant agoni d’injures depuis qu'il a fait irruption dans le champ politique que pas grand monde n’aurait parié sur son avenir dans le domaine.
Mais c’était méconnaître son extraordinaire charisme et son étonnante capacité à rebondir et à tirer profit de tout ce qui se présente à lui.


Au moment où il s’apprête à investir la Maison Blanche, il n’est pas sans intérêt de tenter d’aller au delà de ce qu’on connaît de lui par les raccourcis simplistes diffusés avec délectation par les médias réunis. Il suffit pour cela par exemple de se pencher sans trop d’a priori sur ses écrits, et notamment sa profession de foi pré-électorale. Parue en 2015 sous le titre Crippled America (L’Amérique Paralysée*) elle ne cache pas grand chose de ses motivations et de ses intentions.

Au risque de sortir une fois encore des rails de la Correction Politique, je l’ai fait ! Le moins qu’on puisse dire est que je n’ai pas été déçu du voyage !


Certes le personnage ne manque pas d’air pour vanter ses mérites personnels, et rien que cela peut en énerver plus d’un... En tant que bâtisseur, son métier de base, il estime en toute modestie “qu’il a accompli des choses que personne d’autre n’a accomplies.../… et son nom, qui est sa marque, est selon lui, “un des grands symboles de qualité et d’excellence dans le monde.”

De lui-même, il affirme en toute simplicité qu’il est “un mec gentil”, mais qui a “la mauvaise habitude que les politiciens professionnels n’ont pas, celle de dire la vérité, et de ne pas avoir peur de dire exactement ce qu’il pense…”

Son franc-parler et même son goût de la provocation sont ainsi parfaitement assumés, et probablement même exacerbés par le mépris que l’on manifeste à son égard. Il prétend, non sans quelques raisons, qu’il est “l’homme que les médias adorent détester depuis un bout de temps.” Son comportement ne serait que la conséquence de cette exécration : “Je n’hésite jamais à faire parler de moi en étant polémique ou en contre attaquant.../… Il m’arrive de faire des commentaires choquants, leur donnant ainsi ce qu’ils attendent…./…. Ils savent ce que j’ai dit, ils savent ce que j’ai voulu dire, mais ils en font des citations tronquées ou bien les interprètent de manière à en donner un sens différent.../… J’ai toujours attiré une foule de journalistes qui attendaient comme des requins que je fasse couler le sang… J’essaie d’honorer cette attente !”


Lorsqu’il décida sérieusement d’entrer en politique, il avait déjà prévu l’accueil qu’on lui ferait : ”je savais que tous les défaitistes impitoyables et incompétents, apôtres du statu quo, paniqueraient et se dresseraient contre moi…”

L’idée de départ était pourtant simple : “ faire en sorte que notre pays retrouve sa fierté et riposte.” “Make America Great Again” comme dit le slogan officiel.

Pas plus bête après tout que le “Yes We Can” d’Obama, mais qui ne suffit pas à prouver qu’il fera mieux que le lamentable pschiiit, du président sortant…


Son programme, Donald Trump est capable de le résumer en une seule phrase : “Nous devons renforcer notre armée, aider nos anciens combattants, nous confronter à nos ennemis, dissuader l’immigration illégale, reconstruire nos infrastructures, réorganiser notre code fiscal et notre système éducatif, et nous débarrasser des mesures stupides du passé, y compris l’Obamacare et l’accord sur le nucléaire iranien.”


Au long des quelques 230 pages de l’ouvrage il détaille ces grand axes, sans donner certes toujours des réponses précises aux problématiques qu’il entend solutionner, mais sans annoncer non plus la révolution ni les terrifiantes mesures dans lesquelles certains voient déjà se profiler le spectre du fascisme.


Premier sujet d’importance, celui de politique internationale. A ce propos, il n’y a aucun doute pour lui : “traiter avec la Chine, aussi bien qu’avec la Russie, va constituer le plus grand défi à long terme.”

