10 septembre 2013

Atlas Shrugged 3

La grande force de cet ouvrage, réside avant tout dans l'étonnante prescience de ses constats. Ayn Rand n'a pas son pareil pour mettre en scène le fiasco, lié de manière consubstantielle au mythe bien intentionné de la Justice Sociale, et décrire par le menu, les calamités qu'il ne manque pas de générer. A cette fin, elle ne prend pas le modèle brutal du communisme, qu'elle a bien connu mais qu'elle a jugé sans doute trop caricatural eu égard à la maturité de la société américaine, mais celui beaucoup plus insidieux de la Social-Démocratie, dont elle pressentait les dangers. Le totalitarisme de cette dernière n'est pas sanguinaire, simplement asphyxiant. Il n'éradique pas, il gangrène. Il ne frappe pas, il corrompt. Il ne martyrise pas, il assujettit. Il répond en somme parfaitement à l'appellation que lui donnait Friedrich Hayek : la Route de la Servitude.

Elle montre comment peu à peu se répand cette toxine à la saveur trompeusement suave, au sein d'une société florissante en l'imprégnant de principes sédatifs, qui endorment l'esprit critique, le bon sens, et finalement jusqu'au goût de la liberté.
Elle met par exemple en lumière les effets néfastes des sondages et de la recherche démagogique du consensus, qui amènent à confondre opinion publique et réalité objective, en donnant à des approximations, ou pire à des croyances, l'apparence de la vérité. De ce point de vue, le nom d'objectivisme qui a été donné au courant de pensée dont elle fut le fer de lance se justifie pleinement à cet égard.
Elle prétend qu'il ne suffit pas de se dire bien intentionné ou désintéressé pour être objectif, ou indépendant. Qu'il est au contraire plus sain dans toute controverse, toute stratégie, tout entreprise, de défendre des intérêts sans faux semblant, d'avancer en affichant clairement ses objectifs plutôt que ramper derrière le masque d'une pseudo neutralité.
Elle pointe avec un sens quasi divinatoire la peur du progrès qui s'empare trop souvent, et on ne sait pourquoi, des âmes prétendues charitables et même de certains scientifiques dévoués au culte de la Nature. Ainsi Hank Rearden qui invente un métal révolutionnaire par sa légèreté et sa solidité, et qui veut l'expérimenter sur les chemins de fer, est considéré tout d'abord comme un fou dangereux qu'il faut empêcher de nuire, puis lorsqu'il réussit, comme un profiteur éhonté qui doit être cloué au pilori et à qui il faut faire rendre gorge : « Notre pays a donné ce métal à Rearden, maintenant nous attendons qu’il donne quelque chose en retour au pays » s'exclame un des satrapes du Pouvoir Central à son encontre.
Ayn Rand montre avec sagacité la perversité du raisonnement qui considère le profit comme un mal absolu et qui ne conçoit le Service Public qu'au travers d'un monopole étatique.
Elle souligne enfin magnifiquement l'arrogance des politiques menées au nom de principes, leur incapacité à remettre en cause les postulats sur lesquels elles reposent, et leur propension à l'inverse, à aggraver les symptômes en persistant à infliger toujours les mêmes remèdes, à doses croissantes. De ce point de vue la description du désastre chronique qu'elle dépeint entre en résonance troublante avec le monde actuel...

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Quelques citations choisies permettront peut-être d'éclairer davantage le point de vue développé par Ayn Rand dans cette fresque qu'on peut certes critiquer mais qui ne saurait laisser indifférent, tant elle sort des sentiers battus, tant elle s'élève au dessus des clichés et des lieux-communs si rebattus...


Sur l'argent
« Vous pensez vraiment que l'argent est à l'origine de tous les maux ? …/... Et vous êtes vous demandé quelle était l'origine de l'argent ? L'argent est un moyen d'échange. Il n'a de raison d'être que s'il y a production de biens et des hommes capables de les produire. L'argent matérialise un principe selon lequel les hommes disposent, pour commercer, d'une monnaie d'échange dont ils admettent la valeur intrinsèque. Ceux qui pleurent pour obtenir vos produits ou les pillards qui vous les prennent de force n'utilisent pas l'argent comme moyen. L 'argent existe parce que des hommes produisent. C'est ça le mal pour vous ? »

« Quand vous recevez de l'argent en paiement d'un travail, vous l'acceptez parce que vous savez que cet argent vous permettra d'acquérir le fruit du travail d'autres personnes... »

« L’argent sert l’héritier qui en est digne, mais détruit celui que ne l’est pas. Dans ce dernier cas, vous direz que l’argent l’a corrompu. Vraiment ? Et s’il avait plutôt corrompu son argent ? »

« Celui qui méprise l’argent l’a mal acquis ; celui qui le respecte l’a gagné. »

A propos de la morale et du Libre Arbitre
« Il n’y a pas d’instinct moral, seule la raison permet d’exercer son sens moral. »

