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30 juillet 2007

Mauvaise foi

En dépit des invraisemblances d'un scénario un peu à l'eau de rose, on adhère sans peine à cette bluette optimiste qui cherche à marier des opposés a priori inconciliables. Roschdy Zem démontre une certaine maîtrise dans la mise en scène, et réussit bien notamment à donner un peu d'épaisseur psychologique aux personnages secondaires ce qui est suffisament rare pour être mentionné. Il se donne évidemment le beau rôle, qu'il interprète avec brio, mais c'est incontestablement Cécile de France qui, avec sa fraîcheur et sa candeur délicieuse, donne la petite touche qui fait sortir ce film de l'ordinaire.

Célibataires

Cette comédie « sociétale » a bien du mal à décoller. Les trois quarts du film se traînent péniblement. Le scénario est inutilement alambiqué, glauque, vulgaire, et décousu. Les personnages sont franchement antipathiques. Heureusement une embellie finit par surgir dans ce cloaque désespérant et la fin, classique mais bienvenue, laissera aux spectateurs qui auront le courage d'aller jusqu'au bout un souvenir pas trop mauvais.

Bobby

Malgré un casting impressionnant, le réalisateur Emilio Estevez ne parvient à faire de ce prétentieux long métrage, qu'un pâle et inodore navet. Censé mettre en scène le dernier jour de la vie du sénateur Robert Kennedy, il s'éparpille durant près de 2 heures, en vains conciliabules au sein des habitants de l'hôtel où le candidat à la primaire démocrate, doit tenir une réunion politique le soir même. Aucun personnage n'accroche l'attention, et leurs minuscules problèmes n'éveillent pas le moindre intérêt. Quant à Kennedy lui-même, on ne fait que l'entrevoir par instants, à partir de scènes de foules filmées à l'époque. On l'entend également, débiter quelques phrases plutôt creuses et démagogiques, notamment sur la guerre du Vietnam, que son frère avait entreprise quelques années auparavant... Bref, ce tragique jour de juin 1968 s'enlise dans les sermons bien pensants et la guimauve « progressiste ». Il n'y a aucune analyse de ces évènements, aucun recul sur leur signification. Et c'est dans cette ambiance molle et alanguie, que le meurtre surgit comme une gifle, ramenant brutalement ce microcosme nombriliste à la réalité du monde.

Le voile des illusions

D'après Somerset Maugham, la douloureuse histoire d'une relation amoureuse impossible dans la Chine des années vingt au siècle dernier. Les tensions sont partout. La montée du nationalisme face àaux ingérences étrangères, les ravages du choléra dans un pays voué au culte des esprits plus qu'à celui de l'hygiène, et surtout les déchirements dramatiques d'un jeune couple de la gentry britannique formé trop vite, sans passion ni vraie affection. Contre toute attente, dans cet univers hostile peuplé de paysages sublimes mais où chaque jour apporte de nouveaux périls, l'homme distant et ombrageux et la femme volage et infidèle vont finir pas se trouver vraiment.

Il faut une certaine patience pour suivre cet éprouvante et mélodramatique rédemption tant elle est bridée par une froide pudeur et tant elle charrie de préjugés masochistes. Mais le jeu très sobre et subtil des acteurs, l'impeccable reconstitution historique, en font un spectacle digne de cet effort.

Le parfum

Au spectacle de ce diabolique parfumeur qui s'échine à extraire l'essence des femmes pour en distiller le parfum absolu, on songe évidemment au docteur Frankenstein qui voulut bâtir l'Homme idéal à partir d'un chimérique assemblage de cadavres. Dans les deux cas le rêve fou se transforme en descente aux enfers et c'est la tristesse et la désolation qui s'imposent en lieu et place de l'amour et de la beauté.

Les aventures de Jean-Baptiste Grenouille, issues de l'imagination tordue du romancier Süsskind, paraissent toutefois sordides face au désespoir prométhéen de Frankenstein, et ses bricolages monstrueux tiennent davantage de la lubie d'un serial killer sans état d'âme que d'un grand dessein romantique.

Même si la réalisation léchée du film peut opérer une certaine séduction, il est impossible d'adhérer à cette sorte de macabre passion. En fait de divine fragrance, on perçoit surtout les pestilentiels remugles qui émanent de l'univers miasmatique dans lequel évoluent des personnages falots et antipathiques. L'histoire très statique, traîne en longueur. Et lorsqu'elle s'achève, dans une grotesque transe orgiaque, on ressent avant tout un immense écoeurement.

