La mixité sociale constitue un des desseins emblématiques de la politique de la ville sous tendue par l'idéologie socialiste. Et au même titre que la Justice Sociale, certains imaginent manifestement qu'il suffit de la décréter par des lois pour qu'elle se réalise.
Dans les deux cas, personne évidemment ne peut contester que l'objectif soit louable en soi. Qui ne voudrait en effet d'une société harmonieuse et équitable où ne seraient l'objet de discrimination, ni la couleur de la peau, ni la fortune, ni les croyances religieuses ?
C'est dans sa réalisation que les opinions divergent, et qu'elles se clivent notamment autour des notions d'égalité et de liberté. Tocqueville dans un de ses éclairs de génie l'avait parfaitement démontré lorsqu'il opposait autour de ces deux notions, le socialisme à la démocratie (qu'on pourrait assimiler aujourd'hui au libéralisme tant elle était associée dans son esprit au système régnant en Amérique) : « La démocratie et le socialisme ne se tiennent que par un mot, l'égalité ; mais remarquez la différence : la démocratie veut l'égalité dans la liberté, et le socialisme veut l’égalité dans la gêne et dans la servitude »
La volonté acharnée d'instaurer par la contrainte la mixité sociale, comme on le voit en France, cristallise de manière édifiante cette problématique.
Trois types de mesures peuvent servir à l'illustrer : Les quota de logements sociaux, l'encadrement des loyers immobiliers et la carte scolaire.
Dans les trois cas, on assiste à la mise en œuvre obstinée de mesures contraignantes, que les Pouvoirs Publics se font un devoir d'appliquer de manière mécanique à tous, sans discernement et sans souci des réalités de terrain, dans le seul but de satisfaire à un principe.
Dans le premier cas, le gouvernement cherche à imposer à toutes les communes la même proportion de logements destinés aux familles démunies. Ce faisant, avec les meilleures intentions du monde, il crée de facto une discrimination dans les habitations, pointant évidemment celles qu'il entend réserver à une population qu’il définit selon de savants critères, comme défavorisée.
Le résultat le plus immédiat est d'occasionner une réaction d'inquiétude si ce n'est de rejet instinctive des autochtones et une frustration des nouveaux arrivants, cantonnés dans des îlots immobiliers de second ordre.
Outre les tensions qu'une organisation aussi arbitraire qu'artificielle fait naître, on assiste à une dérégulation brutale du marché immobilier local, la disparité étant d'autant plus criante que le quartier touché était “riche”. S'ensuit logiquement une tendance baissière, accentuée par la fuite plus ou moins rapide des propriétaires les plus rétifs à cette promiscuité non voulue. Globalement comme les fuyards n'ont aucune tendance à aller s'installer dans les quartiers pauvres, on ne fait en définitive que déplacer le problème.
Ce type de mesure ne fonctionne donc pas en pratique, certains maires préférant refuser carrément d'appliquer la loi au risque de devoir payer des sanctions.
L'Etat insatisfait, se révèle quant à lui incapable de tirer les leçons de son incurie, et plutôt que d’accepter l’échec et de revoir sa copie, il propose de renforcer le dispositif ! Non seulement il veut être toujours plus coercitif, mais imitant ce qu'il fait avec les impôts, il augmente régulièrement le taux minimal obligatoire de logements sociaux (actuellement de 25%).
Ce qui, soit dit en passant, objective l’effet désastreux de sa politique, puisque le chiffre s'inscrit comme un marqueur de l’appauvrissement général...
Parmi les mesures complémentaires que les politiciens ont imaginées pour parvenir à leur fin, figure le fameux encadrement du prix des loyers que madame Duflot a récemment remis au goût du jour durant son bref et funeste passage au ministère du logement (“et de l’égalité des territoires”).
Pas gênée par les multiples tentatives qui toutes ont démontré l'inefficacité d'un tel dispositif, elle en a donc remis avec délectation une couche, avec la bénédiction faut-il le préciser, du Président de la République !
