Pour avoir plusieurs fois émis des réserves sur le programme et sur l’action du nouveau Président de la République, Emmanuel Macron, je me dois également de saluer les initiatives qui me semblent heureuses ou au moins prometteuses.
Il en est ainsi de son Discours tenu à la Sorbonne le 26 septembre dernier, sur le devenir de l’Europe.
Il s’en est fait le fervent défenseur, c’est un fait. Et en cela, il confirme l’engagement et les déclarations d’intentions qu’il avait martelés durant la campagne électorale.
Nombre de commentateurs ont relevé avec raison, qu’il fallait un certain courage et une vraie détermination pour brandir ainsi l’idéal européen, à l’heure où l’on entend surtout les contempteurs du système.
Lorsqu’il ne s’agit pas des souverainistes plus ou moins entichés du concept tiède d’Etat-Nation, ce sont les Nationalistes purs et durs, nostalgiques de la grandeur passée, ou bien les soi-disant Insoumis, et autres écolo alter-mondialistes, qui se targuent d’imposer au monde leur modèle, plus ou moins inspiré des dogmes insanes hérités de la révolution…
Emmanuel Macron revendique une Union forte et n’hésite pas pour tendre vers cet objectif à souhaiter une “Europe à plusieurs vitesses”. Il voudrait une assemblée élue sur un scrutin supra-national et il préconise une commission réduite à 15 membres, ce qui suppose, sauf à créer une nouvelle instance, d’éliminer pas mal de canards boiteux de celle en place...
Il accroche résolument notre pays à la locomotive allemande, quitte à flagorner madame Merckel qui selon lui, et malgré ses récents déboires électoraux, « ne sera ni le repli ni la timidité, mais l’audace et le sens de l’histoire... »
Il propose enfin de mutualiser nombre de fonctions. On trouve ainsi pêle-mêle, la création d’une force commune d’intervention, d’un parquet anti-terroriste, d’un budget de défense commun, d’une académie du renseignement, d’un office européen de l’asile, d’une police des frontières, d’un ministre des finances de la zone euro, d’une agence de l’innovation, et bien sûr en guise de cerise sur le gâteau, il demande la généralisation de la fameuse taxe sur les transactions financières, que la France est à ce jour, seule à avoir mise en place.
Que l’engagement européen de M. Macron soit réel et sincère, il n’y a pas en douter. Qu’il soit dicté par une ambition débordante, c’est probable. Qu’il soit pragmatique, c’est une autre histoire...
Car les propositions ressemblent pour l’heure assez furieusement à un catalogue de vœux pieux. Au surplus, la plupart d’entre elles n’apparaissent pas de première fraîcheur. On pourrait même dire qu’elles furent maintes fois entendues.
Les paroles sont exaltées : “nous sommes bousculés, l’audace est notre seule réponse...”, “il faut sortir l’Europe de la glaciation, la rendre au peuple...”, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
Car il faut tout d’abord convaincre les partenaires du projet, et ce n’est pas gagné, lorsqu’on pense aux réactions pour le moins mitigées de certains pays, dont la Pologne, aux propos quelque peu méprisants du président français à leur endroit.
Il y a également les doutes plus ou moins exprimés par l’Allemagne et d’autres nations quant à la capacité de notre pays à aller au delà des envolées lyriques, et à tenir ses engagements.
Nous sommes devenus le plus mauvais élève de la classe Europe, et le moins qu’on puisse dire est que nous ne sommes plus en position de faire la leçon à qui que ce soit
Enfin, pour les partisans résolus d’une Europe fédérale, dont je suis, M. Macron ne va pas assez loin. Il en fait d’ailleurs lui-même le constat : "Ce que je vous propose, ce n'est pas le fédéralisme..."
Est-ce la crainte de heurter l’Opinion Publique, est-ce le manque de conviction, toujours est-il qu’il y a donc une forte probabilité que le modèle reste encore longtemps bancale. Les fondations solides n’ont pas été posées à l’origine, il paraît très compliqué de changer les choses sans déconstruire tout ce qui est sujet à malfaçon.
Dans la situation où nous nous trouvons, avancer, c’est risquer une instabilité croissante, et revenir en arrière, c’est provoquer l’incompréhension des peuples.
Si on compare le modèle européen à d’autres plus anciens et éprouvés, force est de constater des différences fondamentales. Le modèle américain par exemple, s’est construit progressivement, de bas en haut, avec à chaque instant le souci de rester unis selon la belle devise E Pluribus Unum. Le nôtre a fait le chemin inverse et n’a jamais vraiment sacrifié les souverainetés nationales à l’Union.
Une chose est certaine, pour être convaincante, la France devrait en rabattre un peu de sa morgue et de sa prétention. Notre propre modèle national est hyper-centralisé, anti-libéral, et très bureaucratique; il n’inspire pas beaucoup de sympathie aux autres.
On peut donner quitus à M. Macron de ses belles idées et du courage qu’il a de tenter de remettre à l’honneur l’idée européenne, mais malgré son vibrant discours à la Sorbonne devant un parterre trié sur le volet, la Nation Européenne appelée par des visionnaires comme Immanuel Kant, Julien Benda ou Aristide Briand n’est malheureusement pas pour demain...
