31 décembre 2015

Nano-Démocratie

L'indicible médiocrité du débat qui fait rage en ce moment en France au sujet du vague projet de réforme constitutionnelle, visant à déchoir de la nationalité française les terroristes bi-nationaux, donne la mesure microscopique des enjeux auxquels est confronté notre système politique. 
Comme s'il n'y avait pas de problématique plus essentielle pour nos politiciens, décidément rivés au petit bout de leur lorgnette pour voir le monde !
Notre pays se satisfait d'un succédané de démocratie, qui semble convenir à beaucoup de Français, si tant est qu'on a les gouvernants qu'on mérite. C'est misérable et totalement indigne du rang auquel notre nation prétend, mais c'est comme ça.
Où tout cela peut-il nous mener ? Sans doute à pas grand chose.

On apprend qu'en 2015, au moins un million de migrants ont afflué vers notre vieille Europe, dépassée par les événements. Avec quelle énergie, avec quelle ambition, peut-on faire face à ce rush désespéré ? Tout les ressorts semblent si plats...
Combien de temps la France pourra-t-elle encore tenir, engluée dans une bureaucratie de plus en plus asphyxiante, étranglée par une fiscalité confiscatoire, et rongée par une idéologie décatie, gluante de bon sentiments aussi vertueux qu'inconséquents ? Dans un tel contexte d'irresponsabilité généralisée, combien de temps resterons nous libres ? 

Jamais l'enseignement de notre bon Tocqueville n'a paru aussi loin...

Beaucoup de questions assez angoissantes au seuil d'une année pleine d'incertitude.
Tant pis. Essayons de former encore des vœux. Et avec opiniâtreté, et plus que jamais, faisons en sorte de penser par nous mêmes... Un grand merci aux visiteurs de ce blog et à celles et ceux qui croient encore que la Liberté n'est pas un vain mot !

14 décembre 2015

Victoire à la Pyrrhus

Une fois encore la grande vague annoncée "bleu marine", se termine en écume qui s'anéantit au contact des réalités triviales du scrutin. Rendant du même coup bien ridicules les sinistres augures qui prophétisaient une guerre civile toute proche...

Plus que jamais, le débat politique en France paraît ce soir on ne peut plus crispé, sans ambition, sans force, sans perspective. A la faveur d'un découpage régional absurde, sans queue ni tête, et d'une réforme attribuant aux conseils régionaux des missions largement indéfinies, on assiste à des débats sans âme et sans portée d'avenir.

On peut certes une fois encore blâmer la ringardise de la vision incarnée par le FN, enfermée dans des canons économiques dépassés, un anti-libéralisme moyen-âgeux et l'illusoire rempart du protectionnisme. N'empêche, les autres ne font pas mieux, puisqu'ils n'ont à ce jour qu'à se battre la coulpe en répétant de manière hypnotique qu'ils doivent « entendre » le message de colère des électeurs, et même constater qu'il est mérité, en raison de l'inanité des politiques que tous ont peu ou prou porté ou même incarné...

Face à ce terrifiant FN décrété infréquentable, hérétique et relaps, ce fut l'union quasi sacrée. Il fallut cet assemblage hétéroclite, de sac et de corde, cartel des droites et du centre, alter, coco, gaucho, écolo, pour faire barrage au diable, au prix de sacrifices ineptes. A l'image de ce challenge insensé, c'est à une victoire à la Pyrrhus à laquelle on a droit !

Pas une région abandonnée au Front National, et chacun peut se vanter d'avoir sauvé l'essentiel, mais cela n'annonce pas pour autant des lendemains qui chantent...

09 décembre 2015

Les raisons de la colère

Décidément, l’histoire se plaît  parfois à resservir les mêmes plats.
Ce premier tour des Régionales n’est en somme qu’une sorte de déjà-vu rappelant un certain 21 avril 2002, et plus récemment les élections européennes il y a un an et demi à peine. Avec juste un peu plus de force...

J’avais pensé appeler ce billet “Chronique d’un désastre annoncé”, mais j’aurais été amené à paraphraser celui qui m’avait été inspiré par le scrutin de Mai 2014 auquel je me réfère aujourd’hui.
A chaque fois, on nous fait le coup du “choc” (le Figaro, l’Humanité), du séisme politique. Il n’en est évidemment rien. Cette stupeur apparaît désormais aussi vaine que les dénonciations véhémentes d’une classe politique au bout du rouleau, adressées au Front National et à "la France rabougrie, haineuse, xénophobe..." qu’il est supposé incarner.

