Retour de Chine, le nouveau slogan est le non alignement sur la politique américaine. Belle réussite ! Les Chinois se félicitent narquoisement de ce grand coup d'épée dans l'eau qui en apporte une belle louchée à leur moulin. Les Européens quant à eux font grise mine en voyant notre Tartarin président parler sans vergogne ni concertation en leur nom…
D'aucuns ont fait remarquer que le Chef de l’État se prenait pour de Gaulle lorsqu'il tançait les Américains engagés militairement au Vietnam. Sa rhétorique persifleuse et un rien zozotante est bien loin de la pompe sentencieuse, gutturale et grandiloquente du grand Charles, mais même s'il s'en approchait, ce ne serait toujours pas un compliment. Le Général, déjà guère apprécié des anglo-saxons, ne manquait pas de culot lorsqu’il fustigeait ex cathedra l'impérialisme yankee. Lui qui incarnait le pays le plus colonisateur de l'histoire moderne (dont l'Indochine, qui était encore dans les esprits de nombreux Français, humiliés par Ho Chi Minh). Lui qui se fit fort de défendre l'Algérie Française avant de l'abandonner corps et biens à la barbarie marxiste-léniniste. Lui qui claqua la porte de l'OTAN, alors qu'il s'agissait du meilleur rempart contre la vraie menace de l'impérialisme soviétique.
Aujourd'hui que le sort de Taïwan est en jeu, et la paix dans tout le sud-est asiatique, monsieur Macron croit très fin de se désolidariser de l'alliance des pays libres. Pour faire quoi, nul ne le sait. Rien sans doute.
Il y a quelques mois à peine, il jugeait l'OTAN en mort cérébrale et donc devenue inutile. Après un revirement sur les chapeaux de roue, il fit allégeance à l'oncle Sam sur l'affaire ukrainienne. Il faut reconnaître qu'il émit quelques doutes quant à la stratégie. Mais, hormis quelques vains entretiens avec Vladimir Poutine, il ne proposa rien d'autre que de renforcer les sanctions contre la Russie et de poursuivre la fourniture d'armes aux Ukrainiens, sans objectif précis, ce qui ne conduit qu'à voir le conflit perdurer et les morts s'accumuler.
Aujourd'hui, en dépit de la politique erratique de l'administration Biden, les USA sont plus forts, plus inventifs et plus riches que jamais (l'État le plus pauvre, le Mississippi, a un PIB par habitant plus élevé que celui de la France).
Par ses propos inconséquents et incompréhensibles (sauf à imaginer un sordide calcul commercial sous-jacent), Macron claironne qu'il ne veut pas s'aligner sur des alliés, qui restent quoi qu'on dise, nos plus anciens et nos plus fidèles amis. Il a déjà perdu gros lors du “contrat du siècle” avec l’Australie, portant sur l’acquisition de sous-marins nucléaires.
Crise après crise, il a perdu beaucoup de sa crédibilité auprès de son peuple.
Aujourd’hui, il sillonne la France au son des casseroles du mécontentement. Il fait mine de ne rien entendre de méchant et se répand en belles paroles, en nouveaux engagements intenables et en nouvelles dépenses publiques. Mais au fond, à le voir virevolter et zigzaguer sans cesse, on se demande toujours sur quelle perspective concrète il entend s’aligner…