Sans désigner quiconque comme ennemi, il plaide pour aborder les négociations à venir en position de force. Et pour pouvoir peser, rien ne remplace à ses yeux la puissance militaire : “nous avons besoin d’une armée si forte que nous n’aurions pas besoin de nous en servir”.
Il ne fait là que reprendre le bon vieux précepte des anciens “si vis pacem para bellum”, ce qui lui permet d’égratigner au passage Obama “qui essaie de jouer les gros bras et fixe des limites, mais lorsque la ligne rouge est franchie, il n’a pas de réaction…”

Pour Trump, c’est la doctrine de Théodore Roosevelt qui prévaut : “user de douceur et brandir un gros bâton...” et d’une manière générale, “le camp qui a le plus besoin de négocier doit repartir avec le moins...”


En matière de politique intérieure, les questions sociétales font l’objet de développements fournis. L’éducation notamment constitue une de ses préoccupations essentielles. Il déplore la baisse régulière du niveau des collèges et écoles primaires et souhaite faire évoluer les choses vers un système qui “laisse jouer la concurrence entre les écoles pour attirer les enfants.../… car le problème avec les écoles publiques est que pour nombre d’entre elles, il n’est pas possible d’évaluer ce qu’elles font. Si une école privée sous contrat ne fait pas son boulot, elle ferme…”

S’agissant de l’enseignement supérieur, ce n’est en revanche pas la qualité qui le soucie, puisque selon lui, les Etats-Unis dispensent le meilleur enseignement supérieur du monde, mais le coût croissant des études. S’il ne propose hélas guère de solution concrète, il évoque "le programme fédéral de prêts étudiants, qui a fait un profit de 41,3 milliards de dollars en 2013….”

M. Trump pour finir, insiste sur le rôle primordial de la famille. A son avis, “la plupart des problèmes de discipline commencent à la maison. Tous les parents devraient se demander : quel genre d’exemple est-ce que je donne ?”


Pour le système de soins, il espère la mise en oeuvre d’un système raisonnable et responsable, dans le cadre d’un marché compétitif, mais il peine à proposer des solutions précises en dehors de l’abrogation de l’obamacare et le rejet de la bureaucratie qui a est devenue selon lui envahissante.

S’agissant de l’avenir des retraites, il le voit inscrit dans un programme fondé en partie sur la Sécurité Sociale, mais également sur l’économie de marché, "qui fonctionne". Il rappelle à ce sujet “que les fonds spéculatifs et les gestionnaires de fonds sont importants pour les fonds de pension et pour l’épargne retraite par capitalisation.”


En matière économique, Donald Trump exprime une conception libérale pragmatique, c’est à dire qu’il ne se gêne pas pour enfreindre certains dogmes, par exemple celui du libre échange. Mais il s’agit à l'évidence davantage de promouvoir une stratégie du donnant-donnant que de se faire le chantre du protectionnisme.

Sur la fiscalité, c’est une diminution tous azimuts qu’il préconise. Il souhaite la suppression des niches fiscales et la simplification d’un code fiscal, lourd de 74608 pages. En contrepartie, ne persisteraient que 4 tranches d’imposition : 0-10-20-25% et pas de taxation supérieure à 15% pour les entreprises. Les droits de succession seraient quant à eux purement et simplement supprimés…

Fidèle à sa ligne anti-système, il en profite pour dénoncer l’incurie des politiciens : “nous ne devrions pas recevoir de conseils en fiscalité de la part de membres du Congrès, incapables de présenter un budget, ni attendre d’eux qu’ils tiennent leurs promesses de créer des emplois…”

Il défend enfin ardemment un vaste programme national de relance, sous réserve qu’il passe avant tout par la rénovation des infrastructures publiques qu’il juge en état de quasi délabrement : selon lui les routes sont surchargées, semées de nids de poules, les voies ferrées ne sont plus fiables et un pont sur neuf serait structurellement défaillant.


Beaucoup d’autres problématiques passent au tamis de sa réflexion décapante, et bien sûr les thèmes par lesquels il a provoqué le scandale.

A propos de son attitude envers les femmes, il tente de convaincre que sa prétendue misogynie n’est qu’une accusation non fondée : “Aucun de ceux qui se lamentent sur la manière dont je parle des femmes ne mentionne le fait que j’ai travaillé à promouvoir la parité des sexes dans une industrie dominée par les hommes. Et de rappeler que pour le projet de Trump Tower à New York, il est fier d’avoir confié, dès 1983, la responsabilité à une femme de 33 ans.”