02 juillet 2007

Un cinéaste bien excentrique


David Lynch est un cinéaste déroutant, capable du meilleur comme du pire. Le ressort de ses films réside tantôt dans l'émotion la plus simple et la plus poignante, tantôt au contraire, dans l'étalage vain de procédés et d'artifices, au service de mystères plutôt frelatés. Avec Blue Velvet, par exemple c'est la seconde option hélas qui s'impose. En dépit d'un délicieux accompagnement musical et d'une affiche séduisante, cette histoire est bien consternante. Derrière une sorte de théâtralisme laqué censé créer une ambiance mystérieuse, le scénario s'avère plat et artificiel. Les personnages sont vides d'émotion et leur jeu est plutôt laborieux. L'ensemble est certes soyeux mais sans accroche.
Pour Mulholland Drive, le cinéaste puise au même tonneau de chimères. La mise en scène est somptueuse, les images superbes, les actrices et acteurs excellents, la musique envoûtante. Pourtant on reste sur sa faim. Car le film qu'on imagine narratif au début, dans le style noir, évoquant l'excellent " LA confidentials ", bascule un bref moment dans la violence décalée genre Tarantino, puis dérape brutalement et définitivement dans le délire le plus total, rappelant " une nuit en enfer " de Rodriguez.
Qu'un film vous déstabilise, voilà qui n'a rien de dérangeant, bien au contraire, lorsque le propos reste captivant. Mais lorsqu'on s'aperçoit que les retournements de situations ne sont que des incohérences accumulées, on finit par se lasser. Le chaos stérile qui règne dans toute la seconde partie de ce long métrage, en limite considérablement l'intérêt. L'impression la plus forte qui s'impose, c'est que D. Lynch avait dans la tête le début de son film, mais hélas pas la fin. Il en fait des tonnes pour tenter de faire croire à la complexité, à l'originalité, multipliant les chausse-trappes, les faux semblants et les pseudo indices, mais tout ceci n'aboutit à rien d'autre qu'à l'exaspération avec laquelle on ressort, après plus de deux heures d'efforts pour comprendre… qu'il n'y a rien à comprendre !
Ces reproches qu'on pourrait adresser également au baroque et déjanté Dune par exemple, à l'insensé road movie Sailor et Lula, ou encore au très anarchique et boursouflé Lost Highway, sont toutefois totalement hors de propos pour deux films vraiment décapants : Elephant Man et une Histoire Vraie. Ce sont assurément les plus bouleversants dans cette oeuvre inimitable (les deux, étant d'ailleurs tirés d'histoires vraies).

A partir d'un sujet scabreux pour le premier, dans une ambiance lourde et austère, filmée en noir et blanc, Lynch tire une fable bouleversante sur la souffrance humaine, sur la misère d'être né différent. Aucun artifice ne vient polluer ce récit dramatique, transcendé par le sublime adagio de Barber qui lui sert de bouleversante toile de fond musicale.
Pour Elephant Man comme pour une Histoire Vraie, le cinéaste, dont on connaît la propension à divaguer, voire parfois à délirer, apparaît ici comme fasciné, captivé par les faits qu'il raconte. Il resserre en conséquence son discours et contraint sa caméra pour capturer sans artifice l'émotion à fleur de peau. Et cela donne de purs et inoubliables chefs d'oeuvres.
Et comme John Hurt, bien méconnaissable, fait une composition extraordinaire dans Elephant Man, Richard Farnsworth incarne le personnage principal d'une Histoire Vraie avec une densité fabuleuse.
Sitôt acclimaté à l'univers décalé de cette épopée singulière, on tombe en effet irrésistiblement sous le charme de ce vieillard entêté qui au soir de sa vie, entame envers et contre tout une stoïque remontée de son passé pour tenter d'en effacer les actes manqués et en apaiser les meurtrissures. Et pour renouer in extremis avec un frère moribond, les liens magiques de l'enfance, brisés par des années de disputes largement arrosées d'alcool.
Ce pèlerinage expiatoire que d'autres feraient sur les genoux jusqu'à la Vierge Noire de Rocamadour, il choisit de l'accomplir, lui, en dépit d'affreux rhumatismes, de manière cocasse et pathétique, sur plusieurs centaines de kilomètres, à cheval sur le seul et unique véhicule à sa portée, une dérisoire tondeuse à gazon.
Cela confère à ce film une simplicité évangélique. On songe parfois, le long de cette longue route, au bord des immensités sauvages, à la solitude sublime qui sous-tend les films de Terence Malick.
Indiscutablement un grand classique, solide et beau comme une tragédie antique.
Rien que pour ces deux joyaux, et en dépit de ses excentricités, David Lynch mérite donc une place à part au Panthéon du cinéma.

30 juin 2007

Apocalypto : voyage au bout de la peur

Mel Gibson est une sorte de vilain petit canard du cinéma. Il est vrai qu'il énerve par ses cabotinages et qu'il peut se montrer parfois sous un jour détestable. Il faut reconnaître toutefois qu'il sait faire des films. Celui-ci est une brillante démonstration de son savoir-faire. On peut n'y voir qu'une aventure trépidante chez les Mayas. Ce ne serait déjà pas si mal car, n'était l'éclipse de soleil rappelant un peu trop Tintin, ce récit dont l'essentiel se déroule au sein d'une nature sauvage et magnifique, est haletant, terrifiant, et remarquablement mené.

