20 mars 2016

Dans le coeur des robots

La victoire du robot Alpha Go sur Lee Sedol, un des meilleurs joueurs de Go au monde, ravive la polémique sur les limites et les dangers potentiels de l’intelligence artificielle.

A une époque où l’on a une peur névrotique de tout, et où l’on appréhende, à l’instar de nos ancêtres les Gaulois, que le ciel nous tombe sur la tête, quoi de plus normal en somme ?
On pourrait évidemment s’étonner que l’Homme finisse par craindre jusqu’à ses propres créations, mais au fond, il a bien raison. Toute machine, toute invention fait naître des risques. Du simple marteau avec lequel on peut malencontreusement se taper sur les doigts, jusqu’à la bombe atomique qui constitue une menace pour la planète entière, l’évidence est bien là : toute machine est potentiellement dangereuse.
La fable de l’Apprenti Sorcier a parfaitement décrit ce à quoi nous exposent les tâtonnements de la science lorsqu’elle est aussi prétentieuse qu’approximative. Il y aurait beaucoup à dire sur les abîmes qui se dérobent encore à la connaissance que nous avons de la nature, dans lesquels risquent de se précipiter nos téméraires mais fragiles inventions.


Mais faut-il pour autant oublier que la machine est là avant tout pour nous aider, pour améliorer telle ou telle capacité défaillante de notre nature chétive ?
De ce point de vue, il est surprenant que des gens comme Bill Gates, Stephen Hawking ou Elon Musk agitent frénétiquement un épouvantail à l'édification duquel ils ont consacré leur vie !
La gravité de leur message laisse même pantois. Ainsi Stephen Hawking, qui reconnaît que “les formes primitives d'intelligence artificielle que nous avons déjà, se sont montrées très utiles”, n’hésite pourtant pas à déclarer “qu'une intelligence artificielle complète pourrait mettre fin à la race humaine.
On peut se demander si l’Intelligence Artificielle ne représente pas un nouvel avatar du progrès, contre lequel nombre de grands savants se sont retournés après l’avoir promu…Tout est sans doute possible et la hantise de la fin du monde est un grand classique de science fiction. Mais à l'évidence, aucune machine n’est méchante "en soi". Elle ne fait qu’obéir à son maître et si elle dysfonctionne, c'est à cause de quelque négligence de sa part. L'homme n'est pas Dieu qui peut faire de sa créature un être libre, conscient et responsable.

Pour revenir à des interrogations plus triviales, après l’exploit de l’ordinateur au jeu de Go, la machine a-t-elle eu envie de sabler le champagne ?
Non bien sûr, pas plus qu’elle n’a eu conscience d’avoir participé à un jeu et d’avoir gagné la partie. Fort heureusement, elle n’en tire ni orgueil, ni fierté. Si elle le faisait ce ne serait qu’imitation d’un comportement humain, instillé dans ces circuits par l’entremise malicieuse des informaticiens.
Si la machine n’a rien d’humain, la tentation est grande pour l’être humain de lui donner son apparence, autant physique que comportementale. Rien de plus normal en somme, puisqu’il est amené à communiquer avec elle et qu’elle est en quelque sorte son prolongement.
Mais quelle est étonnante cette faculté que nous avons de se projeter sur tout ce qui nous entoure ! Nous humanisons facilement la nature, les animaux, les choses, même les plus banales, les plus inanimées. On se souvient de Robinson Crusoë et de son compagnon virtuel Vendredi…

Le pire serait toutefois que l'Homme un jour imagine pouvoir conférer à la machine tout ou partie de sa liberté, de sa responsabilité, en un mot de sa conscience.

Ce fut sans doute l’erreur de Turing, de considérer, avec son fameux test, que l’ordinateur serait parvenu à l’intelligence lorsqu’un être humain serait incapable en dialoguant avec lui, de faire la différence entre un congénère et un robot.
La machine peut singer l’homme, mais elle n’a pas d’autre conscience, pas d’autre sentiment que ceux que l’homme lui confère en la programmant. La science fiction se plaît à exploiter le fantasme de la machine sentimentale, mais qu’elle soit bienveillante comme dans le film Her, ou maléfique comme Terminator, il ne s’agit à l’évidence que d’un mimétisme un peu grotesque.
Si l’ordinateur n’a pas de conscience, il porte donc nécessairement celle de son concepteur, et Rabelais rappelait non sans prescience et non sans justesse, que “sans conscience la science n’est que ruine de l’âme…” Il faut sûrement s’en souvenir, aujourd’hui plus qu’hier, et sans doute moins que demain…

Il n’y a pas de Deus Ex Machina, mais pour l’heure l’intelligence artificielle constitue un espoir fabuleux d’amélioration de la condition humaine, à condition de s’en servir à bon escient. Non pas tant pour participer à des jeux de société, que pour rendre service au quotidien.

Dans cette optique, les derniers progrès en matière d’apprentissage (deep learning disent les anglophones), de reconnaissance de formes, d’algorithmique, sont fascinants.
Les performances stupéfiantes du moteur de recherche de Google ont transformé sous une apparence anodine, notre vie de manière très profonde. Cette efficacité pour dénicher des réponses adéquates dans la montagne de connaissances accumulées sur le Net, ce malaxage prodigieusement ordonné fascine. 

Faut-il en avoir peur ?
Sans doute pas, tant qu’il y a une maîtrise humaine derrière, et suffisamment d’esprit critique.

Car il faut peut-être craindre davantage l'abêtissement de l'homme soumis à la machine que l'humanisation des robots libérés de sa tutelle...

13 mars 2016

Trous noirs idéologiques

A force d'y avoir consciencieusement semé les mensonges et les balivernes démagogiques, le champ de la réflexion contemporaine est désormais miné. A cause d’une foule de tabous à connotation pseudo-sociale, il est devenu quasi impossible de tenir un raisonnement qui ne soit tôt ou tard contaminé ou entravé par un des innombrables ponts-aux-ânes du prêt-à-penser.

Il est certes comique, même jubilatoire, de voir François Hollande et son gouvernement en faire les frais, alors qu’ils cherchent désespérément une voie pour sortir de l’impasse dans laquelle ils se sont fourvoyés.

A la manière de l’arroseur arrosé, ils prennent dans la figure tous les leurres avec lesquels ils ont mystifié le peuple depuis si longtemps !
Juste retour de bâton, mais catastrophe pour le pays décidément incapable de s’élever au dessus des chimères idéologiques. A ce stade, ce sont de vrais trous noirs ! Comme ces derniers, ils happent et détruisent tout ce qui s’en approche.


Les dirigeants de ce pays ne peuvent plus avoir ni trajectoire ni perspective claire dans ce gruyère.
Comment désormais progresser dans un tel néant truffé d'abîmes insondables en forme d’interdits ? Personne ne semble avoir la solution ce qui ne laisse pas d’inquiéter.
De fait, la société française est à bout de souffle. Elle a grignoté le gras accumulé à l’occasion des décades prodigieuses pendant lesquelles elle fut vivifiée par le grand vent de liberté et de prospérité venu d’Ouest. Mais il y a déjà longtemps qu’elle ne crée plus rien d’original et notamment plus de richesses nouvelles.
Elle n’est plus qu’un fantôme, une sorte de chrysalide vidée de sa substance.

A force d‘avoir prêché la lutte des classes, la justice sociale, l'égalité des conditions, et autres miroirs aux alouettes, les satrapes du socialisme ont perverti le peuple et massacré tous les grands idéaux.
Ainsi la liberté, la fraternité, l’équité, la solidarité, la justice ont été durablement dénaturés. Tout ce que ces valeurs représentent s’est dégradé dans un pays désormais rongé par les haines, les injustices, les égoïsmes, les rentes de situation, les a priori et la corruption. Aujourd’hui les gouvernants ne peuvent que constater le désastre qu’ils ont provoqué.
Pris dans la nasse de leurs propres manigances, ils n’ont d’autre choix que de se déjuger et d’affronter l’incompréhension, l’impopularité et la rébellion, ou bien de laisser filer le destin vers je ne sais quelles extrémités...

05 mars 2016

Le libéralisme pour les Nuls

L’épisode en forme de pantalonnade, causé par le projet de loi El Khomri, montre une nouvelle fois la profonde antipathie qu’a notre pays pour les idées de liberté et l’arriération profonde des mentalités en matière de démocratie.

A peine sorti des limbes légales, ce vague canevas soi-disant destiné à libérer les entreprises, déclenche un tollé ! En quelques jours, une pétition a même rassemblé plus de 700.000 signatures pour s’opposer catégoriquement par avance à cette initiative qui ressemble déjà à un pétard mouillé.
On pourrait certes se réjouir de voir la gauche se déchirer autour de ce non évènement. On pourrait sourire en entendant les diatribes laborieuses aussi grotesques que prétentieuses des dinosaures du collectivisme à la française, Martine Aubry en tête. Après les échecs accumulés des politiques qu’ils ont préconisées ou mis en oeuvre, les bougres ne manquent assurément pas d’air pour donner des leçons !
Mais au fond, on sait bien que tout cela n’est que gesticulations de façade, car on ne connaît que trop l’appétit du pouvoir, et la soif de prébendes qui poussent tous ces gens de la “gauche plurielle” plus ou moins décomposée, à se réunir envers et contre tout le moment venu, derrière l’étendard rapiécé de leur idéologie (le ci-devant Mélenchon ne s’est-il pas rangé sans réserve derrière François Hollande en 2012, après avoir déversé sur lui des torrents d’insultes et d’imprécations ?)

