Grand remue-ménage aux Etats-Unis.
Le parti républicain qui tenait une grande partie des leviers du pouvoir en cède une bonne partie aux démocrates. Quasi égalité au Sénat, mais majorité absolue à la chambre des Représentants.
Merveilleux et terrible pays où les partis politiques ne peuvent s'endormir sur leurs lauriers plus de 2 ans de suite.
Beau joueur, le président Bush après avoir "félicité" ses adversaires pour leur "excellente campagne", s'est dit "très déçu" des résultats tout en assumant « une grande responsabilité dans cette défaite » (Le Monde). Il a même affirmé être « impatient de travailler avec les démocrates» : « Il y a des sujets très importants et il est nécessaire d'apporter des idées à la table, qu'elles soient républicaines ou démocrates, sinon rien ne sera voté »
La joie des anti-Bush peut enfin éclater.
Pourtant la réaction est somme toute assez mesurée. Pas de triomphalisme arrogant, pas d'exubérance revancharde.
Peut-être l'ampleur des enjeux fait-elle tout à coup prendre conscience aux vainqueurs que la tâche sera rude, et rappeler que si la critique est aisée, l'action est malheureusement bien plus difficile.
A bien y réfléchir, je serais tenté de penser comme David Brooks, éditorialiste au New York Times : « a good night for the country ».
Après 12 ans d'hégémonie, le retour de balancier est naturel dans une démocratie digne de ce nom.
Il faut espérer que les Démocrates sauront faire valoir des idées neuves et constructives. Il faut espérer également que l'Europe profitera de cette occasion pour se rapprocher du « géant débonnaire » et adopter une plus grande communauté de vue, dans son propre intérêt et dans celui du reste du monde.
Pour ma part je suis persuadé que l'administration Bush, en dépit de ses revers et ses maladresses, mérite le respect, pour avoir accompli sa mission dans des circonstances exceptionnellement difficiles. Elle a manifesté des convictions sincères, elle a fait preuve d'audace, de détermination, ne ménageant pas sa peine sur tous les fronts, en dépit des tombereaux de quolibets, d'insultes déversées par des gens habités on ne sait trop pourquoi, par une haine aussi bornée, qu'irrationnelle et définitive.
On pourrait évoquer pour sa défense, la bonne santé économique retrouvée après le crash de 2000-2001 (croissance de l'ordre de 4% ar an, taux de chômage quasi inexistant, création de 6,8 millions d'emplois en 3 ans, rentrées fiscales abondantes en dépit des (ou grâce aux) réductions d'impôts, déficit inférieur à 2% du PIB en 2006...)
On pourrait rappeler que malgré les menaces permanentes, et les torves sarcasmes visant la politique "sécuritaire", aucun attentat terroriste ne s'est produit sur le sol américain depuis 2001.
Je préfère toutefois penser aux soldats morts en terre d'Irak ou d'Afghanistan et souhaite ardemment que leur sacrifice ne s'avère pas vain, comme celui de leurs aînés tombés au Vietnam, pour une cause incomprise quoique juste.
Je pense aussi que George Bush restera de toute manière le président qui sut offrir une des plus hautes fonctions de l'Etat à une femme, noire, et d'origine modeste, non par démagogie mais tout simplement parce qu'elle était à ses yeux « the right person in the right place ». Elégant pied de nez à tous les détracteurs, pisse-vinaigres et autres tartarins donneurs de leçons...
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