S’agissant de l’immigration, qui fut l’objet de tant de controverses, il s’explique sans détour : “On a entendu dire que Trump affirmait que tous les immigrés étaient des criminels. Ce n’était pas du tout ce que j’avais dit mais cela faisait un meilleur sujet pour les médias.../… J’éprouve un grand respect pour les Hispaniques mais ce n’est pas ce dont les médias ont rendu compte.../… Je ne m’oppose pas à l’immigration. J’aime l’immigration. ce que je ne peux pas tolérer c’est l’idée même de l’immigration clandestine.../… même si je sais bien que la vaste majorité des immigrés clandestins sont honnêtes, très travailleurs et qu’ils sont venus ici pour améliorer leur vie et celle de leurs enfants.”

Il déplore en définitive que “les lois actuelles soient faites à l’envers : qu’elles rendent la vie difficile aux gens dont nous avons besoin et la vie facile aux gens dont nous ne voulons pas…”

Parmi les mesures qu’il propose, figure la remise en question du droit du sol qui fait de toute personne née aux Etats-Unis un citoyen de droit de ce pays. Toujours enclin aux formules lapidaires, il résume sa position en disant “non aux anchor babies”. S’agissant du fameux mur entre les USA et le Mexique, dont il confirme qu’il souhaite sa prolongation et son renforcement, il résume sa position avec un adage : “Les bons murs font les bons voisins…”


Le climat : “Je ne crois tout simplement pas que le changement climatique soit causé par l’homme…” Considérant que les sources d’énergies renouvelables ne sont pas suffisantes, onéreuses (solaire) ou dégradantes pour l’environnement (éoliennes), il préconise de continuer faute de mieux, à exploiter les formidables réserves de carburant fossile (ne différant pas dans les actes d’Obama, qui derrière ses belles paroles, laissa libre cours à l’exploitation du gaz de schiste).


Au sujet du port des armes, il cite un Pères Fondateurs de la république américaine, James Madison considérant qu’il s’agit “d’un avantage dont jouissent les Américains par rapport à presque tous les autres pays, où les gouvernements ont peur de faire confiance à un peuple avec des armes…”

En bref, il “n’est pas besoin d’interdire aux citoyens honnêtes l’accès aux armes à feu, mais de sévir contre les criminels professionnels…./…. Quelle pratique ridicule et inutile que celle des médias qui associe systématiquement un crime à une arme à feu plutôt qu’à un criminel…”


Enfin, alors qu’on aurait pu le croire à mille lieues de préoccupations spirituelles, il exprime un intérêt inattendu vis à vis de la religion. Sans prendre partie pour l’une plutôt qu’une autre, il célèbre “la foi inébranlable qui a rendu ce pays si grand, et ces croyances issues des enseignements de la bible [qui] ont beaucoup à voir avec notre développement et notre succès.”


Au total, il s’agit d’une profession de foi volontariste, qu’on peut certes trouver un peu simpliste, mais qui n’est pas sans rappeler le programme défendu autrefois par Ronald Reagan (qui fut critiqué par l’intelligentisia de l’époque, à peine moins sévèrement que Trump). Derrière la provocation, il y a donc surtout le bon sens et beaucoup d’esprit pratique, dont on imagine qu’il usa pour faire prospérer ses affaires. C’est donc sur sa capacité à mettre en oeuvre ce projet qu’il faudra le juger.
Pour conforter la légitimité controversée que les urnes lui ont donnée, il lui faudra sans doute également modérer ses ambitions et son auto-satisfaction, tout en faisant preuve de mansuétude face au mouvement anti-démocratique très médiatisé, qui conteste haineusement son élection.
On ne pourra en tout cas pas lui retirer une passion sincère pour son pays, qu’il exprime à plusieurs reprises et qui trouve son point d’orgue dans ce cri du cœur (il en aurait donc un…) : “Je sais à quel point j’ai de la chance. le jour où je suis né, j’avais déjà gagné à la plus grande loterie de la planète : je suis né aux Etats-Unis !