S’agissant du fond, il n’y a guère plus d’illusions à entretenir au sujet de ces revirements apparents de stratégie. Comment croire des gens qui affirmaient hier que leur ennemi était la Finance, qu’ils n’aimaient pas les riches, et qui font les yeux doux désormais aux entrepreneurs (Valls) et affirment “qu’il faut des jeunes qui aient envie de devenir milliardaires” (Macron) ? Ils mentent tellement depuis si longtemps que même en instillant un peu de capitalisme dans leur discours, on ne peut espérer de vrais changements. Juste un ralentissement du lent processus de pourrissement auquel ils ont livré le pays.

On a vu avec la récente loi dite “Macron” comment la montagne pouvait accoucher d’une souris. Hormis, la levée de l’interdiction pour les compagnies d’autocars de concurrencer la SNCF sur des trajets intérieurs supérieurs à 100 km, que reste-t-il ? Rien de bien significatif.
Évidemment, la pauvreté réformatrice de ce texte donne tout de même la mesure de ce qu’on pourrait faire pour doper l’emploi si l’on acceptait de faire sauter les innombrables verrous qui enferment les entreprises dans un carcan procédurier et remuer la crasse bureaucratique qui bride toute initiative. Six mois après l’application de cette micro-mesure libéralisant un peu le transport routier, on apprenait que 1,5 millions de voyageurs avaient pu en bénéficier et que 1300 emplois auraient été créés (Les Echos).

Le plus incroyable est qu’il soit communément admis que ce gouvernement pratique une politique “libérale”, voire “ultra-libérale”, en dépit de l’archaïsme de sa conduite. A l’instar de l’idiot qui regarde le doigt et non les étoiles, nombreux sont ceux qui semblent se contenter des mots, au lieu de juger sur les faits…
Les timides avancées du projet El Khomri paraissent bien anodines en regard du barouf médiatique qu’elles déclenchent. L’apparente libéralisation annoncée se noie dans un fatras de règles tarabiscotées. Citons celles destinées à chiffrer le plafonnement des indemnités prudhommales en fonction de l’ancienneté, à faire quelques entorses en termes de durée de travail aux sacro-saintes 35 heures hebdomadaires, ou bien à fixer le pourcentage de majoration de la rémunération des heures supplémentaires selon le nombre effectué au dessus du plafond légal.
Le projet promet également un assouplissement des règles encadrant les licenciements économiques (en gros les entreprises ne seraient plus obligées d’être au bord de la faillite pour ajuster leurs effectifs aux besoins…). Mais ces quelques allègements sont contrebalancés par l’annonce de la création d’un Compte Personnel d’Activité si nébuleux qu’on peut craindre par avance qu’il neutralise toute retombée pratique… Bref tout cela ressemble fort à un catalogue en forme de trompe l’oeil sans inspiration, sans but ni vraie perspective.

Toujours est-il que la Droite, obnubil
ée par sa guerre des petits chefs, est restée comme deux ronds de flanc face à cette initiative qui la prend à contre-pied. Quant au gouvernement, il a déjà amorcé un mouvement de retraite qui laisse entrevoir une fin en eau de boudin.
Ite missa est...

27 février 2016

La dette: chronique d'une gangrène 2

Une des particularités fort intéressantes du magazine TV animé par Marina Carrère d’Encausse, est d’être semé de citations édifiantes, émanant directement des hommes et des femmes qui furent ou sont aux affaires comme on dit. Avec, au sein de ce florilège de truismes, de petites lâchetés et de vaines promesses, quelques éclairs de lucidité, hélas sans lendemain...

Il y a ceux tout d'abord, qui minimisent l’importance que revêt la dette publique. Par exemple Henri Emmanuelli qui tente de rassurer à peu de frais l’opinion publique à ce sujet : “Qui peut croire au scénario catastrophe ?” s’exclame-t-il incrédule. Avec lui, il y a toute une gauche crispée sur l’idéologie, et peut-être un peu adepte de la méthode Coué, qui imagine que la dette n’est qu’une vue de l’esprit et que “ça va s'arranger avec le retour de la croissance”, allant jusqu’à clamer que “plus la crise est profonde plus le redémarrage est fort.”
Il y a même des économistes distingués, tel Paul Krugman, prix Nobel d’économie (un peu comme Barack Obama fut récompensé pour ses belles intentions sur la Paix) qui ne voit pas pourquoi on s’inquiète et qui compare la peur de la dette à une “maladie psychosomatique...”

A l’inverse, il y a ceux qui font un constat alarmiste, à l’instar d’Alain Juppé, affirmant il y a quelques années qu’il fallait “en finir avec le poison de la dette”, sous peine de voir “le système exploser.”
Il y a l’ancien ministre de l’économie Thierry Breton affirmant “ce n'est pas une honte d'avoir une dette, c'est une honte de ne pas en parler.”
Il y a Pascal Lamy, ancien Directeur général de l’OMC, avouant qu’un endettement continu durant 40 ans “est un signe grave d'un dysfonctionnement du système.”
I
l y a Dominique de Villepin renchérissant sur cet inquiétant diagnostic en affirmant qu’en laissant filer ses déficits, “la France a pris le risque d'un décrochage…”
Il y a enfin Valery Giscard d’Estaing révélant gravement que sans la dette et le fardeau du remboursement des intérêts qui y sont liés, “On pourrait supprimer l'impôt sur le revenu...”

Pourtant, malgré ces apparents éclairs de lucidité, personne ou quasi ne prit à aucun moment de mesure tendant vraiment à réduire l’endettement du pays. Peut-être, comme l’affirma Michel Charasse, en raison d’une indulgence due au fait “que tout le monde en profite”. Peut-être aussi comme le déplore Giscard d’Estaing, parce que les politiciens, par nature et sans doute aussi par démagogie, “ne proposent jamais de réduction des dépenses publiques, et surtout pas lorsque la croissance est là.”
De fait, les quelques décennies passées pourraient être comparées à un grand cimetière dans lequel ont été successivement ensevelies toutes les bonnes résolutions, toutes les actions pragmatiques, et dans lequel ont fleuri les croix et les pierres blanches marquant l’échec flagrant des politiques menées avec une obstination coupable par tous les dirigeants de tous bords idéologiques.

Il faut dire qu’en dépit de leur couleur politique affichée, tous reprirent peu ou prou à leur compte le vieux mythe de la relance keynésienne.
Cette chimère économique est bien commode pour des politiciens pusillanimes. Elle leur permet d’éluder les vraies mesures d’économies qui pourraient assainir les finances du pays, et en son nom ils peuvent se faire les défenseurs du fameux "modèle social" à la française, dont on mesure pourtant de plus en plus les effets calamiteux.
Chronologiquement, le désastre est évident même s’il fut amorti par quantité d’artifices dont quelques acquis sociaux trompeurs financés par l'emprunt. Il est ralenti également par l’appartenance de la France à la Communauté Européenne, qui quoique on dise freine un peu les programmes dispendieux et démagogiques des gouvernements successifs. Il est parfois suspendu grâce au contexte international enfin, qui procure quelques embellies de croissance, dont le pays ne profite malheureusement que trop peu.

Cette lente descente aux enfers débuta dès la seconde moitié des années 70, sous Giscard d’Estaing. On eut beau jeu alors, d’incriminer les chocs pétroliers. La réalité fut que malgré le plan d’austérité du professeur Barre, le gouvernement dépensa tant et plus. La ceinture fut surtout pour les contribuables, dont les impôts augmentèrent lourdement...
Avec le virage socialiste pris par le pays en 1981, le mirage keynésien s'imposa de plus belle. A l’initiative du président Mitterrand, on dépensa tant et plus, et la fiscalité continua son ascension, proportionnelle à la dette…
Jacques Chirac ne fit pas mieux. Après avoir martelé que "trop d’impôts tue l’impôt", il assomma littéralement les contribuables en invoquant "la fracture sociale", laquelle ne fit que s’ouvrir un peu plus au fil des dépenses publiques.
Après le fiasco de la dissolution de 1997, les Socialistes reprirent à nouveau, dans un souci de "justice" et "d'égalité" l’antienne keynésienne, et malgré une belle phase de croissance, dilapidèrent les quelques économies potentielles, qualifiées de "cagnotte". Le chantier inepte des 35 heures, promu par le tandem Aubry/Stauss-Kahn, acheva de ruiner les espérances, et l’endettement repartit de plus belle.
Au passage, le pacte de stabilité européen vola en éclat, faute d'être réellement appliqué, ouvrant la voie au surendettement, comme le déplora Dominique de Villepin. Devenu Premier Ministre, ce dernier bénéficia lui aussi d’une phase de croissance de l’économie mondiale. Mais si la dette française se tassa légèrement, les dépenses ne diminuèrent pas vraiment…
En 2007 on crut enfin à un nouveau cap, avec l’élection de Nicolas Sarkozy. La volonté affichée était de baisser les impôts et les charges pesant sur les entreprises, tout en réduisant les dépenses d’Etat. le Président claironna que cette politique audacieuse permettrait de ramener la dette en dessous de 60% du PIB, et François Fillon, premier ministre, promit l’équilibre budgétaire pour 2012.
Hélas, la crise dite des subprime changea la donne et bizarrement, ce qui était vrai hier devint faux. Nicolas Sarkozy subitement métamorphosé en Besancenot, se livra à de violentes charges contre le capitalisme. Il renia en bloc toutes ses prétendues convictions et se rallia piteusement aux lubies keynésiennes de la relance étatique.
En guise de réponse à la crise, il décida d'accélérer massivement les décisions d'investissement qui dormaient dans les cartons. Les dépenses flambèrent, la fiscalité itou. Oublié le paquet fiscal et notamment la mesure emblématique de bouclier fiscal…
La vraie raison de ce chambardement fut donnée sans doute par Eric Woerth: "il ne fallait surtout pas affoler les prêteurs et rassurer les Français pour qu'ils ne descendent pas dans la rue." Résultat, en 2009, le déficit est de 8% et la dette flambe mais la croissance de revient pas...
En haut lieu, personne ne nie qu'on soit "en situation désastreuse mais ce n'est pas une bonne idée de le dire..." Dans le même temps, les Agences de Notation dont personne n'avait jamais entendu parler, se font oiseaux de mauvais augure, multipliant les mauvaises appréciations, mais elles seront bien vite oubliées. 
T
andis que la crise se répand en Europe, notamment à Athènes, les réunions de crise se succèdent. Les nouvelles dépenses également. L'argent public renfloue le budget grec au bord de la banqueroute (13% de déficit, dette à 120% du PIB). Deux cent milliards d’euros sont ainsi collectés en deux ans, en vain…
Portugal, Espagne, Irlande ne valent guère mieux. C’est toute l’Europe qui vacille sur ses fondations trop fragiles aux yeux de certains. Ainsi Alain Juppé révèle qu’on a “sous estimé la différence de compétitivité entre Etats et que la convergence ne s'est pas produite.” Il ne dit pas pour autant combien de temps il sera possible de continuer avant l’effondrement...

