19 avril 2013

Tartuffe président

Pendant que les membres du gouvernement imaginent pouvoir refaire leur petite vertu en étalant sans vergogne leurs richesses aux yeux d'un peuple abasourdi, les affaires continuent si l'on peut dire...

Exercice hallucinant...
Tandis que ces socialistes embourgeoisés, tous anciens marxistes, trotskistes et autres collectivistes séraphiques, avouent brasser des millions et utiliser toutes les ficelles spéculatives pour les faire fructifier et minimiser leurs impôts, d'autres poussent l'hypocrisie jusqu'à déclarer leur vélo ou bien leur scooter d'occasion!

L'accusé numéro 1, pris la main dans le sac, fait quant à lui un repentir bien tardif et grotesque. Une sorte d'auto-flagellation aussi sincère et spontanée que les autocritiques des procès soviétiques (sauf que les accusés de l'époque n'avaient eux, bien souvent rien à se reprocher, sauf d'être rétifs au socialisme)...



Le Chef de l'Etat, qui se prétendait le garant d'une "république irréprochable" a de son côté cru bon d'intervenir en catastrophe. Il voudrait enrayer le tourbillon risquant sous peu d'emporter tous ces larrons en foire, qui se gobergent au nom des "valeurs de gauche" pendant que le peuple souffre, et que le pays s'enfonce inexorablement dans la ruine, par leur faute.

Plus que jamais serré aux entournures dans son costume étriqué, on l'a vu essayer de prendre l'air le plus solennel possible pour annoncer une "Loi de moralisation", en forme de sauve-qui-peut.
Le cou enflé par tous les mensonges qu'il a sécrétés pour arriver là où il est aujourd'hui, et la voix rendue mate par les vérités qui lui restent en travers de la gorge, le malheureux s'est livré à un bel acte de contrition, dénué de tout remords, mais dégorgeant de pharisaïsme, tantôt offusqué, tantôt accusateur, et toujours à côté de la plaque.

Ses annonces en forme de marteau pilon, ont en effet peu de chances d'améliorer une situation quasi désespérée à tous points de vue. Elles sont aussi mal ciblées que bureaucratiques. Le pseudo "choc de simplification" qu'il annonçait il y a un mois à peine, est donc déjà enterré. Voici un hippopotamesque train de mesures, emblématiques à ses yeux, d'une "lutte implacable contre les dérives de l'argent, de la cupidité, de la finance occulte".

En vrac, dans ce bazar inepte, on retient la déjà fameuse obligation pour les ministres de déclarer leur patrimoine. Non seulement elle n'offre aucune garantie d'honnêteté, mais elle confirme que ces gens qui parlent au nom du peuple se vautrent dans le lucre.
Pour aggraver encore les choses, François Hollande annonce la création d'une "Haute Autorité, totalement indépendante, qui contrôlera le patrimoine et les intérêts des ministres, parlementaires, et grands élus". Vaste fumisterie.

Et ce dispositif déjà pléthorique, se verra complété par un autre monstre bureaucratique "l'Office central de lutte contre la fraude et la corruption", destiné paraît-il à "renforcer la lutte contre la grande délinquance économique et financière", à la manière d'un « parquet financier » qui aura une "compétence nationale pour agir sur les affaires de corruption, et coordonner toutes les enquêtes".

La tactique du gendarme, ne s'arrête pas là, comme dit la chanson. Non content de faire péricliter le vaisseau France par son aveuglement idéologique, et sa politique erratique, François Hollande s'autoproclame justicier international.
Il veut "forcer les banques à publier la liste de toutes leurs filiales dans le monde", de "tous les transferts qui s'y font", et promet chaque année d'établir et "de rendre accessible à tous", la liste des paradis fiscaux, en menaçant d'y ranger tout pays manifestant quelque réticence à collaborer avec la France.

Mince consolation, ça va faire du travail pour quantité de nouveaux fonctionnaires !

Enfin le censeur aux habits de Tartuffe, se fait fort d'interdire le cumul des mandats électifs avec certaines activités professionnelles, notamment "médecin, avocat d'affaires..." (suivez son regard). A ce rythme, seuls pourront bientôt prétendre représenter le peuple, les gens qui comme lui et ses amis, sont nés avec une cuiller en argent dans la bouche, et pour lesquels la politique se conçoit comme une sinécure, dorée au doux feu idéologique du sérail des grandes écoles étatisées.



Clou de cette allocution ubuesque, le président s'est félicité que l'affaire Cahuzac ait pu apparaître au grand jour, "grâce à une justice indépendante, non influencée... depuis 10 mois !"

Le silence navrant de l'opposition face à une aussi odieuse insinuation, contribue à rendre de plus en plus intolérable, l'humiliation que nombre de citoyens ressentent au spectacle d'un pays décidément en voie de déshérence...