« Le seul impératif moral de l’homme est : tu penseras. »

« Un processus rationnel est un processus moral. A chaque étape, vous pouvez commettre des erreurs, sans autre garde-fou que votre exigence personnelle. Vous pouvez également tricher, nier la réalité et vous dispenser de l'effort intellectuel. Mais si la moralité est consubstantielle à la recherche de la vérité, alors, il n'y a pas d'engagement plus grand, plus noble, plus héroïque que celui de l'homme qui assume la responsabilité de penser »

« Seul ce qui est choisi est moral, non ce qui est imposé ; ce qui est compris non ce qui est subi. »

« Il n’y a pire autodestruction que de se soumettre à l’influence d’une autre pensée (que la sienne). »

« Dans toute situation à chaque instant de votre vie, vous êtes libres de réfléchir ou de vous exonérer de l’effort que cela implique. »

« Un homme qui meurt pour la liberté ne fait aucun sacrifice : il n’est juste pas disposé à vivre en esclave. »


Sur la dualité corps et l'esprit

« Deux types de maîtres à penser qui tirent profit de cette séparation entre le corps et l’esprit, enseignent la morale de la mort : d’un côté les mystiques de l’esprit que vous qualifiez de spiritualistes ; de l’autre les mystiques de la force physique, les matérialistes. Les premiers croient à la conscience sans existence, les seconds à l’existence sans conscience… mais tous deux exigent la capitulation de votre esprit, les uns devant leurs révélations, les autres devant leurs réflexes. » 

   
Sur la Justice Sociale et l'utopie égalitariste, la négation de la réalité...
« Ceux qui commencent par vous dire : « satisfaire vos propres désirs est égoïste, vous devez les sacrifier aux désirs des autres » finissent immanquablement par dire « être fidèle à vos convictions est égoïste, vous devez les sacrifier aux convictions des autres »

« Le Bien des autres, c’est la formule magique. Celle qui change n’importe quoi en or, qui sert de caution morale et de rideau de fumée à n’importe quel acte, y compris le massacre de tout un continent. »

« Vous redoutez l’homme qui a un dollar de moins que vous, car vous pensez que ce dollar devrait légitimement lui revenir, et vous vous en sentez moralement coupable. Vous détestez l’homme qui a un dollar de plus que vous car vous estimez que ce dollar devrait vous revenir, et vous vous sentez moralement frustré. Celui qui a moins est source de culpabilité, celui qui a plus est source de frustration… »

« Ils affirment que l'homme a le droit de vivre sans travailler, au mépris du principe de réalité ; qu'il a le droit à un « minimum vital » - un toit, des aliments, des vêtements – sans effort, comme si cela lui était dû dès sa naissance. Mais qui doit lui fournir tout ça ? Mystère... »
 
« Si vous adoptez une ligne de conduite qui n’instille aucune joie dans votre vie, qui ne vous apporte aucun avantage matériel ou spirituel, aucun profit, aucune récompense, si vous parvenez à ce néant absolu, vous aurez alors atteint l’idéal de perfection morale auquel on veut vous faire croire… »

« Admirer les vices de ses semblables est une trahison morale et ne pas admirer leurs vertus une escroquerie morale. »

« C’est toucher les bas-fonds de la dégradation morale que de punir les hommes pour leurs vertus et les récompenser pour leurs vices… »
 
« A chaque instant et en toutes circonstances, votre choix éthique fondamental est : penser ou ne pas penser, exister ou ne pas exister, A ou non-A, l'entité ou le zéro...

Une chose est elle-même. Une feuille ne peut pas être feuille et pierre en même temps, ni entièrement rouge et entièrement verte en même temps, pas plus qu'elle ne peut geler et se consumer en même temps. Vous ne pouvez pas en même temps manger un gâteau et le garder. A est A, la vérité est vraie, et l'Homme est Homme... »



Ayn Rand La Grève (Atlas Shrugged)
Traduit en français par Sophie Bastide-Foltz
Les Belles Lettres. Paris 2011

08 septembre 2013

Atlas Shrugged 2

Les esprits grincheux auront beau jeu de relever les longueurs qui plombent quelque peu ce colossal Atlas Shrugged. On peut même être rebuté par sa touffeur luxuriante.
Il y a des naïvetés également dans la narration des aventures picaresques de ces héros audacieux, qui tentent de s'opposer avec vaillance à l'emprise grandissante d’une froide et prétentieuse bureaucratie dirigiste. La foi inébranlable dans l'individualisme qui les anime envers et contre tout peut sembler caricaturale a bien des égards, le peu d'élévation spirituelle caractérisant leur morale également.

