17 juin 2025

Si Vis Pacem...

C’était inéluctable. La guerre éclate entre Israël et Iran, après des années pendant lesquelles le régime vicieux des Mollahs n'a cessé d'alterner le chaud et le froid, et d'entretenir les illusions occidentales sur l'issue potentiellement favorable des négociations sur le dossier nucléaire.
Les derniers constats faits par l'Agence Internationale pour l'Energie Atomique (AIEA) ne laissaient plus aucune place au doute : le point de non retour était en passe d'être franchi. Les Iraniens avaient enrichi l'uranium beaucoup plus que nécessaire pour un usage civil (60% vs 3,67). Malgré leur engagement, ils avaient accumulé un stock de matière fissile 45 fois supérieur à la limite imposée par les accords de Vienne ! Le moment de produire des bombes atomiques était donc tout proche. Connaissant la volonté affichée de rayer Israël de la carte, il n'était plus possible de continuer à laisser faire.
Pour espérer vivre paisiblement un jour, les Israéliens n'ont jamais eu d’autre choix que de préparer la guerre. Avant tout pour répondre aux agressions dont ils sont si régulièrement victimes. Mais cette fois, en raison de l’énormité de ce que préparaient leurs ennemis, ils n’ont pas attendu d'être attaqués pour intervenir.
L'Etat juif, confronté de longue date à un péril existentiel, a donc entrepris une action préventive de grande ampleur visant à démanteler l'arsenal terrifiant en préparation et à décapiter l'organigramme des dirigeants du régime.
Une fois encore, cette opération démontre l'efficacité militaire époustouflante de Tsahal et la qualité exceptionnelle de ses services de renseignement.

Malheureusement, une fois encore, le peuple juif dont la cause est pourtant devenue universelle depuis la fin de la seconde guerre mondiale, se trouve terriblement seul. C'est d'autant plus choquant qu'Israël incarne le modèle de société auquel les pays démocratiques se disent attachés.
On peut remarquer bien sûr la grande retenue des réactions en provenance de la plupart des pays arabo-musulmans.
On peut tout autant subodorer que le grand allié américain est toujours là. Les Etats-Unis sont à l'évidence à la manœuvre en coulisse avec leur gros bâton, sous forme d'aide tactique et de livraisons massives d'armes. On peut d'ailleurs supposer qu'ils ont feint de poursuivre des négociations qu'ils savaient inutiles, à seule fin de faciliter l'effet de surprise.
Comme d'habitude, la Communauté Internationale est aux abonnés absents. L'Europe est inexistante. M. Macron, fidèle à lui-même, s'embrouille dans les messages contradictoires. Un jour il déclare être prêt à reconnaître un chimérique état palestinien et vouloir sanctionner Israël, et un autre il assure qu'il l'aidera à se défendre. Comme d'habitude, il ne sort rien de concret de ces piteux cafouillages. Pendant qu’il joue les matamores d'opérette au Groenland, la France, où s'exprime impunément l'antisémitisme des nazillons mélanchonistes de LFI, offre un bien triste et honteux spectacle.

Dieu seul sait comment tout cela finira, mais il est permis d'être optimiste. Si l'intervention militaire en cours, Rising Lion, pouvait aider le peuple iranien à retrouver la liberté dont ce régime abject le prive depuis près d'un demi-siècle, ce serait une divine surprise. Et le Monde pourrait remercier Israël d'avoir grandement et courageusement contribué à éliminer un péril que les pays libres n'ont pas su enrayer avant qu'il ne devienne monstruosité (et que la France a même inconsidérément aidé). Et de vraies perspectives de paix pourraient enfin se faire jour au Proche Orient !

Illustration : fronton du centre culturel des armées. Madrid.