14 avril 2013

Une femme vraiment populaire

Il peut paraître étrange de qualifier ainsi Margaret Thatcher (1925-2013), eu égard à l'incroyable virulence des critiques et des insultes qui se déversèrent sur elles à jet continu, avant même sa prise de fonction en 1979 et bien après son départ du 10 Downing Street en 1990.
Ce torrent d'imprécations l'a poursuivie sans relâche jusqu'à sa mort, survenue tout récemment. Et sur sa dépouille encore fumante, on voit nombre d'enragés continuer de baver leur haine démente...


En France, il est bien difficile de rencontrer des gens osant attribuer quelque mérite à la « Dame de Fer ». Le consensus à son sujet est proprement effrayant tant il est massif et dénué de nuance. Seul George W. Bush peut rivaliser avec elle en quantité de quolibets reçus d'imbéciles arrogants, n'hésitant pas à nier la légitimité des urnes.
Pourtant, malgré ces tombereaux de haine cuite et recuite, personne aux yeux de l'Histoire, ne pourra jamais lui enlever d'avoir été portée au pouvoir, successivement trois fois par son peuple, et ce, le plus démocratiquement du monde.


Et de garder une place enviable dans le cœur de beaucoup d'Anglais, car avec le recul elle reste aujourd'hui le meilleur premier ministre depuis la seconde guerre mondiale, devançant même Churchill !

Au sens premier, Margaret Thatcher, fille d'épicier, était d'extraction on ne peut plus populaire. Tout dans sa personne et dans son allure était d'ailleurs empreint de simplicité. Chez elle, l'absence totale d’afféterie contrastait toutefois avec une inflexible détermination. Et l'insensibilité apparente qui lui valait tant de qualificatifs enfiellés, n'était en somme que l'expression d'une grande pudeur, d'une indicible vaillance et d'un pragmatisme clairvoyant.


Elle eut à affronter plusieurs épreuves qui chacune auraient mis en déroute plus d'un gouvernement, et qui permirent de démontrer ses capacités exceptionnelles de leader. La plus difficile fut sans doute représentée par l'interminable conflit avec les mineurs (1984-85), qui tourna à l'affrontement idéologique le plus absurde et caricatural qui soit. L'idéologie « travailliste » c'est à dire socialiste d'inspiration marxiste, qui régnait en Angleterre à l'époque, refusait de se résoudre à l'évidence : les mines de charbon avaient perdu l'essentiel de leur rentabilité et il était grotesque de maintenir pour les exploiter, une armée d'ouvriers condamnés à travailler de manière inutile.
La majorité des mineurs étaient d'ailleurs hostiles à s'engager dans un conflit social de grande envergure. Les leaders syndicaux décidèrent pourtant, sans vote, l'entrée dans la grève, avec la volonté affichée d'en faire un terrible bras de fer avec le Premier Ministre.
Mais Margaret Thatcher avait soigneusement préparé le pays à cette grève qu'elle prévoyait très dure. Elle ne lâcha sur rien, et s'appliqua méthodiquement à ruiner la capacité de nuisance qu'une minorité de nervis tentaient d'opposer à la loi. Elle contraignit notamment les piquets de grève à "s'installer là où ils ne gênaient personne" et n'hésita pas à fournir une escorte aux mineurs non grévistes pour qu'ils puissent se rendre au travail.



Au bout d'un an elle avait gagné. Non seulement, elle put procéder aux réformes jugées nécessaires, mais elle avait discrédité les syndicats et le socialisme archaïque qui asphyxiaient le pays depuis des décennies. Les conséquences de cette victoire se prolongèrent durablement et le Parti Travailliste en tira enfin des leçons utiles, sous l'autorité de Tony Blair.
Il faut constater hélas au passage, qu'en France, c'est le mouvement inverse qui s'est produit. Après les années folles de Mitterrand, l'avachissement généralisé du temps de Chirac et les velléités sarkozystes, nous sommes revenus au niveau du jurassique en matière idéologique. La crise des hauts-fourneaux de Florange n'est pas sans rappeler celle des mines de charbon. Mais hélas, il n'y a pour faire face à ces terribles défis, que merdoiement politique et préjugés soi-disant bien pensants. Le pays lui-même est emporté vers on ne sait quelles extrémités par le tourbillon socialiste...

La fermeté de « Maggie » lui fit tenir bon également face aux terroristes de l'IRA. Elle n'a manifesté aucune indulgence vis à vis de ceux qui s'étaient rendus coupables d'actes criminels. Bobby Sands en fit les frais avec quelques uns de ses amis. Lorsqu'il finit par périr après 66 jours de grève de la faim (parce qu'il refusait le statut de prisonnier de droit commun), elle eut ces mots cinglants, mais frappés au coin du bon sens : « Mr. Sands was a convicted criminal. He chose to take his own life. It was a choice that his organisation did not allow to many of its victims. »

En ardent défenseur de la Liberté, elle n'a pas non plus cédé aux dictateurs, soviétiques puis argentins. Ayant acquis une vraie stature internationale, elle eut un rôle déterminant avec Ronald Reagan, dans l'effondrement du régime soviétique, ce qui lui valut une grande popularité en Europe de l'Est. Lorsque la junte argentine procéda à l'invasion stupide des Iles Malouines, appartenant au Royaume-Uni, elle ne faiblit pas en dépit du caractère en apparence microscopique de l'enjeu. A l'image de l'intervention américaine dans la l'Ile de la Grenade, il s'agissait d'affirmer la détermination de son pays et de marquer le seuil de tolérance face à ce type d'agression.