On peut également y distinguer un périple initiatique, éprouvant mais illuminé vers les valeurs essentielles. Le héros qui fuit une société cruelle, brutale, ignorante et vaine, tente en courant à perdre haleine dans la jungle, de retrouver une vie simple, associant joies familiales et amour de la forêt. Derrière la théâtralisation de la violence, il s'agit en fait d'une fable écologique, à mi-chemin entre le Candide de Voltaire et le Walden d'Henry-David Thoreau.

L'apocalypse consiste pour l'homme, à savoir surmonter ses peurs et ses aveuglements afin de retrouver le paradis perdu...

22 mai 2007

Michael est de retour...

Le festival de Cannes donne à nouveau l'occasion à Michael Moore de ramener sa grosse fraise. Triste spectacle sur la Croisette, que la parade ronflante de cette outre pleine de soupe à qui un jury de cuistres trouva très fin de décerner "la palme" il y a trois ans. Aujourd'hui ce tripatouilleur d'images, qui est au cinéma ce que les ballerines de Botéro sont à la danse, refait le coup du pseudo documentaire "iconoclaste", à propos cette fois du système de santé américain ! On devine déjà par où cet enfonceur de portes ouvertes va faire passer ses caricatures d'enquêtes, grossièrement cousues de fil blanc...
Cela me donne l'occasion de reprendre mes notes de 2004 à propos de son Fahrenheit 9/11 que j'avais fait l'effort de subir, pour en avoir le coeur net. Il est évident que je suis désormais vacciné :

"Enfin je l’ai vu ce film qui a tant fait coulé d’encre, Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, dont je pensais tout connaître avant de le connaître !
Eh bien c’était effectivement le cas...
Pourtant je dois lui reconnaître avant toute chose quelques mérites :
Il illustre la magnifique liberté d’expression qui règne en Amérique.
Il vérifie également qu’à trop vouloir en dire on ne dit rien, voire le contraire de ce qu’on voulait démontrer. La réélection éclatante de George Bush doit probablement quelque chose aux excès clownesques de Michael Moore.
Enfin, il a permis de mesurer la mauvaise foi et les a priori du monde artistique et intellectuel, qui ont atteint un sommet vertigineux lors de l’attribution de la palme d’or du festival de Cannes à ce petit chef d’œuvre de désinformation.
Sur la forme, il ne s’agit en effet que d’un montage cinématographique faisant feu de tout bois pour tenter de dégrader l’image de George W. Bush.
Michael Moore concentre le feu de sa très lourde artillerie sur le président américain qu’il a pris en haine on ne sait trop pourquoi. Comme dans les procès en sorcellerie, tous ses faits et gestes sont interprétés à sens unique par sa caméra torve.
Michael Moore est mauvais joueur et sa rancune est tenace.
Entre autres falsifications, il accuse Bush d’avoir volé l’élection de 2000 alors que tous les recomptages officieux et officiels en Floride ont entériné sa victoire. Il s’agit donc de pure diffamation. Il insinue que sa popularité n’a cessé de décroître dès l’élection passée ce qui est faux comme en atteste le triomphe républicain lors des scrutins de mid-term de 2002.
Emporté par son délire obsessionnel il en vient même à se contredire, accusant par exemple Bush d’avoir négligé la sécurité avant le 11/9 et fustigeant dans le même temps toutes les mesures prises pour la renforcer ensuite! Il occulte au passage le fait qu’en dépit des menaces brandies sans cesse par les terroristes, aucun attentat ne s’est reproduit sur le territoire américain (pourvu que ça dure).
S’agissant de l’Irak, il ment effrontément en suggérant que ce pays était un jardin d’Eden tranquille et prospère, sauvagement agressé par les USA, affirmant même que Saddam n’avait quant à lui jamais attaqué personne !
Moore qui a le gabarit d’un éléphant, ne semble pas en avoir la mémoire car il oublie que cette intervention se situe dans le droit fil de la crise de 1991 qui vit l’Irak annexer le Koweït. Il oublie qu'une coalition internationale s'était formée à l'époque pour le chasser des terres qu'il avait envahies. Il omet enfin de rappeler que faute de détermination de cette même communauté, le tyran de Bagdad put se maintenir et continuer de massacrer son peuple sous le regard atone de l’ONU. Le "film", lacunaire, ne contient de toute manière pas une seule allusion aux 16 résolutions prises à son encontre, rien au sujet de la prise en otage durant 44 jours des inspecteurs dès la fin 1991, et rien sur leur expulsion pure et simple en 1998...
Niant les liens d’Al Quaeda avec Saddam, Moore "oublie" que ce dernier fut le seul chef d’état au monde à faire cause commune avec les terroristes en se réjouissant publiquement des attentats du 11/9.
Au chapitre – volumineux – des absences, on ajoutera qu’à aucun moment Moore n’évoque la montée des dangers pendant la présidence insouciante de Bill Clinton qui laissa croître et embellir Al Quaeda, en dépit d’un premier attentat contre le World Trade Center en 1993 et de plusieurs attaques terribles dont celle qui fit près de 200 morts à Nairobi.
Evoquant enfin la crise économique et la montée du chômage, il accuse Bush d’en être responsable. Pourtant chacun sait que le Krach économique commença au cours du second semestre 2000 sous la présidence Clinton qui n’avait pris aucune mesure pour dégonfler la bulle spéculative et lutter contre les malversations patentes de certaines entreprises comme Enron. En revanche, il néglige de dire qu’avec des actions audacieuses et déterminées, l’Administration Bush a réussi à l’enrayer et que l’Amérique est en train de retrouver la prospérité et le plein emploi !
Il y aurait encore quantité d’artifices à démonter dans cet ersatz de film à thèse. Le fait par exemple qu’on ne trouve aucune séquence sur les progrès faits par l’Afghanistan grâce à l’intervention américaine, qui ont abouti à la tenue d’élections libres récemment, à la dignité retrouvée des femmes, à la réouverture d’écoles et de cinémas...
Tout ceci converge vers une seule conclusion : Moore est un fieffé menteur. Avec les vieilles ficelles qu’il emploie, et la mauvaise foi qui l'anime, il est possible d’affirmer n’importe quoi. D’autres s’en sont inspiré pour suggérer qu’aucun avion ne s’est écrasé sur le Pentagone par exemple, ou que les attentats du 11/9 ont été un coup monté par le lobby militaro-industriel. Auparavant, certains avaient déjà tenté de faire croire que la conquête de la Lune ne fut qu’une gigantesque mascarade organisée par les studios d’Hollywood, que le Communisme était un idéal de paradis sur terre, ou que Hitler représentait un avenir radieux !
Faut-il avoir de la crotte dans les yeux pour suivre béatement ce genre de filou sans scrupule !"