Il en est ainsi de son Discours tenu à la Sorbonne le 26 septembre dernier, sur le devenir de l’Europe.
Il s’en est fait le fervent défenseur, c’est un fait. Et en cela, il confirme l’engagement et les déclarations d’intentions qu’il avait martelés durant la campagne électorale.
Nombre de commentateurs ont relevé avec raison, qu’il fallait un certain courage et une vraie détermination pour brandir ainsi l’idéal européen, à l’heure où l’on entend surtout les contempteurs du système.
Lorsqu’il ne s’agit pas des souverainistes plus ou moins entichés du concept tiède d’Etat-Nation, ce sont les Nationalistes purs et durs, nostalgiques de la grandeur passée, ou bien les soi-disant Insoumis, et autres écolo alter-mondialistes, qui se targuent d’imposer au monde leur modèle, plus ou moins inspiré des dogmes insanes hérités de la révolution…
Emmanuel Macron revendique une Union forte et n’hésite pas pour tendre vers cet objectif à souhaiter une “Europe à plusieurs vitesses”. Il voudrait une assemblée élue sur un scrutin supra-national et il préconise une commission réduite à 15 membres, ce qui suppose, sauf à créer une nouvelle instance, d’éliminer pas mal de canards boiteux de celle en place...
Il accroche résolument notre pays à la locomotive allemande, quitte à flagorner madame Merckel qui selon lui, et malgré ses récents déboires électoraux, « ne sera ni le repli ni la timidité, mais l’audace et le sens de l’histoire... »
Il propose enfin de mutualiser nombre de fonctions. On trouve ainsi pêle-mêle, la création d’une force commune d’intervention, d’un parquet anti-terroriste, d’un budget de défense commun, d’une académie du renseignement, d’un office européen de l’asile, d’une police des frontières, d’un ministre des finances de la zone euro, d’une agence de l’innovation, et bien sûr en guise de cerise sur le gâteau, il demande la généralisation de la fameuse taxe sur les transactions financières, que la France est à ce jour, seule à avoir mise en place.
Que l’engagement européen de M. Macron soit réel et sincère, il n’y a pas en douter. Qu’il soit dicté par une ambition débordante, c’est probable. Qu’il soit pragmatique, c’est une autre histoire...
Car les propositions ressemblent pour l’heure assez furieusement à un catalogue de vœux pieux. Au surplus, la plupart d’entre elles n’apparaissent pas de première fraîcheur. On pourrait même dire qu’elles furent maintes fois entendues.
Les paroles sont exaltées : “nous sommes bousculés, l’audace est notre seule réponse...”, “il faut sortir l’Europe de la glaciation, la rendre au peuple...”, mais il y a loin de la coupe aux lèvres.
Car il faut tout d’abord convaincre les partenaires du projet, et ce n’est pas gagné, lorsqu’on pense aux réactions pour le moins mitigées de certains pays, dont la Pologne, aux propos quelque peu méprisants du président français à leur endroit.
Il y a également les doutes plus ou moins exprimés par l’Allemagne et d’autres nations quant à la capacité de notre pays à aller au delà des envolées lyriques, et à tenir ses engagements.
Nous sommes devenus le plus mauvais élève de la classe Europe, et le moins qu’on puisse dire est que nous ne sommes plus en position de faire la leçon à qui que ce soit
Enfin, pour les partisans résolus d’une Europe fédérale, dont je suis, M. Macron ne va pas assez loin. Il en fait d’ailleurs lui-même le constat : "Ce que je vous propose, ce n'est pas le fédéralisme..."
Est-ce la crainte de heurter l’Opinion Publique, est-ce le manque de conviction, toujours est-il qu’il y a donc une forte probabilité que le modèle reste encore longtemps bancale. Les fondations solides n’ont pas été posées à l’origine, il paraît très compliqué de changer les choses sans déconstruire tout ce qui est sujet à malfaçon.
Dans la situation où nous nous trouvons, avancer, c’est risquer une instabilité croissante, et revenir en arrière, c’est provoquer l’incompréhension des peuples.
Si on compare le modèle européen à d’autres plus anciens et éprouvés, force est de constater des différences fondamentales. Le modèle américain par exemple, s’est construit progressivement, de bas en haut, avec à chaque instant le souci de rester unis selon la belle devise E Pluribus Unum. Le nôtre a fait le chemin inverse et n’a jamais vraiment sacrifié les souverainetés nationales à l’Union.
Une chose est certaine, pour être convaincante, la France devrait en rabattre un peu de sa morgue et de sa prétention. Notre propre modèle national est hyper-centralisé, anti-libéral, et très bureaucratique; il n’inspire pas beaucoup de sympathie aux autres.
On peut donner quitus à M. Macron de ses belles idées et du courage qu’il a de tenter de remettre à l’honneur l’idée européenne, mais malgré son vibrant discours à la Sorbonne devant un parterre trié sur le volet, la Nation Européenne appelée par des visionnaires comme Immanuel Kant, Julien Benda ou Aristide Briand n’est malheureusement pas pour demain...