13 juin 2025

Harangue malfaisante

Les jeunes médecins avaient depuis l’antiquité le serment d'Hippocrate fixant les règles éthiques du métier. Les magistrats en herbe ont depuis 1974 la
Harangue de Baudot.
Ce texte émanant du substitut du procureur de Marseille de l’époque prétend leur servir de guide moral et entend “corriger quelques-unes des choses qui [leur] ont été dites”.
En réalité, il décline tous les dogmes d’une gauche rétrograde, engluée dans une idéologie post-révolutionnaire revancharde et nihiliste. Il est difficile de rester de marbre en découvrant (fortuitement il y a quelques jours quant à moi) cette accumulation de clichés nauséabonds.

Le magistrat commence très fort, en dévalorisant la fonction et en la caricaturant : “On vous a dotés d’un pouvoir médiocre : celui de mettre en prison…/… Évitez d’abuser de ce pouvoir.” Il s’attaque ensuite à l'essence même du métier en affirmant, selon le refrain fallacieux, que “si la répression était efficace, il y a longtemps qu’elle aurait réussi.”
S’il fait le constat malheureusement pertinent “qu’on rend la justice impunément”, il en tire la conclusion qu'il ne faut “pas en abuser”, c'est à dire inverse de celle qui s'impose : les juges ne sont jamais jugés, ce qui est un pur scandale. Puisque les juges sont au dessus des lois, on n'est guère étonné qu'il incite à s’en affranchir, exhortant à “ne pas en faire un usage exagéré” et à “mépriser généralement les coutumes, les circulaires, les décrets et la jurisprudence.”
Dès lors, tout devient simple, autant qu'effrayant : “la loi s’interprète. Elle dira ce que vous voulez qu’elle dise.”

Dans la seconde partie du document, l’auteur semble durant un court instant revenir à la raison en s’écriant “Ne soyez pas victime de vos préjugés de classe, religieux, politiques ou moraux.”
Mais juste après il préconise de faire l’inverse en se fondant systématiquement sur l’a priori : “surtout ne pas appliquer extensivement les lois répressives et restrictivement les lois libérales. Agissez tout au contraire.”
Il enfonce le clou de la présomption d’innocence à géométrie variable, mère de la culture de l'excuse : “Ne croyez pas qu’un homme soit coupable d’être ce qu’il est, ni qu’il ne dépende que de lui d’être autrement. Autrement dit, ne le jugez pas. Ne condamnez pas l’alcoolique. L’alcoolisme, que la médecine ne sait pas guérir, n’est pas une excuse légale mais c’est une circonstance atténuante.”
A la fin, il ne s'embarrasse plus d’aucun scrupule, ni d’aucun souci d’équité se délestant d’une tirade hallucinante : “Soyez partiaux ! Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d’un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d’un côté. Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurance de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice.”

Tout est donc dit explicitement. On mesure l’impact maléfique d’un tel texte quand on sait qu’il est devenu un des piliers dogmatiques du Syndicat de la Magistrature créé en 1968, représentant bon an mal an un bon tiers des magistrats et sans doute un peu plus encore de sympathisants, jusqu'au sein même du gouvernement. On pourrait sans être trop excessif, le qualifier d'ignominie, tant il va à l'encontre des principes cardinaux de la justice. C'est une vraie perversion du métier, à laquelle il semble impossible de s'opposer tant le pouvoir judiciaire échappe à toute évaluation objective. Le garde des sceaux de l'époque Jean Lecanuet tenta sans succès d'enrayer cette machine infernale idéologique en saisissant le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM), au motif du manquement au devoir de réserve. Ce dernier proposa au ministre d’infliger une réprimande à l’auteur, mais face à la collusion de plusieurs syndicats, aucune sanction ne fut prononcée. Depuis, personne n'ose plus s’indigner contre ce tonneau d'immondices. On comprend à sa lecture comment la justice est rendue dans notre pays et comment nous en sommes arrivés à la défaillance quasi généralisée d’une autorité essentielle, mettant en péril désormais la sécurité des citoyens, détruisant la confiance et minant les fondements du fameux état de droit, c’est-à-dire de la république…

Illustration : Trois juges par Honoré Daumier

10 juin 2025

L'insoutenable légèreté du pouvoir

Peu à peu, l'escroquerie écologique apparaît au grand jour. Les masques tombent à mesure qu'on découvre la fragilité de l'argumentaire sous-tendant la politique "environnementale" du gouvernement et qu'on prend en considération son peu de retombées bénéfiques eu égard à la quantité d'effets néfastes.