Ces accusations dans la bouche de gens qui se partagent le pouvoir depuis des décennies, masquent de plus en plus mal le refus d’admettre leur incapacité à résoudre les problèmes. Dans leur rage de perdre inéluctablement leurs rentes de situations, ils en viennent désormais à faire purement et simplement fi de la démocratie, en refusant à un tiers de l’électorat le droit à être représenté ! Triste spectacle…
Hélas, il semble un peu tard pour endiguer le péril. Droite et Gauche traditionnelles portent une très lourde responsabilité dans la montée du FN. La Gauche est à l’évidence la plus coupable pour avoir attisé le mécontentement populaire par des lois ineptes et même pire, pour avoir sciemment dopé l’ascension de cette formation, par pur calcul politicien. La Droite quant à elle, par niaiserie et manque de conviction, s’est laissé enfermer dans ce piège absurde, en renchérissant dans la logique d’exclusion systématique du FN et de ses idées.

Malheureusement, au bord l'abîme, tous ces gens ne semblent toujours pas avoir tiré les leçons d’un désastre dont ils sont les principaux artisans.
Le soir du premier tour, ce dimanche 6 décembre, la forfanterie le disputait à l’inconséquence.
On put mesurer l’arrogance de Xavier Bertrand, s’imaginant déjà vainqueur dans le Nord, et pérorant très satisfait, que 60% des électeurs avaient rejeté le Front National au moment où ce dernier enregistrait un score historique de 41%, tandis que lui-même devait se contenter d’un taux pitoyable d’à peine 24% des votes exprimés.
On put apprécier la boursouflure du ministre Le Foll, prétendant de manière histrionique qu’en additionnant les morceaux éparpillés de l’armée de la gauche en déroute, on obtenait “ le premier parti de France”.
Ce soir là, Bruno Lemaire ne fut guère plus convaincant. D’une phrase il prenait acte de la déception des électeurs : "on a essayé la droite, ça n'a pas marché, on essaie la gauche, c'est un désastre”, de l’autre, il réitérait sans complexe que “le renouveau doit rimer avec droite républicaine, avec centre…” On pouvait se demander s’il fallait rire ou pleurer de ces simagrées.

Sans doute la colère du peuple a-t-elle de multiples raisons. Gageons qu’un certain nombre de gens dont je fais partie, partagent une aspiration à une vraie société libérale, moderne et responsable, et appellent de leurs voeux l’avènement d’une nation européenne soudée par le puissant ciment fédéraliste. Ces gens sont aux antipodes du FN, pourtant, ils ne se reconnaissent plus dans aucune des formations de l’échiquier politique auto-prétendu “républicain”, où l’on passe son temps à massacrer l’idée même de Liberté, et où on laisse peu à peu s’effilocher le patchwork européen, faute de courage et de conviction.
Ces personnes en sont arrivées au point où elles ne peuvent plus considérer le FN comme la pire des solutions, tant les autres partis ont achever de les dégoûter.
Ils sont en définitive de plus en plus nombreux, ceux qui pensent qu’il est peut-être temps de se résoudre à voir ce parti prendre dans le jeu démocratique une part active, car on ne peut continuer à rejeter par principe, plus d’un tiers des opinions.
Gravement annoncé par un Premier Ministre plus crispé que jamais, le désistement de candidats socialistes laminés par la vague de fond apparaît dans ce contexte comme un dernier et dérisoire rempart avant le tsunami…
Le plus grave est d’avoir continûment exclu le FN du jeu démocratique, ce qui a contribué à le radicaliser, et surtout qui l’oblige a être majoritaire tout seul. Hélas, cela va peut-être finir par se produire et cela pourrait ne pas être très bon… Mais sera-ce pire que cette belle brochette d’andouilles qui nous conduit en douceur à la faillite ? That is the question…

05 décembre 2015

Le soleil se lève toujours à l'Est

Quel pays étrange que le Japon !
Rarement à la une de l’actualité, il semble si lointain, qu’on le dirait presque sur une autre planète.
Son insularité y est peut-être pour quelque chose, mais le fait est qu’il ne fait rien comme les autres.
Champion de la modernité technique, il a su préserver une ardente et intemporelle personnalité et l’esprit national y semble intact, inscrit dans le panache impérial d’une histoire millénaire, à fois statique et très évolutive.

Sévèrement éprouvé par les évènements naturels, dus autant aux intempéries climatiques violentes qu’à l’instabilité sismique de la région, il fut également victime de la folie humaine. Même s’il fut largement responsable de la survenue de ce désastre, il reste le seul peuple à avoir connu dans sa chair, les affres de la guerre nucléaire.
Non seulement il a supporté vaillamment ces terribles calamités, mais à l’instar de la fameuse citation nietzschéenne selon laquelle ce qui ne tue pas rend plus fort, il reste envers et contre tout une nation qui compte, et sur les ruines il a su reconstruire, toujours plus ambitieusement.

