Certains événements, en dépit de leur caractère dérisoire, ou tout au moins anodin, peuvent parfois entraîner des conséquences majeures. On appelle cela « l'effet papillon ». Par l'importance qu'on donne à ces événements, ou bien parce qu'ils ont en soi un potentiel maléfique, ils peuvent engendrer des maux considérables. De grands conflits, de terribles catastrophes par le passé ont été causés par des faits que d'aucuns avaient considéré comme négligeables.
La victoire électorale d'un certain Laurent Lopez dimanche dernier concerne au premier chef le canton de Brignoles dans le Var. Problématique très locale en l'occurrence, qui n'en revêt pas moins une dimension nationale vu le battage qu'on fit autour de ce scrutin et vu le délire qui s'est emparé de l'ensemble de la classe politique, liguée au nom d'on ne sait quel « Front Républicain » pour empêcher le succès du candidat du Front National.
La victoire électorale d'un certain Laurent Lopez dimanche dernier concerne au premier chef le canton de Brignoles dans le Var. Problématique très locale en l'occurrence, qui n'en revêt pas moins une dimension nationale vu le battage qu'on fit autour de ce scrutin et vu le délire qui s'est emparé de l'ensemble de la classe politique, liguée au nom d'on ne sait quel « Front Républicain » pour empêcher le succès du candidat du Front National.
Avec près de 54% des suffrages exprimés, M. Lopez l'a emporté haut la main, seul contre cette coalition baroque mais inepte, qu'on peut même juger honteuse au strict plan de la démocratie.
Quelle est en effet la raison, si terrible, qui justifierait qu'on doive décréter une telle mobilisation pour ostraciser un parti, pour le tenir écarté du débat politique, et l'empêcher par tous les moyens d'accéder à la moindre responsabilité ?
Cette attitude, venant de gens dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils n'ont guère brillé par l'efficacité dans l'exercice de ces responsabilités, pourrait paraître comique.
Venant de gens qui ont usé de tant de démagogie, qui ont abusé le Peuple avec tant de balivernes, qui ont professé tant de credo idéologiques imbéciles ou insanes, cela ne manque pas de sel.
Venant de gens qui dans un souci bassement électoral, se sont compromis dans tant d'alliances saugrenues, si ce n'est abjectes, notamment à gauche, c'est un vrai scandale pour parler comme le peu regretté Georges Marchais...
Venant de gens qui par incurie ou par calcul ont tout fait pour enfanter en quelque sorte ce parti, et lui donner de l'ampleur, c'est un comble.
Aujourd'hui, ils voudraient nous convaincre que leur créature est un monstre, et que c'est est un devoir de le terrasser, mais ça ne prend pas.
Dans une démocratie, les citoyens n'ont pas besoin qu'on leur administre des leçons aussi futiles. Non seulement cette méthode apparaît de plus en plus vaine, mais par son arrogance et sa négation de certaines réalités, elle a tendance à accroître la radicalisation de l'opinion d'un nombre croissant de personnes.
Maintenant que le Front National représente environ un tiers de l'électorat et qu'il est en mesure de s'imposer seul face à tous dans certaines circonstances, que faire ?
Il est trop tard pour reprendre ne serait-ce qu'une partie de ses thématiques. Nicolas Sarkozy tenta sans succès de le faire pour être réélu. François Fillon s'y est grillé les ailes d'une seule phrase. Manuel Valls enfin s'est attiré pas mal d'ennuis en abordant le sujet des Roms. Tout simplement parce que ces discours, jamais suivis d'actions en rapport, n'est pas crédible. La ficelle est un peu grosse.
Après avoir si obstinément cherché à exclure le Front National du jeu politique « républicain », il est désormais impossible sinon grotesque de vouloir s'en rapprocher ou même d'essayer d'en racoler les électeurs.
Pire, la stratégie stupide autant qu'obstinée d'isolement qui perdure depuis tant d'années, a conduit le pays dans une impasse démocratique préoccupante. Une partie grandissante de l'électorat se voit privée de toute représentation, tant que le Front National à lui tout seul ne rassemble pas plus de 50% des voix.
Ponctuellement, il y arrive, comme à Brignoles. Demain peut-être y parviendra-t-il sur des scrutins de grande envergure. Que se passera-t-il alors ? La rancoeur de ces gens qu'on aura si longtemps tenu à l'écart risque de s'exprimer avec virulence...
On pourrait certes gloser sur le programme quelque peu illusoire et lacunaire du FN. Mais que dire de ceux des autres qui nous mènent tranquillement à la ruine, à la déculturation et à l'explosion sociale ?
Le projet du Front National est certes hautement critiquable, mais qui devrait s'en émouvoir vraiment ? Sans doute pas ceux qui ont mené la France là où elle est, à force de démagogie, d'irresponsabilité, et par manque de courage et de convictions pragmatiques.
