Avec l'affaire Chantal Sébire, le douloureux problème de la fin de vie des malades incurables revient une nouvelle fois à la une de l'actualité. Difficile toutefois d'imaginer situation plus propice à bouleverser l'opinion, tant elle paraît insoutenable. On se bouscule pour en savoir plus, pour voir les ravages de la maladie sur ce visage supplicié. Et la médiatisation effrénée de ce cas épouvantable n'est pas loin d'évoquer l'exhibition morbide de difformités rarissimes, transformées en phénomènes de foire.
Mais derrière les apitoiements de façade, se déchaîne un flot de passions contradictoires. La malheureuse manifestement est dépassée par les évènements et son tragique destin devient le sujet à la mode, à propos duquel on s'étripe dans les salons. Beaucoup de bruit pour rien d'ailleurs puisqu'après 8 ans de souffrances, et quelques jours de grand tohu-bohu, celle qui voulait en finir à tout prix dans la dignité, est retrouvée morte, seule, sans même son médecin ni sa famille à ses côtés !
Aussitôt, les inconvénients de ce tapage invraisemblable apparaissent au grand jour. Chantal Sébire est morte sans que le droit à l'euthanasie lui eut été accordé. La Justice se trouve contrainte d'ordonner une autopsie. Et ce qui était à craindre est arrivé : elle ne retrouve en première analyse aucune cause naturelle au décès !
Pourquoi donc faut-il en arriver là ? Les unités de lutte anti-douleur et de Soins Palliatifs se sont multipliées ces dernières années à travers le pays pour procurer le maximum d'accompagnement et d'adoucissement aux peines des malades dont la vie est devenue un calvaire sans issue. En vain, car le noyau dur des partisans de l'euthanasie ne sera jamais satisfait. Ils veulent leur loi mortifère et maintiendront leur pression tant que les Pouvoirs Publics n'auront pas fléchi. Le zèle prosélyte de Marie Humbert dans ce contexte, est édifiant.
Pourtant rien n'est pire que de vouloir légiférer à partir d'un cas particulier, incarnant précisément une situation exceptionnelle. C'est la porte ouverte à tous les excès, et tous les débordements...
Hier soir, chez Laurent Ruquier, qui anime chaque samedi soir le podium de la pensée unique, François de Closets champion incontesté dans le domaine était venu rajouter une couche de promo à son dernier livre, déjà bien placé au box-office. Voulant dénoncer l'hypocrisie des adversaires de l'euthanasie, il déploya un argumentaire digne des pires jésuites. S'appuyant sur le cas de Chantal Sébire, il décrivit ce qui constitue pour lui une solution en définitive simple : il suffit pour un médecin, lorsqu'un patient le demande, de préparer dans un verre une solution léthale et de la poser sur sa table de chevet, et laisser ce dernier libre de la prendre ou non.
Evidemment, il ne dit pas ce qu'il faut faire lorsque le malade est dans l'incapacité d'ingurgiter le breuvage. Probablement pense-t-il qu'une âme charitable de la famille ou bien l'entourage proche puisse se substituer à lui...
Surtout, il se garde d'expliquer en quoi telle ou telle demande serait plus légitime que telle autre. Qui pourra dire de manière indiscutable que telle ou telle vie ne mérite plus d'être vécue ? Car si l'on suit ce raisonnement « démocratique », respectant la volonté de l'individu, pourquoi refuser ce droit à une mort douce à tous les candidats au suicide ?
Evidemment, il ne dit pas ce qu'il faut faire lorsque le malade est dans l'incapacité d'ingurgiter le breuvage. Probablement pense-t-il qu'une âme charitable de la famille ou bien l'entourage proche puisse se substituer à lui...
Surtout, il se garde d'expliquer en quoi telle ou telle demande serait plus légitime que telle autre. Qui pourra dire de manière indiscutable que telle ou telle vie ne mérite plus d'être vécue ? Car si l'on suit ce raisonnement « démocratique », respectant la volonté de l'individu, pourquoi refuser ce droit à une mort douce à tous les candidats au suicide ?
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