Pourtant, dans cette fabuleuse odyssée, dans les personnages hors normes qui la peuplent et qui véhiculent cette philosophie, que d'aucuns trouveront simpliste, il y a quelque chose de troublant, de vrai, d'attachant, et en fin de compte d’assez bouleversant. Ils sont malgré tout, très humains dans leurs passions, leur pragmatisme, leur manière de raisonner.
Dagny Taggart est le personnage le plus impressionnant de ce récit. Cette jeune femme d'allure fragile et élégante est un roc. Sur ses épaules repose l'empire légué par son aïeul, Nathaniel « Nat » Taggart, magnat des chemins de fer de la grande époque. Elle se révèle indomptable dans l'exercice qui consiste à pérenniser l'entreprise, et même lorsque tout s'écroule autour d'elle, à continuer de se battre avec un courage inflexible pour la faire fonctionner envers et contre tous les obstacles. En premier lieu contre son frère James, nabab asthénique, sans énergie ni conviction, incapable de prendre une vraie décision, mais prêt à toutes les compromissions, du moment que son intérêt personnel semble préservé.

Mais également, face à une kyrielle de hiérarques huileux et d'experts pontifiants, qui incarnent un Service Public baignant dans le jus des bonnes intentions, qui se gargarisent de vœux pieux, de paroles emphatiques mais creuses. Du Président de la République Thomson, gentil mais falot, jusqu’à l’aréopage sentencieux de donneurs de leçons et de redresseurs de torts qui gravitent à tous les étages du Pouvoir et s'en partagent sans vergogne les prébendes. Plus il paraît évident que leur politique conduit au désastre, plus ils jugent bon d’en renforcer la ligne directrice, et plus ils multiplient les mesures néfastes, imposant à tous des contraintes ubuesques, au nom de principes captieux qu'ils érigent en lois !
Le parallèle avec notre époque saute aux yeux. Mêmes causes, même effets. On est stupéfait de la prescience de l’auteur qui décrit avec précision l’engrenage infernal dans lequel le monde contemporain, notamment la France, semble emporté. En l'occurrence, les ressemblances, quoique fortuites, avec certaines personnes actuelles sont hallucinantes...



On retient également parmi les héros de cette puissante contribution à la mythologie du Nouveau Monde, Henry Rearden entrepreneur intrépide et inventif, modèle s'il en fut du self made man, qui parti de rien, se hisse à la force des poignets à la position de leader de l’industrie sidérurgique. Francisco D’Anconia héritier fantasque d’une fortune familiale gigantesque, acquise dans l’extraction du minerai de cuivre, aussi brillant et séduisant que désabusé vis à vis de ses contemporains. Chevalier des temps modernes, c'est l’énergie du désespoir et l'attachement passionné à la liberté, qu'il oppose aux lubies collectivistes, affichant une morale paradoxale, oscillant entre cynisme et puritanisme. Enfin, last but not least, le fameux John Galt, figure de commandeur, ténébreuse, mystérieuse, à la fois prophète, révolutionnaire, justicier, véritable Zorro de la civilisation industrielle, jamais où on l’attend, mais toujours présent dans l’ombre, prêt à l’action.
Qui est John Galt ? Telle est la question obsédante qui revient sans cesse, qui sert de fil conducteur tout au long de cette descente aux enfers, jusqu’au paroxysme final, en forme d’apocalypse. John Galt visionnaire impose alors l'évidence fracassante au peuple qu’il sort enfin de sa léthargie. Une roborative tirade qui s'étend sur plus de 60 pages et qui par sa portée messianique, réduit à d'insignifiants vagissements les vitupérations des soi-disant "Indignés", "Altermondialistes" et autres "Occupy".
Mais pour avoir dit la vérité, John Galt est supplicié par la clique dont il est parvenu à amorcer la déroute. Son calvaire christique s'achève toutefois par une libération triomphale. John Galt, tel un nouveau Prométhée, est en mesure, avec ceux qui ont eu la force de traverser ce moyen-âge des temps modernes, de propager ce message si simple, si limpide, si naturel, appelant à faire en sorte que s’exprime en toute liberté, en toute responsabilité, « ce qu’il y a de meilleur en nous. »

31 août 2013

Atlas Shrugged 1


A la fin des années cinquante, une bonne partie de la planète subissait sous une forme ou sous une autre, la dévastation du socialisme. Et dans le reste du monde dit "libre", malgré l'impossibilité pour toute personne un peu curieuse, de méconnaitre la nature perverse de ce système politique, il était l'objet d'une étrange fascination dans laquelle une inexplicable sympathie l'emportait sur la répulsion. Parce que le socialisme masquait son immonde réalité derrière une nuée de belles et généreuses chimères, nombreux étaient ceux qui préféraient se nourrir d'illusions plutôt que d'évidences. Chaque nouvelle application du modèle, chaque variante, s'avérait un échec pour ne pas dire plus, mais quantité de gens continuaient étrangement de croire à l'avènement du paradigme idéal, fondé peu ou prou sur les postulats fallacieux du marxisme.