Seuls les vrais Amoureux de la Liberté, les adeptes du fédéralisme et du self-government, les Libéraux au sens tocquevillien du terme peuvent légitimement dénoncer ce corpus de propositions peu réalistes, et dans l'ensemble désespérément attachées au paradigme de l'Etat Providence, centralisateur et dirigiste.
Le paradoxe est qu'un amoureux de la liberté par définition, ne saurait empêcher au nom de grands principes à un parti le droit de s'exprimer, même si son programme apparaît non souhaitable voire même déraisonnable. Il ne saurait même le considérer comme définitivement infréquentable.
Mais combien y a-t-il encore d'amoureux de la liberté en France ? Hélas à peine une poignée.
Décidément le papillon de Brignoles est bien noir...
Quelle est en effet la raison, si terrible, qui justifierait qu'on doive décréter une telle mobilisation pour ostraciser un parti, pour le tenir écarté du débat politique, et l'empêcher par tous les moyens d'accéder à la moindre responsabilité ?
Cette attitude, venant de gens dont le moins qu'on puisse dire est qu'ils n'ont guère brillé par l'efficacité dans l'exercice de ces responsabilités, pourrait paraître comique.
Venant de gens qui ont usé de tant de démagogie, qui ont abusé le Peuple avec tant de balivernes, qui ont professé tant de credo idéologiques imbéciles ou insanes, cela ne manque pas de sel.
Venant de gens qui dans un souci bassement électoral, se sont compromis dans tant d'alliances saugrenues, si ce n'est abjectes, notamment à gauche, c'est un vrai scandale pour parler comme le peu regretté Georges Marchais...
Venant de gens qui par incurie ou par calcul ont tout fait pour enfanter en quelque sorte ce parti, et lui donner de l'ampleur, c'est un comble.
Aujourd'hui, ils voudraient nous convaincre que leur créature est un monstre, et que c'est est un devoir de le terrasser, mais ça ne prend pas.
Dans une démocratie, les citoyens n'ont pas besoin qu'on leur administre des leçons aussi futiles. Non seulement cette méthode apparaît de plus en plus vaine, mais par son arrogance et sa négation de certaines réalités, elle a tendance à accroître la radicalisation de l'opinion d'un nombre croissant de personnes.
Maintenant que le Front National représente environ un tiers de l'électorat et qu'il est en mesure de s'imposer seul face à tous dans certaines circonstances, que faire ?
Il est trop tard pour reprendre ne serait-ce qu'une partie de ses thématiques. Nicolas Sarkozy tenta sans succès de le faire pour être réélu. François Fillon s'y est grillé les ailes d'une seule phrase. Manuel Valls enfin s'est attiré pas mal d'ennuis en abordant le sujet des Roms. Tout simplement parce que ces discours, jamais suivis d'actions en rapport, n'est pas crédible. La ficelle est un peu grosse.
Après avoir si obstinément cherché à exclure le Front National du jeu politique « républicain », il est désormais impossible sinon grotesque de vouloir s'en rapprocher ou même d'essayer d'en racoler les électeurs.
Pire, la stratégie stupide autant qu'obstinée d'isolement qui perdure depuis tant d'années, a conduit le pays dans une impasse démocratique préoccupante. Une partie grandissante de l'électorat se voit privée de toute représentation, tant que le Front National à lui tout seul ne rassemble pas plus de 50% des voix.
Ponctuellement, il y arrive, comme à Brignoles. Demain peut-être y parviendra-t-il sur des scrutins de grande envergure. Que se passera-t-il alors ? La rancoeur de ces gens qu'on aura si longtemps tenu à l'écart risque de s'exprimer avec virulence...
On pourrait certes gloser sur le programme quelque peu illusoire et lacunaire du FN. Mais que dire de ceux des autres qui nous mènent tranquillement à la ruine, à la déculturation et à l'explosion sociale ?
Le projet du Front National est certes hautement critiquable, mais qui devrait s'en émouvoir vraiment ? Sans doute pas ceux qui ont mené la France là où elle est, à force de démagogie, d'irresponsabilité, et par manque de courage et de convictions pragmatiques.
Seuls les vrais Amoureux de la Liberté, les adeptes du fédéralisme et du self-government, les Libéraux au sens tocquevillien du terme peuvent légitimement dénoncer ce corpus de propositions peu réalistes, et dans l'ensemble désespérément attachées au paradigme de l'Etat Providence, centralisateur et dirigiste.
Le paradoxe est qu'un amoureux de la liberté par définition, ne saurait empêcher au nom de grands principes à un parti le droit de s'exprimer, même si son programme apparaît non souhaitable voire même déraisonnable. Il ne saurait même le considérer comme définitivement infréquentable.
Mais combien y a-t-il encore d'amoureux de la liberté en France ? Hélas à peine une poignée.
Décidément le papillon de Brignoles est bien noir...