Dernier avatar en date, le dispositif Maprimrenov créé en 2020 était destiné à subventionner les travaux d'isolation et d'amélioration énergétique des logements. D'une efficacité douteuse, il s'avère dispendieux pour l'Etat et il a ouvert la voie à toutes sortes d’excès et de fraudes. Dans un contexte budgétaire tendu, le gouvernement a donc suspendu son application.
S'agissant des innombrables lois, réglementations, décrets qui plombent le secteur immobilier, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour remettre en cause le bien fondé du Diagnostic de Performance Energétique (DPE) devenu au fil des révisions aussi stupidement punitif et contraignant qu'incompréhensible. Parallèlement, on assiste à la révision à la baisse du plan ubuesque de Zéro Artificialisation Nette (ZAN) devenu un vrai pipotron à l’image des loi ALUR, SRU et de leurs déclinaisons toujours plus délirantes qui, entre autres méfaits, contribuent à raréfier gravement l'offre de nouveaux logements.
Dans le champ dévasté de l'agriculture, on songe enfin à alléger la chape administrative pesant sur les exploitations (non sans tergiversations à l’instar de l'épisode grotesque ayant conduit à l’avortement de la loi Duplomb). Il faut dire qu'à la suite de constats scientifiques incontournables (sauf par les complotistes irréductiblement endoctrinés), la plupart des instances officielles américaines, européennes et même française "indépendantes", plaident pour la réintroduction de pesticides, dont on avait, par principe, exagéré la toxicité et minimisé les effets positifs : entre autres glyphosate, néonicotinoïdes...

Dans le secteur de l'automobile, la valse des bonus et des malus a de quoi faire sourire, ne serait-ce que pour éviter d'en pleurer. Après s'être ruiné en subventions destinées à doper la vente de véhicules électriques, chers et peu convaincants, on a réduit le périmètre de leur attribution (faute de moyens et pour protéger le marché de la concurrence étrangère). Mais vu le dépérissement rapide du secteur, on a annoncé leur renforcement prochain ! Dans le même temps on inflige au marché déjà mal en point des véhicules thermiques, la double peine du “malus masse” pénalisant leur poids - dont sont exonérées les voitures électriques - en plus des émissions de CO2. Comprenne qui pourra…
S'agissant des règles de plus en plus folles rendant quasi impossible la circulation en ville, on a vu récemment les élus battre un peu en retraite sur le dossier non moins absurde des Zones à Faible Émissions (ZFE).

En matière énergétique, on a pu admirer le ballet surréaliste des Pouvoirs Publics se félicitant du programme de fermeture des centrales nucléaires avant de plaider pour leur multiplication tous azimuts.
Le développement accéléré des énergies renouvelables fait quant à lui face à un scandale grandissant. S'agissant notamment des parcs éoliens accusés de nombreux défauts : défiguration des paysages, production aléatoire de l’électricité à un coût prohibitif, dysfonctionnements à répétition. La récente panne électrique généralisée, mal expliquée, qui a touché l'Espagne et le Portugal alimente de ce point de vue des craintes légitimes.