04 avril 2007

World Trade Center


Oliver Stone donne une vision extrêmement sobre, presque dépouillée des atroces événements survenus le 11 septembre 2001 à New York. Une fois n'est pas coutume, le cinéaste "engagé" n'interprète pas les faits. Il se borne à en montrer l'absurdité, à travers le destin haletant de 2 policiers arrivés tout de suite sur les lieux, et dont la vie tranquille bascula tout à coup dans une horreur absolue et inexplicable. L'exercice était extrêmement délicat. Le risque était grand en effet de tomber dans le film catastrophe spectaculaire, ou bien de se laisser aller à des digressions grandiloquentes, voire de céder à la théorie obscure du complot qui fit tant de ravages dans les cervelles obsédées par l'antiaméricanisme. Même si le scénario n'évite pas certains clichés un peu "mélo", il reste fort car très proche au sens le plus physique qui soit, du drame que beaucoup d'êtres humains ont vécu ce jour là.

24 janvier 2007

Le Nouveau Monde


Terence Malick est un cinéaste étrange. Extrêmement discret, c'est tout juste si l'on dispose d'un portrait photographique de lui alors qu'il tourne des films depuis plusieurs décennies ! Il est vrai que sa production s'inscrit hors des sentiers battus par les médias, son dernier opus n'étant que le quatrième d'une oeuvre aussi rare que magnifique.

Hélas, ce Nouveau Monde est une déception d'autant plus cruelle.
D'un titre riche de promesses, ne sort qu'une longue fresque un peu compassée.
Elle reprend pourtant un certain nombre des recettes utilisées précédemment dans ce qui reste à ce jour le principal chef d'oeuvre du cinéaste, la Ligne Rouge : scènes aquatiques, nature omniprésente, voix off interrogeant l'indicible, personnages un peu étrangers à leur propre destinée...
On y retrouve également la magnificence des images et une mise en scène très travaillée. Mais il manque quelque chose, comme l'âme de cette aventure tirée de faits réels.
C'est désolant, mais tout ce qui faisait merveille dans la Ligne Rouge tombe ici à plat. Tous ces questionnements dont Malick est si friand s'avèrent désespérément fades. Les personnages n'ont pas d'existence propre. Colin Farrell est complètement à côté de ses pompes. Christopher Plummer est absent. Quant à l'héroïne, interprétée par Q'Orianka Kilcher, elle dégage une aura charmante mais reste dans un registre trop contraint et artificiel. On ne sait si ces êtres là savent ce qu'est l'amour. Plus grave on ne sait s'ils ont envie de le savoir. Ils planent sur la vie mais sans donner l'impression de vraiment « comprendre le langage des fleurs et des choses muettes. »

Et c'était justement ce qu'on attendait d'eux dans ce monde sauvage et pur, à l'aube d'une véritable transfiguration, peuplée de terribles drames mais aussi de vertigineuses espérances...