Cette intransigeance ne l'empêcha pas cependant d'évoluer en fonction de la tournure des événements. Elle eut par exemple la clairvoyance de reconnaître en Mikhail Gorbatchev un leader d'un genre nouveau et misa sur la sincérité de sa Perestroika, et ne ménagea pas ses efforts pour en convaincre ses partenaires américains.
Elle n'hésita pas non plus à soutenir le général Pinochet, qui était sous le feu roulant des diatribes que l'Internationale gauchisante orchestrait à son encontre, à l'aide de ses puissants réseaux médiatiques. Ils n'avaient pas digéré qu'il ait mis fin à l'aventure d'Allende, quand elle voyait en lui celui qui avait évité à son pays la dérive communiste et qui en avait fait qu'on le veuille ou non l'endroit le plus prospère d'Amérique du Sud, non sans lui avoir rendu la démocratie de son vivant.

Au terme de son action, Margaret Thatcher pouvait se vanter d'avoir modifié en profondeur la société anglaise, jusqu'à la mentalité de ses adversaires travaillistes (Elle considérait l'évolution du New Labour sous l'impulsion de Tony Blair comme faisant partie de ses plus belles réussites). Parmi les bons indicateurs économiques, un seul révèle à lui tout seul l'ampleur du changement : l'inflation qui passa de 27% à 2,4 entre 1975 et 1986 (The Economist). S'agissant du chômage, passé avant qu'elle n'arrive au pouvoir, de 2,6% en 1974 à 8,1% en 1979, elle parvint à le ramener à 5,8% en 1990 (après un pic à 12% en 1983).


Parmi les actions qu'elle ne put ou ne voulut pas entreprendre et qu'on lui impute souvent à tort, figurent la privatisation des Chemins de Fers Britanniques (réalisée par John Major en 1993) et la réforme du désuet et pachydermique National Health Service. Il fallut attendre Tony Blair pour le voir quelque peu dépoussiéré...

La politique que mena Margaret Thatcher apparaît donc sous un jour favorable, pour tout libéral.  Hélas, comme l'a fait remarquer le magazine The Economist : « A cause de la crise, le pendule s'éloigne à nouveau des principes promus par madame Thatcher. Dans la plupart des pays riches, la part de l'Etat dans l'économie ne cesse de progresser. Des régulations excessives sont en train de ligoter le Secteur Privé. Les hommes d'affaires et les entrepreneurs font l'objet d'une suspicion systématique, et les banquiers sont partout présentés comme d'odieux épouvantails... » Cela n'augure rien de bon.

09 avril 2013

La folie BITCOIN

Au départ c'est l'initiative en 2009, d'un obscur informaticien japonais, que personne n'a jamais rencontré, et dont on peut même douter de l'existence en tant que personne, puisqu'il se cachait derrière un pseudonyme, avant de disparaître purement et simplement de la circulation quelque mois après avoir mis en oeuvre son invention...

A ce qu'il paraît, son objectif était de créer une monnaie virtuelle, destinée à faciliter les transactions via internet, en s'affranchissant totalement des contraintes bancaires et de tout contrôle, notamment étatique. Pas de trace, pas de taxe, à l'image de l'argent liquide dans le monde « réel » en quelque sorte...

L'unité d'oeuvre est une sorte de jeton numérique, baptisé BITCOIN en référence à la particule élémentaire de l'informatique, le bit, qui ne peut prendre que deux valeurs 0 ou 1, accolé au terme anglo-saxon qualifiant les bonnes vieilles espèces sonnantes et trébuchantes.
Cette monnaie, ne dépendant d'aucune autorité de régulation, elle est générée par un processus des plus opaques, faisant paraît-il appel aux ressources « du réseau », qualifié de « minage », par analogie sans doute avec les chercheurs d'or du far-west.
Chacun, à condition d'être connecté à l'internet participe par le biais de la puissance de calcul de son ordinateur, à l'authentification des transactions et à leur sécurisation, rendant impossible en théorie d'introduire de manière illicite des bitcoins sur le marché. Pour récompense de ce service rendu, chaque « mineur » reçoit quelques bitcoins dans son porte-monnaie électronique.

Et c'est là que les ennuis commencent.
Car, par une étrange idée, les concepteurs du système ont volontairement limité une fois pour toutes, la masse monétaire globale à 21 millions d'unités. De fait, le minage, très productif au début, est devenu au fil du temps, de plus en plus difficile. Là ou un banal micro-ordinateur produisait des dizaines de bitcoins en s'affranchissant de quelques algorithmes, il faut désormais grouper plusieurs processeurs dotés de puissantes cartes graphiques, pour faire tomber quelques nouveaux jetons. Certains n'hésitent pas paraît-il à se constituer en associations de « mineurs », et à dépenser plusieurs dizaines de milliers d'euros pour acquérir une ou plusieurs machines super-puissantes capables de produire la précieuse oseille, qu'ils espèrent à terme, se partager.