C'est à cette époque qu'un énorme roman entreprenant de démolir méthodiquement cette idéologie vit le jour aux Etats-Unis. Ayn Rand (1905-1982), exilée russe d'origine juive, en était l'auteur aussi inspirée que déchainée. Disons tout de suite que cet ouvrage torrentueux, relevait en effet autant de l'imprécation que du récit. Ce haussement d’épaule titanesque (Atlas Shrugged) secouait rudement les canons du conformisme bien-pensant. Mais comment pouvait-il en être autrement pour cette femme passionnée, qui avait connu de près le communisme, qu'elle vit naître, croître et enlaidir, dans sa patrie d'origine ? Les Bolchéviques avaient spolié la pharmacie paternelle, ruiné les espérances prométhéennes que jeune fille, elle nourrissait en un monde meilleur, et tenté de détruire sans le moindre état d'âme, tout ce qui représentait pour elle la force et la liberté de l'esprit humain. Autant dire qu’elle fut vaccinée très tôt et définitivement contre cette calamité.

En 1926, lorsqu'elle eut la chance de pouvoir émigrer vers le Nouveau Monde et qu'elle en découvrit l'aspiration pour la liberté et le goût pour l'initiative individuelle, elle se prit de passion pour ce pays dont elle ne fut pas peu fière d'acquérir la nationalité en 1931.

Non contente d'épouser avec enthousiasme le modèle de cette société ouverte, il fallut bientôt qu'elle consacra toutes ses forces à tenter de démonter la monstrueuse idéologie qui craignait-elle, risquait d'en dépraver l'essence, si ce n'est par la révolution, au moins par son poison idéologique.
Chose étonnante, elle réalisa le tour de force d'évoquer sur près de 1200 pages ce fléau sans en écrire une seule fois le nom !

Pourtant il n'y a pas de doute. Ce mal qui de la première à la dernière page, gagne insidieusement tous les étages d'une société florissante, et qui a la prétention, tout en la pourrissant peu à peu, d'apporter davantage de justice, d'égalité et de progrès social fait soi-disant de fraternité et d'amour, ce tissu d’âneries sournoises, ce ne peut être que le socialisme !

L'erreur est d'autant moins permise que le funeste corollaire de ces vœux pieux, est décrit sans ambigüité. A savoir le sinistre échafaudage intellectuel qui sous couvert de solidarité et de bonnes intentions, n’aboutit qu’à dresser les gens les uns contre les autres au nom de la lutte des classes et à démolir progressivement tout ce qui fait la cohésion sociale. En clouant notamment au pilori les riches et les nantis, offerts en pâture, par pure démagogie, au populisme revanchard le plus primaire qui soit. En invoquant dans le même temps le principe de redistribution sous contrainte étatique des richesses, tout en en planifiant la production par un imbroglio contradictoire de réglementations, de seuils et de quotas. Et bien sûr, en taxant toujours plus ceux qui réussissent, afin soi-disant de réduire les inégalités et surtout de séduire ceux qui sont assez niais pour croire qu'ils peuvent avoir des droits acquis sur les fortunes construites grâce à l'audace et à l'esprit d'initiative... (à suivre)

26 août 2013

Blue Mood


Lorsque le spleen s'appesantit sur l'âme en proie à cette langueur étrange dont parlait Verlaine, lorsque les dernières gouttes tièdes de soleil signent la fin prochaine d'un bel été, lorsque l'esprit cherche en vain le moyen d'échapper à un destin trop navrant, lorsque le temps présent se fait l'écho, tout à la fois de joies finies et de tortures en devenir, quoi de plus réconfortant que quelques notes de jazz virevoltant dans l'air ?

C'est exactement ce qui m'arriva aux oreilles, ce soir d'août, tandis que je flânais, cahin-caha dans Royan, au bras rassurant de ma chère et tendre, que les vacanciers rassasiés de sel, de sable et de chaleur, remontaient nonchalamment de la plage, et que d'autres commençaient leur soirée en s'adonnant en rangs serrés au lèche-vitrine.

Nous tombâmes en arrêt, sur une place tranquille, d'où venait le flot plein de gaieté d'un trio musical boppant avec maestria sous un petit chapiteau tendu de blanc. Trois jeunes gens sapés comme des étudiants de quelque grande école, se déchaînaient sur le fameux standard de Stevie Wonder : You are the sunshine of my life !
On apprit par la voix du pianiste qu'ils avaient pour nom Thomas Mayeras (au piano justement), Julien Daude (à la contrebasse) et Germain Cornet (à la batterie).

Si le Blues est dit-on, la musique du diable, ce petit quart d'heure avait quant à lui quelque chose d'angélique. Elégance, classe et swing était les maîtres-mots de ce moment enchanteur. Quel miracle qu'on puisse encore dans notre époque épuisée, déployer tant de grâce et tant d'optimisme ! Et avec ça une jeunesse éclatante !