26 décembre 2006

Land of plenty


A travers 2 personnages que tout semble opposer, Wim Wenders offre sa vision de l'Amérique blessée mais ambivalente d'après le « nine/eleven ».

Le film est dominé par les mésaventures burlesques d'un personnage totalement déjanté, Paul, ancien vétéran du Vietnam, auto-proclamé « gardien de la sécurité nationale ».

Dans une camionnette, bricolée par ses soins, bourrée de gadgets électroniques, il sillonne inlassablement les rues de Los Angeles, surveillant les activités de toute personne ou de tout groupe « suspect » de velléités terroristes. Même s'il voit des complots partout, il n'est toutefois pas méchant. Enfermé dans des certitudes grotesques, il ne comprend à l'évidence rien du monde qui l'entoure. Il suit des pistes qui ne mènent nulle part, mais il est persuadé d'oeuvrer pour le bien.

De son côté une jeune femme, Lana, dont on apprendra qu'elle lui est très proche, débarque précisément du Proche-Orient où elle effectuait un voyage humanitaire. A l'inverse de Paul, elle manifeste une très large ouverture d'esprit et possède de grandes qualités de coeur. Elle est connectée sur internet, donc en prise sur le monde, et consacre tout son temps au service d'une mission d'aide aux SDF.

Ce film est assez touchant. Bien que le cinéaste montre un parti-pris très anti-Bush, comme il se doit en tant qu'artiste « éclairé », il ne traite pas son sujet de manière trop vindicative ou caricaturale. L'approche intimiste d'évènements gigantesques reste hélas assez rudimentaire. Les personnages un peu trop « fabriqués » pour la démonstration, manquent de crédibilité et ne portent pas très loin le raisonnement du cinéaste. D'autant qu'il manque la touche poétique décalée à laquelle il nous avait habitués. Une mention pour la magnifique chanson de Leonard Cohen qui donne son titre au film et sur laquelle il s'achève en beauté.

24 octobre 2006

Basic instinct 2


Plus belle et vénéneuse que jamais, Sharon Stone alias Catherine Trammer, reprend du service dans le rôle de la femme fatale, à la séduction mortifère.
Mais cette nouvelle prestation s'inscrit davantage comme un « second look » sur un cas clinique envoûtant, plutôt qu'une suite à l'épisode précédent.

On retrouve naturellement les ingrédients sulfureux qui ont fait le succès du thème. Mais hormis les apparences, il ne reste rien du vécu du personnage dont on peut donc suivre les aventures avec un oeil nouveau.
Partant de là, le scénario et la mise en scène, assez généralement étrillés par la critique, s'avèrent remarquablement soignés et très habiles, ne ménageant pas les nerfs du spectateur et relançant en permanence, et ce jusqu'à la fin, toutes les hypothèses.
Bien sûr on peut critiquer l'aspect quelque peu racoleur de ce sex-thriller torride, à déconseiller aux enfants. Il reste toutefois bien soft et plutôt élégant si on le compare à tant d'immondices pourtant couvertes de louanges.
On peut trouver le docteur Glass, inexorablement empêtré dans les mailles de la toile de l'araignée, un peu ballot et naïf. Mais le contraste avec la prédatrice n'en est que plus saisissant.
Il est difficile en tout cas, de nier que l'ensemble soit parfaitement maîtrisé et fertile en rebondissements, ce qui constitue tout de même l'essentiel pour les amateurs du genre.

12 octobre 2006

Le convoyeur

Sur une bonne idée, voici encore un exemple de l'incurable morbidité du cinéma français. L'ambiance lourde, grise, poisseuse, ultra-violente, véritablement répugnante qui imprègne ce film de bout en bout, est à vomir. C'est bien simple, rien n'éveille le moindre sentiment ni la moindre émotion dans cet infernal magma. Les entreprises de transports de fonds y sont l'émanation de la civilisation du fric et comme il se doit sont pourries jusqu'à l'os, juste bonnes à être rachetées par les « Ricains ». Les convoyeurs dont on imaginait le métier avec empathie sont dépeints ici comme des brutes avinées sans foi ni loi, guère plus intéressantes que les truands qui les attaquent à l'arme lourde.
Albert Dupontel campe un personnage totalement halluciné dont le jeu se résume à un festival psychiatrique faisant alterner expressions muettes de poisson mort, regards exorbités d'idiot constipé, et trépidations d'épileptique en rupture de traitement. On se doute que tout ça est la faute à la société comme d'habitude mais la rengaine est éculée et on trouve bien long ce déferlement prétentieux et gratuit de haine et de sang, qui trouve son apothéose dans un joli spectacle sons et lumières, en forme de carnage général.