Il faut préciser qu'à ce jour, 11 millions de bitcoins auraient déjà été produits, soit plus de la moitié des réserves mondiales totales théoriques ! Il y a fort à parier qu'à ce rythme, la totalité des ordinateurs de la planète suffiront bientôt à peine à faire tomber un malheureux bitcoin...



Pendant ce temps, la spéculation va bon train. Une sorte de frénésie s'est emparée de « la toile » et le jeu en apparence anodin et désintéressé à ses origines, est devenu une vraie chasse au trésor. La production étant loin de satisfaire la demande, la valeur du bitcoin ne cesse de progresser, notamment depuis le début de l'année 2013. L'unité qui ne dépassait pas 10 euros jusqu'en 2012, vient de franchir les 140 euros !
Il s'agit à ce jour d'une spirale infernale, non maîtrisée, qui s'apparente à une sorte de capitalisme débridé, dans sa version la plus sauvage. Autant dire qu'il fera probablement quelques dupes sous peu. Il est en effet fondé sur du pur néant, n'offrant pas la moindre garantie aux imprudents qui s'y adonnent.
Ils devraient pourtant se souvenir de la folie spéculative qui accompagna la tragique histoire de la monnaie de Law. Mais leur a-t-on enseigné cette déconfiture historique à l'école ?

Comme les billets de Law, la valeur du bitcoin n'étant gagée par rien, le risque grandit chaque jour davantage, de voir s'effondrer brutalement le cours, suite au mouvement de panique qui se produira immanquablement lorsqu'un grand nombre d'investisseurs voudront récupérer leur hypothétique mise. Les tout premiers seront peut-être gagnants, mais l'immense majorité de ceux qui auront ne serait-ce que quelques heures de retard seront les dindons de la farce...

Et en définitive, l'objectif initial risque d'être à jamais perdu.
De monnaie d'échange il n'est d'ailleurs déjà plus question. Les seuls échanges à ce jour sont ceux qui consistent à transformer des espèces éprouvées (euros, dollars...) dans cette monnaie de singe.
On cite bien le cas de quelques personnes isolées qui « auraient » échangé leur voiture ou bien leur maison contre des bitcoins, et celui du site de téléchargement MEGA qui accepterait de se faire payer pareillement, mais lorsqu'on connaît le passé affairiste de son fondateur, ce serait plutôt de nature à effrayer !

Quel commerçant avisé accepterait de se faire payer dans une devise aussi volatile, aussi sujette à fluctuation ? Quel intérêt aurait-il à courir de tels risques pour échapper à la tutelle bancaire, alors que les paiements dématérialisés sont devenus courants et de mieux en mieux sécurisés ?
Et comment imaginer qu'une monnaie dont la masse soit par avance aussi irrémédiablement plafonnée, puisse raisonnablement servir de support à des transactions sujettes par définition, à croître ?
En réalité, la fiabilité d'une monnaie réside soit dans sa stabilité comme l'ancien mark allemand, soit dans sa position de référence incontournable comme l'est encore le dollar. Le bitcoin ne répond à aucune de ces conditions.

Et de toute manière, pour l'heure, il faut bien à un moment ou un autre, transformer ses jetons virtuels en espèces un peu plus réelles, soit lorsqu'on les achète, soit surtout lorsqu'on les vend pour en tirer quelque profit. Et donc passer par les bonnes vieilles banques. Et donc laisser une trace indélébile...
Les candides qui espèrent faire fortune en échappant au fisc se mettent donc le doigt dans l'oeil, sauf à espérer que le fameux bitcoin finisse un jour par s'imposer comme référence incontournable. Autant rêver à l'avènement du paradis sur terre...

04 avril 2013

Qui croit un Socialiste ?