Converti bon gré, mal gré, au modèle démocratique occidental, on dirait qu’aucun des périls auxquels sont confrontés les autres ne l’atteint.
Au plan économique, bien que sa croissance ait beaucoup molli depuis quelque temps, il reste la troisième puissance mondiale, en apparence fermée mais pourtant très ouverte aux échanges puisqu’il est au troisième rang mondial en termes d’exportations et au sixième pour les importations.
L’immigration est quasi inexistante. Est-ce une conséquence, sans doute en partie, le pays ne connaît pas la plaie du chômage, dont le chiffre se maintient au taux incroyablement bas de 3,4% !
En matière de santé publique, il affiche les meilleurs indicateurs au monde. L’espérance de vie y est la plus longue (plus de 87 ans pour les femmes et plus de 83 pour les hommes) et le taux de mortalité périnatale n’est que de 2,1 pour mille. L’image boursouflée des lutteurs sumo, ne s’applique pas à la population générale, qui s’alimente sainement et qui ne compte que 3,7% de personnes obèses.
La protection sociale, très ancienne puisqu’elle couvrait 70% de la population juste avant la seconde guerre mondiale, s’étend aujourd’hui à 99,9% des Japonais. Fondée en grande partie sur un système public, elle laisse toutefois la part belle à plus de 3500 compagnies d’assurances.

Quelques ombres obèrent certes un peu ce tableau séraphique. le Japon qu’on pensait guetté par la surpopulation, a vu s’effondrer son taux de natalité, ce qui constitue une vraie menace sur le renouvellement des générations et plus prosaïquement sur l’avenir des retraites. A ce jour l’âge légal de fin d’activité est flexible, entre 55 et 65 ans, tendant progressivement vers la limité haute de la fourchette. Le financement est complexe, basé en partie sur un système de “répartition provisionnée”, géré par l’Etat, et par l’ouverture croissante à la capitalisation. De fait, les Japonais sont des épargnants ce dont profite paradoxalement l’Etat, un des plus endettés au monde (autour de 240% du PIB !), mais en circuit fermé si l’on peut dire, et quasi indépendant de créanciers étrangers…

Le Japon qui a su conserver une bonne partie de ses traditions séculaires reste donc un îlot de sérénité et de prospérité au sein d'un monde tourbillonnant, en proie à la perte de tous les repères.
Mais peut-il devenir à son tour un modèle ?
Et combien de temps ses 127 millions d’habitants pourront-ils encore jouir de l’ivresse du progrès technique, dans le cadre embaumé et rassurant d’une civilisation hors d’âge ?


Sources : Wikipedia, Les Echos, OECD, New England Journal Of Medicine, Le Monde

29 novembre 2015

La grande kermesse climatique

La réunion internationale sur le climat dite COP21 s'inscrit dans l'actualité de manière fort troublante. Succédant par le jeu du hasard aux terribles attentats parisiens, elle offre un contraste saisissant avec ces derniers et soulève brutalement plusieurs questions.

Celle du timing bien sûr avant tout. Car après cette tuerie sauvage, qui a conduit à la proclamation de l’Etat d’Urgence, à renforcer les mesures de sécurité du plan vigipirate (déjà renforcé depuis janvier dernier), et qui met à rude épreuve les forces de l’ordre, organiser une manifestation monstre réunissant 150 chefs d’états, peut apparaître comme une gageure, voire une pure folie.
La capitale française va se transformer en camp retranché, mobilisant des milliers de policiers et gendarmes. La circulation routière va être des plus difficiles et on annonce de grandes perturbations sur les transports en commun ! Ainsi les Pouvoirs Publics recommandent aux citoyens de se débrouiller pour rester chez eux, tandis qu’en haut lieu, on fera la causette sur les caprices de la météo ! On propose de manière utopique de se mettre au télétravail, ou plus prosaïquement de prendre un ou deux jours de RTT (Réduction du temps de Travail).
On croit vraiment rêver ! Tout ce ramdam pour quoi ? Pour évoquer les risques hypothétiques d’un éventuel réchauffement de l’atmosphère terrestre dans le siècle à venir !
Devenue une véritable idéologique totalitaire, la théorie du réchauffement climatique (Global Warming), tolère de plus en plus mal la critique. On a vu récemment un haut responsable du service météorologique (Philippe Verdier) évincé par les satrapes qui réglementent le Service Public de l’information, au motif qu’il émettait quelques réserves sur ce délire collectif. On a vu une ancienne ministre préconiser le fichage des esprits déviants de la théorie officielle dont elle se veut une des figures dominantes pour ne pas dire la pasionaria. Elle voudrait qu'ils assument leur responsabilité lorsque l’apocalypse selon Corinne Lepage aura lieu, voire sans doute qu’ils soient jugés par un tribunal ad hoc…
Quant à monsieur Hulot, qui sillonna le monde sans trop se soucier de son bilan carbone, il voudrait au nom de sa nouvelle religion, empêcher les entreprises d'être profitables, pour protéger la nature…