En 2012 François Hollande arrive au pouvoir, goguenard, avec son slogan “le changement c’est maintenant”, et ses nouvelles promesses. Jouant les redresseurs de tort, il déplore les 600 milliards de dépenses de Sarkozy et promet l’équilibre en 2017, objectif qu’il qualifie même “d’obligation”. Cela ne l’empêche pas, sitôt élu, de se rendre comme son prédécesseur à Bruxelles pour négocier penaud, un nouvel assouplissement des contraintes budgétaires (le fameux 3% de déficit jamais tenu).
On connaît la suite...Nouvelles dépenses, report des économies, déficit, endettement, chômage, le roue tourne toujours dans le même sens.
Et le retour à l’équilibre est désormais vaguement envisagé à l’horizon 2020.... Autrement dit aux calendes grecques….

14 février 2016

La dette : Chronique d'une gangrène 1

La dette publique, on en parle puis on l'oublie...
Pourtant, tandis que la Bourse se remet à tanguer, avec quelques craquements sinistres faisant craindre l’imminence d’un nouveau krach, on peut s’interroger. Où donc en est l’Etat ?
Force est de constater que malgré les promesses d’économies et de croissance, les choses ne font qu’empirer. Au troisième trimestre 2015, le compteur dépassait les 2100 milliards d’euros, soit quasi 97% du PIB. Est-ce grave docteur ?

S’il est un sujet sur lequel les opinions divergent, c'est bien celui de la dette !
Elle fait beaucoup gloser, et de nombreuses théories s'opposent, les unes minimisant sa gravité, les autres au contraire pointant le risque énorme qu'elle fait peser sur l’Etat.
Mais en définitive, que de contradictions entend-on à son propos, que de contrevérités flagrantes, que de lâchetés également et d’affirmations irresponsables…

Il y a quelque temps, France 5 proposait sur ce thème une émission fort intéressante. Présentée par Marina Carrère-d'Encausse, elle partait d'un point de vue original, fondé sur le témoignage de politiciens et de dirigeants qui furent aux affaires. Ceux-là même qui conduisirent la politique économique du pays durant ces dernières décennies. Il y a de quoi être édifié tant leurs commentaires mettent en évidence leur responsabilité écrasante, souvent avouée sans complexe !
Le constat de départ est certes bien connu : il faut se reporter quarante ans en arrière, en 1974, pour trouver un budget national en équilibre, voire en léger excédent. L'endettement du pays quant à lui, n'excédait pas cette année là 15% du PIB...
Depuis cette date, la faute à un déficit systématique, la dette a grimpé chaque année, inscrivant une courbe vertigineuse qui culmine aujourd'hui à presque 100 % du PIB, soit plus de 2000 milliards d'euros ! Rien ne semble arrêter cette fuite exponentielle...

Nombre de politiciens déplorent cet état de fait. On se souvient de François Fillon avouant peu après son accession au poste de Premier Ministre en 2007 : “je suis à la tête d'un état qui est en faillite.”
Hélas, toute vérité n'est pas bonne à dire. Celle-ci fut considérée comme politiquement incorrecte et le Président de la République, Nicolas Sarkozy en personne, crut bon de la contredire pour ne pas désespérer le Peuple !
Il faut dire que lui-même contribua largement à augmenter les dépenses publiques, faisant flamber la dette comme tous ses prédécesseurs et successeurs…
Il ne fit en somme que donner un peu plus de poids à l’adage de Valery Giscard d’Estaing selon lequel “le milieu politique n'aime que la dépense, jamais on ne propose des économies...”

Il y a toujours de bonnes ou plutôt de mauvaises raisons pour augmenter les dépenses de l’Etat. Alors qu’il prétend aujourd’hui qu’il était en 1975 « partisan d'une dette réduite », le même Giscard d’Estaing, tirant argument du “choc pétrolier”, affirmait à l’époque lors d’une allocution télévisée, “qu’il fallait “stimuler l'activité économique pour créer de l'emploi” ! Le bon vieux mythe keynésien reprenait du service en quelque sorte, il fut invoqué nombre de fois par la suite, révélant à chaque fois son inanité, sans pour autant qu’on cessa de s’obstiner.
La lutte contre le chômage, priorité des priorités de tous les gouvernements successifs, et la quête de la “croissance” furent les deux principaux motifs justifiant la prodigalité étatique. Il n’est pas besoin d’être expert pour conclure que le remède n’est pas très efficace puisque parallèlement à l’inflation de la dette, le PIB resta plat ou quasi. Quant au chômage, il est devenu une fatalité en France, face à laquelle François Mitterrand lâcha même un jour “qu’on avait tout essayé…”
Étrange constat, un peu dur à accepter si l’on observe qu’à l’étranger, quantité de pays, semblent avoir eux trouvé des solutions.
Il faudrait sans doute que la France abandonne ses œillères idéologiques et cette détestable propension qu’ont les hommes et les femmes politiques à faire de la démagogie avant tout.

Un des mérites de l’émission de Marina Carrère d’Encausse, est d’objectiver l’échec flagrant des plans de relance keynésiens que notre pays mit en œuvre à plusieurs reprises : en 1975 par Jacques Chirac et Valéry Giscard d’Estaing, en 1981 par un François Mitterrand fraîchement élu, en 2008 par Nicolas Sarkozy à l'occasion de la crise née des subprime, et enfin par François Hollande au nom décidément bien pratique de la “Crise”...
Pire, la France ne tira aucun bénéfice des quelques moments de grâce où la croissance mondiale tira un peu notre char étatique empêtré dans la semoule. Non seulement ces embellies ne servirent pas à désendetter un peu le pays mais il arriva même qu’on transforma la diminution du déficit en “cagnotte” miraculeuse, qui fut dépensée illico, notamment sous la houlette de Lionel Jospin avec les fameuses 35 heures payées 39 !

Face à cette inexorable dérive des comptes, on fit mine d’élever des digues. La barre indépassable des 3% de déficit, inaugurée par l'administration Mitterrand en 1982 fut de ce point de vue une belle supercherie. Plutôt que d’annoncer un déficit de 100 milliards de francs, Laurent Fabius eut l’idée de rapporter cette somme au PIB et de transformer l'abîme budgétaire en un pourcentage beaucoup moins effrayant. Ainsi, sans aucune raison économique digne de ce nom, on érigea le chiffre de 3% du PIB comme une norme. C’est même ce ratio qui fut entériné lors de l’élaboration du traité européen de Maastricht !
Non seulement, il consacre de facto l’idée du déficit comme étant quelque chose de normal, mais force est de constater que loin d’être un maximum, il est devenu dans notre pays un minimum toujours dépassé...
 A suivre...

07 février 2016

Diplodocus and Co...

Ça y est ! Il est sorti de son oeuf le petit dernier de la famille diplodocus, destiné paraît-il à moderniser le système de santé !
Le 27 janvier dernier, le texte de loi a finalement été publié au Journal Officiel, après 2 ou 3 petits amendements du Conseil Constitutionnel.
Non seulement ils ne changent rien au fond, mais ils risquent d’ajouter un peu plus de complexité à ce programme écrit dans la plus belle tradition bureaucratique.

Ainsi le tiers payant généralisé voit sa porté limitée. Il ne concernera que la part assurance maladie, que le patient n’aura bientôt plus à avancer en aucune circonstance. Toutefois, s’agissant du ticket modérateur, restant à sa charge ou à celle de sa mutuelle, il faudra repasser, on ne sait pas trop bien pourquoi. Sans doute parce qu’en France on peine à faire les choses en une seule fois...