Dans la retentissante affaire Cahuzac, qu'y a-t-il de plus choquant ? Sont-ce les transactions bancaires douteuses auxquelles s'est livré sans vergogne durant tant d'années l'ex-ministre du budget pour échapper au fisc ? Assurément non, dans un pays criblé d'impôts et de taxes, où c'est un sport national que de recourir à tous les stratagèmes pour minimiser ce fardeau qui ne cesse de s'alourdir. Qu'ils l'avouent ou non, bien rares sont ceux qui ne le pratiquent pas, plus ou moins légalement, ou au moins ne rêvent pas de s'y adonner (sauf les gens exonérés, ça va de soi, comme dirait Brassens...)
Ce qu'il y a de plus terrible, de plus infâme en la circonstance, ce sont les mensonges éhontés que le fieffé coquin a débités avec un aplomb stupéfiant pendant des semaines pour tenter de masquer ses tripatouillages. Tout en incarnant, au nom de la Nation, la rigueur budgétaire, et en se faisant le garant de la probité fiscale. Les mensonges également de son entourage qui à l'instar des Montebourg, Fabius, Ayrault, Hollande, et compagnie, prétendirent tomber des nues lorsque le coupable passa aux aveux. Cornegidouille ! Ils étaient donc les seuls à ne se douter de rien ! Pareillement, ils n'avaient rien vu des agissements de l'inénarrable DSK... Comment imaginer qu'ils aient assez de clairvoyance pour gouverner un peuple ?
Y a-t-il donc encore des gens assez naïfs pour croire ces mielleux baratineurs, ces éternels donneurs de leçons, ces filous patentés qui jouent depuis si longtemps sur la corde des bons sentiments, pour nous chanter l'air de la vertu et de la solidarité ? Tous n'ont sans doute pas d'argent planqué, mais comment croire leurs dénégations ? Ils ont tellement menti pendant la campagne électorale qui les a portés au pouvoir, qu'on ne peut qu'avoir la nausée de les voir aujourd'hui si piteusement godiller à la tête de l'Etat... Qu'ils remballent définitivement leurs discours captieux, leur prétendu changement et tous leurs sermons à la gomme qui asphyxient les esprits et nous ruinent jusqu'à la gauche. Qu'ils soient maudits jusqu'à la septième génération et qu'ils aillent en enfer en emportant à jamais la glu idéologique dans laquelle ils ont empêtré tant d'innocentes victimes...

24 mars 2013

La fête des fous

Les Femen : des femelles d'êtres humains à qui on aurait coupé les L du désir pour les remplacer par le N du néant... Voilà ce que me suggèrent ces jeunes femmes auto-affublées d'un nom hideux, qui se baladent le poitrail à nu, exhibant leurs seins déprimés, peinturlurés de manière grotesque, en forme de slogans insensés.
Quelle audace ! Elles ont pénétré ainsi accoutrées, avec des cris de Sioux, dans la vénérable cathédrale Notre Dame. Elles se sont mises à taper frénétiquement sur les cloches toutes neuves, temporairement exposées dans l'allée centrale. Elles étaient posées là, en vue des festivités célébrant les 850 ans d'existence de ce lieu de culte qui entre nous, a dû en voir d'autres...
Quelle mouche a donc piqué ces harpies pour qu'elles s'acharnent sur ces carillons avec autant d'inutile véhémence ? Elles ne leur ont pourtant rien fait ces cloches qui au demeurant, sont restées d'airain, aussi imperturbables que des rocs...

Cette époque permet décidément tous les excès, toutes les outrances et toutes les sottises ! Est-ce donc ça la Liberté ? Fichtre, il y a des moments, on serait prêt à en faire le deuil pourvu qu'on nous laisse un peu tranquilles...
Peu importe les revendications dérisoires de ces folles d'un jour. Il ne s'agit en réalité que de spectacle. Une sorte de pantomime rappelant vaguement les anciens monômes d'étudiants, mais totalement dénuée de toute fantaisie et de toute dérision. C'est qu'elles se prennent au sérieux, ces mégères si bien apprivoisées par le barnum médiatique. Et elles veulent qu'on prenne au sérieux leurs simagrées. Triste constat : c'est ce cirque affligeant qui tient lieu désormais de débat dans nos sociétés « avancées ». On dirait la fête des fous !

Ce carnaval en plus d'être inepte hélas est sans doute au surplus, contre-productif. Les Femen, qui prétendent paraît-il défendre les droits des femmes n'ont pas trouvé mieux que de montrer une image on ne peut plus dégradée de leur corps pour accompagner les vagissements qui leur servent de discours. Qu'y a-t-il donc de plus avilissant pour évoquer la condition féminine : le voile-prison prôné par d'archaïques intégristes enturbannés, ou bien ces laborieuses exhibitions de chair triste soi-disant libérée ?

Décidément, il y a de quoi avoir le bourdon...

16 mars 2013

Hosto Blues

En ce début de mars, la Presse répand largement la nouvelle : la ministre de la santé s'apprête à entreprendre « La » réforme de l'Hôpital !
Et la teneur de ce projet, c'est le Figaro qui la révèle sans détour : « Marisol Touraine veut défaire la réforme Sarkozy.... »
Joli programme !

A peine la dernière loi mise sur les rails, voilà qu'on veut déjà stopper la machine pour lui faire prendre une direction opposée.
Mais pour aller où, que diable, puisqu'aucune direction n'était réellement définie ?

Le cœur du problème, n'est-ce pas précisément la monstrueuse avalanche de réformes et de contre-réformes qui se succédèrent en vain, depuis deux ou trois bonnes décennies ? N'est-ce pas cette folle ambiance de restructuration permanente, qui entretient le malaise généralisé, et qui « a mis l'hôpital en dérive », pour reprendre les termes employés récemment par un groupe de syndicats de médecins ?