Je ne me souviens plus hélas du titre suivant, mais j'ai retenu qu'il s'agissait d'un hommage au superbe pianiste McCoy Tyner, hélas aujourd'hui un peu rangé des voitures, mais qui magnifia des années durant, le hard bop aux côtés de John Coltrane. Ni une ni deux, j'ai saisi mon appareil photo que j'ai toujours sous la main et je me suis mis à filmer goulûment (cf ce clip posté sur Youtube) ...

Il y avait également ce soir là dans ces mélodies savoureuses, un peu de Wynton Kelly, de Hampton Hawes, de Red Garland, de Phineas Newborn...
Au clavier Thomas Mayeras semblait narguer malicieusement, mais non sans un vrai et original talent de mélodiste, ses aînés. La basse était quant à elle épatante, simple et bien carrée, et la batterie particulièrement fringante, libre et débordante de breaks délicieux et de brosses veloutées. 
Décidément, ceux qui ont la faculté de pouvoir tromper de cette manière, "les ennuis et les vastes chagrins qui chargent de leur poids l'existence brumeuse"  sont bénis des dieux !

Encore bravo et merci !

18 août 2013

Rendez-vous en terre inconnue


Vu récemment une rediffusion de cette gentille émission, animée sur France 2 par Frédéric Lopez, qui met en scène de gentilles stars du show biz, dans des contrées lointaines, de préférence très décalées par rapport aux standards de la société de confort matériel que nous connaissons.
Cette fois c’était au tour du rugbyman Frédéric Michalak d’être confronté à de sympathiques représentants des peuplades de Lolos noirs, vivant dans la région montagneuse de Cao-Bang située à l’extrême Nord Est du Vietnam.

Délicieux spectacle de ces agriculteurs d’une autre époque, à la simplicité rustique mais à l’allure très soignée et polie. Charme dépaysant de leurs silhouettes bucoliques ornées de leurs chapeaux pointus. De leur tenue légère, toute noire pour les hommes, égayée de broderies délicatement colorées pour les femmes, au port élégant et distingué. Même les pieds dans la boue et même en plantant le riz à mains nues, ou par le biais d’outils rudimentaires, ces gens gardent un sourire éclatant, juste un peu terni pour les plus âgés, par le bétel qu’ils mâchent pour se donner du cœur à l’ouvrage. Magnifiques paysages de rizières en terrasses, avides des chaudes pluies tropicales. Cieux plombés et végétation luxuriante où les verts tantôt tendres, tantôt profonds se conjuguent avec volupté…
Qu’ils paraissaient patauds nos deux compères urbains, contraints de jouer pour un moment le jeu si touchant et écologique du retour à la nature !

Tout cela serait idyllique si l’on ne se souvenait pas de la tragédie vécue par ce pays, il y a quelques décennies, et dont il n’est, pas encore vraiment libéré, en dépit d’apparences un tantinet trompeuses.
Rien n’aurait d’ailleurs rappelé ces évènements à la mémoire des téléspectateurs, sauf le récit « spontané et impromptu » d’un vieil homme surgi de nulle part.
 
Hélas, à cette occasion, on eut droit à l'inévitable couplet présentant de manière partisane le terrible conflit qui opposa le Vietnam aux Etats-Unis dans les années soixante. On put « apprendre » ainsi de la bouche de ce vétéran Viêt-Cong, que la guerre aurait saisi ce paisible peuple champêtre, du jour au lendemain. Que de méchants Américains, venus d’on ne sait où, et on ne sait pourquoi, bombardèrent férocement ces campagnes innocentes, en ciblant de préférence les populations civiles, et qu'ils firent ainsi à coup de napalm et d'agent Orange, plus de 3 millions de morts, sans raison apparente... Entre autres détails accablants, on nous révéla même que ces odieux agresseurs, lorsqu’ils faisaient des prisonniers, avaient pour habitude de leur couper les tendons situés derrière les genoux, pour les empêcher de nuire à nouveau !

Les deux Frédéric, semblant saisis par ce récit édifiant, en étaient comme deux ronds de flancs, se contentant d’acquiescer vaguement. Pas un mot, pas une remarque de leur part.

Il faut croire qu’ils ignoraient l’agression permanente à laquelle se livrèrent des années durant les gens du Nord contre ceux du Sud, dans les années cinquante, juste avant l’intervention américaine. Sans doute n’avaient-ils aucune idée de la détermination fanatique des partisans d'Ho-Chi-Minh, d'installer par la force sur l'ensemble de la péninsule, une dictature communiste. Probablement n’avaient-ils jamais entendu parler de la manière délibérée qu'ils avaient de mêler leurs combattants aux populations civiles pour pousser leurs ennemis à la faute et donner aux yeux d'une opinion publique occidentale très crédule, l'illusion que leur cause était la victime de l'impérialisme yankee.