27 septembre 2006

The ballad of Jack and Rose


Jack est un intéressant spécimen de hippie fossilisé. Il est confit dans ses vieux idéaux, tendance new age, écolo, et misanthrope. Don Quichotte de la rusticité, il est en guerre avec la société et tout particulièrement avec les promoteurs immobiliers qui investissent progressivement le terrain sur l'île de Nouvelle Angleterre, où il s'est exilé. Il y a bâti un micro-univers dans lequel il s'est enfermé après la mort de sa femme, avec ses certitudes et surtout avec sa fille Rose. Entre elle et lui, c'est un amour fusionnel, excessif, parfois un peu trouble, et narcissique.
Le jour où il décide de faire entrer dans leur petit monde une amie, Kathleen, et ses deux garçons, l'ordre et l'harmonie artificiels dans lesquels évolue cet étrange duo volent en éclats. Les drames se succèdent, l'émancipation de Rose est brutale et à plusieurs moments on frôle la catastrophe. Jack prend peu à peu conscience de l'impasse dans laquelle il s'est fourvoyé. La fin de l'histoire est hélas tragique, mais tout de même porteuse d'espérance.
Avec la performance étonnante de Daniel Day Lewis, c'est toute la force de ce film par ailleurs un peu long. La vision n'est ni bornée, ni manichéiste. Les sentiments sont complexes, un peu désespérés, ambigus, mais vierges de tout a priori idéologique. Certaines scènes sont poignantes et l'ensemble laisse une étrange sensation d'inachevé peuplé de questions torturantes : Aimons nous vraiment ceux que nous aimons ? Suffit-il d'aimer quelqu'un pour faire son bonheur ? A-t-on raison de haïr ceux que nous haïssons et de croire à ce que nous croyons ? INDEX-CINEMA

31 août 2006

V pour vendetta : vers le meilleur des mondes ?

Cette histoire qui reprend le thème rebattu du vengeur masqué évoque naturellement de prime abord le personnage emblématique de Zorro : solitude du héros, cape et chapeau noir, voltiges à l'arme blanche, paraphes en lettres de feu...
Pour s'en démarquer, les scénaristes ont tenté d'instiller un peu d'ambiguïté dans l'intrigue, et d'inattendu dans le manichéisme. Hélas ça donne en fait une sorte de galimatias sans queue ni tête, nourri d'allusions plutôt équivoques : D'un côté on découvre l'Angleterre soumise à un régime totalitaire qui justifie sa pression policière par des périls imaginaires, mais dont le peuple s'accommode assez bien, accroché qu'il est à son confort matériel. L'église y est comme il se doit, pervertie et inféodée au Pouvoir, l'homosexualité, synonyme d'intelligence et d'ouverture d'esprit est persécutée, et le Coran constitue la relique émouvante d'une culture bannie. L'Amérique quant à elle est en pleine décomposition « à cause des guerres qu'elle a entreprises... »
De l'autre côté, on suit les péripéties d'un justicier censé incarner le bien mais dont les jugements sont expéditifs. Il n'hésite pas « pour la bonne cause », à tuer, brutaliser, terroriser, ou à faire sauter joyeusement les symboles même de la démocratie que sont le Parlement et le Palais de Justice en se servant du métro pour véhiculer ses bombes...
Au final le sentiment qui domine, c'est celui d'assister à une farce sinistre qui s'épuise en bavardages sentencieux et invraisemblances ridicules. L'esthétique léchée de BD post-moderniste ne parvient à sauver cette douteuse aventure qu'on voit s'achever non sans un certain soulagement. INDEX-CINEMA

23 août 2006

Trois enterrements

Ça commence par la mort d'un homme, tué par balles, dont on découvre le corps au milieu de nulle part, entre le fin fond du Texas et l'orée du Mexique, alors que les coyotes s'apprêtent à le dévorer.
Mais cette entrée en matière brutale, évoquant un thriller brûlant, se met à patiner un bon moment en tergiversations, supputations, et allers et retours incessants entre le passé et le présent, autour de personnages et d'évènements qu'on peine à mettre en cohérence. On se demande même si quelque chose va vraiment démarrer au sein de cette atmosphère desséchante, ivre de poussière et de soleil.
D'autant que la vie est dure dans cette contrée reculée. La police des frontières omniprésente, n'est pas tendre avec les malheureux qui tentent de fuir leur pays pour gagner un hypothétique eldorado. D'une manière générale les gens ne sont pas très avenants, à l'image de Tommy Lee Jones avec sa silhouette hâve et sa gueule burinée, mal rasée de vieux cow boy désabusé. L'ennui est sur toutes les têtes. Les femmes le trompent en trompant leur mari et les hommes en buvant, et en baisant les femmes qui trompent leur mari...