A l’instar de la précédente, outre la complexité bureaucratique que la mesure génère en évaluations savantes et contrôles tatillons, son premier effet est de fausser un peu plus la loi naturelle du marché, à savoir celle de l'offre et de la demande. Or fausser la valeur des choses est rarement profitable si l'on peut dire... Si la sur-évaluation, engendrée habituellement par la spéculation, conduit en règle au Krach, la sous-évaluation n'est pas dénuée d'effets pervers. Dans le cas présent, l'un des premiers est d'accentuer le sentiment de pénurie. L'encadrement des loyers ne produit en effet aucun logement supplémentaire, mais il donne l'illusion à un nombre plus important de gens, de pouvoir prétendre à ceux existant. Résultat, les files d'attente s'allongent pour les visites, donnant paradoxalement aux propriétaires une latitude plus grande pour choisir leurs futurs locataires. Au bout du compte, c'est encore les personnes apportant les meilleures garanties de solvabilité et de bonne éducation qui tirent les marrons du feu. Pour elles, l'affaire est certes intéressante puisqu’elle se fait à bon compte, mais pour les autres c'est d'autant plus désespérant... Au surplus, cela ne diminue pas pour autant la frustration des propriétaires de ne pouvoir tirer profit de leur bien à sa juste valeur, ce qui peut les mener à cesser de les louer, ou bien de le faire « au noir », ou encore de les mettre en vente...
Dernier avatar, défendu mordicus par les tenants de la mixité sociale obligée : la carte scolaire. Celle-ci comme on le sait, supprime la liberté pour les parents d'inscrire leur enfant dans l'école publique de leur choix. Ils sont contraints de le faire dans l'établissement qui leur est désigné en fonction de stricts critères géographiques liés à la distance séparant leur domicile dudit établissement !
On sait de longue date que cette mesure est non seulement inefficace mais surtout néfaste, puisqu'elle conduit une fois encore à fausser le marché immobilier.
La bonne réputation d'un établissement scolaire fait en effet monter de manière mécanique les prix de l’immobilier autour de lui, puisque la seule manière de pouvoir y prétendre est d'habiter à proximité !
Résultat, la sélection des élèves ne se fait pas de manière harmonieuse comme l'imaginaient les promoteurs de cette machinerie, mais en fonction des ressources financières dont disposent leurs parents ! Avec ce système, en définitive, on ne favorise que les enfants de milieux aisés ou influents, et on donne libre cours à toutes les combines pour échapper à la loi ou en dévoyer l'esprit.
Ce qui pourrait être compris sans peine par un collégien disposant des données du problème, semble toujours échapper aux doctrinaires socialistes.
Non seulement ils nient l'ineptie de cette règle administrative, mais ils n'ont de cesse de la renforcer et de la tarabiscoter toujours davantage, comme l'attestent les efforts de la ministre actuelle Najat Vallaud-Belkacem pour en faire varier le principe, sans espoir hélas d'en rien retirer de son caractère fallacieux. De toute manière, les Socialistes n'étant pas parvenus à éradiquer totalement l'enseignement privé, ils ne font que précipiter chaque année davantage de gens vers cette filière jouissant encore d'un peu de liberté…
Au total, à force de nier la réalité ou de vouloir la plier à des lubies égalitaires, les Pouvoirs Publics sont loin d'avoir obtenu ce qu'ils espéraient. Ils ne peuvent que constater un peu partout des inégalités de plus en plus criantes, le regain du communautarisme intolérant, et la ghettoïsation d'un nombre croissant de quartiers, voire de communes entières… Ce n’est de toute évidence pas en obligeant les gens à vivre ensemble qu’on a les meilleures chances de les rendre heureux. On ne fait bien souvent que les amener à se persuader à l’exemple de l'exclamation sartrienne, que “l’enfer c’est les autres...”
Ne serait-il pas temps d'essayer d'autres solutions, notamment celles destinées à faire baisser naturellement le prix de l'immobilier en favorisant la construction de nouveaux logements, en désengorgeant les métropoles, en décentralisant les institutions publiques ? N’est-il pas souhaitable après tant d’expériences ratées, de promouvoir enfin une politique qui permette à chacun d'avoir sa place en fonction de son mérite et de ses qualités intrinsèques, et non de son rang social ou de l’entregent de sa famille. Et d’oser sans tabou créer l'émulation, de redonner un peu de liberté en encourageant les initiatives visant à accroître la diversité. La mixité, et d’une manière générale les différences ethniques, sociales ou religieuses sont d’autant mieux acceptées qu’elles s’inscrivent dans un contexte de mérite, d’éducation et de civisme équivalents.
Pour l'heure, on ne peut que se lamenter du piètre résultat des stratégies gouvernementales, que les Français malheureusement ne sont pas légions à vouloir inverser, si l'on en juge par le peu de crédit dont jouissent les idées de liberté dans notre pays. En démocratie si le peuple a les gouvernants qu'il souhaite, il subit la politique qu'il mérite...