C'est à ce moment précis, et alors que le pays vit en permanence sous la menace de graves désordres sociaux et d'une banqueroute inédite, que le président de la République juge opportun de monter au front pour rappeler l'urgence écologique, pointant du doigt ceux qui lui reprochaient de ne pas en faire assez, et aujourd'hui d'en faire trop.
C’est “une erreur historique de céder aux facilités du moment” s'exclame-t-il. « Certains voudraient faire oublier le combat pour le climat » et « préfèrent, pendant ce temps-là, “brainwasher” sur l’invasion du pays et les derniers faits divers ».
Devant ces déclarations franglaises insensées, une question s'impose : Comment l'obstination d'un homme peut-elle mener à un tel aveuglement et un tel déni du réel ?
Don Quichotte était entré en guerre contre les moulins à vent, M. Macron en fait des chevaux de bataille avec lesquels il mouline les idées reçues, les billevesées et les chimères grandioses. Au détriment des vrais défis que sa politique erratique a conduit à faire grandir.
On aurait certes pu comprendre qu’il réagisse au détricotage des lois écologiques qu’il avait promues. L’ennui c’est que lui-même avait fait machine arrière de manière totalement inconséquente sur le dossier nucléaire. En vérité, l’impression qui domine est que peu lui chaut le péril climatique sur lequel il surfe au gré des vagues de l’opinion publique.
Rarement on vit président plus désinvolte, plus inconséquent et pour tout dire, inefficace. Combien de temps encore durera ce pitoyable cirque tournant tragiquement en rond ?

Illustration : par Folon

05 juin 2025

Fumerolles Cannoises

Après quelques turbulences médiatiques, le volcan du cinéma s'est assoupi.
Hélas la montagne a accouché d’une souris.
Il ne reste du miteux jaillissement qu’un champ de ruines au sein duquel les fumerolles témoignent surtout d'un passé héroïque, en voie d'extinction.
A Cannes, le festival n'est plus là que pour le fun. Pour l'auto-célébration d'un petit monde tournant autour d'une gloriole illusoire. Le culte du nombril y est porté aux nues jusqu'à l'extase.

Le spectacle, fort médiocre, n’est plus sur l’écran mais sur un tapis rouge défraîchi par des années d'inanité, et sur les plateaux télévisés complaisants remplis de flagorneurs aussi zélés que peu inspirés. On a donc pu y contempler l’évaporée Juliette Binoche, ornée d'un voile marmoréen qu'elle voulait sans doute suggestif de quelque cause politique, mais dont le caractère grotesque évoquait surtout une vestale de plâtre ou bien Sainte Nitouche en personne. On y a vu Laurent Lafitte, embourgeoisé par une moustache de chef de rayon suranné, débitant laborieusement une tirade pompeusement qualifiée de “sacrificielle”. Il ne s’agissait en réalité que d’aligner, avec la plate empathie qui convient, les poncifs évoquant climat, équité, féminisme, LGBTQIA +, migrants, racisme, autant de mots s’empressa-t-il de préciser, “qui ne sont plus seulement des sujets de films, mais également interdits par l’administration de la première puissance mondiale”. Belle envolée, d’une ineffable médiocrité, qui eut inspiré Bouvard et Pécuchet !
On y entendit Robert de Niro, vieillard cacochyme achevant une carrière adulée mais réduite à l’état de vestige, dans le rôle douteux d'un papy gâteux confit dans une aigre saumure revancharde contre une démocratie à laquelle il ne comprend plus rien. On dut se farcir également les vaines élucubrations du sinistre Mathieu Kassovitz, illustration parfaite du beauf gauchisant d'autant plus sermonneur qu'il sent le sol gluant de son idéologie nauséabonde se dérober sous lui…

Après toutes ces simagrées, le palmarès est passé par profits et pertes. Que reste-t-il de ce show clinquant mais creux ? Aucun titre de film n'émerge en définitive, hormis Mission Impossible, the Final Reckoning, précisément hors compétition… On ne retiendra en somme, que la prestation de Tom Cruise. Seul, terriblement seul dans son genre, il fut à la hauteur avec élégance et distinction et parla de cinéma, rien que de cinéma…