Et puis les morceaux épars du puzzle se rassemblent tout à coup.
Cet homme, on apprend par qui et pourquoi il a été tué. On découvre qu'il avait un ami qui tenait vraiment à lui. On comprend que pour cet ami, le crime ne peut rester impuni et que les dernières volontés du défunt doivent être exaucées.
Une vengeance se dessine alors, car la justice doit passer, même si ceux dont c'est le métier s'avèrent incapables de la rendre.
Elle va donc s'accomplir au travers d'une hallucinante chevauchée, une sorte de vertigneux et insensé huis clos itinérant. Un véritable voyage expiatoire, rude, terrible, dont la simplicité implacable évoque naturellement les errances solitaires des héros du western classique.
Tommy Lee Jones, dont c'est la première réalisation, en fait un peu trop dans le sordide. Mais il signe toutefois une oeuvre originale, magnifiquement dirigée et servie avec brio par des acteurs excellents : lui-même, Barry Pepper, mais aussi par exemple Levon Helm - le batteur du groupe mythique The Band - qu'on découvre en vieil ermite aveugle qui supplie qu'on achève sa vie sans espoir. Le tout s'appuie sur un scénario dur, mais fort heureusement pas aussi gratuit qu'on pouvait le craindre. Les situations sont plus complexes qu'il n'y paraît. L'assassin avait des raisons d'en vouloir à sa victime, mais il ne le savait pas. Le mort était gentil mais un peu menteur. Quant à l'immigration clandestine, elle est là comme un fait tragique, incontournable, pas comme le prétexte à un parti pris idéologique...
Bref, c'est diablement humain...
INDEX-CINEMA

22 août 2006

The constant gardener

On ne voit pas bien ce que vient faire le jardinier dans cette histoire. On ne voit pas bien pour tout dire, l'intérêt de l'histoire tant elle est compliquée, obscure et invraisemblable...
Il faut dire que rien ne tient vraiment debout dans ce montage tarabiscoté et manichéen qui voudrait nous faire croire, sur fond de romance à l'eau de rose, que les entreprises pharmaceutiques occidentales n'ont qu'une idée en tête : s'enrichir sur le dos des pays pauvres, en tuant au passage leurs enfants, utilisés comme cobayes sans âme, pour des médicaments pourris. Tout cela naturellement avec la bénédiction des gouvernements dont ils dépendent...
La coupe est décidément pleine de ces chevaliers blancs qui semblent se faire un devoir de pourfendre le système qui les nourrit. A trop vouloir en dire on ne dit rien. Si la situation est aussi grave ce n'est pas avec des insinuations aussi grotesques qu'on peut espérer la changer !
John Le Carré, l'auteur du livre dont est tiré le film, a depuis toujours cultivé l'ambiguité politique. Cette fois, il a manifestement rejoint les rangs des enragés de la théorie du complot. De ceux qui voient partout l'empreinte des griffes du Grand Satan Bush et qui haïssent le capitalisme avec des arguments à peu près aussi subtils et perspicaces que ceux qu'employaient les Bolchéviques. Un signe ne trompe pas, le romancier anglais fait figure dorénavant pour le Parti Communiste d'écrivain "franchement prodigieux de finesse et d’intelligence critique", "l’un des chroniqueurs les plus sagaces du dernier demi-siècle" (l'Humanité avril 2004).

Le vrai problème de ce film de Fernando Meirelles, c'est qu'en dehors de ce parti pris discutable mais après tout légitime, ce qui aurait pu être un bon thriller s'avère n'être qu'un navet très convenu et sans nuance, assez gonflant pour tout dire.
La mise en scène qui use et abuse des feed-backs, est approximative, décousue, incohérente un peu comme les trépidations anarchiques dont est affligée la caméra.
Le suspense est quasi inexistant tant l'histoire est prévisible, dès les premières minutes.
Même l'histoire d'amour entre Tessa-Rachel Weisz et Justin-Ralph Fiennes vient comme des cheveux sur la soupe. On n'y croit pas un seul instant et le jeu des acteurs stéréotypé et superficiel y est pour beaucoup. Elle est horripilante, il est niais.
Bref, on cherche vainement ce qui pourrait valoir un compliment dans cette lamentable guimauve bien-pensante. Quelques images pathétiques d'une Afrique qui crève, avant tout des déchirures qu'elle s'inflige elle-même, et de sa désespérante incapacité à surmonter un fatum si noir sous un soleil si blanc peut-être....
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14 juin 2006