Avaient-ils seulement à l’esprit l'instauration en définitive par la terreur, et en totale violation des accords de paix de Paris, du socialisme communiste encore en vigueur aujourd’hui, malgré des concessions croissantes au capitalisme si honni ? Avaient-ils connaissance que plusieurs dizaines de milliers de Sud-Vietnamiens furent exécutés sommairement après la chute de Saïgon en 1975, que plus d’un million furent déportés dans d’infâmes camps de concentration, que 4 millions furent contraints à l’exil, dont au moins 250.000 boat people périrent dans des circonstances atroces, alors que les Américains s'étaient retirés depuis longtemps du pays... Avaient-ils enfin quelque notion de l'épisode de la colonisation française, qui explique pourtant en partie la tragédie indochinoise… Le fait est que la terre, mais aussi l’histoire gagneraient parfois à être mieux connues…

16 août 2013

Songe d'un soir d'été

Lorsque la journée s'éternise
Au creux du soir ensoleillé
Je rêve un peu ensommeillé
Dans la clarté qui s'amenuise


Hélas, cette tiédeur exquise
S'empreint d'une sourde anxiété
Qui distille au sein de l'été
De froides vapeurs de banquise


L'heure n'est en somme, qu'un désert
Où mon indolence extatique
Côtoie sans cesse le tragique


Ce paradis est un enfer,
Je n'ai pas d'autre alternative:
Je garde espoir ou je dérive....

29 juillet 2013

So Long Okie

C'est désormais aux souvenirs hélas qu'appartiennent les riffs pulpeux, si délicatement ciselés que JJ Cale (1938-2013) laissait s'échapper avec un feeling inimitable, de sa guitare savamment bricolée. 
Son superbe album Troubadour disait bien ce qu'il fut: Un poète et musicien, flâneur impénitent, sans attaches ni but évidents, et pourtant lié par toutes ses fibres à un fil conducteur buissonnier, aussi lunatique et libre que très personnel et insensible aux modes. Un Dharma Bum comme dirait Kerouac... Un Okie errant sur les routes de bitume et de poussière, menant à un eldorado sans cesse repoussé. Tu es poussière, tout est poussière...

Etait-il dans son époque ou bien dehors, la question semble vaine, tant il donnait l'impression d'être intemporel. Son art en apparence assez monocorde voire un tantinet pépère, était tout en finesse et en nuances (le fameux laid back...)

Jamais un mot plus haut que l'autre, mais des mélodies à la rémanence délicieuse, comme la trace persistante d'un arôme précieux, et une rythmique veloutée, glissant avec une évidence jubilatoire. 
Parmi les petits chefs d'oeuvres qu'il laisse, on évoque souvent son sulfureux Cocaïne, popularisé par Eric Clapton. Pour ma part je pense avant tout au sublime album intitulé tout simplement Naturally, et aux délicates perles qu'il contient : Magnolia, qui fut par la suite, littéralement transcendé par le trop méconnu Poco, ou bien Call The Doctor à la grâce émouvante, Crazy Mama, et le fameux After Midnight...

On peut également porter au pinacle de sa production, outre le célèbre Troubadour, ses albums « 5 », particulièrement swinguant (I'll make love to you anytime), Shades, au charme bluesy ensorcelant, et « Grasshopper », plus erratique mais si représentatif de ce beatnik discret, et authentique...

22 juillet 2013

Cognac Blues Passion

Cette année pour les fondus de blues, l'été a commencé à Cognac. En même temps que se déroulait la vingtième édition de ce sympathique festival, arrivaient les premières chaleurs de l'année. Et cette charmante ville qui incarne si bien l'esprit de la précieuse liqueur qui porte son nom, semblait s'enivrer des étranges vapeurs musicales s'exhalant un peu partout de ses rues, de ses jardins, de ses châteaux.

Sous les voûtes augustes du palais Valois, devenu Otard par la grâce d'un distillateur inspiré, sous ces vénérables pierres savamment ouvragées qui virent naître François 1er, quelques bienheureux purent savourer le contraste offert par ces salles chargées d'histoire et le chant âpre, les guitares stridulantes de bluesmen à la peau couleur de nuit. Par exemple, Lucky Peterson roulant des yeux facétieux, et souriant à pleines dents en revisitant, tantôt sur le mode joyeux, tantôt sur le mode pénétré, le répertoire de ses aïeux. Everyday I have The Blues dit la chanson...
Avec sa charmante épouse Tamara, ils donnèrent une tendre et délicate interprétation du sublime standard immortalisé par Billie Holiday : Don't explain.
Il n'y a rien à expliquer. C'est précisément ça le blues !

Dans le même endroit, et dans une ambiance délicieusement intimiste, les chanceux d'un autre jour eurent droit au « Jimmy and Jimmy show », Burns et Johnson en l'occurrence (video).
Ces deux là font la paire si l'on peut dire. Tout en se renvoyant malicieusement la balle au chant, ils se délestèrent en toute décontraction de quelques savoureux riffs à la guitare électrique. Au dessus de leur tête trônait un bas-relief représentant le fameux blason à la salamandre. L'animal mythique semblait parfaitement à l'aise dans les braises incandescentes de cet étonnant juke joint improvisé.