Ce qu’il y a de terrible dans ce type de loi, est qu’elles semblent procurer un bénéfice immédiat contre lequel il est difficile de récriminer, sauf à paraître masochiste. Au fond, cette disposition ne change pas grand chose puisque les praticiens sont de toute manière assujettis financièrement à l’Assurance Maladie, si ce n’est qu’elle gomme définitivement le coût des soins pour les patients. ça n’a l’air de rien non plus dans un pays ou l’immense majorité des gens croient que la santé est gratuite...
On sait qu’elle est appliquée depuis déjà longtemps dans les pharmacies, ce qui s’avère bien pratique au quotidien, il faut le reconnaître. Aucune avance de frais, tout est payé par le fameux tiers, comme par magie. Faut-il pour autant s’étonner que la France soit un des pays où l’on consomme le plus de médicaments ? Si vous n’avez pas l’impression de les payer, pourquoi mégoter ? Et pourquoi se contenter de médicaments moins onéreux mais non remboursés ? Les pharmaciens quant à eux, ont accepté cette complication administrative supplémentaire car si elle dope la consommation, elle fait de même pour leur chiffre d’affaires...

S’agissant des dispositions concernant les hôpitaux, la Loi Touraine, donne naissance à un nouveau monstre : le Groupement Hospitalier de Territoire ou GHT, destiné à remplacer les Communautés Hospitalières de Territoires (CHT) de la précédente loi et les Groupements de Coopération Sanitaire (GCS) de celle d’avant….
Bref, rien ne change vraiment dans la logique d’étatisation et de grande concentration mise en oeuvre dès les années quatre-vingt-dix. Qu’il est long le chemin papa, comme chantait Joe Dassin… Cette nouvelle mesure n’est probablement qu’une étape sur cet itinéraire baslisé qui devrait un jour nous conduire à quelque chose comme l’abomination du NHS, tel qu’il fut inventé par les travaillistes anglais en 1948.
Les GHT n’apportent aucun progrès par rapport aux CHT dont la plupart des expérimentations furent de vrais fiascos. La potion sortant du même tonneau, ils vont juste contribuer à démembrer un peu plus le tissu hospitalier mis en place dans les années où les concepts de décentralisation et de déconcentration étaient à la mode. Autre temps autre moeurs, ce qui était vrai autrefois, devient honni.

Ainsi les hôpitaux sont sommés de se regrouper le plus étroitement possible, tout en gardant leur indépendance juridique et budgétaire. L’incroyable obstination idéologique des Pouvoirs Publics se double d’une pusillanimité absolument consternante. Incapables de prononcer la fusion des établissements autour du mastodonte qu’ils désignent comme étant le “pôle de référence”, ils se contentent de continuer à vider peu à peu de leur substance les plus petits. Ainsi ces derniers se verront privés désormais, au moins en théorie, de la gestion de leur information médicale, de leur laboratoire d’analyses, de leur pharmacie, de leur plateau technique d’imagerie et in fine sans doute, de leur maternité et/ou de leur bloc opératoire lorsqu’ils avaient réussi à les sauvegarder jusqu’à présent…
Sans doute espère-t-on qu’un tel assèchement provoquera l’effondrement de lui-même des structures.
Après les GHT, peut-être les Kolkhozes Hospitaliers qui sait ?
Le plus étonnant dans l’affaire est la docilité des Français à se laisser claquemurer dans ce système infernal, dont il sera difficile de sortir. Il faut dire qu’appâtés par la réclame démagogique qu’en fait l’Etat, ils s’arrêtent généralement à ce qui leur est visible, négligeant le reste.

Peu avant cette nouvelle loi, le gouvernement, par l'intermédiaire de madame Touraine avait réussi à imposer en douceur une autre ukase faisant obligation à tous les employeurs de proposer à leurs salariés une mutuelle de santé, et d’en payer la cotisation pour moitié !
Supposée faciliter la généralisation de la couverture complémentaire par des mutuelles, et préludant probablement à de nouvelles diminutions des prises en charge par l’Assurance Maladie, monopole d’Etat, cette réforme donne l’illusion au péquin moyen de bénéficier d’une assurance à tarif réduit. Ce faisant il ne voit pas qu’il perd le choix de son assureur, et que dans le même temps le salaire qu’il pourrait espérer, se voit amputé de la participation de l’employeur à sa cotisation qui au total, est en règle plus élevée que celle qu’il aurait payée s’il avait lui-même négocié le contrat...
Naïvement j’attendais que mon employeur me fasse une proposition puisque le texte était censé s’appliquer au 1er janvier 2016. Las ! J’avais oublié que j’étais fonctionnaire. Le texte qui évoque à l’instar du mariage, “une mutuelle pour tous”, ne mentionne aucune obligation pour les entreprises publiques… Encore une filouterie garantie par le gouvernement !

L’affaire du paquet de cigarettes “neutre”, dont on a beaucoup parlé ces derniers jours, illustre bien quant à elle l’effondrement du débat d’idées. Tandis que certains débattent gravement de la déchéance de nationalité, on retient du tissu d’inepties de la Loi Santé cette mesure dérisoire. Faut-il que le sens des responsabilités soit tombé bien bas pour qu’on en vienne à proposer un expédient aussi infantilisant !
Le plus hallucinant est que la suppression de la marque soit proposée par l’Etat, de loin le principal bénéficiaire de la vente de tabac en France : on rappelle à cette occasion qu’il touche 80% de taxes sur chaque paquet, tandis que le cigarettier n’en perçoit que 12 et le détaillant 8...
Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes

05 février 2016

Cuba Libre, un jour peut-être...

Il fut chouette le “dîner d’Etat” organisé par notre vénérable président satrape auto-prétendu “normal” et son homologue cubain Raul Castro !
Sous les dorures du palais de l’Elysée on vit pour cette occasion festive, une belle brochette de happy few, s’y congratuler chaleureusement, et notamment tout ce que notre pays compte d’aficionados de l’immonde dictature communiste qui sévit sous les cocotiers de La Havane, depuis la fin des années cinquante.
Punaise, ça ne date pas d’hier !

On le sait, rien ou presque n’a changé depuis. Le peuple cubain n’a que le soleil pour se consoler du désastre sanglant dans lequel l’ont entraîné il y a plus d’un demi-siècle une bande de salopards prétentieux, bourrés de haine, et shootés à la lutte des classes.
Et c’est cette vieille carne de Raul, desséchée sur les vestiges idéologiques qui la tiennent encore debout, frère en massacres du non moins sinistre Fidel, que notre président élu démocratiquement a pris la liberté d’inviter à nos frais.
Et c’est pour honorer cette ordure indicible qu’une nuée de courtisans sans foi ni loi accoururent, ventre à terre. 
Et l’on vit ainsi parader fièrement sous les caméras, l’arrière garde la plus archaïque des légions enrôlées au nom de la doxa marxiste ! Ajoutons y quelques intellectuels confits dans un socialisme éthéré, quelques ministres dévoués dont une qui lorgne sur les Affaires Etrangères et se montre prête à n'importe quelle compromission pour donner corps à cette ambition, des artistes ignares ou cupides, en quête de débouchés commerciaux...

Et tandis que le peuple français qui souffre de l’inexorable paupérisation dans laquelle le plongent les mesures ineptes de celui qu’il a élu lors d’un moment d’égarement, tandis que les Agriculteurs se meurent dans l’indifférence polie des technocrates qui les asphyxient à petit feu tout en prétendant les protéger, tandis que le pays se déchire au gré des lois insanes cherchant à imposer une mixité sociale chimérique, et une laïcité confinant à l’absurde, tandis que tout s’écroule au ralenti, nos heureux élus se gobergent aux frais de la princesse.
Et Le chef d’un état en ruine se permet même des largesses, effaçant une partie de l’ardoise que ces tyrans ont laissé chez nous...
Le pire bien sûr est qu’autour, personne ne broncha, à part quelques rares exceptions et des exilés écoeurés.
L’indignation est manifestement en stand-by lorsque le scandale crève les yeux, mais qu’il ne s’agit que de dénoncer une des innombrables tares de la gauchisation des esprits...

31 janvier 2016

Pédalage et rétro-pédalage

Un constat s’impose. Hormis quelques exploits sportifs, quoique de plus en plus souvent galvaudés par le dopage autant que par les artifices, hormis les attentats terroristes dans lesquels s’exprime une atroce surenchère, l’actualité de la société française ne livre plus guère d’évènements marquants.
Tout est devenu si plat dans ce désert des tartares où l’on attend sans attendre et où les jours se suivent dans une consternante monotonie !
Parallèlement, la litanie des nouvelles taxes, et la ribambelle des lois et réglementations ponctuent l’univers normalisé dans lequel nous nous asphyxions chaque jour peu plus, au moins en pensée.
Aucune perspective émoustillante ne se présente à l’horizon. Les grands débats ne sont plus que des alignements de platitudes ronflantes, bornées par les limites de plus en plus étriquées de la correction politique. Malheur à celui cherche à en sortir. Il sera couvert d’infamie par les censeurs zélés de la bien-pensance..