Le secret de Brokeback mountain

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Il est difficile d'être parfaitement objectif au sujet d'un film entouré d'un déluge d'éloges, de la part des critiques aussi bien que des spectateurs. D'autant qu'il traite d'un sujet délicat avec ce qu'il faut de tact et de bienséance (on dirait aussi de correction politique). Un tel phénomène s'était déjà produit avec la Liste de Schindler de Spielberg ou bien avec Le Pianiste de Polanski.
Ici on aurait donc mauvaise grâce de vilipender une oeuvre bien faite, bien jouée - on retrouve Jake Gyllenhaal, l'acteur qui monte - bien filmée - chacun s'ébaudit des magnifiques et sauvages panoramas du Wyoming . Mais on reste sur sa faim car cette belle histoire paraît un peu trop fabriquée "sur mesure" pour les besoins de la cause. Comme si le réalisateur Ang Lee en cherchait manifestement une pour asseoir une réputation de grand cinéaste.
Il l'a sans doute trouvée et c'est tant mieux pour lui. Cela ne suffit toutefois pas pour faire un chef d'oeuvre impérissable.
Il y a trop d'artificialité dans cette relation particulière entre deux hommes, et pas assez d'émotion. On voudrait bien comprendre quelle est cette force étrange et irrésistible qui les rapproche, mais à aucun moment on y parvient vraiment. Et puis autour d'eux, le monde et les êtres vivants paraissent trop inconsistants, trop effacés, presque méprisables. On a le sentiment d'assister à un duo égocentrique un peu vain, ni très charnel, ni très spirituel, dont on prévoit trop l'échec, hélas assez médiocre au bout du chemin.
Autrement dit, c'est formellement irréprochable mais le fond manque singulièrement de densité, ou tout simplement de sincérité.

North Country (L'affaire Josey Aimes)

Dans le Minnesota, on ne plaisante pas avec les vérités premières, du style : "Le travail à la mine c'est pas pour les femmes."
C'est avec ce genre de truisme lourd comme du plomb que la gent masculine fit longtemps subir toutes sortes de vexations, d'humiliations et de vulgarités aux collègues du sexe opposé, dans les chantiers d'extraction du minerai de fer d'Amérique du nord, et probablement hélas ailleurs.
Jusqu'au jour où vint se mettre en travers de l'ordre établi, une femme à la fois belle et courageuse, bien décidée à tenir tête à ce déferlement irrationnel de bêtise et de machisme.
Charlize Theron incarne magistralement cette héroïne d'un drame rendu silencieux par la lâcheté et la peur, face à ceux qui détiennent le pouvoir et qui en abusent outrageusement.
La réalisatrice Niki Caro ne lésine pas sur la noirceur du tableau, mais elle ne fait pas de prosélytisme féministe et surtout ne s'en tient pas au désespoir morbide d'un film comme Magdalene sisters. Au contraire, elle nous montre des êtres qui ont une âme, formant hélas une humanité dévoyée, mais encore capable de se régénerer. A part quelques brutes incurables, chaque protagoniste porte un espoir qui ne demande qu'à s'exprimer et comme dans tout bon film américain la morale finit par triompher.
Le film est assez long (126 min) mais l'attention ne faiblit pas, l'émotion non plus. La mise en scène est sobre, certaines scènes sont très fortes, et les acteurs donnent le meilleur d'eux-mêmes. Seule Sissi Spacek paraît un peu en retrait.
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The assassination of Richard Nixon

C'est l'histoire d'un gars qui a presque tout pour réussir. Il hérite avec son frère, d'une entreprise de vente de pneus, montée par son père. Le dit frère est un gars plutôt bien, honnête et rigoureux gestionnaire. Lui, Samuel Byck, a une femme et deux beaux enfants, et en plus un copain sympathique et de bon conseil.
Hélas, tout cela ne suffit pas pour faire son bonheur.
Car dès le début on sent qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans sa tête. C'est un maniaque. Il est obsédé par l'honnêteté, il a une soif inextinguible de justice, de vérité.
Comme il ne parvient pas à s'intégrer dans l'entreprise familiale de pneus, il échoue sur un job de vendeur de meubles. Son patron n'est pas du genre très fin mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il décèle assez vite qu'avec Samuel il n'a pas trouvé le commercial qu'il espérait. Il a beau lui procurer les bonnes recettes pour réussir, rien n'y fait. Sam est rongé par une fièvre auto-destructrice, qui le conduit à rater tout ce qu'il entreprend, à accumuler bourde sur bourde.
A force d'en vouloir au monde entier, il finit même pas sortir des rails pour de bon. Quand bascule-t-il dans la folie ? Difficile à dire précisément, mais le caractère irrémédiable de la spirale dans laquelle il se laisse emporter est évident. Et naturellement tout cela ne finit pas bien du tout...
Sean Penn fait une composition impressionnante de paumé torturé.
Comme souvent dans ce genre de numéro d'acteur, c'est parfois un peu outré tant il en donne au rayon mimiques, grimaces, et autres rictus pathétiques.
Tout cela se déroule sur fond de scandale Watergate, et la figure de Nixon se justifiant à la télévision, apparaît de manière obsédante tout au long du film. Il paraît qu'il faut voir des allusions politiques, des références au Taxi Driver de Scorcese. Chacun jugera. Ce film de Niels Mueller vaut surtout pour l'analyse éprouvante, haletante, parfois irritante qu'il fait de la descente aux enfers d'un homme comme tout le monde mais qui s'acharne en toutes circonstances, à ramer à contre sens...
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