Pendant ce temps, de curieuses pensées me venaient à l'esprit : j'imaginais les cueilleurs de coton et leur faisant écho, les travailleurs de la vigne. Ou encore la mélopée térébrante des esclaves du Mississippi entrant en résonance avec les clameurs des haleurs de gabarres sur la Charente...


Retourné à l'air libre, on était saisi par de suaves sonorités pulsatives qui se répandaient sur le parc de la Mairie. Le guitariste Fred Chapellier était à l'oeuvre, accompagné par une petite formation tonique, basse, batterie, clavier (video). Ils exprimaient à leur manière et en toute simplicité, mais non sans ampleur et panache, le message intemporel du Blues. Avec des bends à faire se retourner dans sa tombe l'infortuné Pat Buchanan, celui qui mérite de rejoindre les meilleurs guitaristes outre-atlantique, répondait avec brio et élégance à son alter ego Tom Principato, solide et classieux spécialiste de la telecaster, originaire de Washington D.C..
Mélange des plus jubilatoires, dans cette douce chaleur estivale si désirée...

06 juillet 2013

Herbe à rêves


Dans cette herbe il y a le monde.
Dans cet instant, l'éternité.
Et dans ce champ qui boit l'été, 
La vie prend la forme d'une onde. 

Partout cette Terre féconde 
S'imprègne d'une étrangeté, 
Mêlant l'être et l'avoir été 
Au sein d'une énigme profonde. 

Le temps nous berce d'illusions 
Et les sens et les dimensions 
Semblent fuir pendant qu'il progresse. 

En somme, ce doux univers 
Émanant de ces quelque vers 
Ne serait qu'une pure ivresse...

03 juillet 2013

Quand empathie rime avec apathie

Le désastre humain déchirant la Syrie, depuis des mois qu'il s'inscrit dans l'actualité, a pris l'allure d'une misère presque banale. Les journalistes ont tellement pris l'habitude d'en relater les horreurs, qu'ils le font désormais avec un assez froid détachement. Pourtant, c'est un bain de sang qui coule sous notre indifférence à peine génée. 
On parle désormais de plus de cent mille morts depuis le début de la révolution. Le tyran est toujours en place et les factions sont plus que jamais enivrées de violence et montées les unes contre les autres. Les témoignages affluent pour décrire l'horreur des combats. On sait maintenant avec certitude que des armes chimiques sont utilisées. Les victimes civiles sont légions et chaque jour qui passe donne à penser que les suivants seront pires. Mais, hormis quelques pieuses lamentations, et quelques tièdes condamnations, rien ne se passe. 
La Communauté Internationale est comme anesthésiée par les émanations écoeurantes de ce carnage quotidien. Les bonnes âmes qui étaient si bouleversées par l'intervention militaire de 2003 en Irak, qu'ils n'hésitaient pas à qualifier de sauvage agression, basée sur "l'odieux mensonge des armes de destruction massive", sont bouche bée face aux massacres qui ensanglantent depuis de longs mois la Syrie. Rien. Aucune esquisse de proposition. Certains, non sans hypocrisie, tentent de faire porter le chapeau au président Poutine qui semble le dernier à soutenir Assad et ferait selon eux, obstruction à toute action destinée à le chasser du pouvoir. Mais il paraît assez évident qu'il faut plutôt incriminer en la circonstance, une indécision générale. Laquelle est d'autant plus préocuppante que le contexte de cette région du monde est plus instable que jamais. 
En Iran, le récent simulacre d'élection présidentielle n'a rien pour rassurer, contrairement aux commentaires lénifiants qui ont entouré l'évènement. Ce pays reste hélas soumis à un obscurantisme désespérant. Non loin de là, Lybie, Tunisie, Algérie, Liban, sont autant de chaudrons brûlants... Les tous derniers évènements qui secouent l'Egypte donnent à penser que c'est l'ensemble du Proche-Orient qui peut à tout moment s'embraser. L'inconséquente stratégie des autruches est pour l'heure l'attitude adoptée par les Nations Unies face à ces périls. C'est certes plus commode que d'avoir à les affronter directement. 
On s'est longtemps accomodé du communisme qui faisait impunément ses ravages à nos portes ( on s'en accommode encore en Corée). A l'image de l'auto-destruction apparente de ce fléau, peut-être les grands de ce monde se répètent-ils le bon vieil adage qui veut qu'il n'y ait pas de problème que l'absence de solution ne finisse par résoudre... 
Ou bien, peut-être sont-ils terrifiés à l'idée d'être comparés à George W. Bush, le dernier qui osa accompagner ses idées d'actes !
Même s'il est toujours aussi incompris, il reste permis d'espérer que ses efforts pour faire germer la liberté n'ont pas été vains; et de souhaiter logiquement qu'on parvienne à trouver les moyens d'accompagner les jeunes pousses qui ici ou là luttent pour se faire une place au jour...

