Et bien c’est fait. Les légions “En Marche”, aux pieds légers et aux mains immaculées ont investi l’Assemblée Nationale !
On pourrait à l’occasion de cette razzia à l’allure de révolution molle, évoquer l’adage qui veut qu’à vaincre sans péril on triomphe sans gloire. Tout semble aller tellement de soi qu'on devient fataliste, voire indifférent. Dans la chaleur de ce mois de juin, on croirait voir une marée languide monter en douceur et sans effort sur une plage offerte. Aucun obstacle, aucune digue à ce flux prévisible, mais sans nom, ni étendard. Il n’y eut pas de combat, et à peine plus de controverse.
C’est un constat battu et rebattu, les partis traditionnels sont en pleine débandade. Plus aucun n’est en mesure à ce jour de mobiliser les électeurs. A l'occasion de ces élections législatives, ces derniers sont d’ailleurs restés chez eux pour le plus grand nombre, où bien ils ont renoncé à exprimer leur vote.
Avec le passage à l’Elysée du lénifiant et inconsistant Hollande, et la direction peu inspirée du hiérarque empesé Cambadelis, les Socialistes, qui l’ont bien cherché, sont ratiboisés. Exit Benoit Hamon, le frondeur, piteux candidat à la présidentielle, qui ne parvient même pas à passer le premier tour de l’élection législative ! Exit cette nomenklatura de l’ancien régime, balayée sans ménagement.
Les Républicains, dont l’emprise a rétréci comme peau de chagrin, auraient pu avec leurs alliés de l’UDI incarner un semblant d’opposition aux troupes en carton de Macron. Mais quoique défaits, ils ne pensent qu’à se diviser, histoire d'émietter un peu plus leur force de frappe. C’est devenu une armée mexicaine pleine de généraux, mais qui erre sans direction, sans programme et sans conviction. Les uns jouent les rebelles, par principe; les autres se veulent "constructifs" par opportunisme...
Résultat, le pouvoir est livré sans partage pour cinq ans à des candides dont la feuille de route est quasi vierge. Ils débarquent au Palais Bourbon comme une masse d’élèves déboussolés lors d’une rentrée scolaire. A l’autre bout, on voit s’agiter l’histrion Mélenchon, entouré de cancres hilares, auto-proclamés Insoumis. Ils font leur entrée théâtrale, le poing levé et l’esprit de revanche dégouline de leurs bouches tordues par les rictus de haine.
Dans ce brouhaha informe, le Président de la République, en dépit de son aura, rate complètement ses débuts. La nouvelle génération morale avec laquelle il entendait construire son action, s’effondre d’entrée de jeu comme un château de cartes. Un mois après avoir été nommés, quatre ministres, et pas des moindres, se retrouvent au tapis, pour de sordides affaires d’enrichissement douteux, de détournement de financement public ou d’emplois fictifs. Et ce n'est peut-être pas fini !
La “loi de moralisation de la vie publique” que nous promettait l’ineffable François Bayrou est rebaptisée à la hâte. Elle est devenue “loi pour la confiance dans notre vie démocratique”, mais ce n’est pas lui de toute manière qui la portera. On peut évidemment se réjouir de voir partir si vite en capilotade cette comédie montée par le président du Modem. C’était si mal joué qu’on ne pouvait y croire un instant
Avec le passage à l’Elysée du lénifiant et inconsistant Hollande, et la direction peu inspirée du hiérarque empesé Cambadelis, les Socialistes, qui l’ont bien cherché, sont ratiboisés. Exit Benoit Hamon, le frondeur, piteux candidat à la présidentielle, qui ne parvient même pas à passer le premier tour de l’élection législative ! Exit cette nomenklatura de l’ancien régime, balayée sans ménagement.
Les Républicains, dont l’emprise a rétréci comme peau de chagrin, auraient pu avec leurs alliés de l’UDI incarner un semblant d’opposition aux troupes en carton de Macron. Mais quoique défaits, ils ne pensent qu’à se diviser, histoire d'émietter un peu plus leur force de frappe. C’est devenu une armée mexicaine pleine de généraux, mais qui erre sans direction, sans programme et sans conviction. Les uns jouent les rebelles, par principe; les autres se veulent "constructifs" par opportunisme...
Résultat, le pouvoir est livré sans partage pour cinq ans à des candides dont la feuille de route est quasi vierge. Ils débarquent au Palais Bourbon comme une masse d’élèves déboussolés lors d’une rentrée scolaire. A l’autre bout, on voit s’agiter l’histrion Mélenchon, entouré de cancres hilares, auto-proclamés Insoumis. Ils font leur entrée théâtrale, le poing levé et l’esprit de revanche dégouline de leurs bouches tordues par les rictus de haine.
Dans ce brouhaha informe, le Président de la République, en dépit de son aura, rate complètement ses débuts. La nouvelle génération morale avec laquelle il entendait construire son action, s’effondre d’entrée de jeu comme un château de cartes. Un mois après avoir été nommés, quatre ministres, et pas des moindres, se retrouvent au tapis, pour de sordides affaires d’enrichissement douteux, de détournement de financement public ou d’emplois fictifs. Et ce n'est peut-être pas fini !
La “loi de moralisation de la vie publique” que nous promettait l’ineffable François Bayrou est rebaptisée à la hâte. Elle est devenue “loi pour la confiance dans notre vie démocratique”, mais ce n’est pas lui de toute manière qui la portera. On peut évidemment se réjouir de voir partir si vite en capilotade cette comédie montée par le président du Modem. C’était si mal joué qu’on ne pouvait y croire un instant
Mais on peut aussi s’interroger sur l’avenir : cet échec prélude-t-il à d’autres désillusions ? Une politique de reconstruction peut-elle être bâtie comme Venise sur des fondements sans consistance ?
Il va bien falloir un jour que le Président de la République précise la nature de la politique qu'il entend mener. Est-elle d'inspiration libérale ? Ou plutôt sociale ? De gauche ? de droite ? ou du centre ? De tout un peu et de rien beaucoup ? Le pied sur le frein ou l'accélérateur ou les deux à la fois ?
On ne sort paraît-il de l’ambiguïté qu'à son détriment, mais les atermoiements tuent à petit feu... Le nouveau gouvernement est au pied du mur. Il va falloir qu’il entreprenne quelque chose, mais quoi ? Que peut-on faire avec un programme bourré d’oxymores, de flatulences bien intentionnées, et de vides pusillanimes ?
Derrière les hausses d’impôts qui se profilent déjà et les trains de demi-mesures qu’on entrevoit au détour des belles paroles, y a-t-il encore de la place pour l’ambition, le courage et la volonté ? ça reste à voir...
Il va bien falloir un jour que le Président de la République précise la nature de la politique qu'il entend mener. Est-elle d'inspiration libérale ? Ou plutôt sociale ? De gauche ? de droite ? ou du centre ? De tout un peu et de rien beaucoup ? Le pied sur le frein ou l'accélérateur ou les deux à la fois ?
On ne sort paraît-il de l’ambiguïté qu'à son détriment, mais les atermoiements tuent à petit feu... Le nouveau gouvernement est au pied du mur. Il va falloir qu’il entreprenne quelque chose, mais quoi ? Que peut-on faire avec un programme bourré d’oxymores, de flatulences bien intentionnées, et de vides pusillanimes ?
Derrière les hausses d’impôts qui se profilent déjà et les trains de demi-mesures qu’on entrevoit au détour des belles paroles, y a-t-il encore de la place pour l’ambition, le courage et la volonté ? ça reste à voir...