***
Comme à l'accoutumé, un rapport vient préluder au chamboulement annoncé. De ce point de vue, les gouvernements se suivent, qui annoncent régulièrement « le changement », mais la méthode reste la même...
A chaque fois la réflexion préliminaire est menée par un de ces vénérables hiérarques qui peuplent notre Haute Administration, et qui n'ont pas leur pareil pour faire ronfler les concepts et reluire les objectifs.
On avait connu le rapport Larcher, précédant la loi Bachelot, on a aujourd'hui le Rapport Couty..
On avait eu droit au nébuleux projet « Hôpital, Patients, Santé, Terrritoire », qui donna la Loi Bachelot, on découvre désormais le « Pacte de Confiance pour l'Hôpital » derrière lequel transparaît déjà en filigrane la future loi « Touraine ».

Avec Nicolas Sarkozy, le leitmotiv était l'efficience : Il fallait faire mieux, tout en limitant l'inflation des dépenses. But louable, mais accompagné de mesures tellement théoriques ou nébuleuses, que rien ou presque n'a changé sur les deux fronts...
Aujourd'hui, avec la gauche on revient aux standards éculés, faisant appel avant tout aux slogans faciles parant de toutes les vertus le « Service Public », et appelant au rejet des mesures trop « gestionnaires ».

Ainsi, il est affirmé que pour avoir « considéré l’hôpital public comme une entreprise » la dernière réforme aurait fait de l'hôpital « un bateau ivre ayant quitté son sens premier de Service Public, et perdu les valeurs de solidarité, de respect et d’humanisme qui lui étaient vitales pour avancer. »
En pleine crise économique, alors que le modèle social s'effondre irrémédiablement, et que la France envers et contre tout reste le second pays parmi les plus dépensiers au monde en matière de santé, on nous laisse entendre qu'il ne serait plus indispensable de fonder le budget des hôpitaux sur la tarification des prestations, ni sur la maîtrise des coûts !

Par ailleurs, on fait croire que l'équilibre des pouvoirs au sein de l'invraisemblable brouillamini structurel hospitalier, pourrait évoluer en faisant la part meilleure aux médecins et aux usagers, et en réduisant celle des directeurs. Belle hypocrisie sans doute, car chacun sait qu'en réalité le pouvoir s'exerce et s'est toujours exercé dans notre pays, de manière centralisée, pyramidale, descendant du sommet à la base.
Tout se décide à Paris, même si on a progressivement obscurci le système, en interposant des relais régionaux, et en compliquant à plaisir les organisations locales.
Résumons les choses : la Direction Générale de l'Offre de Soins (DGOS) met en musique les directives gouvernementales, et les Agences Régionales de Santé (ARS) veillent à leur application sur le terrain en les organisant en vertu de plans quinquennaux rebaptisés Schémas Régionaux d'Organisation des Soins (SROS), selon un savant maillage « territorial » ! 
Le tout est encadré par une nébuleuse d'administrations et d'organismes étatisés, supposés doper la qualité et la performance : Haute Autorité en Santé (HAS), Agence Nationale d'Appui à la Performance (ANAP), Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), Agence Technique de l'Information Hospitalière (ATIH), Institut National du CAncer (INCA), Agence des Systèmes d'Information partagés de Santé (ASIP)...
 
Rappelons que les hôpitaux quant à eux ont été sommés d'abandonner la structure organisationnelle qui les régissaient depuis des temps immémoriaux, et qui se fondait sur la notion de services de soins. Il leur a fallu arbitrairement et autoritairement regrouper ces derniers en pôles, dont le rôle n'a jamais été clairement précisé par les Pouvoirs Publics. Par voie de conséquence ces nouveaux organigrammes sont restés à ce jour à peu près inintelligibles au commun des mortels et même aux personnels travaillant dans les établissements ainsi « rénovés », et ils compliquent considérablement le travail des gestionnaires en empilant une nouvelle strate au mille-feuilles existant.

Toute cette lourde machinerie évolue dans un tourbillon centripète, qui lui même s'inscrit dans ce que l'on appelle « territoire de santé », étrange échelon géographique, créé de toutes pièces il y a quelques années, sans recouper aucun de ceux qui étaient en vigueur, notamment département ou canton.
Les territoires de santé sont depuis près de deux décennies, le siège d'un formidable mouvement de centralisation autour des grandes villes et des grands hôpitaux, dont le corollaire est la désertification des autres. Cette évolution n'a rien de spontané. Elle a été programmée, encouragée, organisée, au gré d'un planisme implacable sous-tendu par quantité d'artifices « restructurants »: normes de fonctionnement, seuils réglementaires d'activité, tarifications et enveloppes financières ciblées...
Aujourd'hui, on atteint la phase terminale de ce processus. Les gros hôpitaux sont en train de phagocyter les petits, les administrations quittent les unes après les autres les campagnes, et le reste naturellement est progressivement aspiré vers les mégalopoles. Bien que scrupuleusement planifiée, la répartition des médecins, généralistes aussi bien que spécialistes, accuse de son côté une hétérogénéité criante. La France ne manque pas de praticiens, mais à cause d'un cadre réglementaire trop rigide, ils ne sont pas dans les bonnes spécialités, ne sont pas installés là où on en a besoin, et sont débordés, puisqu'aucune délégation de tâches aux professionnels paramédicaux n'est permise.