Au sein de cet océan glauque, viennent parfois à passer quelques faits divers assez insignifiants. Les derniers livres publiés par quelques politiciens soucieux de redorer leur blason par exemple.
Celui de Nicolas Sarkozy est de ceux dont on parle, mais apporte-t-il des révélations utiles ou porteuses d’espérances ?
Il en ressort surtout pour le grand public, que l’ancien président reconnaît une foultitude d’erreurs, en général assez vénielles et relevant de la forme plus que du fond, mais était-ce vraiment l’objectif ? Le sentiment qui domine est qu’il était bien le seul à ne pas les avoir perçues !
A quoi peut donc servir cette pseudo-contrition à retardement ? Il y a peu de chances qu’un tel exercice amène à lui ses ennemis jurés ni même ramène celles et ceux qui crûrent en lui mais qui furent terriblement déçus par son mandat présidentiel incohérent. Ce que beaucoup attendaient, c'était un projet et des convictions, lesquels brillent par leur absence de ce fatras aussi bien-intentionné qu'approximatif. Une seule question parmi tant d’autres : il regrette de ne pas avoir aboli l’ISF, mais oserait-il le faire désormais ? Serait-il capable de défendre cette mesure avec plus de détermination et d'opiniâtreté qu'il en eut pour imposer le bouclier fiscal ?
Il est vrai que ses concurrents ne font guère mieux.
Alain Juppé, avec une navrante opiniâtreté, réclame un “Etat fort”, révélant bien qu’il n’a pas changé, droit dans ses bottes de bureaucrate attaché viscéralement au règne de l’Administration…
François Fillon de son côté s’était fendu, il y a quelques mois déjà, d’une déclaration d’intentions programmatique un peu plus affirmée frisant le libéralisme, mais s’il dit probablement ce qu’il pense, on sait aussi, pour l’avoir vu aux affaires, qu’il est incapable de faire ce qu’il dit !
Passons sur Copé à qui personne n’avait rien demandé et qui tente désespérément de faire un come-back, illustrant le principe qui veut qu’en France, tant qu’un politicien n’est pas mort, il n’a pas dit son dernier mot. Mais cette fois, l’indifférence qui entoure son appel semble profonde...
Beaucoup de bruit pour pas grand chose en somme.

Ah si ! Christiane Taubira démissionne enfin ! Elle en aura fait des simagrées avant de passer à l’acte…. Mais à dire vrai tout le monde s’en moque. Peut-être retiendra-t-on quelque temps le spectacle burlesque du départ de la dame patronnesse, plus radieuse que jamais, à l’idée du mauvais coup porté à François Hollande, lorsqu’elle enfourcha son grand vélo, casquée comme un fantassin d’opérette et caparaçonnée dans sa doudoune matelassée…
Que faisait-elle dans ce gouvernement ? Mystère... On suppose qu’elle apportait une caution de gauche. Sans doute pas celle dont on put juger le rayonnement lorsqu’elle rassembla moins de 3% des électeurs sur son nom lors de l’élection présidentielle de 2002…
D’autres évoquent la loi emblématique du quinquennat Hollande entérinant le Mariage pour tous : dérisoire bulle idéologico-juridique...
Toujours est-il que les commentateurs veulent voir dans ce départ, provoqué selon l’intéressée par " un désaccord politique majeur avec le gouvernement” (la déchéance de nationalité pour les terroristes bi-nationaux, tu parles…) le signe indéniable d’une droitisation de la ligne officielle.
Mais il n’en est rien hélas. Le tournant social-démocrate, la droitisation, voire le prétendu virage libéral du gouvernement sous l’impulsion de Manuel Valls et d’Emanuel Macron est une pure mystification. Elle repose sur quelques inoffensives petites phrases, souvent démenties dès le lendemain, et il faut être bien gogo ou ignorant de ce qu’est le libéralisme, pour voir un vrai changement dans l’action. Gageons que les mêmes trouveront dans cette pseudo inflexion libérale les raisons de l’échec, ce qui leur permettra de revendiquer un nouveau coup de barre à gauche…
Pour l’heure, le chômage continue sa lente et inexorable progression, dopé par toutes les mesures ineptes d’un gouvernement d’incapables. Et les médias en choeur, scrutent toujours la fameuse inflexion qui pourrait tendre à faire croire que l’inversion est en marche.
L’endettement du pays enfle doucement, ni vu ni connu. Personne ne s’émeut même des propositions de François Hollande, visant à dépenser 2 milliards d’euros de plus pour coller de nouveaux cataplasmes sur la jambe de bois du modèle social à la française !

Bref à force de pédalage et de rétro-pédalage, on fait surtout du sur-place, et le bilan des courses à 18 mois de l’élection présidentielle, est qu’on on se retrouve avec la probabilité de voir s’affronter 3 candidats principaux, rassemblant chacun contre eux au moins deux tiers des électeurs !

28 janvier 2016

The Trumpets of Anti-Americanism

A l’occasion de la candidature du Tycoon Donald Trump à la Primaire républicaine et de l’élan populaire inattendu et durable qui l’accompagne, se déchaîne à nouveau la vindicte pavlovienne des vigiles de l'anti-américanisme.

Si l'on parvient à prendre un peu de recul face à ce phénomène aussi étrange qu’excessif, le spectacle pourrait être plutôt jouissif. Enfin un peu d'ambiance !

Il est vrai que "l’obsession anti-américaine", pour reprendre l'expression de Jean-François Revel, était quelque peu en sommeil sous l’effet du lénitif Obama. Le soufflet de l’enthousiasme des admirateurs du beau gosse au teint d’ébène, si joli coeur, si drôle dans les salons, et de surcroît si délicieusement pacifiste et un brin écolo, était un peu retombé. A défaut d’efficacité, l’actuel président américain avait procuré un peu vacances à ceux qui avaient les oreilles meurtries par les vociférations répétitives adressées à son prédécesseur George W. Bush.

Aujourd’hui on retrouve les mêmes légions d’imbéciles, même pas heureux, qui se remettent de plus belle à hurler à la mort.
Évidemment les artistes se doivent d'être en tête de ce peloton de nigauds, auquel les médias complaisants et dénués de toute originalité, servent de caisse de résonance.
On voit par exemple de glorieux chanteurs s’offusquer de l’emprunt par le Donald de leurs chansons, destinées à égayer ses meetings.

D'autres enjoignent les grandes entreprises à cesser illico presto leurs relations d’affaires avec lui ou bien exhortent les citoyens politiquement corrects à signer des pétitions réclamant la censure du-dit candidat : Salma Hayek, Jane Fonda, Danny Glover, Kerry Washington...
Tiens, on ne trouve pas le nom de Sean Penn, "leftist" bien connu qui ne manque pas une occasion de manifester son indignation à sens unique, si prévisible. Il faut dire que le gars est empêtré dans une sale affaire : il n’a rien trouvé de plus intelligent que d’interviewer le baron de la drogue mexicain El Chapo, récemment arrêté, et accusé d’avoir par ses sordides trafics occasionné la mort de plus de 30.000 personnes...
On voit en revanche quelques illustres inconnus ne pas hésiter à se vautrer dans l’outrance pour tenter d’avoir leur quart d’heure de célébrité sur le dos de la bête. Ainsi, on peut évoquer au chapitre d’un indicible mauvais goût, l’oeuvre d’une certaine Sarah Levy, auto-proclamée féministe homosexuelle, qui a peint le portrait du candidat putatif républicain avec le sang de ses règles ou bien ce collectif de photographes exhibant fièrement un tableau figurant le même Trump à l’aide de 500 photos de pénis !

A l’extérieur des Etats-Unis, la vindicte n’est pas moins caricaturale. Citons par exemple la pétition exigeant l’interdiction de séjour au Royaume uni du leader républicain, lancée par une Ecossaise et relayée par certains députés travaillistes, qui a occasionné un débat aussi mouvementé que stérile à la Chambre des Communes, au motif qu’elle avait rassemblé plus de 500.000 signatures !

Il n’est pas utile en revanche de s'appesantir sur la France où l’on sait que Panurge est roi et où au moins 99% des gens sont résolument et définitivement anti-Trump !
A la limite, devant un tel concert de stupidités, on n’a même pas besoin d’essayer de juger Donald Trump. Toutes ces critiques volent si bas, s’attaquant à la forme plutôt qu’au fond, et montant en épingle la moindre petite phrase ! 

Il est vrai que M. Trump est un bon client, comme on dit. Il ne pratique pas la langue de bois. Il n’a pas son pareil pour asséner quelques truismes ciselés dans le plomb, et s’amuse manifestement énormément de ce petit jeu qui hérisse les cocottes conformistes, autant qu'il provoque la liesse chez ses partisans, de plus en plus nombreux.
Mais nous Français, avons nous des leçons à donner à la démocratie américaine, nous qui avons porté au pouvoir un champion du monde toute catégorie de l’inefficacité satisfaite, expert magnifique en bourdes, mensonges, contradictions, sentences haineuses, muflerie, et qui s’est entouré d’un ineffable gouvernement de bras cassés ?

25 janvier 2016

Refroidissement climatique... au Dévonien

Lu dans le magazine La Recherche, un petit article relatant la découverte récente dans l'archipel norvégien du Svalbard, par une équipe britannique de paléobotanistes, de fossiles provenant de forêts tropicales datant de 380 millions d'années.
Cela ne date pas d'hier certes. Pour tout dire, de l'ère du Dévonien ( qui s'étendit de -420 à -360 millions d'années), et la Norvège, qui n'avait pas encore dérivé vers le grand Nord, se situait peu ou prou à l'équateur de la Terre. Autres temps, autres conditions climatiques...

Ces forêts d'arbres primitifs dont les feuilles naissaient directement du tronc, n'étaient semble-t-il pas très hautes, la canopée ne dépassant guère 4 mètres. Mais elles étaient très denses, composées d'individus séparés tout au plus d'une vingtaine de centimètres.
Surtout, l'intense photosynthèse découlant de cette verdure luxuriante, en absorbant massivement le dioxyde de carbone de l'atmosphère, conduisit à en diviser le taux par quinze ! Il s'en serait suivi une importante chute des températures qui aurait, nous dit-on, entraîné une extinction de masse. Jusqu'à 70% des espèces présentes à la surface de la planète auraient en effet disparu à cette période !

De cette histoire édifiante, dans laquelle l'activité humaine n'a aucune responsabilité, on pourrait tirer deux conclusions :
La première est qu'il s'avère bien difficile de savoir s'il vaut mieux mourir de chaud que de froid.
La seconde, que pour lutter contre le réchauffement climatique du à la dissipation des fameuses énergies fossiles, c'est un juste retour des choses que de planter des arbres, mais pas trop quand même !