A suivre : L'effet Trump...
*L'Amérique Paralysée. Donald Trump. Editions du Rocher 2016

28 janvier 2016

The Trumpets of Anti-Americanism

A l’occasion de la candidature du Tycoon Donald Trump à la Primaire républicaine et de l’élan populaire inattendu et durable qui l’accompagne, se déchaîne à nouveau la vindicte pavlovienne des vigiles de l'anti-américanisme.

Si l'on parvient à prendre un peu de recul face à ce phénomène aussi étrange qu’excessif, le spectacle pourrait être plutôt jouissif. Enfin un peu d'ambiance !

Il est vrai que "l’obsession anti-américaine", pour reprendre l'expression de Jean-François Revel, était quelque peu en sommeil sous l’effet du lénitif Obama. Le soufflet de l’enthousiasme des admirateurs du beau gosse au teint d’ébène, si joli coeur, si drôle dans les salons, et de surcroît si délicieusement pacifiste et un brin écolo, était un peu retombé. A défaut d’efficacité, l’actuel président américain avait procuré un peu vacances à ceux qui avaient les oreilles meurtries par les vociférations répétitives adressées à son prédécesseur George W. Bush.

Aujourd’hui on retrouve les mêmes légions d’imbéciles, même pas heureux, qui se remettent de plus belle à hurler à la mort.
Évidemment les artistes se doivent d'être en tête de ce peloton de nigauds, auquel les médias complaisants et dénués de toute originalité, servent de caisse de résonance.
On voit par exemple de glorieux chanteurs s’offusquer de l’emprunt par le Donald de leurs chansons, destinées à égayer ses meetings.

D'autres enjoignent les grandes entreprises à cesser illico presto leurs relations d’affaires avec lui ou bien exhortent les citoyens politiquement corrects à signer des pétitions réclamant la censure du-dit candidat : Salma Hayek, Jane Fonda, Danny Glover, Kerry Washington...
Tiens, on ne trouve pas le nom de Sean Penn, "leftist" bien connu qui ne manque pas une occasion de manifester son indignation à sens unique, si prévisible. Il faut dire que le gars est empêtré dans une sale affaire : il n’a rien trouvé de plus intelligent que d’interviewer le baron de la drogue mexicain El Chapo, récemment arrêté, et accusé d’avoir par ses sordides trafics occasionné la mort de plus de 30.000 personnes...
On voit en revanche quelques illustres inconnus ne pas hésiter à se vautrer dans l’outrance pour tenter d’avoir leur quart d’heure de célébrité sur le dos de la bête. Ainsi, on peut évoquer au chapitre d’un indicible mauvais goût, l’oeuvre d’une certaine Sarah Levy, auto-proclamée féministe homosexuelle, qui a peint le portrait du candidat putatif républicain avec le sang de ses règles ou bien ce collectif de photographes exhibant fièrement un tableau figurant le même Trump à l’aide de 500 photos de pénis !

A l’extérieur des Etats-Unis, la vindicte n’est pas moins caricaturale. Citons par exemple la pétition exigeant l’interdiction de séjour au Royaume uni du leader républicain, lancée par une Ecossaise et relayée par certains députés travaillistes, qui a occasionné un débat aussi mouvementé que stérile à la Chambre des Communes, au motif qu’elle avait rassemblé plus de 500.000 signatures !

Il n’est pas utile en revanche de s'appesantir sur la France où l’on sait que Panurge est roi et où au moins 99% des gens sont résolument et définitivement anti-Trump !
A la limite, devant un tel concert de stupidités, on n’a même pas besoin d’essayer de juger Donald Trump. Toutes ces critiques volent si bas, s’attaquant à la forme plutôt qu’au fond, et montant en épingle la moindre petite phrase ! 

Il est vrai que M. Trump est un bon client, comme on dit. Il ne pratique pas la langue de bois. Il n’a pas son pareil pour asséner quelques truismes ciselés dans le plomb, et s’amuse manifestement énormément de ce petit jeu qui hérisse les cocottes conformistes, autant qu'il provoque la liesse chez ses partisans, de plus en plus nombreux.
Mais nous Français, avons nous des leçons à donner à la démocratie américaine, nous qui avons porté au pouvoir un champion du monde toute catégorie de l’inefficacité satisfaite, expert magnifique en bourdes, mensonges, contradictions, sentences haineuses, muflerie, et qui s’est entouré d’un ineffable gouvernement de bras cassés ?