Hélas, il n'y a guère à attendre du projet de réforme tel qu'il se présente à ce jour, puisqu'il envisage d'accentuer ce système en instituant un Service Public Territorial de Santé (une version modernisée du kolkhoze sans doute...), voire de rendre encore plus coercitives les réglementations...
Ce qui est merveilleux en la circonstance c'est l'adhésion béate de nombre d'acteurs hospitaliers, ce dont s'auto-congratule madame Touraine sur son blog. Je me souviens qu'en 1996, le Plan Juppé avait de la même manière été applaudi tous azimuts (ou presque)...

En définitive, en relisant un article réalisé au moment de l'élaboration de la loi HPST, je m'aperçois que je pourrais en reprendre la plus grande partie. Même si les propositions actuelles expriment une volonté de changement, il y a fort à parier que ce Pacte de Confiance n'apporte pas grand chose de nouveau, sauf encore un peu plus de confusion et de bureaucratie, derrière sa nuée de bons sentiments et de vertueux principes...
Jamais l'adage de Jaurès ne s'est mieux appliqué à notre époque en mal d'idées neuves et de détermination: « Quand les hommes ne peuvent plus changer les choses, ils changent les mots. »

09 mars 2013

Outside my window


Outside my window,
I just felt so free;
Today, Oh sorrow,
I mourn Alvin Lee.

The guy passed away.
He'd so much to tell.
The Blues goes its way,
And life is like hell...


08 mars 2013

A quand, la fonte des illusions ?

Les lecteurs de ce blog connaissent mon aversion pour le socialisme, et d'une manière générale, pour l'idéologie dite « de gauche ». C'est bien simple, à mes yeux, il s'agit au plan conceptuel, de la plus grande supercherie de tous les temps, et au plan pratique de la pire calamité dont les hommes aient eu à souffrir ! Rien moins...

Cela ne m'empêche pas d'avoir une certaine fascination pour les gens qui en défendent les thèses. Sans doute un peu par esprit de contradiction. Il est tellement stimulant de débattre avec des personnes d'avis contraire au sien...

Sans doute également par souci de roder ma conception du monde à l'épreuve de leurs théories. Sans doute enfin, parce que voir des gens que j'estime, et dont je suis certain de la probité, s'enferrer, par pur principe, dans cette voie si étroitement délimitée, relève pour moi d'un grand mystère.

« Je suis de gauche, c'est dans mes fibres » me rétorque-t-on souvent lorsque j'exprime mon incompréhension angoissée... Je ne parviens à me satisfaire de cette réponse. C'est une vraie souffrance et une source continue de désarroi. Comment peut-on accepter en toute conscience, de mettre ainsi en berne sa liberté, et s'assujettir à ce point à une idéologie ? N'y a-t-il donc rien à faire pour faire sortir ces gens de ce tunnel intellectuel, pour détourner leurs yeux de cet horizon irréfragable ?
Mais après tout, peut-être me trompé-je moi aussi, qui juge tout à l'aune du principe de liberté. Cet état d'esprit n'est-il pas paradoxalement, assimilable à un enfermement comparable ? M'empêche-t-il de voir certaines réalités ?
« Ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle » professait Descartes...

En lisant récemment une interview donnée par Jean-Claude Michéa sur le très intéressant site pédagogique Bios Politikos, puis en écoutant récemment sur France Culture (6/3/13), le philosophe, réputé incarner « une autre gauche », j'avoue avoir été un peu émoustillé... et une fois encore plutôt déçu.

Il est difficile au demeurant, de mettre en cause l'honnêteté intellectuelle de Jean-Claude Michéa, dont l'humilité est la marque des vrais philosophes. Au surplus, enseigner la philosophie pour des étudiants qui seront tout sauf des philosophes, voilà un challenge plus que méritant !
Mais certains de ses propos peuvent toutefois susciter la controverse, car ils font du libéralisme et du capitalisme une critique quelque peu biaisée... Au surplus, ils témoignent, quoiqu'il s'en défende, d'une vision socialiste pas vraiment émancipée du dogme.

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Passons sur le dilemme classique proposant de « vivre ma liberté sans nuire à autrui » que M. Michéa illustre en évoquant l'opposition frontale entre les conceptions de Lady Gaga et celles des Musulmans indonésiens sur le mariage gay. La première, étant évidemment frénétiquement « pour », les seconds, fanatiquement « contre ». Il aurait pu trouver plus pertinent car ici se font face, d'un côté l'inconsistance versatile et niaise du showbiz, et de l'autre l'intolérance religieuse, tout ça pour juger d'un texte où l'on cherche à déconstruire par la loi ce que la loi avait érigé en repère social, et ce, par pur dévoiement « progressiste » pseudo « égalitariste ». Ubu serait ravi...

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Plus sérieusement, on peut reprocher à M. Michéa une certaine propension à assimiler le libéralisme au capitalisme marchand, tel que les marxistes l'entendaient. Cela lui fait dire des contre-vérités flagrantes, où malheureusement, l'idéologie affleure, bien davantage que le bon sens.