La Recherche Janvier 2016. D'après un C.M. Berry & J.E.A. Marshall, in Geology, 2015.

12 janvier 2016

Etre ou pas...

D’une heure opaque et lourde émerge un nouveau jour
Mais au bout de la nuit, ce qui commence à poindre
Donne-t-il vraiment plus à espérer qu’à craindre
Et l’aube a-t-elle moins de haine que d’amour ?

Le temps grave en chaque être un ténébreux contour
Qui l'oblige souvent à pleurer et se plaindre
Espérant malgré tout pouvoir un jour rejoindre
L'infini prolongeant ce destin bien trop court…

A-t-on imaginé pour être vraiment libre
Qu’il faille en appeler au règne de l’esprit
Plutôt que de la chair dépourvue d'équilibre ?

A-t-on songé que si le corps n’a pas de prix
Il est prompt à vieillir et périt quoiqu’on fasse
Tandis que l’Etre est jeune et jamais ne s’efface...

31 décembre 2015

Nano-Démocratie

L'indicible médiocrité du débat qui fait rage en ce moment en France au sujet du vague projet de réforme constitutionnelle, visant à déchoir de la nationalité française les terroristes bi-nationaux, donne la mesure microscopique des enjeux auxquels est confronté notre système politique. 
Comme s'il n'y avait pas de problématique plus essentielle pour nos politiciens, décidément rivés au petit bout de leur lorgnette pour voir le monde !
Notre pays se satisfait d'un succédané de démocratie, qui semble convenir à beaucoup de Français, si tant est qu'on a les gouvernants qu'on mérite. C'est misérable et totalement indigne du rang auquel notre nation prétend, mais c'est comme ça.
Où tout cela peut-il nous mener ? Sans doute à pas grand chose.

On apprend qu'en 2015, au moins un million de migrants ont afflué vers notre vieille Europe, dépassée par les événements. Avec quelle énergie, avec quelle ambition, peut-on faire face à ce rush désespéré ? Tout les ressorts semblent si plats...
Combien de temps la France pourra-t-elle encore tenir, engluée dans une bureaucratie de plus en plus asphyxiante, étranglée par une fiscalité confiscatoire, et rongée par une idéologie décatie, gluante de bon sentiments aussi vertueux qu'inconséquents ? Dans un tel contexte d'irresponsabilité généralisée, combien de temps resterons nous libres ? 

Jamais l'enseignement de notre bon Tocqueville n'a paru aussi loin...

Beaucoup de questions assez angoissantes au seuil d'une année pleine d'incertitude.
Tant pis. Essayons de former encore des vœux. Et avec opiniâtreté, et plus que jamais, faisons en sorte de penser par nous mêmes... Un grand merci aux visiteurs de ce blog et à celles et ceux qui croient encore que la Liberté n'est pas un vain mot !

14 décembre 2015

Victoire à la Pyrrhus

Une fois encore la grande vague annoncée "bleu marine", se termine en écume qui s'anéantit au contact des réalités triviales du scrutin. Rendant du même coup bien ridicules les sinistres augures qui prophétisaient une guerre civile toute proche...

Plus que jamais, le débat politique en France paraît ce soir on ne peut plus crispé, sans ambition, sans force, sans perspective. A la faveur d'un découpage régional absurde, sans queue ni tête, et d'une réforme attribuant aux conseils régionaux des missions largement indéfinies, on assiste à des débats sans âme et sans portée d'avenir.

On peut certes une fois encore blâmer la ringardise de la vision incarnée par le FN, enfermée dans des canons économiques dépassés, un anti-libéralisme moyen-âgeux et l'illusoire rempart du protectionnisme. N'empêche, les autres ne font pas mieux, puisqu'ils n'ont à ce jour qu'à se battre la coulpe en répétant de manière hypnotique qu'ils doivent « entendre » le message de colère des électeurs, et même constater qu'il est mérité, en raison de l'inanité des politiques que tous ont peu ou prou porté ou même incarné...

Face à ce terrifiant FN décrété infréquentable, hérétique et relaps, ce fut l'union quasi sacrée. Il fallut cet assemblage hétéroclite, de sac et de corde, cartel des droites et du centre, alter, coco, gaucho, écolo, pour faire barrage au diable, au prix de sacrifices ineptes. A l'image de ce challenge insensé, c'est à une victoire à la Pyrrhus à laquelle on a droit !

Pas une région abandonnée au Front National, et chacun peut se vanter d'avoir sauvé l'essentiel, mais cela n'annonce pas pour autant des lendemains qui chantent...

09 décembre 2015

Les raisons de la colère

Décidément, l’histoire se plaît  parfois à resservir les mêmes plats.
Ce premier tour des Régionales n’est en somme qu’une sorte de déjà-vu rappelant un certain 21 avril 2002, et plus récemment les élections européennes il y a un an et demi à peine. Avec juste un peu plus de force...

J’avais pensé appeler ce billet “Chronique d’un désastre annoncé”, mais j’aurais été amené à paraphraser celui qui m’avait été inspiré par le scrutin de Mai 2014 auquel je me réfère aujourd’hui.
A chaque fois, on nous fait le coup du “choc” (le Figaro, l’Humanité), du séisme politique. Il n’en est évidemment rien. Cette stupeur apparaît désormais aussi vaine que les dénonciations véhémentes d’une classe politique au bout du rouleau, adressées au Front National et à "la France rabougrie, haineuse, xénophobe..." qu’il est supposé incarner.

Ces accusations dans la bouche de gens qui se partagent le pouvoir depuis des décennies, masquent de plus en plus mal le refus d’admettre leur incapacité à résoudre les problèmes. Dans leur rage de perdre inéluctablement leurs rentes de situations, ils en viennent désormais à faire purement et simplement fi de la démocratie, en refusant à un tiers de l’électorat le droit à être représenté ! Triste spectacle…
Hélas, il semble un peu tard pour endiguer le péril. Droite et Gauche traditionnelles portent une très lourde responsabilité dans la montée du FN. La Gauche est à l’évidence la plus coupable pour avoir attisé le mécontentement populaire par des lois ineptes et même pire, pour avoir sciemment dopé l’ascension de cette formation, par pur calcul politicien. La Droite quant à elle, par niaiserie et manque de conviction, s’est laissé enfermer dans ce piège absurde, en renchérissant dans la logique d’exclusion systématique du FN et de ses idées.

Malheureusement, au bord l'abîme, tous ces gens ne semblent toujours pas avoir tiré les leçons d’un désastre dont ils sont les principaux artisans.
Le soir du premier tour, ce dimanche 6 décembre, la forfanterie le disputait à l’inconséquence.
On put mesurer l’arrogance de Xavier Bertrand, s’imaginant déjà vainqueur dans le Nord, et pérorant très satisfait, que 60% des électeurs avaient rejeté le Front National au moment où ce dernier enregistrait un score historique de 41%, tandis que lui-même devait se contenter d’un taux pitoyable d’à peine 24% des votes exprimés.
On put apprécier la boursouflure du ministre Le Foll, prétendant de manière histrionique qu’en additionnant les morceaux éparpillés de l’armée de la gauche en déroute, on obtenait “ le premier parti de France”.
Ce soir là, Bruno Lemaire ne fut guère plus convaincant. D’une phrase il prenait acte de la déception des électeurs : "on a essayé la droite, ça n'a pas marché, on essaie la gauche, c'est un désastre”, de l’autre, il réitérait sans complexe que “le renouveau doit rimer avec droite républicaine, avec centre…” On pouvait se demander s’il fallait rire ou pleurer de ces simagrées.

Sans doute la colère du peuple a-t-elle de multiples raisons. Gageons qu’un certain nombre de gens dont je fais partie, partagent une aspiration à une vraie société libérale, moderne et responsable, et appellent de leurs voeux l’avènement d’une nation européenne soudée par le puissant ciment fédéraliste. Ces gens sont aux antipodes du FN, pourtant, ils ne se reconnaissent plus dans aucune des formations de l’échiquier politique auto-prétendu “républicain”, où l’on passe son temps à massacrer l’idée même de Liberté, et où on laisse peu à peu s’effilocher le patchwork européen, faute de courage et de conviction.
Ces personnes en sont arrivées au point où elles ne peuvent plus considérer le FN comme la pire des solutions, tant les autres partis ont achever de les dégoûter.
Ils sont en définitive de plus en plus nombreux, ceux qui pensent qu’il est peut-être temps de se résoudre à voir ce parti prendre dans le jeu démocratique une part active, car on ne peut continuer à rejeter par principe, plus d’un tiers des opinions.
Gravement annoncé par un Premier Ministre plus crispé que jamais, le désistement de candidats socialistes laminés par la vague de fond apparaît dans ce contexte comme un dernier et dérisoire rempart avant le tsunami…
Le plus grave est d’avoir continûment exclu le FN du jeu démocratique, ce qui a contribué à le radicaliser, et surtout qui l’oblige a être majoritaire tout seul. Hélas, cela va peut-être finir par se produire et cela pourrait ne pas être très bon… Mais sera-ce pire que cette belle brochette d’andouilles qui nous conduit en douceur à la faillite ? That is the question…

05 décembre 2015

Le soleil se lève toujours à l'Est

Quel pays étrange que le Japon !
Rarement à la une de l’actualité, il semble si lointain, qu’on le dirait presque sur une autre planète.
Son insularité y est peut-être pour quelque chose, mais le fait est qu’il ne fait rien comme les autres.
Champion de la modernité technique, il a su préserver une ardente et intemporelle personnalité et l’esprit national y semble intact, inscrit dans le panache impérial d’une histoire millénaire, à fois statique et très évolutive.