Bref, en attendant la montée des eaux, on nage en pleine inconsistance.
Si réchauffement il y a, bien malin celui qui peut affirmer qu’il soit uniquement d’origine humaine. La science des évènements climatiques est si complexe et aléatoire que même avec les plus puissants calculateurs, et les meilleurs algorithmes, la sagesse impose de se rallier au bon vieux principe socratique selon lequel “la seule chose qu’on sache c’est qu’on ne sait rien…”
Combien de temps le réchauffement durera, personne ne peut le dire. Tant d’évènements naturels peuvent survenir à tout moment qu’il est illusoire de pouvoir affirmer ce qui va se passer dans cent ans ! En 1991 le volcan philippin Pinatubo, qu’on croyait éteint depuis 500 ans fut le siège d’une colossale éruption, qui à elle seule d’après les experts, occasionna un refroidissement moyen de l'atmosphère de 0,6 degrés celsius pendant 3 ans !

Si tant est qu’il ait réchauffement et que l’homme en soit le fautif principal, on n’en serait pas beaucoup plus avancé. Certes, il paraît évident et de bonne politique de développer des énergies propres et renouvelables, et d'une manière générale de ne pas gaspiller les ressources naturelles. De là à refuser tout développement industriel, et toute activité productrice de CO2, il y a un sacré pas.
On a quand même un peu tendance à oublier les retombées favorables pour des millions, voire des milliards d’être humains, de ce progrès industriel et technique.
Les mêmes qui s’accommodaient fort bien de l’asservissement dans la pauvreté de tous les peuples soumis au communisme, voudraient désormais leur interdire d’accéder à un peu de prospérité ! Certains ont sans doute la nostalgie du pseudo-égalitarisme de Mao qui procurait soi disant à tout Chinois un bol de riz... Ceux qui fermaient les yeux sur les horribles dégradations de l’environnement commises au nom du socialisme, continuent à donner des leçons et voudraient faire croire que l’écologie soit forcément “de gauche”. Quelle extravagance !

Enfin, si tant est qu’il y ait réchauffement du climat, est-il forcément néfaste comme on l’assène de manière univoque à longueur de journée ? N’y a-t-il pas quelque effet positif qu’on pourrait en toute objectivité, mettre en balance ?
La douceur automnale connue cette année en France fut des plus agréables. Mais sans doute a-t-elle permis de faire de substantielles économies en matière de consommation énergétique et peut-être de belles récoltes agricoles, qui sait ?

Ce qui est sûr en tout cas, l'organisation de grand happening est bonne à prendre pour des Pouvoirs Publics toujours avides de redorer leur blason défraîchi.
On pourrait pourtant gloser sur leur lourde responsabilité en matière d’aménagement du territoire, à la fois autoritaire et inefficace pour pallier les catastrophes naturelles, notamment les inondations.
On pourrait faire remarquer qu’ils ont beau jeu d’agiter des peurs sur l’avenir, qu’ils prétendent indépendantes de leur bonne volonté, alors qu'ils font mine dans le même temps doublier l’incurie gestionnaire qui les conduit à endetter massivement et pour des décennies les jeunes générations.
On pourrait observer que l’occasion est trop belle pour eux d'occulter l’inexorable montée du chômage, en grande partie due à leur politique calamiteuse. Et on pourrait noter qu’une fois encore ils profitent des circonstances pour augmenter les impôts et taxes, seule chose qu’ils sachent vraiment faire.
Pour paraphraser le Quotidien La Provence, les automobilistes se diront qu'ils avaient mal compris ce que Ségolène Royal et Manuel Valls avaient pourtant indiqué à la mi-octobre : "Dès 2016, la taxation de l'essence sera réduite d'un centime par litre par rapport à son niveau aujourd'hui prévu ; la taxation du gazole connaître le mouvement inverse."
Foin de tout cela : en fait d'une baisse du prix de l'essence d'un centime par litre, c'est à une augmentation de 2 centimes par litre à laquelle il faut s'attendre au 1er janvier prochain. Pour le gazole la note sera encore plus importante : 3,5 centimes par litre.
Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose...