Vu récemment une rediffusion de cette gentille émission, animée sur France 2 par Frédéric Lopez, qui met en scène de gentilles stars du show biz, dans des contrées lointaines, de préférence très décalées par rapport aux standards de la société de confort matériel que nous connaissons.
Cette fois c’était au tour du rugbyman Frédéric Michalak d’être confronté à de sympathiques représentants des peuplades de Lolos noirs, vivant dans la région montagneuse de Cao-Bang située à l’extrême Nord Est du Vietnam.
Délicieux spectacle de ces agriculteurs d’une autre époque, à la simplicité rustique mais à l’allure très soignée et polie. Charme dépaysant de leurs silhouettes bucoliques ornées de leurs chapeaux pointus. De leur tenue légère, toute noire pour les hommes, égayée de broderies délicatement colorées pour les femmes, au port élégant et distingué. Même les pieds dans la boue et même en plantant le riz à mains nues, ou par le biais d’outils rudimentaires, ces gens gardent un sourire éclatant, juste un peu terni pour les plus âgés, par le bétel qu’ils mâchent pour se donner du cœur à l’ouvrage. Magnifiques paysages de rizières en terrasses, avides des chaudes pluies tropicales. Cieux plombés et végétation luxuriante où les verts tantôt tendres, tantôt profonds se conjuguent avec volupté…
Qu’ils paraissaient patauds nos deux compères urbains, contraints de jouer pour un moment le jeu si touchant et écologique du retour à la nature !
Tout cela serait idyllique si l’on ne se souvenait pas de la tragédie vécue par ce pays, il y a quelques décennies, et dont il n’est, pas encore vraiment libéré, en dépit d’apparences un tantinet trompeuses.
Rien n’aurait d’ailleurs rappelé ces évènements à la mémoire des téléspectateurs, sauf le récit « spontané et impromptu » d’un vieil homme surgi de nulle part.
Cette fois c’était au tour du rugbyman Frédéric Michalak d’être confronté à de sympathiques représentants des peuplades de Lolos noirs, vivant dans la région montagneuse de Cao-Bang située à l’extrême Nord Est du Vietnam.
Délicieux spectacle de ces agriculteurs d’une autre époque, à la simplicité rustique mais à l’allure très soignée et polie. Charme dépaysant de leurs silhouettes bucoliques ornées de leurs chapeaux pointus. De leur tenue légère, toute noire pour les hommes, égayée de broderies délicatement colorées pour les femmes, au port élégant et distingué. Même les pieds dans la boue et même en plantant le riz à mains nues, ou par le biais d’outils rudimentaires, ces gens gardent un sourire éclatant, juste un peu terni pour les plus âgés, par le bétel qu’ils mâchent pour se donner du cœur à l’ouvrage. Magnifiques paysages de rizières en terrasses, avides des chaudes pluies tropicales. Cieux plombés et végétation luxuriante où les verts tantôt tendres, tantôt profonds se conjuguent avec volupté…
Qu’ils paraissaient patauds nos deux compères urbains, contraints de jouer pour un moment le jeu si touchant et écologique du retour à la nature !
Tout cela serait idyllique si l’on ne se souvenait pas de la tragédie vécue par ce pays, il y a quelques décennies, et dont il n’est, pas encore vraiment libéré, en dépit d’apparences un tantinet trompeuses.
Rien n’aurait d’ailleurs rappelé ces évènements à la mémoire des téléspectateurs, sauf le récit « spontané et impromptu » d’un vieil homme surgi de nulle part.
Hélas, à cette occasion, on eut droit à l'inévitable couplet présentant de manière partisane le terrible conflit qui opposa le Vietnam aux Etats-Unis dans les années soixante. On put « apprendre » ainsi de la bouche de ce vétéran Viêt-Cong, que la guerre aurait saisi ce paisible peuple champêtre, du jour au lendemain. Que de méchants Américains, venus d’on ne sait où, et on ne sait pourquoi, bombardèrent férocement ces campagnes innocentes, en ciblant de préférence les populations civiles, et qu'ils firent ainsi à coup de napalm et d'agent Orange, plus de 3 millions de morts, sans raison apparente... Entre autres détails accablants, on nous révéla même que ces odieux agresseurs, lorsqu’ils faisaient des prisonniers, avaient pour habitude de leur couper les tendons situés derrière les genoux, pour les empêcher de nuire à nouveau !
Les deux Frédéric, semblant saisis par ce récit édifiant, en étaient comme deux ronds de flancs, se contentant d’acquiescer vaguement. Pas un mot, pas une remarque de leur part.
Il faut croire qu’ils ignoraient l’agression permanente à laquelle se livrèrent des années durant les gens du Nord contre ceux du Sud, dans les années cinquante, juste avant l’intervention américaine. Sans doute n’avaient-ils aucune idée de la détermination fanatique des partisans d'Ho-Chi-Minh, d'installer par la force sur l'ensemble de la péninsule, une dictature communiste. Probablement n’avaient-ils jamais entendu parler de la manière délibérée qu'ils avaient de mêler leurs combattants aux populations civiles pour pousser leurs ennemis à la faute et donner aux yeux d'une opinion publique occidentale très crédule, l'illusion que leur cause était la victime de l'impérialisme yankee.
Avaient-ils seulement à l’esprit l'instauration en définitive par la terreur, et en totale violation des accords de paix de Paris, du socialisme communiste encore en vigueur aujourd’hui, malgré des concessions croissantes au capitalisme si honni ? Avaient-ils connaissance que plusieurs dizaines de milliers de Sud-Vietnamiens furent exécutés sommairement après la chute de Saïgon en 1975, que plus d’un million furent déportés dans d’infâmes camps de concentration, que 4 millions furent contraints à l’exil, dont au moins 250.000 boat people périrent dans des circonstances atroces, alors que les Américains s'étaient retirés depuis longtemps du pays... Avaient-ils enfin quelque notion de l'épisode de la colonisation française, qui explique pourtant en partie la tragédie indochinoise… Le fait est que la terre, mais aussi l’histoire gagneraient parfois à être mieux connues…
Les deux Frédéric, semblant saisis par ce récit édifiant, en étaient comme deux ronds de flancs, se contentant d’acquiescer vaguement. Pas un mot, pas une remarque de leur part.
Il faut croire qu’ils ignoraient l’agression permanente à laquelle se livrèrent des années durant les gens du Nord contre ceux du Sud, dans les années cinquante, juste avant l’intervention américaine. Sans doute n’avaient-ils aucune idée de la détermination fanatique des partisans d'Ho-Chi-Minh, d'installer par la force sur l'ensemble de la péninsule, une dictature communiste. Probablement n’avaient-ils jamais entendu parler de la manière délibérée qu'ils avaient de mêler leurs combattants aux populations civiles pour pousser leurs ennemis à la faute et donner aux yeux d'une opinion publique occidentale très crédule, l'illusion que leur cause était la victime de l'impérialisme yankee.
Avaient-ils seulement à l’esprit l'instauration en définitive par la terreur, et en totale violation des accords de paix de Paris, du socialisme communiste encore en vigueur aujourd’hui, malgré des concessions croissantes au capitalisme si honni ? Avaient-ils connaissance que plusieurs dizaines de milliers de Sud-Vietnamiens furent exécutés sommairement après la chute de Saïgon en 1975, que plus d’un million furent déportés dans d’infâmes camps de concentration, que 4 millions furent contraints à l’exil, dont au moins 250.000 boat people périrent dans des circonstances atroces, alors que les Américains s'étaient retirés depuis longtemps du pays... Avaient-ils enfin quelque notion de l'épisode de la colonisation française, qui explique pourtant en partie la tragédie indochinoise… Le fait est que la terre, mais aussi l’histoire gagneraient parfois à être mieux connues…