Sévèrement éprouvé par les évènements naturels, dus autant aux intempéries climatiques violentes qu’à l’instabilité sismique de la région, il fut également victime de la folie humaine. Même s’il fut largement responsable de la survenue de ce désastre, il reste le seul peuple à avoir connu dans sa chair, les affres de la guerre nucléaire.
Non seulement il a supporté vaillamment ces terribles calamités, mais à l’instar de la fameuse citation nietzschéenne selon laquelle ce qui ne tue pas rend plus fort, il reste envers et contre tout une nation qui compte, et sur les ruines il a su reconstruire, toujours plus ambitieusement.

Converti bon gré, mal gré, au modèle démocratique occidental, on dirait qu’aucun des périls auxquels sont confrontés les autres ne l’atteint.
Au plan économique, bien que sa croissance ait beaucoup molli depuis quelque temps, il reste la troisième puissance mondiale, en apparence fermée mais pourtant très ouverte aux échanges puisqu’il est au troisième rang mondial en termes d’exportations et au sixième pour les importations.
L’immigration est quasi inexistante. Est-ce une conséquence, sans doute en partie, le pays ne connaît pas la plaie du chômage, dont le chiffre se maintient au taux incroyablement bas de 3,4% !
En matière de santé publique, il affiche les meilleurs indicateurs au monde. L’espérance de vie y est la plus longue (plus de 87 ans pour les femmes et plus de 83 pour les hommes) et le taux de mortalité périnatale n’est que de 2,1 pour mille. L’image boursouflée des lutteurs sumo, ne s’applique pas à la population générale, qui s’alimente sainement et qui ne compte que 3,7% de personnes obèses.
La protection sociale, très ancienne puisqu’elle couvrait 70% de la population juste avant la seconde guerre mondiale, s’étend aujourd’hui à 99,9% des Japonais. Fondée en grande partie sur un système public, elle laisse toutefois la part belle à plus de 3500 compagnies d’assurances.

Quelques ombres obèrent certes un peu ce tableau séraphique. le Japon qu’on pensait guetté par la surpopulation, a vu s’effondrer son taux de natalité, ce qui constitue une vraie menace sur le renouvellement des générations et plus prosaïquement sur l’avenir des retraites. A ce jour l’âge légal de fin d’activité est flexible, entre 55 et 65 ans, tendant progressivement vers la limité haute de la fourchette. Le financement est complexe, basé en partie sur un système de “répartition provisionnée”, géré par l’Etat, et par l’ouverture croissante à la capitalisation. De fait, les Japonais sont des épargnants ce dont profite paradoxalement l’Etat, un des plus endettés au monde (autour de 240% du PIB !), mais en circuit fermé si l’on peut dire, et quasi indépendant de créanciers étrangers…

Le Japon qui a su conserver une bonne partie de ses traditions séculaires reste donc un îlot de sérénité et de prospérité au sein d'un monde tourbillonnant, en proie à la perte de tous les repères.
Mais peut-il devenir à son tour un modèle ?
Et combien de temps ses 127 millions d’habitants pourront-ils encore jouir de l’ivresse du progrès technique, dans le cadre embaumé et rassurant d’une civilisation hors d’âge ?


Sources : Wikipedia, Les Echos, OECD, New England Journal Of Medicine, Le Monde

29 novembre 2015

La grande kermesse climatique

La réunion internationale sur le climat dite COP21 s'inscrit dans l'actualité de manière fort troublante. Succédant par le jeu du hasard aux terribles attentats parisiens, elle offre un contraste saisissant avec ces derniers et soulève brutalement plusieurs questions.

Celle du timing bien sûr avant tout. Car après cette tuerie sauvage, qui a conduit à la proclamation de l’Etat d’Urgence, à renforcer les mesures de sécurité du plan vigipirate (déjà renforcé depuis janvier dernier), et qui met à rude épreuve les forces de l’ordre, organiser une manifestation monstre réunissant 150 chefs d’états, peut apparaître comme une gageure, voire une pure folie.
La capitale française va se transformer en camp retranché, mobilisant des milliers de policiers et gendarmes. La circulation routière va être des plus difficiles et on annonce de grandes perturbations sur les transports en commun ! Ainsi les Pouvoirs Publics recommandent aux citoyens de se débrouiller pour rester chez eux, tandis qu’en haut lieu, on fera la causette sur les caprices de la météo ! On propose de manière utopique de se mettre au télétravail, ou plus prosaïquement de prendre un ou deux jours de RTT (Réduction du temps de Travail).
On croit vraiment rêver ! Tout ce ramdam pour quoi ? Pour évoquer les risques hypothétiques d’un éventuel réchauffement de l’atmosphère terrestre dans le siècle à venir !
Devenue une véritable idéologique totalitaire, la théorie du réchauffement climatique (Global Warming), tolère de plus en plus mal la critique. On a vu récemment un haut responsable du service météorologique (Philippe Verdier) évincé par les satrapes qui réglementent le Service Public de l’information, au motif qu’il émettait quelques réserves sur ce délire collectif. On a vu une ancienne ministre préconiser le fichage des esprits déviants de la théorie officielle dont elle se veut une des figures dominantes pour ne pas dire la pasionaria. Elle voudrait qu'ils assument leur responsabilité lorsque l’apocalypse selon Corinne Lepage aura lieu, voire sans doute qu’ils soient jugés par un tribunal ad hoc…
Quant à monsieur Hulot, qui sillonna le monde sans trop se soucier de son bilan carbone, il voudrait au nom de sa nouvelle religion, empêcher les entreprises d'être profitables, pour protéger la nature…

Bref, en attendant la montée des eaux, on nage en pleine inconsistance.
Si réchauffement il y a, bien malin celui qui peut affirmer qu’il soit uniquement d’origine humaine. La science des évènements climatiques est si complexe et aléatoire que même avec les plus puissants calculateurs, et les meilleurs algorithmes, la sagesse impose de se rallier au bon vieux principe socratique selon lequel “la seule chose qu’on sache c’est qu’on ne sait rien…”
Combien de temps le réchauffement durera, personne ne peut le dire. Tant d’évènements naturels peuvent survenir à tout moment qu’il est illusoire de pouvoir affirmer ce qui va se passer dans cent ans ! En 1991 le volcan philippin Pinatubo, qu’on croyait éteint depuis 500 ans fut le siège d’une colossale éruption, qui à elle seule d’après les experts, occasionna un refroidissement moyen de l'atmosphère de 0,6 degrés celsius pendant 3 ans !

Si tant est qu’il ait réchauffement et que l’homme en soit le fautif principal, on n’en serait pas beaucoup plus avancé. Certes, il paraît évident et de bonne politique de développer des énergies propres et renouvelables, et d'une manière générale de ne pas gaspiller les ressources naturelles. De là à refuser tout développement industriel, et toute activité productrice de CO2, il y a un sacré pas.
On a quand même un peu tendance à oublier les retombées favorables pour des millions, voire des milliards d’être humains, de ce progrès industriel et technique.
Les mêmes qui s’accommodaient fort bien de l’asservissement dans la pauvreté de tous les peuples soumis au communisme, voudraient désormais leur interdire d’accéder à un peu de prospérité ! Certains ont sans doute la nostalgie du pseudo-égalitarisme de Mao qui procurait soi disant à tout Chinois un bol de riz... Ceux qui fermaient les yeux sur les horribles dégradations de l’environnement commises au nom du socialisme, continuent à donner des leçons et voudraient faire croire que l’écologie soit forcément “de gauche”. Quelle extravagance !

Enfin, si tant est qu’il y ait réchauffement du climat, est-il forcément néfaste comme on l’assène de manière univoque à longueur de journée ? N’y a-t-il pas quelque effet positif qu’on pourrait en toute objectivité, mettre en balance ?
La douceur automnale connue cette année en France fut des plus agréables. Mais sans doute a-t-elle permis de faire de substantielles économies en matière de consommation énergétique et peut-être de belles récoltes agricoles, qui sait ?

Ce qui est sûr en tout cas, l'organisation de grand happening est bonne à prendre pour des Pouvoirs Publics toujours avides de redorer leur blason défraîchi.
On pourrait pourtant gloser sur leur lourde responsabilité en matière d’aménagement du territoire, à la fois autoritaire et inefficace pour pallier les catastrophes naturelles, notamment les inondations.
On pourrait faire remarquer qu’ils ont beau jeu d’agiter des peurs sur l’avenir, qu’ils prétendent indépendantes de leur bonne volonté, alors qu'ils font mine dans le même temps doublier l’incurie gestionnaire qui les conduit à endetter massivement et pour des décennies les jeunes générations.
On pourrait observer que l’occasion est trop belle pour eux d'occulter l’inexorable montée du chômage, en grande partie due à leur politique calamiteuse. Et on pourrait noter qu’une fois encore ils profitent des circonstances pour augmenter les impôts et taxes, seule chose qu’ils sachent vraiment faire.
Pour paraphraser le Quotidien La Provence, les automobilistes se diront qu'ils avaient mal compris ce que Ségolène Royal et Manuel Valls avaient pourtant indiqué à la mi-octobre : "Dès 2016, la taxation de l'essence sera réduite d'un centime par litre par rapport à son niveau aujourd'hui prévu ; la taxation du gazole connaître le mouvement inverse."
Foin de tout cela : en fait d'une baisse du prix de l'essence d'un centime par litre, c'est à une augmentation de 2 centimes par litre à laquelle il faut s'attendre au 1er janvier prochain. Pour le gazole la note sera encore plus importante : 3,5 centimes par litre.
Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose...

