Et
bien ça y est !
Les
distillateurs de haine ont gagné (d'une très courte tête). A leur
instigation, les Français ont choisi de courir le risque du
glissement vers l'abîme, plutôt que de réélire un homme que la
propagande n'a cessé par pur principe, cinq années durant, et à
tout propos, de présenter sous un jour odieux (qu'on me pardonne ce soir
quelques outrances et un titre à la mesure de mon dépit; c'est peu de chose à côté de tout qui fut déversé
ces derniers temps pour tenter de salir la réputation du chef de l’État sortant...)
Le
« peuple de gauche », qui a démontré lors de cette campagne, qu'il incarnait plus que jamais
l'intolérance, l'esprit de clan, et la morale étriquée de
petit-bourgeois a donc réussi à rallier quelques crédules
désorientés pour porter au pouvoir le bureaucrate, l'énarque, le
politicard. Celui qui représente mieux que quiconque tout ce qu'on
nous présente habituellement comme détestable, qui plus est, au
service d'une idéologie autrefois mortifère, aujourd'hui simplement
faisandée. Celui qui n'a aucune expérience en dehors des
grenouillages de parti, celui-là même dont l'ancienne épouse
affirmait qu'il n'avait jamais rien fait, et que ses « chers
amis » qualifiaient de « problème », quand ils
n'évoquaient pas à son sujet la mollesse d'un flan ou le charme
microscopique d'une fraise des bois !
Aujourd'hui, tout ce petit monde, rassemblé aux basques du grand homme par la force des choses, se transforme en une
nuée de courtisans zélés. Le discours a bien changé. Il est passé du quolibet à
la flagornerie. Chacun y va de son compliment. La distribution des
portefeuilles et des prébendes va commencer... Il faut voir accourir
tous ces gens sans vergogne, comme un seul homme !
Mais,
puisqu'il est difficile d'attribuer à François Hollande le talent
de galvaniser les foules, puisqu'il ne déclenche guère
l'enthousiasme, et pas vraiment d'espérance, force est de
reconnaître que Nicolas Sarkozy doit sa défaite au moins autant à
ses propres faiblesses qu'aux mérites de son adversaire.
Car
pour le coup, il a vraiment déçu une bonne partie de ceux qui lui
ont fait confiance. Passons sur ses erreurs de communication, qu'il
lui eut pourtant été si facile d'éviter. Positionné au vu de ses
propositions comme un libéral (au sens français du terme), il aura
une fois encore trahi cette cause et cédé aux sirènes keynésiennes
ou socialisantes. En pure perte.
A une ou deux exceptions près, sa politique et restée enfermée dans les dogmes étatistes les plus classiques. Face à la crise, les résultats ne furent guère convaincants, même si le spectre de la faillite du pays a été temporairement repoussé.
Dans la même veine, sa stratégie audacieuse d'ouverture à la gauche se révéla un échec cuisant. Quel intérêt avait-il donc à tenter de rallier des gens qui n'ont eu de cesse de le haïr quoiqu'il dise et quoiqu'il fasse ? Non seulement ce fut inefficace, mais personne ne lui en sut gré, bien au contraire. Moralité : on ne traite pas avec la gauche. Sectaire elle est, sectaire elle reste.
A une ou deux exceptions près, sa politique et restée enfermée dans les dogmes étatistes les plus classiques. Face à la crise, les résultats ne furent guère convaincants, même si le spectre de la faillite du pays a été temporairement repoussé.
Dans la même veine, sa stratégie audacieuse d'ouverture à la gauche se révéla un échec cuisant. Quel intérêt avait-il donc à tenter de rallier des gens qui n'ont eu de cesse de le haïr quoiqu'il dise et quoiqu'il fasse ? Non seulement ce fut inefficace, mais personne ne lui en sut gré, bien au contraire. Moralité : on ne traite pas avec la gauche. Sectaire elle est, sectaire elle reste.
Vis
à vis du Front National et des problématiques qu'il soulève, la
stratégie sarkozienne fut totalement incohérente. Lui ou ses
proches ont souvent parlé comme Marine Le Pen, ont fait des œillades
appuyées à ses électeurs, et dans le même temps, ont continué de
traiter le FN lui-même comme un parti infréquentable. C'est peu
dire que l'ouverture en ce sens n'a pas fonctionné non plus ! Tandis
qu'au PS on se vautre dans les compromissions avec les enragés du
drapeau rouge et les nostalgiques de 93, et qu'on ose appeler cela « désistement
républicain », à droite on croit bon, par je ne sais quelle
pudibonderie, de s'enfermer dans un stupide rejet d'un parti qui
représente peu ou prou 15% des électeurs !
En
définitive, au cours de son mandat, Nicolas Sarkozy n'aura fait
qu'appliquer à la marge, ce qu'il avait annoncé. Suffisamment pour
continuer d'être qualifié de laquais du Grand Capital, mais pas assez
pour décrasser le pays de ses funestes lubies. Plus que jamais, une
question taraude : A quoi bon mettre en avant des idées si ce n'est
pas pour les mettre en pratique ? Curieux paradoxe en France,
qui veut que les élus fassent si souvent le contraire de ce qu'on
attend d'eux...
Faudra-t-il
à l'instar de Tony Blair en Angleterre, que la vraie révolution
libérale vienne de la gauche, puisqu'elle ne peut venir de là où
on l'espère ? On risque d'attendre longtemps hélas, vu l'archaïsme
du socialisme français, attaché qu'il est au boulet de
l'Etat-Providence et toujours sous l'emprise de l'aliénation
communiste.
Il
y a au moins une chose qui porte à la consolation lorsqu'on est
affligé par le résultat de cette élection : il n'y a plus guère
de risque d'être déçu désormais ! Le petit père Hollande, au
regard si soyeux sous ses paupières en capotes de fiacre, ne peut
désillusionner que ses propres partisans. Soit par un sursaut de
pragmatisme mitterrandien, il va les tromper en faisant l'inverse de
ce qu'ils attendent, et il sera même jouissif pour ceux qui n'ont
jamais cru à ses promesses, de le voir manger son chapeau dans les
instances internationales, soit il appliquera comme prévu son
calamiteux programme et c'en est fait de ce qu'il restait de
prospérité et d'importance pour notre pays. Ce sera
l'appauvrissement généralisé, la déchéance pour tous, la
médiocrité à tous les étages. Le socialisme quoi...
Une
chose est sûre, si le changement annoncé était évidemment un
leurre, l'avenir c'est maintenant. Il n'y aura pas d'état de
grâce...