27 juin 2013

Transitions écologiques

Lorsque les Écologistes nous parlent de la protection de l'environnement, cela produit dans le meilleur des cas de splendides images magnifiant le spectacle de la nature, et dans le pire, des lapalissades ronflantes aux prétentions moralisatrices. Mais lorsque le registre de l'emphase un peu naïve s'épuise, le discours se transforme alors souvent en dialectique laborieuse et pédante, cédant en général aux vieilles lubies gauchisantes auxquelles ils empruntent la calamiteuse phraséologie idéologique.

Un exemple de cette dérive a été donné il y a quelques semaines sur France Culture par le sympathique duo formé par le présentateur d'émissions TV Nicolas Hulot et la philosophe Cynthia Fleury, venus présenter le Think Tank auxquels ils contribuent, baptisé un peu pompeusement  « Laboratoire d'idées innovantes pour la transition écologique. »

A cette occasion, ils ont tenté d'amorcer une démarche tendant selon eux à repositionner l'écologie dans « l'interdisciplinarité » et ont appelé à « cesser de penser une barrière épistémologique ».



Malheureusement, plutôt que d'élever le débat vers de nouveaux cieux, ils l'ont ramené aux vieilles lunes et ont surtout démontré qu'en tant que mouvement politique, l'Ecologie se mêle de tout... ce qui ne la concerne pas !

S'inspirant largement des thèses du dernier penseur altermondialiste en vogue Gaël Giraud, ils se sont lancés dans le procès si convenu du capitalisme. En réponse aux remarques du chroniqueur Brice Couturier reprochant aux écologistes d'être quelque peu phobiques du risque, Cynthia Fleury a cherché à renverser la charge en affirmant à l'inverse, que l'accusation concernait bien davantage le « Grand Capital » qui n'avait pas son pareil pour "internaliser les profits, et externaliser les coûts des risques... sur les autres !"

Dans la foulée, les deux compères fustigèrent le monde de l'entreprise dont le seul objet serait le profit. Quelque chose d'horrible à leurs yeux car « le profit n'est pas une finalité mais un moyen au service de quelque chose »

A ce sujet ils évoquèrent l'article 1832* du code civil qu'ils jugent choquant, et ils proposèrent rien de moins que de le réécrire en redéfinissant l'entreprise, et la notion même, de propriété. Sans donner, ne serait-ce que l'esquisse de que cela pourrait être...

Se bornant à constater que « le modèle économique était à réinventer », ils réclamèrent entre autres platitudes bien intentionnées, «la séparation des activités bancaires ». Et lorsque quelqu'un leur demanda en quoi ce genre de proposition était lié à l'écologie, ils se lancèrent dans des explications alambiquées, aussi contournées que nébuleuses. 
Le problème pour eux renvoie à « une régulation éco-systémique », et dans le domaine, il faut les croire sur parole: l'Ecologie interroge « le juste... »
Ils ont sans surprise plaidé pour « un capitalisme plus régulé » et demandé « plus de réciprocité entre les acteurs, plus de réciprocité entre la question de l'internalisation des coûts, l'externalisation et l'internalisation des bénéfices, plus de transparence sur les rémunérations des uns et des autres... » 
Au passage Nicolas Hulot s'interrogea gravement : « Est ce que les actionnaires sont propriétaires de l'entreprise ou bien sont-ils propriétaires de leurs actions ? » Faut-il qu'il ait une idée bien angélique du monde ! Imagine-t-il donc que les investisseurs accepteraient de placer leur argent dans ce qui ne serait en somme que de la roupie de sansonnet ?



En définitive, ce petit débat se révéla instructif en ce sens qu'il confirma les a priori idéologiques dans lesquels patinent les Ecologistes, tenant tantôt de l'égalitarisme marxisant, tantôt des doctrines malthusiennes, et tantôt de la névrose climatique, sous-tendue par ce que Nicolas Hulot définit comme étant « la mère des menaces ».

On ne saurait trop rappeler que l'économiste Gaël Giraud qu'ils considèrent comme un mentor, prend également position sur la théorie régulièrement contredite par les faits du « pic du pétrole », qu'il milite en faveur d'un protectionnisme aux frontières de l'Europe, pour un plafonnement arbitraire des revenus, pour un financement massif de la transition écologique par la planche à billets, et pour le passage de l'euro monnaie unique à l'euro monnaie commune... Vaste programme !





* Article 1832 du Code Civil : La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat d'affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice ou de profiter de l'économie qui pourra en résulter. Elle peut être instituée, dans les cas prévus par la loi, par l'acte de volonté d'une seule personne.

Les associés s'engagent à contribuer aux pertes