Dans les deux cas, personne évidemment ne peut contester que l'objectif soit louable en soi. Qui ne voudrait en effet d'une société harmonieuse et équitable où ne seraient l'objet de discrimination, ni la couleur de la peau, ni la fortune, ni les croyances religieuses ?
C'est dans sa réalisation que les opinions divergent, et qu'elles se clivent notamment autour des notions d'égalité et de liberté. Tocqueville dans un de ses éclairs de génie l'avait parfaitement démontré lorsqu'il opposait autour de ces deux notions, le socialisme à la démocratie (qu'on pourrait assimiler aujourd'hui au libéralisme tant elle était associée dans son esprit au système régnant en Amérique) : « La démocratie et le socialisme ne se tiennent que par un mot, l'égalité ; mais remarquez la différence : la démocratie veut l'égalité dans la liberté, et le socialisme veut l’égalité dans la gêne et dans la servitude »
La volonté acharnée d'instaurer par la contrainte la mixité sociale, comme on le voit en France, cristallise de manière édifiante cette problématique.
Trois types de mesures peuvent servir à l'illustrer : Les quota de logements sociaux, l'encadrement des loyers immobiliers et la carte scolaire.
Dans les trois cas, on assiste à la mise en œuvre obstinée de mesures contraignantes, que les Pouvoirs Publics se font un devoir d'appliquer de manière mécanique à tous, sans discernement et sans souci des réalités de terrain, dans le seul but de satisfaire à un principe.
Dans le premier cas, le gouvernement cherche à imposer à toutes les communes la même proportion de logements destinés aux familles démunies. Ce faisant, avec les meilleures intentions du monde, il crée de facto une discrimination dans les habitations, pointant évidemment celles qu'il entend réserver à une population qu’il définit selon de savants critères, comme défavorisée.
Le résultat le plus immédiat est d'occasionner une réaction d'inquiétude si ce n'est de rejet instinctive des autochtones et une frustration des nouveaux arrivants, cantonnés dans des îlots immobiliers de second ordre.
Outre les tensions qu'une organisation aussi arbitraire qu'artificielle fait naître, on assiste à une dérégulation brutale du marché immobilier local, la disparité étant d'autant plus criante que le quartier touché était “riche”. S'ensuit logiquement une tendance baissière, accentuée par la fuite plus ou moins rapide des propriétaires les plus rétifs à cette promiscuité non voulue. Globalement comme les fuyards n'ont aucune tendance à aller s'installer dans les quartiers pauvres, on ne fait en définitive que déplacer le problème.
Ce type de mesure ne fonctionne donc pas en pratique, certains maires préférant refuser carrément d'appliquer la loi au risque de devoir payer des sanctions.
L'Etat insatisfait, se révèle quant à lui incapable de tirer les leçons de son incurie, et plutôt que d’accepter l’échec et de revoir sa copie, il propose de renforcer le dispositif ! Non seulement il veut être toujours plus coercitif, mais imitant ce qu'il fait avec les impôts, il augmente régulièrement le taux minimal obligatoire de logements sociaux (actuellement de 25%).
Ce qui, soit dit en passant, objective l’effet désastreux de sa politique, puisque le chiffre s'inscrit comme un marqueur de l’appauvrissement général...
Parmi les mesures complémentaires que les politiciens ont imaginées pour parvenir à leur fin, figure le fameux encadrement du prix des loyers que madame Duflot a récemment remis au goût du jour durant son bref et funeste passage au ministère du logement (“et de l’égalité des territoires”).
Pas gênée par les multiples tentatives qui toutes ont démontré l'inefficacité d'un tel dispositif, elle en a donc remis avec délectation une couche, avec la bénédiction faut-il le préciser, du Président de la République !