25 novembre 2015

Quelle guerre ?

On ne dira jamais assez l’horreur des attentats qui viennent d’ensanglanter Paris. On n'invoquera jamais assez l'Unité Nationale, si nécessaire lorsque de grandes épreuves frappent le pays, révélant entre autres sa vulnérabilité face à la menace terroriste.

N'empêche, comment ne pas être abasourdi par le déluge de belles résolutions, de déclarations plus martiales les unes que les autres, auxquelles on assiste depuis ces derniers jours. Et surtout, que penser de ce concert de revirements brutaux, de palinodies et de révisions déchirantes, de la part de politiciens désemparés, aux abois, n'hésitant pas à dire le contraire de ce qu'ils déclamaient il y a peu...
Comment réagir aux déclarations des nombreux experts affirmant que ces attentats, pour atroces qu'ils fussent, n'avaient rien de vraiment surprenant, et qu'on les attendait tôt ou tard !

Ce n'est certes pas que les Pouvoirs Publics n'aient rien fait après le premier coup de tonnerre du 7 Janvier dernier, mais avaient-ils pris vraiment la mesure du défi ? Avaient-ils en définitive les moyens de renverser tout d'un coup le cours d'une histoire déjà ancienne hélas, à laquelle ils avaient assisté, quelque soit leur bord, si passivement, depuis si longtemps ?
Au vu de tout ce que l'on découvre jour après jour, on peut sérieusement en douter. C'est qu'on voit une vraie pelote de l'horreur se débobiner peu à peu sous nos yeux stupéfaits.

Tout à coup, le pays a pris conscience, lors de ce jour d’infamie du Vendredi 13 Novembre, qu'en dépit de tous les avertissements, de toutes les alertes, les terroristes circulaient quasi sans contrainte entre un Moyen-Orient à feu et à sang et notre douce et tranquille Europe. On fait le constat que les armes de guerre s'échangeaient comme si elles étaient en vente libre, et que les foyers d'endoctrinement idéologique du jihad pullulaient allégrement sur le terreau fertile de la voyoucratie des banlieues, arrosés par le produit de trafics en tous genres. Un peu partout, sur la carte de France, on voit les points dangereux s'allumer...

Que valent dans ce contexte, les déclarations de guerre entonnées urbi et orbi par le Chef de l'Etat ? Que vaut la réunion en grande pompe du parlement en congrès à Versailles, pour envisager une fois encore une révision de la constitution ? Que vaut un état d'urgence qui au lendemain des attentats n'empêche pas un terroriste et ses amis de repasser tranquillement la frontière prétendument fermée et n'arrête pas un gourou islamiste de continuer à sévir comme il le faisait impunément depuis plusieurs décennies ? Que valent toutes les Marseillaises chantées subitement aux quatre vents ? Que vaut au delà de nos frontières, l'appel « solidaire » du président Obama, se référant de manière emphatique aux valeurs de « Liberté Egalité Fraternité »? Pas grand chose assurément, si la détermination d'agir en profondeur et durablement, ne s'impose pas une fois pour toutes.

Certains commentateurs ont vu des similitudes entre les discours de François Hollande de 2015 et ceux de George W. Bush en 2001. Outre-Atlantique, on entend Barack Obama proclamer qu'il n'aura de cesse de "détruire l'Etat Islamique". Dans le même temps, beaucoup d'observateurs patentés affirment haut et fort que les frappes ne suffiront pas, et qu'il faudra mettre sur pied une opération terrestre.
Pourquoi diable, si tout cela était vrai, continuer d'agonir la politique mise en œuvre par les Etats-Unis après les attentats du World Trade Center ?
A-t-on oublié dans quel état se trouvait l'Afghanistan soumis aux Talibans et la clique de Ben Laden, si semblable à la situation de la Syrie ravagée par l'Etat Islamique ? Même obscurantisme religieux, même barbarie meurtrière, même folie destructrice vis à vis des chefs-d'oeuvres artistiques, même infestation par les foyers d'embrigadement terroriste.
A-t-on oublié les forfaits commis par Saddam Hussein depuis 1991 et bien avant, provoquant entre autres catastrophes, la mort d'au moins deux millions de personnes ?

On pourra dire ce qu'on voudra, à l'époque l'Amérique existait, et sa force n'était pas virtuelle. Les interventions militaires massives avaient permis de nettoyer l'Afghanistan et de redonner à ce pays un semblant de paix et de civilisation. Elles avaient mis fin à la tyrannie en Irak et ouvert la voie vers la démocratie, validée au moins deux fois par des élections libres.
Tout cela était certes bien fragile, et de nombreuses erreurs furent faites au cours de cette reconquête. L'Administration américaine porte une part de responsabilité, ayant pêché par excès d'optimisme et sans doute par méconnaissance de certaines réalités de terrain.
Mais que dire de l'attitude de la France qui se désolidarisa brutalement et lâchement de ses alliés en les traitant d'envahisseurs ou de force occupante ?
Que dire ensuite de la stratégie angélique du président Obama conduisant dès 2008 son pays à se désengager d'Irak, abandonnant avec armes et bagages si l'on peut dire,  ce malheureux pays aux brigands et laissant le mal contaminer par contiguïté la Syrie, et en retour toute la région ? 

On ne peut s'empêcher de penser au Vietnam et au Cambodge abandonnés au fanatisme communiste dans les années soixante-dix...
Aujourd'hui, il reste possible de penser que le désastre auquel on assiste, trouve une partie de ses causes dans cette démission de la communauté internationale. Mieux, il est possible d'envisager qu'un jour cette même communauté se retrouvera dans l'obligation de reprendre à zéro ce qui avait été entrepris...

Pour l'heure, l'Amérique reste aux abonnés absents.
L'Europe quant à elle, est un mollusque sans détermination, sans cohésion et perméable à toutes les menaces extérieures. On a bonne mine de s'interroger sur les lacunes de l'espace Schengen. Le problème n'est pas tant de fermer les frontières internes que d'étanchéifier celles qui nous séparent du monde extérieur.
Pour cela, sauf à revenir aux nations d'antan, il faudrait une vraie organisation fédérale capable de mettre en œuvre des mesures applicables à tous les états, de manière homogène.

Hélas, nous en sommes bien loin. Rien dans les discours actuels ne paraît nous rapprocher un tant soit peu de cet objectif. Notre Président s'agite en tous sens mais les trémolos lyriques de ses envolées guerrières font surtout vibrer la graisse replète de ses bajoues bourgeoises. Le fait est qu'avant d'avoir mis le feu aux repères d'un terrorisme dont il rechigne à dire le nom, il provoque une nouvelle flambée des dépenses publiques, qu'il faudra bien payer un jour en sueur et en larmes...

Bref, le jour est morne en cette sépulcrale tiédeur automnale, et l'espérance semble bien ténue sur l'horizon. Viendrait-elle pour une fois de l'Est, où la Russie revenue de tout, semble en passe de pouvoir imposer à tout ce petit monde en émoi, au moins une ligne d'action cohérente ?

15 novembre 2015

La mort pour seul horizon

Ainsi une poignée de brutes décervelées aura suffi pour répandre au nom d'Allah une terreur contagieuse dans Paris, dans tout le pays et même au delà. Sans autre but que de tuer, tuer, toujours tuer. Comble de l'absurde.

La première pensée est évidemment de compatir au malheur de tous ces gens frappés dans leur chair par ces atroces attentats, parce qu'ils se trouvaient au mauvais endroit, au mauvais moment. Comment ne pas s'imaginer à leur place, et ressentir effroi, stupeur, et infinie tristesse ? Comment ne pas s'associer à la peine de leurs familles foudroyées ? Mon Dieu, pourquoi tant de mal ?

Ainsi pour la seconde fois en moins d'un an le terrorisme islamique montre son hideux visage au cœur même de notre capitale, brisant dans un vacarme effroyable l'insouciance festive d'un début de week-end et jetant avec une indicible cruauté le désarroi sur les esprits.
De tous les maux subis par l'être humain, ceux provoqués par sa propre folie sont certainement les plus incompréhensibles, les plus inexplicables, les plus effrayants, les plus consternants.
Il n'y a pas d'explication ou bien elle est trop évidente : le mal est en nous. Il fait partie de notre substance. Chassons-le, il revient toujours d'une manière ou d'une autre. Aujourd'hui c'est le fanatisme religieux, mais au fond c'est toujours l'aveuglement idéologique et l'ivresse conquérante qui fait perdre la raison aux hommes. A chaque fois, il se trouve des intellectuels pour former des théories insanes et des imbéciles pour les appliquer.

Le lancinant ballet médiatique s'est aussitôt mis en place. Il va tourner en boucle durant des jours effaçant pour un temps le monde. On se répandra en manifestations aussi émouvantes qu'impuissantes, et de partout fuseront les vœux et résolutions pour que cela n'arrive plus jamais. On donnera libre cours à tous les commentaires. Tous inutiles tant que le fléau ne sera pas pris à bras le corps, avec une détermination sans faille et sans relâche car on n'est jamais définitivement débarrassé des pestes. A l'instar de Janus, l'homme a deux visages l'un tourné vers les illusions, l'autre vers la réalité. Aujourd'hui décidément, l'angélisme n'est pas de mise...

Illustration : Désespoir Henri Vidal (1864-1918). Jardin des Tuileries