Un libéral peut s'interroger lorsqu'il lit par exemple, que « le défaut du libéralisme, est cette volonté de privatiser les valeurs morales et la philosophie comme on privatise l’eau, l’électricité ou l’école » ? Ne serait-ce pas a contrario son mérite, que de s'opposer au socialisme qui prétend lui, les régenter de manière étatisée, collective, irresponsable ?

Plus grave, lorsque M. Michéa affirme qu'il va falloir « choisir entre le marché ou le peuple », ou lorsqu'il s'écrie « qu'il est clair que le développement du libéralisme rend de moins en moins acceptable pour les élites l’intervention du peuple », il fait tout simplement fausse route.
La pluie de bienfaits du capitalisme a tellement bénéficié au peuple, qu'on pourrait désormais affirmer que les deux ont partie liée, en dépit de ce qu'on cherche à faire croire, et qu'il n'y a pas de marché sans peuple et réciproquement...

Aussi, considérer la croissance comme un « simple accroissement de capital », comme il le fait régulièrement, apparaît un tantinet réducteur. A l'évidence, c'est de richesses qu'il s'agit avant tout. Et en régime capitaliste, lorsque les richesses s'accroissent, tout le monde en profite, même si certains plus que d'autres. Dans cette optique, l'endettement, qu'il a tendance a fustiger, n'est donc pas tant « un moteur » pour la spéculation, qu'un outil. Il permet sans être immensément riche, d'acquérir des biens, avant d'en avoir les moyens, ce qui ne saurait a priori déplaire à un vrai ami du peuple. Chacun ou presque, a pu en faire l'expérience au moins une fois dans sa vie. Il s'agit d'une chance, à n'en pas douter, sous réserve de ne pas en abuser bien sûr...
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Souvent évoquée par les médias, et à ranger dans les lubies de la théorie du complot, « l'obsolescence programmée » des produits manufacturés, est reprise par M. Michéa comme un dévoiement du commerce libre, un procédé éhon des fabricants, destiné à doper la consommation. C'est pourtant un mythe qui attend toujours confirmation, même si la camelote a indéniablement tendance à proliférer dans les rayons des supermarchés. L'explication la plus simple quoique très prosaïque et pas très politiquement correcte, est qu'on ne peut vouloir acheter aux prix les plus bas, et dans le même temps exiger une qualité à toute épreuve...

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Pour terminer, qu'il soit permis enfin de douter du bien fondé de cette affirmation trop connue prétendant que « les comportements altruistes restent massivement plus répandus dans les quartiers populaires que dans les quartiers résidentiels ». Le moins que l'on puisse dire est que M. Michéa, comme beaucoup de gens de gauche, prend un peu ses désirs pour des réalités, et en l'occurrence, fait preuve dune certaine dose de subjectivité.

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Au total, la conception défendue par M. Michéa, est certes éloignée de celle des sycophantes Hollande, Mitterrand ou Mélenchon, mais elle l'est encore plus du libéralisme. Elle reste surtout ancrée dans le socialisme, dont il n'a hélas pas éliminé nombre d'archaïsmes. Sa réaction au récent décès d'Hugo Chavez en témoigne une fois encore : « En Amérique Latine, contrairement à la gauche occidentale, les différentes gauches ont su conserver un rapport minimal avec la vieille tradition socialiste, dans laquelle la notion de patrie joue un rôle central. »

On peut retenir toutefois comme positive, sa reconnaissance de l'universalité des valeurs marchandes : « C’est le marché qui va réunir des gens que tout divise par ailleurs ». Peut-être dans sa bouche s'agissait-il d'ironie, à moins que finalement, il rejoigne de manière inattendue Montesquieu, ce grand défenseur du commerce, dans lequel il voyait un vecteur de paix et de prospérité ?

Une autre gauche est-elle toutefois possible ? Décidément, je ne le crois pas...

28 février 2013

Exaltation marine

Nul en ce doux vagabondage
Sur des flots à peine ridés
N'échappait aux parfums iodés
D'une liqueur marine hors d'âge

A l'archaïque bastingage
Quelques voyageurs accoudés
Humaient l'air pur, dépossédés
De toute attache et de bagage

Au loin dans un ciel virginal
Montait une brillante aurore
Comme un effluve séminal,

Et une clarté de phosphore
Versait l'innocence et l'oubli
Sur ce qu'ils croyaient établi.

Illustration : Nicolas de Staël. Mer et nuages.

13 février 2013

Cette fleur qui s'ouvre...


Cette fleur qui s'ouvre au cœur de l'hiver,
Quel message muet nous envoie-t-elle ?
Et pour naître sous un ciel si couvert,
A quel sublime dessein répond-elle ?


Comme une rose au milieu du désert
Cela l'indiffère de sembler belle
Et son cœur de fleur à peine entrouvert
Souffre déjà d'avoir été rebelle.


Son destin est si bref que maints bourgeons
Juste éclos tombent en défloraisons
Encore enchâssés dans leur forme ronde.


Est-elle venue trop tôt ou trop tard
Est-ce la volition ou le hasard
Qui l'inscrivent dans l'harmonie du monde ?