A l’instar de la précédente, outre la complexité bureaucratique que la mesure génère en évaluations savantes et contrôles tatillons, son premier effet est de fausser un peu plus la loi naturelle du marché, à savoir celle de l'offre et de la demande. Or fausser la valeur des choses est rarement profitable si l'on peut dire... Si la sur-évaluation, engendrée habituellement par la spéculation, conduit en règle au Krach, la sous-évaluation n'est pas dénuée d'effets pervers. Dans le cas présent, l'un des premiers est d'accentuer le sentiment de pénurie. L'encadrement des loyers ne produit en effet aucun logement supplémentaire, mais il donne l'illusion à un nombre plus important de gens, de pouvoir prétendre à ceux existant. Résultat, les files d'attente s'allongent pour les visites, donnant paradoxalement aux propriétaires une latitude plus grande pour choisir leurs futurs locataires. Au bout du compte, c'est encore les personnes apportant les meilleures garanties de solvabilité et de bonne éducation qui tirent les marrons du feu. Pour elles, l'affaire est certes intéressante puisqu’elle se fait à bon compte, mais pour les autres c'est d'autant plus désespérant... Au surplus, cela ne diminue pas pour autant la frustration des propriétaires de ne pouvoir tirer profit de leur bien à sa juste valeur, ce qui peut les mener à cesser de les louer, ou bien de le faire « au noir », ou encore de les mettre en vente...
Dernier avatar, défendu mordicus par les tenants de la mixité sociale obligée : la carte scolaire. Celle-ci comme on le sait, supprime la liberté pour les parents d'inscrire leur enfant dans l'école publique de leur choix. Ils sont contraints de le faire dans l'établissement qui leur est désigné en fonction de stricts critères géographiques liés à la distance séparant leur domicile dudit établissement !
On sait de longue date que cette mesure est non seulement inefficace mais surtout néfaste, puisqu'elle conduit une fois encore à fausser le marché immobilier.
La bonne réputation d'un établissement scolaire fait en effet monter de manière mécanique les prix de l’immobilier autour de lui, puisque la seule manière de pouvoir y prétendre est d'habiter à proximité !
Résultat, la sélection des élèves ne se fait pas de manière harmonieuse comme l'imaginaient les promoteurs de cette machinerie, mais en fonction des ressources financières dont disposent leurs parents ! Avec ce système, en définitive, on ne favorise que les enfants de milieux aisés ou influents, et on donne libre cours à toutes les combines pour échapper à la loi ou en dévoyer l'esprit.
Ce qui pourrait être compris sans peine par un collégien disposant des données du problème, semble toujours échapper aux doctrinaires socialistes.
Non seulement ils nient l'ineptie de cette règle administrative, mais ils n'ont de cesse de la renforcer et de la tarabiscoter toujours davantage, comme l'attestent les efforts de la ministre actuelle Najat Vallaud-Belkacem pour en faire varier le principe, sans espoir hélas d'en rien retirer de son caractère fallacieux. De toute manière, les Socialistes n'étant pas parvenus à éradiquer totalement l'enseignement privé, ils ne font que précipiter chaque année davantage de gens vers cette filière jouissant encore d'un peu de liberté…
Au total, à force de nier la réalité ou de vouloir la plier à des lubies égalitaires, les Pouvoirs Publics sont loin d'avoir obtenu ce qu'ils espéraient. Ils ne peuvent que constater un peu partout des inégalités de plus en plus criantes, le regain du communautarisme intolérant, et la ghettoïsation d'un nombre croissant de quartiers, voire de communes entières… Ce n’est de toute évidence pas en obligeant les gens à vivre ensemble qu’on a les meilleures chances de les rendre heureux. On ne fait bien souvent que les amener à se persuader à l’exemple de l'exclamation sartrienne, que “l’enfer c’est les autres...”
Ne serait-il pas temps d'essayer d'autres solutions, notamment celles destinées à faire baisser naturellement le prix de l'immobilier en favorisant la construction de nouveaux logements, en désengorgeant les métropoles, en décentralisant les institutions publiques ? N’est-il pas souhaitable après tant d’expériences ratées, de promouvoir enfin une politique qui permette à chacun d'avoir sa place en fonction de son mérite et de ses qualités intrinsèques, et non de son rang social ou de l’entregent de sa famille. Et d’oser sans tabou créer l'émulation, de redonner un peu de liberté en encourageant les initiatives visant à accroître la diversité. La mixité, et d’une manière générale les différences ethniques, sociales ou religieuses sont d’autant mieux acceptées qu’elles s’inscrivent dans un contexte de mérite, d’éducation et de civisme équivalents.
Pour l'heure, on ne peut que se lamenter du piètre résultat des stratégies gouvernementales, que les Français malheureusement ne sont pas légions à vouloir inverser, si l'on en juge par le peu de crédit dont jouissent les idées de liberté dans notre pays. En démocratie si le peuple a les gouvernants qu'il souhaite, il subit la politique qu'il mérite...